Israël a reçu la dépouille de Hadar Goldin, tué en 2014 à Gaza

Après onze ans d’attente, Israël a annoncé dimanche le rapatriement du corps de l’officier israélien Hadar Goldin, tué en 2014 dans la bande de Gaza, remis plus tôt à la Croix-Rouge par le Hamas dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu dans le territoire palestinien. Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyau a indiqué que la dépouille rendue à la mi-journée par le mouvement islamiste avait été identifiée comme celle du lieutenant Hadar Goldin. Le Hamas a ainsi remis 24 des 28 corps retenus en otages à Gaza qu’il s’est engagé à rendre dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 10 octobre. – “Onze ans d’attente” – Dimanche matin, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, avait annoncé qu’elle allait remettre le corps de l’officier “trouvé hier dans un tunnel” de Rafah.Des représentants de l’armée ont “informé la famille du soldat enlevé et tombé au combat, le lieutenant Hadar Goldin, que leur proche avait été rapatrié en Israël et son identification confirmée”, a annoncé plus tard le bureau de M. Netanyahu.”Je sais les souffrances que sa famille a endurées (…) et aujourd’hui, nous sommes unis dans la remise (du corps) à ses parents et à sa famille”, a commenté M. Netanyahu sur X.Le président Isaac Herzog s’est aussi félicité sur X du retour de la dépouille “après 11 années longues et douloureuses”.La guerre “a prouvé que, lorsque nous nous battons pour nos soldats, nous réussissons. La victoire signifie ramener tous les otages à la maison et ramener nos soldats en Israël”, a déclaré pour sa part le père du soldat, Simcha Goldin.Pour Judith Touati, habitante de Ramla, dans le centre d’Israël, “c’est un soulagement, il est temps que cette famille puisse enfin faire son deuil”. Selon l’armée, Hadar Goldin a été tué à 23 ans le 1e août 2014 pendant une mission de reconnaissance dans un tunnel près de Rafah lors d’une précédente guerre à Gaza. “Des terroristes sont sortis d’un tunnel”, ont attaqué des soldats, abattu Hadar Goldin et traîné son corps dans le tunnel, a affirmé dimanche la porte-parole du gouvernement, Shosh Bedrosian. En janvier dernier, le corps de Oron Shaoul, tué, lui, en opération à Gaza-ville à 21 ans le 20 juillet 2014, avait été ramené par l’armée de Gaza à Israël.Pendant des années, les dépouilles des deux soldats ont été au centre de négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue notamment de la libération de prisonniers palestiniens.- Retrouver “une vie normale” -Quatre dépouilles d’otages restent encore retenues à Gaza, appartenant à trois Israéliens et un Thaïlandais, morts lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre à Gaza.Au début de la trêve, le Hamas avait libéré les 20 derniers otages vivants du 7-Octobre, et remis au fur et à mesure des dépouilles des otages morts.En échange, Israël a libéré près de 2.000 prisonniers palestiniens, et rendu les corps de 15 Palestiniens tués pour chaque otage israélien décédé rendu. En dépit de ces avancées dans l’application de l’accord de trêve, Samah Deeb, déplacée du nord de Gaza vers le centre du territoire dévasté, reste “inquiète” au vu de l’incertitude pesant sur “la prochaine étape du cessez-le-feu, qui prévoit le désarmement du Hamas et l’administration de la bande de Gaza”. “Nous nous sentons toujours prisonniers de la situation”, déclare cette trentenaire à l’AFP. “Nous voulons le retrait d’Israël. Nous voulons retourner dans nos maisons détruites (…), rebâtir les infrastructures et les écoles, et redonner une vie normale à nos enfants”, abonde un autre Gazaoui déplacé, Mohammed Zamlout. L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles.Depuis lors, plus de 69.176 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. La guerre a plongé le territoire dans une grave crise humanitaire.