Pédocriminalité: l’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec face à 299 victimes à Vannes

C’est l’une des plus grandes affaires de pédocriminalité jamais jugées en France: le procès de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien accusé de violences sexuelles sur près de 300 jeunes patients dans une douzaine d’hôpitaux, doit s’ouvrir lundi en début d’après-midi à Vannes.Avocats et parties civiles commençaient à arriver en fin de matinée, selon des journalistes de l’AFP sur place. Une banderole proclamant “Médecins agresseurs, violeurs : Ordre des médecins complice”, a été déployée devant le tribunal.Les victimes “n’attendent rien de M. Le Scouarnec”, a expliqué à la presse Me Marie Grimaud, avocate de 39 parties civiles, peu avant l’ouverture du procès. “La culpabilité ne va pas faire débat, la peine ne fera pas débat”. En revanche “ils attendent de retrouver un peu de dignité, d’humanité et surtout de la considération de la part de la justice, parce que jusqu’à aujourd’hui, la violence judiciaire a été extrêmement importante”, a-t-elle ajouté. L’avocate a regretté que l’organisation du procès prévoie que les victimes soient reléguées dans une salle séparée. Elles ne seront présentes dans la salle d’audience que lorsqu’elles seront entendues par la cour, les unes après les autres.”On n’aura pas ce soutien émotionnel comme dans les autres procès avec les autres victimes présentes dans la salle”, a-t-elle expliqué.”Cette audition, ce sera la première fois que les victimes le verront physiquement, auront son timbre  de voix, son regard (…) autant d’éléments susceptibles de les mettre en difficulté”, selon elle. “Les parties civiles se sont toutes mises d’accord pour qu’il n’y ait pas de huis clos et finalement les conditions matérielles reviennent un peu à un huis clos pour M. Le Scouarnec”.La plupart des 299 victimes étaient mineures au moment des faits, 256 avaient moins de 15 ans, et elles étaient souvent endormies ou en phase de réveil. Ce procès hors norme, prévu pour durer près de quatre mois, doit s’ouvrir à 13h00 devant la cour criminelle du Morbihan.L’audience de lundi sera principalement occupée par des aspects techniques du procès. La journée de mardi, consacrée à la personnalité de l’accusé, sera un moment fort avec les témoignages de ses trois fils et de son ex-épouse.Cette dernière affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes.”J’ai revu ce matin des victimes qui sont des amis, et nous avons pleuré ensemble. C’était à la fois beau et douloureux”, a témoigné à l’AFP l’une des victimes de l’ancien médecin, Amélie Lévêque, 42 ans, partie civile, à quelques heures de l’ouverture.”J’ai peur de le voir (Le Scouarnec, NDLR) même si j’attends ce moment depuis longtemps”, a-t-elle ajouté.- “Pédophile” revendiqué -Joël Le Scouarnec, aujourd’hui âgé de 74 ans, a “reconnu son implication” dans la majorité des faits de viols aggravés et agressions sexuelles aggravées pour lesquels il sera jugé.Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l’ouest de la France.Les enquêteurs ont retrouvé la trace de ses victimes – des patients âgés en moyenne de 11 ans au moment des faits – en décortiquant ses journaux intimes, découverts lors d’une perquisition à son domicile en 2017, après que sa voisine de 6 ans l’a dénoncé auprès de ses parents pour viol.Ses écrits, très détaillés, indiquaient le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Nombre de victimes ont été confrontées à une amnésie traumatique, effaçant partiellement ou entièrement le souvenir du médecin.Au total, Joël Le Scouarnec, qui se revendique “pédophile” depuis des décennies, sera jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, aggravés par le fait qu’il abusait de sa fonction de médecin. Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.Présidée par la juge Aude Buresi, la cour criminelle du Morbihan suivra l’ordre chronologique des violences sexuelles reprochées à M. Le Scouarnec, selon le calendrier transmis à la presse.Seront d’abord auditionnées les victimes de la clinique de Loches, en Indre-et-Loire (5-7 mars), puis celles de la clinique du Sacré-Coeur à Vannes (10 mars-17 avril) et de Quimperlé, dans le Finistère (22-30 avril).Les patients d’autres hôpitaux où a exercé le praticien – Ancenis, Lorient, Jonzac, et autres cliniques où il a effectué de courts remplacements – seront entendus du 5 au 16 mai.Une quarantaine de parties civiles ont déjà fait valoir leur droit au huis clos, et d’autres peuvent encore le faire tout au long de l’audience.Le médecin avait exercé onze ans encore, poursuivant ses violences sexuelles présumées sur les enfants qu’il opérait.Les plaidoiries des 63 avocats des parties civiles sont programmées du 22 au 28 mai et les réquisitions le 2 juin.Les avocats de la défense plaideront le lendemain, avant que la cour ne se retire pour délibérer durant trois jours à partir du 4 juin. Si ce calendrier millimétré est tenu, le verdict est attendu le 6 juin.
