Le chef du Mossad israélien doit se rendre dimanche à Doha pour de nouvelles négociations sur la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, où une offensive israélienne a fait au moins 770 morts en trois semaines selon la Défense civile jeudi.David Barnea discutera à Doha avec le chef de la CIA Bill Burns et le Premier ministre du Qatar, médiateurs dans la guerre entre Israël et le Hamas, des “différentes options pour reprendre les négociations sur la libération des otages”, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.”Nous demandons que le Premier ministre israélien donne à l’équipe des négociateurs toute l’autorité pour parvenir à un accord. Le temps presse pour les otages”, a affirmé le Forum des familles, principale association des proches d’otages.Ces derniers ont été enlevés durant une attaque d’une ampleur et d’une violence sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.L’annonce d’une reprise des négociations intervient alors qu’Israël est soumis à de fortes pressions pour mettre fin à sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban, deux formations islamistes soutenues par l’Iran, son ennemi juré.Plus tôt à Doha, où le secrétaire d’Etat Antony Blinken a achevé une nouvelle tournée régionale, le Qatar a indiqué que ses médiateurs avaient “repris contact” avec le Hamas après la mort du chef du mouvement, Yahya Sinouar, tué par Israël le 16 octobre dans la bande de Gaza. Le Hamas n’a pas réagi aux annonces sur la reprise des négociations.Les derniers pourparlers en vue d’un cessez-le-feu à Gaza associé à une libération d’otages avaient eu lieu en août et s’étaient soldés par un échec, comme de nombreuses précédentes tentatives.A moins de deux semaines de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, l’administration de Joe Biden voit dans la mort de Yahya Sinouar une occasion unique de mettre fin à la guerre, malgré les craintes d’une attaque israélienne contre l’Iran en riposte aux tirs de missiles iraniens le 1er octobre et de représailles de Téhéran.- “Vider Gaza” -Après un an de guerre dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, l’armée israélienne mène depuis le 6 octobre une nouvelle offensive dans le nord du territoire palestinien qui a fait en 19 jours au moins 770 morts, selon la Défense civile locale.Au sommet des Brics en Russie, le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé Israël de vouloir “vider le territoire (de Gaza) de sa population, particulièrement maintenant dans le nord (…)”, où selon Israël le Hamas regroupe ses forces.Dans le centre de Gaza, au moins 17 personnes ont été tuées dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés à Nousseirat, a indiqué la Défense civile.”J’étais assise dans la classe quand des pierres sont tombées sur nos têtes (…) Des enfants ont été déchiquetés”, a raconté à l’AFP Oum Mohammed, une déplacée.L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et lancé une offensive qui a tué au moins 42.847 Palestiniens, majoritairement des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas.La guerre a provoqué le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants du territoire menacés de famine selon l’ONU.- “Aux mains de l’Etat” -Au Liban, de nouvelles frappes israéliennes destructrices ont visé les régions de Tyr et Bint Jbeil (sud) et une frappe de drone a ciblé une voiture sur l’autoroute Beyrouth-Damas, selon l’agence de presse nationale ANI.Des combats ont opposé le Hezbollah aux soldats israéliens dans deux villages frontaliers du sud du Liban, Aïta al-Chaab et Ramia, selon le Hezbollah.L’armée israélienne a annoncé avoir frappé depuis mercredi “plus de 160 cibles” du Hezbollah, qui a à son tour revendiqué des tirs de roquettes sur le nord d’Israël.Participant à une conférence internationale sur le Liban à Paris, le Premier ministre libanais Najib Mikati a affirmé que “les armes doivent être uniquement aux mains de l’armée libanaise et de l’Etat libanais”, alors que le Hezbollah est lourdement armé par l’Iran.Lors de cette conférence 800 millions de dollars d’aide humanitaire ont été récoltés pour le Liban et 200 millions pour l’armée libanaise.Le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front en soutien au Hamas, tirant des roquettes sur le nord d’Israël. Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l’armée israélienne a déplacé le coeur de ses opérations vers le Liban avec l’objectif de neutraliser le Hezbollah dans les régions frontalières du sud du Liban et de permettre le retour dans le nord du pays de 60.000 déplacés.Elle a ainsi lancé le 23 septembre une campagne de frappes aériennes intenses sur les bastions du Hezbollah, puis le 30 septembre des opérations terrestres dans le sud du pays.Depuis, au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban, d’après un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. L’ONU a recensé quelque 800.000 déplacés.
Thu, 24 Oct 2024 17:45:40 GMT