A l’Assemblée, le retour sans effet de manche de Manuel Valls

C’est profil bas, studieux mais sans fulgurance, que Manuel Valls a fait son retour au Palais Bourbon cette semaine. L’ex-Premier ministre peut savourer l’adoption mercredi à la quasi-unanimité de son projet de loi sur Mayotte, dans une Assemblée qui l’a jusqu’ici plutôt épargné. La dernière fois que Manuel Valls s’était exprimé dans l’hémicycle, il était député. C’était le 2 octobre 2018 et il faisait ses adieux à la politique française, quittant son siège pour briguer la mairie de Barcelone. Dans les travées, des pancartes “bon débarras” étaient brandies par des députés insoumis, en guise de pot de départ pour cet ancien Premier ministre socialiste, passé sous giron macroniste, et honni par la gauche.   S’en est suivie une longue traversée du désert, commencée avec sa défaite en terres catalanes, et qui s’est poursuivie avec l’échec cuisant de sa réélection comme député aux législatives françaises de 2022. Lundi, Manuel Valls a fait son grand retour dans l’arène de l’Assemblée, dans le costume de ministre des Outre-mer, venu défendre le premier texte du gouvernement de François Bayrou.- “Indifférent” -A cette occasion, les députés ont “découvert” un “nouveau Manuel Valls”, loin des déclarations à “l’emporte-pièce”, à la “personnalité clivante” et aux “positions tranchées”, auxquelles la classe politique était habituée, selon plusieurs élus interrogés par l’AFP.Au cours de l’examen de ce texte adopté à la quasi-unanimité des voix mercredi, “j’ai découvert un ministre extrêmement fort et technique, apaisé et pédagogue, très à l’écoute des parlementaires, de gauche comme de droite”, observe le député macroniste Pierre Cazeneuve. “Ceux qui ont de l’inimitié politique historique envers lui, doivent être bien embêtés face à la qualité dont il fait preuve depuis quelques jours”, pense-t-il.Au sein du groupe socialiste, peu de députés acceptent de commenter les débuts de Manuel Valls à visage découvert.Leur chef, Boris Vallaud, se dit “indifférent” à ce retour, la “trahison” de M. Valls étant ancienne.Manuel Valls a siégé dix ans sur les bancs des socialistes, comme député de l’Essonne, jusqu’en 2012, avant de devenir ministre puis Premier ministre de François Hollande (qui siège désormais comme député de l’opposition face à lui). Il a rejoint les macronistes après sa défaite à la primaire socialiste début 2017. “Ça me fait mal de le dire, mais Valls, il est bon”, confie un député socialiste à l’AFP. Même la députée insoumise Aurélie Trouvé, qui préside la commission des Affaires économiques, où le texte sur Mayotte a d’abord été examiné, concède du bout des lèvres: “il s’est plutôt inscrit dans une démarche constructive” jusqu’ici. Son collègue Aurélien Taché, le trouve “particulièrement sage”, se disant surpris de retrouver un “ministre presque effacé”, qui “fuit les questions”, au lieu “de batailler, et de relever le gant” quand on l’attaque.- “Sortir du bois” -A droite, un député s’étonne lui qu’il n’ait “pas été plus malmené” par la gauche. Durant la séance des questions au gouvernement, où les ministres sont régulièrement chahutés, Manuel Valls a plutôt été épargné mardi. Il répondait à un député insoumis au sujet de la crise de l’eau à la Réunion. “La situation est tellement difficile en ce moment dans les territoires ultramarins” que personne ne “peut se permettre de bouder” ou d’avoir “des états d’âme” au motif qu’il s’agit de Manuel Valls, relève le député socialiste Philippe Naillet. D’autant que dans les Outre-mer, la nomination de cet ancien Premier ministre, troisième dans le rang protocolaire, a été plutôt bien accueillie.  “Avoir quelqu’un du calibre de Manuel Valls, c’est ce que les ultramarins attendent”, selon le président du conseil départemental de Mayotte Ben Issa Ousseni, qui salue “sa disponibilité” dans les échanges, mais espère davantage sur le plan de l’action. Il est très attendu sur la prochaine loi Mayotte annoncée pour mars, où la lutte contre l’immigration devrait constituer un “volet primordial”, selon ses mots. “En mars, quand toutes les propositions les plus nauséabondes vont arriver des bancs les plus à droite de l’hémicycle, il ne pourra plus se cacher”, pense le député insoumis Aurélien Taché. “Manuel Valls va devoir sortir du bois”.bur-caz-tbm-ab-cma/sl/jmt/jp 

