Le rappeur SDM tacle l’IA: “personnellement, ça sera jamais”

“Quand j’ai un truc à dire, il faut que ça vienne de moi. Ça peut pas venir d’une intelligence artificielle”, estime SDM, poids lourd du rap français et fan inconditionnel de Charles Aznavour.L’artiste, qui arbore ses origines congolaises et son amour du PSG, caracole en haut des charts à 29 ans, avec trois albums et une panoplie de tubes dont “Bolide allemand” et “Dolce Camara” avec BoobaSes concerts, comme celui au Cabaret vert, à Charleville-Mézières, où l’AFP l’a rencontré vendredi soir, ressemblent à des communions enflammées avec son public.QUESTION: Un mot de sport tout d’abord. Quel est votre sentiment après la victoire du PSG en Supercoupe d’Europe mercredi ?REPONSE: On vit notre meilleure année en tant que supporters. C’est un rêve devenu réalité.Q: Des liens forts existent entre rappeurs et joueurs parisiens. Comment l’expliquez-vous ?R: La plupart du rap français est originaire de Paris, je pense que c’est pour ça. Pour ma part je suis du 92 (Clamart, dans les Hauts-de-Seine), je suis à 15 minutes du Parc (des Princes, l’antre du club, NDLR). Et ce qui fait que, nous, Parisiens, on se reconnaisse dans ce club-là, c’est sa mixité depuis des années. Q: Faut-il voir une inspiration réciproque entre joueurs et rappeurs ?R: Oui. C’est un truc qui vient des quartiers, où tout le monde a rêvé d’être un rappeur ou un footeux.Q: C’était votre cas, vous y avez cru plus jeune et puis patatras…R: Il n’y a pas d’histoire de ligaments croisés. Quand le foot est devenu un peu trop athlétique, ce n’était plus du foot plaisir. J’ai lâché.Q: Le jeu que vous maîtrisez aujourd’hui, c’est le rap game. Comment garder le rythme ?R: Il faut avoir envie. Je pense que je fais surtout ça encore avec passion, avec amour, parce que j’aime ça, vraiment.Q: Et pour garder une certaine fraîcheur ?R: Je n’écoute pas que du rap. Il y a toujours des nouvelles choses qui me parlent. J’écoute de la variété française, de la musique afro, tout ce qui vient de chez moi au Congo (RDC, NDLR), tout ce qui vient du Nigeria, du Ghana, même du Maghreb.Q: Vous êtes aussi un admirateur de Charles Aznavour…R: A fond la caisse ! C’est dans mon top 3 artistes, et c’est pas le troisième ! Cette manière qu’il avait d’interpréter la vie, d’interpréter ses musiques… C’est bizarre de dire que je kiffe Aznavour depuis que je suis petit, alors que ce qu’il dit, c’est des trucs de grand on va dire.Q: Quels ingrédients font un bon rappeur en 2025 ?R: Il suffit d’être vrai, c’est ce qui touche le public. Quand tu travailles trop ta musique, quand tu fais trop de calculs… ça ne le fait pas. Q: Les IA font beaucoup parler d’elles pour leurs capacités à générer des textes, des mélodies voire des chansons. En utilisez-vous certaines ?R: Je les utilise même pas pour écrire un mail. J’écris pas de mail d’ailleurs…Q: Même pas ChatGPT ?R: Je l’utilise plus comme un moteur de recherche, un peu comme Google (…) Après quand j’ai un truc à dire, non, jamais ! Faut que ça vienne de moi. Ça peut pas venir d’une IA, jamais de la vie. S’il y a une voix que j’ai envie de faire, je préfère inviter un ou une artiste qui a la voix que je recherche. C’est la musique qui me touche et surtout l’humain.Q: Votre positionnement est tranché…R: Peut-être que j’en décevrai quelques-uns. Je ne critique vraiment pas ceux qui l’utilisent. Q: Début août, le rappeur Jul a fait le buzz, soupçonné d’avoir eu recours à l’IA pour “Toi et moi”…R: C’est un son que j’aime beaucoup et c’est super bien fait ! A chacun sa manière de l’utiliser. Moi personnellement, ça sera jamais.

