Përmet, la ville albanaise qui voit la vie en roses

A Përmet, ville nichée dans la vallée de Vjosa, dans le sud de l’Albanie, la culture de la rose est reine, qu’elle serve à faire des parfums, de l’eau aromatisée où des loukoums qui font les délices des milliers de touristes.”Ici tout tourne autour des roses, ces roses qui libèrent leur parfum, utilisées en cuisine ou pour leurs vertus médicinales… Ici, la vie est en rose”, sourit Ariana Nikolla, enseignante en biologie à Përmet.Depuis toute petite, cette femme de 57 ans taille à la main les buissons épineux et cueille délicatement les pétales de sa rose préférée, “la rose du marié”, baptisée ainsi pour son odeur délicate.A Përmet, 7.000 habitants, la rose est un rituel : c’est le premier cadeau que l’on doit offrir à la personne dont on est épris – et elle se doit d’être rose, pour symboliser amour et fidélité.Cette ville où chaque famille cultive des dizaines de variétés de roses dans son jardin, dont la Rosa Damascena et la Rose à cent-feuille, est connue dans tous les Balkans pour son eau de rose artisanale.Impossible pourtant de l’acheter – cela coûterait trop cher, expliquent les habitants, qui n’offrent que quelques gouttes de temps à autre, et veillent jalousement sur leurs réserves.   “L’eau de rose, c’est comme l’amour, il faut en prendre soin”, explique Resmie Tuçi, 70 ans.”Obtenir l’eau de rose de haute qualité est un travail difficile et méticuleux, il faut des récipients particuliers – en cuivre -, il est aussi crucial de reconnaître les roses et de choisir celles dont les pétales seront les plus parfumés”, explique cette femme en pratiquant les gestes qui ont traversé des générations.La tradition, transmise de génération en génération, est inscrite à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel : d’abord, tendre un tissu sur une écuelle de cuivre, elle-même placée dans une grande bassine d’eau à fond plat. Disposer les pétales de rose soigneusement cueillis sur le tissu, puis les recouvrir d’une pierre très plate, sur laquelle on place des cendres. Les pétales placés en dessous vont suer, grâce à la condensation. “Un processus qui prend des heures”, explique Resmie.”Mais chaque goutte est précieuse”, lance joyeusement Ariana Nikolla, remplissant d’eau de rose une petite bouteille qu’elle conservera ensuite plusieurs semaines dans un endroit ensoleillé. “Aussi précieuse que l’or”. – Délices -Chaque famille l’utilise pour ses bienfaits supposés. En remède pour apaiser les yeux irrités, en crème anti-inflammatoire pour aider à calmer les démangeaisons, en cuisine …Eftali Qerimi, 63 ans, le jure : les loukoums d’amande à l’eau de rose qu’elle cuisine dans son atelier ne ressemblent à aucun autre.Avec uniquement de la poudre d’amande, du sucre et de l’eau de rose, elle confectionne ses gâteaux en forme de … rose, évidemment, qui marquent les événements importants de toutes les familles de la région. Considérés comme des porte-bonheurs, ils sont servis pour les anniversaires, les noces, les ‘baby shower’ …Avec les femmes qui travaillent dans son atelier, Eftali Qerimi produit jusqu’à dix kilos de loukoums par jour, qu’elle vend à 50 euros le kilo.De temps en temps, elle abandonne les formes de roses pour fabriquer deux petits loukoums en forme de pied de bébé – une façon, selon la tradition, de souhaiter une longue vie aux nouveau-nés.Entre deux fournées, ces femmes mitonnent de la confiture de pétales de rose dont le parfum embaume tout l’atelier.”La rose est tout pour nous, elle symbolise le cÅ“ur, l’amour et le bonheur de vie”, philosophe Eftali, pour qui la haute saison commence. “Les touristes affluent dans la ville, et après les beautés naturelles, ils veulent aussi savourer ses délices”.

