Sur le bassin d’Arcachon, la délicate préservation d’une plante “refuge de la biodiversité”

Accroupis dans la vase, les scientifiques du parc naturel marin du bassin d’Arcachon, les mains pleines de boue, s’activent, avant le retour de la marée, pour une mission d’envergure: “restaurer” le plus grand herbier d’Europe.Ces bancs de plantes aquatiques, typiques des lagunes de la façade Atlantique, sont un “refuge pour la biodiversité”, vital à l’écosystème du bassin, explique Florane Le Bihanic, en charge de la qualité des eaux du parc marin.Les zostères marines, qui poussent sous l’eau en bord de chenal, servent d’abri aux hippocampes ou de nurserie pour les sèches qui viennent y pondre leurs Å“ufs, tandis que leurs cousines zostères naines, immergées sur la vase à marée basse, forment un réservoir de nourriture pour les oies bernaches lors des migrations.Leurs racines stabilisent les sols, tandis que leurs feuilles ralentissent l’érosion des côtes, en freinant les courants, et clarifient l’eau, en captant les matières en suspension, poursuit l’écotoxicologue.- “Effet cocktail” -Avec ses équipes, armées de carottes de métal, et progressant dans les boues limoneuses à l’aide de grandes plaques de bois sanglées sous les bottes pour ne pas s’y enfoncer comme dans des sables mouvants, la scientifique vient transplanter, une à une, des jeunes pousses de zostère, dans les zones où ces plantes, aux faux airs d’algues, ont été décimées.”Indispensables à la vie”, les herbiers de zostères ont entamé un sévère déclin il y a vingt ans – entre 85% de baisse pour la plante sous-marine et 44% pour sa cousine naine semi-aquatique – sous “l’effet cocktail” du réchauffement climatique et de la fréquentation des bateaux de pêche et de plaisance, s’alarme Hervé Caroff, le directeur délégué adjoint du parc marin.A bord d’un bateau de l’Office français de la biodiversité (OFB), une agence qui, comme la gendarmerie ou les affaires maritimes, a un pouvoir de police des mers, l’homme patrouille à la recherche de navires voguant près de ces zostères, invisibles sous l’eau ou confondues avec des algues pour l’Å“il non averti.L’ancre des navires arrache souvent cette espèce protégée et les biocides utilisés pour nettoyer les coques des bateaux nuisent à son développement, rappelle cet agent de l’OFB aux plaisanciers abordés, en leur distribuant un livret d’horaires des marées et en suggérant une application de navigation intégrant la carte des zones de peuplement de la plante fragilisée.- “Faut sévir les gars” -“La prévention, c’est bien un moment mais faut sévir les gars! Les types l’été font n’importe quoi ici!”, harangue un vieux pêcheur, accosté par l’OFB sur son bateau au large du lieu-dit l’Herbe, à poignée de kilomètres du débouché du bassin sur l’Atlantique.Ici, entre la pointe du huppé Cap Ferret et les très touristiques plages d’Arcachon et de la dune du Pilat, jusqu’à 12.000 bateaux ont le droit de mouiller, sans compter les passages, sans arrêts, de plaisanciers.”Ca fait une énorme fréquentation sur un espace relativement restreint”, avec une surface “qui se réduit des deux tiers à marée basse”, ne laissant avec un fond d’eau suffisant à la navigation, que les seuls chenaux et passes abritant des herbiers à faible profondeur, analyse M. Caroff.Dans ces zones, jeter l’ancre est strictement interdit, et passible de 150.000 euros d’amende et trois ans de prison pour destruction d’espèces protégées, rappellent les agents de l’OFB, qui assurent avoir distribué de premiers procès-verbaux, “avec une démarche gradation”, à l’été 2024 aux plaisanciers récalcitrants.En novembre dernier à Marseille, la justice française avait reconnu, pour la première fois, le préjudice écologique d’atteinte à l’herbier, en infligeant de lourdes amendes à deux navires ayant mouillé dans des zones interdites.Deux capitaines de yacht ont ainsi dû verser un total de 35.000 euros d’amende et plus de 105.000 euros d’indemnités de réparation pour avoir détruit des herbiers de posidonie, une plante protégée de Méditerranée, cousine des zostères de la façade Atlantique.

