Une nouvelle attaque massive sur l’Ukraine fait au moins 12 morts

L’Ukraine a subi une nouvelle attaque aérienne massive tôt dimanche matin, qui a fait au moins 12 morts, quelques heures avant un dernier échange de prisonniers qui s’est tenu entre la Russie et l’Ukraine.Il s’agit de la deuxième nuit de bombardements importants contre l’Ukraine. Selon l’armée de l’air ukrainienne, le pays a subi une attaque combinée de 367 projectiles, dont 69 missiles et 298 drones.Elle a dit avoir abattu 45 de ces missiles, ainsi que 266 drones. “Des attaques aériennes ennemies ont été signalées dans 22 endroits, et des chutes de débris de missiles et de drones abattus dans 15 endroits”, a-t-elle précisé.Dans la nuit de vendredi à samedi, quelque 250 drones et 14 missiles balistiques avaient été détectés, ciblant en majorité la capitale.”Sans pression vraiment forte sur les dirigeants russes, cette brutalité ne peut être stoppée. Les sanctions aideront certainement”, a réagi dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, appelant à cibler “les faiblesses de l’économie russe”.Il a demandé aux Etats-Unis, aux pays européens et “tous ceux cherchant la paix” à faire preuve de “détermination” pour pousser son homologue russe Vladimir Poutine à “terminer la guerre”.Après ces frappes, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a appelé à exercer sur Moscou “la plus forte pression internationale”.Pour sa part, comme la veille, l’armée russe a déclaré avoir frappé pendant la nuit des entreprises du “complexe militaro-industriel” ukrainien.Depuis mi-février, l’administration américaine de Donald Trump multiplie les appels à un cessez-le-feu et s’est rapprochée pour cela de Moscou, mais sans résultat probant pour l’heure.- “Nous ne pardonnerons jamais” -Dans la région de Kiev, les attaques russes ont fait quatre morts et 26 blessés, selon un bilan actualisé de l’administration régionale.”On a vu que toute la rue était en feu”, témoigne auprès de l’AFP Tetiana Iankovska, une retraitée de 65 ans qui a survécu à des tirs ayant endommagé le village de Markhalivka, au sud-ouest de Kiev.Oleksandre a aussi eu la vie sauve et dit ne pas croire aux tractations diplomatiques en cours. “On n’a pas besoin de négociations, mais d’armes, de beaucoup d’armes pour les stopper. Parce que la Russie ne comprend que la force”, lâche cet homme de 64 ans qui n’a pas souhaité donner son nom.Selon les secours ukrainiens, un homme est mort par ailleurs dans la région méridionale de Mykolaïv, fauché par une frappe de drone, et quatre autres personnes dans la région de Khmelnytskyi, dans l’ouest de l’Ukraine. Un petit garçon de 8 ans et une fillette de 12 ans, ainsi qu’un adolescent de 17 ans, frères et soeurs, ont aussi perdu la vie dans un bombardement russe dans la région de Jytomir (nord-ouest). “Que le souvenir de Roman, Tamara et Stanislav soit avec nous pour toujours. Nous ne pardonnerons jamais”, a déploré leur établissement scolaire dans un message sur Facebook.Selon M. Zelensky, outre Kiev, ces “attaques délibérées sur des villes ordinaires” ont ciblé douze régions.A Moscou, le maire Sergueï Sobianine a mentionné plus d’une dizaine de drones ukrainiens au dessus de la capitale russe, mais n’a pas signalé de victimes.Quatre aéroports moscovites ont été temporairement fermés puis rouverts tôt dimanche, selon l’agence de l’aviation Rossaviatsia.L’armée russe a annoncé avoir neutralisé 110 drones ukrainienne au-dessus du pays pendant la nuit.- Nouvel échange -Ces bombardements sont intervenus peu avant la tenue de la troisième et dernière étape d’un vaste échange de prisonniers au format 1.000 pour 1.000, seul résultat tangible des pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens mi-mai à Istanbul.Kiev et Moscou ont annoncé dimanche que 303 prisonniers de guerre de chaque camp avaient été échangés.L’échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat est l’un des derniers domaines de coopération entre les deux pays, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.La diplomatie russe avait indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant “les conditions d’un accord durable” pour régler le conflit, qui sera transmis à Kiev une fois l’échange de prisonniers finalisé.Mais sur le front, les affrontements se poursuivent et l’armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, continue de grignoter du terrain dans certains secteurs, malgré de lourdes pertes.Dimanche, elle a ainsi revendiqué la prise d’un village ukrainien, Romanivka, dans la région orientale de Donetsk, l’épicentre des combats.