Un trafic de cocaïne impliquant des bagagistes de l’aéroport de Roissy démantelé

Un trafic de cocaïne opérant pendant plusieurs mois entre la France et le Brésil et impliquant des bagagistes de l’aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle a été démantelé et sept personnes ont été mises en examen, a-t-on appris samedi de sources concordantes.L’opération “illustre la capacité des organisations criminelles à soudoyer des agents aéroportuaires, en ciblant notamment des cadres intermédiaires non connus de la justice”, précise la gendarmerie.Huit interpellations ont eu lieu le 3 juin dans l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-et-Marne, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise et la Seine-Saint-Denis dans le cadre d’une opération qui a mobilisé 105 gendarmes et plusieurs services spécialisés, selon cette source.Les arrestations sont intervenues dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 22 janvier par le parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris notamment pour trafic de stupéfiants en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment de trafic de stupéfiants, selon une source judiciaire.Sept des personnes interpellées ont été mises en examen vendredi, selon cette source. Deux d’entre elles ont été placées en détention provisoire, quatre sous contrôle judiciaire et la dernière a sollicité un débat différé devant le juge des libertés et de la détention.Fin 2024, deux cartons contenant 45 pains de cocaïne, soit un total de 50 kg, ont été découverts lors d’un contrôle de sûreté aéroportuaire par la Section de recherches des transports aériens (SRTA), a précisé la gendarmerie, confirmant une information du quotidien Le Parisien.Après avoir identifié ce transport de drogue du Brésil jusqu’à l’aéroport Charles-de-Gaulle, une enquête a été confiée à la SRTA pour déterminer l’origine du trafic. La mise en place de techniques spéciales d’enquête a permis de cerner l’ampleur du réseau, actif notamment en Seine-Saint-Denis et s’appuyant sur plusieurs employés et cadres d’une société aéroportuaire pour sortir 20 à 50 kg de cocaïne par mois, selon la gendarmerie.”L’actualité nous a souvent habitués au sujet des mules mais assez peu aux complicités aéroportuaires qui pourtant sont très recherchées par les organisations criminelles”, a souligné auprès de l’AFP un responsable de la SRTA.”C’est ça qui est extrêmement intéressant dans ce dossier, c’est qu’on arrive à impliquer des cadres et des manutentionnaires. D’habitude, ce sont les manutentionnaires qui sont interpellés et on a du mal à remonter aux cadres qui bénéficient de la protection de l’écosystème aéroportuaire”, ajoute l’officier supérieur.Près de 500.000 euros en avoirs criminels et un peu plus de 100.000 euros en numéraire ont été saisis lors de l’opération menée le 3 juin ainsi que cinq véhicules, une maison, des articles de luxe (vêtements, parfums, bijoux…) et une arme de poing.