Quatre ans après la débâcle à l’aéroport de Kaboul, des familles meurtries à jamais

Kaboul, 16 août 2021. Pétrifiés à l’idée de voir les talibans reprendre le pouvoir, des Afghans s’accrochent au fuselage d’un avion américain au décollage, et en chutent. Quatre ans plus tard, leurs familles ressassent un acte insensé et des plaies incicatrisables.Les images ont fait le tour du monde: des centaines de personnes courent à côté d’un avion militaire sur le point de décoller et certaines s’y accrochent. D’autres vidéos montrent des silhouettes se détachant du C-17, avant de sombrer dans les airs.L’une était celle de Shafiullah Hotak. A 18 ans, il rêvait de devenir médecin mais, faute d’argent pour ses études, était contraint à des travaux journaliers.Le 16 août 2021, au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans, il se laisse emporter par les rumeurs: les Américains, après 20 ans de guerre, embarquent avec eux des Afghans pressés de déguerpir.”Je pars aux Etats-Unis!”, dit-il à ses parents à l’aube, un simple billet de 50 afghanis (moins d’un euro) en poche.L’aéroport est pris d’assaut par des familles venues avec le moindre bout de papier pouvant, rêvent-elles, leur permettre de partir.”Shafiullah avait de l’espoir. Il disait que s’il arrivait aux Etats-Unis, je pourrais arrêter de travailler, qu’il nous rendrait ce que nous avions fait pour lui”, relate sa mère, Zar Bibi Hotak.”Je lui ai donné sa carte d’identité et il est parti. Puis on a appris qu’il était mort”.- Tombés sur un toit -Plus de 120.000 personnes ont été évacuées en août 2021 par les pays de l’OTAN, dont 2.000 avaient directement travaillé contre les talibans. Des milliers d’autres ont quitté le pays les mois suivants.”On nous racontait les histoires du précédent régime taliban (1996-2001), que même la farine était difficile à trouver. Avec ces récits en tête, on s’inquiétait. On pensait qu’il n’y aurait plus de travail”, explique à l’AFP Intizar Hotak, 29 ans, frère de Shafiullah.Dans leur quartier de l’est de Kaboul, les seuls qui s’en sortent ont de la famille à l’étranger.”Shafiullah disait que la situation ne pourrait pas s’améliorer, qu’il valait mieux partir”, se rappelle sa mère, serrant contre elle un portrait du jeune homme.Son corps est tombé sur le toit d’une maison dans le nord de la capitale, à quelques kilomètres de l’aéroport, comme celui de Fida Mohammed Amir, 24 ans.Lui, de l’aveu de son père Payanda Mohammed Ibrahimi, haïssait les talibans.Ce matin-là, il prétexte un rendez-vous dans sa clinique et quitte la maison familiale de Paghman, village proche de Kaboul.En début d’après-midi, ils reçoivent un appel d’un inconnu qui dit être à l’aéroport: “Vous connaissez Fida? Il est tombé d’un avion”.Le jeune dentiste avait glissé dans sa poche le numéro de son père.