Gaza : Israël intensifie son offensive, la Défense civile annonce 44 morts

La Défense civile de la bande de Gaza a fait état mardi de la mort de 44 personnes dans de nouveaux bombardements israéliens sur le petit territoire palestinien en guerre, où l’ONU dit avoir été autorisée à faire entrer une centaine de camions d’aide.Israël avait annoncé lundi son intention de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza, où l’armée a intensifié samedi son offensive, lancée en riposte à l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.”Les équipes de la Défense civile ont transféré [vers des hôpitaux] au moins 44 morts, en majorité des enfants et des femmes, ainsi que des dizaines de blessés, à la suite de nouveaux massacres commis par l’occupation […] dans plusieurs zones de la bande de Gaza” depuis 1h00 du matin (22h00 GMT lundi), a déclaré à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, une organisation de premiers secours.M. Bassal a fait état de huit personnes tuées dans une frappe ayant visé une école servant de refuge à des déplacés à Gaza-ville, de 12 morts dans une frappe sur une habitation à Deir el-Balah (centre de la bande de Gaza), de 15 morts dans un bombardement sur une station-service à la limite du camp de réfugiés palestiniens de Nousseirat (centre), et de neuf morts dans une frappe sur une habitation dans le camp de réfugiés de Jabalia (nord).- “Famille entière décimée” -Interrogée par l’AFP sur ces informations, l’armée israélienne n’a fourni aucun commentaire dans l’immédiat.A Nousseirat, des Palestiniens inspectent les dégâts à la station-service.”Nous nous sommes réveillés en pleine nuit au son des bombardements. Nous sommes venus voir et avons découvert qu’une famille entière avait été décimée”, lance Mahmoud Al-Louh, un habitant du camp à Nousseirat.”Cette station-service abritait deux familles. Environ 15 membres de ces familles ont été tués”, ajoute Ismail Abu Hajir, un déplacé de la ville de Gaza.Après avoir rappelé plusieurs dizaines de milliers de réservistes, Israël a lancé samedi une offensive élargie sur l’ensemble de la bande de Gaza, dans le but affiché d’anéantir le Hamas et de récupérer les otages enlevés le 7 octobre 2023. “Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire”, a affirmé lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.Après plus de deux mois et demi d’un blocus complet du petit territoire palestinien en proie à une situation humanitaire catastrophique, Israël a autorisé lundi l’entrée à Gaza de cinq camions d’aide transportant entre autres de la nourriture pour bébés.Jens Laerke, porte-parole du bureau des Affaires humanitaires de l’ONU, a indiqué que les Nations unies avaient été autorisées mardi à les récupérer, et annoncé qu’Israël avait autorisé l’entrée d'”environ 100″ autres camions.L’ONU et de nombreuses ONG avertissent depuis des mois contre le risque de famine à Gaza, où “deux millions de personnes sont affamées” selon  l’Organisation mondiale de la santé.- “Fossé majeur” -Des “tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière”, avait déploré lundi l’OMS. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 sont toujours dans la bande de Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.La campagne de représailles militaires israéliennes a fait au moins 53.486 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Tout en proclamant son intention de poursuivre la guerre, M. Netanyahu s’est dit ouvert dimanche à un accord incluant la fin de l’offensive, mais sous condition de l'”exil” du Hamas et du “désarmement” du territoire.Le Hamas a jusque-là rejeté de telles exigences, réclamant pour libérer les otages la fin de la guerre et un retrait total israélien de Gaza.  Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, dont le pays joue le rôle de médiateur, a déploré que les négociations menées ces deux dernières semaines à Doha n’avaient mené “nulle part encore”, en raison d’un “fossé majeur” entre les deux parties. Il a en outre estimé que l’intensification de l’offensive israélienne compromettait “toute chance de paix”.