Présidentielle en Pologne: démonstration de force de chaque camp à une semaine du 2e tour

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dimanche à Varsovie à la faveur de deux grandes manifestations rivales avant le second tour de l’élection présidentielle dimanche prochain qui oppose un candidat pro-européen à un nationaliste.Une “grande marche des patriotes” a convergé vers la place de la Constitution, avec le maire pro-UE de la capitale, Rafal Trzaskowski, 53 ans, soutenu par le gouvernement centriste de Donald Tusk et qui est arrivé en tête au premier tour.”Ces élections sont l’occasion de construire, de créer et non de détruire”, a-t-il lancé à ses partisans.La “marche pour la Pologne” de l’historien nationaliste Karol Nawrocki, 42 ans, devait elle se terminer sur la place du Château dans la vieille ville de Varsovie, les manifestants scandant des chants patriotiques ou religieux et brandissant notamment des pancartes demandant l’arrêt de l’immigration.”Le changement arrive. Nous allons gagner!”, a assuré M. Nawrocki.Selon ses organisateurs, la marche du candidat nationaliste a réuni environ 200.000 personnes, tandis que, selon le Premier ministre Donald Tusk, les pro-Trzaskowski étaient 500.000.Des chiffres toutefois largement nuancés par le site polonais Onet, selon lequel le rassemblement de M. Nawrocki à réuni 70.000 personnes, contre 160.000 pour celui de M. Trzaskowski.Ce dernier a viré en tête d’un cheveu dimanche dernier au premier tour de la présidentielle, obtenant 31% contre 30% pour M. Nawrocki. Pour le deuxième tour, les sondages prévoient une égalité parfaite, avec les deux candidats à 46,3%.La victoire de M. Trzaskowski permettrait de mettre fin à une cohabitation difficile du gouvernement pro-européen du Premier ministre Donald Tusk avec le chef de l’Etat sortant Andrzej Duda, alors que le succès de son adversaire nationaliste pourrait la compliquer davantage.Une victoire de M. Nawrocki, un partisan du président américain Donald Trump, pourrait aussi ébranler le soutien indéfectible de la Pologne à l’Ukraine voisine : il s’oppose en effet à l’adhésion de Kiev à l’Otan et a dénoncé les avantages accordés au million de réfugiés ukrainiens en Pologne, pays d’Europe centrale de 38 millions d’habitants.”Je suis polonais et donc je vote pour un candidat qui garantira notre avenir et agira comme un contrepoids au gouvernement actuel”, explique Piotr Slaby, employé dans le secteur secteur financier à Przemysl (sud-est) et venu participer à la “marche pour la Pologne”.”Nous avons un gouvernement cosmopolite. Il veut introduire l’euro et nous allons perdre notre souveraineté”, a renchéri Piotr Nowak, technicien de 41 ans, qui habite Varsovie.De nombreux drapeaux de l’UE et LGBTQ flottaient au dessus de la “grande marche des patriotes” de M. Trzaskowski.Olivia, une étudiante de 20 ans qui préfère ne pas donner son nom de famille, dit soutenir M. Trzaskowski “avant tout parce qu’il veut protéger les personnes LGBTQ et les droits des femmes sur la question de l’avortement”.Kurnik Irek, un homme d’affaires de 52 ans, a déclaré qu’un vote pour M. Trzaskowski était “le seul moyen d’aller vers l’Europe” plutôt que la Russie.

Présidentielle en Pologne: démonstration de force de chaque camp à une semaine du 2e tour

