Dans son ultime déclaration avant le verdict, Cédric Jubillar répète n’avoir “rien fait” à sa femme

Ultime déclaration avant l’épilogue d’un procès hors normes: Cédric Jubillar a réaffirmé vendredi matin n’avoir “absolument rien fait à Delphine”, son épouse disparue qu’il est accusé d’avoir tuée, juste avant que la cour d’assises du Tarn se retire pour délibérer et décider si le peintre-plaquiste est coupable ou non.Devant la cour qui doit prononcer le verdict dans l’après-midi, l’accusé de 38 ans, arrivé le visage blême et les yeux cernés, a lancé quelques regards vers la salle et a prononcé cette seule phrase après avoir été invité par la présidente Hélène Ratinaud à s’exprimer une dernière fois, comme le prévoit le Code de procédure pénale.Son avocate Emmanuelle Franck “croit qu’il a dit une ultime phrase qui lui ressemble beaucoup, qui est assez spontanée, qui est assez simple, qui réunit l’ensemble de ce que cet homme essaie de dire depuis quatre ans et demi”.Mais pour l’avocat des frères et sœur de la disparue, Laurent De Caunes, “ce sont des mots qui sont désincarnés, comme ceux dont il nous a gratifiés depuis le début de cette audience”.Au bout de quatre semaines de ce procès ultramédiatisé, le ministère public a requis 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’ouvrier en bâtiment, sa défense réclame son acquittement. “Est-il coupable d’avoir, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines donné volontairement la mort à Delphine Aussaguel épouse Jubillar ?”: c’est la question à laquelle devront répondre les trois magistrats et les six jurés, avec pour consigne que le doute doit profiter à l’accusé.Sept sur neuf doivent déclarer Cédric Jubillar coupable pour qu’il soit condamné. Si trois d’entre eux votent “non coupable”, il sera acquitté.”Il est bien évident (…) que nous espérons que cet homme soit acquitté”, a déclaré son autre avocat Alexandre Martin, vendredi à la sortie du palais de justice. Mais il a dit savoir, “que “rien n’est gravé dans le marbre avant que la décision ne soit rendue”.- “Tapis rouge à l’erreur judiciaire” -Lors de leurs plaidoiries jeudi, les deux avocats toulousains, qui défendent Cédric Jubillar depuis sa mise en examen et son placement en détention en juin 2021, se sont efforcés de semer le doute dans l’esprit des jurés. Alors que parties civiles et avocats généraux estiment qu’un “pétage de plomb” de l’accusé a pu conduire au meurtre de l’infirmière de 33 ans, Me Franck a souligné qu'”un pétage de plomb, c’est ce qu’on appelle un crime pulsionnel, un crime passionnel, celui qui laisse le plus de traces, parce qu’on ne contrôle rien, on éclabousse tout”. Or, a-t-elle insisté, il n’y a aucune trace.”La conviction des gendarmes dès le premier jour” a empêché la manifestation de la vérité et le procès n’a fait que dérouler un “tapis rouge à l’erreur judiciaire”, a plaidé Me Martin.Depuis sa première prise de parole le 22 septembre dans le palais de justice d’Albi, l’accusé, stoïque dans son box mais secoué de mouvements nerveux, a invariablement martelé qu’il n’avait rien à voir avec la disparition de la mère de ses deux enfants.- “Le crime parfait attendra” -Pour les parties civiles et l’accusation, sa culpabilité ne fait en revanche aucun doute. L’avocat général Pierre Aurignac a estimé que “pour défendre l’idée de l’innocence de M. Jubillar, il faut écarter quatre experts, faire taire 19 témoins et tuer le chien pisteur” qui a établi que la mère de famille n’a pas quitté son domicile la nuit de sa disparition.”Le crime parfait attendra, a-t-il ajouté, le crime parfait, ce n’est pas le crime sans cadavre mais celui pour lequel on n’est pas condamné, et vous allez être condamné M. Jubillar”.Pour Me Laurent Boguet, avocat des enfants du couple, “il ne l’a pas seulement tuée, il l’a étranglée pour la faire taire, il l’a effacée en faisant disparaître le corps”.Vendredi matin, Me Philippe Pressecq, avocat d’une cousine de Delphine, a regretté “le fait qu’il n’y ait pas eu d’aveux, cela va aggraver sa peine”. “A 22h30, elle était dans la maison, à 4h00 du matin elle n’y était plus et on sait qu’elle n’est pas sortie de la maison. Le dossier se résume à ça. Tout le reste n’est que littérature”, a-t-il dit.La décision fera l’objet d’un appel, ont fait savoir les parties. Un nouveau procès se tiendra en 2026, probablement devant la cour d’appel de Toulouse.

