A69: au Sénat, une loi de validation pour relancer un chantier contesté

Suspendu par la justice administrative, le chantier de l’autoroute A69 Toulouse-Castres voit son sort examiné jeudi matin par le Sénat, qui devrait adopter une loi de “validation” pour tenter d’obtenir la reprise des travaux malgré des interrogations juridiques et l’opposition résolue des écologistes.Les parlementaires parviendront-ils à court-circuiter la suite de la procédure judiciaire entourant le projet? C’est tout l’objet de cette initiative atypique lancée à la chambre haute par les deux sénateurs du Tarn, Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot.”Nous faisons notre travail de parlementaire en essayant de proposer une porte de sortie pour faire en sorte d’arrêter cette situation ubuesque et stopper cette gabegie”, a lancé M. Folliot dans la matinée, en ouverture des débats. Le vote est attendu à la mi-journée.Sa démarche, portée à l’identique l’Assemblée nationale par les députés du Tarn Jean Terlier (Renaissance) et Philippe Bonnecarrère (non-inscrit), entend permettre aux parlementaires de “reprendre la main”, après l’annulation par le tribunal administratif de Toulouse de l’autorisation de construire cette portion d’autoroute de 53 km, entraînant la suspension du chantier entamé en 2023.Concrètement, il s’agit de faire reconnaître par la loi que ce chantier répond à une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), nécessaire pour justifier aux yeux de la justice les atteintes portées à l’environnement par un tel chantier.Le texte de loi tient donc en quelques lignes seulement… Mais il promet des débats très animés, tant sur le fond que sur la forme, avec de sérieuses interrogations sur sa conformité à la Constitution, dénoncée par les oppositions au projet qui y voient une tentative de passage en force, voire de “contournement” de la séparation des pouvoirs.- “Désenclavement” -Les défenseurs du texte, qui défendent le nécessaire “désenclavement” d’un bassin d’environ 100.000 personnes (Castres-Mazamet) et veulent donner des perspectives aux acteurs économiques locaux, peuvent se targuer d’un soutien politique très large.Si le gouvernement ne pourrait “qu’accueillir positivement un vote favorable” du Sénat, selon le ministre des Transports Philippe Tabarot, l’exécutif a préféré ne pas “prendre position” officiellement sur ce texte, pour “n’interférer ni dans la procédure juridictionnelle en cours, ni dans le travail parlementaire”, a-t-il ajouté. Mais “la position du gouvernement n’est plus à prouver sur la nécessité de cette autoroute”, a-t-il pris soin de rappeler, alors que la cour administrative d’appel de Toulouse doit examiner le 21 mai un premier recours contre l’arrêt des travaux.Après l’adoption très probable du texte au Sénat, les députés ont déjà prévu de l’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 2 juin, lors d’un espace réservé au groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR).Ils peuvent ainsi légitimement envisager une adoption définitive dès cette date, tant le rapport de force leur semble favorable. En effet, seule une partie de la gauche – La France insoumise et Les Ecologistes notamment – s’opposent au texte au Parlement.Ces groupes y sont minoritaires, mais leurs troupes sont en nombre suffisant pour saisir le Conseil constitutionnel en vue d’obtenir la censure du texte.- “Précédent très grave” -“Le Conseil sera évidemment saisi”, a confirmé à l’AFP le sénateur écologiste Ronan Dantec, qui dénonce “une loi de posture qui instaurerait un précédent très grave” pour les futurs projets.Les pro-A69 estiment à l’opposé que leur démarche ne “remet pas à en cause les principes constitutionnels”: elle répond simplement “à une situation d’urgence qui sert à éviter les conséquences dramatiques d’un arrêt du projet”, martèle le sénateur Horizons Franck Dhersin, rapporteur du texte.De nombreux élus suivent avec grande attention l’avenir de cette autoroute, dont la construction devait se terminer fin 2025. Elle conditionne selon eux de nombreux projets d’infrastructures.C’est pourquoi plusieurs élus socialistes d’Occitanie devraient voter pour le texte, à rebours de la position majoritaire du groupe, qui préfère ne pas participer au vote.

