“Pas d’alternative” à la solution à deux Etats, israélien et palestinien

Il n’y a “pas d’alternative” à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte à côte en paix et en sécurité, a plaidé lundi la France à l’ouverture d’une conférence internationale à l’ONU boycottée par Israël et les Etat-Unis.”Seule une solution politique à deux Etats permet de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens à vivre en paix et en sécurité. Il n’existe pas d’alternative”, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, appelant à des “mesures concrètes” pour préserver la perspective d’un Etat palestinien “viable”.”Il est illusoire de pouvoir imaginer obtenir un cessez-le-feu pérenne (à Gaza) sans que ne soient dessinés les contours d’un après-guerre à Gaza et d’un horizon politique”, a-t-il ajouté.Cette conférence a toutefois été critiquée avec virulence lundi par les Etats-Unis. La porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce, a dénoncé une initiative “improductive et inopportune”, qui s’apparente à un “coup de publicité” au milieu “d’efforts diplomatiques délicats visant à mettre fin au conflit”.Après l’annonce jeudi du président français, Emmanuel Macron, qu’il reconnaîtrait l’Etat palestinien formellement en septembre, la conférence convoquée par l’Assemblée générale des Nations unies, et coprésidée par Paris et Ryad, espère enclencher une dynamique en la matière.D’autres “pays occidentaux” vont lors de la conférence exprimer leur intention de reconnaître l’Etat palestinien, a d’ailleurs assuré M. Barrot, sans les identifier.Le Royaume-Uni a déjà rejeté l’idée, le Premier ministre Keir Starmer répétant vendredi qu’une reconnaissance devait “s’inscrire dans un plan plus global”. “Tous les Etats ont la responsabilité d’agir maintenant”, a insisté de son côté le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, se disant prêt au déploiement d’une force internationale pour protéger la population palestinienne.Selon le décompte et les vérifications de l’AFP, au moins 142 des 193 Etats membres de l’ONU — en comptant la France — reconnaissent désormais l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.En 1947, une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU avait décidé le partage de la Palestine alors sous mandat britannique, en deux Etats indépendants, l’un juif et l’autre arabe. L’année suivante, l’Etat d’Israël était proclamé.- “Platitudes” -Depuis plusieurs décennies, la grande majorité de la communauté internationale soutient le principe d’une solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte à côte en paix et sécurité.Mais après plus de 21 mois de guerre à Gaza, l’extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d’annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d’un Etat palestinien ne soit physiquement impossible gagne du terrain.”Nous sommes à un point de rupture. La solution à deux Etats est plus éloignée que jamais”, a ainsi insisté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. “Soyons clairs, l’annexion insidieuse de la Cisjordanie est illégale, ça doit s’arrêter. La destruction à grande échelle de Gaza est intolérable, ça doit s’arrêter”, a-t-il martelé, dénonçant les actions “unilatérales” qui pourraient “saper à jamais” la solution à deux Etats.”Cette conférence n’encourage pas une solution, mais au contraire renforce une illusion”, a répondu l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, dont le pays et son allié américain ont décidé de ne pas participer à la réunion. Au-delà de créer une dynamique pour la reconnaissance de l’Etat palestinien, la conférence se concentre sur trois autres axes: la réforme de la gouvernance de l’Autorité palestinienne, le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance palestinienne, et enfin la normalisation des relations avec Israël par les Etats arabes qui ne l’ont pas encore fait. Aucune annonce de normalisation avec Israël n’est toutefois attendue cette semaine, selon une source diplomatique française.Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a d’ailleurs répété que “la normalisation avec Israël ne peut passer que par l’établissement d’un Etat palestinien”. La pression internationale ne cesse de s’intensifier sur Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023.La catastrophe humanitaire dans le petit territoire ravagé devrait donc être au coeur des discours des représentants de plus de 100 pays annoncés à la tribune de lundi à mercredi, même si Israël a déclaré dimanche une pause quotidienne des combats à des fins humanitaires dans certains secteurs.Dans ce contexte, “plus de platitudes sur la solution à deux Etats et le processus de paix n’aideront pas à atteindre les objectifs de la conférence ni à arrêter l’extermination des Palestiniens à Gaza”, a lancé Bruno Stagno, de Human Rights Watch, appelant les gouvernements à prendre des mesures “concrètes” contre Israël, notamment sanctions ciblées et embargo sur les armes.
