Au Brésil, l’avenir judiciaire de Bolsonaro entre les mains de la Cour suprême

La Cour suprême brésilienne est réunie mardi pour décider de l’ouverture ou non d’un procès contre l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, pour un projet présumé de coup d’Etat qui pourrait lui valoir une lourde peine de prison.Au début des délibérations, retransmises en direct sur plusieurs chaînes d’informations, le procureur-général de la République, Paulo Gonet, a accusé M. Bolsonaro, 70 ans, d’avoir été le “leader” d’une “organisation criminelle qui avait pour objectif de garantir qu’il se maintienne au pouvoir”.Et ce “quel que soit le résultat des élections de 2022″, qu’il a finalement perdues au second tour face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.A la surprise générale, l’ancien chef de l’Etat (2019-2022) a décidé d’assister en personne aux débats de la Cour suprême, s’asseyant au premier rang face aux magistrats.”Ils m’accusent d’un crime que je n’ai pas commis”, a déclaré dans un communiqué l’ex-président. Il encourt une peine cumulée pouvant dépasser les 40 ans de prison, mais se dit victime de la “plus grande persécution politico-judiciaire de l’histoire du Brésil”.”L’arbitre a déjà sifflé avant même que le match ne commence”, a renchéri sur la plateforme X celui qui espère encore se présenter à la présidentielle de 2026, malgré son inéligibilité actuelle.Au total, 34 personnes ont été inculpées en février, dont plusieurs ex-ministres et des militaires de haut rang.Cinq des onze juges de la Cour suprême doivent évaluer s’ils disposent d’éléments suffisants pour ouvrir un procès pénal contre Jair Bolsonaro et sept autres inculpés, tous soupçonnés d’avoir fait partie du “noyau crucial” du complot présumé.La décision des magistrats pourrait être annoncée dès mardi, ou mercredi, selon la durée des débats à la Cour suprême à Brasilia, où la sécurité a été renforcée.- “À tout prix” -Le premier à se prononcer après l’exposition des arguments de l’accusation et de la défense sera Alexandre de Moraes. Honni du camp Bolsonaro, ce puissant juge est en charge de plusieurs dossiers concernant l’ex-président. À ses côtés siègent aussi un ex-ministre de Lula et l’ancien avocat de l’actuel chef de l’Etat.Selon le parquet, les velléités putschistes de Jair Bolsonaro et de ses proches collaborateurs ont commencé à se manifester bien avant le scrutin d’octobre 2022, avec une tentative de jeter le discrédit sur le système d’urnes électroniques en vigueur au Brésil.Après l’échec de l’ex-président à se faire réélire, le plan présumé aurait prévu l’élaboration d’un décret prévoyant la convocation d’un nouveau scrutin, mais aussi l’assassinat de Lula, de son vice-président Geraldo Alckmin et du juge Moraes.Ces plans supposés avaient pour but “le maintien, à tout prix”, de M. Bolsonaro au pouvoir, a affirmé le procureur Gonet.Le coup d’Etat n’a finalement pas eu lieu, faute de soutien de membres du haut commandement militaire, selon le ministère public.- “Procès politique” -L’accusation s’appuie sur un rapport d’enquête de près de 900 pages de la police fédérale. Ce rapport mentionne également les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia. Une semaine après l’investiture de Lula, des milliers de sympathisants bolsonaristes ont envahi et saccagé les bâtiments de la Cour suprême, du Parlement et du palais présidentiel.Ces images ont rappelé l’assaut du Capitole à Washington deux ans plus tôt par des partisans de Donald Trump.M. Bolsonaro, qui se trouvait aux Etats-Unis ce jour-là, balaie toutes les accusations qui pèsent contre lui et fustige un “procès politique”.”Ce n’est pas possible de lui imputer la responsabilité en tant que leader d’une organisation criminelle, alors qu’il n’a pas participé” aux émeutes de Brasilia “et les a au contraire répudiées”, a plaidé mardi son avocat, Celso Vilardi.Inéligible jusqu’en 2030 en raison de ses attaques sans preuves contre les urnes électroniques, Jair Bolsonaro espère encore voir cette sanction annulée ou réduite pour lui permettre d’être candidat en 2026.L’ex-président compare souvent sa situation à celle de Donald Trump, de retour à la Maison Blanche malgré ses démêlés avec la justice. Il espère que le président américain, “ami” et modèle politique, jouera de son “influence” en sa faveur.La prochaine présidentielle est également marquée par l’incertitude à gauche. Lula, dont la popularité est plombée par l’inflation, n’a pas levé le voile sur ses intentions.
