Niger: une Suissesse enlevée à Agadez, après une Autrichienne en janvier

Une Suissesse a été enlevée dimanche soir dans le nord du Niger à Agadez, trois mois après l’enlèvement d’une Autrichienne dans cette même ville, ont indiqué lundi les autorités suisses et nigériennes.Ce pays pauvre de la bande sahélo-saharienne, dirigé par une junte militaire depuis le coup d’Etat de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum, est en proie à l’insécurité et à des attaques récurrentes de groupes armés, dont certains sont affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique.Selon le média local Aïr-Info, la ressortissante suisse est née au Liban et “s’est installée à Agadez il y a de cela plusieurs années après un séjour en Algérie où elle a évolué dans le tourisme”. Cette femme présentée comme “Claudia” a lancé à Agadez une association pour apporter de l’aide aux artisans, selon la même source.”C’est quelqu’un de très sympathique, très chaleureuse, engagée dans beaucoup d’oeuvres humanitaires sur place” et “très prise par ses activités”, a indiqué à l’AFP la journaliste Amèle Debey, qui l’a interviewée en 2018. Lors de leurs derniers échanges en 2020, “elle ne m’a pas parlée d’inquiétudes particulières”, indique la journaliste franco-suisse. “Attirée par un autre mode de vie” comme d’autres femmes suisses installées à Agadez, selon Mme Debey, Claudia, âgée de 67 ans selon la presse suisse, est mariée à un nomade nigérien, éleveur de chameaux dans l’Aïr.Le ministère suisse des Affaires étrangères a déclaré avoir été “informé de l’enlèvement d’une ressortissante suisse au Niger. Des clarifications sont en cours”. Sur son site internet, le ministère rappelle que les voyages à destination du Niger et les séjours de tout genre dans ce pays sont “déconseillés”.- “Risque d’enlèvement très élevé” -“Le risque d’enlèvement est très élevé sur l’ensemble du territoire”, souligne-t-il. “Des bandes armées et des groupes terroristes, qui vivent de contrebande, d’agressions et d’enlèvements contre rançon, sévissent dans une grande partie du Sahara et du Sahel”.Le gouverneur de la région d’Agadez, le général de brigade Ibra Boulama Issa, a de son côté confirmé “l’enlèvement d’une étrangère, du nom de Claudia, de nationalité suisse”, à son domicile d’Agadez dimanche soir “aux environs de 22h”. Il a ajouté avoir présidé une réunion extraordinaire du Conseil régional de sécurité pour “envisager les actions à prendre pour connaître et comprendre ce qui s’est réellement passé” dans le cadre de cet enlèvement.L’Autrichienne Eva Gretzmacher, 73 ans, installée à Agadez depuis 28 ans où elle conduisait des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’autonomie des femmes, de l’écologie, de la culture et des arts, avait pour sa part été enlevée le 11 janvier à son domicile par des “hommes armés”, selon Aïr-Info.Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2013, Agadez, cité historique aux portes du désert fut jadis un carrefour exceptionnel du commerce caravanier. Mais elle est largement désertée par les touristes depuis les années 90 en raison de l’insécurité dans la région.- Base américaine de drones fermée -L’armée américaine y a fermé en mars 2024 sa base de drones pour la rétrocéder aux autorités nigériennes, achevant ainsi le retrait de ses soldats dans ce pays.Les Etats-Unis comptaient un peu plus de 1.000 soldats engagés dans la lutte antijihadiste au Niger répartis entre une base à Niamey, rétrocédée en juillet, et une autre à Agadez qui permettait depuis 2019 aux drones et aéronefs américains de mener des missions de surveillance jusqu’aux confins de la Libye, du Tchad, du Nigeria ou du Mali.Depuis leur prise de pouvoir, les dirigeants militaires du Niger ont rompu leurs relations avec la France et expulsé les soldats français et américains engagés dans la lutte contre les jihadistes. Avec ses deux voisins et alliés, le Burkina Faso et le Mali, gouvernés par des militaires et également confrontés à des attaques jihadistes meurtrières, le Niger s’est rapproché de la Russie.Le 28 février, onze soldats nigériens avaient été tués dans une attaque revendiquée par un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda, dans le nord du pays, près de l’Algérie.Fin janvier, l’armée nigérienne avait annoncé avoir retrouvé dans l’ouest quatre camions utilisés par des chauffeurs marocains portés disparus depuis mi-janvier, alors qu’ils empruntaient une route entre le Niger et le Burkina Faso, une zone minée par les violences des groupes jihadistes.Les derniers kidnappings d’Occidentaux dans la région d’Agadez remontaient à 2010 et avait