A69: au Sénat, une loi de validation pour relancer un chantier contesté

Suspendu par la justice administrative, le chantier de l’autoroute A69 Toulouse-Castres voit son sort examiné jeudi matin par le Sénat, qui devrait adopter une loi de “validation” pour tenter d’obtenir la reprise des travaux malgré des interrogations juridiques et l’opposition résolue des écologistes.Les parlementaires parviendront-ils à court-circuiter la suite de la procédure judiciaire entourant le projet? C’est tout l’objet de cette initiative atypique lancée à la chambre haute par les deux sénateurs du Tarn, Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot.”Nous faisons notre travail de parlementaire en essayant de proposer une porte de sortie pour faire en sorte d’arrêter cette situation ubuesque et stopper cette gabegie”, a lancé M. Folliot dans la matinée, en ouverture des débats. Le vote est attendu à la mi-journée.Sa démarche, portée à l’identique l’Assemblée nationale par les députés du Tarn Jean Terlier (Renaissance) et Philippe Bonnecarrère (non-inscrit), entend permettre aux parlementaires de “reprendre la main”, après l’annulation par le tribunal administratif de Toulouse de l’autorisation de construire cette portion d’autoroute de 53 km, entraînant la suspension du chantier entamé en 2023.Concrètement, il s’agit de faire reconnaître par la loi que ce chantier répond à une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), nécessaire pour justifier aux yeux de la justice les atteintes portées à l’environnement par un tel chantier.Le texte de loi tient donc en quelques lignes seulement… Mais il promet des débats très animés, tant sur le fond que sur la forme, avec de sérieuses interrogations sur sa conformité à la Constitution, dénoncée par les oppositions au projet qui y voient une tentative de passage en force, voire de “contournement” de la séparation des pouvoirs.- “Désenclavement” -Les défenseurs du texte, qui défendent le nécessaire “désenclavement” d’un bassin d’environ 100.000 personnes (Castres-Mazamet) et veulent donner des perspectives aux acteurs économiques locaux, peuvent se targuer d’un soutien politique très large.Si le gouvernement ne pourrait “qu’accueillir positivement un vote favorable” du Sénat, selon le ministre des Transports Philippe Tabarot, l’exécutif a préféré ne pas “prendre position” officiellement sur ce texte, pour “n’interférer ni dans la procédure juridictionnelle en cours, ni dans le travail parlementaire”, a-t-il ajouté. Mais “la position du gouvernement n’est plus à prouver sur la nécessité de cette autoroute”, a-t-il pris soin de rappeler, alors que la cour administrative d’appel de Toulouse doit examiner le 21 mai un premier recours contre l’arrêt des travaux.Après l’adoption très probable du texte au Sénat, les députés ont déjà prévu de l’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 2 juin, lors d’un espace réservé au groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR).Ils peuvent ainsi légitimement envisager une adoption définitive dès cette date, tant le rapport de force leur semble favorable. En effet, seule une partie de la gauche – La France insoumise et Les Ecologistes notamment – s’opposent au texte au Parlement.Ces groupes y sont minoritaires, mais leurs troupes sont en nombre suffisant pour saisir le Conseil constitutionnel en vue d’obtenir la censure du texte.- “Précédent très grave” -“Le Conseil sera évidemment saisi”, a confirmé à l’AFP le sénateur écologiste Ronan Dantec, qui dénonce “une loi de posture qui instaurerait un précédent très grave” pour les futurs projets.Les pro-A69 estiment à l’opposé que leur démarche ne “remet pas à en cause les principes constitutionnels”: elle répond simplement “à une situation d’urgence qui sert à éviter les conséquences dramatiques d’un arrêt du projet”, martèle le sénateur Horizons Franck Dhersin, rapporteur du texte.De nombreux élus suivent avec grande attention l’avenir de cette autoroute, dont la construction devait se terminer fin 2025. Elle conditionne selon eux de nombreux projets d’infrastructures.C’est pourquoi plusieurs élus socialistes d’Occitanie devraient voter pour le texte, à rebours de la position majoritaire du groupe, qui préfère ne pas participer au vote.

