Tour de France: le “miracle” Abrahamsen et la grande frayeur de Pogacar

De l’hôpital au firmament du Tour: un mois après s’être brisé la clavicule, Jonas Abrahamsen a offert à l’équipe Uno-X la première victoire de son histoire dans la Grande Boucle, mercredi à Toulouse, où Tadej Pogacar s’est fait peur en tombant, a priori sans gravité.Jour après jour, le peloton avance comme une furie dans cette 112e édition avalée à la vitesse de l’éclair –encore 48 km/h de moyenne ce mercredi. Cela donne des batailles intenses à tous les étages, notamment pour prendre l’échappée et le mérite d’Abrahamsen, parti dès le kilomètre 0, est grand d’être sorti vainqueur d’un tel combat lors de cette boucle haletante autour de la ville rose.Il faut dire que le Norvégien de 29 ans est solide. La preuve, il s’est cassé la clavicule il y un mois à peine, le 18 juin, au Tour de Belgique. “Je pleurais à l’hôpital car je pensais que c’était fichu pour le Tour”. Mais il a sauté sur son home-trainer dès le lendemain et a enchaîné les heures à transpirer sur les rouleaux.”Je me visualise en train de gagner une étape, sans arrêt”, a-t-il expliqué.”C’est quand même un miracle”, a souligné son manager Thor Hushovd, rappelant que les délais pour ce type de blessure sont généralement beaucoup plus longs, a fortiori lorsqu’il s’agit de disputer la plus exigeante des courses.”Je suis déjà passé par beaucoup de choses dans ma carrière. Mon corps devient de plus en plus résistant”, a répondu Abrahamsen.On connaissait déjà bien la grande carcasse de cet ancien grimpeur devenu un baroudeur hors pair qui avait animé de nombreuses étapes en 2024 et porté le maillot à pois pendant dix jours.- Intrusion -Mais là, il a propulsé dans une toute autre dimension encore son équipe Uno-X, invitée pour la troisième fois sur le Tour et qui touche enfin au Graal d’une victoire d’étape.Premier à lancer l’échappée, Abrahamsen a couché son dernier rival encore debout, le Suisse Mauro Schmid, lors d’un sprint marqué par l’intrusion d’un militant pro-palestinien, portant un tee-shirt “Israel out of the Tour” (“Israël hors du Tour”) et plaqué comme un rugbyman par un membre de l’organisation.Les deux hommes ont résisté de justesse au retour de Mathieu van der Poel, qui s’était extrait dans la côte de Pech David d’un groupe de contre-attaquants royal comprenant aussi Wout Van Aert, Arnaud de Lie, Quinn Simmons et Axel Laurance.Derrière aussi, ça ferraillait sec, notamment lorsque le peloton a accéléré au moment d’une pause pipi de Tadej Pogacar.Le champion du monde a ensuite eu très peur lorsqu’il a été fauché par la roue arrière de Tobias Johannessen qui s’est déporté sur la droite à environ cinq bornes du but.”J’ai voulu suivre un mouvement et j’ai commis une erreur, je suis terriblement désolé”, s’est excusé le Norvégien sur les réseaux sociaux, en se disant “effrayé” par le nombres de menaces qu’il recevait en ligne.Pogacar lui a témoigné son soutien dans une vidéo postée sur X.- “On l’attend” -“J’ai eu peur quand j’ai vu le trottoir se rapprocher. Mais c’est juste un peu de peau râpée, je vais bien”, a-t-il rassuré.Le Slovène “ne souffre d’aucune blessure sérieuse”, a confirmé le directeur médical d’UAE, Adriano Rotunno, seulement “d’ecchymoses ainsi que d’abrasions à l’avant-bras gauche et à la hanche”.Pogacar, qui a mis un peu de temps à remettre sa chaîne avec l’aide d’un mécanicien de l’assistance neutre, aurait pu perdre de précieuses secondes dans l’affaire. Mais le peloton des favoris l’a attendu, un geste grandement apprécié par le champion du monde et son équipe. “Respect au peloton, respect à tout le monde, merci à tous”, a lancé, encore en course, Pogacar en communiquant avec son équipe UAE.En fait, c’est Jonas Vingegaard lui-même qui a décidé de ralentir, comme l’a rapporté l’Irlandais Ben Healy. “Jonas a tout de suite dit +on l’attend+. C’est juste une question de respect entre coureurs”, a-t-il expliqué.”On l’a attendu comme il se doit, a confirmé Vingegaard. Il n’a pas chuté parce qu’il prenait trop vite un virage mais parce qu’il a touché un autre coureur, c’est de la pure malchance.”Mais la rivalité devrait reprendre de plus belle dès jeudi pour la première grande étape de montagne et une arrivée au sommet à Hautacam, où le Danois avait torpillé les derniers espoirs de son rival en 2022.Cette fois, “Pogi” s’annonçait avant sa chute comme le grand favori pour prendre sa revanche. “On va voir comment je récupère. On n’est pas toujours au top au lendemain, mais je vais faire de mon mieux. J’ai connu pire. On est prêts pour Hautacam”, a-t-il assuré.

