Menées par des étudiants, des milliers de personnes venues de tout le pays ont marqué samedi la fête nationale en Serbie par une manifestation d’envergure dans la ville de Kragujevac pour demander des comptes et des réformes au gouvernement.Les manifestants étaient nombreux au sein de l’imposant cortège à brandir des paumes ensanglantées, l’un des symboles du mouvement de contestation né après l’écroulement tragique début novembre de l’auvent en béton de la gare de Novi Sad, qui a fait 15 morts.”Ce qui est en train de se passer est vraiment incroyable”, a témoigné auprès de l’AFP Marija Damdarski, 42 ans, venue de Stari Banovci, à près de 200 kilomètres de là. “Ma fille va bientôt commencer ses études. On ne pouvait pas rater ça”.Depuis novembre, les étudiants sont à la tête des manifestations qui secouent le pays comme jamais depuis les années 1990, poussant à la démission plusieurs hauts responsables, dont le Premier ministre Milos Vucevic fin janvier.L’accident de la gare de Novi Sad, la deuxième ville du pays, alors que le bâtiment venait d’être rénové à grands frais, a catalysé la colère de la population serbe à l’égard de la corruption. Alors que les universités du pays font l’objet de blocages depuis plusieurs mois, le gouvernement a tenté de satisfaire plusieurs revendications des étudiants. Une réponse insuffisante pour ces derniers, qui continuent de mettre la pression.- Manipulés -En fin d’après-midi, le président serbe Aleksandar Vucic a prononcé un discours devant des milliers de militants du Parti progressiste serbe au pouvoir et de ses partenaires de la coalition dans la ville de Sremska Mitrovica, dans le nord du pays. Un meeting perçu par le public comme un contre-rassemblement. Il a déclaré que son pays était attaqué de l’extérieur, “aidé par de nombreuses personnes à l’intérieur qui manipulent nos enfants”. Il a appelé les manifestants à dialoguer et à l’écouter.”Criez victoire, toutes vos demandes ont été satisfaites, retournez sur vos bancs. Ce serait le mieux que vous ayez fait pour vos parents, pour votre pays, mais aussi pour vous-mêmes et pour vos futures familles”, a lancé M. Vucic.Le rassemblement de Kragujevac, ville moyenne située dans le centre de la Serbie, est le troisième du genre après ceux organisés ces dernières semaines à Belgrade et Novi Sad.Il durera jusqu’à minuit et marque la fête nationale et l’anniversaire de la première Constitution serbe de 1835, qui était alors l’une des plus progressistes d’Europe.A 10H52 GMT, l’heure du drame de la gare de Novi Sad, les manifestants ont observé 15 minutes de silence à la mémoire des victimes.- “Rendez-vous avec l’histoire” -Pour Nikola Knezevic, étudiant en chimie de 25 ans à Belgrade, il est important de “décentraliser” les rassemblements en dehors de la capitale “pour montrer que toutes les villes soutiennent nos revendications”. Il a effectué le déplacement à Kragujevac en compagnie de l’une de ses enseignantes à l’université, Dragana Mitic, âgée de 55 ans.Les étudiants “se battent contre la corruption dans le pays, pour que toutes les institutions fonctionnent comme elles le devraient”, a souligné cette dernière.Les habitants de Kragujevac sont aux petits soins avec les étudiants, comme Vladimir Petrovic, qui leur propose tartes et sandwiches. “Ils nous ont sortis de notre léthargie”, a avancé l’homme de 50 ans. “Ils m’ont redonné de l’espoir. On a essayé il y a 25 ans, mais le système s’est joué de nous. On espère maintenant que ça n’arrivera plus”.Le Premier ministre démissionnaire Milos Vucevic a une nouvelle fois appelé samedi les étudiants, enseignants et responsables universitaires à discuter avec le président et le gouvernement. Des centaines d’étudiants ont marché pendant quatre jours depuis Novi Sad, Belgrade ou Nis, dans le sud, pour rejoindre Kragujevac vendredi soir.Des milliers de personnes les ont chaleureusement accueillis au son des sifflets et des vuvuzelas, avec feux d’artifice, bouquets de fleurs et slogans affirmant que “la Serbie s’est levée”.”C’est un rendez-vous avec le peuple, avec l’histoire et avec l’avenir qu’on est en train de construire”, a dit à l’AFP Milica Pavlović, une étudiante en ingénierie de 20 ans, après avoir marché 130 kilomètres depuis Belgrade.