- “Je ne comprenais rien” -Zar Bibi Hotak a été avertie par des proches qui ont vu la photo de Shafiullah partagée sur Facebook par des témoins à l’aéroport.”J’ai hurlé, j’ai couru comme une folle. Certains voisins étaient gênés, se demandaient comment réagir. Un autre m’a attrapée et ramenée chez moi”, raconte-t-elle.”Je ne comprenais rien, je ne savais même pas qu’il était allé à l’aéroport”, se remémore Intizar Hotak.C’est lui qui est allé chercher la dépouille de son frère, méconnaissable.”J’espère que Dieu n’imposera jamais à personne de voir une chose pareille”, murmure-t-il, le regard fuyant.A ce jour, le nombre de victimes de l’évacuation demeure inconnu.L’armée américaine a blanchi en 2022 l’équipage de l’avion, qui a “décidé de quitter l’aérodrome aussi vite que possible” au vu de la dégradation de la situation sécuritaire et des “centaines de civils encerclant l’appareil”, avait rapporté une porte-parole.Insuffisant, jugent toutes les familles interrogées par l’AFP, qui disent leur chagrin aggravé par l’absence d’excuses.”Personne ne nous a appelés: ni le précédent gouvernement, ni les talibans, ni les Américains”, s’indigne Zar Bibi Hotak.”Les avions sont équipés de caméras (…), le pilote savait ce qu’il faisait, que c’était dangereux, il aurait pû s’arrêter”, accuse Zakir Anwari, dont le frère Zaki a été écrasé par l’avion, sur le tarmac.- Cauchemars -Jeune espoir du football de 17 ans, Zaki s’était rendu à l’aéroport par curiosité, avec un de ses autres frères. Il aurait ensuite décidé de tenter sa chance, croit Zakir Anwari.”Peut-être qu’il craignait que les talibans interdisent le football”, suggère-t-il.Sous leur premier régime, les talibans avaient interdit presque toutes forme de divertissement, et instillé un climat de terreur. a partir de 2021, ils ont progressivement instauré des lois liberticides, visant surtout les femmes.”Tout le monde s’est demandé comment Zaki, aussi intelligent, a pris un tel risque. Mais il n’était pas le seul: j’ai rencontré à l’aéroport un père de six enfants qui disait fièrement qu’il avait essayé par trois fois de s’accrocher à un avion”, poursuit Zakir Anwari.De l’aéroport où il s’est rué pour tenter de retrouver son frère, il se rappelle des corps entassés dans un pick-up, du sang au sol et d’être frappé par un taliban.”J’ai eu des cauchemars pendant un an. Impossible d’oublier”, confesse-t-il.Payanda Ibrahimi hésite, lui, à reparler de son fils, n’y voyant qu’une façon de “rouvrir la blessure”.”Personne ne s’en soucie et personne ne peut comprendre”, dit-il, le regard brisé par la douleur. “Fida ne voulait pas mal faire. Comme lui, il y avait des milliers de familles à l’aéroport”, argue-t-il. “Elles n’y sont pas allées pour mourir, mais pour fuir. Et survivre”.

