Bygmalion: la Cour de cassation se prononcera le 26 novembre sur l’ultime recours de Sarkozy

Nouvelle échéance judiciaire capitale pour Nicolas Sarkozy: la Cour de cassation se prononcera le 26 novembre sur son pourvoi contre sa condamnation dans l’affaire Bygmalion.La Cour a examiné mercredi l’ultime recours judiciaire dans ce dossier de l’ex-président de la République, bientôt incarcéré dans l’affaire libyenne.Si la Cour de cassation rejette le pourvoi, comme l’a préconisé l’avocate générale à l’audience, l’affaire Bygmalion deviendra la deuxième condamnation pénale définitive au casier judiciaire de Nicolas Sarkozy, après celle de l’affaire des écoutes.L’ancien chef de l’État (2007-2012) est revenu au premier plan de l’actualité il y a deux semaines avec sa condamnation dans le procès libyen en première instance à Paris à cinq ans d’emprisonnement ferme, assorti d’un mandat de dépôt avec exécution provisoire. Bien qu’ayant fait appel, il sera donc prochainement incarcéré, une première dans l’histoire de la République.Dans l’affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy a été condamné le 14 février 2024 par la cour d’appel de Paris à un an d’emprisonnement dont six mois ferme pour le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012.”Rien n’a été constaté par la cour d’appel matériellement sur une participation active du président Sarkozy” au dépassement des comptes de campagne, a plaidé l’un de ses avocats, Me Emmanuel Piwnica, lors de l’examen du pourvoi mercredi devant la chambre criminelle de la Cour de cassation. “Ni élément matériel, ni intentionnel, le président Sarkozy n’a pas commis l’infraction qui lui a été reprochée”, a-t-il estimé.Pour l’autre avocat de M. Sarkozy, Me Patrice Spinosi, “la question qui se pose est +Est-ce que le juge pénal avait autorité pour revenir sur le dépassement tel qu’il avait été fixé et jugé en 2013 par le Conseil constitutionnel?+.Dans ce dossier, les investigations ont révélé que pour masquer l’explosion des dépenses de sa campagne – près de 43 millions d’euros pour un maximum autorisé de 22,5 millions -, un système de double facturation avait été mis en place imputant à l’UMP (devenu LR), sous couvert de conventions fictives, une grosse partie du coût des meetings.Contrairement à ses coprévenus, l’ex-chef de l’Etat n’était pas mis en cause pour ce système de fausses factures, mais comme bénéficiaire, en tant que candidat, d’un financement politique illégal.En première instance comme en appel, Nicolas Sarkozy avait contesté “vigoureusement toute responsabilité pénale”, dénonçant “fables” et “mensonges”.Sa peine en appel, suspendue par le pourvoi en cassation, et dont la cour avait ordonné l’aménagement pour la partie ferme (bracelet électronique, semi-liberté…), était légèrement inférieure à celle d’un an d’emprisonnement ferme prononcée en première instance en 2021.- Bracelet électronique -Trois des dix condamnés en appel du procès Bygmalion se sont joints au pourvoi: le directeur de campagne Guillaume Lambert et les ex-cadres de l’UMP Eric Cesari et Pierre Chassat.Si elle reconnaissait le bien-fondé de leur requête, la Cour de cassation, qui juge le seul respect du droit et non le fond des dossiers, pourrait ordonner un nouveau procès dans cette affaire.En décembre 2024, la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français avait déjà rendu définitive la condamnation de Nicolas Sarkozy à un an d’emprisonnement ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes, également appelée Bismuth.L’ancien champion de la droite, 70 ans, l’a porté entre février et mai, avant l’obtention d’une libération conditionnelle avant mi-peine, notamment en raison de son âge.M. Sarkozy a par ailleurs un autre rendez-vous crucial avec la justice, le 13 octobre: il est convoqué par le parquet national financier pour connaître les modalités de son incarcération.Sitôt écroué, sa défense pourra déposer une demande de mise en liberté.Son appel du jugement qui l’a déclaré coupable d’association de malfaiteurs pour avoir laissé ses proches démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi en vue d’un financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007 – non démontré, selon la justice – ouvre droit à un nouveau procès, qui doit se tenir dans les prochains mois.