Pro-Palestinian demonstrator arrested at Tour de France

A protestor wearing a t-shirt reading “Israel out of the Tour” was arrested on Wednesday after running onto the final straight of the Tour de France 11th stage.The protestor, who was also holding a Palestinian keffiyeh scarf, got past security barriers and ran towards the finish line in Toulouse as Norway’s Jonas Abrahamsen won a sprint finale.The man was intercepted by a race staff member and arrested, the local prefecture said.Several police officers have been assigned to protecting the Israel-Premier Tech team during the Tour. The team was set up by Israeli-Canadian billionaire Sylvan Adams, but there are no Israeli riders in this year’s race.With the Gaza war causing international controversy, last year the team said it had asked its riders not to wear jerseys with any reference to Israel while out training as a precaution.The Gaza war sparked by Hamas’s attack on Israel on October 7, 2023, which resulted in the deaths of 1,219 people, most of them civilians, according to an AFP tally based on official figures. Israel’s retaliatory campaign in Gaza has killed 58,573 Palestinians, mostly civilians, according to the health ministry in the Hamas-run territory.

October execution date set for Texas man in ‘shaken baby’ case

A Texas judge on Wednesday set a new execution date for an autistic man convicted in a problematic “shaken baby” case.Judge Austin Reeve Jackson set October 16 as the date for Robert Roberson to be executed by lethal injection for the 2002 death of his two-year-old daughter, Nikki.Roberson, 58, had been scheduled to die on October 17 of last year at the state penitentiary in Huntsville but his execution was put on hold after he was subpoenaed to testify before a Texas House of Representatives committee.The Texas Supreme Court temporarily stayed his execution in response to the extraordinary subpoena from state lawmakers looking into Roberson’s controversial conviction and the use of “junk science” in criminal prosecutions.A bipartisan group of 86 Texas lawmakers had urged clemency for Roberson, citing “voluminous new scientific evidence” that cast doubt on his guilt.Roberson would be the first person executed in the United States based on a diagnosis of shaken baby syndrome, according to his lawyers.His case has drawn the attention of not only Texas lawmakers but also best-selling American novelist John Grisham, medical experts and the Innocence Project, which works to reverse wrongful convictions.Also among his supporters is the man who put him behind bars — Brian Wharton, the former chief detective in the town of Palestine — who has said “knowing everything that I know now, I am firmly convinced that Robert is an innocent man.”Gretchen Sween, one of Roberson’s attorneys, criticized the decision to set an execution date while the Texas Court of Criminal Appeals is considering new evidence in the case.”Texans should be outraged that the court has scheduled an execution date for a demonstrably innocent man,” Sween said in a statement.”Everyone who has taken the time to look at the evidence of Robert Roberson’s innocence… has reached the same conclusion: Nikki’s death was a terrible tragedy.”Robert did not kill her. There was no crime.” Roberson has always maintained his innocence and his lawyers said his chronically ill daughter died of natural and accidental causes, not abuse.The diagnosis of shaken baby syndrome, made at the hospital where Roberson’s daughter died, was erroneous, they said, and the cause of death was pneumonia, aggravated by doctors prescribing improper medication.Roberson’s autism spectrum disorder, which was not diagnosed until 2018, also contributed to his arrest and conviction, according to his lawyers.There have been 26 executions in the United States this year, including four in Texas.