Chinese weapons get rare battle test in India-Pakistan fighting

Just over a week after a ceasefire with India was struck, Pakistan’s foreign minister is visiting his country’s largest arms supplier, China, with the performance of the weapons they supplied a matter of burning interest for analysts and governments alike.The most striking claim from four days of fighting earlier this month was Islamabad’s contention its Chinese-supplied jets had shot down six Indian aircraft — including three French-made Rafale fighters — with some observers seeing this as a symbol of Beijing’s rising military might.Experts who spoke to AFP cautioned that a lack of confirmed information and the limited scope of fighting made it difficult to draw solid conclusions about the Chinese equipment’s prowess.Still, “this was a rare opportunity for the international community to gauge Chinese military hardware on the battlefield against Western (Indian) hardware”, said Lyle Morris from the Asia Society Policy Institute.  While China pours hundreds of billions of dollars into defence spending each year, it lags far behind the United States as an arms exporter.China’s drones are used in counter-terrorism operations, and its weapons have been deployed by Saudi Arabia in Yemen and against rebel forces in African countries, Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) senior researcher Siemon Wezeman told AFP.”But this is the first time since the 1980s that a state has used large numbers of Chinese weapons of many types in action against another state,” said Wezeman, referencing the Iran-Iraq war when they were used on both sides.- ‘Primary option’ -Pakistan accounts for around 63 percent of China’s arms exports, according to SIPRI.In the recent fighting, Pakistan used the J10-C Vigorous Dragon and JF-17 Thunder planes, armed with air-to-air missiles.It was the first time the J10-C has been used in active combat, said the Stimson Center’s Yun Sun.Islamabad’s air defences also used Chinese kit — including the HQ-9P long-range surface-to-air missile system — and deployed Chinese radar as well as armed and reconnaissance drones.”This was the first sustained fight where the bulk of Pakistan’s forces used Chinese weapons and, basically, relied on them as their primary option,” said Bilal Khan, founder of the Toronto-based Quwa Defence News & Analysis Group. India has not officially confirmed any of its aircraft were lost, although a senior security source told AFP three jets had crashed on home soil without giving the make or cause.Rafale maker Dassault has also not commented.The Rafale is considered one of Europe’s most high-tech jets, while the J10-C “is not even China’s most advanced”, said James Char from Singapore’s Nanyang Technological University.But if Pakistan’s claims are true, “this should not be surprising… considering that the Rafale is a multirole fighter, whereas the J-10C was built for aerial combat and is also equipped with a stronger radar,” Char said.The Chinese air-defence systems, however, “do not appear to have been as effective as the Pakistan Air Force would have hoped”, said Quwa’s Khan, after India said it had neutralised one near the eastern border city of Lahore.If true, said SIPRI’s Wezeman, that “would be a bigger success and more than balance the loss of some aircraft in the process”.- ‘Significant reorientation’ -In the days after the dogfight reports, J10-C maker Chengdu Aircraft Company’s stock soared over forty percent.”We most likely will see more orders going to Chinese contractors,” said the Stimson Center’s Sun.However, “it will take time and significant reorientation by Chinese arms manufacturers for the country to be a big arms exporter”, said Jennifer Kavanagh from the US think tank Defense Priorities.She noted that China “cannot mass-produce certain key inputs, including aircraft engines”.Wezeman said he thought the stock markets “overreacted”, as “we still have to see how well all the weapons used worked and if it really means much”.Even if more data emerges, the conflict still does not reveal much about the Chinese military’s own capabilities, the analysts said.China’s own systems and weapons are much more advanced than what it exports.And while having high-tech hardware is important, “much more important is how those weapons are used”, said Kavanagh.Brian Hart of CSIS said he would caution against “reading too much” into recent developments.”I don’t think you can make direct comparisons to how these Chinese-made systems would fare in different environments against more advanced adversaries like the United States,” he explained.”Since the number of data points is small and since we don’t know much about the proficiency and training of the personnel on either side, it is hard to draw definitive conclusions,” said Kavanagh.  