Dans son ultime déclaration avant le verdict, Cédric Jubillar répète n’avoir “rien fait” à sa femme

Ultime déclaration avant l’épilogue d’un procès hors normes: Cédric Jubillar a réaffirmé vendredi matin n’avoir “absolument rien fait à Delphine”, son épouse disparue qu’il est accusé d’avoir tuée, juste avant que la cour d’assises du Tarn se retire pour délibérer et décider si le peintre-plaquiste est coupable ou non.Devant la cour qui doit prononcer le verdict dans l’après-midi, l’accusé de 38 ans, arrivé le visage blême et les yeux cernés, a lancé quelques regards vers la salle et a prononcé cette seule phrase après avoir été invité par la présidente Hélène Ratinaud à s’exprimer une dernière fois, comme le prévoit le Code de procédure pénale.Son avocate Emmanuelle Franck “croit qu’il a dit une ultime phrase qui lui ressemble beaucoup, qui est assez spontanée, qui est assez simple, qui réunit l’ensemble de ce que cet homme essaie de dire depuis quatre ans et demi”.Mais pour l’avocat des frères et sœur de la disparue, Laurent De Caunes, “ce sont des mots qui sont désincarnés, comme ceux dont il nous a gratifiés depuis le début de cette audience”.Au bout de quatre semaines de ce procès ultramédiatisé, le ministère public a requis 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’ouvrier en bâtiment, sa défense réclame son acquittement. “Est-il coupable d’avoir, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines donné volontairement la mort à Delphine Aussaguel épouse Jubillar ?”: c’est la question à laquelle devront répondre les trois magistrats et les six jurés, avec pour consigne que le doute doit profiter à l’accusé.Sept sur neuf doivent déclarer Cédric Jubillar coupable pour qu’il soit condamné. Si trois d’entre eux votent “non coupable”, il sera acquitté.”Il est bien évident (…) que nous espérons que cet homme soit acquitté”, a déclaré son autre avocat Alexandre Martin, vendredi à la sortie du palais de justice. Mais il a dit savoir, “que “rien n’est gravé dans le marbre avant que la décision ne soit rendue”.- “Tapis rouge à l’erreur judiciaire” -Lors de leurs plaidoiries jeudi, les deux avocats toulousains, qui défendent Cédric Jubillar depuis sa mise en examen et son placement en détention en juin 2021, se sont efforcés de semer le doute dans l’esprit des jurés. Alors que parties civiles et avocats généraux estiment qu’un “pétage de plomb” de l’accusé a pu conduire au meurtre de l’infirmière de 33 ans, Me Franck a souligné qu'”un pétage de plomb, c’est ce qu’on appelle un crime pulsionnel, un crime passionnel, celui qui laisse le plus de traces, parce qu’on ne contrôle rien, on éclabousse tout”. Or, a-t-elle insisté, il n’y a aucune trace.”La conviction des gendarmes dès le premier jour” a empêché la manifestation de la vérité et le procès n’a fait que dérouler un “tapis rouge à l’erreur judiciaire”, a plaidé Me Martin.Depuis sa première prise de parole le 22 septembre dans le palais de justice d’Albi, l’accusé, stoïque dans son box mais secoué de mouvements nerveux, a invariablement martelé qu’il n’avait rien à voir avec la disparition de la mère de ses deux enfants.- “Le crime parfait attendra” -Pour les parties civiles et l’accusation, sa culpabilité ne fait en revanche aucun doute. L’avocat général Pierre Aurignac a estimé que “pour défendre l’idée de l’innocence de M. Jubillar, il faut écarter quatre experts, faire taire 19 témoins et tuer le chien pisteur” qui a établi que la mère de famille n’a pas quitté son domicile la nuit de sa disparition.”Le crime parfait attendra, a-t-il ajouté, le crime parfait, ce n’est pas le crime sans cadavre mais celui pour lequel on n’est pas condamné, et vous allez être condamné M. Jubillar”.Pour Me Laurent Boguet, avocat des enfants du couple, “il ne l’a pas seulement tuée, il l’a étranglée pour la faire taire, il l’a effacée en faisant disparaître le corps”.Vendredi matin, Me Philippe Pressecq, avocat d’une cousine de Delphine, a regretté “le fait qu’il n’y ait pas eu d’aveux, cela va aggraver sa peine”. “A 22h30, elle était dans la maison, à 4h00 du matin elle n’y était plus et on sait qu’elle n’est pas sortie de la maison. Le dossier se résume à ça. Tout le reste n’est que littérature”, a-t-il dit.La décision fera l’objet d’un appel, ont fait savoir les parties. Un nouveau procès se tiendra en 2026, probablement devant la cour d’appel de Toulouse.