La délégation russe à Istanbul pour des pourparlers très attendus avec l’Ukraine

La délégation russe envoyée par Vladimir Poutine est arrivée jeudi à Istanbul sans le président russe pour les premiers pourparlers directs, sans intermédiaire, avec l’Ukraine depuis le printemps 2022 sur l’issue de la guerre, une réunion très attendue mais aux modalités toujours floues.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait mis au défi son homologue russe de venir “en personne”, assurant que dans ce cas il serait prêt à l’y rencontrer.Mais la délégation russe “a atterri” à Istanbul dans la matinée, selon la diplomatie russe, sans Vladimir Poutine, dont le nom ne figurait pas sur la liste des participants publiée mercredi soir par le Kremlin.Les représentants de Moscou sont “disposés à mener des négociations sérieuses”, a assuré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors de son briefing hebdomadaire.Plusieurs centaines de journalistes attendent devant le palais de Dolmabahçe, sur les rives du Bosphore, selon des journalistes de l’AFP présents sur place. Des barrières de sécurité ont été installées pour l’arrivée des délégations.En l’absence de Vladimir Poutine, la présence de Volodymyr Zelensky est d’ailleurs rien moins qu’assurée. Son avion “a décollé” dans la matinée direction Ankara pour une rencontre avec son homologue turc Erdogan, a indiqué un haut responsable ukrainien.”Ce n’est qu’ensuite qu’il décidera des prochaines étapes” de son programme, avait prévenu plus tôt cette source à l’AFP.A ce stade, l’Ukraine n’a communiqué ni l’horaire de la réunion avec les Russes –qui reste donc vague– ni la composition exacte de sa délégation.- Poutine a réuni ses cadors -Ces derniers jours, Volodymyr Zelensky avait appelé avec insistance Vladimir Poutine à prendre part directement à ces pourparlers russo-ukrainiens, après plus de trois ans d’invasion russe de l’Ukraine qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de civils et militaires.Ces discussions avaient d’ailleurs été annoncées initialement par le dirigeant russe lui-même le week-end dernier, en réponse à un ultimatum des Européens et de Kiev lui ordonnant d’accepter un cessez-le-feu préalable à des discussions. Le président russe avait balayé cette offre coordonnée de concert avec les Etats-Unis.Mercredi soir, Vladimir Poutine a tenu une réunion “sur la préparation des négociations à venir”, selon le Kremlin, entouré de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, du chef d’état-major de l’armée russe, Valéri Guérassimov, ou encore du patron du puissant FSB, Alexandre Bortnikov.Le président américain Donald Trump, qui pousse Kiev et Moscou à négocier, a de son côté répété jeudi qu’il pourrait se rendre “vendredi” en Turquie en cas de progrès dans les discussions.Son secrétaire d’État, Marco Rubio, attendu vendredi en Turquie, a lui insisté sur le fait que le président américain était “ouvert” à “tout mécanisme” pouvant ramener la paix.- “Prudemment optimiste” -En attendant, la délégation russe sera emmenée par le conseiller présidentiel Vladimir Medinski, accompagné de deux vice-ministres, selon le Kremlin, des profils qui tranchent largement avec les cadors réunis autour de M. Poutine mercredi.M. Medinski, né en Ukraine soviétique et ex-ministre de la Culture, avait déjà pris part au printemps 2022 aux premières négociations infructueuses entre Russes et Ukrainiens. Il est connu pour ses positions ultra-patriotiques sur l’histoire russe sur laquelle il a écrit de nombreux ouvrages, remis en cause par de nombreux historiens pour leur révisionnisme.Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, avait dit mercredi s’attendre à une réunion portant sur des questions “politiques” et “techniques”.Il s’agirait des premiers pourparlers de paix directs, sans intermédiaire, entre Ukrainiens et Russes sur l’issue du conflit depuis l’échec de discussions tenues dans la foulée du déclenchement de la guerre en février 2022.Pour “éviter de retomber” dans les “pièges” qui avaient fait échouer ces pourparlers, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a répété vouloir un “cessez-le-feu, sans condition, immédiat”.Les deux pays continuent pourtant d’afficher des exigences difficilement conciliables.La Russie réclame toujours que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et l’assurance de garder les territoires ukrainiens annexés par Moscou. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.L’Ukraine veut, de son côté, des “garanties de sécurité” occidentales solides pour éviter toute nouvelle attaque russe et que l’armée de Moscou, qui contrôle environ 20% du territoire ukrainien, se retire purement et simplement de son sol.En l’état, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte s’est dit jeudi “prudemment optimiste” quant à une éventuelle percée dans les négociations.