Ukraine: Zelensky accuse la Russie de “gagner du temps”, après l’appel Trump-Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mardi la Russie de “gagner du temps” en faisant traîner les discussions en vue d’un cessez-le-feu afin de “poursuivre” son invasion de l’Ukraine, au lendemain d’un appel entre Vladimir Poutine et Donald Trump sans résultats tangibles.Cet entretien téléphonique de deux heures entre les dirigeants russe et américain, trois jours après les premiers pourparlers de paix russo-ukrainiens depuis 2022, n’a pas abouti à l’annonce d’un cessez-le-feu, pourtant réclamé par Kiev et les Européens.Malgré l’absence d’avancée majeure, Donald Trump, qui pousse la Russie et l’Ukraine à faire taire les armes, a vanté que les deux belligérants allaient “démarrer immédiatement des négociations en vue” d’une trêve.En l’état, aucun calendrier n’a été annoncé et il n’y a aucune garantie que Moscou et Kiev trouvent un accord, au moment où l’armée russe poursuit sa poussée dans l’Est ukrainien face à des troupes de Kiev en difficulté.”Il est évident que la Russie tente de gagner du temps afin de poursuivre sa guerre et son occupation”, a dénoncé mardi Volodymyr Zelensky, qualifiant les conditions de Moscou d'”irréalistes”.Vendredi, les délégations russe et ukrainienne, réunis sous médiation turque à Istanbul, avaient indiqué que chaque partie allait “présenter” prochainement leur “vision” d’une possible trêve, selon les termes du négociateur russe, Vladimir Medinski.Mais il est évident que deux approches s’opposent : Kiev demande un cessez-le-feu “inconditionnel” de 30 jours pour permettre des discussions de paix, tandis que Moscou part du principe que les négociations doivent se faire “simultanément” aux combats, selon M. Medinski.Les principales capitales européennes, fidèles soutiens de Kiev, menacent la Russie de sanctions “massives” faute de cessez-le-feu, mais Vladimir Poutine rejette cette requête, considérant que cela donnerait du temps à l’armée ukrainienne pour se réarmer grâce à l’aide militaire occidentale.- “Memorandum” flou -Dans ce qui ressemble à ce stade à une impasse diplomatique, Donald Trump a toutefois assuré “que des progrès ont été accomplis” lundi.Le ton de Vladimir Poutine était toutefois plus prudent, qualifiant la conversation d'”utile” et estimant que les discussions avec l’Ukraine allaient “dans la bonne voie”.A la presse, il a affirmé que la Russie était prête à travailler avec l’Ukraine sur un “mémorandum”, étape préalable avant un “possible traité de paix”, et a souligné le besoin de “trouver des compromis”.Or, Volodymyr Zelensky a dit lundi soir “ne rien savoir” sur un éventuel “mémorandum”, précisant toutefois être prêt à étudier une offre russe.Depuis qu’il a ordonné à son armée d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022, Vladimir Poutine maintient des exigences maximalistes, notamment que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et qu’elle abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014.L’Ukraine rejette fermement ces exigences et demande que l’armée russe, qui occupe près de 20% de son territoire, s’en retire. Ce dont Moscou n’a pas l’intention.- “Victoire tactique” -Pour éviter une nouvelle invasion russe dans le futur, Kiev appelle également à des “garanties de sécurité” solides, notamment des Etats-Unis, son premier soutien depuis plus de trois ans.D’où l’espoir de Volodymyr Zelensky que M. Trump ne finisse par s’agacer. Il a averti lundi que Vladimir Poutine “bénéficierait” d’un éventuel désengagement américain des pourparlers.Cette perspective inquiète également les Européens, qui ont adopé formellement mardi un 17e paquet de sanctions contre Moscou.La cheffe de la diplomatie à Bruxelles, Kaja Kallas, a dit mardi espérer une “réaction forte” de la part de Washington si Moscou campait sur sa position, tandis que le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a lui assuré que l’appel Trump-Poutine avait montré que le président russe n’était “pas prêt” à faire des concessions.”Les politiciens occidentaux et les médias déploient des efforts titanesques pour faire échouer le dialogue constructif” russo-américain, a dénoncé, pour sa part, l’émissaire de Vladimir Poutine pour les questions économiques à l’international, Kirill Dmitriev.”C’est une nouvelle victoire tactique pour Poutine”, analyse auprès de l’AFP le politologue indépendant Konstantin Kalatchev, selon qui le statu quo actuel va donner “du temps” à l’armée russe, qui “espère achever cet été la défaite des troupes ukrainiennes”.De son côté, la Chine, proche partenaire du Kremlin, a apporté son soutien mardi à “un dialogue direct” entre Moscou et Kiev.L’invasion russe a fait en plus de trois ans plusieurs dizaines de milliers de morts, civils et militaires, dans les deux camps.A l’avantage sur le front, les forces russes ont revendiqué ces derniers jours une poussée dans la région de Donetsk (est), épicentre des combats.