Budget: critiqué de toutes parts, Bayrou veut croire un compromis possible

Certains alliés critiques, des oppositions virulentes… François Bayrou est sur la corde raide pour faire adopter son plan de rigueur budgétaire et échapper à la censure à l’automne, mais le gouvernement veut croire qu’il existe des marges de négociation du côté des socialistes.Au lendemain des annonces choc du Premier ministre, dont la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, pour réaliser 43,8 milliards d’euros “d’économies” en 2026, ses fidèles ont continué à défendre un effort “indispensable” et “équitablement réparti”.Emmanuel Macron a salué en conseil des ministres un plan qui a “la vertu du courage, de l’audace et de la lucidité”, selon la porte-parole du gouvernement. Depuis Lourdes, il a défendu une “stratégie solide” dont “le pays a besoin”, notamment pour “réformer”. Et si d’autres forces politiques “ont des idées plus intelligentes”, le Premier ministre “les recevra”, a lancé le chef de l’État.Il ne s’est en revanche pas prononcé sur la proposition du gouvernement de supprimer deux jours fériés. En 2019 il avait dit qu’il n’y était “pas favorable”.Mais les partenaires du Premier ministre au sein du socle commun ont semblé divisés.Le chef de file des députés Renaissance Gabriel Attal a salué sur X “la volonté du Premier ministre” de faire face à “l’ampleur du redressement budgétaire à faire, et la reprise de notre désendettement”.Alors que le patron d’Horizons et candidat à la présidentielle Édouard Philippe ne trouvait, dans Le Parisien, “quasiment rien dans ce que propose François Bayrou” qui “règle le problème”, sauf “un plan d’urgence” qui a “tout le mérite d’un plan d’urgence, mais aussi ses limites”.- “Jalons” -A droite, le président des Républicains et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a estimé qu’un “parti de gouvernement” comme le sien “ne peut pas se défausser” sur le budget et promis de travailler à des “propositions”, tout en reconnaissant que M. Bayrou avait posé “un certain nombre de jalons” sur la dette.Dans un communiqué, il a souhaité “amender” les mesures touchant les retraités. “Tout est négociable, sauf les 43,8 milliards d’économies”, lui a répondu sur BFMTV la porte-parole LR du gouvernement, Sophie Primas, en défendant un effort “collectif”.Pour le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, le plan a “le mérite de chercher des solutions” mais il doit être “corrigé et amélioré” en s’attaquant à “l’assistanat” et aux “dépenses indues liées à l’immigration”.Enfin, rien ne semblait trouver grâce au RN ou chez LFI.  Dès mardi, Marine Le Pen a agité la censure avant de cibler mercredi la baisse du taux du livret A, jugée “désastreuse et confiscatoire pour les classes moyennes et populaires”.Chez LFI, le président de la commission des Finances, Eric Coquerel, veut censurer “au plus vite ce budget trumpiste” et attend “évidemment les socialistes au rendez-vous”.”Personne ne veut voter un tel budget”, a jugé le rapporteur du budget Charles de Courson (Liot), qui se demande si “le Premier ministre, en faisant cela, n’organise pas sa sortie”.- “Discuter” -Aucune censure ne pourra toutefois être votée sans le PS. Et le gouvernement veut croire un “compromis” possible comme pour le budget 2025.”Nous allons discuter avec tous les partis. Évidemment, il y a probablement davantage de possibilités de parvenir à un accord avec le Parti socialiste”, a reconnu Eric Lombard, ministre de l’Economie.Mais si le PS n’a pas fermé la porte à une discussion, il tire à boulets rouges sur la copie gouvernementale.”Les propositions du gouvernement ne sont pas acceptables et n’offrent pas de base de négociation”, a prévenu le chef de file des députés PS Boris Vallaud, dénonçant un “musée des horreurs libérales”.Les socialistes entendent discuter sur la base de leurs propres propositions, dont la taxe dite Zucman, qui consiste à imposer à hauteur de 2% le patrimoine des milliardaires.Mais le gouvernement ne veut pas de cet impôt “extrêmement injuste” qui entraînerait “une fragilisation de notre système économique”, selon Mme Primas. Il se contente de maintenir la contribution différentielle sur les hauts revenus aux contours encore flous.Pour arriver à un accord, le gouvernement mise sur le temps, les discussions budgétaires ne démarrant qu’en octobre.”On a devant nous beaucoup de temps, ce qui est une chance” même si “nous ne voulons pas que ce compromis ressemble à une entente de couloir”, a plaidé la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Mais le temps peut jouer dans les deux sens. Côté syndical, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à la “mobilisation” à la rentrée “pour empêcher ces régressions sociales”.