La délégation russe à Istanbul pour des pourparlers très attendus avec l’Ukraine

La délégation russe envoyée par Vladimir Poutine est arrivée jeudi à Istanbul sans le président russe pour les premiers pourparlers directs, sans intermédiaire, avec l’Ukraine depuis le printemps 2022 sur l’issue de la guerre, une réunion très attendue mais aux modalités toujours floues.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait mis au défi son homologue russe de venir “en personne”, assurant que dans ce cas il serait prêt à l’y rencontrer.Mais la délégation russe “a atterri” à Istanbul dans la matinée, selon la diplomatie russe, sans Vladimir Poutine, dont le nom ne figurait pas sur la liste des participants publiée mercredi soir par le Kremlin.Les représentants de Moscou sont “disposés à mener des négociations sérieuses”, a assuré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors de son briefing hebdomadaire.Plusieurs centaines de journalistes attendent devant le palais de Dolmabahçe, sur les rives du Bosphore, selon des journalistes de l’AFP présents sur place. Des barrières de sécurité ont été installées pour l’arrivée des délégations.En l’absence de Vladimir Poutine, la présence de Volodymyr Zelensky est d’ailleurs rien moins qu’assurée. Son avion “a décollé” dans la matinée direction Ankara pour une rencontre avec son homologue turc Erdogan, a indiqué un haut responsable ukrainien.”Ce n’est qu’ensuite qu’il décidera des prochaines étapes” de son programme, avait prévenu plus tôt cette source à l’AFP.A ce stade, l’Ukraine n’a communiqué ni l’horaire de la réunion avec les Russes –qui reste donc vague– ni la composition exacte de sa délégation.- Poutine a réuni ses cadors -Ces derniers jours, Volodymyr Zelensky avait appelé avec insistance Vladimir Poutine à prendre part directement à ces pourparlers russo-ukrainiens, après plus de trois ans d’invasion russe de l’Ukraine qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de civils et militaires.Ces discussions avaient d’ailleurs été annoncées initialement par le dirigeant russe lui-même le week-end dernier, en réponse à un ultimatum des Européens et de Kiev lui ordonnant d’accepter un cessez-le-feu préalable à des discussions. Le président russe avait balayé cette offre coordonnée de concert avec les Etats-Unis.Mercredi soir, Vladimir Poutine a tenu une réunion “sur la préparation des négociations à venir”, selon le Kremlin, entouré de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, du chef d’état-major de l’armée russe, Valéri Guérassimov, ou encore du patron du puissant FSB, Alexandre Bortnikov.Le président américain Donald Trump, qui pousse Kiev et Moscou à négocier, a de son côté répété jeudi qu’il pourrait se rendre “vendredi” en Turquie en cas de progrès dans les discussions.Son secrétaire d’État, Marco Rubio, attendu vendredi en Turquie, a lui insisté sur le fait que le président américain était “ouvert” à “tout mécanisme” pouvant ramener la paix.- “Prudemment optimiste” -En attendant, la délégation russe sera emmenée par le conseiller présidentiel Vladimir Medinski, accompagné de deux vice-ministres, selon le Kremlin, des profils qui tranchent largement avec les cadors réunis autour de M. Poutine mercredi.M. Medinski, né en Ukraine soviétique et ex-ministre de la Culture, avait déjà pris part au printemps 2022 aux premières négociations infructueuses entre Russes et Ukrainiens. Il est connu pour ses positions ultra-patriotiques sur l’histoire russe sur laquelle il a écrit de nombreux ouvrages, remis en cause par de nombreux historiens pour leur révisionnisme.Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, avait dit mercredi s’attendre à une réunion portant sur des questions “politiques” et “techniques”.Il s’agirait des premiers pourparlers de paix directs, sans intermédiaire, entre Ukrainiens et Russes sur l’issue du conflit depuis l’échec de discussions tenues dans la foulée du déclenchement de la guerre en février 2022.Pour “éviter de retomber” dans les “pièges” qui avaient fait échouer ces pourparlers, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a répété vouloir un “cessez-le-feu, sans condition, immédiat”.Les deux pays continuent pourtant d’afficher des exigences difficilement conciliables.La Russie réclame toujours que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et l’assurance de garder les territoires ukrainiens annexés par Moscou. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.L’Ukraine veut, de son côté, des “garanties de sécurité” occidentales solides pour éviter toute nouvelle attaque russe et que l’armée de Moscou, qui contrôle environ 20% du territoire ukrainien, se retire purement et simplement de son sol.En l’état, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte s’est dit jeudi “prudemment optimiste” quant à une éventuelle percée dans les négociations.