Ukraine: Zelensky accuse la Russie de “gagner du temps”, après l’appel Trump-Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mardi la Russie de “gagner du temps” en faisant traîner les discussions en vue d’un cessez-le-feu afin de “poursuivre” son invasion de l’Ukraine, au lendemain d’un appel entre Vladimir Poutine et Donald Trump sans résultats tangibles.Cet entretien téléphonique de deux heures entre les dirigeants russe et américain, trois jours après les premiers pourparlers de paix russo-ukrainiens depuis 2022, n’a pas abouti à l’annonce d’un cessez-le-feu, pourtant réclamé par Kiev et les Européens.Malgré l’absence d’avancée majeure, Donald Trump, qui pousse la Russie et l’Ukraine à faire taire les armes, a vanté que les deux belligérants allaient “démarrer immédiatement des négociations en vue” d’une trêve.En l’état, aucun calendrier n’a été annoncé et il n’y a aucune garantie que Moscou et Kiev trouvent un accord, au moment où l’armée russe poursuit sa poussée dans l’Est ukrainien face à des troupes de Kiev en difficulté.”Il est évident que la Russie tente de gagner du temps afin de poursuivre sa guerre et son occupation”, a dénoncé mardi Volodymyr Zelensky, qualifiant les conditions de Moscou d'”irréalistes”.Vendredi, les délégations russe et ukrainienne, réunis sous médiation turque à Istanbul, avaient indiqué que chaque partie allait “présenter” prochainement leur “vision” d’une possible trêve, selon les termes du négociateur russe, Vladimir Medinski.Mais il est évident que deux approches s’opposent : Kiev demande un cessez-le-feu “inconditionnel” de 30 jours pour permettre des discussions de paix, tandis que Moscou part du principe que les négociations doivent se faire “simultanément” aux combats, selon M. Medinski.Les principales capitales européennes, fidèles soutiens de Kiev, menacent la Russie de sanctions “massives” faute de cessez-le-feu, mais Vladimir Poutine rejette cette requête, considérant que cela donnerait du temps à l’armée ukrainienne pour se réarmer grâce à l’aide militaire occidentale.- “Memorandum” flou -Dans ce qui ressemble à ce stade à une impasse diplomatique, Donald Trump a toutefois assuré “que des progrès ont été accomplis” lundi.Le ton de Vladimir Poutine était toutefois plus prudent, qualifiant la conversation d'”utile” et estimant que les discussions avec l’Ukraine allaient “dans la bonne voie”.A la presse, il a affirmé que la Russie était prête à travailler avec l’Ukraine sur un “mémorandum”, étape préalable avant un “possible traité de paix”, et a souligné le besoin de “trouver des compromis”.Or, Volodymyr Zelensky a dit lundi soir “ne rien savoir” sur un éventuel “mémorandum”, précisant toutefois être prêt à étudier une offre russe.Depuis qu’il a ordonné à son armée d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022, Vladimir Poutine maintient des exigences maximalistes, notamment que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et qu’elle abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014.L’Ukraine rejette fermement ces exigences et demande que l’armée russe, qui occupe près de 20% de son territoire, s’en retire. Ce dont Moscou n’a pas l’intention.- “Victoire tactique” -Pour éviter une nouvelle invasion russe dans le futur, Kiev appelle également à des “garanties de sécurité” solides, notamment des Etats-Unis, son premier soutien depuis plus de trois ans.D’où l’espoir de Volodymyr Zelensky que M. Trump ne finisse par s’agacer. Il a averti lundi que Vladimir Poutine “bénéficierait” d’un éventuel désengagement américain des pourparlers.Cette perspective inquiète également les Européens, qui ont adopé formellement mardi un 17e paquet de sanctions contre Moscou.La cheffe de la diplomatie à Bruxelles, Kaja Kallas, a dit mardi espérer une “réaction forte” de la part de Washington si Moscou campait sur sa position, tandis que le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a lui assuré que l’appel Trump-Poutine avait montré que le président russe n’était “pas prêt” à faire des concessions.”Les politiciens occidentaux et les médias déploient des efforts titanesques pour faire échouer le dialogue constructif” russo-américain, a dénoncé, pour sa part, l’émissaire de Vladimir Poutine pour les questions économiques à l’international, Kirill Dmitriev.”C’est une nouvelle victoire tactique pour Poutine”, analyse auprès de l’AFP le politologue indépendant Konstantin Kalatchev, selon qui le statu quo actuel va donner “du temps” à l’armée russe, qui “espère achever cet été la défaite des troupes ukrainiennes”.De son côté, la Chine, proche partenaire du Kremlin, a apporté son soutien mardi à “un dialogue direct” entre Moscou et Kiev.L’invasion russe a fait en plus de trois ans plusieurs dizaines de milliers de morts, civils et militaires, dans les deux camps.A l’avantage sur le front, les forces russes ont revendiqué ces derniers jours une poussée dans la région de Donetsk (est), épicentre des combats.

