Des milliers de viticulteurs ont exprimé leur désarroi dans les rues de Béziers samedi pour demander aux pouvoirs publics d'”agir vite” face à la concurrence étrangère et à la grande distribution qui tirent les prix vers le bas et au réchauffement climatique.Au moins 4.000 manifestants, selon la préfecture, 7.000 selon les organisateurs, ont également demandé un allègement des normes, trop contraignantes selon eux.En marge du cortège, qui a défilé dans le calme, un magasin Lidl a été dégradé et saccagé, et un radar et des poubelles brûlées, selon la préfecture.Des membres de la Coordination rurale ont craqué des fumigènes jaunes et noirs à leur effigie. Côté FNSEA, le premier syndicat agricole s’est réjoui de l’affluence.”Voir toute cette mobilisation, ça fait plaisir mais je sais pas si ça fera avancer les choses. On a l’impression qu’on ne nous écoute pas, qu’on se fout de nous”, confie Carole, viticultrice de 51 ans qui produit un vin d’appellation Minervois et qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.Son exploitation de 17 ha à Pouzzoles, dans l’Aude, est dans la famille depuis trois générations mais elle “ne sait pas si on pourra la léguer à nos enfants, c’est le plus dur”. Son fils, Romain, âgé de 16 ans, ne souhaite pas reprendre l’exploitation. “Quand on voit (la situation) maintenant, c’est pas possible de se projeter car ça empire d’année en année. C’est pas vivre, c’est survivre”, explique-t-il à l’AFP.A intervalle régulier, des Biterrois ont applaudi de leurs fenêtres. “Merci !”, ont lancé des manifestants émus, leurs applaudissements se propageant au cortège. “On nous étouffe sous les normes. On nous noie sous les taxes. On nous ment sur les prix. Et pendant qu’on se bat pour survivre, d’autres exportent le vin au prix de l’eau. D’autres vendent des bouteilles au prix d’un simple café”, a affirmé Romain Angelras, président des Jeunes agriculteurs (JA) du Gard.”On nous parle aujourd’hui de souveraineté alimentaire. Mais nos politiques la sacrifie sur l’autel du libre-échange. Les vignerons ne se tairont pas. Il nous faut des réponses vite maintenant!”.Une délégation de viticulteurs doit être reçue le 24 novembre par le ministère de l’Agriculture, veille du grand salon professionnel Sitevi prévu à Montpellier du 25 au 27 novembre et où est attendu la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.Elle avait déjà reçu des représentants le 6 novembre. Selon le président des Vignerons indépendants Jean-Marie Fabre, “trois leviers” à actionner pour amorcer une sortie de crise avaient été évoqués: un soutien de trésorerie sous la forme notamment de prêts de consolidation, un nouveau plan d’arrachage à hauteur de 35.000 hectares (sur les 780.000 ha de vigne française) et davantage de soutien au plan du commerce international.- 2025, mauvais millésime -Consommation de vin des Français en recul, épisodes de gel, de grêle et de sécheresse qui se multiplient, droits de douane de Donald Trump et taxes chinoises sur le cognac et l’armagnac… “Jamais notre secteur n’avait eu à traverser en quatre ou cinq ans autant de crises avec des origines multiples, multifactorielles”, souligne Jean-Marie Fabre.”Dans toutes les zones viticoles de France, c’est compliqué”, rappelle Jean-Samuel Eynard, président de la chambre d’agriculture de Gironde, où il cultive 35 ha de vigne d’appellation Côte-de-bourg.Les difficultés sont accrues en Occitanie, premier vignoble de France en surface, aux appellations souvent moins renommées, et territoire particulièrement frappé par le changement climatique où les grappes se sont desséchées cet été sous des températures supérieures à 40 degrés.Signe de l’urgence, FNSEA/JA et Coordination rurale ont mis de côté leurs divergences et portent une vingtaine de revendications comme “la lutte contre les prix du vin abusivement bas pratiqués par les négociants et la grande distribution”, l’accès à l’eau ou encore l’assouplissement de la loi interdisant la publicité pour le vin.Tous craignent en plus que le millésime 2025 soit d’une maigreur inédite.