A l’Assemblée, le retour sans effet de manche de Manuel Valls

C’est profil bas, studieux mais sans fulgurance, que Manuel Valls a fait son retour au Palais Bourbon cette semaine. L’ex-Premier ministre peut savourer l’adoption mercredi à la quasi-unanimité de son projet de loi sur Mayotte, dans une Assemblée qui l’a jusqu’ici plutôt épargné. La dernière fois que Manuel Valls s’était exprimé dans l’hémicycle, il était député. C’était le 2 octobre 2018 et il faisait ses adieux à la politique française, quittant son siège pour briguer la mairie de Barcelone. Dans les travées, des pancartes “bon débarras” étaient brandies par des députés insoumis, en guise de pot de départ pour cet ancien Premier ministre socialiste, passé sous giron macroniste, et honni par la gauche.   S’en est suivie une longue traversée du désert, commencée avec sa défaite en terres catalanes, et qui s’est poursuivie avec l’échec cuisant de sa réélection comme député aux législatives françaises de 2022. Lundi, Manuel Valls a fait son grand retour dans l’arène de l’Assemblée, dans le costume de ministre des Outre-mer, venu défendre le premier texte du gouvernement de François Bayrou.- “Indifférent” -A cette occasion, les députés ont “découvert” un “nouveau Manuel Valls”, loin des déclarations à “l’emporte-pièce”, à la “personnalité clivante” et aux “positions tranchées”, auxquelles la classe politique était habituée, selon plusieurs élus interrogés par l’AFP.Au cours de l’examen de ce texte adopté à la quasi-unanimité des voix mercredi, “j’ai découvert un ministre extrêmement fort et technique, apaisé et pédagogue, très à l’écoute des parlementaires, de gauche comme de droite”, observe le député macroniste Pierre Cazeneuve. “Ceux qui ont de l’inimitié politique historique envers lui, doivent être bien embêtés face à la qualité dont il fait preuve depuis quelques jours”, pense-t-il.Au sein du groupe socialiste, peu de députés acceptent de commenter les débuts de Manuel Valls à visage découvert.Leur chef, Boris Vallaud, se dit “indifférent” à ce retour, la “trahison” de M. Valls étant ancienne.Manuel Valls a siégé dix ans sur les bancs des socialistes, comme député de l’Essonne, jusqu’en 2012, avant de devenir ministre puis Premier ministre de François Hollande (qui siège désormais comme député de l’opposition face à lui). Il a rejoint les macronistes après sa défaite à la primaire socialiste début 2017. “Ça me fait mal de le dire, mais Valls, il est bon”, confie un député socialiste à l’AFP. Même la députée insoumise Aurélie Trouvé, qui préside la commission des Affaires économiques, où le texte sur Mayotte a d’abord été examiné, concède du bout des lèvres: “il s’est plutôt inscrit dans une démarche constructive” jusqu’ici. Son collègue Aurélien Taché, le trouve “particulièrement sage”, se disant surpris de retrouver un “ministre presque effacé”, qui “fuit les questions”, au lieu “de batailler, et de relever le gant” quand on l’attaque.- “Sortir du bois” -A droite, un député s’étonne lui qu’il n’ait “pas été plus malmené” par la gauche. Durant la séance des questions au gouvernement, où les ministres sont régulièrement chahutés, Manuel Valls a plutôt été épargné mardi. Il répondait à un député insoumis au sujet de la crise de l’eau à la Réunion. “La situation est tellement difficile en ce moment dans les territoires ultramarins” que personne ne “peut se permettre de bouder” ou d’avoir “des états d’âme” au motif qu’il s’agit de Manuel Valls, relève le député socialiste Philippe Naillet. D’autant que dans les Outre-mer, la nomination de cet ancien Premier ministre, troisième dans le rang protocolaire, a été plutôt bien accueillie.  “Avoir quelqu’un du calibre de Manuel Valls, c’est ce que les ultramarins attendent”, selon le président du conseil départemental de Mayotte Ben Issa Ousseni, qui salue “sa disponibilité” dans les échanges, mais espère davantage sur le plan de l’action. Il est très attendu sur la prochaine loi Mayotte annoncée pour mars, où la lutte contre l’immigration devrait constituer un “volet primordial”, selon ses mots. “En mars, quand toutes les propositions les plus nauséabondes vont arriver des bancs les plus à droite de l’hémicycle, il ne pourra plus se cacher”, pense le député insoumis Aurélien Taché. “Manuel Valls va devoir sortir du bois”.bur-caz-tbm-ab-cma/sl/jmt/jp 