Sur le bassin d’Arcachon, la délicate préservation d’une plante “refuge de la biodiversité”

Accroupis dans la vase, les scientifiques du parc naturel marin du bassin d’Arcachon, les mains pleines de boue, s’activent, avant le retour de la marée, pour une mission d’envergure: “restaurer” le plus grand herbier d’Europe.Ces bancs de plantes aquatiques, typiques des lagunes de la façade Atlantique, sont un “refuge pour la biodiversité”, vital à l’écosystème du bassin, explique Florane Le Bihanic, en charge de la qualité des eaux du parc marin.Les zostères marines, qui poussent sous l’eau en bord de chenal, servent d’abri aux hippocampes ou de nurserie pour les sèches qui viennent y pondre leurs Å“ufs, tandis que leurs cousines zostères naines, immergées sur la vase à marée basse, forment un réservoir de nourriture pour les oies bernaches lors des migrations.Leurs racines stabilisent les sols, tandis que leurs feuilles ralentissent l’érosion des côtes, en freinant les courants, et clarifient l’eau, en captant les matières en suspension, poursuit l’écotoxicologue.- “Effet cocktail” -Avec ses équipes, armées de carottes de métal, et progressant dans les boues limoneuses à l’aide de grandes plaques de bois sanglées sous les bottes pour ne pas s’y enfoncer comme dans des sables mouvants, la scientifique vient transplanter, une à une, des jeunes pousses de zostère, dans les zones où ces plantes, aux faux airs d’algues, ont été décimées.”Indispensables à la vie”, les herbiers de zostères ont entamé un sévère déclin il y a vingt ans – entre 85% de baisse pour la plante sous-marine et 44% pour sa cousine naine semi-aquatique – sous “l’effet cocktail” du réchauffement climatique et de la fréquentation des bateaux de pêche et de plaisance, s’alarme Hervé Caroff, le directeur délégué adjoint du parc marin.A bord d’un bateau de l’Office français de la biodiversité (OFB), une agence qui, comme la gendarmerie ou les affaires maritimes, a un pouvoir de police des mers, l’homme patrouille à la recherche de navires voguant près de ces zostères, invisibles sous l’eau ou confondues avec des algues pour l’Å“il non averti.L’ancre des navires arrache souvent cette espèce protégée et les biocides utilisés pour nettoyer les coques des bateaux nuisent à son développement, rappelle cet agent de l’OFB aux plaisanciers abordés, en leur distribuant un livret d’horaires des marées et en suggérant une application de navigation intégrant la carte des zones de peuplement de la plante fragilisée.- “Faut sévir les gars” -“La prévention, c’est bien un moment mais faut sévir les gars! Les types l’été font n’importe quoi ici!”, harangue un vieux pêcheur, accosté par l’OFB sur son bateau au large du lieu-dit l’Herbe, à poignée de kilomètres du débouché du bassin sur l’Atlantique.Ici, entre la pointe du huppé Cap Ferret et les très touristiques plages d’Arcachon et de la dune du Pilat, jusqu’à 12.000 bateaux ont le droit de mouiller, sans compter les passages, sans arrêts, de plaisanciers.”Ca fait une énorme fréquentation sur un espace relativement restreint”, avec une surface “qui se réduit des deux tiers à marée basse”, ne laissant avec un fond d’eau suffisant à la navigation, que les seuls chenaux et passes abritant des herbiers à faible profondeur, analyse M. Caroff.Dans ces zones, jeter l’ancre est strictement interdit, et passible de 150.000 euros d’amende et trois ans de prison pour destruction d’espèces protégées, rappellent les agents de l’OFB, qui assurent avoir distribué de premiers procès-verbaux, “avec une démarche gradation”, à l’été 2024 aux plaisanciers récalcitrants.En novembre dernier à Marseille, la justice française avait reconnu, pour la première fois, le préjudice écologique d’atteinte à l’herbier, en infligeant de lourdes amendes à deux navires ayant mouillé dans des zones interdites.Deux capitaines de yacht ont ainsi dû verser un total de 35.000 euros d’amende et plus de 105.000 euros d’indemnités de réparation pour avoir détruit des herbiers de posidonie, une plante protégée de Méditerranée, cousine des zostères de la façade Atlantique.

