Dans le Val-de-Marne, une municipale anticipée en forme de ballon d’essai pour les Insoumis
“Vous êtes au courant qu’il y a des élections municipales bientôt?”. Tract à la main, Louis Boyard tente de convaincre les habitants de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, de l’élire maire de la ville. Un scrutin anticipé qui sera un vrai test pour la stratégie de LFI.Au second tour des législatives de 2024, le jeune député insoumis a fait un score de 61% dans cette ville, où la préfecture a décidé en décembre d’organiser ce dimanche et le 2 février une municipale après de multiples scandales politiques locaux.  De quoi donner des espoirs à Louis Boyard, qui conduit une liste dont il vante la mixité, représentative de la ville et de ses quartiers populaires.Sur le papier, Villeneuve-Saint-Georges est un terreau fertile pour que poussent les velléités municipales des Insoumis: c’est la ville la plus pauvre (avec un taux de pauvreté de 34%) et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne. Parfait pour le mouvement de gauche radicale, qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires. Samedi dernier, entouré de ses militants, Louis Boyard faisait du porte-à -porte dans les quartiers nord de la ville, sous le ballet incessant des avions en phase d’atterrissage à l’aéroport voisin d’Orly . Dans un HLM, l’ancien syndicaliste lycéen et chroniqueur de l’émission “Touche pas à mon poste” toque à la porte de Zhaira, 45 ans. Cette mère de famille travaille dans une école de la ville, mais ne connaît pas Louis Boyard. Ce dernier attire son attention sur une photo sur son tract: celle de Jean-Luc Mélenchon, qui viendra lui prêter main forte en meeting jeudi, à trois jours du premier tour. “Je l’aime bien lui”, sourit Zhaira.”Mélenchon, ça permet aux gens de nous situer idéologiquement, ça crédibilise”, explique à l’AFP le député de 24 ans. “La stratégie des Insoumis, c’est de nationaliser les enjeux, et nous c’est de les localiser. Mais les gens ont besoin d’un maire, pas d’un influenceur”, persifle en retour un responsable communiste.Car Louis Boyard ne conduit pas la seule liste de gauche dans cette élection. Il est notamment opposé à une liste d’union, composée de socialistes, communistes et écologistes.- “Le cas chimiquement pur” – “On a fait une liste d’union, on a tendu la main aux Insoumis et on continue de la tendre”, indique à l’AFP Daniel Henry, le candidat PCF à la tête de cette liste. “Il y a sur cette liste des gens qui copinent avec les fondateurs du printemps républicain”, mouvement de défense de la laïcité honni des Insoumis, accuse en retour Louis Boyard, pour justifier son cavalier seul. Les communistes peuvent estimer avoir pour eux une légitimité historique à diriger cette ville, marquée par son fort héritage cheminot: ils y ont contrôlé la mairie plus de 30 ans depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020. “D’accord, les communistes ont dirigé la ville il y a 15 ans, mais ils y ont fait 3% aux européennes”, quand les Insoumis ont fait un score de 39%, répond Manuel Bompard. Le coordinateur national de LFI qualifie même la situation politique à Villeneuve de “cas chimiquement pur”: à savoir ces villes anciennement communistes de la “ceinture rouge” de banlieue parisienne où les Insoumis ont fait des très bons scores aux dernières élections, leur donnant ainsi des ambitions pour les prochaines municipales.Car en 2026, La France insoumise fêtera ses 10 ans. Et pour cet anniversaire, elle veut s’offrir un bon nombre de villes. Malgré ses 71 députés, le mouvement de gauche radicale manque cruellement d’élus locaux et en cas de victoire de Louis Boyard, Villeneuve-Saint-Georges avec ses 35.000 villes habitants deviendrait immédiatement la plus grande commune à hisser le drapeau insoumis.Comme pour toute élection partielle, et alors que le candidat LFI Lyes Louffok a connu une sévère défaite dans une législative la semaine dernière, “il faut donner aux gens une raison de se mobiliser”. “Si la mobilisation est importante on peut gagner”, assure Manuel Bompard.Alors, sur le terrain, les Insoumis reproduisent leurs recettes qui leur ont valu de récents succès électoraux dans les grandes métropoles et leurs banlieues. “Villeneuve Saint-Georges sera la ville qui s’est engagée pour la Palestine en 2025”, a ainsi promis Louis Boyard lors de son lancement de campagne.