Budget: critiqué de toutes parts, Bayrou veut croire un compromis possible

Certains alliés critiques, des oppositions virulentes… François Bayrou est sur la corde raide pour faire adopter son plan de rigueur budgétaire et échapper à la censure à l’automne, mais le gouvernement veut croire qu’il existe des marges de négociation du côté des socialistes.Au lendemain des annonces choc du Premier ministre, dont la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, pour réaliser 43,8 milliards d’euros “d’économies” en 2026, ses fidèles ont continué à défendre un effort “indispensable” et “équitablement réparti”.Emmanuel Macron a salué en conseil des ministres un plan qui a “la vertu du courage, de l’audace et de la lucidité”, selon la porte-parole du gouvernement. Depuis Lourdes, il a défendu une “stratégie solide” dont “le pays a besoin”, notamment pour “réformer”. Et si d’autres forces politiques “ont des idées plus intelligentes”, le Premier ministre “les recevra”, a lancé le chef de l’État.Il ne s’est en revanche pas prononcé sur la proposition du gouvernement de supprimer deux jours fériés. En 2019 il avait dit qu’il n’y était “pas favorable”.Mais les partenaires du Premier ministre au sein du socle commun ont semblé divisés.Le chef de file des députés Renaissance Gabriel Attal a salué sur X “la volonté du Premier ministre” de faire face à “l’ampleur du redressement budgétaire à faire, et la reprise de notre désendettement”.Alors que le patron d’Horizons et candidat à la présidentielle Édouard Philippe ne trouvait, dans Le Parisien, “quasiment rien dans ce que propose François Bayrou” qui “règle le problème”, sauf “un plan d’urgence” qui a “tout le mérite d’un plan d’urgence, mais aussi ses limites”.- “Jalons” -A droite, le président des Républicains et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a estimé qu’un “parti de gouvernement” comme le sien “ne peut pas se défausser” sur le budget et promis de travailler à des “propositions”, tout en reconnaissant que M. Bayrou avait posé “un certain nombre de jalons” sur la dette.Dans un communiqué, il a souhaité “amender” les mesures touchant les retraités. “Tout est négociable, sauf les 43,8 milliards d’économies”, lui a répondu sur BFMTV la porte-parole LR du gouvernement, Sophie Primas, en défendant un effort “collectif”.Pour le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, le plan a “le mérite de chercher des solutions” mais il doit être “corrigé et amélioré” en s’attaquant à “l’assistanat” et aux “dépenses indues liées à l’immigration”.Enfin, rien ne semblait trouver grâce au RN ou chez LFI.  Dès mardi, Marine Le Pen a agité la censure avant de cibler mercredi la baisse du taux du livret A, jugée “désastreuse et confiscatoire pour les classes moyennes et populaires”.Chez LFI, le président de la commission des Finances, Eric Coquerel, veut censurer “au plus vite ce budget trumpiste” et attend “évidemment les socialistes au rendez-vous”.”Personne ne veut voter un tel budget”, a jugé le rapporteur du budget Charles de Courson (Liot), qui se demande si “le Premier ministre, en faisant cela, n’organise pas sa sortie”.- “Discuter” -Aucune censure ne pourra toutefois être votée sans le PS. Et le gouvernement veut croire un “compromis” possible comme pour le budget 2025.”Nous allons discuter avec tous les partis. Évidemment, il y a probablement davantage de possibilités de parvenir à un accord avec le Parti socialiste”, a reconnu Eric Lombard, ministre de l’Economie.Mais si le PS n’a pas fermé la porte à une discussion, il tire à boulets rouges sur la copie gouvernementale.”Les propositions du gouvernement ne sont pas acceptables et n’offrent pas de base de négociation”, a prévenu le chef de file des députés PS Boris Vallaud, dénonçant un “musée des horreurs libérales”.Les socialistes entendent discuter sur la base de leurs propres propositions, dont la taxe dite Zucman, qui consiste à imposer à hauteur de 2% le patrimoine des milliardaires.Mais le gouvernement ne veut pas de cet impôt “extrêmement injuste” qui entraînerait “une fragilisation de notre système économique”, selon Mme Primas. Il se contente de maintenir la contribution différentielle sur les hauts revenus aux contours encore flous.Pour arriver à un accord, le gouvernement mise sur le temps, les discussions budgétaires ne démarrant qu’en octobre.”On a devant nous beaucoup de temps, ce qui est une chance” même si “nous ne voulons pas que ce compromis ressemble à une entente de couloir”, a plaidé la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Mais le temps peut jouer dans les deux sens. Côté syndical, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à la “mobilisation” à la rentrée “pour empêcher ces régressions sociales”.

