Le procureur général vénézuélien Tarek William Saab, qui fait l’objet de sanctions américaines, a été reconduit jeudi à son poste par l’Assemblée nationale, où le pouvoir dispose de la majorité absolue, l’opposition ayant boycotté les législatives de 2020.”Le citoyen Tarek William Saab Halabi est nommé procureur général” pour un nouveau mandat de sept ans, a déclaré le président de l’Assemblée, Jorge Rodriguez, à l’issue d’un vote.Personnage très présent dans les médias et sur les réseaux sociaux M. Saab, ancien gouverneur de l’État d’Anzoategui (nord-est) pour le parti au pouvoir, a été une des figures de proue de la justice vénézuélienne lors de la répression des manifestations qui ont suivi la réélection contestée du président Nicolas Maduro en juillet. De nombreux manifestants ont notamment été inculpés de “terrorisme”.Agé de 62 ans, M. Saab, procureur général depuis 2017, est sous le feu des critiques des organisations de défense des droits humains, qui mettent en cause le “manque d’indépendance” du système judiciaire vénézuélien, accusé d’être aux ordres du pouvoir. Tarek William Saab rejette régulièrement les accusations de violations des droits humains au Venezuela, affirmant que plus de 600 fonctionnaires ont été condamnés pour des abus sous son mandat au ministère public. La preuve, selon lui, qu’il ne s’agit pas de directives officielles. En 2017, les États-Unis l’ont inscrit sur leur liste de responsables vénézuéliens soumis à des sanctions politiques et économiques, dans le cadre de leur politique de pression contre Nicolas Maduro. L’un des chevaux de bataille du parquet sous la direction de M. Saab a été les enquêtes sur la corruption dans l’industrie pétrolière, vitale pour le Venezuela qui dispose des plus grandes réserves du monde mais peine à les exploiter.Cinq des huit ministres du pétrole sous l’administration Maduro ont fini en fuite ou en prison. M. Saab s’est récemment illustré en accusant le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva d’avoir mis en scène l’accident domestique dont il a été victime pour ne pas avoir à assister au sommet des Brics en Russie qui a vu Brasilia opposer un veto à l’entrée du Venezuela dans l’organisation.Il a aussi réclamé en septembre l’arrestation du président argentin Javier Milei dans le cadre de l’affaire de l’avion vénézuélien saisi en juin 2022 à Buenos Aires et envoyé aux États-Unis.
Thu, 31 Oct 2024 21:02:27 GMT