24 Heures motos: au Mans, Grégory Leblanc “court après le record absolu” de victoires

“Ecrire mon nom dans l’histoire en tant que recordman de victoires sur les 24 Heures du Mans motos, ça serait extraordinaire”, affirme dans un entretien à l’AFP Grégory Leblanc, co-détenteur du record de succès sur l’épreuve, dont la 48e édition se tient ce week-end.Au guidon de sa Kawasaki, le Français de 39 ans vise dimanche une sixième victoire (après 2010, 2011, 2012, 2013 et 2016), synonyme de record absolu pour sa 15e participation sur l’une des plus célèbres courses de moto.QUESTION: On annonce une édition 2025 ouverte. Pensez-vous pouvoir décrocher ce sixième triomphe ?REPONSE: “C’est l’objectif. Mais pour avoir fait plein de courses – que ce soit les 24 Heures du Mans ou autres – elles sont toutes très compliquées à gagner car il faut que tout se goupille bien: il faut une belle météo, pas de problèmes techniques, pas de chutes et qu’on ait aussi un peu de chance. Sur 24 heures, c’est encore plus compliqué de prévoir ce qui peut se passer. Mais la favorite cette année est la Suzuki n°1. Elle a gagné l’an dernier, elle est championne du monde en titre et conserve le même équipage cette année (le Britannique Dan Linfoot, vainqueur en 2024 au Mans mais blessé, a cependant été remplacé en début de semaine par le japonais Cocoro Atsumi, NDLR). Après, être favori ne veut pas forcément dire qu’on va gagner l’épreuve. Nous, nous ne faisons pas forcément partie des favoris, mais nous sommes de très bons outsiders”.Q: En 2016, vous signez votre dernier succès à ce jour au Mans, qui vous permet d’égaler le record de votre compatriote Alex Vieira, retraité des circuits. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ? R: “Je ne m’en souviens plus trop. Je me rappelle que c’est une course qu’on avait dominée, on était ultra-favoris. Depuis, je cours après le record absolu pour être le seul. Plusieurs fois, je suis passé à côté mais j’espère que cette année sera la bonne”.Q: Votre ultime défi serait donc de devenir le seul détenteur du record de victoires au Mans ? R: “Oui, même si ce n’est pas vraiment une fin en soi, c’est toujours un petit objectif personnel. Ecrire mon nom dans les pages de l’histoire en tant que recordman de victoires sur les 24 Heures du Mans motos, ce serait quelque chose d’extraordinaire”.Q: Si vous gagnez dimanche, vous allez pouvoir sereinement penser à la retraite ? R: “Je ne sais pas. Je me pose la question +Si je gagne, je continue ? Je m’arrête ?+. Je vais avoir 40 ans dans deux mois, je ne suis plus tout jeune, surtout pour ces courses d’endurance qui sont compliquées – même si je suis entraîné et que je ne suis pas inquiet pour ma performance. On verra pour la suite. Un sportif n’est jamais rassasié mais ce record sera compliqué à battre. Déjà, l’égaler c’était compliqué. Après, les records sont faits pour être battus donc même si j’arrive à le battre ou que je reste à cinq, peu importe ce qui arrivera pour moi, il y aura bien quelqu’un dans le futur qui l’améliorera”.Q: Quelle est la plus belle de vos cinq victoires, toutes acquises avec Kawasaki ?  R: “La première en 2010 car l’équipe avait été reprise, il y avait eu un changement au niveau de la direction chez Kawasaki, elle était toute jeune et c’était le premier succès pour tous les pilotes de l’équipe et l’équipe elle-même. C’est ce qui a lancé l’épopée des quatre victoires de suite”.Propos recueillis par Hélène DAUSCHY.
Wed, 16 Apr 2025 18:22:55 GMT