En France, un mémorial pour les victimes homosexuelles de la déportation

Un mémorial national en hommage aux victimes homosexuelles de la déportation va être inauguré samedi à Paris, nouvelle étape dans la reconnaissance des Triangles roses, grands oubliés de l’histoire de l’Holocauste pendant des décennies.”Le message c’est: on n’oublie pas et on reste vigilants”, déclare à l’AFP Jean-Luc Romero, adjoint à la mairie de Paris chargé notamment de la lutte contre les discriminations.Conçu par l’artiste Jean-Luc Verna, le mémorial a été installé dans les jardins du port de l’Arsenal à Bastille. L’oeuvre sera dévoilée samedi matin en présence notamment de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo.Contrairement à Sydney, Barcelone ou Amsterdam, le choix d’un monument en forme de triangle rose – symbole cousu par les nazis sur les uniformes des détenus homosexuels dans les camps – n’a pas été retenu pour ce mémorial qui rend également hommage à “toutes les personnes LGBTQIA+ persécutées à travers l’Histoire”.”L’idée c’est de penser aux victimes oublié.e.s de la déportation mais également aux victimes LGBT+ d’aujourd’hui pour qui le combat est loin d’être terminé”, souligne le président de l’association “Les Oublié.es de la mémoire”, Jean-Baptiste Trieu. Selon les estimations, entre 5.000 et 15.000 personnes ont été déportées à l’échelle européenne par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale en raison de leur homosexualité. Pour la France, les chiffres des associations et des historiens varient entre une soixantaine et 200 personnes homosexuelles déportées.Pendant des décennies, le drame des Triangles roses reste méconnu en France comme à l’étranger. Il faudra attendre les années 1980 pour qu’une pièce de théâtre, des livres et des films commencent à évoquer la question. Le témoignage de Pierre Seel (1923-2005), qui fut interné en 1941 au “camp de redressement” de Schirmeck, en Alsace alors annexée par le IIIe Reich, fera également beaucoup pour que ce dossier sorte de l’oubli.Côté politiques, le discours du 26 avril 2001 de Lionel Jospin, alors Premier ministre, qui estime que “nul ne doit rester à l’écart de cette entreprise de mémoire” marque un tournant. “Il est important que notre pays reconnaisse pleinement les persécutions perpétrées durant l’Occupation contre certaines minorités – les réfugiés espagnols, les tziganes ou les homosexuels”, dit-il. Quatre ans plus tard, le président Jacques Chirac abordera à son tour le sujet. “Nous sommes là pour nous souvenir que la folie nazie voulait éliminer les plus faibles, les plus fragiles, les personnes frappées par le handicap dont l’existence même faisait affront à leur conception de l’homme et de la société”, déclare-t-il alors en avril 2005.”En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés.”- Nouvelles générations -En 2010, une plaque mémorielle est inaugurée à Mulhouse en “mémoire de Pierre Seel et des autres Mulhousiens anonymes arrêtés et déportés pour motif d’homosexualité”. La même année, une autre est posée au camp de concentration du Struthof (Bas-Rhin), où ont été déportés plus de 200 homosexuels.En 2022, une exposition “Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie” est organisée au Mémorial de la Shoah à Paris, une première. “Un succès”, se rappelle Sophie Nagiscarde, directrice des affaires culturelles du Mémorial, qui y voit le signe d'”un fort intérêt” pour ce pan méconnu de l’Histoire.”Il faut que des chercheurs continuent à travailler sur cette question parce qu’il y a encore beaucoup de choses à chercher et à trouver”, ajoute-t-elle.Une reconnaissance par l’Etat, un mémorial – et après? Pour les associations, il est crucial de continuer à parler de cette question aux nouvelles générations.”Notre objectif, à court terme, c’est que des modules de formation soient mis en place dans les établissements scolaires pour que cette question soit abordée en cours”, indique Jean-Baptiste Trieu.”C’est d’autant plus important de continuer à parler et à témoigner qu’on voit que les débats sont encore compliqués aujourd’hui”, ajoute Matthieu Chaimbault, de l’association Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH), citant le refus du Sénat, début mai, d’ajouter un volet indemnitaire à la réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité en France.Sans compter “ce qui se passe à l’international”, abonde Jean-Luc Romero, “avec des pays qui continuent de pénaliser l’homosexualité et le retour en arrière observé actuellement aux Etats-Unis”.