Un trafic de cocaïne impliquant des bagagistes de l’aéroport de Roissy démantelé

Un trafic de cocaïne opérant pendant plusieurs mois entre la France et le Brésil et impliquant des bagagistes de l’aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle a été démantelé et sept personnes ont été mises en examen, a-t-on appris samedi de sources concordantes.L’opération “illustre la capacité des organisations criminelles à soudoyer des agents aéroportuaires, en ciblant notamment des cadres intermédiaires non connus de la justice”, précise la gendarmerie.Huit interpellations ont eu lieu le 3 juin dans l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-et-Marne, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise et la Seine-Saint-Denis dans le cadre d’une opération qui a mobilisé 105 gendarmes et plusieurs services spécialisés, selon cette source.Les arrestations sont intervenues dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 22 janvier par le parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris notamment pour trafic de stupéfiants en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment de trafic de stupéfiants, selon une source judiciaire.Sept des personnes interpellées ont été mises en examen vendredi, selon cette source. Deux d’entre elles ont été placées en détention provisoire, quatre sous contrôle judiciaire et la dernière a sollicité un débat différé devant le juge des libertés et de la détention.Fin 2024, deux cartons contenant 45 pains de cocaïne, soit un total de 50 kg, ont été découverts lors d’un contrôle de sûreté aéroportuaire par la Section de recherches des transports aériens (SRTA), a précisé la gendarmerie, confirmant une information du quotidien Le Parisien.Après avoir identifié ce transport de drogue du Brésil jusqu’à l’aéroport Charles-de-Gaulle, une enquête a été confiée à la SRTA pour déterminer l’origine du trafic. La mise en place de techniques spéciales d’enquête a permis de cerner l’ampleur du réseau, actif notamment en Seine-Saint-Denis et s’appuyant sur plusieurs employés et cadres d’une société aéroportuaire pour sortir 20 à 50 kg de cocaïne par mois, selon la gendarmerie.”L’actualité nous a souvent habitués au sujet des mules mais assez peu aux complicités aéroportuaires qui pourtant sont très recherchées par les organisations criminelles”, a souligné auprès de l’AFP un responsable de la SRTA.”C’est ça qui est extrêmement intéressant dans ce dossier, c’est qu’on arrive à impliquer des cadres et des manutentionnaires. D’habitude, ce sont les manutentionnaires qui sont interpellés et on a du mal à remonter aux cadres qui bénéficient de la protection de l’écosystème aéroportuaire”, ajoute l’officier supérieur.Près de 500.000 euros en avoirs criminels et un peu plus de 100.000 euros en numéraire ont été saisis lors de l’opération menée le 3 juin ainsi que cinq véhicules, une maison, des articles de luxe (vêtements, parfums, bijoux…) et une arme de poing.

Photos, miss météo, réseaux sociaux: les stratégies pour parler de l’océan

