Israël s’engage à respecter le plan Trump sur le déplacement des Gazaouis

Israël s’est engagé lundi à respecter une proposition de Donald Trump de vider Gaza de ses habitants, à l’heure où le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a évoqué à Ryad l’avenir du territoire palestinien ravagé par 15 mois de guerre.L’Arabie saoudite doit accueillir vendredi un mini-sommet arabe pour présenter une réponse au projet du président américain qui prévoit la prise de contrôle du territoire palestinien par les Etats-Unis et l’expulsion de ses 2,4 millions d’habitants vers l’Egypte et la Jordanie.Les pays arabes, dont l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, de même que les Palestiniens et plusieurs Etats occidentaux ont rejeté tout déplacement des quelque 2,4 millions d’habitants de leur terre à Gaza.Le projet américain a exacerbé les tensions liées au fragile cessez-le-feu qui a fait taire les armes à Gaza le 19 janvier, après une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.”Tout comme je me suis engagé à ce qu’au lendemain de la guerre à Gaza il n’y ait plus ni Hamas, ni Autorité palestinienne, je me dois de respecter le plan” de Donald Trump “pour la création d’un autre Gaza”, a dit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Dans la foulée, son ministre de la Défense Israël Katz, a annoncé la création d’une “agence spéciale” au sein de son ministère pour le “départ volontaire” des habitants de Gaza.- Rencontre Rubio-ben Salmane à Ryad -En soirée, le cabinet de sécurité israélien a tenu une réunion pour discuter de la deuxième phase de l’accord de trêve, censée permettre la libération de tous les otages retenus à Gaza et la fin définitive de la guerre.Israël a également annoncé son intention d’envoyer de négociateurs lundi en Egypte, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas.Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich (extrême droite) a indiqué qu’il demanderait au cabinet “un vote pour adopter le plan Trump — libérez immédiatement tous les otages, quittez Gaza pour d’autres pays et déposez les armes”, et que Israël pose un “ultimatum” au Hamas.Après avoir offert lors de sa visite dimanche à Jérusalem un soutien sans failles à M. Netanyahu, le secrétaire d’Etat a rencontré à Ryad le prince héritier saoudien et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane.M. Rubio, qui doit également se rendre aux Emirats arabes unis lors de sa première tournée au Moyen-Orient, a dit à son interlocuteur que tout arrangement à Gaza devrait “contribuer à la sécurité régionale”, selon le département d’Etat.Les responsables américain et saoudien “ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre le cessez-le-feu à Gaza et à veiller à ce que le Hamas libère tous les otages, y compris les citoyens américains”, d’après la même source.- “Brûlés par les larmes” – A Jérusalem, des dizaines de proches d’otages, captifs depuis 500 jours, ont défilé lundi jusqu’au Parlement, en brandissant leurs portraits. “Mes yeux sont brûlés par les larmes que je verse depuis 500 jours”, a lancé Einav Tzangauker, une femme dont le fils Matan a été enlevé au kibboutz Nir Oz dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.Elle a demandé aux députés “de tout faire pour ramener” son fils et les autres otages “en vie”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.211 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas, 70 sont encore retenues à Gaza dont au moins 35 sont mortes, selon l’armée israélienne.En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive d’envergure qui a fait au moins 48.271 morts à Gaza, en majorité des civils, et a provoqué un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- Bloquer les préfabriqués -Considérablement affaibli, le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne, est toutefois loin d’être anéanti, selon des experts.La trêve a failli voler en éclats la semaine dernière après des menaces réciproques du Hamas et d’Israël.Mais le Hamas a finalement libéré samedi trois otages israéliens et Israël 369 prisonniers palestiniens, le sixième échange depuis le début de la trêve.La première phase de la trêve, qui s’achève le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1.134 Palestiniens, sur un total prévu de 33 otages et 1.900 détenus palestiniens.Elle doit aussi permettre l’entrée d’une aide humanitaire accrue dans la bande de Gaza, assiégée par Israël. Mais le Hamas accuse Israël de bloquer l’entrée des préfabriqués et d’équipements de déblaiement des décombres.La phase finale de l’accord de trêve sera consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier titanesque.Israël a occupé Gaza de 1967 à 2005 avant de la soumettre à un blocus total après que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007. Il continue d’occuper depuis 1967 le territoire palestinien de Cisjordanie et Jérusalem-Est. 
Mon, 17 Feb 2025 20:58:10 GMT