Israel army announces ‘extensive ground operations’ under ramped-up Gaza campaign

The Israeli army announced “extensive ground operations” Sunday as part of its newly expanded campaign in the Gaza Strip, where rescuers reported dozens killed in a wave of Israeli strikes.The announcement came just hours after Prime Minister Benjamin Netanyahu signalled Israel was open to striking a deal with Hamas that involved “ending the fighting” in the besieged Palestinian territory.The military said that over the past day, troops had “begun extensive ground operations throughout the northern and southern Gaza Strip”, adding they had “eliminated dozens of terrorists, dismantled terrorist infrastructure… and are currently being deployed in key positions”.Israel says its ramped-up campaign is aimed at freeing hostages and defeating Hamas, but as the early stages of the operation got underway Saturday, Israel and the group were entering indirect talks in Qatar aimed at hammering out a deal.In a statement on Sunday, Netanyahu’s office said that “the negotiation team in Doha is working to exhaust every possibility for a deal — whether according to the Witkoff framework or as part of ending the fighting”, referring to US Middle East envoy Steve Witkoff, who has been involved in previous discussions.Such a deal, according to Netanyahu’s statement, “would include the release of all the hostages, the exile of Hamas terrorists, and the disarmament of the Gaza Strip”.Ever since a two-month ceasefire fell apart in March as Israel resumed its offensive, negotiations mediated by Qatar, Egypt and the United States have failed to reach a breakthrough.Netanyahu has opposed ending the war without Hamas’s total defeat, while Hamas has balked at the prospect of handing over its weapons.Senior Hamas official Taher al-Nunu said on Saturday that the talks in Doha had kicked off “without any preconditions from either side”.A Hamas source familiar with the negotiations said that “Egyptian and Qatari mediators, along with the American side, are making efforts to bridge the gaps on the disputed issues”. – ‘No one left’ -On the ground, civil defence spokesman Mahmud Bassal told AFP that at least 50 people had been killed Sunday “as a result of ongoing Israeli air strikes since the early hours”.He said 22 people were killed and at least 100 others wounded in a predawn attack on tents sheltering displaced Palestinians in Al-Mawasi, in the southern Gaza Strip.AFPTV footage showed people sifting through what was left of ruined shelters and rescuers treating the wounded.”All my family members are gone. There is no one left,” said a distraught Warda al-Shaer standing amid the wreckage.”The children were killed as well as their parents. My mother died too, and my niece lost her eye.”There was no immediate comment on the strikes from the Israeli military.Israel’s intensified assault comes as international concern has mounted over worsening humanitarian conditions in Gaza due to a blockade on aid imposed on March 2.UN chief Antonio Guterres, addressing an Arab League summit in Baghdad on Saturday, said he was “alarmed” at the escalation and called for “a permanent ceasefire, now”.- Hospitals ‘out of service’ -Israel has faced increasing pressure to lift its aid blockade, as UN agencies warn of critical shortages of food, clean water, fuel and medicine.Marwan al-Hams, director of field hospitals at Gaza’s health ministry, told AFP that since the blockade began, “57 children have died in Gaza as a result of famine, but in the coming days, this number will increase due to the depletion of available food supplies”.AFP was not able to independently verify the figure.The UN had warned of the risk of famine in Gaza long before the aid blockade was imposed, and doctors at Kamal Adwan hospital told a WHO team last year that at least 10 children had starved to death.The ministry also accused Israel on Sunday of laying siege to the Indonesian Hospital in Beit Lahia, cutting off the arrival of patients and staff, and “effectively forcing the hospital out of service”.With “the shutdown of the Indonesian Hospital, all public hospitals in the North Gaza Governorate are now out of service”, it said.Hamas’s October 2023 attack that triggered the war resulted in the deaths of 1,218 people on the Israeli side, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.Hamas also took 251 hostages during the attack, 57 of whom remain in Gaza, including 34 the military says are dead.The Gaza health ministry said that at least 3,193 people have been killed since Israel resumed strikes on March 18, taking the war’s overall toll to 53,339.