Quatre ans après la débâcle à l’aéroport de Kaboul, des familles meurtries à jamais

Kaboul, 16 août 2021. Pétrifiés à l’idée de voir les talibans reprendre le pouvoir, des Afghans s’accrochent au fuselage d’un avion américain au décollage, et en chutent. Quatre ans plus tard, leurs familles ressassent un acte insensé et des plaies incicatrisables.Les images ont fait le tour du monde: des centaines de personnes courent à côté d’un avion militaire sur le point de décoller et certaines s’y accrochent. D’autres vidéos montrent des silhouettes se détachant du C-17, avant de sombrer dans les airs.L’une était celle de Shafiullah Hotak. A 18 ans, il rêvait de devenir médecin mais, faute d’argent pour ses études, était contraint à des travaux journaliers.Le 16 août 2021, au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans, il se laisse emporter par les rumeurs: les Américains, après 20 ans de guerre, embarquent avec eux des Afghans pressés de déguerpir.”Je pars aux Etats-Unis!”, dit-il à ses parents à l’aube, un simple billet de 50 afghanis (moins d’un euro) en poche.L’aéroport est pris d’assaut par des familles venues avec le moindre bout de papier pouvant, rêvent-elles, leur permettre de partir.”Shafiullah avait de l’espoir. Il disait que s’il arrivait aux Etats-Unis, je pourrais arrêter de travailler, qu’il nous rendrait ce que nous avions fait pour lui”, relate sa mère, Zar Bibi Hotak.”Je lui ai donné sa carte d’identité et il est parti. Puis on a appris qu’il était mort”.- Tombés sur un toit -Plus de 120.000 personnes ont été évacuées en août 2021 par les pays de l’OTAN, dont 2.000 avaient directement travaillé contre les talibans. Des milliers d’autres ont quitté le pays les mois suivants.”On nous racontait les histoires du précédent régime taliban (1996-2001), que même la farine était difficile à trouver. Avec ces récits en tête, on s’inquiétait. On pensait qu’il n’y aurait plus de travail”, explique à l’AFP Intizar Hotak, 29 ans, frère de Shafiullah.Dans leur quartier de l’est de Kaboul, les seuls qui s’en sortent ont de la famille à l’étranger.”Shafiullah disait que la situation ne pourrait pas s’améliorer, qu’il valait mieux partir”, se rappelle sa mère, serrant contre elle un portrait du jeune homme.Son corps est tombé sur le toit d’une maison dans le nord de la capitale, à quelques kilomètres de l’aéroport, comme celui de Fida Mohammed Amir, 24 ans.Lui, de l’aveu de son père Payanda Mohammed Ibrahimi, haïssait les talibans.Ce matin-là, il prétexte un rendez-vous dans sa clinique et quitte la maison familiale de Paghman, village proche de Kaboul.En début d’après-midi, ils reçoivent un appel d’un inconnu qui dit être à l’aéroport: “Vous connaissez Fida? Il est tombé d’un avion”.Le jeune dentiste avait glissé dans sa poche le numéro de son père.- “Je ne comprenais rien” -Zar Bibi Hotak a été avertie par des proches qui ont vu la photo de Shafiullah partagée sur Facebook par des témoins à l’aéroport.”J’ai hurlé, j’ai couru comme une folle. Certains voisins étaient gênés, se demandaient comment réagir. Un autre m’a attrapée et ramenée chez moi”, raconte-t-elle.”Je ne comprenais rien, je ne savais même pas qu’il était allé à l’aéroport”, se remémore Intizar Hotak.C’est lui qui est allé chercher la dépouille de son frère, méconnaissable.”J’espère que Dieu n’imposera jamais à personne de voir une chose pareille”, murmure-t-il, le regard fuyant.A ce jour, le nombre de victimes de l’évacuation demeure inconnu.L’armée américaine a blanchi en 2022 l’équipage de l’avion, qui a “décidé de quitter l’aérodrome aussi vite que possible” au vu de la dégradation de la situation sécuritaire et des “centaines de civils encerclant l’appareil”, avait rapporté une porte-parole.Insuffisant, jugent toutes les familles interrogées par l’AFP, qui disent leur chagrin aggravé par l’absence d’excuses.”Personne ne nous a appelés: ni le précédent gouvernement, ni les talibans, ni les Américains”, s’indigne Zar Bibi Hotak.”Les avions sont équipés de caméras (…), le pilote savait ce qu’il faisait, que c’était dangereux, il aurait pû s’arrêter”, accuse Zakir Anwari, dont le frère Zaki a été écrasé par l’avion, sur le tarmac.- Cauchemars -Jeune espoir du football de 17 ans, Zaki s’était rendu à l’aéroport par curiosité, avec un de ses autres frères. Il aurait ensuite décidé de tenter sa chance, croit Zakir Anwari.”Peut-être qu’il craignait que les talibans interdisent le football”, suggère-t-il.Sous leur premier régime, les talibans avaient interdit presque toutes forme de divertissement, et instillé un climat de terreur. a partir de 2021, ils ont progressivement instauré des lois liberticides, visant surtout les femmes.”Tout le monde s’est demandé comment Zaki, aussi intelligent, a pris un tel risque. Mais il n’était pas le seul: j’ai rencontré à l’aéroport un père de six enfants qui disait fièrement qu’il avait essayé par trois fois de s’accrocher à un avion”, poursuit Zakir Anwari.De l’aéroport où il s’est rué pour tenter de retrouver son frère, il se rappelle des corps entassés dans un pick-up, du sang au sol et d’être frappé par un taliban.”J’ai eu des cauchemars pendant un an. Impossible d’oublier”, confesse-t-il.Payanda Ibrahimi hésite, lui, à reparler de son fils, n’y voyant qu’une façon de “rouvrir la blessure”.”Personne ne s’en soucie et personne ne peut comprendre”, dit-il, le regard brisé par la douleur. “Fida ne voulait pas mal faire. Comme lui, il y avait des milliers de familles à l’aéroport”, argue-t-il. “Elles n’y sont pas allées pour mourir, mais pour fuir. Et survivre”.