Elon Musk veut en découdre avec Wikipédia à cause d’une référence à son salut polémique
Maître absolu sur X, Elon Musk n’aime pas les déconvenues sur d’autres plateformes: le milliardaire s’en prend à Wikipédia, où la page qui lui est dédiée fait désormais référence à son salut polémique lors de l’investiture de Donald Trump, considéré comme nazi par certains.Mais Jimmy Wales, le fondateur de la célèbre encyclopédie en ligne, a fait comprendre qu’il ne comptait pas se laisser intimider.Propriétaire majoritaire de X, Elon Musk y a permis une désinformation encore plus abondante et, ses critiques l’en accusent, une mise en avant des idées de la droite radicale, à  commencer par celles des partisans du président américain Donald Trump, dont il est devenu très proche.De son côté, Jimmy Wales se veut le chantre de la neutralité et des faits avérés. – “Propagande” et “faits” -L’objectif de Wikipédia est de permettre aux rédacteurs de créer un contenu “clair et reconnaissant les différents points de vue existants” malgré “la montée des sentiments de division, de l’esprit partisan, des guerres culturelles et de tout cela”, a-t-il affirmé en décembre dans une interview au média Intelligencer. A l’origine de la récente brouille: un geste troublant d’Elon Musk le jour de l’investiture de Donald Trump. Pour saluer la foule, il a fermement levé la main d’une manière semblable, selon ses détracteurs et des historiens, au salut nazi.Depuis mercredi, ce geste largement commenté aux Etats-Unis et à travers le monde figure sur la page biographique d’Elon Musk sur Wikipédia ainsi que sur celle consacrée au salut nazi.Sur la page d’Elon Musk, Wikipédia précise que le geste a été “perçu par un certain nombre d’observateurs comme un salut nazi” mais que le milliardaire s’en est défendu. Ce qui n’a pas empêché le principal intéressé d’attaquer le site, l’accusant de reprendre la “propagande” des médias traditionnels, l’une de ses cibles privilégiées. Il a appelé ses partisans à ne plus financer Wikipédia.Des “faits”, pas de la propagande, a répliqué Jimmy Wales, lui aussi sur X. “Elon n’est pas content que Wikipédia ne soit pas à vendre”, s’est-il amusé, référence au rachat en 2022 de X, alors Twitter, par l’homme d’affaires, pour 44 milliards de dollars.- “Déclin de la confiance” -Gérée par la fondation à but non lucratif Wikimedia Foundation, Wikipédia est une sorte d’ovni dans le monde de la tech, aujourd’hui dominé par des mastodontes comme Google et Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp). La plateforme se veut l’un des derniers symboles de l’idéalisme des débuts d’internet, donnant la parole aux internautes du monde entier.Fondée le 15 janvier 2001, Wikipédia a démarré en anglais mais s’est rapidement déployée à travers le monde avec, aujourd’hui, des contenus disponibles en plus de 300 langues.”Le déclin de la confiance dans le journalisme et la politique est très fort, ce qui, dans certains cas, se traduit chez les gens par un sentiment de colère et d’être perdus”, a estimé Jimmy Wales dans son interview à Intelligencer. Mais au sein de la communauté Wikipédia, a-t-il affirmé, “nous continuons à travailler, en essayant d’être neutres et clairs”. Après le rachat de Twitter par Elon Musk en 2022, qu’il a rebaptisé X, les équipes chargées de la modération des contenus ont été remplacées par des “community notes”, des messages postés par les utilisateurs pour contredire la véracité d’un message ou la nuancer en ajoutant du contexte. Elon Musk clame défendre ainsi la liberté d’expression mais les spécialistes estiment que la plateforme est devenue un paradis de la désinformation.