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dimanche à Varsovie à la faveur de deux grandes manifestations rivales avant le second tour de l’élection présidentielle dimanche prochain qui oppose un candidat pro-européen à un nationaliste.Une “grande marche des patriotes” a convergé vers la place de la Constitution, avec le maire pro-UE de la capitale, Rafal Trzaskowski, 53 ans, soutenu par le gouvernement centriste de Donald Tusk et qui est arrivé en tête au premier tour.”Ces élections sont l’occasion de construire, de créer et non de détruire”, a-t-il lancé à ses partisans.La “marche pour la Pologne” de l’historien nationaliste Karol Nawrocki, 42 ans, devait elle se terminer sur la place du Château dans la vieille ville de Varsovie, les manifestants scandant des chants patriotiques ou religieux et brandissant notamment des pancartes demandant l’arrêt de l’immigration.”Le changement arrive. Nous allons gagner!”, a assuré M. Nawrocki.Selon ses organisateurs, la marche du candidat nationaliste a réuni environ 200.000 personnes, tandis que, selon le Premier ministre Donald Tusk, les pro-Trzaskowski étaient 500.000.Des chiffres toutefois largement nuancés par le site polonais Onet, selon lequel le rassemblement de M. Nawrocki à réuni 70.000 personnes, contre 160.000 pour celui de M. Trzaskowski.Ce dernier a viré en tête d’un cheveu dimanche dernier au premier tour de la présidentielle, obtenant 31% contre 30% pour M. Nawrocki. Pour le deuxième tour, les sondages prévoient une égalité parfaite, avec les deux candidats à 46,3%.La victoire de M. Trzaskowski permettrait de mettre fin à une cohabitation difficile du gouvernement pro-européen du Premier ministre Donald Tusk avec le chef de l’Etat sortant Andrzej Duda, alors que le succès de son adversaire nationaliste pourrait la compliquer davantage.Une victoire de M. Nawrocki, un partisan du président américain Donald Trump, pourrait aussi ébranler le soutien indéfectible de la Pologne à l’Ukraine voisine : il s’oppose en effet à l’adhésion de Kiev à l’Otan et a dénoncé les avantages accordés au million de réfugiés ukrainiens en Pologne, pays d’Europe centrale de 38 millions d’habitants.”Je suis polonais et donc je vote pour un candidat qui garantira notre avenir et agira comme un contrepoids au gouvernement actuel”, explique Piotr Slaby, employé dans le secteur secteur financier à Przemysl (sud-est) et venu participer à la “marche pour la Pologne”.”Nous avons un gouvernement cosmopolite. Il veut introduire l’euro et nous allons perdre notre souveraineté”, a renchéri Piotr Nowak, technicien de 41 ans, qui habite Varsovie.De nombreux drapeaux de l’UE et LGBTQ flottaient au dessus de la “grande marche des patriotes” de M. Trzaskowski.Olivia, une étudiante de 20 ans qui préfère ne pas donner son nom de famille, dit soutenir M. Trzaskowski “avant tout parce qu’il veut protéger les personnes LGBTQ et les droits des femmes sur la question de l’avortement”.Kurnik Irek, un homme d’affaires de 52 ans, a déclaré qu’un vote pour M. Trzaskowski était “le seul moyen d’aller vers l’Europe” plutôt que la Russie.

Emmanuel Macron est arrivé au Vietnam pour le début d’une tournée en Asie du Sud-Est

