Les missions d’une infirmière étendues, selon un décret

Accès direct sans ordonnance du médecin, droit de prescription, “consultation infirmière”: un décret, publié vendredi au Journal officiel, concrétise la réforme du métier d’infirmière, offrant aux professionnelles un rôle élargi et beaucoup plus central dans le système de soins, une petite révolution pour les intéressées. En application de la “loi infirmière” du 27 juin 2025, “le décret précise les domaines d’activité et de compétence de l’infirmier diplômé d’Etat”, “définit notamment l’exercice infirmier ainsi que les modalités de la consultation infirmière” – pour la première fois -, indique le décret du 24 décembre publié vendredi au Journal officiel.Dans le monde du soin centré autour de la figure du médecin, c’est un changement de paradigme. Les infirmières, jusqu’ici rémunérées à partir d’une liste d’actes vieille de 20 ans, qu’elles ne pouvaient réaliser que sur prescription préalable, ne seront plus considérées comme de simples exécutantes. Les infirmières pourront désormais “initier” les soins dans leur domaine d’activité, les soins infirmiers “de nature préventive, éducative, curative, relationnelle ou destinés à la surveillance clinique”. Elles prendront donc “directement” en charge les patients dans le cadre de leur “rôle propre”, précise le décret.Elles pourront mener une “consultation infirmière”, réaliser un bilan clinique (évaluation de la santé, antécédents, habitudes de vie) poser un “diagnostic infirmier”, entendu comme “les besoins de santé” spécifiques du patient dans son champ de compétences, et “élaborer un projet de soins” personnalisé. Elles s’occuperont sans prescription préalable des plaies ou brûlures légères, dont elles suivront l’évolution.Le décret leur donne aussi le droit, réclamé de longue date, de “prescrire des produits de santé et des examens complémentaires adaptés à la situation clinique”, dont la liste est toutefois restreinte et précisée par arrêté. Le texte reconnaît leur capacité à repérer des situations de maltraitance ou de souffrance psychique, à assurer des “soins relationnels, permettant d’apporter un soutien psychologique” aux patients, ou encore à “concevoir” et “conduire” une démarche d’éducation thérapeutique ou de prévention (chutes, obésité, addictions, santé sexuelle, vaccination).Il souligne leur rôle dans l’évaluation et le maintien de l’autonomie des personnes âgées, la “prévention, l’évaluation et le soulagement” de la douleur et de la détresse, notamment en fin de vie.Les infirmières pourront aussi vacciner sans prescription préalable pour tous les vaccins obligatoires à partir de 11 ans (sauf immunodéprimés), ceux contre la grippe et le Covid dès 5 ans, ou encore réaliser des tests pour certaines infections sexuellement transmissibles (VIH, hépatites, chlamydia…).Elles pourront encore déléguer certains actes, dont la liste sera fixée par arrêté, à des aide-soignantes ou auxiliaires de puériculture.

