Italie: l’AS Rome commence à rêver, la Juventus s’enfonce dans la crise

Les tifosi de l’AS Rome commencent à rêver, ceux de la Juventus sont en plein cauchemar: la Roma a rejoint Naples en tête du Championnat d’Italie après son succès dimanche à Sassuolo (1-0), tandis que la Juve, battue par la Lazio (1-0), n’a plus gagné depuis un mois et demi.La Roma ne marque pas beaucoup de buts, mais elle engrange les points, 18 après la huitième journée, soit son meilleur bilan à ce stade de la saison depuis 2013/14.Les Giallorossi ont dominé le promu Sassuolo, mais se sont contentés d’un but, le premier inscrit cette saison en championnat par Paulo Dybala (16e).L’Argentin, après une saison 2024/25 perturbée par des blessures, a offert une sixième victoire à son équipe en reprenant acrobatiquement et instantanément le ballon repoussé par le gardien de Sassuolo après un tir de Bryan Cristante.La Roma a rejoint au sommet de la Serie A Naples, vainqueur la veille de l’Inter (3-1) dans l’affiche du week-end. Mais le Napoli, champion en titre, est leader grâce à sa meilleure différence de buts (+7, contre +5 pour la Roma).Sous la conduite depuis juillet de Gian Piero Gasperini, la Roma encaisse peu de buts, trois, ce qui en fait la meilleure défense de Serie A, mais elle en marque aussi peu, seulement huit.- Tudor sous pression -Autre particularité de cette Roma, elle voyage mieux qu’elle ne joue à domicile, puisqu’elle a concédé ses quatre défaites, deux en championnat, deux en Ligue Europa, dont une contre Lille, au Stade olympique.”Je suis très satisfait, car l’équipe a bien réagi après deux défaites (contre l’Inter et le Viktoria Plzen) cette semaine. La priorité est maintenant de regagner à domicile, il faut récompenser nos tifosi. A la maison, nous devons être plus efficaces”, a espéré Gasperini.Le “Gasp” n’aura qu’à attendre trois jours pour savoir si son discours va être entendu, puisque son équipe reçoit Parme mercredi dans le cadre de la 9e journée.Les trois premiers, Naples, l’AS Rome et l’AC Milan, tenu en échec par Pise (2-2) vendredi à San Siro, se tiennent en un point.La Juve, désormais huitième, accuse six points de retard sur le duo de tête après sa troisième défaite en huit jours, son huitième match de suite sans victoire, toutes compétitions confondues.Les Bianconeri se sont inclinés sur un but de Tomas Basic et sont restés muets pour le quatrième match consécutif.”On est bien sûr déçu, on se sent super mal, mais il manque toujours quelque chose dans le contenu de nos matches (…) Nous sommes tous responsables de cette situation”, a reconnu Igor Tudor qui a assuré “ne pas s’inquiéter pour son futur”.Le technicien croate, arrivé en cours de saison dernière en remplacement de Thiago Motta, pourrait faire les frais de cet effondrement: son équipe, opposée à l’Udinese mercredi, a débuté la saison par trois victoires, mais n’a empoché que trois points lors des cinq dernières journées.Deux autres entraîneurs sont sous pression, car leur équipe court toujours après une première victoire.Le Genoa de Patrick Vieira s’est incliné sur le terrain du Torino (2-1) et reste coincé à la dernière place (3 pts), tandis que la Fiorentina de Stefano Pioli a arraché le nul (2-2) après avoir été menée 2-0 à domicile par Bologne mais reste relégable (18e, 4 pts).