Régularisation des sans-papiers: pour Lescure, la nouvelle circulaire de Retailleau “va trop loin”

Le député macroniste Roland Lescure a estimé vendredi que la circulaire de Bruno Retailleau sur le resserrement des conditions de régularisation des sans-papiers “va trop loin”, alors que le ministre de l’Intérieur va présenter vendredi ce texte qui remplace la circulaire Valls de 2012. “Ça va trop loin, je pense qu’on va trop loin”, a affirmé sur TF1 le vice-président de l’Assemblée nationale à propos de la circulaire qui sera détaillée par Bruno Retailleau vendredi lors d’un déplacement dans les Yvelines. “Je pense qu’il faut vraiment se méfier de la caricature, et là on est un peu dans la caricature”, a ajouté le député Ensemble pour la République (EPR), à propos de ce nouveau texte qui fixe à sept ans, contre cinq ans auparavant, la durée minimale de présence sur le territoire français pour espérer une régularisation.La circulaire prise par Manuel Valls, lorsqu’il était lui-même ministre de l’Intérieur, permettait chaque année aux préfectures de régulariser par le travail ou pour motif familial plus de 30.000 sans-papiers.”Autant il faut être extrêmement ferme sur l’immigration illégale, (…) autant il faut faire attention aux gens qui sont intégrés, qui travaillent aujourd’hui pendant cinq ans et notamment dans des métiers en tension”, a déclaré l’ancien ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, et considéré comme appartenant à l’aile gauche de la macronie. “Il faut qu’on soit humain et surtout qu’on soit pragmatique”, car il y a un “besoin de main d’Å“uvre” dans certains secteurs, a ajouté Roland Lescure, dont la position illustre les tensions potentielles sur l’immigration au sein de la coalition qui soutient le Premier ministre François Bayrou.

Régularisation des sans-papiers: pour Lescure, la nouvelle circulaire de Retailleau “va trop loin”

Le député macroniste Roland Lescure a estimé vendredi que la circulaire de Bruno Retailleau sur le resserrement des conditions de régularisation des sans-papiers “va trop loin”, alors que le ministre de l’Intérieur va présenter vendredi ce texte qui remplace la circulaire Valls de 2012. “Ça va trop loin, je pense qu’on va trop loin”, a affirmé sur TF1 le vice-président de l’Assemblée nationale à propos de la circulaire qui sera détaillée par Bruno Retailleau vendredi lors d’un déplacement dans les Yvelines. “Je pense qu’il faut vraiment se méfier de la caricature, et là on est un peu dans la caricature”, a ajouté le député Ensemble pour la République (EPR), à propos de ce nouveau texte qui fixe à sept ans, contre cinq ans auparavant, la durée minimale de présence sur le territoire français pour espérer une régularisation.La circulaire prise par Manuel Valls, lorsqu’il était lui-même ministre de l’Intérieur, permettait chaque année aux préfectures de régulariser par le travail ou pour motif familial plus de 30.000 sans-papiers.”Autant il faut être extrêmement ferme sur l’immigration illégale, (…) autant il faut faire attention aux gens qui sont intégrés, qui travaillent aujourd’hui pendant cinq ans et notamment dans des métiers en tension”, a déclaré l’ancien ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, et considéré comme appartenant à l’aile gauche de la macronie. “Il faut qu’on soit humain et surtout qu’on soit pragmatique”, car il y a un “besoin de main d’Å“uvre” dans certains secteurs, a ajouté Roland Lescure, dont la position illustre les tensions potentielles sur l’immigration au sein de la coalition qui soutient le Premier ministre François Bayrou.

