Audiovisuel public, IA et Hip hop: Rachida Dati présente sa feuille de route pour 2025

De la réforme de l’audiovisuel public menée “d’ici l’été” à la création d’une “fondation pour l’art contemporain”, en passant par un “été culturel” dans les campings, la ministre de la Culture Rachida Dati a livré une feuille de route fournie et iconoclaste lors de ses voeux lundi.”Ce ministère de la Culture est le ministère de tous les Français dans leur besoin de culture”, a-t-elle martelé face à plusieurs centaines d’acteurs culturels et à la presse depuis le Palais de la Portée Dorée, à Paris, reprenant son crédo depuis son arrivée rue de Valois en janvier 2024.Pêle-mêle, Rachida Dati a proposé “la création d’une grande fondation pour l’art contemporain français basée sur un modèle juridique public-privé comparable à la Fondation du patrimoine” et souhaité concrétiser “le projet de National Trust à la française”, sur le modèle anglais, pour l’entretien et la valorisation des “45.000 monuments historiques” du pays.Elle a confirmé la “concrétisation du projet de la Maison du hip hop, qui s’appellera la Maison des cultures urbaines, et trouvera sa place à La Villette (dans le Nord de Paris, NDLR), dans un lieu magnifique qui sera dévoilé au mois de mars”.Désireuse de toucher des publics éloignés des lieux de culture, la ministre a annoncé “cet été toute une saison d’actions exceptionnelles dans les campings”.Elle a aussi évoqué “pourquoi pas un musée du cinéma”.- “budget d’équilibre” -Voulue dès son arrivée à ce poste mais repoussée au gré des changements de gouvernement, la réforme de l’audiovisuel public doit, elle, être menée “à son terme d’ici l’été”.La piste privilégiée est la création d’une holding, France Médias, composée de quatre filiales: France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (FMM) ainsi que l’Institut national de l’audiovisuel (Ina).Mme Dati appelait de ses voeux une fusion des entreprises de l’audiovisuel public mais une holding pourrait être mieux acceptée, à la fois à l’Assemblée nationale et au sein des médias concernés.La ministre a également souhaité placer la culture “au centre” des préoccupations du sommet de Paris sur l’intelligence artificielle (10-11 février).”Innovation et régulation non seulement vont de pair, mais sont à l’origine, ensemble, des plus belles réussites culturelles françaises. Si nous renonçons à l’une des deux, (…) nous serons relégués dans une ligue qui n’est pas la nôtre”, a-t-elle lancé.Alors que les crédits consacrés à la culture et à l’audiovisuel public s’annoncent en baisse dans le budget 2025, qui sera examiné en commission mixte paritaire jeudi, Mme Dati “assume un budget d’équilibre, y compris la part d’efforts qui nous est demandée”. “J’ai veillé à ce que cet effort reste proportionné, qu’il nous donne en 2025 tous les moyens dont nous avons besoin”, a-t-elle clamé, quelques heures après qu’une quinzaine d’organisations du spectacle vivant, “en colère”, lui ont demandé un “rendez-vous” afin qu’elle “rétablisse” ces crédits.- “tolérance zéro” -Prise à partie à ce sujet par une vingtaine d’acteurs du monde de la culture vêtus de couvertures de survie et lui tournant le dos, la ministre a demandé à échanger face à face: “J’ai des choses à vous dire, j’ai fait le choix de la coopération, le combat ne va pas s’arrêter avec le budget”.En revanche, il n’a pas été question de la dégradation de l’état du plus grand musée du monde, le Louvre, où le président de la République Emmanuel Macron doit se rendre mardi.La ministre s’est enfin exprimée sur nombre de sujets de société, à commencer par le mouvement #MeToo, qui agite particulièrement le monde de la culture. “En 2025, nous renforcerons donc notre action, dans tous les secteurs, pour prévenir ces violences (sexistes et sexuelles, NDLR), et accompagner celles et ceux qui en sont les victimes. Dans un esprit de tolérance zéro pour ceux qui n’auraient pas encore compris le message”, a-t-elle insisté.”Le combat pour la culture est avant tout un combat pour la liberté, la liberté de création, la liberté d’expression”, a-t-elle aussi déclaré, faisant référence autant à l’écrivain Boualem Sansal, incarcéré en Algérie, qu’aux “déprogrammations, actes de vandalisme, menaces et cyber harcèlement contre des artistes”.Justifiant son choix de s’exprimer depuis le Palais de la Porte Dorée, qui abrite le musée de l’histoire de l’immigration, pour la deuxième année consécutive, la ministre a enfin affirmé en avoir “un peu marre des débats sulfureux sur l’immigration”.