La beauté des images, la formation des présentateurs météo ou des relais sur les réseaux sociaux: à Nice, tous les moyens sont bons pour faire passer au grand public le message d’alerte sur l’océan qui animera le sommet de l’ONU la semaine prochaine.Depuis lundi, le palais des expositions est devenu une immense baleine, conçue comme “un miroir pour le grand public de ce qui va se passer sur le port”, explique Ashok Adicéam, responsable du projet.Le visiteur entre à travers une vague bleue et déambule parmi une quinzaine de pavillons qui alternent entre présentations de savoirs et évocations poétiques: une plongée dans les grands fonds marins, une visite des banquises, une immersion à 360 degrés parmi les pêches traditionnelles de Palau…Le jumeau numérique de l’océan généré par l’organisation Mercator, avec un panel d’écrans de contrôle reproduisant une foule de données sur les mers du monde, rencontre un succès particulier.Vendredi, une centaine de présentateurs météo du monde entier, depuis la Suède jusqu’aux Maldives, ont justement suivi une journée de formation sur les richesses de ce jumeau numérique, en particulier pour la compréhension des cyclones. Réunis chaque année depuis 1994 au sein du Forum international de la météo et du climat, ils ont conscience de leur position stratégique auprès du grand public.Même si la manière de présenter la météo varie beaucoup selon les pays et selon les chaînes, les présentateurs météo ont tous une connexion particulière avec le public. “On est proche gens”, explique Myriam Seurat, qui présente la météo sur France Télévision depuis 20 ans. Elle a pourtant vu son métier évoluer: “Avant, les phénomènes extrêmes étaient rares, maintenant ils sont récurrents, et toujours plus intenses. On ne peut plus échapper au climat dans les bulletins” même si c’est “un sujet clivant”. – “Des outils de compréhension” -Le clivage est particulièrement fort aux États-Unis, raconte Paul Gross, venu de Detroit, en évoquant ses confrères qui n’osent pas parler de climat sur certaines chaînes, ou celui qui a changé de métier après avoir reçu des menaces de mort.Lui a une stratégie: jamais le moindre commentaire politique. “Je ne cherche pas à défendre une cause, je ne donne pas d’opinion. Je présente des faits”, insiste-t-il.Myriam Seurat cherche aussi à rester “toujours très neutre. La science n’est pas une opinion. Je me mets à la hauteur des gens et j’essaie de leur apporter des outils de compréhension de la météo et du climat”.Depuis deux ans, son bulletin météo est d’ailleurs devenu un “journal météo climat”, tandis que Paul Gross, récemment parti à la retraite, reste très actif auprès de sa petite communauté ses réseaux sociaux.Pour avoir de l’écho sur ce nouveau front, les organisateurs du congrès scientifique, qui a réuni plus de 2.000 chercheurs des océans cette semaine à Nice, ont associé des jeunes experts et des étudiants en journalisme.Neuf binômes publient chaque jour textes et vidéos dans les neuf langues les plus parlées au monde (français, anglais, espagnol, portugais, russe, allemand, hindi, mandarin et arabe), sur les réseaux pertinents dans leurs pays.Noémie Coulon, 27 ans, en postdoctorat d’écologie marine à Montpellier, travaille depuis mi-avril avec Alexandre Simoes, 24 ans, étudiant au Celsa (École des hautes études en sciences de l’information et de la communication), pour repérer les interlocuteurs intéressants.Et ils en ont rendu compte à leurs abonnés respectifs sur LinkedIn et sur Instagram, touchant des publics très différents, essentiellement dans la tranche d’âge 18-34 ans.”Mon métier de scientifique ne s’arrête pas à mes recherches, à mon labo, à mon bureau”, explique Noémie Coulon. “Il faut agir sur la médiation auprès du grand public, parce que finalement, ce sont les citoyens et les citoyennes qui prendront les décisions pour faire changer les choses”.