Stock markets build on Trump rally, yen climbs after BoJ cut

Markets rose Friday after a record day on Wall Street in response to Donald Trump’s tax-cut pledge, while the yen strengthened after a widely expected interest rate hike by the Bank of Japan.In a much-anticipated speech via video link at the Davos World Forum in Switzerland, Trump pushed for lower interest rates and said he would cut taxes for companies investing in the United States while imposing tariffs on those who do not.He also called on Saudi Arabia and OPEC to lower oil prices, adding that “when the oil comes down, it’ll bring down prices” and in turn bring interest rates down. His comments come after he said on the campaign trail that he would slash taxes, regulations and immigration while hitting key trading partners with tariffs.That fuelled worries among some economists that he could reignite inflation and cause the Federal Reserve to pause its recent run of rate cuts, or even increase them.US traders appeared to welcome the speech, with the S&P 500 hitting a record high, while the Dow and Nasdaq also advanced.Asia mostly followed suit, with Hong Kong, Shanghai, Sydney, Seoul, Mumbai and Bangkok all up, though Tokyo, Singapore, Wellington, Jakarta and Manila slipped. London and Frankfurt rose again after hitting fresh record highs Thursday, while Paris also advanced.Markets have enjoyed a broadly positive start to Trump’s second term amid relief that while he has warned about imposing big tariffs on key partners, he has so far been less abrasive than his first four years.Matt Burdett and Adam Sparkman at Thornburg Investment Management said that could be due to circumstances.”Eight years ago, Trump’s aggressive trade policies were implemented against a backdrop of low inflation and low rates, creating room for bold actions,” they said in a commentary. “Today, elevated price levels are a key concern for voters and policymakers alike. Given this reality, we question if Trump’s tariff posturing may now be aimed more at pressuring China and other foreign countries into negotiating favourable trade terms for the US.”- Japan hikes rates -The Bank of Japan on Friday lifted borrowing costs to their highest level since 2008 in a well-telegraphed move, with data showing another jump in inflation last month that reinforced expectations for further tightening.”Japan’s economic activity and prices have been developing generally in line with the Bank’s outlook, and the likelihood of realising the outlook has been rising,” the bank said in a statement.The yen briefly rallied to as strong as 154.85 per dollar after officials flagged more increases were likely in the pipeline as inflation remains elevated and officials slowly withdraw stimulus that has kept monetary policy at ultra-loose levels for years.Moody’s Analytics said “the weak yen is a key reason” for the hike, along with a run of forecast-beating inflation prints.BoJ chief Kazuo Ueda told a news conference that the pace and timing of future hikes was yet to be determined.”We would like to make a decision after we have studied the impact of this rate hike,” he said.The yen has come under pressure against the dollar in recent months after the Fed dialled back its expectations for rate cuts this year and the concerns over Trump’s impact on inflation.The BoJ decision comes ahead of the Fed’s meeting next week, which will be closely watched for its views on the outlook under the new president.Oil prices were barely moved after Thursday’s losses that followed Trump’s call to Riyadh and OPEC, with a recent build in US stockpiles adding to the weakness.- Key figures around 0815 GMT -Tokyo – Nikkei 225: DOWN 0.1 percent at 39,931.98 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 1.9 percent at 20,066.19 (close)Shanghai – Composite: UP 0.7 percent at 3,252.63 (close)London – FTSE 100: UP 0.2 percent at 8,585.56Dollar/yen: DOWN at 155.39 yen from 156.03 yen on ThursdayEuro/dollar: UP at $1.0461 from $1.0415Pound/dollar: UP at $1.2385 from $1.2352Euro/pound: UP at 84.46 pence from 84.31 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.1 percent at $74.57 per barrelBrent North Sea Crude: FLAT at $78.28 per barrelNew York – Dow: UP 0.9 percent at 44,565.07 (close)