été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Une Suissesse a été enlevée dimanche soir dans le nord du Niger à Agadez, trois mois après l’enlèvement d’une Autrichienne dans cette même ville, ont indiqué lundi les autorités suisses et nigériennes.Ce pays pauvre de la bande sahélo-saharienne, dirigé par une junte militaire depuis le coup d’Etat de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum, est en proie à l’insécurité et à des attaques récurrentes de groupes armés, dont certains sont affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique.Selon le média local Aïr-Info, la ressortissante suisse est née au Liban et “s’est installée à Agadez il y a de cela plusieurs années après un séjour en Algérie où elle a évolué dans le tourisme”. Cette femme présentée comme “Claudia” a lancé à Agadez une association pour apporter de l’aide aux artisans, selon la même source.”C’est quelqu’un de très sympathique, très chaleureuse, engagée dans beaucoup d’oeuvres humanitaires sur place” et “très prise par ses activités”, a indiqué à l’AFP la journaliste Amèle Debey, qui l’a interviewée en 2018. Lors de leurs derniers échanges en 2020, “elle ne m’a pas parlée d’inquiétudes particulières”, indique la journaliste franco-suisse. “Attirée par un autre mode de vie” comme d’autres femmes suisses installées à Agadez, selon Mme Debey, Claudia, âgée de 67 ans selon la presse suisse, est mariée à un nomade nigérien, éleveur de chameaux dans l’Aïr.Le ministère suisse des Affaires étrangères a déclaré avoir été “informé de l’enlèvement d’une ressortissante suisse au Niger. Des clarifications sont en cours”. Sur son site internet, le ministère rappelle que les voyages à destination du Niger et les séjours de tout genre dans ce pays sont “déconseillés”.- “Risque d’enlèvement très élevé” -“Le risque d’enlèvement est très élevé sur l’ensemble du territoire”, souligne-t-il. “Des bandes armées et des groupes terroristes, qui vivent de contrebande, d’agressions et d’enlèvements contre rançon, sévissent dans une grande partie du Sahara et du Sahel”.Le gouverneur de la région d’Agadez, le général de brigade Ibra Boulama Issa, a de son côté confirmé “l’enlèvement d’une étrangère, du nom de Claudia, de nationalité suisse”, à son domicile d’Agadez dimanche soir “aux environs de 22h”. Il a ajouté avoir présidé une réunion extraordinaire du Conseil régional de sécurité pour “envisager les actions à prendre pour connaître et comprendre ce qui s’est réellement passé” dans le cadre de cet enlèvement.L’Autrichienne Eva Gretzmacher, 73 ans, installée à Agadez depuis 28 ans où elle conduisait des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’autonomie des femmes, de l’écologie, de la culture et des arts, avait pour sa part été enlevée le 11 janvier à son domicile par des “hommes armés”, selon Aïr-Info.Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2013, Agadez, cité historique aux portes du désert fut jadis un carrefour exceptionnel du commerce caravanier. Mais elle est largement désertée par les touristes depuis les années 90 en raison de l’insécurité dans la région.- Base américaine de drones fermée -L’armée américaine y a fermé en mars 2024 sa base de drones pour la rétrocéder aux autorités nigériennes, achevant ainsi le retrait de ses soldats dans ce pays.Les Etats-Unis comptaient un peu plus de 1.000 soldats engagés dans la lutte antijihadiste au Niger répartis entre une base à Niamey, rétrocédée en juillet, et une autre à Agadez qui permettait depuis 2019 aux drones et aéronefs américains de mener des missions de surveillance jusqu’aux confins de la Libye, du Tchad, du Nigeria ou du Mali.Depuis leur prise de pouvoir, les dirigeants militaires du Niger ont rompu leurs relations avec la France et expulsé les soldats français et américains engagés dans la lutte contre les jihadistes. Avec ses deux voisins et alliés, le Burkina Faso et le Mali, gouvernés par des militaires et également confrontés à des attaques jihadistes meurtrières, le Niger s’est rapproché de la Russie.Le 28 février, onze soldats nigériens avaient été tués dans une attaque revendiquée par un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda, dans le nord du pays, près de l’Algérie.Fin janvier, l’armée nigérienne avait annoncé avoir retrouvé dans l’ouest quatre camions utilisés par des chauffeurs marocains portés disparus depuis mi-janvier, alors qu’ils empruntaient une route entre le Niger et le Burkina Faso, une zone minée par les violences des groupes jihadistes.Les derniers kidnappings d’Occidentaux dans la région d’Agadez remontaient à 2010 et avait été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).