Éducation à la sexualité: Borne défend un programme “indispensable”
L’éducation à la vie affective et sexuelle est “indispensable”, a déclaré jeudi la ministre de l’Education Elisabeth Borne alors que ce programme, devant être mis en oeuvre dans tous les établissements scolaires à la prochaine rentrée, a connu plusieurs contretemps.”Cette éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité est absolument indispensable”, a déclaré Mme Borne sur France Inter. Ce programme doit entrer en vigueur à la prochaine rentrée scolaire dans toutes les écoles, collèges et lycées et prévoit trois séances annuelles, selon des éléments transmis à l’AFP par le ministère.Le texte, qui devait initialement être appliqué à la dernière rentrée, sera finalement examiné mercredi prochain par le Conseil supérieur de l’éducation, une instance regroupant notamment les représentants des professeurs et des parents d’élèves.Il doit permettre de relancer dans les écoles, collèges et lycées le principe d’une éducation à la vie affective et sexuelle. Celle-ci est théoriquement imposée par la loi depuis 2001, mais elle est très peu enseignée.L’élaboration de ce programme a fait l’objet d’une fronde de la part d’associations conservatrices, puis par des responsables politiques, qui dénoncent notamment la présence d’une “théorie du genre”.”C’est à partir du lycée qu’on évoque cette notion d’identité de genre” dans le programme, a affirmé Mme Borne sur France Inter, soulignant la logique d’évoquer un concept présent dans le code pénal.Les documents consultés par l’AFP ne font pas mention du terme précis d'”identité de genre” avant la seconde. Toutefois, la notion seule de “genre”, différenciée du “sexe biologique”, est évoquée à partir de la cinquième.Plus largement, Mme Borne a souligné que les questions de sexualité n’étaient pas évoquées avant le collège. Seuls les sujets liés à la “vie affective et relationnelle” sont abordés à l’école primaire.”C’est un programme qui est très attentif à apporter les bonnes informations en fonction de l’âge de l’élève, qui doit permettre de transmettre des valeurs très importantes de respect de soi, de respect de l’autre, de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes”, a conclu la ministre.Au sein du précédent gouvernement, mené par Michel Barnier, le ministre délégué à la Réussite scolaire, Alexandre Portier, avait exprimé son rejet du programme en l’état, avant d’être recadré par sa ministre de tutelle, Anne Genetet. Aucun des deux n’a été reconduit dans l’actuel gouvernement de François Bayrou.
Turquie: l’incendie d’un hôtel d’altitude a fait 78 morts, selon un bilan définitif
L’incendie qui a pris au piège en pleine nuit mardi les résidents d’un hôtel dans une station de ski du centre de la Turquie a fait 78 morts, a indiqué jeudi le ministère de la Justice, annonçant la fin du travail d’identification des victimes.Un précédent bilan communiqué mercredi soir par le parquet de Bolu, le chef-lieu de la province où la catastrophe s’est produite, faisait état de 79 morts.Des familles entières ont péri dans l’incendie de l’hôtel Grand Kartal de Kartalkaya, qui a éclaté mardi peu avant 03H30 du matin (00H30 GMT), selon les autorités.Les accusations de négligence se sont multipliées depuis. Des rescapés et experts ont notamment souligné que le système d’alarme incendie de l’hôtel de douze étages n’avait pas fonctionné.La présidente de la Chambre d’architecture d’Ankara, Derya Basyilmaz, venue sur place, a également affirmé à l’AFP que l’établissement ne comptait qu’un seul escalier servant d’issue de secours et que celui-ci n’était pas “conforme aux normes”.Onze personnes, dont un adjoint au maire de Bolu, le chef des pompiers de la ville, le propriétaire du Grand Kartal, son directeur général et son chef-électricien ont été arrêtées depuis mardi dans le cadre d’une enquête des autorités.
Vers un retour à un régime civil au Gabon: présidentielle le 12 avril
L’élection présidentielle au Gabon se tiendra le 12 avril, a annoncé jeudi le porte-parole du gouvernement, étape décisive vers le retour à un régime civil promis par la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2023 qui a chassé la dynastie Bongo. “Le collège électoral est convoqué le samedi 12 avril 2025” a annoncé Séraphin Akuré Davain, porte-parole du gouvernement de transition dans la nuit de mercredi à jeudi à l’issu d’un conseil des ministres.Porté au pouvoir par la junte qui a renversé le président Ali Bongo en août 2023, le général Brice Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils au terme de deux ans de transition, mais ne cache pas ses ambitions présidentielles, selon les médias locaux.Le 30 août 2023, une heure après l’annonce officielle de l’élection d’Ali Bongo Ondimba pour un troisième mandat depuis 2009, la junte militaire baptisée “Comité pour la transition et la restauration des institutions” (CTRI) avait proclamé la “fin du régime Bongo” en dénonçant un scrutin frauduleux. Les militaires ont dissout les institutions avant de nommer 98 députés et 70 sénateurs d’un parlement de transition, membres de partis politiques ou de la société civile issus de l’ex-opposition au régime Bongo mais aussi de sa majorité.- Calendrier anticipé -Jusqu’à présent, le calendrier de la transition a été rigoureusement suivi voire anticipé. Le régime militaire a annoncé procéder à la révision des listes électorales du 2 au 31 janvier, soit trois mois plus tôt que le calendrier initial. Lundi, un nouveau code électoral a été adopté autorisant notamment les magistrats et militaires à se présenter sous conditions aux élections.Une disposition vivement critiquée par certains opposants, qui craignent qu’elle ne permettre à ces professions de s’ingérer dans le processus politique via les armes ou des décisions judiciaires.Ils dénoncent également une disposition taillée sur mesure pour permettre au général Oligui de se maintenir au pouvoir après la transition. Une nouvelle Constitution, approuvée en septembre dernier par le Parlement de transition avait été votée par référendum avec 91,64% de “oui” en novembre.Les 173 articles de la nouvelle loi fondamentale, fruit de contributions récoltées au printemps lors d’un dialogue national, consacrent entre autres un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel doté d’un pouvoir exécutif fort, sans Premier ministre et l’impossibilité d’une transmission dynastique du pouvoir.Son deuxième article grave dans le marbre l’accession au pouvoir de la junte menée par le général Oligui le 30 août 2023, avec l’instauration d’une “fête de la libération”.L’article 170 exonère de poursuites et de condamnation “les acteurs des événements allant du 29 août 2023 à l’investiture du président de la transition”, le 4 septembre.  Plusieurs dispositions ne pourront faire l’objet d’aucune révision future. Parmi elles: la limite de deux mandats présidentiels successifs, le mode d’élection au suffrage universel direct ou encore le mariage réservé à deux individus de sexes opposés.