Rescapé d’Auschwitz: le long voyage d’Albrecht Weinberg jusqu’à son pays natal

Survivant d’Auschwitz, Albrecht Weinberg a laissé derrière lui sa ville de Leer et le nord de l’Allemagne. Jusqu’à l’âge de 80 ans, quand ce rescapé de la Shoah a décidé de revenir vivre dans son pays natal.Appuyé sur son déambulateur, M. Weinberg, aujourd’hui presque centenaire, se tient face à la maison de son enfance, où cinq petits pavés de laiton insérés dans le trottoir rappellent que toute sa famille a été déportée. Ses parents sont morts dans les camps nazis tandis que son frère, sa soeur et lui ont survécu. Le reste de l’histoire, c’est le vieil homme à la silhouette fragile qui la raconte lors d’un entretien avec l’AFP: après plus de 60 ans en Amérique, où il s’est exilé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Albrech Weinberg s’est réinstallé à Leer au seuil de sa vie.Pendant des décennies, il n’a plus voulu entendre parler de l’Allemagne et de la commune de 35.000 habitants, située non loin de la frontière des Pays-Bas, où sa famille a été persécutée.Après l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en 1933, le petit Albrecht a dû quitter l’école communale pour intégrer une école juive, sa famille a été dépossédée de la maison bâtie par son grand-père, son père a dû cesser son activité de marchand de bétail faute de clients.”Toute ma famille, plus de 40 personnes, sont mortes gazées”, poursuit-il. “Mon père était un soldat allemand pendant la Première guerre mondiale, quelqu’un qui a consacré sa vie à sa patrie et on l’a envoyé dans une chambre à gaz.”- “Rien ne nous retenait” -Aux côtés de son grand frère Dieter, Albrecht Weinberg a survécu au travail forcé et aux conditions effroyables du camp de Monowitz-Buna, dépendant d’Auschwitz-Birkenau, où les détenus étaient au service d’une usine du groupe chimique allemand IG Farben.Construit en Pologne occupée, Auschwitz-Birkenau est le symbole du génocide perpétré par l’Allemagne nazie qui a entraîné la mort de six millions de Juifs, dont environ un million assassinés dans ce camp entre 1940 et 1945.Après la libération du camp par l’Armée rouge le 27 janvier 1945, il y a 80 ans tout juste, “rien ne nous retenait en Allemagne”, confie le rescapé.  Albrecht Weinberg s’installe à New York, travaille comme boucher, fréquente d’autres Juifs exilés et refuse de parler de l’horreur de la déportation qui l’accompagne constamment: il ne veut pas témoigner aux procès de nazis en Allemagne et décline une rencontre avec le réalisateur américain Steven Spielberg quand celui-ci veut l’interviewer.En 1985, avec sa soeur Friedel, également résidente américaine, ils reçoivent une lettre du maire de Leer qui invite tous les anciens citoyens de la commune à revenir. La lettre disparaît dans un tiroir: “Après tout ce qu’ils nous ont fait, je ne retourne pas en Allemagne”, dit-il alors. Mais un enseignant de la localité les convainc quand il leur adresse une photo des enfants de l’école juive qu’ils fréquentaient.Le voyage lui laisse des sentiments mitigés. “La nouvelle génération d’Allemands nous a reçus d’une façon que nous n’avions jamais connue dans notre enfance, où tous ceux de notre âge étaient aux jeunesses hitlériennes”, se souvient-il. “Nous nous sommes rendus compte que ces jeunes étaient des gens normaux.” Ils nouent des relations d’amitié avec plusieurs d’entre eux et partent même en vacances ensemble.- “Pour que le souvenir ne s’estompe pas” -Mais lors d’un dîner, la remarque d’une dame de son âge le glace: “Nous avons vécu sous Hitler les meilleurs moments de notre vie”, observe-t-elle. “Pour moi, c’était les pires”, rétorque Albrecht Weinberg avant de se lever.Vingt-cinq années s’écoulent encore jusqu’à l’événement qui le décide à revenir à Leer. Lorsque sa soeur Friedel est victime d’un accident cardio-vasculaire aux Etats-Unis, leurs amis allemands assurent qu’ils seront mieux soignés en Allemagne. La mort de Friedel, quelques mois après leur retour, éprouve Albrecht Weinberg. Elle était la seule famille qui restait au vieil homme qui ne s’est jamais marié et n’a pas eu d’enfants.Mais une rencontre vient adoucir la peine : celle de Gerda Dänekas, une infirmière en gériatrie née à Leer après la guerre. Depuis la mort de son époux, ils vivent sous le même toit, dans un appartement situé à quelques kilomètres de la maison d’enfance d’Albrecht Weinberg.Avec elle, le survivant parle enfin de son passé qu’il avait si longtemps occulté. Albrecht Weinberg, qui aura cent ans le 7 mars, témoigne dans les écoles et même chez le groupe BASF, héritier du chimiste IG Farben. Un lycée de sa ville natale a pris le nom du rescapé.Raconter son histoire est devenu une vocation: “Pour que le souvenir ne s’estompe pas comme le numéro sur son bras”, comme il le dit dans un livre coécrit avec un journaliste allemand. “Ne vous laissez pas intimider si quelque chose ne vous plaît pas”, dit-il aux élèves allemands qu’il rencontre. “Nous, nous n’avions pas le choix”.