Colère agricole: levée du barrage sur l’A63 près de Bordeaux

La Coordination rurale a annoncé vendredi la levée de son barrage sur l’autoroute A63 à Cestas, au sud de Bordeaux, devenu depuis la mi-décembre l’un des lieux emblématiques de la mobilisation agricole contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).”Après 12 jours de lutte, nous levons le camp de Cestas,” déclare dans un communiqué la section girondine du deuxième syndicat agricole, qui déplore le “silence” et le “mépris” opposés par l’exécutif.”À ce stade, parler à un mur serait plus utile”, ironise la CR33 qui, après avoir célébré Noël sur place, appelle “tout le monde agricole à repartir encore plus fort” en janvier.Les agriculteurs rangeaient vendredi matin les barnums et nettoyaient la portion d’autoroute qu’ils ont occupée sur cet axe reliant Bordeaux au Bassin d’Arcachon, au Pays basque et à l’Espagne, a constaté un journaliste de l’AFP. Depuis leur arrivée le 14 décembre au soir, les agriculteurs y ont notamment reçu le soutien du restaurateur Philippe Etchebest ou de taxis.  Dans les Pyrénées-Atlantiques, la Coordination rurale rencontrait vendredi matin le préfet, a indiqué un porte-parole, sans confirmer dans l’immédiat la possible levée dans la journée des barrages installés sur l’A64 à Briscous, près de Bayonne, et à un péage de Pau, évoquée par des médias locauxÀ l’autre bout de l’A64, la levée du barrage à Carbonne, au sud de Toulouse, d’où était déjà parti un premier épisode de colère agricole en janvier 2024, n’est en revanche pas d’actualité. Les agriculteurs prévoient ailleurs dans la région de nouvelles actions, notamment sur l’A75 avec l’idée d’unir les deux barrages en Aveyron et en Lozère afin de “rallonger le blocage de l’autoroute”, a expliqué à l’AFP Eloi Nespoulous, président de la CR en Occitanie.”On déverse, ils auront pour trois jours à nettoyer. Cette portion d’autoroute sera bloquée aussi sur 40 km à peu près. En tout ça fera plus de 100 km de bloqués si on relie tous les points”, précise-t-il.”L’Aveyron se tient mobilisé à cause de la dermatose parce que c’est un pays de vaches, on en a 420.000, c’est pour ça qu’on arrive à avoir des manifestations fortes”, déclare-t-il encore.La fin de l’abattage systématique des troupeaux lorsqu’un cas de dermatose est détecté est la principale revendication des agriculteurs encore mobilisés sur les barrages qui bloquent également la circulation sur quelques routes départementales ou nationales du Sud-Ouest.ap-jed-mk-gf/sp

Colère agricole: levée du barrage sur l’A63 près de Bordeaux

La Coordination rurale a annoncé vendredi la levée de son barrage sur l’autoroute A63 à Cestas, au sud de Bordeaux, devenu depuis la mi-décembre l’un des lieux emblématiques de la mobilisation agricole contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).”Après 12 jours de lutte, nous levons le camp de Cestas,” déclare dans un communiqué la section girondine du deuxième syndicat agricole, qui déplore le “silence” et le “mépris” opposés par l’exécutif.”À ce stade, parler à un mur serait plus utile”, ironise la CR33 qui, après avoir célébré Noël sur place, appelle “tout le monde agricole à repartir encore plus fort” en janvier.Les agriculteurs rangeaient vendredi matin les barnums et nettoyaient la portion d’autoroute qu’ils ont occupée sur cet axe reliant Bordeaux au Bassin d’Arcachon, au Pays basque et à l’Espagne, a constaté un journaliste de l’AFP. Depuis leur arrivée le 14 décembre au soir, les agriculteurs y ont notamment reçu le soutien du restaurateur Philippe Etchebest ou de taxis.  Dans les Pyrénées-Atlantiques, la Coordination rurale rencontrait vendredi matin le préfet, a indiqué un porte-parole, sans confirmer dans l’immédiat la possible levée dans la journée des barrages installés sur l’A64 à Briscous, près de Bayonne, et à un péage de Pau, évoquée par des médias locauxÀ l’autre bout de l’A64, la levée du barrage à Carbonne, au sud de Toulouse, d’où était déjà parti un premier épisode de colère agricole en janvier 2024, n’est en revanche pas d’actualité. Les agriculteurs prévoient ailleurs dans la région de nouvelles actions, notamment sur l’A75 avec l’idée d’unir les deux barrages en Aveyron et en Lozère afin de “rallonger le blocage de l’autoroute”, a expliqué à l’AFP Eloi Nespoulous, président de la CR en Occitanie.”On déverse, ils auront pour trois jours à nettoyer. Cette portion d’autoroute sera bloquée aussi sur 40 km à peu près. En tout ça fera plus de 100 km de bloqués si on relie tous les points”, précise-t-il.”L’Aveyron se tient mobilisé à cause de la dermatose parce que c’est un pays de vaches, on en a 420.000, c’est pour ça qu’on arrive à avoir des manifestations fortes”, déclare-t-il encore.La fin de l’abattage systématique des troupeaux lorsqu’un cas de dermatose est détecté est la principale revendication des agriculteurs encore mobilisés sur les barrages qui bloquent également la circulation sur quelques routes départementales ou nationales du Sud-Ouest.ap-jed-mk-gf/sp