Le dernier membre retrouvé du “gang de Roubaix” peu coopératif à l’ouverture de son procès

Le procès de Seddik Benbahlouli, dernier membre retrouvé du “gang de Roubaix” après 27 ans de cavale, s’est ouvert vendredi devant les assises du Nord, pour sa participation présumée à ce groupe criminel des années 1990 mêlant grand banditisme et islamisme radical.L’audience a débuté peu avant 10H à Douai, mais l’accusé s’est montré d’emblée guère coopératif.”Je n’ai nullement l’intention de participer à ce procès. J’ai été clair depuis le début, à cause de la violation de mes droits dès les États-Unis”, a déclaré Seddik Benbahlouli, 55 ans, crâne dégarni et barbe poivre et sel fournie. Malgré ses protestations, il est d’abord resté dans le box des accusés à la demande de la présidente. “Vous devez au moins avoir cette dignité, c’est votre place”, lui a-t-elle lancé. Mais lorsque l’homme a tenté de quitter de force le box, les policiers sont intervenus pour le faire sortir de la salle d’audience.La journée sera notamment consacrée à l’enquête de personnalité.Arrêté en 2023 aux États-Unis, où il vivait sous une fausse identité, Seddik Benbahlouli, originaire de Roubaix, avait été interpellé pour infraction à la législation sur les étrangers puis extradé vers la France.Il sera jugé jusqu’au 27 octobre pour tentative de meurtre sur deux policiers en 1996, recel de véhicule volé et participation à une association de malfaiteurs.Il avait été condamné pour ces faits à 20 ans de prison en 2001, par contumace. N’ayant pas acquiescé à ce jugement, il est rejugé comme si cette condamnation n’avait jamais existé.Le “gang de Roubaix”, qualifié d'”islamo-braqueurs” par l’ancien patron de la brigade criminelle de Lille, Romuald Muller, qui doit témoigner lundi au procès, s’était formé au milieu des années 1990 autour d’un noyau d’hommes fréquentant la mosquée Dawa de la ville. La plupart de ses membres s’étaient rendus en Bosnie en 1994-1995, aux côtés d’islamistes venus combattre au sein de “brigades de moudjahidines”.En 1995 naissait l’idée de monter un groupe en France et d’organiser des braquages pour financer la cause islamiste armée.- “Eléments imparables” -Entre janvier et mars 1996, le gang mène une série de braquages et attaques à l’arme de guerre dans le nord de la France, causant la mort d’un civil à Roubaix lors d’une course-poursuite avec la police, et faisant plusieurs blessés.Le 28 mars, un attentat à la voiture piégée devant le commissariat de Lille échoue de peu, à quelques jours d’une réunion du G7 dans la ville.Le groupe est démantelé le lendemain, lors d’un assaut du Raid contre une planque à Roubaix. Quatre membres meurent sur place et le chef présumé, Christophe Caze, est abattu dans sa fuite en Belgique.Les cinq survivants ont été condamnés, en première instance ou en appel entre 2001 et 2007, à des peines de 15 à 25 ans de réclusion criminelle.Benbahlouli est lui soupçonné d’avoir ouvert le feu sur des policiers alors qu’il venait récupérer une Audi 90 volée, le 27 janvier 1996 à Croix, dans la banlieue lilloise. L’un des deux policiers avait été blessé par balle.”Il n’y a pas de raison que, parce que cet individu était en fuite, il n’ait pas à s’expliquer devant la justice, même 30 ans après”, a affirmé avant l’ouverture d’audience l’avocate des parties civiles, Me Blandine Lejeune, à l’AFP. Les deux policiers, aujourd’hui à la retraite, “s’en souviennent comme si c’était hier. Quand on a frôlé la mort, qu’on s’est fait rafaler par des balles de Kalachnikov, ça ne s’oublie pas”, a-t-elle ajouté. Dans le dossier, “il y a des éléments imparables”: de l’ADN de Benbahlouli “dans une trace de sang sur les lieux du crime. Je ne vois pas comment il pourrait contester les faits. En revanche, peut-être nous dira-t-il ce qu’il a fait pendant 30 ans?”, a poursuivi Me Lejeune.Après la chute du gang, Benbahlouli a disparu dans la nature. Selon les enquêteurs, il serait passé par le Togo, le Burkina Faso et le Yémen, avant de rejoindre la Belgique, sous une fausse identité. Sa trace s’est perdue en 1998. L’un des temps forts du procès devrait être la journée d’audience de mercredi, où les quatre autres survivants du “gang de Roubaix” doivent témoigner.