Attentat contre l’ex-présidente Kirchner: trois ans après, le verdict

Un attentat manqué qui aurait pu faire basculer l’Argentine dans une tension extrême connaît mercredi son épilogue, avec le verdict pour deux accusés de la tentative d’assassinat en 2022 contre Cristina Kirchner, alors vice-présidente.Les faits Le 1er septembre 2022 au soir, Cristina Kirchner, alors en procès pour fraude pendant sa présidence (2007-2015), regagne son domicile de Buenos Aires.Comme tous les soirs du procès ou presque, une petite foule d’admirateurs se presse au bas de son immeuble pour la saluer.Entre les têtes, un bras se tend, pointe un pistolet calibre 32 à moins d’un mètre de sa tête. Maladresse, stress, défaillance ? La balle ne part pas. Cristina Kirchner ne se rendra compte de rien.”L’acte n’a pas été consommé pour des raisons indépendantes de (la) volonté” de l’agresseur, dira la procureure. “Bien qu’il ait appuyé sur la détente, la balle n’est pas sortie et, alors qu’il était sur le point de recharger, il a été maîtrisé par la foule”, puis arrêté.Le lendemain, des manifestations monstres de soutien à Mme Kirchner ont eu lieu à Buenos Aires et en province. “L’attentat a eu un impact dans le monde politique, et dans la société aussi, parce qu’il a ravivé le sombre souvenir qu’on peut recourir à la violence pour résoudre des différends politiques”, analyse le politologue indépendant Facundo Cruz, en référence à la dictature (1976-1983). Les accusésL’accusation a requis quinze ans de prison contre Fernando Sabag Montiel, 38 ans, vivant de petits boulots, chauffeur VTC ou vendeur de rue –de barbapapa au moment des faits. Il est décrit par les expertises comme une personnalité “narcissique” au discours “extravagant”.Contre sa petite amie de l’époque, Brenda Uliarte, quatorze ans ont été requis pour complicité, pour avoir “co-décidé, planifié, discuté des alternatives (…), motivé, soutenu et accompagné” l’agresseur sur les lieux.Un troisième accusé, Gabriel Carrizo, a été relaxé.M. Sabag Montiel a sans mal reconnu les faits, motivant l’acte par sa détestation de Mme Kirchner, “une corrompue, qui vole et nuit à la société”. Mais il a insisté avoir agi seul, dans un but presque “éthique” et “non au bénéfice d’un secteur politique”, se définissant même comme “apolitique”. Cristina, dans l’oubli ?Trois ans plus tard, la péroniste (centre-gauche), figure dominante de la politique argentine pendant 20 ans, successivement Première dame, cheffe de l’État, vice-présidente (2019-2023) est, à 72 ans, reléguée au second plan.En juin, elle a vu confirmer une peine de six ans de prison et d’inéligibilité à vie, pour administration frauduleuse dans une affaire portant sur des chantiers publics dans sa province de Santa Cruz (sud) pendant sa présidence.Son âge lui permet d’effectuer sa peine à domicile. Et c’est depuis un appartement du quartier de Constitucion qu’elle salue au balcon des fans qui viennent la saluer de temps à autre. Et interpelle régulièrement le président ultralibéral Javier Milei sur X.Lors du récent succès de l’opposition kirchnériste début septembre dans la province de Buenos Aires, le vainqueur du scrutin, le gouverneur local Axel Kicillof – considéré comme rare présidentiable de l’opposition en 2027 – a évité d’invoquer la figure tutélaire, et clivante, de “Cristina”.”Elle passe à l’arrière-plan, d’une part par sa réclusion et son inéligibilité, et parce qu’émergent des acteurs qui peuvent aspirer au leadership” du péronisme, estime Facundo Cruz.Une part de mystère ?”Ils me veulent soit prisonnière, soit morte”, a été le mot-clef de Cristina Kirchner depuis trois ans, en référence à la fois à l’attentat et au procès aboutissant à son inéligibilité.Lors de sa déposition, elle a déploré que seuls soient jugés “les auteurs matériels”, tandis que “les idéologues et financeurs” de l’attentat restent “protégés”. Elle a suggéré à plusieurs reprises des financements privés, selon elle liés à la droite et proches de son successeur Mauricio Macri (2015-2019).Pourtant en amont du procès, la juge d’instruction n’a pas retenu “d’éléments objectifs” suggérant une piste politique.Dans une procédure parallèle, visant un député conservateur qu’un témoin aurait entendu parler de l’attentat deux jours avant les faits, la magistrate a déclaré l’absence de “causes indépendantes permettant de soutenir l’accusation”.

“Modifier la réforme des retraites” coûtera “des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027”, selon Roland Lescure