Le Mondial-2026 se prépare aux chaleurs extrêmes, un risque pour joueurs et fans

Les acteurs du Mondial-2026 de foot, programmé du 11 juin au 19 juillet prochains aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, anticipent de fortes chaleurs, un risque pour fans et joueurs, et un défi d’organisation qui garde quelques zones d’ombre.Début décembre, dans les entrailles du SoFi Stadium à Inglewood (comté de Los Angeles), futur hôte de huit matches de la Coupe du monde, une quinzaine de ventilateurs mesurant plus de 2 mètres hibernent en attendant l’été.Il faut que la température dépasse 80°F (26,7°C) pour que ces brumisateurs géants soient déployés. Quarante-cinq mètres au dessus de la pelouse, un toit garantit de l’ombre aux spectateurs et les larges ouvertures sur les côtés de ce stade non-climatisé laissent l’air océanique circuler.”Avec 70.000 personnes en ébullition, on veut être capables de répondre en cas de forte chaleur”, explique à l’AFP Otto Benedict, vice-président opérationnel de la société qui gère le stade, inauguré en 2020.Les 15 autres enceintes du tournoi ne sont toutefois pas aussi modernes, et la Californie du sud, avec son climat sec, n’est pas la zone où les conditions sont les plus éprouvantes aux Etats-Unis.Une étude publiée dans le Journal International de la Biométéorologie fait état d’une “inquiétude sérieuse pour la santé des joueurs et arbitres au Mondial-2026 liée à des chaleurs extrêmes” et identifie six villes hôtes “à haut risque”: Monterrey (Mexique), Miami, Kansas City, Boston, New York et Philadelphie.Le rapport “terrains en péril” de l’association “Football for future” précise lui qu’en 2025, ces villes ont pu connaître une température supérieure à 35 degrés au thermomètre mouillé (WGBT, qui prend en compte température et humidité), “la limite de l’adaptation humaine à la chaleur”.- Pauses fraîcheur -L’étouffant Mondial des clubs de l’été 2025 aux Etats-Unis n’a pas été épargné par ces conditions parfois extrêmes, la Fifa récoltant les critiques de joueurs et entraîneurs.Les pauses fraîcheur, une par période, qui étaient conditionnées à la météo, seront automatiques lors de la Coupe du monde, peu importe les conditions, a décidé l’instance. De quoi ravir diffuseurs et publicitaires.Et, comme en atteste le calendrier du tournoi, les stades climatisés (Dallas, Houston, Atlanta) accueilleront surtout des matches en pleine journée, quand d’autres rencontres se joueront plutôt en début de soirée dans les zones à risque.”On peut voir clairement l’effort d’aligner les horaires des matches sur les inquiétudes liées à la santé et aux performances des joueurs”, relève un porte-parole du syndicat de joueurs Fifpro, qui souhaite rester anonyme, voyant “une conséquence directe des leçons tirées du Mondial des clubs”.Le syndicat souligne toutefois qu’il reste des matches “à risque”, et recommande le report des rencontres lorsque la température dépasse les 28 degrés WGBT.Sur ce plan, la France n’a pas été épargnée par le tirage au sort, puisqu’elle jouera ses trois premiers matches à 15h00 à New York et Boston, ainsi qu’à 17h00 à Philadelphie, à la merci de la touffeur estivale de la côte Est. La finale est aussi à risque, avec un coup d’envoi prévu à 15h00 à New York.Interrogée sur son futur protocole en cas de conditions extrêmes, la Fifa n’a pas répondu à l’AFP.- “Matches à risque” -Au-delà des joueurs, le risque pour les spectateurs, dans les stades ou les fan-zones, a longtemps été “sous-apprécié”, note le Dr Christopher Fuhrmann, directeur adjoint du centre régional sud-est pour l’administration nationale des océans et de l’atmosphère (NOAA).Les supporters génèrent de la chaleur “avec leurs encouragements” et possèdent, contrairement aux joueurs en pleine forme physique, des “comorbidités” qui les exposent aux coups de chaud, pouvant mener jusqu’au décès.De fait, la température est toujours plus grande à l’intérieur des stades, composés de béton, d’asphalte ou encore de métal, souligne le chercheur, qui insiste sur les besoins de “circulation de l’air”, de “zones d’ombre” et “d’hydratation” mise à mal par les boissons alcoolisées.La Fifa n’a pas encore précisé aux opérateurs des stades si les fans pourront venir avec des gourdes ou s’ils devront payer l’eau.Pour M. Benjamin Schott, météorologiste au National Weather Service (NWS) qui conseille la Fifa et la “taskforce” dédiée au Mondial, il faut insister sur la “prévention” auprès des spectateurs, notamment étrangers, qui méconnaissent le climat local. Des traducteurs devront relayer des messages préventifs autour des stades.Le NWS, qui aura un représentant par ville hôte, conduira sa mission de lanceur d’alertes selon ses prévisions météo. La Fifa et les collectivités locales auront la main sur la tenue des rencontres. “On travaille avec les différentes équipes de gestion des catastrophes (gouvernements, forces de l’ordre, pompiers etc) pour s’assurer de la sécurité de tous”, assure le météorologue, pour qui les conditions vécues lors du Mondial des clubs n’avaient “rien d’exceptionnel” dans un pays où des records de température sont battus “chaque année”.