Meurtre de Lola: le procès de Dahbia Benkired s’est ouvert à Paris

Le meurtre de Lola avait bouleversé l’opinion et enflammé la classe politique: trois ans après les faits, la cour d’assises de Paris juge depuis ce vendredi, Dahbia Benkired, accusée d’avoir violé, torturé et tué cette adolescente de 12 ans.Installés sur le banc des parties civiles, la famille et les proches de la victime, visages marqués, parfois en pleurs, ont revêtu un T-shirt blanc, imprimé d’un dessin du visage d’une enfant blonde et souriante, ouvrant de grands yeux : “Tu étais le soleil de nos vies, tu seras l’étoile de nos nuits”, y est-il écrit. A l’entrée dans le box de l’accusée vêtue d’un gilet noir sur T-shirt blanc, tandis que celle-ci déclinait son identité, une des proches de l’adolescente a éclaté en sanglots avant de sortir quelques instants. La personnalité de l’accusée, aujourd’hui âgée de 27 ans, mais aussi le mobile du crime, sur lequel elle n’a jamais donné de véritable explication, seront au coeur des débats prévus pour durer six jours avant un verdict attendu le 24 octobre.  Ce meurtre d’enfant avait suscité l’effroi et déclenché une tempête politique, la droite et l’extrême droite s’emparant du fait que Dahbia Benkired, algérienne, séjournait en France de manière irrégulière au moment des faits, le 14 octobre 2022. Le 14 octobre 2022, vers 16H40, plusieurs résidents d’un immeuble du 19e arrondissement de Paris l’avait aperçue dans leur hall d’entrée, chargée de valises et surtout d’une imposante malle recouverte d’une couverture.Une heure et demie plus tôt, elle apparaissait sur les bandes de vidéosurveillance de la résidence abordant Lola Daviet, 12 ans, la fille du gardien de l’immeuble, qui rentrait du collège.Entre les deux séquences, l’enquête a reconstitué une scène de crime sordide: Dahbia Benkired a contraint la fillette à la suivre dans l’appartement de sa soeur qu’elle occupait, lui a imposé des actes sexuels et l’a frappée à plusieurs reprises avec ciseaux et cutter. Enroulée d’adhésif, y compris sur l’ensemble du visage, la jeune Lola est morte d’asphyxie.L’accusée avait alors placé le corps de sa victime dans une malle trouvée dans l’appartement, avant d’entamer une fuite erratique. Au bar en bas de l’immeuble, alors qu’un client croit deviner un reste humain dans cet imposant bagage, elle affirme qu’elle “vend un rein”. A l’ami qu’elle appelle ensuite et qui consent à la ramener chez lui, en banlieue ouest, Dahbia Benkired ne donne en revanche aucune explication à ces lourds bagages.Elle avait finalement décidé de retourner au domicile de sa sœur en VTC. Lorsque l’aînée distingue les restes humains, elle hurle, entraînant la panique de Dahbia Benkired qui constate en outre un énorme dispositif policier autour de l’immeuble. Elle prend la fuite, se réfugie chez un autre ami, où elle est interpellée le lendemain matin.- “Conduites manipulatoires” -Une question se posera durant les six jours de débat: pourquoi? Lors d’un premier interrogatoire, Dahbia Benkired avait d’abord exprimé son agacement de ne pas détenir de pass permettant d’appeler les ascenseurs – sa sœur ne lui avait donné que la clé de son appartement- et d’avoir essuyé le refus de la gardienne, la mère de Lola, de lui en fournir un.Elle a ensuite accusé un ex-conjoint d’être l’auteur des faits.Les enquêteurs se sont aussi interrogés sur des croyances autour de la sorcellerie, aiguillonnés par plusieurs recherches internet qu’elle avait effectuées quelques jours plus tôt. Pourquoi, en outre, les chiffres 1 et 0 écrits au vernis sur la voûte plantaire de chaque pied de sa victime? “Ça vous intéresse, la mort d’une petite? Pas moi”, avait répondu Dahbia Benkired.Si les experts ont relevé des “conduites manipulatoires”, l’accusée, grosse consommatrice de cannabis, ne souffre pas “d’une pathologie psychiatrique majeure”.Sans véritable domicile fixe ni activité professionnelle, elle apparaissait sombrer dans une grande précarité, point d’orgue d’une existence chaotique entre l’Algérie et la France, élevée un temps par des tantes peu aimantes avant une installation définitive en France en 2013.Selon une enquête de personnalité consultée par l’AFP, le décès de sa mère, en septembre 2020, avait été un “point de bascule”.La situation irrégulière en France de Dahbia Benkired, avait été mise en avant par la droite et l’extrême droite. Six mois après la présidentielle, le parti d’Eric Zemmour avait dénoncé un “francocide”, organisé une manifestation et acheté les noms “ManifPourLola.fr” ou “JusticePourLola.fr”, au mépris de la famille de l’adolescente, qui avait réclamé qu’on n’utilise plus son nom.

