Israël veut prendre le contrôle de toute la bande de Gaza

Israël a annoncé lundi son intention de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza, où des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des raids israéliens et des camions d’aide sont entrés pour la première fois en plus de deux mois. “Une goutte d’eau dans l’océan”, a réagi le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, après l’entrée selon Israël de cinq camions de l’ONU transportant de l’aide humanitaire, dont de la nourriture pour bébés, dans le territoire palestinien affamé et dévasté par la guerre.Israël bloque l’aide depuis le 2 mars et a intensifié sa campagne aérienne et terrestre à Gaza ces derniers jours pour pousser le Hamas à libérer les otages israéliens et pour vaincre le mouvement islamiste palestinien. Les otages ont été enlevés lors d’une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 contre Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine. En riposte, l’armée israélienne a lancé une offensive destructrice qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien. Dans une déclaration commune, les dirigeants français Emmanuel Macron, britannique Keir Starmer et canadien Mark Carney ont prévenu qu’ils ne resteraient “pas les bras croisés” face aux “actions scandaleuses” du gouvernement de Benjamin Netanyahu à Gaza.Dans un communiqué lundi soir, le Premier ministre israélien a fustigé cette condamnation, jugeant qu’ils offraient ainsi une “immense récompense” au Hamas pour la sanglante attaque de 2023.”Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire” de Gaza, a affirmé Benjamin Netanyahu, après que l’armée a annoncé de “vastes opérations terrestres” dans le petit territoire.Lundi, la défense civile locale a fait état de la mort de 91 Palestiniens tués à travers la bande de Gaza assiégée par Israël depuis plus de 19 mois.L’armée israélienne, qui affirme viser des “cibles terroristes”, a appelé à l’évacuation de secteurs du sud de Gaza, dont Khan Younès, en vue d’une “offensive sans précédent”.- “Où est l’aide” –  Un habitant de Khan Younès, Mohammad Sarhane, décrit une scène d'”apocalypse”, avec des tirs “de partout, des ceintures de feu, des avions de combat et des hélicoptères”.A pied, à vélo ou à bord de charrettes tirées par des ânes, hommes, femmes et enfants ont quitté Khan Younès emportant quelques effets personnels, des bidons d’eau, des couvertures et des bassines, après l’ordre d’évacuation.Avançant des “raisons diplomatiques”, M. Netanyahu a dit qu’Israël autoriserait l’entrée à Gaza d’une “quantité de base de nourriture”. Il a expliqué que des pays “amis” lui avaient dit ne plus pouvoir soutenir la poursuite de la guerre si des “images de famine de masse” se répandaient. Selon Israël, “des dizaines de camions d’aide” seront autorisés à entrer “dans les jours à venir” dans le territoire palestinien.”C’est de la poudre aux yeux, c’est une façon de dire +oui, on fait rentrer de la nourriture+, mais c’est presque symbolique”, a dénoncé Claire Nicolet, de Médecins Sans Frontières (MSF).”Deux millions de personnes sont affamées” à Gaza, alors que des “tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière”, a déploré l’Organisation mondiale de la santé. “Où est l’aide? Où sont la nourriture et l’eau? Nous mourons, nous avons faim. Mes enfants et moi souffrons chaque jour”, s’exclame une déplacée palestinienne Abir Houdhoud à Gaza-ville (nord).- “Famine” -Dans une déclaration commune, 22 pays, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada, ont exigé d’Israël une “reprise complète de l’aide à Gaza, immédiatement”. La population de Gaza “fait face à la famine”.Tout en proclamant son intention de poursuivre la guerre, M. Netanyahu s’est dit ouvert dimanche à un accord incluant la fin de l’offensive militaire, mais sous condition de l'”exil” du Hamas et du “désarmement” du territoire.Le Hamas, qui avait fait état de négociations indirectes avec Israël à Doha, a jusque-là rejeté de telles exigences, réclamant pour libérer les otages la fin de la guerre et un retrait total israélien de Gaza.  L’attaque du 7-Octobre, qui a déclenché la guerre, a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.L’offensive de représailles israélienne a fait au moins 53.486 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Après 38 ans d’occupation, Israël s’est retiré unilatéralement de Gaza en 2005. Il y a imposé ensuite un blocus après sa prise par le Hamas en 2007.