La Bourse de Paris, prudente, évolue dans le rouge

La Bourse de Paris est en légère baisse jeudi, accusant le contrecoup de l’optimisme du début de semaine lié aux annonces dessinant une accalmie dans de la guerre commerciale de Donald Trump. L’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, perdait 0,40% vers 10H50 heure de Paris. Mercredi, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,47%, à 7.836,79 points, soit un recul de 37,04 points.”L’enthousiasme autour de la détente commerciale retomb(e) quelque peu”, observe Franklin Pichard, directeur de la recherche chez Kiplink.Une succession d’accords commerciaux entre les Etats-Unis et ses partenaires d’échanges, avec en premier lieu l’annonce lundi de la réduction des surtaxes douanières qu’Etats-Unis et Chine s’imposent mutuellement, avaient relancé l’optimisme sur les marchés. Mais “l’appétit pour l’optimisme commercial commence à montrer des signes d’épuisement”, relève Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Dans la lignée de la séance de la veille, morose, le soulagement des investisseurs a laissé place à la prudence. Et il existe une crainte “que les prix des actions n’aient trop augmenté, ce qui les rendrait vulnérables à des changements soudains”, commente Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill Group.”Des prises de bénéfice après de très bonnes séances sont inévitables”, abonde Christopher Dembik conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM. Ubisoft dégringoleLe géant du secteur enregistre une perte nette de 159 millions d’euros, plombé par le lancement en demi-teinte de “Star Wars Outlaws” l’été dernier et l’arrêt prématuré de son jeu de tir en ligne “XDefiant”, selon ses résultats annoncés mercredi soir.Des données mal accueillies par les investisseurs : le titre de l’éditeur français de jeux vidéo Ubisoft décrochait de 19,79% à 9,34 euros vers 10H00. L’action valait plus de 23 euros il y a un an. Sanofi s’exporteLe géant pharmaceutique Sanofi (+0,61%), dont la moitié des ventes sont américaines, a annoncé mercredi son intention d'”investir au moins 20 milliards de dollars aux Etats-Unis d’ici 2030″, emboîtant le pas à d’autres laboratoires qui ont déjà pris la même initiative pour se prémunir d’éventuels droits de douane.

Décès de Daniel Bilalian, ex-présentateur des JT de France Télévisions, à 78 ans

Daniel Bilalian, ex-présentateur des journaux télévisés d’Antenne 2 puis France 2, est décédé mercredi à 78 ans des suites d’une maladie, a annoncé jeudi sa famille à l’AFP.Figure de l’audiovisuel bien connue des téléspectateurs pendant plus de 40 ans, il avait aussi été patron du service des sports de France Télévisions. Il avait pris sa retraite à l’automne 2016, à presque 70 ans, et avait depuis disparu des écrans.Le journaliste a été successivement grand reporter, présentateur et rédacteur en chef des journaux de 13h00 et de 20h00, et a également produit les magazines “Star à la barre” et “Mardi soir”. Né le 10 avril 1947 à Paris d’un père arménien et d’une mère originaire du Pas-de-Calais, Daniel Bilalian avait débuté sa carrière au quotidien l’Union de Reims en 1968. Il était entré à l’ORTF au bureau régional d’information de Reims en 1971, puis de Lille en 1972.Daniel Bilalian avait ensuite rejoint la direction nationale d’Antenne 2 au service de politique intérieure, une “maison” qu’il ne quittera pas jusqu’à sa retraite.