Ligue 1: Lyon fait chuter Strasbourg, Rennes s’enfonce, Lille prolifique

Lyon s’est imposé dans le temps additionnel contre Strasbourg, réduit à dix, dimanche en clôture de la 9e journée, marquée par la défaite de Rennes face à Nice (2-1) et la large victoire de Lille contre Metz (6-1).Dans un match rugueux, Strasbourg avait surpris l’OL dès la 25e minute, sur une tête de son virevoltant attaquant Joaquin Panichelli – meilleur buteur de L1 (8 buts en 9 matches). Un maigre avantage effacé à peine six minutes plus tard par un centre de Malick Fofana, dévié par Ismaël Doukouré (31e, csc. 1-1). Réduit à dix après l’exclusion d’Ismaël Doukouré, coupable d’un tacle sur Fofana – sorti sur une civière -, Strasbourg a plié dans le temps additionnel, sur une frappe en pleine lucarne d’Alfonso Moreira (90e+2).Désormais quatrième du championnat avec 18 points, Lyon raccroche le wagon de tête, et figure à deux points du leader parisien, qui retrouve la tête du championnat. Les hommes de Luis Enrique comptent une longueur d’avance sur leur dauphin lensois (19 points), tombeur samedi de Marseille (2-1) qui rétrograde à la troisième place (18 points). Battu seulement pour la troisième fois depuis le début de la saison, toutes compétitions confondues, Strasbourg descend quant à lui à la septième place (16 points).. Lille prolifique  Surpris cette semaine par l’équipe gecque du PAOK Salonique en Ligue Europa (4-3), Lille s’était relancé plus tôt dans la journée en éparpillant Metz, lanterne rouge de Ligue 1 (6-1). Les Dogues remontent à la cinquième place (17 points).Le Marocain Hamza Igamane (4 buts en 7 matches), a trouvé dès la 25e minute les cages de Pape Sy du pied gauche. Le gardien messin s’est ensuite rendu coupable d’une mauvaise relance, offrant à Correia le but du break (34e, 2-0). Le Portugais a alourdi le score à la 53e, suivi par Perraud (64e), André (82e) et Haraldsson (90e+3).Sané (90e+5), seul buteur messin, n’aura pas réussi à sauver les siens du naufrage. Metz est dernier avec seulement deux points en neuf matches.. Nice enfonce Rennes Mauvaise opération pour les Rouge et Noir. Les hommes d’Habib Beye, qui n’ont gagné que deux matches cette saison en L1, ont chuté à domicile face à des Niçois opportunistes et voient le Top 6 s’éloigner (10e, 11 points). Le milieu niçois Sofiane Diop, ancien Rennais, a ouvert le score d’une reprise du droit dans la lucarne (37e, 1-0), suivi peu avant la pause par Jonathan Clauss (45+1, 2-0).Manquant cruellement d’efficacité (18 tirs – 7 cadrés), les Rennais ont repris espoir grâce à la tête du Marocain Aït-Boudlal, 19 ans (67e, 2-1), puis poussé jusque dans les dernières minutes. La joie provoquée sur le banc breton par l’égalisation de Mohamed Kader Meïté dans le temps additionnel n’a duré que quelques instants, le but étant refusé pour hors jeu. Les Niçois gagnent eux deux rangs au classement, pointant désormais à la huitième place (14 points).. Le Havre et Angers sortent de la zone rougeA Angers, le SCO a retrouvé de l’allant contre Lorient (2-0) après une série de sept matches sans victoire. Les Angevins se hissent hors de la zone rouge (15e, 9 points), juste devant le promu morbihannais (16e, 8 points).Le Havre (14e), qui restait sur un cinglant 6-2 encaissé contre l’OM, s’est également donné un peu d’air en s’imposant dimanche à Auxerre (1-0). Le HAC n’avait plus gagné depuis le 31 août (contre Nice, 3-1). Avec leur victoire, les hommes de Didier Digard sortent eux aussi de la zone dangereuse, où se retrouve Auxerre.