Affrontements entre guérillas dans le nord-est de la Colombie: les autorités confirment 54 morts

Les affrontements dans la région du Catatumbo, dans le nord-est de la Colombie, ont fait 54 morts depuis le début la flambée de violences dans cette zone frontalière avec le Venezuela mi-janvier, ont annoncé lundi les autorités locales, en revoyant à la baisse un précédent bilan.La zone a sombré dans la violence depuis que la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) a pris pour cible des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), un groupe armé rival non signataire de l’accord de paix en 2016, ainsi que des civils.La vague de violence a fait 54 morts confirmés, plus de 48.000 déplacés, 11 blessés et 12 disparus, selon un nouveau bilan des autorités du département de Norte de Santander (où se trouve le Catatumbo), qui ont révisé le chiffre des décès à la baisse. Précédemment, elles avaient annoncé au moins 80 morts en se basant sur des remontées du terrain.De nouveaux affrontements entre ces guérillas, enregistrés depuis vendredi, ont fait 13 morts à eux seuls. Le bureau du gouverneur du Norte de Santander les a identifiés comme appartenant aux dissidences des FARC.”Il y a des endroits très éloignés, il y a des endroits très sauvages” dans le Catatumbo, “j’imagine que d’autres corps vont apparaître”, a indiqué George Quintero, secrétaire de la Sécurité de Norte de Santander, à la chaîne de télévision Caracol Noticias.Selon le bureau du médiateur des droits de l’Homme, les déplacements de population actuels sont les plus importants depuis 1997, quand ces données ont commencé à être recueillies en Colombie.Le gouvernement a déployé plus de 10.000 membres des forces de l’ordre dans cette région qui abrite des routes du trafic de drogue et des plantations de coca, l’ingrédient principal de la cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial.Cette crise sécuritaire est la pire enregistrée dans le pays depuis une décennie et anéantit les espoirs du gouvernement du président de gauche Gustavo Petro de désarmer l’ELN avec laquelle il avait relancé des pourparlers de paix en 2022. Les attaques de l’ELN mettent également à rude épreuve les relations entre M. Petro, premier président de gauche en Colombie, et le Venezuela voisin, qui se sont détériorées après la réélection contestée de Nicolas Maduro à la présidence vénézuélienne en juillet 2024.

Israeli president calls UN morally bankrupt on Holocaust anniversary

Israel’s president attacked the UN General Assembly in a speech on Monday marking the 80th anniversary of the Holocaust, accusing the body of exhibiting “moral bankruptcy” and failing to confront anti-Semitism.Isaac Herzog addressed the forum during worldwide commemorations of the Holocaust in which six million Jews were murdered.”Today, we find ourselves yet again at a dangerous crossroads in the history of this institution,” Herzog said at the New York headquarters of the United Nations which Israel has repeatedly condemned since the Hamas attacks of October 7, 2023.”Rather than fulfilling its purpose and fighting courageously against a global epidemic of jihadists, murderers, and abhorrent terror, time and again this assembly has exhibited moral bankruptcy.”UN bodies like the International Criminal Court, which issued a warrant for the arrest of Israeli premier Benjamin Netanyahu, “opt for outrageous hypocrisy and protection of the perpetrators of the atrocities.””How is it possible that international institutions, which began as an anti-Nazi alliance, are allowing anti-Semitic genocidal doctrines to flourish uninterrupted in the wake of the largest massacre of Jews since World War II?” he added referring to the October 7 attacks.Hamas’s October 2023 attack resulted in the deaths of 1,210 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official Israeli figures.Israel’s retaliatory offensive has killed at least 47,317 people in Gaza, the majority civilians, according to figures from the Hamas-run territory’s health ministry that the UN considers reliable.- ‘We must stand up’ -Ahead of Herzog’s denunciation of the UN, its Secretary-General Antonio Guterres condemned the “appalling October 7 terror attacks by Hamas” — as well as the rising tide of anti-Semitism globally.”Today, our world is fractured and dangerous. Eighty years since the Holocaust’s end, anti-Semitism is still with us — fueled by the same lies and loathing that made the Nazi genocide possible. And it is rising,” he said on the occasion of the 80th anniversary of the liberation of the Auschwitz-Birkenau death camp and International Holocaust Remembrance Day.”Indisputable historical facts are being distorted, diminished, and dismissed. Efforts are being made to recast and rehabilitate Nazis and their collaborators. We must stand up to these outrages.”The history of the Holocaust shows us what can happen when people choose not to see and not to act.”