Procès P. Diddy: les procureurs s’intéressent aux témoins des violences présumées du rappeur

Les procureurs au procès du magnat du hip-hop P. Diddy ont interrogé lundi plusieurs témoins de ses violences présumées, après une semaine marquée par le témoignage choc de son ex-compagne, la chanteuse Cassie, au coeur des accusations de trafic sexuel contre le rappeur et producteur.Au terme de ce procès très médiatisé, les jurés devront dire si l’artiste et producteur aux multiples Grammys a mis sa notoriété, sa richesse et son influence redoutée dans le milieu du hip-hop au service d’un trafic sexuel.La semaine dernière avait été consacrée quasi entièrement au témoignage de son ex-compagne, la chanteuse Cassie. Elle a longuement détaillé les “freak-offs” au centre des accusations, des marathons sexuels où elle devait livrer son corps, sous l’emprise de drogues, à d’autres hommes rémunérés, pour satisfaire les désirs de Diddy, qui la filmait. Mais la défense a tenté de démontrer qu’elle y prenait part volontairement.Lundi, l’ancienne meilleure amie de Cassie, Kerry Morgan, qu’elle avait rencontrée alors qu’elles débutaient ensemble comme modèles, a décrit des abus physiques et psychologiques présumés de P. Diddy.- “Plus la même” -“Elle (Cassie) avait complètement perdu confiance en elle (…). Elle avait perdu l’étincelle. Elle n’était plus la même Cassie”, a témoigné Kerry Morgan, 39 ans, au tribunal de Manhattan. Lors d’un incident à Los Angeles, Kerry Morgan avait exhorté en vain un des gardes de sécurité de P. Diddy de “faire quelque chose” pour l’empêcher de frapper Cassie, a-t-elle raconté aux jurés.Selon elle, Cassie était en fait isolée car l’entourage de P. Diddy, star du rap dont la fortune avoisinait les 700 millions de dollars selon le magazine Forbes, était constitué de ses employés et de ses associés. “Vous pouviez voir qu’ils (l’entourage) cherchaient à la convaincre que tout était OK”, a ajouté Kerry Morgan, en revenant notamment sur l’incident de 2016 dans une chambre de l’hôtel InterContinental de Los Angeles.Cassie avait été violemment battue par P. Diddy, une scène captée par des caméras de vidéo surveillance, diffusée en 2024 par la chaîne CNN, puis la semaine dernière au procès. On y voit P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, la traîner au sol et la rouer de coups.Kerry Morgan, qui résidait alors chez Cassie, a affirmé que P. Diddy s’est ensuite rendu sur place et s’était mis à frapper à la porte avec un marteau à la main. “Je pense qu’elle se souciait qu’il entre et qu’il la tue”, a témoigné Kerry Morgan, affirmant aux jurés qu’elle avait alors recommandé à Cassie de quitter P. Diddy ou, du moins, d’appeler la police.- Marteau, poêle -Mais la chanteuse, dont la star du hip-hop était le producteur, lui aurait répondu “qu’elle ne pouvait pas” car P. Diddy “contrôlait tout” et qu’elle risquait ainsi de perdre son “travail, sa voiture, son appartement”. “Elle aurait perdu tous ses moyens de subsistance.”Lundi aussi, Dawn Richard, chanteuse du Danity Kane, produit par P. Diddy et dont la chanson “Show Stopper” s’était hissée dans le top 10 du Billboard en 2006, a témoigné de violences subies par Cassie.Devant les jurés, elle a dit avoir vu à une occasion P. Diddy essayer de frapper son ex-petite amie avec une poêle. Cassie s’était recroquevillée sur le plancher de la cuisine, mais le rappeur l’avait, selon Dawn Richard, frappée au sol.L’ex-chanteuse du groupe Danity Kane a fait état de deux autres accès de rage du chanteur, dont une fois dans un restaurant de Los Angeles où P. Diddy aurait donné un coup de poing dans le ventre de Cassie.Dans le contre-interrogatoire, une avocate du rappeur a tenté de jeter le discrédit sur Dawn Richard, qui poursuit d’ailleurs au civil P. Diddy pour abus sexuel, en prétendant que sa version des faits avait évolué entre sa déposition initiale et son témoignage.Dawn Richard a reconnu que ses déclarations avaient évolué au fil du temps en disant qu’elle avait cherché au début à oublier ces “années difficiles”: “mais chaque jour qui passe, il m’apparaît plus facile de me souvenir.”  