Ligue 1: Lyon arrache la victoire contre Strasbourg mais perd Fofana

Un but du jeune Portugais Afonso Moreira a permis à Lyon d’arracher la victoire sur Strasbourg dans le temps additionnel (2-1) dimanche en clôture de la 9e journée de Ligue 1, un succès assombri par la sortie sur blessure de l’international belge de l’OL Malick Fofana.Celui-ci a été victime d’un vilain tacle par derrière d’Ismaël Doukouré, exclu après visionnage de la vidéo-assistance par l’arbitre Eric Wattellier qui venait de siffler une faute sur Corentin Tolisso (67e). Fofana et Doukouré avaient poursuivi l’action alors que le jeu était arrêté.L’attaquant belge est sorti sur une civière et pourrait manquer les déplacements mercredi et samedi sur les terrains du Paris FC et de Brest en espérant qu’il ne soit pas indisponible sur une trop longue durée alors que l’Olympique lyonnais a un calendrier très chargé lors des deux prochaines semaines.Moreira (20 ans), entré en jeu à la place de Fofana avait déjà marqué en toute fin de match, le 23 octobre, contre le FC Bâle en Ligue Europa. Il a donné l’avantage à l’OL dans le temps additionnel d’un tir du droit se logeant dans la lucarne (90+1) pour son premier but en Ligue 1.Avec cette victoire, l’Olympique lyonnais passe devant Strasbourg au classement et remonte à la 4e place à égalité de points avec Marseille (3e,18 pts) et devance le Racing qui descend au 7e rang (16 pts). Strasbourg, qui a globalement eu la possession du ballon (52%) mais sans être vraiment dangereux, a ouvert la marque assez logiquement par l’Argentin Joaquin Panichelli qui a repris de la tête un centre délivré de l’aile droite par Guéla Doué (25). C’est la huitième réalisation en neuf matches pour le meilleur buteur du championnat.- Tolisso manque un penalty -C’était la première, et finalement unique, occasion sérieuse pour les Strasbourgeois qui n’ont cadré que deux fois contre trois pour les Lyonnais dans un match au cours duquel les occasions franches ont été rares.Lyon a rapidement égalisé sur un but inscrit contre son camp par Doukouré sous la pression de Fofana qui avait reçu une passe de Tyler Morton à la suite d’une interception de Corentin Tolisso (1-1, 31). Ce dernier a pu longtemps regretter d’avoir manqué ensuite un penalty accordé après visionnage de la VAR confirmée par l’arbitre à l’écran, pour une faute commise sur lui-même par Valentin Barco et repoussé par le gardien Mike Penders (38e). Globalement, Lyon a manqué d’efficacité en première période sur ses rares opportunités. Titularisé au poste d’avant-centre à la place de Martin Satriano, Pavel Sulc a manqué son duel avec Penders (13e) alors qu’une tentative de Fofana était détournée en corner (44e).En seconde période, la rencontre s’est nettement tendue avec des contacts de plus en plus rudes et encore plus après la sortie de Fofana.En supériorité numérique, l’OL a une nouvelle fois affiché ses difficultés dans la phase de décision, surtout privé de son meilleur atout offensif, et ne s’est pas créé d’occasions face à une formation strasbourgeoise restant bien organisée et ne laissant que peu d’espaces. Jusqu’au but libérateur d’Afonso Moreira qui a inscrit cette semaine ses deux premiers buts avec Lyon où il est arrivé cet été du Sporting Lisbonne. 

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L’Argentine a voté pour des législatives de mi-mandat cruciales pour Milei et ses réformes