Une suspension de la réforme des retraites, une concession possible pour convaincre les socialistes de trouver un compromis sur le budget, coûtera “des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027″, a déclaré mercredi le ministre de l’Economie démissionnaire, Roland Lescure.”On a besoin qu’une majorité de l’Assemblée nationale se mette d’accord pour ne pas censurer un gouvernement et faire passer un budget. Il faut que tout le monde fasse des concessions”, a indiqué Roland Lescure sur France Inter.”Moi, je suis prêt à en faire, mais pas à n’importe quel prix”, a-t-il ajouté: “face à des plus, il va falloir des moins, et ça, c’est des choses qu’on va devoir négocier”.”On peut tous dire qu’on peut raser gratis. La réalité, c’est que le budget qui j’espère sera déposé, sera discuté et sera voté avant le 31 décembre, il va falloir qu’il soit équilibré” avec “des recettes en face ou des économies supplémentaires”, a-t-il souligné.Première figure du bloc central à évoquer la possibilité d’une évolution sur la réforme des retraites, la ministre démissionnaire Elisabeth Borne s’est dite mardi, dans une interview au Parisien, ouverte à une “suspension” de la très impopulaire réforme des retraites qu’elle avait fait adopter, sans vote, en 2023, jugeant que “la stabilité du pays était plus importante” qu’un éventuel “totem” sur les retraites et appelant à éviter une dissolution.Cette ouverture a été appréciée comme un “réveil” et “un chemin” par le PS et Place publique, “un signal positif” par la CFDT, la CGT appelant le président de la République Emmanuel Macron à “ne plus faire la sourde oreille”.Selon son entourage, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a demandé il y a 15 jours au ministère de l’Économie une évaluation du coût de l’ensemble du projet de budget alternatif du Parti socialiste, où figure une suspension de la réforme des retraites. A la question de savoir si un Premier ministre de gauche lui poserait problème, le ministre a répondu: “Non. A une condition quand même, c’est qu’il puisse faire ce qu’on n’a pas réussi à faire depuis un an, c’est-à-dire à trouver une majorité capable de voter un budget”.”Bon courage à celle ou celui qui pourrait se retrouver dans cette position (de faire des concessions, NDLR). Et s’il est issu de la gauche et que ça fonctionne, bravo! Parce que quand vous êtes aux commandes (…), vous avez toute la charge sur les épaules”, a relevé Roland Lescure.Par ailleurs, alors que Sébastien Lecornu a défendu mercredi un déficit public “en dessous de 5%” du PIB dans le prochain budget, soit “entre 4,7 et 5% de manière définitive”, Roland Lescure a assuré que les prévisions de croissance (0,7%) et de déficit (5,4%) seraient tenues en 2025. “En 2025, on avait prévu une prévision de croissance, on y sera. On avait prévu un déficit public, on y sera”, a-t-il déclaré. 

“Modifier la réforme des retraites” coûtera “des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027”, selon Roland Lescure

Une suspension de la réforme des retraites, une concession possible pour convaincre les socialistes de trouver un compromis sur le budget, coûtera “des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027″, a déclaré mercredi le ministre de l’Economie démissionnaire, Roland Lescure.”On a besoin qu’une majorité de l’Assemblée nationale se mette d’accord pour ne pas censurer un gouvernement et faire passer un budget. Il faut que tout le monde fasse des concessions”, a indiqué Roland Lescure sur France Inter.”Moi, je suis prêt à en faire, mais pas à n’importe quel prix”, a-t-il ajouté: “face à des plus, il va falloir des moins, et ça, c’est des choses qu’on va devoir négocier”.”On peut tous dire qu’on peut raser gratis. La réalité, c’est que le budget qui j’espère sera déposé, sera discuté et sera voté avant le 31 décembre, il va falloir qu’il soit équilibré” avec “des recettes en face ou des économies supplémentaires”, a-t-il souligné.Première figure du bloc central à évoquer la possibilité d’une évolution sur la réforme des retraites, la ministre démissionnaire Elisabeth Borne s’est dite mardi, dans une interview au Parisien, ouverte à une “suspension” de la très impopulaire réforme des retraites qu’elle avait fait adopter, sans vote, en 2023, jugeant que “la stabilité du pays était plus importante” qu’un éventuel “totem” sur les retraites et appelant à éviter une dissolution.Cette ouverture a été appréciée comme un “réveil” et “un chemin” par le PS et Place publique, “un signal positif” par la CFDT, la CGT appelant le président de la République Emmanuel Macron à “ne plus faire la sourde oreille”.Selon son entourage, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a demandé il y a 15 jours au ministère de l’Économie une évaluation du coût de l’ensemble du projet de budget alternatif du Parti socialiste, où figure une suspension de la réforme des retraites. A la question de savoir si un Premier ministre de gauche lui poserait problème, le ministre a répondu: “Non. A une condition quand même, c’est qu’il puisse faire ce qu’on n’a pas réussi à faire depuis un an, c’est-à-dire à trouver une majorité capable de voter un budget”.”Bon courage à celle ou celui qui pourrait se retrouver dans cette position (de faire des concessions, NDLR). Et s’il est issu de la gauche et que ça fonctionne, bravo! Parce que quand vous êtes aux commandes (…), vous avez toute la charge sur les épaules”, a relevé Roland Lescure.Par ailleurs, alors que Sébastien Lecornu a défendu mercredi un déficit public “en dessous de 5%” du PIB dans le prochain budget, soit “entre 4,7 et 5% de manière définitive”, Roland Lescure a assuré que les prévisions de croissance (0,7%) et de déficit (5,4%) seraient tenues en 2025. “En 2025, on avait prévu une prévision de croissance, on y sera. On avait prévu un déficit public, on y sera”, a-t-il déclaré.