Des milliers de Serbes s’apprêtent à passer la nuit à manifester

Des milliers de Serbes s’apprêtent à passer la nuit de lundi à mardi à manifester à Belgrade pour dénoncer la corruption et réclamer justice pour les morts de l’accident de la gare de Novi Sad.Depuis lundi matin, étudiants, lycéens, employés et retraités sont rassemblés sur le plus important nÅ“ud routier de Belgrade, dernière d’une série de manifestations qui secouent le pays depuis la mort de 15 personnes dans l’effondrement de l’auvent en béton de la gare de la deuxième ville de Serbie, le 1er novembre.Ils voient dans la catastrophe une illustration de la corruption et de la négligence des autorités, dans un pays qui sous la présidence du nationaliste Aleksandar Vucic, au pouvoir depuis 2012, a multiplié chantiers et grands projets. Leurs revendications n’ont pas changé depuis le début de la contestation : la publication de tous les documents relatifs à la rénovation de la gare – qui venait d’être achevée; l’arrestation des personnes soupçonnées d’avoir physiquement attaqué les étudiants et les professeurs depuis le début des manifestations; l’abandon des poursuites contre les étudiants arrêtés; et une hausse de 20% du budget de l’Enseignement supérieur.- Remaniement -Nous y avons répondu a affirmé le président lundi soir lors d’une longue conférence de presse. Tableaux à l’appui, il a tenté de démontrer que les autorités avaient satisfait les revendications.Les documents ? “Tout ce que nous avons, nous l’avons publié. Il ne reste plus rien [à publier] sur la tragédie de la gare”. Et tant pis si les manifestants affirment que ce n’est pas du tout le cas, et demandent encore la publication des contrats passés avec les entreprises chinoises chargées de la rénovation.Les arrestations ? “Les procureurs à travers la Serbie ont ouvert des enquêtes contre 37 individus pour des faits de violence contre des étudiants et des professeurs”, a dit M. Vucic, tandis que dans le cadre de l’enquête sur l’effondrement de l’auvent, plus d’une dizaine de personnes ont été inculpées, dont l’ancien ministre des Transports, Goran Vesic.Quant à la hausse des budgets de l’Education, le président a promis qu’elle serait bien adoptée.Son Premier ministre, Milos Vucevic, s’est ensuite chargé d’inviter les étudiants et leurs professeurs au dialogue pour “discuter des revendications”, et espérer un retour en classe alors que des dizaines facultés sont bloquées à travers le pays.  “Au nom du gouvernement, j’invite les doyens, les professeurs et les étudiants à venir pour discuter de tous les sujets qu’ils ont mis en avant”, a-t-il déclaré. “Nous avons besoin de toute urgence de faire baisser les tensions. Le gouvernement est prêt à faire le premier pas et à discuter avec des représentants des étudiants”.Dans son allocution, le président serbe a aussi affirmé avoir demandé “un remaniement de grande ampleur, car en ces temps politiques difficiles, on voit clairement qui est prêt à se battre et qui ne l’est pas, qui est prêt à travailler et qui ne l’est pas (…) Je m’attends donc à ce que plus de 50 % des ministres actuels soient remplacés”.Quant aux étudiants, M. Vucic est certain qu’ils ont “gagné une grande victoire”.Dans la foule massée sur l’échangeur d’Autokomanda, l’ambiance a été joyeuse toute la journée, certains manifestants faisant même griller un cochon à la broche sous un soleil printanier, d’autre venant en famille, dansant et discutant. Et les déclarations du président et du Premier ministre n’ont pas semblé convaincre les manifestants de rentrer chez eux. “Je pense qu’on ne peut même pas être certains que le contenu des documents publiés est véridique”, avance Anja Miletic. “Et qu’on ne peut pas non plus être certains qu’ils n’ont pas été modifiés”, ajoute cette programmeuse de 28 ans.”Je pense que c’est une tentative de calmer les passions”, abonde Vladimir Marković, 48 ans. “Mais je ne pense pas que ça va marcher, car le plus important, c’est de changer le gouvernement”.