Emmanuel Macron est arrivé dimanche soir à Hanoï, au Vietnam, pour démarrer une tournée en Asie du Sud-Est qui le mènera, jusqu’à vendredi, en Indonésie puis à Singapour, ont constaté des journalistes de l’AFP.Le président français, accompagné de son épouse Brigitte Macron, sera reçu lundi par son homologue vietnamien Luong Cuong et par le secrétaire général du Parti communiste To Lam, pour cette première de trois visites d’Etat en un peu moins d’une semaine. Mardi, il rencontrera des acteurs du secteur de l’énergie, thème-clé de sa visite, et échangera avec des étudiants vietnamiens.Après s’être rendu plusieurs fois en Inde et en Chine, mais aussi dans des pays de l’océan Pacifique comme Vanuatu ou la Papouasie-Nouvelle Guinée, et récemment dans l’océan Indien, il entend mettre à profit ce nouveau déplacement pour défendre sa “stratégie indopacifique”.”Partout, je dirai une chose simple: la France est une puissance de paix et d’équilibres. Elle est un partenaire fiable, qui croit au dialogue et à la coopération. Quand certains choisissent le repli, la France choisit de bâtir des ponts”, a-t-il dit sur le réseau X à son arrivée à Hanoï.”C’est dans cette région de l’Indopacifique que se joue une part de notre avenir à tous, Françaises et Français. Les grands défis du siècle — climatiques, économiques, géopolitiques — ne pourront être relevés qu’en coopération avec nos partenaires, et tout particulièrement avec cette région du monde, carrefour essentiel des échanges mondiaux, haut lieu d’innovation, de croissance et de technologie”, a-t-il ajouté.- “Puissance d’équilibre” -Enoncée dès 2018, cette stratégie consiste à proposer une troisième voie aux pays de la région, pris en tenailles dans la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine, et trouve selon Paris toute sa pertinence depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses menaces de guerre commerciale.Au Vietnam, où Emmanuel Macron se rend pour la première fois, cette posture de “puissance d’équilibre” peut trouver un écho: le pays veille lui-même à garder un certain équilibre dans ses relations avec la Chine et les Etats-Unis, afin de maximiser ses intérêts commerciaux, dans la lignée de sa “diplomatie du bambou”.L’Elysée espère y “renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les transports et la défense”. Plusieurs patrons d’entreprises françaises accompagnent le président dans tout ou partie de sa tournée, dont ceux d’EDF, Dassault Aviation, Airbus Aviation, Naval Group, Eramet ou encore CMA GCM.Les anciens liens coloniaux rendent la relation franco-vietnamienne complexe. Le chef de l’Etat rendra lundi matin un hommage à la mémoire des combattants de la guerre d’Indochine qui se battirent pour l’indépendance.Il sera aussi reçu lundi par le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, considéré comme le dirigeant le plus puissant du pays, qu’il avait lui-même accueilli à Paris en octobre. Les deux hommes déjeuneront au temple de la Littérature, lieu emblématique de la culture vietnamienne.Mardi soir, le président français s’envolera pour l’Indonésie, et il terminera sa tournée vendredi à Singapour, où il prononcera le discours d’ouverture du Shangri-La Dialogue, plus grand forum sur la sécurité et la défense en Asie.

Emmanuel Macron est arrivé au Vietnam pour le début d’une tournée en Asie du Sud-Est

Emmanuel Macron est arrivé dimanche soir à Hanoï, au Vietnam, pour démarrer une tournée en Asie du Sud-Est qui le mènera, jusqu’à vendredi, en Indonésie puis à Singapour, ont constaté des journalistes de l’AFP.Le président français, accompagné de son épouse Brigitte Macron, sera reçu lundi par son homologue vietnamien Luong Cuong et par le secrétaire général du Parti communiste To Lam, pour cette première de trois visites d’Etat en un peu moins d’une semaine. Mardi, il rencontrera des acteurs du secteur de l’énergie, thème-clé de sa visite, et échangera avec des étudiants vietnamiens.Après s’être rendu plusieurs fois en Inde et en Chine, mais aussi dans des pays de l’océan Pacifique comme Vanuatu ou la Papouasie-Nouvelle Guinée, et récemment dans l’océan Indien, il entend mettre à profit ce nouveau déplacement pour défendre sa “stratégie indopacifique”.”Partout, je dirai une chose simple: la France est une puissance de paix et d’équilibres. Elle est un partenaire fiable, qui croit au dialogue et à la coopération. Quand certains choisissent le repli, la France choisit de bâtir des ponts”, a-t-il dit sur le réseau X à son arrivée à Hanoï.”C’est dans cette région de l’Indopacifique que se joue une part de notre avenir à tous, Françaises et Français. Les grands défis du siècle — climatiques, économiques, géopolitiques — ne pourront être relevés qu’en coopération avec nos partenaires, et tout particulièrement avec cette région du monde, carrefour essentiel des échanges mondiaux, haut lieu d’innovation, de croissance et de technologie”, a-t-il ajouté.- “Puissance d’équilibre” -Enoncée dès 2018, cette stratégie consiste à proposer une troisième voie aux pays de la région, pris en tenailles dans la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine, et trouve selon Paris toute sa pertinence depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses menaces de guerre commerciale.Au Vietnam, où Emmanuel Macron se rend pour la première fois, cette posture de “puissance d’équilibre” peut trouver un écho: le pays veille lui-même à garder un certain équilibre dans ses relations avec la Chine et les Etats-Unis, afin de maximiser ses intérêts commerciaux, dans la lignée de sa “diplomatie du bambou”.L’Elysée espère y “renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les transports et la défense”. Plusieurs patrons d’entreprises françaises accompagnent le président dans tout ou partie de sa tournée, dont ceux d’EDF, Dassault Aviation, Airbus Aviation, Naval Group, Eramet ou encore CMA GCM.Les anciens liens coloniaux rendent la relation franco-vietnamienne complexe. Le chef de l’Etat rendra lundi matin un hommage à la mémoire des combattants de la guerre d’Indochine qui se battirent pour l’indépendance.Il sera aussi reçu lundi par le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, considéré comme le dirigeant le plus puissant du pays, qu’il avait lui-même accueilli à Paris en octobre. Les deux hommes déjeuneront au temple de la Littérature, lieu emblématique de la culture vietnamienne.Mardi soir, le président français s’envolera pour l’Indonésie, et il terminera sa tournée vendredi à Singapour, où il prononcera le discours d’ouverture du Shangri-La Dialogue, plus grand forum sur la sécurité et la défense en Asie.