Pain, essence, dollars: la Bolivie à sec à l’approche de la présidentielle

Dans les échoppes du centre de La Paz, même le pain commence à se faire rare, nouveau symptôme d’une crise économique au coeur des préoccupations des Boliviens à l’approche d’une élection présidentielle, dimanche, qui pourrait signer un retour de la droite.Wilson Paz, un travailleur indépendant de 39 ans, parcourt une dizaine de petites boutiques à l’angle d’une rue, mais aucune n’a de “marraqueta”, ce pain blanc croustillant très apprécié dans la capitale administrative. “Nous attendons avec impatience les élections pour changer ce modèle qui nous a considérablement appauvris”, souffle ce père de famille, qui repart avec du pain en sachet faute de mieux.La pénurie d’aliments, mais aussi de carburant et de dollars, exacerbe le mécontentement des Boliviens et, pour la première fois en 20 ans, la gauche n’apparaît pas favorite dans les sondages pour le scrutin de dimanche, où deux candidats de droite caracolent en tête.Le président Luis Arce, très impopulaire, ne se représente pas, tandis qu’Evo Morales, à la tête du pays à trois reprises entre 2006 et 2019, est écarté par la limite des mandats et fait l’objet d’un ordre d’arrestation dans une affaire de traite de mineure qu’il nie.Parmi les candidats de gauche, le président du Sénat Andrónico Rodríguez et l’ancien ministre Eduardo del Castillo figurent loin derrière les deux favoris dans les enquêtes.”On n’a aucun espoir avec ce gouvernement”, peste devant une échoppe Ligia Maldonado, 70 ans, dépitée elle aussi de revenir sans pain frais. La marraqueta, “c’est le pain des pauvres”, assure-t-elle.Malgré une inflation annuelle frôlant les 25% en juillet, un record depuis au moins 2008, la marraqueta reste l’un des rares aliments dont le prix n’a pas augmenté, grâce à la politique de contrôle du gouvernement qui subventionne la farine utilisée pour la fabriquer. Mais, comme pour l’huile ou le riz, il arrive qu’elle disparaisse des étals, faute de farine. – “Tout a augmenté” -Le gouvernement a presque épuisé les réserves de dollars pour financer sa politique de subventions, alors que les exportations de gaz naturel, autrefois principal moteur de l’économie bolivienne et source majeure de devises pour le pays, s’effondrent depuis 2017.La pénurie de dollars, qui a fait doubler leur valeur en moins d’un an, a aussi entraîné une envolée des prix. “Tout a augmenté: les oeufs, le lait, l’huile, les pièces détachées” pour la voiture, se plaint Manuel Osinaga, un chauffeur de taxi, après plus de cinq heures d’attente devant une station-service pour pouvoir faire le plein, une scène devenue ordinaire ces derniers mois dans le pays.Carlos Tavera, un retraité de 65 ans qui habituellement vote à gauche, assure qu’il votera pour le candidat d’opposition le mieux placé, même si cela signifie soutenir un candidat de droite. “N’importe qui vaut mieux que ça”, lance-t-il. “Nous n’avons plus de dollars. Il y a des files d’attente pour l’essence, pour le pain, pour tout. Allez dans les hôpitaux, il n’y a pas de médicaments”, énumère-t-il.Pour l’économiste Napoleón Pacheco, professeur à l’université Mayor de San Andrés, le pays est “au bord de l’hyperinflation”. Cette situation résulte notamment, selon lui, de l’émission massive de monnaie par le gouvernement pour tenter de stabiliser l’économie. Entre 2023 et 2024, la masse monétaire a bondi de 20%. Les deux favoris du scrutin de dimanche, l’homme d’affaires de centre droit Samuel Doria Medina et l’ancien président de droite Jorge Quiroga, promettent d’y mettre un terme.Ils prévoient également de fermer les entreprises publiques déficitaires et de réduire les subventions aux carburants, dans le cadre d’un programme d’austérité.Mais, selon la Fondation bolivienne Jubileo, la pauvreté atteindrait 44%, contre entre 36 et 37% selon les chiffres officiels, si l’on tient compte de la hausse du coût de la vie.”Une période de sang, de sueur et de larmes, pour paraphraser Churchill, s’annonce. Il faut se préparer au pire”, prévient Napoléon Pacheco.