Most Asian markets rise after Wall Street’s AI-fuelled rally
Asian equities mostly rose Thursday, cheered by another tech-fuelled run-up on Wall Street after Donald Trump’s huge AI investment announcement, as traders assessed the outlook for the next four years under the new president.Shanghai was among the main winners, eating into year-to-date losses after China unveiled a fresh batch of measures aimed at boosting the country’s stock markets as part of Beijing’s moves to provide support to the stuttering economy.Global investors have largely welcomed the first few days of Trump 2.0 as he held off immediately returning to the hardball trade policies of his first term, having pledged to impose stiff tariffs on key partners within hours of returning to the Oval Office.However, warnings that China, the European Union, Canada and Mexico could be hit as soon as February 1 have given cause for concern.Tech titans including Nvidia, Microsoft and Arm helped lead a surge in New York, pushing the S&P 500 to within a whisker of a record, after Trump announced a new $500-billion venture to build infrastructure for artificial intelligence in the United States.Tokyo-listed SoftBank was named in the venture along with cloud giant Oracle and ChatGPT-maker OpenAI and soared more than 10 percent on the news Wednesday. It extended the rally Thursday, piling more than five percent even after key Trump ally and world’s richest man Elon Musk cast doubt on the scheme and said the main investors “don’t actually have the money”.The advance in SoftBank helped Tokyo build on this week’s gains, while Singapore, Wellington, Manila, Mumbai and Jakarta also rose.Shanghai advanced after authorities unveiled measures to steady the market and unblock bottlenecks, including allowing pension funds to invest in listed companies and push firms to boost share purchases.However, Hong Kong gave up early gains to end lower while there were also losses in Sydney and Bangkok.Seoul shed more than one percent after South Korea’s central bank said the economy grew in the fourth quarter at its slowest pace of 2024 as the country was hit by the fallout from impeached President Yoon Suk Yeol’s brief declaration of martial law.It also expanded less than expected through the entire year as the political chaos hit consumer confidence.The dollar edged up against the yen ahead of the Bank of Japan’s Friday policy decision, with observers widely expecting it to hike interest rates for the third time since March.”Economic data continues to support the BoJ’s case for a rate hike,” said Gregor Hirt at Allianz Global Investors, pointing to upward momentum in core consumer prices.”Wage growth remains a crucial factor. While governor (Kazuo) Ueda previously indicated the need for ‘one more notch of information’ before hiking, deputy governor (Ryozo) Himino recently noted strong wage momentum in BoJ branch managers’ assessments.”This may encourage action before actual Shunto wage data becomes available in March,” he said, referring to annual wage negotiations with unions in the spring. “The yen’s renewed weakness adds pressure to act.”London dropped at the open after ending Wednesday at a record high, though Frankfurt hit a new peak and Paris also rose.- Key figures around 0815 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 0.8 percent at 39,958.87 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.4 percent at 19,700.56 (close)Shanghai – Composite: UP 0.5 percent at 3,230.16 (close)London – FTSE 100: DOWN 0.1 percent at 8,536.05Euro/dollar: DOWN at $1.0400 from $1.0425 on WednesdayPound/dollar: DOWN at $1.2300 from $1.2313Dollar/yen: UP at 156.52 yen from 156.45 yenEuro/pound: UP at 84.55 pence from 84.48 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.2 percent at $75.28 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.2 percent at $78.88 per barrelNew York – Dow: UP 0.3 percent at 44,156.73 (close)
Les morts solitaires, témoins de l’isolement extrême de personnes âgées