Il n’y a “pas d’alternative” à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte à côte en paix et en sécurité, a plaidé lundi la France à l’ouverture d’une conférence internationale à l’ONU boycottée par Israël et les Etat-Unis.”Seule une solution politique à deux Etats permet de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens à vivre en paix et en sécurité. Il n’existe pas d’alternative”, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, appelant à des “mesures concrètes” pour préserver la perspective d’un Etat palestinien “viable”.”Il est illusoire de pouvoir imaginer obtenir un cessez-le-feu pérenne (à Gaza) sans que ne soient dessinés les contours d’un après-guerre à Gaza et d’un horizon politique”, a-t-il ajouté.Cette conférence a toutefois été critiquée avec virulence lundi par les Etats-Unis. La porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce, a dénoncé une initiative “improductive et inopportune”, qui s’apparente à un “coup de publicité” au milieu “d’efforts diplomatiques délicats visant à mettre fin au conflit”.Après l’annonce jeudi du président français, Emmanuel Macron, qu’il reconnaîtrait l’Etat palestinien formellement en septembre, la conférence convoquée par l’Assemblée générale des Nations unies, et coprésidée par Paris et Ryad, espère enclencher une dynamique en la matière.D’autres “pays occidentaux” vont lors de la conférence exprimer leur intention de reconnaître l’Etat palestinien, a d’ailleurs assuré M. Barrot, sans les identifier.Le Royaume-Uni a déjà rejeté l’idée, le Premier ministre Keir Starmer répétant vendredi qu’une reconnaissance devait “s’inscrire dans un plan plus global”. “Tous les Etats ont la responsabilité d’agir maintenant”, a insisté de son côté le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, se disant prêt au déploiement d’une force internationale pour protéger la population palestinienne.Selon le décompte et les vérifications de l’AFP, au moins 142 des 193 Etats membres de l’ONU — en comptant la France — reconnaissent désormais l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.En 1947, une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU avait décidé le partage de la Palestine alors sous mandat britannique, en deux Etats indépendants, l’un juif et l’autre arabe. L’année suivante, l’Etat d’Israël était proclamé.- “Platitudes” -Depuis plusieurs décennies, la grande majorité de la communauté internationale soutient le principe d’une solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte à côte en paix et sécurité.Mais après plus de 21 mois de guerre à Gaza, l’extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d’annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d’un Etat palestinien ne soit physiquement impossible gagne du terrain.”Nous sommes à un point de rupture. La solution à deux Etats est plus éloignée que jamais”, a ainsi insisté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. “Soyons clairs, l’annexion insidieuse de la Cisjordanie est illégale, ça doit s’arrêter. La destruction à grande échelle de Gaza est intolérable, ça doit s’arrêter”, a-t-il martelé, dénonçant les actions “unilatérales” qui pourraient “saper à jamais” la solution à deux Etats.”Cette conférence n’encourage pas une solution, mais au contraire renforce une illusion”, a répondu l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, dont le pays et son allié américain ont décidé de ne pas participer à la réunion. Au-delà de créer une dynamique pour la reconnaissance de l’Etat palestinien, la conférence se concentre sur trois autres axes: la réforme de la gouvernance de l’Autorité palestinienne, le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance palestinienne, et enfin la normalisation des relations avec Israël par les Etats arabes qui ne l’ont pas encore fait. Aucune annonce de normalisation avec Israël n’est toutefois attendue cette semaine, selon une source diplomatique française.Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a d’ailleurs répété que “la normalisation avec Israël ne peut passer que par l’établissement d’un Etat palestinien”. La pression internationale ne cesse de s’intensifier sur Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023.La catastrophe humanitaire dans le petit territoire ravagé devrait donc être au coeur des discours des représentants de plus de 100 pays annoncés à la tribune de lundi à mercredi, même si Israël a déclaré dimanche une pause quotidienne des combats à des fins humanitaires dans certains secteurs.Dans ce contexte, “plus de platitudes sur la solution à deux Etats et le processus de paix n’aideront pas à atteindre les objectifs de la conférence ni à arrêter l’extermination des Palestiniens à Gaza”, a lancé Bruno Stagno, de Human Rights Watch, appelant les gouvernements à prendre des mesures “concrètes” contre Israël, notamment sanctions ciblées et embargo sur les armes.