Pain, essence, dollars: la Bolivie à sec à l’approche de la présidentielle

Dans les échoppes du centre de La Paz, même le pain commence à se faire rare, nouveau symptôme d’une crise économique au coeur des préoccupations des Boliviens à l’approche d’une élection présidentielle, dimanche, qui pourrait signer un retour de la droite.Wilson Paz, un travailleur indépendant de 39 ans, parcourt une dizaine de petites boutiques à l’angle d’une rue, mais aucune n’a de “marraqueta”, ce pain blanc croustillant très apprécié dans la capitale administrative. “Nous attendons avec impatience les élections pour changer ce modèle qui nous a considérablement appauvris”, souffle ce père de famille, qui repart avec du pain en sachet faute de mieux.La pénurie d’aliments, mais aussi de carburant et de dollars, exacerbe le mécontentement des Boliviens et, pour la première fois en 20 ans, la gauche n’apparaît pas favorite dans les sondages pour le scrutin de dimanche, où deux candidats de droite caracolent en tête.Le président Luis Arce, très impopulaire, ne se représente pas, tandis qu’Evo Morales, à la tête du pays à trois reprises entre 2006 et 2019, est écarté par la limite des mandats et fait l’objet d’un ordre d’arrestation dans une affaire de traite de mineure qu’il nie.Parmi les candidats de gauche, le président du Sénat Andrónico Rodríguez et l’ancien ministre Eduardo del Castillo figurent loin derrière les deux favoris dans les enquêtes.”On n’a aucun espoir avec ce gouvernement”, peste devant une échoppe Ligia Maldonado, 70 ans, dépitée elle aussi de revenir sans pain frais. La marraqueta, “c’est le pain des pauvres”, assure-t-elle.Malgré une inflation annuelle frôlant les 25% en juillet, un record depuis au moins 2008, la marraqueta reste l’un des rares aliments dont le prix n’a pas augmenté, grâce à la politique de contrôle du gouvernement qui subventionne la farine utilisée pour la fabriquer. Mais, comme pour l’huile ou le riz, il arrive qu’elle disparaisse des étals, faute de farine. – “Tout a augmenté” -Le gouvernement a presque épuisé les réserves de dollars pour financer sa politique de subventions, alors que les exportations de gaz naturel, autrefois principal moteur de l’économie bolivienne et source majeure de devises pour le pays, s’effondrent depuis 2017.La pénurie de dollars, qui a fait doubler leur valeur en moins d’un an, a aussi entraîné une envolée des prix. “Tout a augmenté: les oeufs, le lait, l’huile, les pièces détachées” pour la voiture, se plaint Manuel Osinaga, un chauffeur de taxi, après plus de cinq heures d’attente devant une station-service pour pouvoir faire le plein, une scène devenue ordinaire ces derniers mois dans le pays.Carlos Tavera, un retraité de 65 ans qui habituellement vote à gauche, assure qu’il votera pour le candidat d’opposition le mieux placé, même si cela signifie soutenir un candidat de droite. “N’importe qui vaut mieux que ça”, lance-t-il. “Nous n’avons plus de dollars. Il y a des files d’attente pour l’essence, pour le pain, pour tout. Allez dans les hôpitaux, il n’y a pas de médicaments”, énumère-t-il.Pour l’économiste Napoleón Pacheco, professeur à l’université Mayor de San Andrés, le pays est “au bord de l’hyperinflation”. Cette situation résulte notamment, selon lui, de l’émission massive de monnaie par le gouvernement pour tenter de stabiliser l’économie. Entre 2023 et 2024, la masse monétaire a bondi de 20%. Les deux favoris du scrutin de dimanche, l’homme d’affaires de centre droit Samuel Doria Medina et l’ancien président de droite Jorge Quiroga, promettent d’y mettre un terme.Ils prévoient également de fermer les entreprises publiques déficitaires et de réduire les subventions aux carburants, dans le cadre d’un programme d’austérité.Mais, selon la Fondation bolivienne Jubileo, la pauvreté atteindrait 44%, contre entre 36 et 37% selon les chiffres officiels, si l’on tient compte de la hausse du coût de la vie.”Une période de sang, de sueur et de larmes, pour paraphraser Churchill, s’annonce. Il faut se préparer au pire”, prévient Napoléon Pacheco.