Le pape prend possession de sa chaire d’évêque de Rome en la basilique du Latran

Le pape Léon XIV, évêque de Rome, a symboliquement pris possession dimanche de la basilique de Saint-Jean-de-Latran, dans la Ville éternelle, la plus ancienne d’Occident, liée par l’Histoire à la France.Avant de se rendre dans la “Mère de toutes les églises” où résidaient les papes avant le Vatican, le souverain pontife est passé rituellement au Capitole, siège de la mairie de la capitale italienne.”La paix est la plus puissante vocation universelle de Rome”, lui a dit le maire Roberto Gualtieri, faisant écho au message du pape américain qui a condamné à plusieurs reprises depuis son intronisation le 18 mai les conflits armés faisant rage dans le monde.Au Latran où après son élection chaque nouveau pape continue de venir prendre possession de la chaire épiscopale, Léon XIV a célébré une messe en invoquant l’esprit de la cathédrale qui selon lui doit inspirer “la tendresse, la disponibilité au sacrifice et cette capacité d’écoute qui permet non seulement de venir en aide, mais souvent aussi d’anticiper les besoins et les attentes, avant même qu’ils ne soient exprimés”.C’est dans cette basilique monumentale que furent signés en 1929 les accords du Latran entre le Saint-Siège et le régime de Benito Mussolini, qui normalisèrent les relations entre la péninsule et le Vatican après l’annexion de Rome consécutive à l’unification de l’Italie.Chaque 13 décembre, jour de l’anniversaire d’Henri IV, une messe y est également célébrée en l’honneur de la France. Henri IV, après avoir reçu l’absolution du pape pour avoir abjuré la religion protestante, offrit au Latran l’abbaye bénédictine de Clairac, dans le Lot-et-Garonne (sud), et reçut en échange le titre de chanoine de Saint-Jean-de-Latran.Ce titre passa ensuite aux présidents de la République française. Les présidents René Coty, Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron ont fait le déplacement pour recevoir ce titre, contrairement à Georges Pompidou, François Mitterrand et François Hollande.Le pape devait ensuite se rendre en la basilique Saint-Marie-Majeure, toujours à Rome, où est inhumé son prédécesseur François, décédé le 21 avril à l’âge de 88 ans.

“Nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté”, avertit l’avocat Patrice Spinosi