Nigerian extradited, charged over sextortion that led to US teen’s deathMon, 27 Jan 2025 20:51:37 GMT

A Nigerian man has been extradited to the United States to face charges in connection with the sextortion of a teenage boy who subsequently committed suicide.Hassanbunhussein Abolore Lawal, 24, of Osun State, faces a maximum sentence of life in prison if convicted of child exploitation resulting in death, distribution of child sexual abuse material, cyberstalking …

Nigerian extradited, charged over sextortion that led to US teen’s deathMon, 27 Jan 2025 20:51:37 GMT Read More »

Nigerian extradited, charged over sextortion that led to US teen’s death

A Nigerian man has been extradited to the United States to face charges in connection with the sextortion of a teenage boy who subsequently committed suicide.Hassanbunhussein Abolore Lawal, 24, of Osun State, faces a maximum sentence of life in prison if convicted of child exploitation resulting in death, distribution of child sexual abuse material, cyberstalking and other charges.Gavin Guffey, 17, the son of a state lawmaker from Rock Hill, South Carolina, killed himself in July 2022 after being victimized by Lawal, the US Justice Department said in a statement.”Lawal allegedly posed as a young woman on social media and coerced the teen into sending compromising photos,” it said. “He then extorted and sent harassing messages to the teen threatening to leak the photos and ruin his reputation unless the teen sent him money.”Lawal was indicted by a federal grand jury in South Carolina in October 2023 and flown to the United States on Friday, the Justice Department said.”We will not allow predators who target our children to hide behind a keyboard or across the ocean,” US Attorney Adair Ford Boroughs said. “Today we honor Gavin’s life and continue our fight against sextortion by holding this defendant accountable.”The South Carolina legislature passed a bill following Guffey’s death known as “Gavin’s Law” that makes sexual extortion a felony offense and an aggravated felony if the victim is a minor or suffers bodily injury or death directly related to the crime.

Liban: des habitants reviennent dans leurs villages malgré les tirs israéliens, deux morts

