D’anciens policiers aux frontières de l’aéroport de Cayenne, impliqués dans un vaste trafic de cocaïne vers l’Hexagone, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à huit ans de prison ferme jeudi par le tribunal correctionnel de Créteil.Des condamnations inférieures aux réquisitions du parquet qui avait demandé 10 ans d’emprisonnement pour deux des policiers et l’oncle de l’un d’entre eux. Elles s’accompagnent d’amendes d’un montant maximum de 80.000 euros ainsi que d’interdictions temporaires de séjour dans les aéroports et d’interdictions définitives d’exercer un métier dans la fonction publique.Au total, 20 personnes ont été jugées dans ce dossier pendant près de deux semaines, dont 11 jeunes ex-policiers de l’aéroport Félix-Eboué en Guyane, pour des faits s’étalant entre mars 2022 et juin 2023. Les prévenus, parmi lesquels se trouvaient aussi un recruteur, des proches d’un des policiers ou encore des mules (des personnes chargées du transport de la drogue), étaient poursuivis pour avoir participé à un réseau dans lequel la cocaïne était dissimulée dans des cubitainers de rhum, placés par les agents de police dans les sous-plafonds des sanitaires de l’aéroport.Ces récipients, où la drogue était diluée dans du liquide, étaient ensuite remplacés par des cubitainers achetés à la boutique hors taxes de l’aéroport. Les produits stupéfiants pouvaient également être dissimulés dans des couches, des valises à double-fond, voire dans les sous-vêtements des mules.Les policiers mis en cause s’assuraient que des pastilles de couleur dispensant des contrôles avant l’embarquement étaient bien apposées sur le passeport des mules. Cette technique visait à contourner le dispositif “100% contrôle des passagers” mis en place à l’aéroport de Cayenne en octobre 2022 pour endiguer le flux de cocaïne au départ de la Guyane.- “Répression pénale très dure” -Les enquêteurs ont pu remonter la piste du réseau après la découverte de cocaïne transportée par des mules lors de divers contrôles douaniers à l’aéroport d’Orly. Lors d’un vaste coup de filet à Cayenne et Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), entre les 27 et 29 juin 2023, treize des mis en cause avaient été interpellés. Dix kilos de cocaïne et près de 60.000 euros en espèces avaient alors été saisis, selon le parquet de Créteil.Quatorze des vingt prévenus comparaissaient détenus. Une importante escorte policière a été déployée au moment du délibéré.”Il y a actuellement une politique de répression pénale très dure à l’égard du narcotrafic”, a réagi Me Jano El Hayek, qui défendait un ancien agent de police, condamné à deux ans de prison ferme. “J’ose espérer que le tribunal n’a pas jugé que des policiers mais surtout des hommes”, a-t-il ajouté. “Je trouve les peines globalement sévères au regard des profils de chacun”, a abondé Me Marion Coiffier, qui s’est toutefois dit partiellement soulagée que sa cliente, une ex-policière, écope de 12 mois avec sursis et non de prison ferme.”En France, on rend les peines en fonction des personnalités et j’ai peur qu’avec cette décision, on ait plus jugé l’uniforme que la personne en elle-même”, a avancé le conseil.Les prévenus ont 10 jours pour interjeter appel.
D’anciens policiers aux frontières de l’aéroport de Cayenne, impliqués dans un vaste trafic de cocaïne vers l’Hexagone, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à huit ans de prison ferme jeudi par le tribunal correctionnel de Créteil.Des condamnations inférieures aux réquisitions du parquet qui avait demandé 10 ans d’emprisonnement pour deux des policiers et l’oncle de l’un d’entre eux. Elles s’accompagnent d’amendes d’un montant maximum de 80.000 euros ainsi que d’interdictions temporaires de séjour dans les aéroports et d’interdictions définitives d’exercer un métier dans la fonction publique.Au total, 20 personnes ont été jugées dans ce dossier pendant près de deux semaines, dont 11 jeunes ex-policiers de l’aéroport Félix-Eboué en Guyane, pour des faits s’étalant entre mars 2022 et juin 2023. Les prévenus, parmi lesquels se trouvaient aussi un recruteur, des proches d’un des policiers ou encore des mules (des personnes chargées du transport de la drogue), étaient poursuivis pour avoir participé à un réseau dans lequel la cocaïne était dissimulée dans des cubitainers de rhum, placés par les agents de police dans les sous-plafonds des sanitaires de l’aéroport.Ces récipients, où la drogue était diluée dans du liquide, étaient ensuite remplacés par des cubitainers achetés à la boutique hors taxes de l’aéroport. Les produits stupéfiants pouvaient également être dissimulés dans des couches, des valises à double-fond, voire dans les sous-vêtements des mules.Les policiers mis en cause s’assuraient que des pastilles de couleur dispensant des contrôles avant l’embarquement étaient bien apposées sur le passeport des mules. Cette technique visait à contourner le dispositif “100% contrôle des passagers” mis en place à l’aéroport de Cayenne en octobre 2022 pour endiguer le flux de cocaïne au départ de la Guyane.- “Répression pénale très dure” -Les enquêteurs ont pu remonter la piste du réseau après la découverte de cocaïne transportée par des mules lors de divers contrôles douaniers à l’aéroport d’Orly. Lors d’un vaste coup de filet à Cayenne et Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), entre les 27 et 29 juin 2023, treize des mis en cause avaient été interpellés. Dix kilos de cocaïne et près de 60.000 euros en espèces avaient alors été saisis, selon le parquet de Créteil.Quatorze des vingt prévenus comparaissaient détenus. Une importante escorte policière a été déployée au moment du délibéré.”Il y a actuellement une politique de répression pénale très dure à l’égard du narcotrafic”, a réagi Me Jano El Hayek, qui défendait un ancien agent de police, condamné à deux ans de prison ferme. “J’ose espérer que le tribunal n’a pas jugé que des policiers mais surtout des hommes”, a-t-il ajouté. “Je trouve les peines globalement sévères au regard des profils de chacun”, a abondé Me Marion Coiffier, qui s’est toutefois dit partiellement soulagée que sa cliente, une ex-policière, écope de 12 mois avec sursis et non de prison ferme.”En France, on rend les peines en fonction des personnalités et j’ai peur qu’avec cette décision, on ait plus jugé l’uniforme que la personne en elle-même”, a avancé le conseil.Les prévenus ont 10 jours pour interjeter appel.