Interrogé une ultime fois, Le Scouarnec se dit “responsable” de la mort de deux victimes

Interrogé pour la dernière fois mardi par la cour criminelle du Morbihan à Vannes, l’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec a dit être “responsable” de la mort de deux de ses 299 victimes, et assuré ne pas s’imaginer en homme libre à l’issue de son procès.Pull noir surmonté d’un col de chemise couleur moutarde, debout dans son box, l’accusé répond aux questions de la cour avec son habituel ton calme, au phrasé monotone.Dès ses premières déclarations, il confie avoir conservé le souvenir de deux jeunes hommes dont les photos ont été projetées à l’audience: Mathis Vinet, mort d’une overdose en 2021 et dont les proches estiment qu’il s’est suicidé, et d’un autre homme, retrouvé pendu à son domicile en 2020.”(Ils) sont morts: j’en suis responsable”, lâche celui qui avait agressé sexuellement les deux garçons à l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors qu’ils n’avaient que 10 et 12 ans respectivement.”Vous vous projetez dans une vie d’homme libre ?”, lui demande la présidente de la cour, Aude Buresi.”Non”, répond l’accusé de 74 ans, qui risque jusqu’à 20 ans de prison. Puis après un silence, il répète: “non”, plus fermement.- “Une libération” -Il affirme s’être “remis en question”, au cours du procès débuté le 24 février. “Je ne peux plus me regarder de la même façon parce que j’ai devant moi un pédocriminel et un violeur d’enfants.”S’il assure ne plus être la prise de ses “penchants” pédophiles, il n’écarte pas non plus le risque de replonger.”Rien ne permet d’envisager que ce que je peux être dans l’avenir”, admet Joël Le Scouarnec. “Si on considère que cet homme que j’ai été (…) était encore le même homme aujourd’hui, ça serait une condamnation à perpétuité.””La prison a été pour moi une libération”, a répété celui qui purge déjà une peine de 15 ans de réclusion pour des viols sur mineurs après une condamnation à Saintes (Charente-Maritime) en 2020.”Jamais” en tout cas, il ne “côtoiera” à nouveau un enfant, assure-t-il à une avocate des parties civiles. “Non pas parce que j’aurais peur de commettre un nouvel acte mais parce que j’aurais peur que quelqu’un, connaissant mes antécédents, ait des soupçons.”Et, ajoute-t-il, soudain glaçant, “si un enfant était à proximité, je ne me dirais pas +oh celui-là je pourrais le coincer+. Parce que c’est un enfant que je vois maintenant, je ne verrai pas un sexe.” – “Pas une machine” -La colère affleure parfois sous le masque lisse, notamment lorsqu’une avocate des parties civiles insiste pour qu’il “travaille” sur le peu de souvenirs qu’il a de son enfance.”On cherche absolument à déceler chez moi le fait que j’ai été un jour victime. Mais pourquoi, je ne sais pas, je ne comprends pas. Je peux l’affirmer je n’ai jamais été victime”, martèle-t-il.L’agacement revient aussi lorsque les avocats rappellent les expertises des psychiatres et psychologues évoquées au cours des trois mois de procès.”Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”, se souvient-il. “C’était tellement à charge (…) c’était insupportable. (…) Une dissection, c’est très désagréable”.Tout au long du procès, la sincérité de Joël Le Scouarnec a souvent été remise en cause par les parties civiles à qui il adressait des excuses uniformes, répétées parfois au mot près d’une victime à l’autre.Mais, assure-t-il, “ce n’est pas une machine qui s’exprime, c’est moi, l’être humain.”Un “être humain” qui a de nouveau affirmé “être le seul responsable” exonérant ses proches et ses collègues. “C’est moi qui ai manipulé, caché (…) c’est moi qui ai