Photos, miss météo, réseaux sociaux: les stratégies pour parler de l’océan

La beauté des images, la formation des présentateurs météo ou des relais sur les réseaux sociaux: à Nice, tous les moyens sont bons pour faire passer au grand public le message d’alerte sur l’océan qui animera le sommet de l’ONU la semaine prochaine.Depuis lundi, le palais des expositions est devenu une immense baleine, conçue comme “un miroir pour le grand public de ce qui va se passer sur le port”, explique Ashok Adicéam, responsable du projet.Le visiteur entre à travers une vague bleue et déambule parmi une quinzaine de pavillons qui alternent entre présentations de savoirs et évocations poétiques: une plongée dans les grands fonds marins, une visite des banquises, une immersion à 360 degrés parmi les pêches traditionnelles de Palau…Le jumeau numérique de l’océan généré par l’organisation Mercator, avec un panel d’écrans de contrôle reproduisant une foule de données sur les mers du monde, rencontre un succès particulier.Vendredi, une centaine de présentateurs météo du monde entier, depuis la Suède jusqu’aux Maldives, ont justement suivi une journée de formation sur les richesses de ce jumeau numérique, en particulier pour la compréhension des cyclones. Réunis chaque année depuis 1994 au sein du Forum international de la météo et du climat, ils ont conscience de leur position stratégique auprès du grand public.Même si la manière de présenter la météo varie beaucoup selon les pays et selon les chaînes, les présentateurs météo ont tous une connexion particulière avec le public. “On est proche gens”, explique Myriam Seurat, qui présente la météo sur France Télévision depuis 20 ans. Elle a pourtant vu son métier évoluer: “Avant, les phénomènes extrêmes étaient rares, maintenant ils sont récurrents, et toujours plus intenses. On ne peut plus échapper au climat dans les bulletins” même si c’est “un sujet clivant”. – “Des outils de compréhension” -Le clivage est particulièrement fort aux États-Unis, raconte Paul Gross, venu de Detroit, en évoquant ses confrères qui n’osent pas parler de climat sur certaines chaînes, ou celui qui a changé de métier après avoir reçu des menaces de mort.Lui a une stratégie: jamais le moindre commentaire politique. “Je ne cherche pas à défendre une cause, je ne donne pas d’opinion. Je présente des faits”, insiste-t-il.Myriam Seurat cherche aussi à rester “toujours très neutre. La science n’est pas une opinion. Je me mets à la hauteur des gens et j’essaie de leur apporter des outils de compréhension de la météo et du climat”.Depuis deux ans, son bulletin météo est d’ailleurs devenu un “journal météo climat”, tandis que Paul Gross, récemment parti à la retraite, reste très actif auprès de sa petite communauté ses réseaux sociaux.Pour avoir de l’écho sur ce nouveau front, les organisateurs du congrès scientifique, qui a réuni plus de 2.000 chercheurs des océans cette semaine à Nice, ont associé des jeunes experts et des étudiants en journalisme.Neuf binômes publient chaque jour textes et vidéos dans les neuf langues les plus parlées au monde (français, anglais, espagnol, portugais, russe, allemand, hindi, mandarin et arabe), sur les réseaux pertinents dans leurs pays.Noémie Coulon, 27 ans, en postdoctorat d’écologie marine à Montpellier, travaille depuis mi-avril avec Alexandre Simoes, 24 ans, étudiant au Celsa (École des hautes études en sciences de l’information et de la communication), pour repérer les interlocuteurs intéressants.Et ils en ont rendu compte à leurs abonnés respectifs sur LinkedIn et sur Instagram, touchant des publics très différents, essentiellement dans la tranche d’âge 18-34 ans.”Mon métier de scientifique ne s’arrête pas à mes recherches, à mon labo, à mon bureau”, explique Noémie Coulon. “Il faut agir sur la médiation auprès du grand public, parce que finalement, ce sont les citoyens et les citoyennes qui prendront les décisions pour faire changer les choses”.

