Le chef du Hezbollah libanais se dit prêt à poursuivre la guerre contre Israël

Le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé mercredi que le mouvement islamiste libanais pouvait continuer à combattre Israël malgré les coups qu’il a reçus, tout en se disant prêt à un cessez-le-feu “sous conditions”.Israël, en guerre depuis septembre contre le Hezbollah, a multiplié les bombardements sur les fiefs du mouvement chiite au Liban dans l’est et le sud du pays.Selon le ministère libanais de la Santé, onze personnes ont péri dans des raids aériens israéliens dans le village de Sohmor (est), et 19 autres, dont huit femmes, dans des frappes israéliennes dans la région de Baalbeck (est).Une frappe près de Nabatiyeh (sud) a tué, selon l’armée israélienne, le numéro deux de l’unité al-Radwan, la force d’élite du Hezbollah, Moustafa Ahmad Chehadé, après la mort de plusieurs autres responsables, dont le chef du mouvement, Hassan Nasrallah, tué par Israël le 27 septembre.Dans son premier discours depuis sa nomination mardi, Naïm Qassem s’est engagé à poursuivre “le plan de guerre” préparé par son prédécesseur et a affirmé que le Hezbollah avait “commencé à récupérer” après les “coups douloureux” portés par Israël.Il a ajouté que son groupe, soutenu par l’Iran, pouvait continuer la guerre “pendant des mois”, tout en se disant prêt à un cessez-le-feu avec Israël “sous conditions”, mais en estimant qu’aucun plan sérieux n’était encore sur la table.Israël exige notamment le retrait du Hezbollah du sud du Liban, le déploiement de l’armée libanaise le long de la frontière israélienne et un mécanisme international d’application de la trêve, selon la chaîne de télévision 12.Le Hezbollah a lui promis de combattre jusqu’à la fin de l’offensive menée par Israël dans la bande de Gaza contre le Hamas, son allié.Selon le département d’Etat, deux responsables de la Maison Blanche, Amos Hochstein et Brett McGurk, se rendent en Israël mercredi pour tenter d’obtenir des avancées en vue de mettre fin aux hostilités à Gaza et au Liban.Après un appel avec M. Hochstein lui ayant “laissé entendre” qu’un cessez-le-feu pourrait être possible avant l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dit espérer que la guerre prenne fin “dans les heures ou les jours” à venir.- Roquettes -Israël multiplie depuis le 23 septembre les frappes aériennes contre le Hezbollah, parallèlement à une offensive terrestre lancée le 30 septembre dans le sud du pays.Il affirme vouloir neutraliser le mouvement libanais dans cette région frontalière pour permettre le retour de quelque 60.000 de ses habitants déplacés par les tirs de roquettes depuis plus d’un an.Dans l’est du Liban, les habitants de la ville de Baalbeck ont fui en masse mercredi après un appel de l’armée israélienne à évacuer. D’après l’agence nationale d’information libanaise, une dizaine de localités ont été bombardées dans le sud et des combats faisaient rage près de la frontière.Israël a affirmé avoir visé des “dépôts de carburants” alimentant “les véhicules militaires du Hezbollah” dans l’est du pays et ciblé des centres de commandement du mouvement libanais à Baalbeck et Nabatiyeh.De son côté, le mouvement pro-iranien a dit avoir lancé plusieurs attaques dans le nord d’Israël et tiré des roquettes sur un “camp d’entraînement d’unités spéciales” au sud-est de Tel-Aviv.Au Liban, plus de 1.780 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.- Trêve “de moins d’un mois” -Israël poursuit parallèlement ses frappes contre le Hamas à Gaza, au moment où les pays médiateurs s’apprêtent à proposer une trêve “de moins d’un mois”, prévoyant un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël et une augmentation de l’aide humanitaire, selon une source proche des négociations.Cette proposition a fait l’objet de discussions dimanche et lundi à Doha entre le chef du Mossad (renseignement extérieur israélien), David Barnea, le directeur de la CIA, William Burns, et le Premier ministre qatari.Un responsable du Hamas a affirmé mercredi que le mouvement n’avait pas reçu de proposition officielle pour une trêve globale mais qu’il étudierait tout projet s’il intégrait un retrait israélien du territoire.Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a pour sa part affirmé que l’armée devait continuer d’exercer une “pression militaire” sur le Hamas pour assurer le retour des otages retenus dans le territoire palestinien depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre 2023.- “Nombreux massacres” -L’armée israélienne concentre principalement son offensive dans le nord de Gaza depuis le 6 octobre dernier. Les Etats-Unis ont fait part mercredi de leur frustration après une frappe israélienne la veille sur un immeuble à Beit Lahia qui a fait près de 100 morts, dont des enfants. Israël a dit enquêter mais il ne fait “pas assez pour nous donner les réponses que nous avons demandées”, a affirmé le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné “les nombreux massacres” dans le nord du territoire, selon son porte-parole Stéphane Dujarric.De son côté, le bureau des affaires humanitaires de l’ONU a appelé les autorités israéliennes, qui contrôlent l’entrée de l’aide, à y “autoriser d’urgence l’accès aux activités humanitaires essentielles”.L’offensive israélienne à Gaza a fait 43.163 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.En Israël, l’attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.Sur les 251 personnes enlevées, 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Wed, 30 Oct 2024 21:05:32 GMT