India restricts some imports from Bangladesh through land ports

India’s commerce ministry announced restrictions on some imports from Bangladesh via its land borders, prompting fears for the South Asian country’s export-reliant economy.Relations between the two countries have deteriorated after former Bangladeshi prime minister Sheikh Hasina — a long-term New Delhi ally — was ousted last year, and fled to India where she is currently living in self-imposed exile.New Delhi announced late Saturday that ready-made garments from Bangladesh cannot be imported through land borders, while some other goods — including cotton, processed foods and wooden furniture — have been barred from at least six entry points in northeast India.The announcement came after Bangladesh banned yarn and rice imports from India through the same land routes last month.An Indian government source described the new restriction on garment imports as a “reciprocal measure”, adding that the move will “restore equal market access for both countries”.The government in Dhaka told AFP it had not been officially informed of the latest restrictions.”We haven’t received any official copy of notification. Once we get the documents and then we can come up with our decision after going through it,” said Ministry of Commerce advisor Sheikh Bashir Uddin.The latest move is a “big threat”, Bangladeshi conglomerate Pran-RFL Group, which exports around $60 million of goods annually to India, told AFP. “India is the largest market for Pran-RFL Group’s processed foods, plastic products, furniture, and PVC-finished goods,” director Kamruzzaman Kamal said.”With the latest restrictions, almost every category of our products are getting affected. This is a big threat for the company and the country as well,” Kamal said, urging a bilateral solution with India.  The textile industry would be temporarily affected by the move, said Rakibul Alam Chowdhury of the Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association.Bangladesh Knitwear Manufacturers and Exporters Association president Mohammad Hatem also denounced the tit-for-tat move by New Delhi, adding that border trade would “face a blow”.However, he believed that garment exporters “will be able to cover up the impact”.At the start of April, India cancelled a 2020 transshipment deal that allowed Bangladesh to export cargo to third countries via Indian land borders.  

Foot: une victoire ensoleillée et émouvante pour la “der” d’Everton à Goodison Park

Les joueurs d’Everton ont prolongé sur le terrain et sous le soleil, dimanche contre Southampton (2-0), la fête lancée par les supporters pour le dernier match de Premier League disputé à Goodison Park, l’emblématique stade inauguré en 1892.Une fois n’est pas coutume, les fans étaient venus très tôt aux abords du stade pour inonder les rues avoisinantes de chants, fumigènes et drapeaux dans une ambiance de carnaval géant.Certains d’entre eux ont pleuré quand l’hymne de l’équipe, Z Cars, a retenti pour la dernière fois avant le coup d’envoi.Les célébrations ont duré pendant toute la rencontre avec un public prêt à s’époumoner pendant 90 minutes et plus, bien aidé par le scénario du match.Le club de Liverpool au maillot bleu a dominé son adversaire grâce à un doublé d’Iliman Ndiaye (6e, 45e+2) dès la première période, l’attaquant sénégalais devenant le dernier buteur à Goodison Park. “Nous entrerons dans l’histoire comme la dernière équipe à avoir gagné à Goodison. C’est ce que le manager nous a demandé aujourd’hui”, a commenté sur TNT Sports le gardien Jordan Pickford, décisif à plusieurs reprises. “Les supporters ont été incroyables”, a-t-il ajouté.Le car transportant les joueurs et le staff a été accueilli avant la rencontre par une marée humaine vibrante et tout de bleu vêtue.”Les images à l’extérieur du stade étaient incroyables. C’est un club qui a besoin de grands jours, d’un grand avenir. Espérons que ce soit le début”, a déclaré l’entraîneur David Moyes. “Si nous parvenons à transposer dans le nouveau stade ce que nous avons vécu aujourd’hui, ce sera quelque chose”.Les “Evertonians” vont tourner le dos à plus de 130 ans d’histoire cet été pour prendre possession d’une enceinte flambant neuve à moins de cinq kilomètres à l’ouest, sur les quais de Bramley-Moore, dotée d’une capacité d’accueil de 53.000 places.Pendant plus d’un siècle, et grâce à des aménagements successifs, Goodison Park est resté l’un des plus grands du pays. Le club de Liverpool y a bâti un beau palmarès en championnat avec neuf titres.Everton a annoncé cette semaine conserver l’enceinte de 39.571 places pour la confier à l’équipe féminine, qui évoluait jusqu’ici dans le plus confidentiel Walton Hall Park. Sa capacité d’accueil pourrait être revue à la baisse cependant.