Inquiet de la montée des populismes, y compris en France, l’avocat Patrice Spinosi met en garde les “enfants gâtés de la liberté”: l’état de droit pourrait être détricoté “à une vitesse exceptionnelle” au gré des changements de pouvoir.Ce spécialiste des libertés publiques, qui publie “Menace sur l’état de droit” (Ed. Allary), épingle la multiplication depuis 10 ans des états d’urgence, sécuritaires post-attentats puis sanitaires avec le Covid, et des législations antiterroristes, qui ont fait entrer dans notre droit des outils susceptibles d’être “dévoyés”.Q: Quel est l’état de notre état de droit après 10 années de régimes d’exception ? “Dégradé. Et ces législations exceptionnelles peuvent être utilisées par des gouvernements illibéraux pour faire entrer dans les législations nationales des outils de surveillance et de contrainte, qui sont présentés comme dérogatoires et temporaires. Mais ces outils vont s’incruster dans le droit et le plus souvent sont utilisés dans des hypothèses pour lesquelles ils n’étaient pas prévus.  Un exemple: l’utilisation des périmètres de sécurité créés dans le cadre de l’état d’urgence (en 2017 NDLR). Cette mesure permet de créer des zones dans lesquelles la police peut interdire à certaines personnes de se rendre et contrôler sans en justifier toute personne. On a vu que ce dispositif avait pu être envisagé pour limiter la présence de personnes lors des casserolades autour des déplacements d’Emmanuel Macron. C’est typique du dévoiement d’une mesure initialement créée dans le cadre de l’état d’urgence”Q: Vous jugez également dangereux le flou pouvant entourer la définition de terrorisme…R: “Tout le monde a en tête le terrorisme islamique qui présente un danger pour la sécurité de chacun. Mais le risque c’est que peut être désigné comme terroriste toute personne qui par une action plus ou moins radicale va chercher à s’opposer à la politique du régime en place. Et on voit bien le risque de dérive déjà présent aujourd’hui quand on parle d’écoterrorisme ou de terrorisme intellectuel. Et il y a un risque de dérive particulièrement important dans l’utilisation des outils numériques pour surveiller la population.”Q: Les politiques ne font-ils pas que répondre à une demande sociale ? R: “Il y a une demande de sécurité. Mais la réponse n’est pas forcément la création de dispositifs d’exception. En réalité, pour lutter contre la menace terroriste ou contre les délinquances, ce qu’il faut, c’est des moyens, c’est du budget, c’est de la formation. Beaucoup plus qu’une multiplication de normes. Mais c’est politiquement beaucoup moins vendeur.” Q: Est-il encore possible de revenir en arrière ? R: “Non. C’est le principe de la spirale de l’exception. Le socle des libertés s’érode sans se reconstituer. En revanche, la prise de pouvoir des populistes n’est absolument pas certaine. Et il ne faut surtout pas entrer dans un discours défaitiste.  Il y a beaucoup de gens déçus par la démocratie libérale et qui se disent pourquoi ne pas essayer un gouvernement extrême ? A ces gens-là, je dis, ne lâchez pas. En fait, nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté.” Q: Qui sont les tenants de ce populisme que vous craignez ? R: “Il y a un populisme de droite, le Rassemblement national. Il y a un populisme de gauche aujourd’hui représenté globalement par La France insoumise. Et puis il y a une sorte de populisme d’opportunisme, de lâcheté, représenté par des membres des partis républicains, de droite, de gauche, qui sont perméables aux idées des extrêmes, et qui vont blanchir certaines propositions ou qui peuvent avoir des comportements caractéristiques de ceux qui portent atteinte à l’état de droit. C’est évidemment un immense danger.”Q: A quel point le détricotage de l’Etat de droit peut-il être rapide ? R: “C’est la grande illustration de l’exemple américain. Donald Trump démontre à quel point, même dans des démocraties extrêmement installées, l’arrivée au pouvoir d’un leader populiste avec une volonté affirmée de porter atteinte à l’état de droit permet de dévitaliser l’ensemble des contre-pouvoirs à une vitesse exceptionnelle. Et la France est susceptible de connaître le même type de dérive.” Q: Notre Conseil constitutionnel est-il un garde-fou solide ? R: “Le problème, c’est que les membres du Conseil sont nommés par le pouvoir politique. Et donc il est menacé d’être investi par des représentants de la pensée populiste. Si on a une victoire populiste à la présidentielle et aux législatives de 2027, en 2028, il y aura un premier renouvellement par tiers. C’est déjà deux membres du Conseil désignés par un président de la République populiste et le président de l’Assemblée nationale populiste. Et trois ans plus tard, 2031, c’est encore deux nouveaux membres, voire trois, si le Sénat, entre temps, est tombé aux mains des populistes. Une majorité, théoriquement, peut être acquise dès 2031 à des membres du Conseil constitutionnel nommés par des dirigeants populistes.  Il reste deux ans, de 2025 à 2027 et un gouvernement avisé profiterait de ce temps pour mieux garantir l’indépendance du Conseil constitutionnel.”

“Nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté”, avertit l’avocat Patrice Spinosi