Pollution plastique: les pays favorables à un traité ambitieux ont gagné en “force”, selon Paris

Les pays aux positions les plus ambitieuses pour réduire la pollution plastique ont gagné en “force” en vue d’une prochaine session de négociation, après l’échec des pourparlers à Genève sur l’adoption d’un traité, a jugé samedi le gouvernement français.”On n’a pas réussi à trouver un accord, mais (…) près de 120 pays sont aujourd’hui unis pour avoir un traité ambitieux sur le plastique. Et ces dix jours de discussions ont permis de rapprocher les positions entre ces pays unis”, a observé la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur la radio France Inter. “Souvent, le bât blesse dans les négociations sur les sujets de financements, là où finalement on est assez proche d’un accord, surtout sur ces sujets-là et ça nous donne de la force pour les rounds potentiels suivants”, selon elle.”L’Union européenne appelle de ses vœux à ce qu’on poursuive cette négociation”, a souligné la ministre.Dix jours de pourparlers diplomatiques tendus à Genève se sont terminés vendredi à l’aube par un constat d’échec cuisant pour l’environnement et la diplomatie, en l’absence d’accord sur un traité contre la pollution plastique.”Ce qui est nouveau dans cette négociation, c’est que les Etats-Unis ont rejoint le camp de ceux qui ne veulent pas un accord”, a remarqué Agnès Pannier-Runacher.”La stratégie de blocage systématique des pays producteurs de pétrole – qu’il s’agisse du Moyen-Orient, de la Russie, donc désormais des Etats-Unis – a fonctionné”, selon elle.”En tant que pays consommateur de plastique (…) il y a la capacité à prendre des décisions qui s’imposent aux pays producteurs de pétrole et de plastique. C’est ce que nous avons fait en Europe et c’est sans doute une piste aussi pour remettre de la pression dans le système”, a-t-elle encore dit.

Pollution plastique: les pays favorables à un traité ambitieux ont gagné en “force”, selon Paris

Les pays aux positions les plus ambitieuses pour réduire la pollution plastique ont gagné en “force” en vue d’une prochaine session de négociation, après l’échec des pourparlers à Genève sur l’adoption d’un traité, a jugé samedi le gouvernement français.”On n’a pas réussi à trouver un accord, mais (…) près de 120 pays sont aujourd’hui unis pour avoir un traité ambitieux sur le plastique. Et ces dix jours de discussions ont permis de rapprocher les positions entre ces pays unis”, a observé la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur la radio France Inter. “Souvent, le bât blesse dans les négociations sur les sujets de financements, là où finalement on est assez proche d’un accord, surtout sur ces sujets-là et ça nous donne de la force pour les rounds potentiels suivants”, selon elle.”L’Union européenne appelle de ses vœux à ce qu’on poursuive cette négociation”, a souligné la ministre.Dix jours de pourparlers diplomatiques tendus à Genève se sont terminés vendredi à l’aube par un constat d’échec cuisant pour l’environnement et la diplomatie, en l’absence d’accord sur un traité contre la pollution plastique.”Ce qui est nouveau dans cette négociation, c’est que les Etats-Unis ont rejoint le camp de ceux qui ne veulent pas un accord”, a remarqué Agnès Pannier-Runacher.”La stratégie de blocage systématique des pays producteurs de pétrole – qu’il s’agisse du Moyen-Orient, de la Russie, donc désormais des Etats-Unis – a fonctionné”, selon elle.”En tant que pays consommateur de plastique (…) il y a la capacité à prendre des décisions qui s’imposent aux pays producteurs de pétrole et de plastique. C’est ce que nous avons fait en Europe et c’est sans doute une piste aussi pour remettre de la pression dans le système”, a-t-elle encore dit.