Budget: critiqué de toutes parts, Bayrou veut croire un compromis possible

Certains alliés critiques, des oppositions virulentes… François Bayrou est sur la corde raide pour faire adopter son plan de rigueur budgétaire et échapper à la censure à l’automne, mais le gouvernement veut croire qu’il existe des marges de négociation du côté des socialistes.Au lendemain des annonces choc du Premier ministre, dont la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, pour réaliser 43,8 milliards d’euros “d’économies” en 2026, ses fidèles ont continué à défendre un effort “indispensable” et “équitablement réparti”.Emmanuel Macron a salué en conseil des ministres un plan qui a “la vertu du courage, de l’audace et de la lucidité”, selon la porte-parole du gouvernement. Depuis Lourdes, il a défendu une “stratégie solide” dont “le pays a besoin”, notamment pour “réformer”. Et si d’autres forces politiques “ont des idées plus intelligentes”, le Premier ministre “les recevra”, a lancé le chef de l’État.Il ne s’est en revanche pas prononcé sur la proposition du gouvernement de supprimer deux jours fériés. En 2019 il avait dit qu’il n’y était “pas favorable”.Mais les partenaires du Premier ministre au sein du socle commun ont semblé divisés.Le chef de file des députés Renaissance Gabriel Attal a salué sur X “la volonté du Premier ministre” de faire face à “l’ampleur du redressement budgétaire à faire, et la reprise de notre désendettement”.Alors que le patron d’Horizons et candidat à la présidentielle Édouard Philippe ne trouvait, dans Le Parisien, “quasiment rien dans ce que propose François Bayrou” qui “règle le problème”, sauf “un plan d’urgence” qui a “tout le mérite d’un plan d’urgence, mais aussi ses limites”.- “Jalons” -A droite, le président des Républicains et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a estimé qu’un “parti de gouvernement” comme le sien “ne peut pas se défausser” sur le budget et promis de travailler à des “propositions”, tout en reconnaissant que M. Bayrou avait posé “un certain nombre de jalons” sur la dette.Dans un communiqué, il a souhaité “amender” les mesures touchant les retraités. “Tout est négociable, sauf les 43,8 milliards d’économies”, lui a répondu sur BFMTV la porte-parole LR du gouvernement, Sophie Primas, en défendant un effort “collectif”.Pour le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, le plan a “le mérite de chercher des solutions” mais il doit être “corrigé et amélioré” en s’attaquant à “l’assistanat” et aux “dépenses indues liées à l’immigration”.Enfin, rien ne semblait trouver grâce au RN ou chez LFI.  Dès mardi, Marine Le Pen a agité la censure avant de cibler mercredi la baisse du taux du livret A, jugée “désastreuse et confiscatoire pour les classes moyennes et populaires”.Chez LFI, le président de la commission des Finances, Eric Coquerel, veut censurer “au plus vite ce budget trumpiste” et attend “évidemment les socialistes au rendez-vous”.”Personne ne veut voter un tel budget”, a jugé le rapporteur du budget Charles de Courson (Liot), qui se demande si “le Premier ministre, en faisant cela, n’organise pas sa sortie”.- “Discuter” -Aucune censure ne pourra toutefois être votée sans le PS. Et le gouvernement veut croire un “compromis” possible comme pour le budget 2025.”Nous allons discuter avec tous les partis. Évidemment, il y a probablement davantage de possibilités de parvenir à un accord avec le Parti socialiste”, a reconnu Eric Lombard, ministre de l’Economie.Mais si le PS n’a pas fermé la porte à une discussion, il tire à boulets rouges sur la copie gouvernementale.”Les propositions du gouvernement ne sont pas acceptables et n’offrent pas de base de négociation”, a prévenu le chef de file des députés PS Boris Vallaud, dénonçant un “musée des horreurs libérales”.Les socialistes entendent discuter sur la base de leurs propres propositions, dont la taxe dite Zucman, qui consiste à imposer à hauteur de 2% le patrimoine des milliardaires.Mais le gouvernement ne veut pas de cet impôt “extrêmement injuste” qui entraînerait “une fragilisation de notre système économique”, selon Mme Primas. Il se contente de maintenir la contribution différentielle sur les hauts revenus aux contours encore flous.Pour arriver à un accord, le gouvernement mise sur le temps, les discussions budgétaires ne démarrant qu’en octobre.”On a devant nous beaucoup de temps, ce qui est une chance” même si “nous ne voulons pas que ce compromis ressemble à une entente de couloir”, a plaidé la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Mais le temps peut jouer dans les deux sens. Côté syndical, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à la “mobilisation” à la rentrée “pour empêcher ces régressions sociales”.