Inquiet de la montée des populismes, y compris en France, l’avocat Patrice Spinosi met en garde les “enfants gâtés de la liberté”: l’état de droit pourrait être détricoté “à une vitesse exceptionnelle” au gré des changements de pouvoir.Ce spécialiste des libertés publiques, qui publie “Menace sur l’état de droit” (Ed. Allary), épingle la multiplication depuis 10 ans des états d’urgence, sécuritaires post-attentats puis sanitaires avec le Covid, et des législations antiterroristes, qui ont fait entrer dans notre droit des outils susceptibles d’être “dévoyés”.Q: Quel est l’état de notre état de droit après 10 années de régimes d’exception ? “Dégradé. Et ces législations exceptionnelles peuvent être utilisées par des gouvernements illibéraux pour faire entrer dans les législations nationales des outils de surveillance et de contrainte, qui sont présentés comme dérogatoires et temporaires. Mais ces outils vont s’incruster dans le droit et le plus souvent sont utilisés dans des hypothèses pour lesquelles ils n’étaient pas prévus.  Un exemple: l’utilisation des périmètres de sécurité créés dans le cadre de l’état d’urgence (en 2017 NDLR). Cette mesure permet de créer des zones dans lesquelles la police peut interdire à certaines personnes de se rendre et contrôler sans en justifier toute personne. On a vu que ce dispositif avait pu être envisagé pour limiter la présence de personnes lors des casserolades autour des déplacements d’Emmanuel Macron. C’est typique du dévoiement d’une mesure initialement créée dans le cadre de l’état d’urgence”Q: Vous jugez également dangereux le flou pouvant entourer la définition de terrorisme…R: “Tout le monde a en tête le terrorisme islamique qui présente un danger pour la sécurité de chacun. Mais le risque c’est que peut être désigné comme terroriste toute personne qui par une action plus ou moins radicale va chercher à s’opposer à la politique du régime en place. Et on voit bien le risque de dérive déjà présent aujourd’hui quand on parle d’écoterrorisme ou de terrorisme intellectuel. Et il y a un risque de dérive particulièrement important dans l’utilisation des outils numériques pour surveiller la population.”Q: Les politiques ne font-ils pas que répondre à une demande sociale ? R: “Il y a une demande de sécurité. Mais la réponse n’est pas forcément la création de dispositifs d’exception. En réalité, pour lutter contre la menace terroriste ou contre les délinquances, ce qu’il faut, c’est des moyens, c’est du budget, c’est de la formation. Beaucoup plus qu’une multiplication de normes. Mais c’est politiquement beaucoup moins vendeur.” Q: Est-il encore possible de revenir en arrière ? R: “Non. C’est le principe de la spirale de l’exception. Le socle des libertés s’érode sans se reconstituer. En revanche, la prise de pouvoir des populistes n’est absolument pas certaine. Et il ne faut surtout pas entrer dans un discours défaitiste.  Il y a beaucoup de gens déçus par la démocratie libérale et qui se disent pourquoi ne pas essayer un gouvernement extrême ? A ces gens-là, je dis, ne lâchez pas. En fait, nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté.” Q: Qui sont les tenants de ce populisme que vous craignez ? R: “Il y a un populisme de droite, le Rassemblement national. Il y a un populisme de gauche aujourd’hui représenté globalement par La France insoumise. Et puis il y a une sorte de populisme d’opportunisme, de lâcheté, représenté par des membres des partis républicains, de droite, de gauche, qui sont perméables aux idées des extrêmes, et qui vont blanchir certaines propositions ou qui peuvent avoir des comportements caractéristiques de ceux qui portent atteinte à l’état de droit. C’est évidemment un immense danger.”Q: A quel point le détricotage de l’Etat de droit peut-il être rapide ? R: “C’est la grande illustration de l’exemple américain. Donald Trump démontre à quel point, même dans des démocraties extrêmement installées, l’arrivée au pouvoir d’un leader populiste avec une volonté affirmée de porter atteinte à l’état de droit permet de dévitaliser l’ensemble des contre-pouvoirs à une vitesse exceptionnelle. Et la France est susceptible de connaître le même type de dérive.” Q: Notre Conseil constitutionnel est-il un garde-fou solide ? R: “Le problème, c’est que les membres du Conseil sont nommés par le pouvoir politique. Et donc il est menacé d’être investi par des représentants de la pensée populiste. Si on a une victoire populiste à la présidentielle et aux législatives de 2027, en 2028, il y aura un premier renouvellement par tiers. C’est déjà deux membres du Conseil désignés par un président de la République populiste et le président de l’Assemblée nationale populiste. Et trois ans plus tard, 2031, c’est encore deux nouveaux membres, voire trois, si le Sénat, entre temps, est tombé aux mains des populistes. Une majorité, théoriquement, peut être acquise dès 2031 à des membres du Conseil constitutionnel nommés par des dirigeants populistes.  Il reste deux ans, de 2025 à 2027 et un gouvernement avisé profiterait de ce temps pour mieux garantir l’indépendance du Conseil constitutionnel.”