L’Argentine a voté dimanche lors de législatives décisives pour le président ultralibéral Javier Milei, qui vont déterminer sa marge de manoeuvre, sa capacité à réformer et déréguler une économie toujours fragile, sur ses deux ans restants de présidence.Ces élections de “mi-mandat” étaient le premier test national pour l’économiste “anarcho-capitaliste” de 55 ans qui a renversé la politique argentine à la présidentielle de 2023. Et vise à présent muscler sa maigre base parlementaire.Mais le scrutin a pris une résonance mondiale, avec la perfusion de plus de 40 milliards de dollars, publics ou privés, promise par l’administration Trump à l’économie argentine en pleine turbulence financière. Une aide à l’allié Milei, mais lestée d’un bémol: Washington ne sera “pas si généreux” si Milei perd, a prévenu Donald Trump.La journée de vote a pris fin à 18H00 locales (21h00 GMT), sans incidents, et de premiers résultats devraient être connus trois heures plus tard.”Le plus dur est passé”, “Ne lâchez pas!”, a martelé Javier Milei ces dernières semaines. Conscient qu’une majorité d’Argentins ont plus ressenti les privations que la stabilisation macro-économique. Et que sa popularité, autour de 36-38%, est au plus bas depuis le début de son mandat, après un basculement de l’humeur sociale courant 2025.Le scrutin renouvelle la moitié des députés et un tiers des sénateurs, chambres sans majorité absolue. Quasi-certitude selon les sondages: bien qu’au coude à coude avec l’opposition péroniste (centre gauche), le petit parti de Milei, La Libertad Avanza, comptera plus de sièges que jusqu’ici (15% des députés, 10% des sénateurs).- “Manque de finesse” politique  -Progression, mais “victoire” pour autant? “Un bon chiffre” serait un tiers des sièges, seuil qui lui permettrait d’imposer ses vetos, a posé Javier Milei.Dans son viseur d’ici 2027: des réformes fiscale, de flexibilisation du marché du travail, et du système de protection sociale. Qu’il n’est pas seul à souhaiter.”Ce gouvernement est en train d’essayer de sortir le pays du trou où l’ont mis les précédents”, saluait après son vote dimanche Victorio, élégant retraité de 70 ans. Mais Milei “manque de finesse (…) il s’y connaît en économie, mais devrait écouter ceux qui s’y connaissent en politique”.Javier Milei a beaucoup légiféré par décrets, ou accords législatifs ponctuels. Mais il s’est vu de plus en plus entravé par un Parlement braqué par sa rigidité, voire ses insultes: “nid à rats”, “dégénérés”…”On a besoin d’un Parlement moins polarisé, avec moins de cris, d’insultes et plus de capacité à dialoguer”, résumait après son vote le sénateur d’opposition (centriste) Martín Lousteau.Quel que soit le résultat du scrutin, “Milei devra prendre un virage pragmatique”, abonde la politologue Lara Goyburu. “Retrouver la capacité de négociation qui lui permit de faire passer des textes” en début de mandat.”J’espère qu’il va faire attention à ses manières”, exprimait à sa façon Adriana Cotoneo, retraitée de 69 ans, qui disait voter Milei plus que tout par rejet du péronisme. “Parfois il devrait mettre son égo de côté…”.Javier Milei a voté en fin de matinée à Buenos Aires, prenant un mini-bain de foule aux cris de “Allez Javier!”.Il arrive au scrutin auréolé d’un succès contre l’inflation, ramenée de plus de 200% à 31,8% en interannuel, et d’un équilibre budgétaire inédit depuis 14 ans.Mais son “plus grand ajustement budgétaire de l’Histoire” – comme il aime à répéter –  a vu la perte de plus de 200.000 emplois, un définancement de la santé et de l’université publiques, une activité anémiée, en contraction de 1,8% en 2024, une reprise 2025 qui s’essouffle. Et une société plus que jamais à deux vitesses.- Le peso en sursis ? -“Ils sont en train d’anéantir la classe moyenne”, enrageait dimanche Mariana Menendez, 54 ans. Qui racontait “l’angoisse” d’avoir vu disparaître 200 des 600 emplois de son hôpital de santé mentale, et “désactiver des programmes d’aide à l’enfance, aux violences intrafamiliales, des choses gravissimes”.Après bientôt deux ans de restrictions budgétaires “s’estompe la confiance dans sa capacité à réaliser des ajustements plus importants”, diagnostique Mauricio Monge, analyste Amérique latine au cabinet britannique Oxford Economics. Marque de cette défiance, les marchés financiers sont sceptiques sur le maintien du cap d’austérité, et jugent le peso surévalué. Plusieurs fois en octobre, le Trésor américain est intervenu sur le marché des changes pour acheter du peso et empêcher sa chute.Dans l’expérience des Argentins, cela réveille une hantise: une dévaluation, ou une forte dépréciation, post-élections.”Non”, a insisté dimanche le ministre de l’Economie Luis Caputo. “Lundi sera un jour comme les autres, ni le programme économique ni le régime de changes ne seront modifiés”.

L’Argentine a voté pour des législatives de mi-mandat cruciales pour Milei et ses réformes