C’est l’une des plus grandes affaires de pédocriminalité jamais jugées en France: le procès de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien accusé de violences sexuelles sur près de 300 jeunes patients dans une douzaine d’hôpitaux, doit s’ouvrir lundi en début d’après-midi à Vannes.Avocats et parties civiles commençaient à arriver en fin de matinée, selon des journalistes de l’AFP sur place. Une banderole proclamant “Médecins agresseurs, violeurs : Ordre des médecins complice”, a été déployée devant le tribunal.Les victimes “n’attendent rien de M. Le Scouarnec”, a expliqué à la presse Me Marie Grimaud, avocate de 39 parties civiles, peu avant l’ouverture du procès. “La culpabilité ne va pas faire débat, la peine ne fera pas débat”. En revanche “ils attendent de retrouver un peu de dignité, d’humanité et surtout de la considération de la part de la justice, parce que jusqu’à aujourd’hui, la violence judiciaire a été extrêmement importante”, a-t-elle ajouté. L’avocate a regretté que l’organisation du procès prévoie que les victimes soient reléguées dans une salle séparée. Elles ne seront présentes dans la salle d’audience que lorsqu’elles seront entendues par la cour, les unes après les autres.”On n’aura pas ce soutien émotionnel comme dans les autres procès avec les autres victimes présentes dans la salle”, a-t-elle expliqué.”Cette audition, ce sera la première fois que les victimes le verront physiquement, auront son timbre  de voix, son regard (…) autant d’éléments susceptibles de les mettre en difficulté”, selon elle. “Les parties civiles se sont toutes mises d’accord pour qu’il n’y ait pas de huis clos et finalement les conditions matérielles reviennent un peu à un huis clos pour M. Le Scouarnec”.La plupart des 299 victimes étaient mineures au moment des faits, 256 avaient moins de 15 ans, et elles étaient souvent endormies ou en phase de réveil. Ce procès hors norme, prévu pour durer près de quatre mois, doit s’ouvrir à 13h00 devant la cour criminelle du Morbihan.L’audience de lundi sera principalement occupée par des aspects techniques du procès. La journée de mardi, consacrée à la personnalité de l’accusé, sera un moment fort avec les témoignages de ses trois fils et de son ex-épouse.Cette dernière affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes.”J’ai revu ce matin des victimes qui sont des amis, et nous avons pleuré ensemble. C’était à la fois beau et douloureux”, a témoigné à l’AFP l’une des victimes de l’ancien médecin, Amélie Lévêque, 42 ans, partie civile, à quelques heures de l’ouverture.”J’ai peur de le voir (Le Scouarnec, NDLR) même si j’attends ce moment depuis longtemps”, a-t-elle ajouté.- “Pédophile” revendiqué -Joël Le Scouarnec, aujourd’hui âgé de 74 ans, a “reconnu son implication” dans la majorité des faits de viols aggravés et agressions sexuelles aggravées pour lesquels il sera jugé.Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l’ouest de la France.Les enquêteurs ont retrouvé la trace de ses victimes – des patients âgés en moyenne de 11 ans au moment des faits – en décortiquant ses journaux intimes, découverts lors d’une perquisition à son domicile en 2017, après que sa voisine de 6 ans l’a dénoncé auprès de ses parents pour viol.Ses écrits, très détaillés, indiquaient le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Nombre de victimes ont été confrontées à une amnésie traumatique, effaçant partiellement ou entièrement le souvenir du médecin.Au total, Joël Le Scouarnec, qui se revendique “pédophile” depuis des décennies, sera jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, aggravés par le fait qu’il abusait de sa fonction de médecin. Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.Présidée par la juge Aude Buresi, la cour criminelle du Morbihan suivra l’ordre chronologique des violences sexuelles reprochées à M. Le Scouarnec, selon le calendrier transmis à la presse.Seront d’abord auditionnées les victimes de la clinique de Loches, en Indre-et-Loire (5-7 mars), puis celles de la clinique du Sacré-Coeur à Vannes (10 mars-17 avril) et de Quimperlé, dans le Finistère (22-30 avril).Les patients d’autres hôpitaux où a exercé le praticien – Ancenis, Lorient, Jonzac, et autres cliniques où il a effectué de courts remplacements – seront entendus du 5 au 16 mai.Une quarantaine de parties civiles ont déjà fait valoir leur droit au huis clos, et d’autres peuvent encore le faire tout au long de l’audience.Le médecin avait exercé onze ans encore, poursuivant ses violences sexuelles présumées sur les enfants qu’il opérait.Les plaidoiries des 63 avocats des parties civiles sont programmées du 22 au 28 mai et les réquisitions le 2 juin.Les avocats de la défense plaideront le lendemain, avant que la cour ne se retire pour délibérer durant trois jours à partir du 4 juin. Si ce calendrier millimétré est tenu, le verdict est attendu le 6 juin.