Menées par des étudiants, des milliers de personnes venues de tout le pays ont marqué samedi la fête nationale en Serbie par une manifestation d’envergure dans la ville de Kragujevac pour demander des comptes et des réformes au gouvernement.Les manifestants étaient nombreux au sein de l’imposant cortège à brandir des paumes ensanglantées, l’un des symboles du mouvement de contestation né après l’écroulement tragique début novembre de l’auvent en béton de la gare de Novi Sad, qui a fait 15 morts.”Ce qui est en train de se passer est vraiment incroyable”, a témoigné auprès de l’AFP Marija Damdarski, 42 ans, venue de Stari Banovci, à près de 200 kilomètres de là. “Ma fille va bientôt commencer ses études. On ne pouvait pas rater ça”.Depuis novembre, les étudiants sont à la tête des manifestations qui secouent le pays comme jamais depuis les années 1990, poussant à la démission plusieurs hauts responsables, dont le Premier ministre Milos Vucevic fin janvier.L’accident de la gare de Novi Sad, la deuxième ville du pays, alors que le bâtiment venait d’être rénové à grands frais, a catalysé la colère de la population serbe à l’égard de la corruption. Alors que les universités du pays font l’objet de blocages depuis plusieurs mois, le gouvernement a tenté de satisfaire plusieurs revendications des étudiants. Une réponse insuffisante pour ces derniers, qui continuent de mettre la pression.- Manipulés -En fin d’après-midi, le président serbe Aleksandar Vucic a prononcé un discours devant des milliers de militants du Parti progressiste serbe au pouvoir et de ses partenaires de la coalition dans la ville de Sremska Mitrovica, dans le nord du pays. Un meeting perçu par le public comme un contre-rassemblement. Il a déclaré que son pays était attaqué de l’extérieur, “aidé par de nombreuses personnes à l’intérieur qui manipulent nos enfants”. Il a appelé les manifestants à dialoguer et à l’écouter.”Criez victoire, toutes vos demandes ont été satisfaites, retournez sur vos bancs. Ce serait le mieux que vous ayez fait pour vos parents, pour votre pays, mais aussi pour vous-mêmes et pour vos futures familles”, a lancé M. Vucic.Le rassemblement de Kragujevac, ville moyenne située dans le centre de la Serbie, est le troisième du genre après ceux organisés ces dernières semaines à Belgrade et Novi Sad.Il durera jusqu’à minuit et marque la fête nationale et l’anniversaire de la première Constitution serbe de 1835, qui était alors l’une des plus progressistes d’Europe.A 10H52 GMT, l’heure du drame de la gare de Novi Sad, les manifestants ont observé 15 minutes de silence à la mémoire des victimes.- “Rendez-vous avec l’histoire” -Pour Nikola Knezevic, étudiant en chimie de 25 ans à Belgrade, il est important de “décentraliser” les rassemblements en dehors de la capitale “pour montrer que toutes les villes soutiennent nos revendications”. Il a effectué le déplacement à Kragujevac en compagnie de l’une de ses enseignantes à l’université, Dragana Mitic, âgée de 55 ans.Les étudiants “se battent contre la corruption dans le pays, pour que toutes les institutions fonctionnent comme elles le devraient”, a souligné cette dernière.Les habitants de Kragujevac sont aux petits soins avec les étudiants, comme Vladimir Petrovic, qui leur propose tartes et sandwiches. “Ils nous ont sortis de notre léthargie”, a avancé l’homme de 50 ans. “Ils m’ont redonné de l’espoir. On a essayé il y a 25 ans, mais le système s’est joué de nous. On espère maintenant que ça n’arrivera plus”.Le Premier ministre démissionnaire Milos Vucevic a une nouvelle fois appelé samedi les étudiants, enseignants et responsables universitaires à discuter avec le président et le gouvernement. Des centaines d’étudiants ont marché pendant quatre jours depuis Novi Sad, Belgrade ou Nis, dans le sud, pour rejoindre Kragujevac vendredi soir.Des milliers de personnes les ont chaleureusement accueillis au son des sifflets et des vuvuzelas, avec feux d’artifice, bouquets de fleurs et slogans affirmant que “la Serbie s’est levée”.”C’est un rendez-vous avec le peuple, avec l’histoire et avec l’avenir qu’on est en train de construire”, a dit à l’AFP Milica Pavlović, une étudiante en ingénierie de 20 ans, après avoir marché 130 kilomètres depuis Belgrade.