Britain, Canada, France warn Israel over ‘egregious’ Gaza tactics

The leaders of Britain, France and Canada on Monday condemned Israel’s “egregious actions” in Gaza and warned of joint action if it did not halt a heightened military offensive in the Palestinian territory.But Israel’s Prime Minister Benjamin Netanyahu hit back at British Prime Minister Keir Starmer, French President Emmanuel Macron and Canadian Prime Minister Mark Carney, saying their joint statement was a “huge prize” for Hamas in the Gaza war.Starmer, Macron and Carney slammed Israel’s blocking of aid and comments by ministers in Netanyahu’s government who have threatened the mass displacement of Palestinians.”We will not stand by while the Netanyahu government pursues these egregious actions. If Israel does not cease the renewed military offensive and lift its restrictions on humanitarian aid, we will take further concrete actions in response,” the leaders said.They did not say what action could be taken but added: “We are committed to recognising a Palestinian state as a contribution to achieving a two-state solution and are prepared to work with others to this end.”The statement coincided with a joint demand by 22 countries — including Britain, France and Canada — for Israel to immediately “allow a full resumption of aid into Gaza”, noting that the territory’s population “faces starvation”.Israel has kept Gaza in a total aid blockade since March 2, but announced on Monday it would allow in a limited number of supply trucks.Netanyahu said the limited aid access was because “images of mass starvation” in Gaza could hurt the legitimacy of his country’s war.The British-French-Canada statement said Israel’s “denial of essential humanitarian assistance to the civilian population is unacceptable and risks breaching international humanitarian law”. It also slammed “abhorrent language used recently by members of the Israeli government, threatening that, in their despair at the destruction of Gaza, civilians will start to relocate”.The leaders said that “permanent forced displacement is a breach of international humanitarian law”.- ‘Total victory’ -Netanyahu gave a furious response in a statement released by his office.”By asking Israel to end a defensive war for our survival before Hamas terrorists on our border are destroyed and by demanding a Palestinian state, the leaders in London, Ottawa and Paris are offering a huge prize for the genocidal attack on Israel on October 7 while inviting more such atrocities,” he said, referring to the Hamas attacks in 2023 that set off the war.Netanyahu said “all European leaders” should follow US President Donald Trump’s example in supporting Israel.”The war can end tomorrow if the remaining hostages are released, Hamas lays down its arms, its murderous leaders are exiled and Gaza is demilitarised. No nation can be expected to accept anything less and Israel certainly won’t,” Netanyahu declared.”This is a war of civilisation over barbarism. Israel will continue to defend itself by just means until total victory is achieved.”Israel’s military has stepped up an offensive in Gaza as part of its prolonged response to Hamas’s October 7, 2023 attack that resulted in the deaths of 1,218 people on the Israeli side, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.Gaza’s health ministry said on Monday at least 3,340 people have been killed since Israel resumed strikes on March 18, taking the war’s overall toll to 53,486.