Des habitants du sud du Liban ont pu revenir lundi dans certains villages frontaliers où s’est déployée l’armée libanaise, malgré de nouveaux tirs israéliens ayant fait deux morts et 17 blessés au lendemain d’une journée sanglante, selon les autorités.Ces violences, peu susceptibles cependant de raviver la guerre entre Israël et le Hezbollah selon un analyste, interviennent alors que la date limite pour le retrait israélien du sud du Liban a été repoussée au 18 février. Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a déclaré lundi soir que son mouvement considérait “la poursuite de l’occupation comme une violation de la souveraineté libanaise”.Le retrait des troupes israéliennes devait au départ s’achever dimanche, à l’expiration du délai de 60 jours prévu par l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre. Dimanche, 24 personnes, dont six femmes, avaient été tuées et plus de 100 blessées par des tirs de l’armée israélienne alors qu’elles bravaient avec des centaines d’autres habitants les soldats israéliens pour tenter de retourner dans leurs villages dévastés, selon le ministère de la Santé. Dans des circonstances similaires, deux personnes ont été tuées lundi et 17 autres blessées dont un enfant et un secouriste, a indiqué la même source.La guerre entre le Hezbollah pro-iranien et Israël avait fait plus de 4.000 morts selon les autorités libanaises et de 900.000 déplacés.Lundi matin, un correspondant de l’AFP a vu des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants, brandissant des drapeaux du Hezbollah, massés derrière un remblai de sable en attendant d’entrer dans leur village de Kfar Kila où l’armée israélienne est encore déployée.- “Pas peur des balles” -Dans la ville de Bint Jbeil, qui commande l’entrée à plusieurs villages frontaliers, des partisans du Hezbollah distribuaient des portraits de son chef tué par Israël, Hassan Nasrallah, des pâtisseries et de l’eau aux voitures.”Ils pensent qu’ils nous effraient avec des balles, mais nous avons vécu sous les bombardements, nous n’avons pas peur des balles”, a déclaré à l’AFP Mona Bazzi depuis cette ville frontalière qui a subi d’énormes destructions.Selon l’Agence nationale d’information (Ani, officielle), l’armée libanaise a acheminé lundi “des renforts” aux abords de Maiss al-Jabal, alors que des habitants étaient rassemblés aux entrées du village.”Nous avons attendu dans la file pendant de longues heures, mais nous n’avons pas pu entrer”, explique Mohammed Choukeir, 33 ans.Il a accusé les troupes israéliennes d’avoir tiré sur les civils “rassemblés à l’entrée du village”.Selon l’Ani, “un drone israélien a largué une bombe près des habitants qui tentaient de rentrer à Yaroun, dans le but de les intimider”, sans faire de victimes.Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, avait de nouveau appelé lundi sur X les habitants du sud du Liban à “attendre”.Dans le village de Houla, des habitants sont entrés “après le déploiement de l’armée (libanaise) dans plusieurs quartiers”, selon l’Ani.L’armée libanaise, qui se redéploie au fur et à mesure que les troupes israéliennes se retirent, avait annoncé dimanche soir qu’elle “continuait d’accompagner les habitants” rentrant chez eux, “pour les protéger face aux attaques israéliennes”.- “Protéger ses acquis” -Un photographe de l’AFP a indiqué que des tractopelles s’employaient à rouvrir les routes aux côtés des secouristes à la recherche d’éventuels corps décomposés au milieu des ruines.Le Hezbollah, qui est ressorti très affaibli par la guerre, doit retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire restante dans le sud du pays, selon les termes de l’accord cessez-le-feu.”Israël doit se retirer (..) Toute conséquence résultant d’un retard dans ce retrait incombe aux Nations unies, aux Etats-Unis, à la France et à l’entité israélienne”, a déclaré lundi le chef du mouvement libanais Naïm Qassem, en référence aux membres du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.Dans une allocution préenregistrée, il a appelé à faire pression sur Israël, saluant le président français Emmanuel Macron qui avait “demandé à Israël de respecter et d’appliquer l’accord.””Nous faisons face à une occupation qui agresse et refuse de se retirer, et la résistance a le droit d’agir comme elle le juge approprié”, a-t-il mis en garde.Mais Hilal Khachan, professeur de Sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth, estime qu'”il n’est pas question pour le Hezbollah de reprendre la confrontation armée (avec Israël), sinon le parti aurait montré ses armes hier.”Désormais, “l’objectif du mouvement est de protéger ses acquis au Liban”, a-t-il ajouté.En vertu de l’accord qui a mis fin le 27 novembre à la guerre, seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU doivent être déployés dans le sud du Liban.Israël, qui avait jusqu’au 26 janvier pour se retirer, a annoncé vendredi que l’opération se poursuivrait au-delà de cette date, affirmant que l’accord n’a pas été totalement appliqué par le Liban.

Liban: des habitants reviennent dans leurs villages malgré les tirs israéliens, deux morts