Sur la côte kényane, la petite ONG qui sauve les tortues par milliers

Portée par quatre hommes, la grosse tortue, tout juste hameçonnée par des pêcheurs, ne sait pas encore qu’elle sera soignée, pesée, baguée, puis relâchée en mer, un peu plus gaillarde. Comme l’ont été avant elle des milliers de ses congénères, protégées par l’ONG kényane Local Ocean Conservation.Avec plus de 24.000 sauvetages de tortues – certaines ayant été secourues à plusieurs reprises – recensés en 28 ans d’existence, la petite organisation et sa vingtaine d’employés basés à Watamu, sur la côte Est du Kenya, se bat à son échelle pour la préservation d’une espèce malmenée par l’être humain. Et obtient d’impressionnants résultats.”On doit en sauver le plus possible car elles dépendent de nous pour leur survie”, s’exclame Fikiri Kiponda, 47 ans, dont 16 passés à Local Ocean Conservation (LOC). “Chaque fois que je relâche une tortue, cela me procure une grande joie. Ma motivation ne fait que grandir.”L’ONG kényane vient de loin. A sa création en 1997, elle n’est qu’un agrégat de bénévoles souhaitant protéger la vie marine. Dans sa ligne de mire, les majestueuses tortues mourant dans les filets des pêcheurs, quand elles ne sont pas simplement capturées pour être mangées, se souvient M. Kiponda.Près de trois décennies de sensibilisation, dans les écoles et villages environnants, ont toutefois largement porté leurs fruits. A Watamu comme à Diani, plus au sud, où LOC dispose d’une antenne, “la perception a vraiment beaucoup changé sur le fait de tuer une tortue”, se réjouit-il.- Amputée -LOC, dont les finances reposent surtout sur des donations individuelles, indemnise les pêcheurs s’ils prennent une tortue, afin qu’ils la lui apportent. Plus d’un millier d’entre eux participent au programme et le font avant tout au nom de la préservation de l’espèce, souligne l’organisation: la gratification qu’ils obtiennent ne compense pas les heures de travail perdues.Une fois à terre, les reptiles à carapaces sont pesés, bagués, et éventuellement soignés en clinique s’ils ont bataillé pour se libérer d’un hameçon ou d’un filet, leur peau et leurs muscles pouvant être “gravement déchirés”, observe Lameck Maitha, le coordinateur sanitaire de l’ONG.En témoigne “Safari”, la “reine du centre”, selon M. Maitha. Trouvée 150 kilomètres plus au nord, près de Lamu, cette jeune femelle de 12 à 15 ans – les tortues sont facilement centenaires – a été transportée par avion puis en voiture jusqu’au LOC, où elle est arrivée moribonde.Malingre, amorphe, avec une nageoire dont l’os se détachait, Safari a finalement dû être amputée. Mais elle s’est requinquée et pourrait être relâchée, espère le coordinateur sanitaire.Des tumeurs sont aussi parfois retirées aux tortues, ainsi que des crustacés s’étant incrustés à la faveur de la pollution des eaux sur leurs carapaces ou leurs nageoires, les affaiblissant.”Quand une tortue consomme quelque chose qu’elle ne digère pas, comme du plastique, cela peut provoquer un blocage de son système digestif, qui lui-même crée du gaz, ce qui la fait flotter”, explique Lameck Maitha.”On en retrouve de plus en plus qui flottent, car il y a de plus en plus de plastique dans l’océan”, soupire-t-il. Au centre, les tortues ballonnées se voient prescrire du laxatif pour évacuer les corps étrangers.- “Survivantes” -Autre tâche de Local Ocean Conservation, protéger de la montée des eaux – en les déplaçant éventuellement – les Å“ufs que les tortues viennent enterrer dans le sable de Watamu. Car les femelles, très voyageuses, ne pondent que sur les plages où elles sont nées. Tous les trois ou quatre ans, elles produisent des centaines d’œufs, déposés en plusieurs pontes, sur une période de plusieurs mois.Au bout d’à peu près 60 jours, une première tortue sort du sable. “Ce sera un petit gars, que j’appelle toujours Kevin”, sourit Joey Ngunu. Et une fois que Kevin sort, le reste suit”, dans une procession lente et malhabile jusqu’aux premières vagues, de préférence de nuit pour éviter au maximum les prédateurs.Selon le directeur technique de l’ONG, seule une tortue sur 1.000 atteint l’âge adulte (20-25 ans). “Vivre dans la mer en tant que tortue doit être fou, parce que tu dois faire face à tellement de dangers”, commente-t-il : “les poissons, les braconniers, la pression humaine avec le plastique, la pêche, la pêche industrielle… Les tortues sont sans aucun doute des survivantes.”Grâce au travail de LOC, cette survie est un peu plus aisée au large de Watamu, où l'”on observe plus de tortues qu’avant”, se félicite Joey Ngunu, qui, comme ses deux collègues, se dit “fier” de son Å“uvre.