Au procès Le Scouarnec, les “conséquences gigantesques” des “loupés” des instances médicales

Comment Joël Le Scouarnec, condamné dès 2005 pour infraction pédocriminelle, a-t-il pu continuer à être chirurgien et à faire impunément des victimes? Sept responsables des institutions médicales ont été pressés de questions lundi par la cour criminelle du Morbihan, peinant à reconnaître une part de responsabilité de leurs institutions.A neuf jours du verdict, attendu le 28 mai, les débats ont été marqués par l’agacement grandissant de la cour et des avocats des parties civiles face à des témoins qui n’ont souvent que de vagues souvenirs et se renvoient la balle concernant “la situation du Dr Le Scouarnec”.L’ex-chirurgien est jugé à Vannes pour des viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, en grande majorité des patients mineurs, dont des dizaines après 2005.”Est-ce qu’il n’y a pas enfin une personne qui va reconnaître que ça a merdé?”, s’est exclamée Me Myriam Guedj Benayoun.Le 1er août 2006, Joël Le Scouarnec était titularisé à la tête du service de chirurgie de l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors que le directeur de l’établissement savait dès le 14 juin qu’il avait été condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques.De nombreux courriers prouvent que le Conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM) du Finistère, la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (Ddass) de ce département et l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH, devenue depuis Agence régionale de santé) de Bretagne étaient avisés.Tout comme la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos), au ministère de la Santé, dont la directrice de l’époque, Annie Podeur, est citée à plusieurs reprises dans des échanges de mails.Elle affirme à la barre ne jamais avoir eu connaissance du dossier Le Scouarnec “parce qu’il n’a pas été traité à (son) niveau”, mais par Bernard Chenevière, son “N-3”.Ce dernier demande à plusieurs reprises à l’ARH de Bretagne de saisir le CDOM du Finistère. En vain: Joël Le Scouarnec pratiquera la chirurgie jusqu’à son arrestation pour viol sur mineur en 2017 à Jonzac (Charente-Maritime).- “Conséquences gigantesques” -La directrice de l’hôpital de Jonzac avait elle aussi été avertie – par l’accusé lui-même – de sa condamnation pour pédocriminalité. Mais elle l’embauche malgré tout en 2008: “on avait un tel besoin de chirurgiens (…) je ne vois pas pourquoi je ne l’aurais pas pris.”Elle rappelle qu’en 2005, le tribunal de Vannes n’interdit à Joël Le Scouarnec ni de travailler ni de côtoyer des mineurs. “Je ne vois pas pourquoi, moi, je serais allée au-delà de ce jugement”, lance-t-elle. Et si le chirurgien n’avait pas été “pris à Jonzac, croyez-moi, il aurait été pris ailleurs.””Avec le recul, je n’ai pas creusé assez (…) j’ai dysfonctionné comme toute la hiérarchie”, finit-elle par admettre. “Des dysfonctionnements aux conséquences gigantesques”, assène l’avocat général, Stéphane Kellenberger.D’autres, comme le président à l’époque du CDOM du Finistère, François Simon, refusent mordicus de reconnaître une faute malgré un feu roulant de questions.Âgé de 81 ans, il a cherché à échapper in extremis à cette déposition en produisant le certificat d’un psychiatre mais la présidente de la cour, Aude Buresi, l’a fermement “invité à comparaître”. Lors de son témoignage, il s’enferre et bredouille, sans convaincre.