Narcotrafic et radicalisation: un 3e quartier de haute sécurité créé dans une nouvelle prison en Guyane

Après Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, un troisième quartier de haute sécurité sera construit d’ici 2028 dans la prison qui doit sortir de terre à l’entrée de la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, territoire gangréné par le narcotrafic et où règne une forte surpopulation carcérale.En déplacement en Guyane, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a annoncé samedi la création de ce quartier au sein de la prison de 500 places attendue dans la deuxième ville la plus peuplée de la collectivité territoriale ultramarine.  Ce nouveau centre pénitentiaire, qui vise à répondre à la surpopulation de la prison de Rémire-Montjoly, près de Cayenne, s’inscrit dans le cadre du projet de cité judiciaire prévu par le plan d’urgence des accords de Guyane signés en avril 2017. Cette cité doit aussi comprendre un tribunal judiciaire, un service pénitentiaire d’insertion et de probation ainsi que des locaux de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse.”J’ai décidé d’implanter en Guyane la troisième prison de haute sécurité de France. Soixante places, un régime carcéral extrêmement strict, et un objectif: mettre hors d’état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic”, a déclaré le ministre au JDD.”Quinze places” seront également “dédiées aux islamistes/radicalisés” condamnés pour terrorisme jihadiste, a confirmé son cabinet à l’AFP.”Ma stratégie est simple: frapper la criminalité organisée à tous les niveaux. Ici, au début du chemin de la drogue. En métropole, en neutralisant les têtes de réseau. Et jusqu’aux consommateurs. Cette prison sera un verrou dans la guerre contre le narcotrafic”, a ajouté Gérald Darmanin.Le garde des Sceaux, qui a fait de la lutte contre le trafic de drogue sa priorité, souhaite que cette prison “serve à éloigner durablement les têtes de réseau du narcotrafic”, dans la mesure où “ils ne pourront plus avoir aucun contact avec leurs filières criminelles”. Le MDES, Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale du député indépendantiste guyanais Jean-Victor Castor, a critiqué dimanche les annonces du ministre de la Justice, l’accusant de vouloir “désengorger les prisons françaises surchargées et éloigner de Paris les grands bandits”. Dans ce communiqué, Fabien Canavy, secrétaire général du MDES, exhorte les Guyanais à “prendre conscience définitivement de l’opposition d’intérêts qu’il y a entre nous et les dirigeants français”. – “Narco-département” -Ce nouveau quartier de haute sécurité est le troisième annoncé par Gérald Darmanin, après le choix en mars des centres pénitentiaires de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et Condé-sur-Sarthe (Orne), pour accueillir les premiers quartiers de lutte contre la criminalité organisée. Il souhaite y isoler d’ici à l’été les “cent plus gros narcotrafiquants” afin de les empêcher de poursuivre leur activité criminelle depuis leur cellule.Or la Guyane est devenue “un narco-département et un des principaux hubs” du trafic de cocaïne, selon une source interrogée par l’AFP en 2023. Au moins 20% de la cocaïne consommée en métropole en provient.Chaque année, des centaines de “mules” sont arrêtées à l’aéroport de Cayenne, les bagages ou l’estomac lestés de cocaïne sud-américaine.Les autorités estiment qu’une trentaine parviennent à embarquer sur chacun des vols quotidiens entre la Guyane et la métropole.Le cÅ“ur du trafic bat à Saint-Laurent du Maroni, cerné par le fleuve qui sépare la Guyane du Suriname sur 500 km. Faute d’école ou d’emploi, beaucoup de ses 50.000 habitants cèdent souvent à l’argent facile généré par ce trafic.C’est également l’ancien port d’entrée du bagne où débarquaient les forçats venus de métropole, de 1850 à 1938.”La symbolique qui consiste à installer en Guyane une prison pour des non-Guyanais et +les plus dangereux+ est extrêmement problématique parce qu’on voit bien la référence historique au bagne de Cayenne”, a déploré, sur BFMTV, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes.”Créer une prison supplémentaire de haute sécurité, (…) on en a besoin, on a un narcotrafic (…) qui prend sa racine pas seulement dans l’Hexagone mais par des flux internationaux dont certains passent par l’Amérique du Sud, par la Guyane”, a réagi sur Franceinfo le Haut-commissaire au Plan Clément Beaune.Selon le JDD, le permis de construire de ce bâtiment situé sur un terrain de plusieurs dizaines d’hectares et d’un coût de 400 millions d’euros est en passe d’être signé par le préfet.La Guyane accuse également un fort retard en termes d’équipements publics et enregistre une forte surpopulation carcérale, avec une densité de 134,7%, selon les chiffres du ministère de la Justice au 1er juin 2024.aco-hdu-abo-gr/cal/vk

Narcotrafic et radicalisation: un 3e quartier de haute sécurité créé dans une nouvelle prison en Guyane