Sur la côte kényane, la petite ONG qui sauve les tortues par milliers

Portée par quatre hommes, la grosse tortue, tout juste hameçonnée par des pêcheurs, ne sait pas encore qu’elle sera soignée, pesée, baguée, puis relâchée en mer, un peu plus gaillarde. Comme l’ont été avant elle des milliers de ses congénères, protégées par l’ONG kényane Local Ocean Conservation.Avec plus de 24.000 sauvetages de tortues – certaines ayant été secourues à plusieurs reprises – recensés en 28 ans d’existence, la petite organisation et sa vingtaine d’employés basés à Watamu, sur la côte Est du Kenya, se bat à son échelle pour la préservation d’une espèce malmenée par l’être humain. Et obtient d’impressionnants résultats.”On doit en sauver le plus possible car elles dépendent de nous pour leur survie”, s’exclame Fikiri Kiponda, 47 ans, dont 16 passés à Local Ocean Conservation (LOC). “Chaque fois que je relâche une tortue, cela me procure une grande joie. Ma motivation ne fait que grandir.”L’ONG kényane vient de loin. A sa création en 1997, elle n’est qu’un agrégat de bénévoles souhaitant protéger la vie marine. Dans sa ligne de mire, les majestueuses tortues mourant dans les filets des pêcheurs, quand elles ne sont pas simplement capturées pour être mangées, se souvient M. Kiponda.Près de trois décennies de sensibilisation, dans les écoles et villages environnants, ont toutefois largement porté leurs fruits. A Watamu comme à Diani, plus au sud, où LOC dispose d’une antenne, “la perception a vraiment beaucoup changé sur le fait de tuer une tortue”, se réjouit-il.- Amputée -LOC, dont les finances reposent surtout sur des donations individuelles, indemnise les pêcheurs s’ils prennent une tortue, afin qu’ils la lui apportent. Plus d’un millier d’entre eux participent au programme et le font avant tout au nom de la préservation de l’espèce, souligne l’organisation: la gratification qu’ils obtiennent ne compense pas les heures de travail perdues.Une fois à terre, les reptiles à carapaces sont pesés, bagués, et éventuellement soignés en clinique s’ils ont bataillé pour se libérer d’un hameçon ou d’un filet, leur peau et leurs muscles pouvant être “gravement déchirés”, observe Lameck Maitha, le coordinateur sanitaire de l’ONG.En témoigne “Safari”, la “reine du centre”, selon M. Maitha. Trouvée 150 kilomètres plus au nord, près de Lamu, cette jeune femelle de 12 à 15 ans – les tortues sont facilement centenaires – a été transportée par avion puis en voiture jusqu’au LOC, où elle est arrivée moribonde.Malingre, amorphe, avec une nageoire dont l’os se détachait, Safari a finalement dû être amputée. Mais elle s’est requinquée et pourrait être relâchée, espère le coordinateur sanitaire.Des tumeurs sont aussi parfois retirées aux tortues, ainsi que des crustacés s’étant incrustés à la faveur de la pollution des eaux sur leurs carapaces ou leurs nageoires, les affaiblissant.”Quand une tortue consomme quelque chose qu’elle ne digère pas, comme du plastique, cela peut provoquer un blocage de son système digestif, qui lui-même crée du gaz, ce qui la fait flotter”, explique Lameck Maitha.”On en retrouve de plus en plus qui flottent, car il y a de plus en plus de plastique dans l’océan”, soupire-t-il. Au centre, les tortues ballonnées se voient prescrire du laxatif pour évacuer les corps étrangers.- “Survivantes” -Autre tâche de Local Ocean Conservation, protéger de la montée des eaux – en les déplaçant éventuellement – les Å“ufs que les tortues viennent enterrer dans le sable de Watamu. Car les femelles, très voyageuses, ne pondent que sur les plages où elles sont nées. Tous les trois ou quatre ans, elles produisent des centaines d’œufs, déposés en plusieurs pontes, sur une période de plusieurs mois.Au bout d’à peu près 60 jours, une première tortue sort du sable. “Ce sera un petit gars, que j’appelle toujours Kevin”, sourit Joey Ngunu. Et une fois que Kevin sort, le reste suit”, dans une procession lente et malhabile jusqu’aux premières vagues, de préférence de nuit pour éviter au maximum les prédateurs.Selon le directeur technique de l’ONG, seule une tortue sur 1.000 atteint l’âge adulte (20-25 ans). “Vivre dans la mer en tant que tortue doit être fou, parce que tu dois faire face à tellement de dangers”, commente-t-il : “les poissons, les braconniers, la pression humaine avec le plastique, la pêche, la pêche industrielle… Les tortues sont sans aucun doute des survivantes.”Grâce au travail de LOC, cette survie est un peu plus aisée au large de Watamu, où l'”on observe plus de tortues qu’avant”, se félicite Joey Ngunu, qui, comme ses deux collègues, se dit “fier” de son Å“uvre.