Deux jours avant Noël, Camille* a trouvé les services d’urgence avec un brancard devant son immeuble. Ils emportaient le corps de sa voisine sexagénaire, retrouvée décédée seule dans son appartement. “Nous étions inquiets, nous avions vu des grosses mouches dans l’escalier, nous avions demandé de ses nouvelles aux voisins et au gardien mais personne ne savait rien. C’était une divorcée très discrète”, raconte la Parisienne de 40 ans.En 2024, plus de 30 personnes âgées ont été retrouvées mortes chez elles, des semaines voire des années après leur décès, d’après un décompte effectué par les Petits Frères des Pauvres, à l’occasion de la journée mondiale des solitudes jeudi.Morlaix, Carpentras, Beauvais, La Ciotat, Albertville, Dijon, Angers… l’association a décompté ces morts solitaires à partir de faits divers relatés dans les journaux régionaux.Un décompte “sous-évalué”, selon l’association, qui appelle les pouvoirs publics à créer un “observatoire de la mort solitaire”, pour recenser les cas et mieux mesurer la solitude extrême.Le nombre de personnes âgées qui décèdent seules, sans proches à leur côté, est “bien plus élevé”, assure Boris Callen, délégué général de Monalisa, la Mobilisation Nationale contre l’Isolement des Agés, un réseau de 550 associations soutenu par les pouvoirs publics. “Il y a des personnes âgées qui meurent dans une solitude tellement absolue que leurs corps ne sont demandés par personne”.En général, ce sont les voisins qui signalent au maire ou aux forces de l’ordre: des prospectus qui s’amoncèlent dans la boîte aux lettres, des volets qui n’ont pas bougé depuis longtemps les alertent, ou pire une odeur, voire des larves.En France, 530.000 personnes âgées sont en état de “mort sociale”, selon Les Petits Frères des Pauvres. Elles n’ont pas ou peu d’interaction avec les cinq réseaux de sociabilité: la famille, les amis, le monde du travail, l’associatif et le voisinage.Quelque 13% des résidents de l’UE se sentent seuls la plupart du temps, selon une enquête “Solitude en Europe” commandé par la Commission européenne, en 2022.- “Envies de suicide” -L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé en 2023 une Commission sur le lien social. Le Royaume-Uni en 2017 et le Japon en 2021 ont créé des “ministères de la Solitude”.La dislocation des familles, l’éloignement géographique des enfants qui vont s’installer loin des parents, le recul des appartenances religieuses, l’individualisme contribuent à cet isolement. Et au grand âge, le conjoint, les amis peuvent être décédés, laissant les survivants isolés.Habitant dans le Jura, Liliane, 75 ans, ne voit plus ses deux filles, aujourd’hui quinquagénaires et habitant la région parisienne, qu’elle a élevées seule. “L’hôpital me demande de désigner une personne de confiance. Qui choisir?”, explique-t-elle. “Je ne vois personne à part du personnel médical. La solitude, c’est la douleur, on est face à soi-même, les murs ne vous répondent pas. J’ai parfois des envies de suicide”, confie-t-elle.Les interactions ordinaires avec des étrangers semblent plus compliquées qu’autrefois: “Aujourd’hui, la norme semble être de ne pas parler à l’autre pour ne pas le déranger. Les gens ont peur d’aller vers l’autre, ils craignent une rebuffade ou d’entrer dans une discussion potentiellement conflictuelle. Sourire à un inconnu, c’est prendre le risque d’être considéré comme un benêt”, relève Alexandre Jost, délégué général de la Fabrique Spinoza.Les associations appellent à une “mobilisation de tous” pour développer à nouveau des “solidarités du voisinage”, très fortes autrefois.Des villes organisent des campagnes de sensibilisation en informant sur les signaux d’alerte et en conseillant de contacter la mairie ou des associations, selon Monalisa. Ce réseau compte 900 équipes mettant en lien des professionnels – soignants, travailleurs sociaux – et bénévoles ou jeunes en Service Civique Solidarité Seniors pour veiller aux personnes isolées.”Une infirmière à domicile repère une personne seule, mais n’a pas le temps de rester: elle fait le relais avec des bénévoles formés, qui rendent visite et écoutent la personne seule. Au besoin ils peuvent faire le lien avec le médecin ou les services sociaux”, explique M. Callen. “Un jardin pas entretenu, une lumière constamment allumée, une boîte aux lettres qui déborde: il faut s’inquiéter et s’autoriser à frapper à la porte”, dit Yves Lasnier, délégué général des Petits Frères des Pauvres, qui ont créé un kit “chasseur de solitude” disponible sur internet.* prénom modifié
How things stand in China-US trade tensions with Trump 2.0