L’Argentine a voté dimanche lors de législatives décisives pour le président ultralibéral Javier Milei, qui vont déterminer sa marge de manoeuvre, sa capacité à réformer et déréguler une économie toujours fragile, sur ses deux ans restants de présidence.Ces élections de “mi-mandat” étaient le premier test national pour l’économiste “anarcho-capitaliste” de 55 ans qui a renversé la politique argentine à la présidentielle de 2023. Et vise à présent muscler sa maigre base parlementaire.Mais le scrutin a pris une résonance mondiale, avec la perfusion de plus de 40 milliards de dollars, publics ou privés, promise par l’administration Trump à l’économie argentine en pleine turbulence financière. Une aide à l’allié Milei, mais lestée d’un bémol: Washington ne sera “pas si généreux” si Milei perd, a prévenu Donald Trump.La journée de vote a pris fin à 18H00 locales (21h00 GMT), sans incidents, et de premiers résultats devraient être connus trois heures plus tard.”Le plus dur est passé”, “Ne lâchez pas!”, a martelé Javier Milei ces dernières semaines. Conscient qu’une majorité d’Argentins ont plus ressenti les privations que la stabilisation macro-économique. Et que sa popularité, autour de 36-38%, est au plus bas depuis le début de son mandat, après un basculement de l’humeur sociale courant 2025.Le scrutin renouvelle la moitié des députés et un tiers des sénateurs, chambres sans majorité absolue. Quasi-certitude selon les sondages: bien qu’au coude à coude avec l’opposition péroniste (centre gauche), le petit parti de Milei, La Libertad Avanza, comptera plus de sièges que jusqu’ici (15% des députés, 10% des sénateurs).- “Manque de finesse” politique  -Progression, mais “victoire” pour autant? “Un bon chiffre” serait un tiers des sièges, seuil qui lui permettrait d’imposer ses vetos, a posé Javier Milei.Dans son viseur d’ici 2027: des réformes fiscale, de flexibilisation du marché du travail, et du système de protection sociale. Qu’il n’est pas seul à souhaiter.”Ce gouvernement est en train d’essayer de sortir le pays du trou où l’ont mis les précédents”, saluait après son vote dimanche Victorio, élégant retraité de 70 ans. Mais Milei “manque de finesse (…) il s’y connaît en économie, mais devrait écouter ceux qui s’y connaissent en politique”.Javier Milei a beaucoup légiféré par décrets, ou accords législatifs ponctuels. Mais il s’est vu de plus en plus entravé par un Parlement braqué par sa rigidité, voire ses insultes: “nid à rats”, “dégénérés”…”On a besoin d’un Parlement moins polarisé, avec moins de cris, d’insultes et plus de capacité à dialoguer”, résumait après son vote le sénateur d’opposition (centriste) Martín Lousteau.Quel que soit le résultat du scrutin, “Milei devra prendre un virage pragmatique”, abonde la politologue Lara Goyburu. “Retrouver la capacité de négociation qui lui permit de faire passer des textes” en début de mandat.”J’espère qu’il va faire attention à ses manières”, exprimait à sa façon Adriana Cotoneo, retraitée de 69 ans, qui disait voter Milei plus que tout par rejet du péronisme. “Parfois il devrait mettre son égo de côté…”.Javier Milei a voté en fin de matinée à Buenos Aires, prenant un mini-bain de foule aux cris de “Allez Javier!”.Il arrive au scrutin auréolé d’un succès contre l’inflation, ramenée de plus de 200% à 31,8% en interannuel, et d’un équilibre budgétaire inédit depuis 14 ans.Mais son “plus grand ajustement budgétaire de l’Histoire” – comme il aime à répéter –  a vu la perte de plus de 200.000 emplois, un définancement de la santé et de l’université publiques, une activité anémiée, en contraction de 1,8% en 2024, une reprise 2025 qui s’essouffle. Et une société plus que jamais à deux vitesses.- Le peso en sursis ? -“Ils sont en train d’anéantir la classe moyenne”, enrageait dimanche Mariana Menendez, 54 ans. Qui racontait “l’angoisse” d’avoir vu disparaître 200 des 600 emplois de son hôpital de santé mentale, et “désactiver des programmes d’aide à l’enfance, aux violences intrafamiliales, des choses gravissimes”.Après bientôt deux ans de restrictions budgétaires “s’estompe la confiance dans sa capacité à réaliser des ajustements plus importants”, diagnostique Mauricio Monge, analyste Amérique latine au cabinet britannique Oxford Economics. Marque de cette défiance, les marchés financiers sont sceptiques sur le maintien du cap d’austérité, et jugent le peso surévalué. Plusieurs fois en octobre, le Trésor américain est intervenu sur le marché des changes pour acheter du peso et empêcher sa chute.Dans l’expérience des Argentins, cela réveille une hantise: une dévaluation, ou une forte dépréciation, post-élections.”Non”, a insisté dimanche le ministre de l’Economie Luis Caputo. “Lundi sera un jour comme les autres, ni le programme économique ni le régime de changes ne seront modifiés”.