Meurtre de Lola: le procès de Dahbia Benkired s’est ouvert à Paris

Le meurtre de Lola avait bouleversé l’opinion et enflammé la classe politique: trois ans après les faits, la cour d’assises de Paris juge depuis ce vendredi, Dahbia Benkired, accusée d’avoir violé, torturé et tué cette adolescente de 12 ans.Installés sur le banc des parties civiles, la famille et les proches de la victime, visages marqués, parfois en pleurs, ont revêtu un T-shirt blanc, imprimé d’un dessin du visage d’une enfant blonde et souriante, ouvrant de grands yeux : “Tu étais le soleil de nos vies, tu seras l’étoile de nos nuits”, y est-il écrit. A l’entrée dans le box de l’accusée vêtue d’un gilet noir sur T-shirt blanc, tandis que celle-ci déclinait son identité, une des proches de l’adolescente a éclaté en sanglots avant de sortir quelques instants. La personnalité de l’accusée, aujourd’hui âgée de 27 ans, mais aussi le mobile du crime, sur lequel elle n’a jamais donné de véritable explication, seront au coeur des débats prévus pour durer six jours avant un verdict attendu le 24 octobre.  Ce meurtre d’enfant avait suscité l’effroi et déclenché une tempête politique, la droite et l’extrême droite s’emparant du fait que Dahbia Benkired, algérienne, séjournait en France de manière irrégulière au moment des faits, le 14 octobre 2022. Le 14 octobre 2022, vers 16H40, plusieurs résidents d’un immeuble du 19e arrondissement de Paris l’avait aperçue dans leur hall d’entrée, chargée de valises et surtout d’une imposante malle recouverte d’une couverture.Une heure et demie plus tôt, elle apparaissait sur les bandes de vidéosurveillance de la résidence abordant Lola Daviet, 12 ans, la fille du gardien de l’immeuble, qui rentrait du collège.Entre les deux séquences, l’enquête a reconstitué une scène de crime sordide: Dahbia Benkired a contraint la fillette à la suivre dans l’appartement de sa soeur qu’elle occupait, lui a imposé des actes sexuels et l’a frappée à plusieurs reprises avec ciseaux et cutter. Enroulée d’adhésif, y compris sur l’ensemble du visage, la jeune Lola est morte d’asphyxie.L’accusée avait alors placé le corps de sa victime dans une malle trouvée dans l’appartement, avant d’entamer une fuite erratique. Au bar en bas de l’immeuble, alors qu’un client croit deviner un reste humain dans cet imposant bagage, elle affirme qu’elle “vend un rein”. A l’ami qu’elle appelle ensuite et qui consent à la ramener chez lui, en banlieue ouest, Dahbia Benkired ne donne en revanche aucune explication à ces lourds bagages.Elle avait finalement décidé de retourner au domicile de sa sœur en VTC. Lorsque l’aînée distingue les restes humains, elle hurle, entraînant la panique de Dahbia Benkired qui constate en outre un énorme dispositif policier autour de l’immeuble. Elle prend la fuite, se réfugie chez un autre ami, où elle est interpellée le lendemain matin.- “Conduites manipulatoires” -Une question se posera durant les six jours de débat: pourquoi? Lors d’un premier interrogatoire, Dahbia Benkired avait d’abord exprimé son agacement de ne pas détenir de pass permettant d’appeler les ascenseurs – sa sœur ne lui avait donné que la clé de son appartement- et d’avoir essuyé le refus de la gardienne, la mère de Lola, de lui en fournir un.Elle a ensuite accusé un ex-conjoint d’être l’auteur des faits.Les enquêteurs se sont aussi interrogés sur des croyances autour de la sorcellerie, aiguillonnés par plusieurs recherches internet qu’elle avait effectuées quelques jours plus tôt. Pourquoi, en outre, les chiffres 1 et 0 écrits au vernis sur la voûte plantaire de chaque pied de sa victime? “Ça vous intéresse, la mort d’une petite? Pas moi”, avait répondu Dahbia Benkired.Si les experts ont relevé des “conduites manipulatoires”, l’accusée, grosse consommatrice de cannabis, ne souffre pas “d’une pathologie psychiatrique majeure”.Sans véritable domicile fixe ni activité professionnelle, elle apparaissait sombrer dans une grande précarité, point d’orgue d’une existence chaotique entre l’Algérie et la France, élevée un temps par des tantes peu aimantes avant une installation définitive en France en 2013.Selon une enquête de personnalité consultée par l’AFP, le décès de sa mère, en septembre 2020, avait été un “point de bascule”.La situation irrégulière en France de Dahbia Benkired, avait été mise en avant par la droite et l’extrême droite. Six mois après la présidentielle, le parti d’Eric Zemmour avait dénoncé un “francocide”, organisé une manifestation et acheté les noms “ManifPourLola.fr” ou “JusticePourLola.fr”, au mépris de la famille de l’adolescente, qui avait réclamé qu’on n’utilise plus son nom.