- “Gravissime” -Pour Mme Podeur, l’affaire Le Scouarnec est symptomatique de l’isolement des praticiens dans “les petits établissements” hospitaliers comme Quimperlé.”Loin de moi l’idée de remettre en cause les instances disciplinaires, mais force est de constater qu’elles ont failli, et sans doute parce qu’on est dans des microcosmes locaux”, dit-elle.Interrogé par visioconférence, Joël Belloc, ancien président du CDOM de Charente-Maritime, département où l’accusé de 74 ans a fini sa carrière, semble faire amende honorable. “Personnellement, je pense que (sa condamnation) était gravissime”.Pour le médecin, “ça méritait au moins interdiction de contact avec les enfants” pour Joël Le Scouarnec dans sa pratique médicale.Mais lorsque la présidente lui demande s’il avait voté contre son inscription au tableau de l’ordre départemental en 2008, il ne se “souvient pas”.- “Un loupé” -Appelé à la barre, le directeur-adjoint de l’ARH de l’époque, Yvon Guillerm, tente de justifier l’absence de sanctions disciplinaires envers le médecin pédocriminel mais se perd dans un charabia administratif.Et celle qui fut sa chargée des ressources humaines, Valérie Astruc, admet que “c’est un loupé” de ne pas avoir imposé de sanctions disciplinaires à l’accusé.Auriez-vous pu faire les choses autrement? demande la présidente à M. Belloc. “Il est évident qu’avec le recul on peut le penser” mais à l’époque “les perceptions étaient différentes”, répond-il.Il admet ainsi que si le dossier de Joël Le Scouarnec avait été instruit en 2025, “il aurait été refusé”.

Au procès Le Scouarnec, les “conséquences gigantesques” des “loupés” des instances médicales

Comment Joël Le Scouarnec, condamné dès 2005 pour infraction pédocriminelle, a-t-il pu continuer à être chirurgien et à faire impunément des victimes? Sept responsables des institutions médicales ont été pressés de questions lundi par la cour criminelle du Morbihan, peinant à reconnaître une part de responsabilité de leurs institutions.A neuf jours du verdict, attendu le 28 mai, les débats ont été marqués par l’agacement grandissant de la cour et des avocats des parties civiles face à des témoins qui n’ont souvent que de vagues souvenirs et se renvoient la balle concernant “la situation du Dr Le Scouarnec”.L’ex-chirurgien est jugé à Vannes pour des viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, en grande majorité des patients mineurs, dont des dizaines après 2005.”Est-ce qu’il n’y a pas enfin une personne qui va reconnaître que ça a merdé?”, s’est exclamée Me Myriam Guedj Benayoun.Le 1er août 2006, Joël Le Scouarnec était titularisé à la tête du service de chirurgie de l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors que le directeur de l’établissement savait dès le 14 juin qu’il avait été condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques.De nombreux courriers prouvent que le Conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM) du Finistère, la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (Ddass) de ce département et l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH, devenue depuis Agence régionale de santé) de Bretagne étaient avisés.Tout comme la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos), au ministère de la Santé, dont la directrice de l’époque, Annie Podeur, est citée à plusieurs reprises dans des échanges de mails.Elle affirme à la barre ne jamais avoir eu connaissance du dossier Le Scouarnec “parce qu’il n’a pas été traité à (son) niveau”, mais par Bernard Chenevière, son “N-3”.Ce dernier demande à plusieurs reprises à l’ARH de Bretagne de saisir le CDOM du Finistère. En vain: Joël Le Scouarnec pratiquera la chirurgie jusqu’à son arrestation pour viol sur mineur en 2017 à Jonzac (Charente-Maritime).