Des habitants du sud du Liban ont pu revenir lundi dans certains villages frontaliers où s’est déployée l’armée libanaise, malgré de nouveaux tirs israéliens ayant fait deux morts et 17 blessés au lendemain d’une journée sanglante, selon les autorités.Ces violences, peu susceptibles cependant de raviver la guerre entre Israël et le Hezbollah selon un analyste, interviennent alors que la date limite pour le retrait israélien du sud du Liban a été repoussée au 18 février. Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a déclaré lundi soir que son mouvement considérait “la poursuite de l’occupation comme une violation de la souveraineté libanaise”.Le retrait des troupes israéliennes devait au départ s’achever dimanche, à l’expiration du délai de 60 jours prévu par l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre. Dimanche, 24 personnes, dont six femmes, avaient été tuées et plus de 100 blessées par des tirs de l’armée israélienne alors qu’elles bravaient avec des centaines d’autres habitants les soldats israéliens pour tenter de retourner dans leurs villages dévastés, selon le ministère de la Santé. Dans des circonstances similaires, deux personnes ont été tuées lundi et 17 autres blessées dont un enfant et un secouriste, a indiqué la même source.La guerre entre le Hezbollah pro-iranien et Israël avait fait plus de 4.000 morts selon les autorités libanaises et de 900.000 déplacés.Lundi matin, un correspondant de l’AFP a vu des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants, brandissant des drapeaux du Hezbollah, massés derrière un remblai de sable en attendant d’entrer dans leur village de Kfar Kila où l’armée israélienne est encore déployée.- “Pas peur des balles” -Dans la ville de Bint Jbeil, qui commande l’entrée à plusieurs villages frontaliers, des partisans du Hezbollah distribuaient des portraits de son chef tué par Israël, Hassan Nasrallah, des pâtisseries et de l’eau aux voitures.”Ils pensent qu’ils nous effraient avec des balles, mais nous avons vécu sous les bombardements, nous n’avons pas peur des balles”, a déclaré à l’AFP Mona Bazzi depuis cette ville frontalière qui a subi d’énormes destructions.Selon l’Agence nationale d’information (Ani, officielle), l’armée libanaise a acheminé lundi “des renforts” aux abords de Maiss al-Jabal, alors que des habitants étaient rassemblés aux entrées du village.”Nous avons attendu dans la file pendant de longues heures, mais nous n’avons pas pu entrer”, explique Mohammed Choukeir, 33 ans.Il a accusé les troupes israéliennes d’avoir tiré sur les civils “rassemblés à l’entrée du village”.Selon l’Ani, “un drone israélien a largué une bombe près des habitants qui tentaient de rentrer à Yaroun, dans le but de les intimider”, sans faire de victimes.Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, avait de nouveau appelé lundi sur X les habitants du sud du Liban à “attendre”.Dans le village de Houla, des habitants sont entrés “après le déploiement de l’armée (libanaise) dans plusieurs quartiers”, selon l’Ani.L’armée libanaise, qui se redéploie au fur et à mesure que les troupes israéliennes se retirent, avait annoncé dimanche soir qu’elle “continuait d’accompagner les habitants” rentrant chez eux, “pour les protéger face aux attaques israéliennes”.- “Protéger ses acquis” -Un photographe de l’AFP a indiqué que des tractopelles s’employaient à rouvrir les routes aux côtés des secouristes à la recherche d’éventuels corps décomposés au milieu des ruines.Le Hezbollah, qui est ressorti très affaibli par la guerre, doit retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire restante dans le sud du pays, selon les termes de l’accord cessez-le-feu.”Israël doit se retirer (..) Toute conséquence résultant d’un retard dans ce retrait incombe aux Nations unies, aux Etats-Unis, à la France et à l’entité israélienne”, a déclaré lundi le chef du mouvement libanais Naïm Qassem, en référence aux membres du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.Dans une allocution préenregistrée, il a appelé à faire pression sur Israël, saluant le président français Emmanuel Macron qui avait “demandé à Israël de respecter et d’appliquer l’accord.””Nous faisons face à une occupation qui agresse et refuse de se retirer, et la résistance a le droit d’agir comme elle le juge approprié”, a-t-il mis en garde.Mais Hilal Khachan, professeur de Sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth, estime qu'”il n’est pas question pour le Hezbollah de reprendre la confrontation armée (avec Israël), sinon le parti aurait montré ses armes hier.”Désormais, “l’objectif du mouvement est de protéger ses acquis au Liban”, a-t-il ajouté.En vertu de l’accord qui a mis fin le 27 novembre à la guerre, seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU doivent être déployés dans le sud du Liban.Israël, qui avait jusqu’au 26 janvier pour se retirer, a annoncé vendredi que l’opération se poursuivrait au-delà de cette date, affirmant que l’accord n’a pas été totalement appliqué par le Liban.

