Les députés ont entamé mercredi soir l’examen du projet de loi dit de “simplification”, défendu par le gouvernement comme une “cure” nécessaire pour aider notamment les entreprises, mais fustigé à gauche comme “anti-écologique”.Le projet de loi, en gestation depuis environ un an, doit mobiliser les députés jusqu’à la fin de la semaine, avec plus de 1.000 amendements appelés à être étudiés.”Nous devons arrêter de tourner autour du pot et enfin entamer une véritable cure de simplification”, a déclaré à l’ouverture des débats le ministre de la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli, en soulignant qu’un dirigeant d’entreprise passait en moyenne huit heures chaque semaine “à remplir de la paperasse”. Lors de son passage en commission, le texte a été profondément remanié, les députés ayant supprimé des dizaines d’instances, dont les Conseils économiques sociaux et environnementaux régionaux (Ceser), ou encore les “Zones à faibles émissions” (ZFE) interdites aux véhicules les plus polluants.Le gouvernement prévoit plusieurs amendements de rétablissement.”Le gouvernement sera défavorable, par principe, à toute suppression d’opérateurs ou d’agences indépendantes”, a indiqué M. Marcangeli. “Le risque principal qui nous guette dans cet hémicycle”, a-t-il averti, “c’est de céder d’un côté à la surenchère de ceux qui souhaitent manier avec violence tronçonneuse et hache et, de l’autre côté, ceux qui sont encore coincés entre le marteau et l’enclume d’une forme de soviétisme bureaucratique”.Le groupe Ecologiste et Social a défendu mercredi une motion de rejet préalable du texte, soutenue par les députés La France insoumise (LFI), socialistes et communistes. Avec 111 votes favorables mais 135 voix contre, elle a été repoussée.”L’ambition première de ce texte est totalement dénaturée”, et il est devenu “anti-démocratique, anti-écologique et anti-social”, a asséné le député écologiste Charles Fournier. “Ce n’est plus une simplification à laquelle on assiste, mais une grande liquidation.””Lors de son passage en commission, les climatosceptiques, d’Horizons au Rassemblement national, ont pris part à cette fête de la dérégulation en menant une véritable offensive trumpiste”, a aussi accusé la députée LFI Sandrine Nosbé. “Vous n’aimez pas la tronçonneuse, ça, on le savait. Mais vous n’aimez même pas le sécateur, ni même le coupe-ongles”, a rétorqué le député Guillaume Kasbarian (groupe macroniste).”La gauche, c’est le parti de la bureaucratie, c’est le parti de l’État mammouth”, a renchéri le député RN Matthias Renault.