- “Conséquences gigantesques” -La directrice de l’hôpital de Jonzac avait elle aussi été avertie – par l’accusé lui-même – de sa condamnation pour pédocriminalité. Mais elle l’embauche malgré tout en 2008: “on avait un tel besoin de chirurgiens (…) je ne vois pas pourquoi je ne l’aurais pas pris.”Elle rappelle qu’en 2005, le tribunal de Vannes n’interdit à Joël Le Scouarnec ni de travailler ni de côtoyer des mineurs. “Je ne vois pas pourquoi, moi, je serais allée au-delà de ce jugement”, lance-t-elle. Et si le chirurgien n’avait pas été “pris à Jonzac, croyez-moi, il aurait été pris ailleurs.””Avec le recul, je n’ai pas creusé assez (…) j’ai dysfonctionné comme toute la hiérarchie”, finit-elle par admettre. “Des dysfonctionnements aux conséquences gigantesques”, assène l’avocat général, Stéphane Kellenberger.D’autres, comme le président à l’époque du CDOM du Finistère, François Simon, refusent mordicus de reconnaître une faute malgré un feu roulant de questions.Âgé de 81 ans, il a cherché à échapper in extremis à cette déposition en produisant le certificat d’un psychiatre mais la présidente de la cour, Aude Buresi, l’a fermement “invité à comparaître”. Lors de son témoignage, il s’enferre et bredouille, sans convaincre.- “Gravissime” -Pour Mme Podeur, l’affaire Le Scouarnec est symptomatique de l’isolement des praticiens dans “les petits établissements” hospitaliers comme Quimperlé.”Loin de moi l’idée de remettre en cause les instances disciplinaires, mais force est de constater qu’elles ont failli, et sans doute parce qu’on est dans des microcosmes locaux”, dit-elle.Interrogé par visioconférence, Joël Belloc, ancien président du CDOM de Charente-Maritime, département où l’accusé de 74 ans a fini sa carrière, semble faire amende honorable. “Personnellement, je pense que (sa condamnation) était gravissime”.Pour le médecin, “ça méritait au moins interdiction de contact avec les enfants” pour Joël Le Scouarnec dans sa pratique médicale.Mais lorsque la présidente lui demande s’il avait voté contre son inscription au tableau de l’ordre départemental en 2008, il ne se “souvient pas”.- “Un loupé” -Appelé à la barre, le directeur-adjoint de l’ARH de l’époque, Yvon Guillerm, tente de justifier l’absence de sanctions disciplinaires envers le médecin pédocriminel mais se perd dans un charabia administratif.Et celle qui fut sa chargée des ressources humaines, Valérie Astruc, admet que “c’est un loupé” de ne pas avoir imposé de sanctions disciplinaires à l’accusé.Auriez-vous pu faire les choses autrement? demande la présidente à M. Belloc. “Il est évident qu’avec le recul on peut le penser” mais à l’époque “les perceptions étaient différentes”, répond-il.Il admet ainsi que si le dossier de Joël Le Scouarnec avait été instruit en 2025, “il aurait été refusé”.

Appel à Poutine: Trump annonce des négociations russo-ukrainiennes mais pas de cessez-le-feu

Donald Trump a affirmé lundi que la Russie et l’Ukraine allaient “démarrer immédiatement des négociations en vue d’un cessez-le-feu” après son appel avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lequel n’a cependant pas consenti à un arrêt des combats sans conditions comme réclamé par Washington et Kiev.”Je pense que des progrès ont été accomplis”, a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche, disant espérer avoir “accompli quelque chose” lors de cet appel qui s’est, selon lui, “très bien passé”.Le président russe avait auparavant de son côté qualifié la conversation d'”utile”. A la presse, il a ajouté que la Russie était prête à travailler avec l’Ukraine sur un “mémorandum” concernant un “possible traité de paix” et a souligné le besoin de “trouver des compromis” chez les deux parties au conflit.”La Russie et l’Ukraine vont démarrer immédiatement des négociations en vue d’un cessez-le-feu, et de manière plus importante, en vue d’une fin à la guerre”, a assuré le président américain après l’appel téléphonique, sur sa plateforme