L’UE propose une hausse du budget, mais pas pour la PAC

La Commission européenne a dévoilé mercredi sa proposition de budget de 2028 à 2034, fixé à 2.000 milliards d’euros, avec des moyens supplémentaires pour la compétitivité et la défense, tandis qu’un bras de fer tendu démarre sur l’avenir de la politique agricole commune.C’est le budget européen “le plus ambitieux jamais proposé”, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.Cette proposition donne le coup d’envoi de deux ans de négociations souvent difficiles entre Européens.L’exécutif érige la compétitivité et l’innovation en priorité, avec 451 milliards d’euros, confirmant le tournant pro-entreprises de l’Union européenne en pleines tensions commerciales avec les Etats-Unis de Donald Trump.Trois ans après le déclenchement de la guerre en Ukraine, Bruxelles souligne aussi sa mobilisation en faveur de la défense (131 milliards intégrés à l’enveloppe compétitivité), et promet 100 milliards de soutien supplémentaire à Kiev de 2028 à 2034. “Il s’agit d’un engagement à long terme” pour “la reconstruction de l’Ukraine”, a déclaré le commissaire européen en charge du budget, Piotr Serafin.De quoi faire rugir le Premier ministre hongrois Viktor Orban. “L’Ukraine bénéficierait d’une aide financière massive, tandis que les agriculteurs européens seraient perdants”, a fustigé le dirigeant nationaliste, proche de Moscou.- “Provocation” -La transformation de la politique agricole commune (PAC) va être au coeur de la longue bataille qui s’annonce.Selon la Commission, 300 milliards d’euros seront consacrés aux “revenus des agriculteurs”, alors que le budget précédent de la PAC représentait 387 milliards de 2021 à 2027, dont 270 milliards d’aides directes aux exploitations. Bruxelles explique le différentiel par une nouvelle architecture budgétaire et le transfert de certaines sommes vers la politique de cohésion, ce qui alarme la profession.Le Copa-Cogeca, lobby des agriculteurs européens, a lancé les hostilités dès mercredi devant la Commission en réunissant quelques centaines de manifestants contre ce “mercredi noir pour l’agriculture”.”Cette proposition est une provocation”, “personne n’a intérêt à défier les agriculteurs européens. Si ce message n’a pas été entendu, nous reviendrons”, a prévenu le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau, premier syndicat agricole français, présent à Bruxelles.Echaudée par le mouvement de colère agricole de 2024, la Commission se veut pourtant rassurante. Les 300 milliards sont un “minimum” que les Etats pourront compléter avec d’autres fonds européens, a dit le commissaire à l’Agriculture Christophe Hansen.- Trop élevé ou insuffisant? -La présentation d’ensemble de la Commission fait l’objet de réactions contrastées.La France, par la voix du ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad, l’a qualifiée d'”ambitieuse”.Ce budget est en revanche “trop élevé” aux yeux des Pays-Bas, l’un des pays “frugaux” qui réclament régulièrement des économies à l’UE.Au Parlement européen, les deux rapporteurs Siegfried Muresan (PPE, droite) et Carla Tavares (sociale-démocrate, gauche), jugent quant à eux la hausse affichée très insuffisante car elle s’explique pour partie par l’inflation et par le remboursement de l’emprunt européen contracté pendant la pandémie de Covid.”La proposition reflète un surprenant manque d’ambition”, taclent-ils.Le précédent budget, de 2021 à 2027, représentait 1.200 milliards d’euros mais avait été complété par un plan de relance de 800 milliards pendant la crise Covid. Et il a fallu faire des choix tant l’équation budgétaire de l’UE relève du casse-tête.Déjà exsangues, les Etats ne veulent pas mettre davantage dans le pot commun, à l’image de la France qui a assuré mercredi qu’elle verserait à l’UE moins que prévu en 2026. Ce, alors même que la liste des dépenses européennes ne cesse de s’allonger.La Commission cherche donc de nouvelles ressources. Elle propose un prélèvement supplémentaire sur le tabac, une contribution des grandes entreprises ou une nouvelle taxe sur les déchets électroniques non recyclés.Le tout alors que les écologistes craignent que les contraintes budgétaires poussent à sacrifier les crédits consacrés à la protection de l’environnement.Quels seront les arbitrages dans deux ans? “Comme d’habitude, tout se finira par cinq jours de négociations” lors d’un sommet entre les 27, prédit un fonctionnaire européen.Avec en creux, la division persistante entre les Etats les plus “frugaux” budgétairement et ceux comme la France qui plaident pour un nouvel emprunt commun européen.Â