Rescapé d’Auschwitz: le long voyage d’Albrecht Weinberg jusqu’à son pays natal

Survivant d’Auschwitz, Albrecht Weinberg a laissé derrière lui sa ville de Leer et le nord de l’Allemagne. Jusqu’à l’âge de 80 ans, quand ce rescapé de la Shoah a décidé de revenir vivre dans son pays natal.Appuyé sur son déambulateur, M. Weinberg, aujourd’hui presque centenaire, se tient face à la maison de son enfance, où cinq petits pavés de laiton insérés dans le trottoir rappellent que toute sa famille a été déportée. Ses parents sont morts dans les camps nazis tandis que son frère, sa soeur et lui ont survécu. Le reste de l’histoire, c’est le vieil homme à la silhouette fragile qui la raconte lors d’un entretien avec l’AFP: après plus de 60 ans en Amérique, où il s’est exilé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Albrech Weinberg s’est réinstallé à Leer au seuil de sa vie.Pendant des décennies, il n’a plus voulu entendre parler de l’Allemagne et de la commune de 35.000 habitants, située non loin de la frontière des Pays-Bas, où sa famille a été persécutée.Après l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en 1933, le petit Albrecht a dû quitter l’école communale pour intégrer une école juive, sa famille a été dépossédée de la maison bâtie par son grand-père, son père a dû cesser son activité de marchand de bétail faute de clients.”Toute ma famille, plus de 40 personnes, sont mortes gazées”, poursuit-il. “Mon père était un soldat allemand pendant la Première guerre mondiale, quelqu’un qui a consacré sa vie à sa patrie et on l’a envoyé dans une chambre à gaz.”- “Rien ne nous retenait” -Aux côtés de son grand frère Dieter, Albrecht Weinberg a survécu au travail forcé et aux conditions effroyables du camp de Monowitz-Buna, dépendant d’Auschwitz-Birkenau, où les détenus étaient au service d’une usine du groupe chimique allemand IG Farben.Construit en Pologne occupée, Auschwitz-Birkenau est le symbole du génocide perpétré par l’Allemagne nazie qui a entraîné la mort de six millions de Juifs, dont environ un million assassinés dans ce camp entre 1940 et 1945.Après la libération du camp par l’Armée rouge le 27 janvier 1945, il y a 80 ans tout juste, “rien ne nous retenait en Allemagne”, confie le rescapé.  Albrecht Weinberg s’installe à New York, travaille comme boucher, fréquente d’autres Juifs exilés et refuse de parler de l’horreur de la déportation qui l’accompagne constamment: il ne veut pas témoigner aux procès de nazis en Allemagne et décline une rencontre avec le réalisateur américain Steven Spielberg quand celui-ci veut l’interviewer.En 1985, avec sa soeur Friedel, également résidente américaine, ils reçoivent une lettre du maire de Leer qui invite tous les anciens citoyens de la commune à revenir. La lettre disparaît dans un tiroir: “Après tout ce qu’ils nous ont fait, je ne retourne pas en Allemagne”, dit-il alors. Mais un enseignant de la localité les convainc quand il leur adresse une photo des enfants de l’école juive qu’ils fréquentaient.Le voyage lui laisse des sentiments mitigés. “La nouvelle génération d’Allemands nous a reçus d’une façon que nous n’avions jamais connue dans notre enfance, où tous ceux de notre âge étaient aux jeunesses hitlériennes”, se souvient-il. “Nous nous sommes rendus compte que ces jeunes étaient des gens normaux.” Ils nouent des relations d’amitié avec plusieurs d’entre eux et partent même en vacances ensemble.- “Pour que le souvenir ne s’estompe pas” -Mais lors d’un dîner, la remarque d’une dame de son âge le glace: “Nous avons vécu sous Hitler les meilleurs moments de notre vie”, observe-t-elle. “Pour moi, c’était les pires”, rétorque Albrecht Weinberg avant de se lever.Vingt-cinq années s’écoulent encore jusqu’à l’événement qui le décide à revenir à Leer. Lorsque sa soeur Friedel est victime d’un accident cardio-vasculaire aux Etats-Unis, leurs amis allemands assurent qu’ils seront mieux soignés en Allemagne. La mort de Friedel, quelques mois après leur retour, éprouve Albrecht Weinberg. Elle était la seule famille qui restait au vieil homme qui ne s’est jamais marié et n’a pas eu d’enfants.Mais une rencontre vient adoucir la peine : celle de Gerda Dänekas, une infirmière en gériatrie née à Leer après la guerre. Depuis la mort de son époux, ils vivent sous le même toit, dans un appartement situé à quelques kilomètres de la maison d’enfance d’Albrecht Weinberg.Avec elle, le survivant parle enfin de son passé qu’il avait si longtemps occulté. Albrecht Weinberg, qui aura cent ans le 7 mars, témoigne dans les écoles et même chez le groupe BASF, héritier du chimiste IG Farben. Un lycée de sa ville natale a pris le nom du rescapé.Raconter son histoire est devenu une vocation: “Pour que le souvenir ne s’estompe pas comme le numéro sur son bras”, comme il le dit dans un livre coécrit avec un journaliste allemand. “Ne vous laissez pas intimider si quelque chose ne vous plaît pas”, dit-il aux élèves allemands qu’il rencontre. “Nous, nous n’avions pas le choix”.