agressé ces enfants”, dit-il.Qu’est-ce qui aurait pu vous empêcher d’agir ? demande la cour. L’accusé se tait un instant. “Rien”, finit-il par dire.Le 20 mars, Joël Le Scouarnec a reconnu en bloc l’ensemble des faits pour lesquels il est jugé à Vannes, et même d’autres, prescrits ou qui font l’objet d’une nouvelle procédure, comme des violences sexuelles sur sa petite-fille, révélées en pleine audience.”Moi je ne me suis pas pardonné d’avoir commis ces gestes, pourquoi eux-mêmes me pardonneraient-ils d’avoir souillé leur corps ?”Le verdict est attendu le 28 mai.

Interrogé une ultime fois, Le Scouarnec se dit “responsable” de la mort de deux victimes

Interrogé pour la dernière fois mardi par la cour criminelle du Morbihan à Vannes, l’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec a dit être “responsable” de la mort de deux de ses 299 victimes, et assuré ne pas s’imaginer en homme libre à l’issue de son procès.Pull noir surmonté d’un col de chemise couleur moutarde, debout dans son box, l’accusé répond aux questions de la cour avec son habituel ton calme, au phrasé monotone.Dès ses premières déclarations, il confie avoir conservé le souvenir de deux jeunes hommes dont les photos ont été projetées à l’audience: Mathis Vinet, mort d’une overdose en 2021 et dont les proches estiment qu’il s’est suicidé, et d’un autre homme, retrouvé pendu à son domicile en 2020.”(Ils) sont morts: j’en suis responsable”, lâche celui qui avait agressé sexuellement les deux garçons à l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors qu’ils n’avaient que 10 et 12 ans respectivement.”Vous vous projetez dans une vie d’homme libre ?”, lui demande la présidente de la cour, Aude Buresi.”Non”, répond l’accusé de 74 ans, qui risque jusqu’à 20 ans de prison. Puis après un silence, il répète: “non”, plus fermement.- “Une libération” -Il affirme s’être “remis en question”, au cours du procès débuté le 24 février. “Je ne peux plus me regarder de la même façon parce que j’ai devant moi un pédocriminel et un violeur d’enfants.”S’il assure ne plus être la prise de ses “penchants” pédophiles, il n’écarte pas non plus le risque de replonger.”Rien ne permet d’envisager que ce que je peux être dans l’avenir”, admet Joël Le Scouarnec. “Si on considère que cet homme que j’ai été (…) était encore le même homme aujourd’hui, ça serait une condamnation à perpétuité.””La prison a été pour moi une libération”, a répété celui qui purge déjà une peine de 15 ans de réclusion pour des viols sur mineurs après une condamnation à Saintes (Charente-Maritime) en 2020.”Jamais” en tout cas, il ne “côtoiera” à nouveau un enfant, assure-t-il à une avocate des parties civiles. “Non pas parce que j’aurais peur de commettre un nouvel acte mais parce que j’aurais peur que quelqu’un, connaissant mes antécédents, ait des soupçons.”Et, ajoute-t-il, soudain glaçant, “si un enfant était à proximité, je ne me dirais pas +oh celui-là je pourrais le coincer+. Parce que c’est un enfant que je vois maintenant, je ne verrai pas un sexe.” – “Pas une machine” -La colère affleure parfois sous le masque lisse, notamment lorsqu’une avocate des parties civiles insiste pour qu’il “travaille” sur le peu de souvenirs qu’il a de son enfance.”On cherche absolument à déceler chez moi le fait que j’ai été un jour victime. Mais pourquoi, je ne sais pas, je ne comprends pas. Je peux l’affirmer je n’ai jamais été victime”, martèle-t-il.L’agacement revient aussi lorsque les avocats rappellent les expertises des psychiatres et psychologues évoquées au cours des trois mois de procès.”Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”, se souvient-il. “C’était tellement à charge (…) c’était insupportable. (…) Une dissection, c’est très désagréable”.Tout au long du procès, la sincérité de Joël Le Scouarnec a souvent été remise en cause par les parties civiles à qui il adressait des excuses uniformes, répétées parfois au mot près d’une victime à l’autre.Mais, assure-t-il, “ce n’est pas une machine qui s’exprime, c’est moi, l’être humain.”Un “être humain” qui a de nouveau affirmé “être le seul responsable” exonérant ses proches et ses collègues. “C’est moi qui ai manipulé, caché (…) c’est moi qui ai agressé ces enfants”, dit-il.Qu’est-ce qui aurait pu vous empêcher d’agir ? demande la cour. L’accusé se tait un instant. “Rien”, finit-il par dire.Le 20 mars, Joël Le Scouarnec a reconnu en bloc l’ensemble des faits pour lesquels il est jugé à Vannes, et même d’autres, prescrits ou qui font l’objet d’une nouvelle procédure, comme des violences sexuelles sur sa petite-fille, révélées en pleine audience.”Moi je ne me suis pas pardonné d’avoir commis ces gestes, pourquoi eux-mêmes me pardonneraient-ils d’avoir souillé leur corps ?”Le verdict est attendu le 28 mai.

Le milliardaire Stérin sèche encore une convocation à l’Assemblée, qui va saisir la justice

Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le milliardaire Pierre-Edouard Stérin ne s’est pas présenté mardi à l’Assemblée devant la commission d’enquête sur “l’organisation des élections en France”, dont le président a par conséquent annoncé qu’il saisirait la justice.Sa chaise est encore restée vide. Reconvoqué après une première absence remarquée le 14 mai, l’homme d’affaires conservateur a de nouveau laissé les députés sur leur faim.M. Stérin, devenu milliardaire avec son entreprise de coffrets cadeaux Smartbox, est initiateur d’un projet politique baptisé “Périclès”. Cette commission d’enquête porte sur “l’organisation des élections en France”, et se penche entre autres sur les problèmes d’inscriptions des citoyens sur les listes électorales et d’éventuelles défaillances des instituts de sondage pendant les campagnes.”Nous constatons ce matin qu’il n’est pas parmi nous”, a déclaré Thomas Cazenave, président de cette commission d’enquête. “Il est par contre sur les chaînes de télévision, semble-t-il”, a ajouté l’élu Renaissance.Le milliardaire était en effet intervenu un peu plus tôt sur Cnews, en visio depuis son domicile, pour y affirmer entre autres que sa convocation n’était qu’un “prétexte” pour des députés qui “ont juste envie de faire les marioles devant les caméras”.L’homme d’affaires, qui réside en Belgique, a également fait valoir qu’il avait “reçu des dizaines de menaces de mort” – pour lesquelles il a d’ailleurs déposé lundi une plainte contre X au tribunal judiciaire de Paris, a appris l’AFP mardi auprès de son avocat.”Le ministère de l’Intérieur était prêt a assurer (sa) sécurité”, a rétorqué M. Cazenave, qui a annoncé qu’il “adresserait dès cet après-midi un courrier au procureur de la République de Paris pour constater le fait qu’il ne respecte pas les obligations qui lui sont faites”.En l’occurrence, le refus de comparaître devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende.”Rien ne justifie que M. Stérin se place au-dessus des lois de la République. Rien ne justifie que M. Stérin méprise l’Assemblée nationale et ses représentants”, a insisté M. Cazenave.Son collègue LFI Antoine Léaument, rapporteur de la commission d’enquête, a pour sa part estimé que le milliardaire “essaie de jouer la montre, puisqu’il sait que cette commission d’enquête est bornée dans le temps, donc il cherche à se dérober à ses obligations”.