Truth Social.M. Trump s’est en parallèle entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a dit lundi avoir demandé au président américain de ne prendre “aucune décision” sur l’Ukraine sans l’aval de Kiev.Le dirigeant ukrainien a dit vouloir convaincre Washington d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie, qui “seraient déterminantes” sur sa capacité à poursuivre son invasion de l’Ukraine.A l’inverse, Vladimir Poutine “bénéficierait” d’un éventuel désengagement américain des pourparlers de paix sur l’Ukraine, a-t-il estimé sur les réseaux sociaux.Il a encore précisé que “si la Russie pose des conditions pour le retrait de nos troupes de notre territoire, cela signifie qu’elle ne souhaite pas de cessez-le-feu et ne veut pas que la guerre prenne fin”.Le président américain a précisé avoir appelé plusieurs dirigeants européens pour les tenir informés de la teneur de la conversation avec Vladimir Poutine.Le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Friedrich Merz, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le président finlandais, Alexander Stubb, participaient à cet appel, a précisé Donald Trump, qui a aussi dit que le Vatican était prêt à accueillir les négociations russo-ukrainiennes.- “Compromis” -Les pourparlers vendredi entre Ukrainiens et Russes, les premiers depuis 2022, n’ont pas abouti au cessez-le-feu réclamé par l’Ukraine et ses alliés, les attaques meurtrières se poursuivant sur le terrain. La Russie a ainsi envoyé dans la nuit de samedi à dimanche un nombre “record” de plus de 270 drones explosifs, selon Kiev.Après cette rencontre à Istanbul, Vladimir Poutine a cependant affirmé lundi que les discussions avec l’Ukraine allaient dans “la bonne voie”.”La question est bien sûr que les parties russe et ukrainienne fassent preuve d’un maximum de volonté de paix et trouvent des compromis qui satisfassent toutes les parties”, a-t-il lancé.Donald Trump avait déclaré samedi qu’il parlerait à son homologue russe “pour mettre fin au bain de sang”, disant espérer parvenir à un cessez-le-feu.En plus de trois ans depuis le début de l’invasion russe, au moins plusieurs dizaines de milliers de personnes sont mortes, civils et militaires confondus.Lors d’un point presse lundi avant l’appel, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé que le président américain était devenu “las et frustré” de l’attitude de Moscou et Kiev.Dans son avion de retour de Rome où il s’est entretenu avec le président ukrainien, le vice-président américain JD Vance a également regretté une “impasse” dont l’Ukraine et la Russie devraient sortir.- Sanctions -Volodymyr Zelensky, qui paraît de plus en plus acculé, a dit lundi vouloir lui aussi un cessez-le-feu “complet et inconditionnel” de 30 jours, “suffisamment long” dans le temps pour permettre des discussions, et avec “la possibilité d’une prolongation”.Le président russe a repoussé jusque-là toutes les demandes de Kiev de trêve préalable à des discussions, estimant qu’une telle pause dans les combats permettrait aux forces ukrainiennes de se réarmer grâce à l’aide militaire occidentale.Avant l’entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait dit s’attendre à un travail “laborieux” et “peut-être long” en vue d’un règlement du conflit.De leur côté, les Européens, soutiens de Kiev, tentent de faire bloc et de faire pression sur Moscou, menaçant de sanctions “massives” si le Kremlin ne finissait pas par accepter une trêve.A l’avantage sur le front face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses, les forces russes ont revendiqué lundi la prise de deux localités, une dans la région de Soumy (nord-est) et l’autre dans celle de Donetsk (est), épicentre des combats.