Bank of Japan hikes interest rate to 17-year high, boosts yen

The Bank of Japan increased interest rates on Friday to their highest in 17 years and signalled more hikes to come, sending the yen higher against the dollar.The well-flagged 25-basis-point rise to 0.5 percent comes as data indicates the Japanese economy is developing in line with BoJ expectations and follows another bumper inflation reading.The move, which leaves borrowing costs at the highest since 2008, was also underpinned by “steadily” rising wages and financial markets being “stable on the whole”, the BoJ said in a statement.”Japan’s economic activity and prices have been developing generally in line with the Bank’s outlook, and the likelihood of realising the outlook has been rising,” it said.If its outlook is met, “the bank will accordingly continue to raise the policy interest rate and adjust the degree of monetary accommodation”, it added.BoJ chief Kazuo Ueda told a news conference that the pace and timing of future hikes was yet to be determined.”We would like to make a decision after we have studied the impact of this rate hike,” he said.The hawkish comments sent the yen up as much as 0.7 percent against the dollar to 154.84 yen.Even as other central banks have raised borrowing costs in recent years — and started cutting again in 2024 —  the BoJ has remained an outlier.But it concluded last March that Japan’s “lost decades” of economic stagnation and static or falling prices were over, finally lifting rates above zero.That increase was followed by another in July that caught investors off guard and sparked turmoil in global equity and currency markets.This time Ueda prepared markets for an increase — some 75 percent of economists expected one — and the reaction was more muted on Friday.- Trump tariffs -“With no market turbulence after (US President Donald) Trump’s inauguration,” conditions for the BoJ to hike its policy rate have been met, Ko Nakayama, chief economist of Okasan Securities Research, said before the announcement.”Raising just 25 basis points to 0.5 percent won’t cool the economy.”There are, however, concerns among Japanese companies that Trump could impose huge tariffs on imports from key trading partners, which many economists warn could drive up inflation.Japan’s economic growth slowed in the July-September quarter, partly because of one of the fiercest typhoons in decades and warnings of a major earthquake, which did not materialise.”The Bank of Japan is dialling back monetary policy support despite the poor run of economic data. The weak yen is a key reason,” Moody’s Analytics said in a note.Data released Friday showed that headline Japanese inflation hit 3.6 percent in December, or 3.0 percent adjusted for food prices, up from 2.7 percent in November.The core reading remained above the BoJ’s two-percent inflation target, which it has surpassed every month since April 2022.The BoJ on Friday also raised its inflation forecast for fiscal 2024 — running to March 31, 2025 — to 2.7 percent from 2.5 percent previously.For fiscal 2025 it now expects inflation of 2.4 percent and 2.0 percent in 2026 — both up from 1.9 percent previously forecast.Marcel Thieliant at Capital Economics said inflation was set to remain above the BoJ’s objective “for a while yet”.As a result “we’re sticking to our forecast that the policy rate will reach an above-consensus 1.25 percent by the end of next year”, Thieliant said before Friday’s announcement.kh-nf-jug-stu/dan