Italie: Rafael Leao, l’énigme de l’AC Milan

Dans un bon jour, Rafael Leao martyrise les défenses adverses, dans un mauvais jour, il joue avec les nerfs de ses entraîneurs: à 26 ans, l’attaquant portugais de l’AC Milan suscite toujours autant d’interrogations et frustrations que le match contre la Fiorentina dimanche (20h45) ne pourra sûrement pas dissiper.Il n’aura fallu que deux matches à Massimiliano Allegri pour perdre patience avec Leao.Avant la trêve internationale, lors du choc contre la Juventus Turin (0-0), le technicien italien, dont l’équipe pointe à la 3e place de la Serie A à deux longueurs de la tête, n’a guère goûté le manque d’implication défensive et de réalisme de son attaquant, entré en jeu à la 63e minute: il lui a fait vertement savoir du banc de touche, puis une fois rentré aux vestiaires.”Un joueur comme lui doit marquer sur les deux occasions qu’il a eues, il doit faire la différence”, s’est lamenté Allegri qui lui a depuis fait savoir qu’il n’était pas assuré de récupérer son statut de titulaire, une fois son problème à une épaule définitivement oublié.Sous contrat jusqu’en 2028 avec le Milan, son club depuis 2019, Leao peut encore compter sur un soutien de poids parmi les dirigeants lombards, son ancien coéquipier Zlatan Ibrahimovic.”J’étais dans le vestiaire à Turin, tout le monde était en colère, Allegri bien sûr mais Leao aussi”, a expliqué le conseiller spécial du propriétaire et président du club rossonero, Gerry Cardinale.”On attend toujours de Rafa qu’il soit magique, car il est magique. C’est l’un des meilleurs joueurs du monde et il a nous offert notre dernier scudetto (en 2021) seul (…) Tout le monde dit qu’il a déjà 26 ans, mais j’ai atteint mon top à 28 ans”, a rappelé “Ibra”.- “Saison décisive” -Mais comme beaucoup, son coéquipier français Adrien Rabiot, forfait contre la Fiorentina en raison d’une blessure à un mollet, commence à s’interroger.”C’est un joueur qui a du potentiel, mais à 26 ans, tu n’es plus jeune et tu n’as plus de temps à perdre. Cela serait dommage qu’il soit catégorisé uniquement comme un joueur au grand potentiel”, a-t-il fait remarquer récemment.”C’est une saison décisive pour Leao, lui seul peut s’aider”, a renchéri Fabio Capello, ancien entraîneur de l’AC Milan (1991-96 et 1997-98).Depuis son arrivée à Milan en 2019, après une saison à Lille (2018-19), “Rafa” a marqué 71 buts en 263 matches toutes compétitions confondues.Mais son rendement plafonne et recule même: depuis son record en une saison de Serie A (15 but) en 2022-23, il n’a plus dépassé les dix buts.La saison dernière, l’attaquant formé au Sporting Lisbonne a même perdu sa place en pointe de l’attaque milanaise. Pour le piquer au vif, ses compatriotes Paulo Fonseca puis Sergio Conceiçao, fatigués par son attitude parfois dilettante, l’ont relégué sur le banc des remplaçants.La saison 2025-06 s’annonçait bien avec des sorties convaincantes en matches de préparation, avant une blessure à une épaule mi-août qui l’a limité à deux matches de championnat.Ex-enfant terrible de la Serie A qui a frustré lui aussi nombre de ses entraîneurs, Mario Balotelli croit encore à l’explosion de Leao: “S’il se mettait en tête d’être fort, personne ne pourrait lutter, ce gars est une force de la nature”, a jugé “Super-Mario”.