Après Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, un troisième quartier de haute sécurité sera construit d’ici 2028 dans la prison qui doit sortir de terre à l’entrée de la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, territoire gangréné par le narcotrafic et où règne une forte surpopulation carcérale.En déplacement en Guyane, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a annoncé samedi la création de ce quartier au sein de la prison de 500 places attendue dans la deuxième ville la plus peuplée de la collectivité territoriale ultramarine.  Ce nouveau centre pénitentiaire, qui vise à répondre à la surpopulation de la prison de Rémire-Montjoly, près de Cayenne, s’inscrit dans le cadre du projet de cité judiciaire prévu par le plan d’urgence des accords de Guyane signés en avril 2017. Cette cité doit aussi comprendre un tribunal judiciaire, un service pénitentiaire d’insertion et de probation ainsi que des locaux de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse.”J’ai décidé d’implanter en Guyane la troisième prison de haute sécurité de France. Soixante places, un régime carcéral extrêmement strict, et un objectif: mettre hors d’état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic”, a déclaré le ministre au JDD.”Quinze places” seront également “dédiées aux islamistes/radicalisés” condamnés pour terrorisme jihadiste, a confirmé son cabinet à l’AFP.”Ma stratégie est simple: frapper la criminalité organisée à tous les niveaux. Ici, au début du chemin de la drogue. En métropole, en neutralisant les têtes de réseau. Et jusqu’aux consommateurs. Cette prison sera un verrou dans la guerre contre le narcotrafic”, a ajouté Gérald Darmanin.Le garde des Sceaux, qui a fait de la lutte contre le trafic de drogue sa priorité, souhaite que cette prison “serve à éloigner durablement les têtes de réseau du narcotrafic”, dans la mesure où “ils ne pourront plus avoir aucun contact avec leurs filières criminelles”. Le MDES, Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale du député indépendantiste guyanais Jean-Victor Castor, a critiqué dimanche les annonces du ministre de la Justice, l’accusant de vouloir “désengorger les prisons françaises surchargées et éloigner de Paris les grands bandits”. Dans ce communiqué, Fabien Canavy, secrétaire général du MDES, exhorte les Guyanais à “prendre conscience définitivement de l’opposition d’intérêts qu’il y a entre nous et les dirigeants français”. – “Narco-département” -Ce nouveau quartier de haute sécurité est le troisième annoncé par Gérald Darmanin, après le choix en mars des centres pénitentiaires de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et Condé-sur-Sarthe (Orne), pour accueillir les premiers quartiers de lutte contre la criminalité organisée. Il souhaite y isoler d’ici à l’été les “cent plus gros narcotrafiquants” afin de les empêcher de poursuivre leur activité criminelle depuis leur cellule.Or la Guyane est devenue “un narco-département et un des principaux hubs” du trafic de cocaïne, selon une source interrogée par l’AFP en 2023. Au moins 20% de la cocaïne consommée en métropole en provient.Chaque année, des centaines de “mules” sont arrêtées à l’aéroport de Cayenne, les bagages ou l’estomac lestés de cocaïne sud-américaine.Les autorités estiment qu’une trentaine parviennent à embarquer sur chacun des vols quotidiens entre la Guyane et la métropole.Le cÅ“ur du trafic bat à Saint-Laurent du Maroni, cerné par le fleuve qui sépare la Guyane du Suriname sur 500 km. Faute d’école ou d’emploi, beaucoup de ses 50.000 habitants cèdent souvent à l’argent facile généré par ce trafic.C’est également l’ancien port d’entrée du bagne où débarquaient les forçats venus de métropole, de 1850 à 1938.”La symbolique qui consiste à installer en Guyane une prison pour des non-Guyanais et +les plus dangereux+ est extrêmement problématique parce qu’on voit bien la référence historique au bagne de Cayenne”, a déploré, sur BFMTV, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes.”Créer une prison supplémentaire de haute sécurité, (…) on en a besoin, on a un narcotrafic (…) qui prend sa racine pas seulement dans l’Hexagone mais par des flux internationaux dont certains passent par l’Amérique du Sud, par la Guyane”, a réagi sur Franceinfo le Haut-commissaire au Plan Clément Beaune.Selon le JDD, le permis de construire de ce bâtiment situé sur un terrain de plusieurs dizaines d’hectares et d’un coût de 400 millions d’euros est en passe d’être signé par le préfet.La Guyane accuse également un fort retard en termes d’équipements publics et enregistre une forte surpopulation carcérale, avec une densité de 134,7%, selon les chiffres du ministère de la Justice au 1er juin 2024.aco-hdu-abo-gr/cal/vk