Des milliers de viticulteurs ont exprimé leur désarroi dans les rues de Béziers samedi pour demander aux pouvoirs publics d'”agir vite” face à la concurrence étrangère et à la grande distribution qui tirent les prix vers le bas et au réchauffement climatique.Au moins 4.000 manifestants, selon la préfecture, 7.000 selon les organisateurs, ont également demandé un allègement des normes, trop contraignantes selon eux.En marge du cortège, qui a défilé dans le calme, un magasin Lidl a été dégradé et saccagé, et un radar et des poubelles brûlées, selon la préfecture.Des membres de la Coordination rurale ont craqué des fumigènes jaunes et noirs à leur effigie. Côté FNSEA, le premier syndicat agricole s’est réjoui de l’affluence.”Voir toute cette mobilisation, ça fait plaisir mais je sais pas si ça fera avancer les choses. On a l’impression qu’on ne nous écoute pas, qu’on se fout de nous”, confie Carole, viticultrice de 51 ans qui produit un vin d’appellation Minervois et qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.Son exploitation de 17 ha à Pouzzoles, dans l’Aude, est dans la famille depuis trois générations mais elle “ne sait pas si on pourra la léguer à nos enfants, c’est le plus dur”. Son fils, Romain, âgé de 16 ans, ne souhaite pas reprendre l’exploitation. “Quand on voit (la situation) maintenant, c’est pas possible de se projeter car ça empire d’année en année. C’est pas vivre, c’est survivre”, explique-t-il à l’AFP.A intervalle régulier, des Biterrois ont applaudi de leurs fenêtres. “Merci !”, ont lancé des manifestants émus, leurs applaudissements se propageant au cortège. “On nous étouffe sous les normes. On nous noie sous les taxes. On nous ment sur les prix. Et pendant qu’on se bat pour survivre, d’autres exportent le vin au prix de l’eau. D’autres vendent des bouteilles au prix d’un simple café”, a affirmé Romain Angelras, président des Jeunes agriculteurs (JA) du Gard.”On nous parle aujourd’hui de souveraineté alimentaire. Mais nos politiques la sacrifie sur l’autel du libre-échange. Les vignerons ne se tairont pas. Il nous faut des réponses vite maintenant!”.Une délégation de viticulteurs doit être reçue le 24 novembre par le ministère de l’Agriculture, veille du grand salon professionnel Sitevi prévu à Montpellier du 25 au 27 novembre et où est attendu la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.Elle avait déjà reçu des représentants le 6 novembre. Selon le président des Vignerons indépendants Jean-Marie Fabre, “trois leviers” à actionner pour amorcer une sortie de crise avaient été évoqués: un soutien de trésorerie sous la forme notamment de prêts de consolidation, un nouveau plan d’arrachage à hauteur de 35.000 hectares (sur les 780.000 ha de vigne française) et davantage de soutien au plan du commerce international.- 2025, mauvais millésime -Consommation de vin des Français en recul, épisodes de gel, de grêle et de sécheresse qui se multiplient, droits de douane de Donald Trump et taxes chinoises sur le cognac et l’armagnac… “Jamais notre secteur n’avait eu à traverser en quatre ou cinq ans autant de crises avec des origines multiples, multifactorielles”, souligne Jean-Marie Fabre.”Dans toutes les zones viticoles de France, c’est compliqué”, rappelle Jean-Samuel Eynard, président de la chambre d’agriculture de Gironde, où il cultive 35 ha de vigne d’appellation Côte-de-bourg.Les difficultés sont accrues en Occitanie, premier vignoble de France en surface, aux appellations souvent moins renommées, et territoire particulièrement frappé par le changement climatique où les grappes se sont desséchées cet été sous des températures supérieures à 40 degrés.Signe de l’urgence, FNSEA/JA et Coordination rurale ont mis de côté leurs divergences et portent une vingtaine de revendications comme “la lutte contre les prix du vin abusivement bas pratiqués par les négociants et la grande distribution”, l’accès à l’eau ou encore l’assouplissement de la loi interdisant la publicité pour le vin.Tous craignent en plus que le millésime 2025 soit d’une maigreur inédite.