Appel à Poutine: Trump annonce des négociations russo-ukrainiennes mais pas de cessez-le-feu

Donald Trump a affirmé lundi que la Russie et l’Ukraine allaient “démarrer immédiatement des négociations en vue d’un cessez-le-feu” après son appel avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lequel n’a cependant pas consenti à un arrêt des combats sans conditions comme réclamé par Washington et Kiev.”Je pense que des progrès ont été accomplis”, a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche, disant espérer avoir “accompli quelque chose” lors de cet appel qui s’est, selon lui, “très bien passé”.Le président russe avait auparavant de son côté qualifié la conversation d'”utile”. A la presse, il a ajouté que la Russie était prête à travailler avec l’Ukraine sur un “mémorandum” concernant un “possible traité de paix” et a souligné le besoin de “trouver des compromis” chez les deux parties au conflit.”La Russie et l’Ukraine vont démarrer immédiatement des négociations en vue d’un cessez-le-feu, et de manière plus importante, en vue d’une fin à la guerre”, a assuré le président américain après l’appel téléphonique, sur sa plateforme Truth Social.M. Trump s’est en parallèle entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a dit lundi avoir demandé au président américain de ne prendre “aucune décision” sur l’Ukraine sans l’aval de Kiev.Le dirigeant ukrainien a dit vouloir convaincre Washington d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie, qui “seraient déterminantes” sur sa capacité à poursuivre son invasion de l’Ukraine.A l’inverse, Vladimir Poutine “bénéficierait” d’un éventuel désengagement américain des pourparlers de paix sur l’Ukraine, a-t-il estimé sur les réseaux sociaux.Il a encore précisé que “si la Russie pose des conditions pour le retrait de nos troupes de notre territoire, cela signifie qu’elle ne souhaite pas de cessez-le-feu et ne veut pas que la guerre prenne fin”.Le président américain a précisé avoir appelé plusieurs dirigeants européens pour les tenir informés de la teneur de la conversation avec Vladimir Poutine.Le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Friedrich Merz, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le président finlandais, Alexander Stubb, participaient à cet appel, a précisé Donald Trump, qui a aussi dit que le Vatican était prêt à accueillir les négociations russo-ukrainiennes.- “Compromis” -Les pourparlers vendredi entre Ukrainiens et Russes, les premiers depuis 2022, n’ont pas abouti au cessez-le-feu réclamé par l’Ukraine et ses alliés, les attaques meurtrières se poursuivant sur le terrain. La Russie a ainsi envoyé dans la nuit de samedi à dimanche un nombre “record” de plus de 270 drones explosifs, selon Kiev.Après cette rencontre à Istanbul, Vladimir Poutine a cependant affirmé lundi que les discussions avec l’Ukraine allaient dans “la bonne voie”.”La question est bien sûr que les parties russe et ukrainienne fassent preuve d’un maximum de volonté de paix et trouvent des compromis qui satisfassent toutes les parties”, a-t-il lancé.Donald Trump avait déclaré samedi qu’il parlerait à son homologue russe “pour mettre fin au bain de sang”, disant espérer parvenir à un cessez-le-feu.En plus de trois ans depuis le début de l’invasion russe, au moins plusieurs dizaines de milliers de personnes sont mortes, civils et militaires confondus.Lors d’un point presse lundi avant l’appel, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé que le président américain était devenu “las et frustré” de l’attitude de Moscou et Kiev.Dans son avion de retour de Rome où il s’est entretenu avec le président ukrainien, le vice-président américain JD Vance a également regretté une “impasse” dont l’Ukraine et la Russie devraient sortir.- Sanctions -Volodymyr Zelensky, qui paraît de plus en plus acculé, a dit lundi vouloir lui aussi un cessez-le-feu “complet et inconditionnel” de 30 jours, “suffisamment long” dans le temps pour permettre des discussions, et avec “la possibilité d’une prolongation”.Le président russe a repoussé jusque-là toutes les demandes de Kiev de trêve préalable à des discussions, estimant qu’une telle pause dans les combats permettrait aux forces ukrainiennes de se réarmer grâce à l’aide militaire occidentale.Avant l’entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait dit s’attendre à un travail “laborieux” et “peut-être long” en vue d’un règlement du conflit.De leur côté, les Européens, soutiens de Kiev, tentent de faire bloc et de faire pression sur Moscou, menaçant de sanctions “massives” si le Kremlin ne finissait pas par accepter une trêve.A l’avantage sur le front face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses, les forces russes ont revendiqué lundi la prise de deux localités, une dans la région de Soumy (nord-est) et l’autre dans celle de Donetsk (est), épicentre des combats.