Au tribunal, Sarkozy, les infirmières bulgares et la visite de Kadhafi dont il se serait “bien passé”

Contrepartie d’un “pacte de corruption”, ou de la libération de ces “malheureuses infirmières bulgares” détenues en Libye ? Nicolas Sarkozy s’est longuement expliqué lundi au tribunal sur la visite controversée à Paris de Mouammar Kadhafi en 2007, dont il jure qu’il se serait volontiers passé.Son argument principal tient en une phrase, qu’il répète une dizaine de fois : “Si les infirmières n’avaient pas été libérées, Mouammar Kadhafi ne serait pas venu en France”, jure Nicolas Sarkozy, qui a encore passé plusieurs heures à la barre – “13 ou 14 heures” depuis le début du procès le 6 janvier, a-t-il compté.”Quand avez-vous commencé à vous intéresser au sort des infirmières ?”, demande la présidente. “Le 26 avril 2007”, répond le prévenu, notes sous les yeux, visiblement bien préparé. Comme son adversaire Ségolène Royal insiste-t-il, il avait reçu entre les deux tours de la présidentielle et à leur demande les familles de ces cinq infirmières, accusées à tort, avec un médecin palestinien, d’avoir inoculé le virus du sida à des centaines d’enfants libyens. Elles ont vécu “huit années de cauchemar”, et Nicolas Sarkozy prend “l’engagement de faire de leur libération une priorité” – comme Ségolène Royal, insiste-t-il encore.L’ancien chef d’Etat est accusé d’avoir passé en 2005 un pacte de corruption avec le dictateur libyen pour qu’il finance son accession à l’Elysée en 2007. Parmi les contreparties supposées, une réhabilitation sur la scène internationale qui se serait notamment concrétisée par une visite de Mouammar Kadhafi à Paris, une première depuis 30 ans, et par la libération des infirmières. “Il sera facile de faire litière de ces accusations grossières”, assure le prévenu, avant de méticuleusement remonter, date par date, le fil du réchauffement des relations franco-libyennes.  En résumé : il est “bien antérieur à mon action”, engagé par “Jacques Chirac”, et “ne concerne pas que la France mais le monde entier” avec la levée des sanctions des Nations Unies en 2003, soutient-il.- “Coût en terme d’image” -Une fois élu, dans le contexte de ce réchauffement, et alors que les “gros efforts” de l’Union européenne pour libérer les infirmières n’ont “pas abouti” – mais qu’un accord pour indemniser les familles des enfants vient d’être trouvé -, Nicolas Sarkozy a “l’idée” d’envoyer son épouse d’alors, Cécilia Sarkozy, négocier en Libye. “Ce sont des femmes qui sont victimes de cette situation épouvantable et je pense que ce geste personnel pourrait faire bouger les choses”.”L’idée que Kadhafi pouvait me tenir se fracasse à la pression que je lui mets pour les infirmières, pour les droits de l’Homme. On voit bien que je suis parfaitement libre”, clame-t-il.Les infirmières et le médecin palestinien repartiront de Libye à bord de l’avion de Cécilia Sarkozy. “Recevoir Mouammar Kadhafi n’est pas une condition de la libération ?”, demande la présidente du tribunal. “Je ne l’aurais pas reçu si elles n’avaient été libérées”, répond le prévenu. Les images de la tente plantée à deux pas de l’Elysée, les critiques au sein même du gouvernement sur la France qui n’est pas “un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang”…Cette visite, “franchement je m’en serais bien passé”, répète plusieurs fois Nicolas Sarkozy, conscient du “coût en terme d’image”.Mais “à aucun moment on ne peut voir cette visite comme celle de deux compères qui se retrouvent après un accord juteux qui les a rapprochés, tellement ça a été tendu de la première à la dernière minute”, jure-t-il encore, s’affairant à minimiser le rôle de l’Etat qui n’a ni “payé” ni “organisé” le tour “en bateau mouche” du Guide, “la visite du Louvre”, ou encore “la partie de chasse à Rambouillet”. Le parquet national financier, qui peine décidément à faire vaciller l’ancien chef de l’Etat depuis le début du procès, s'”interroge” : si la libération des infirmières n’était pas la contrepartie de la visite, peut-être le pacte de corruption l’était-il ? Le prévenu s’agite, le procureur précise : “je suis obligé de vous poser la question”. Nicolas Sarkozy se radoucit: “Le pacte de corruption, M. le procureur, il n’existe pas”.