Donald Trump is back in the White House, promising to use the United States’s vast economic weight to hit back at China for its alleged unfair trade practices and role in the deadly American fentanyl crisis.This week, the mercurial magnate said 10 percent tariffs on all Chinese imports could kick in on February 1 — and on the campaign trail touted a levy as high as 60 percent.China has warned that there are “no winners” in a trade war and vowed to defend its economic interests.Here’s where the China-US trade relationship stands:- How much trade is at stake? -Trade between China and the United States — the world’s two largest economies — is vast, totalling more than $530 billion in the first eleven months of 2024, according to Washington.Over that same period, sales of Chinese goods to the United States totalled more than $400 billion, second only to Mexico.According to the Peterson Institute of International Economics (PIIE), China is the dominant supplier of goods from electronics and electrical machinery, to textiles and clothing. But a yawning trade imbalance — $270.4 billion for January to November last year — has long raised hackles in Washington.As has China’s vast state support for its industry, sparking accusations of dumping, as well as its perceived mistreatment of US firms operating in its territory.But China’s economy remains heavily reliant on exports to drive growth despite official efforts to raise domestic consumption — making its leaders reluctant to change the status quo.- What happened during Trump’s first term? -Trump stormed into the White House in 2016 vowing to get even with China, launching a trade war that slapped significant tariffs on hundreds of billions of dollars of Chinese goods.China responded with retaliatory tariffs on American products — particularly affecting US farmers.Key US demands were greater access to China’s markets, broad reform of a business playing field that heavily favours Chinese firms, and a loosening of heavy state control by Beijing.After long, fraught negotiations the two sides agreed what became known as the “phase one” trade deal — a ceasefire in the nearly two-year-old trade war.Under that agreement, Beijing agreed to import $200 billion worth of US goods, including $32 billion in farm products and seafood.But in the face of the pandemic and a US recession, analysts say Beijing fell well short of that commitment.”In the end, China bought only 58 percent of the US exports it had committed to purchase under the agreement, not even enough to reach its import levels from before the trade war,” PIIE’S Chad P Brown wrote.”Put differently, China bought none of the additional $200 billion of exports Trump’s deal had promised.”- How did things change under Biden? -Trump’s successor Joe Biden did not roll back increases imposed by his predecessor, but took a more targeted approach when it came to tariff hikes.Under Biden, Washington expanded efforts to curb exports of state-of-the-art chips to China — part of a broader effort to prevent sensitive US technologies being used in Beijing’s military arsenal. His administration has also used tariffs to take aim at what it called China’s “industrial overcapacity” — fears the country’s industrial subsidies for green energy, cars and batteries could flood global markets with cheap goods.Last May, Biden ordered $18 billion worth of imports from China be slapped with tariffs, accusing Beijing of “cheating” rather than competing.Under the hikes, tariffs on EVs quadrupled to 100 percent, while the tariff for semiconductors will surge from 25 percent to 50 percent.The measures also targeted strategic sectors such as batteries, critical minerals and medical products.Both sides have also launched investigations into the others’ alleged unfair trade practices with probes into dumping and state subsidies.- What happens next? – With Biden gone, all eyes are on whether Trump will follow through on these threats — or if the rhetoric was an opening gambit in negotiations. Trump has long viewed tariffs as a bargaining tool — an “all-purpose bludgeon”, according to a Wall Street Journal editorial.He has also tied tariffs to the fate of Chinese-owned social media app TikTok — warning of retaliation if a deal cannot be struck to sell it. Many breathed a sigh of relief when a “shock and awe” blitz of executive orders signed on Trump’s first day in office did not feature tariffs on Chinese goods. But Trump did order a sweeping review by top officials into a number of Chinese trade practices — with reports due by April 1.”Although no immediate tariff hike is an upside surprise, extended uncertainty may still weigh on confidence,” HSBC economists wrote in a note Wednesday.”That said, the lack of concrete tariffs at this juncture may suggest that Trump is open to further negotiations with China,” they added.