Projet d’action contre un opposant russe en France: quatre hommes écroués

Quatre hommes, soupçonnés d’être impliqués dans un projet d’action à l’encontre d’un opposant russe réfugié politique en France, ont été mis en examen à Paris et placés en détention provisoire, a indiqué vendredi le Parquet national antiterroriste (Pnat) à l’AFP.Vladimir Ossetchkine, directeur de Gulagu.net, une ONG qui dénonce des faits de torture et de corruption dans les prisons russes, a confirmé à l’AFP être la personne visée par ce projet à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), ville où il réside, comme l’avait révélé Le Parisien.”Tout va bien”, a-t-il assuré, en remerciant la police et le contre-espionnage français, “tous ceux qui ont participé à la capture de ces gangsters, de ces tueurs”. Il a également remercié “ceux qui travaillent pour empêcher ces sales projets sanglants de (Vladimir) Poutine en Europe et en France”.Les quatre hommes, âgés de 26 à 38 ans et interpellés lundi, ont été mis en examen pour participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes et placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet, a précisé le Pnat, qui a ouvert jeudi une information judiciaire.Le Pnat précise qu’une enquête préliminaire avait été ouverte le 19 septembre et confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).Selon une source proche du dossier, ces hommes sont originaires du Daghestan (une république russe fédérée, dans le Caucase du Nord), mais l’un a la nationalité française.Trois d’entre eux se sont rendus à Biarritz en avril et ont réalisé des vidéos où l’on voit le domicile de M. Ossetchkine et un lieu qu’il fréquente, mais sans le voir lui-même sur les images, selon cette source.M. Ossetchkine avait déjà fait état d’une tentative d’assassinat à son domicile le 12 septembre 2022. Il avait auparavant fait l’objet de “menaces de mort”, en mars 2022.Le parquet de Bayonne avait indiqué le 20 septembre 2022 avoir ouvert une enquête pour “menaces de mort” mais avait précisé n’avoir “aucun élément objectif” attestant la tentative d’assassinat.Ces menaces sont “prises avec le plus grand sérieux”, avait alors indiqué le procureur de la République de Bayonne Jérôme Bourrier, en précisant que des mesures avaient été mises en œuvre pour “assurer la protection de Vladimir Ossetchkine”.L’ONG de M. Ossetchkine avait diffusé en 2021 des vidéos de viols dans des prisons russes, ainsi que des témoignages de victimes et, fait rarissime, de tortionnaires.