Sur la côte kényane, la petite ONG qui sauve les tortues par milliers

Portée par quatre hommes, la grosse tortue, tout juste hameçonnée par des pêcheurs, ne sait pas encore qu’elle sera soignée, pesée, baguée, puis relâchée en mer, un peu plus gaillarde. Comme l’ont été avant elle des milliers de ses congénères, protégées par l’ONG kényane Local Ocean Conservation.Avec plus de 24.000 sauvetages de tortues – certaines ayant été secourues à plusieurs reprises – recensés en 28 ans d’existence, la petite organisation et sa vingtaine d’employés basés à Watamu, sur la côte Est du Kenya, se bat à son échelle pour la préservation d’une espèce malmenée par l’être humain. Et obtient d’impressionnants résultats.”On doit en sauver le plus possible car elles dépendent de nous pour leur survie”, s’exclame Fikiri Kiponda, 47 ans, dont 16 passés à Local Ocean Conservation (LOC). “Chaque fois que je relâche une tortue, cela me procure une grande joie. Ma motivation ne fait que grandir.”L’ONG kényane vient de loin. A sa création en 1997, elle n’est qu’un agrégat de bénévoles souhaitant protéger la vie marine. Dans sa ligne de mire, les majestueuses tortues mourant dans les filets des pêcheurs, quand elles ne sont pas simplement capturées pour être mangées, se souvient M. Kiponda.Près de trois décennies de sensibilisation, dans les écoles et villages environnants, ont toutefois largement porté leurs fruits. A Watamu comme à Diani, plus au sud, où LOC dispose d’une antenne, “la perception a vraiment beaucoup changé sur le fait de tuer une tortue”, se réjouit-il.- Amputée -LOC, dont les finances reposent surtout sur des donations individuelles, indemnise les pêcheurs s’ils prennent une tortue, afin qu’ils la lui apportent. Plus d’un millier d’entre eux participent au programme et le font avant tout au nom de la préservation de l’espèce, souligne l’organisation: la gratification qu’ils obtiennent ne compense pas les heures de travail perdues.Une fois à terre, les reptiles à carapaces sont pesés, bagués, et éventuellement soignés en clinique s’ils ont bataillé pour se libérer d’un hameçon ou d’un filet, leur peau et leurs muscles pouvant être “gravement déchirés”, observe Lameck Maitha, le coordinateur sanitaire de l’ONG.En témoigne “Safari”, la “reine du centre”, selon M. Maitha. Trouvée 150 kilomètres plus au nord, près de Lamu, cette jeune femelle de 12 à 15 ans – les tortues sont facilement centenaires – a été transportée par avion puis en voiture jusqu’au LOC, où elle est arrivée moribonde.Malingre, amorphe, avec une nageoire dont l’os se détachait, Safari a finalement dû être amputée. Mais elle s’est requinquée et pourrait être relâchée, espère le coordinateur sanitaire.Des tumeurs sont aussi parfois retirées aux tortues, ainsi que des crustacés s’étant incrustés à la faveur de la pollution des eaux sur leurs carapaces ou leurs nageoires, les affaiblissant.”Quand une tortue consomme quelque chose qu’elle ne digère pas, comme du plastique, cela peut provoquer un blocage de son système digestif, qui lui-même crée du gaz, ce qui la fait flotter”, explique Lameck Maitha.”On en retrouve de plus en plus qui flottent, car il y a de plus en plus de plastique dans l’océan”, soupire-t-il. Au centre, les tortues ballonnées se voient prescrire du laxatif pour évacuer les corps étrangers.- “Survivantes” -Autre tâche de Local Ocean Conservation, protéger de la montée des eaux – en les déplaçant éventuellement – les Å“ufs que les tortues viennent enterrer dans le sable de Watamu. Car les femelles, très voyageuses, ne pondent que sur les plages où elles sont nées. Tous les trois ou quatre ans, elles produisent des centaines d’œufs, déposés en plusieurs pontes, sur une période de plusieurs mois.Au bout d’à peu près 60 jours, une première tortue sort du sable. “Ce sera un petit gars, que j’appelle toujours Kevin”, sourit Joey Ngunu. Et une fois que Kevin sort, le reste suit”, dans une procession lente et malhabile jusqu’aux premières vagues, de préférence de nuit pour éviter au maximum les prédateurs.Selon le directeur technique de l’ONG, seule une tortue sur 1.000 atteint l’âge adulte (20-25 ans). “Vivre dans la mer en tant que tortue doit être fou, parce que tu dois faire face à tellement de dangers”, commente-t-il : “les poissons, les braconniers, la pression humaine avec le plastique, la pêche, la pêche industrielle… Les tortues sont sans aucun doute des survivantes.”Grâce au travail de LOC, cette survie est un peu plus aisée au large de Watamu, où l'”on observe plus de tortues qu’avant”, se félicite Joey Ngunu, qui, comme ses deux collègues, se dit “fier” de son Å“uvre.