La Cour suprême brésilienne est réunie mardi pour décider de l’ouverture ou non d’un procès contre l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, pour un projet présumé de coup d’Etat qui pourrait lui valoir une lourde peine de prison.Au début des délibérations, retransmises en direct sur plusieurs chaînes d’informations, le procureur-général de la République, Paulo Gonet, a accusé M. Bolsonaro, 70 ans, d’avoir été le “leader” d’une “organisation criminelle qui avait pour objectif de garantir qu’il se maintienne au pouvoir”.Et ce “quel que soit le résultat des élections de 2022″, qu’il a finalement perdues au second tour face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.A la surprise générale, l’ancien chef de l’Etat (2019-2022) a décidé d’assister en personne aux débats de la Cour suprême, s’asseyant au premier rang face aux magistrats.”Ils m’accusent d’un crime que je n’ai pas commis”, a déclaré dans un communiqué l’ex-président. Il encourt une peine cumulée pouvant dépasser les 40 ans de prison, mais se dit victime de la “plus grande persécution politico-judiciaire de l’histoire du Brésil”.”L’arbitre a déjà sifflé avant même que le match ne commence”, a renchéri sur la plateforme X celui qui espère encore se présenter à la présidentielle de 2026, malgré son inéligibilité actuelle.Au total, 34 personnes ont été inculpées en février, dont plusieurs ex-ministres et des militaires de haut rang.Cinq des onze juges de la Cour suprême doivent évaluer s’ils disposent d’éléments suffisants pour ouvrir un procès pénal contre Jair Bolsonaro et sept autres inculpés, tous soupçonnés d’avoir fait partie du “noyau crucial” du complot présumé.La décision des magistrats pourrait être annoncée dès mardi, ou mercredi, selon la durée des débats à la Cour suprême à Brasilia, où la sécurité a été renforcée.- “À tout prix” -Le premier à se prononcer après l’exposition des arguments de l’accusation et de la défense sera Alexandre de Moraes. Honni du camp Bolsonaro, ce puissant juge est en charge de plusieurs dossiers concernant l’ex-président. À ses côtés siègent aussi un ex-ministre de Lula et l’ancien avocat de l’actuel chef de l’Etat.Selon le parquet, les velléités putschistes de Jair Bolsonaro et de ses proches collaborateurs ont commencé à se manifester bien avant le scrutin d’octobre 2022, avec une tentative de jeter le discrédit sur le système d’urnes électroniques en vigueur au Brésil.Après l’échec de l’ex-président à se faire réélire, le plan présumé aurait prévu l’élaboration d’un décret prévoyant la convocation d’un nouveau scrutin, mais aussi l’assassinat de Lula, de son vice-président Geraldo Alckmin et du juge Moraes.Ces plans supposés avaient pour but “le maintien, à tout prix”, de M. Bolsonaro au pouvoir, a affirmé le procureur Gonet.Le coup d’Etat n’a finalement pas eu lieu, faute de soutien de membres du haut commandement militaire, selon le ministère public.- “Procès politique” -L’accusation s’appuie sur un rapport d’enquête de près de 900 pages de la police fédérale. Ce rapport mentionne également les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia. Une semaine après l’investiture de Lula, des milliers de sympathisants bolsonaristes ont envahi et saccagé les bâtiments de la Cour suprême, du Parlement et du palais présidentiel.Ces images ont rappelé l’assaut du Capitole à Washington deux ans plus tôt par des partisans de Donald Trump.M. Bolsonaro, qui se trouvait aux Etats-Unis ce jour-là, balaie toutes les accusations qui pèsent contre lui et fustige un “procès politique”.”Ce n’est pas possible de lui imputer la responsabilité en tant que leader d’une organisation criminelle, alors qu’il n’a pas participé” aux émeutes de Brasilia “et les a au contraire répudiées”, a plaidé mardi son avocat, Celso Vilardi.Inéligible jusqu’en 2030 en raison de ses attaques sans preuves contre les urnes électroniques, Jair Bolsonaro espère encore voir cette sanction annulée ou réduite pour lui permettre d’être candidat en 2026.L’ex-président compare souvent sa situation à celle de Donald Trump, de retour à la Maison Blanche malgré ses démêlés avec la justice. Il espère que le président américain, “ami” et modèle politique, jouera de son “influence” en sa faveur.La prochaine présidentielle est également marquée par l’incertitude à gauche. Lula, dont la popularité est plombée par l’inflation, n’a pas levé le voile sur ses intentions.