Scandale de corruption 1MDB en Malaisie: l’ex-Premier ministre Najib Razak coupable d’abus de pouvoir et de blanchiment

Déjà emprisonné, l’ex-Premier ministre malaisien Najib Razak a été reconnu coupable vendredi d’abus de pouvoir et de blanchiment d’argent dans le tentaculaire scandale de corruption du fonds souverain malaisien 1MDB, une décision qui risque de le maintenir pendant des années derrière les barreaux.Fils de l’un des pères fondateurs de la Malaisie, l’ancien dirigeant de 72 ans était jugé pour quatre chefs d’accusation d’abus de pouvoir en lien avec des pots-de-vin présumés d’environ 2,28 milliards de ringgits (554 millions de dollars, 471 millions d’euros) provenant du fonds souverain malaisien 1Malaysia Development Berhad (1MDB), ainsi que pour 21 chefs d’accusation de blanchiment d’argent.Le détournement de centaines de millions de dollars de ce fonds censé œuvrer au développement économique de la Malaisie, pour des dépenses privées comme l’achat d’un yacht géant et des toiles de Monet et Van Gogh, avait déclenché des enquêtes aux États-Unis, en Suisse et à Singapour.L’audience de vendredi s’est ouverte vers 09H00 (01H00 GMT) devant la Haute Cour de Kuala Lumpur, réunie à Putrajaya, la capitale administrative de la Malaisie.Le président de la cour, Collin Lawrence Sequerah, a écarté les arguments de la défense selon lesquels de l’argent versé sur le compte de l’ex-Premier ministre provenait de dons du Moyen-Orient.”Je considère que l’accusation a prouvé au-delà de tout doute raisonnable la culpabilité de l’accusé pour le premier chef d’accusation”, a déclaré Collin Lawrence Sequerah.”Je déclare donc l’accusé coupable”, a poursuivi le magistrat, qui a interrompu la lecture du long jugement pour la prière du vendredi après-midi.A la reprise de l’audience, le juge l’a également déclaré “coupable des 21 chefs d’accusation (de blanchiment d’argent) et le condamne en conséquence”.On ignore si le prononcé de la peine suivra immédiatement la lecture du jugement.Dans ce procès, chaque chef d’accusation d’abus de pouvoir est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison et d’une amende pouvant atteindre cinq fois le montant du pot-de-vin.- Plus de 50 témoins -Najib Razak, au pouvoir de 2009 à 2018, purge déjà une peine de six ans de prison, après avoir été condamné dans une autre affaire liée à ce scandale. L’ex-dirigeant a présenté des excuses pour le scandale 1MDB qui s’est déroulé pendant son mandat, mais maintient qu’il ignorait tout des transferts illégaux provenant du fonds, aujourd’hui dissous.Selon le parquet, Najib Razak a pourtant profité de ses positions de Premier ministre, ministre des Finances et président du conseil consultatif du fonds pour transférer d’importantes sommes de la société vers son compte personnel il y a plus de 10 ans. L’accusation a présenté des relevés bancaires, les déclarations de plus de 50 témoins et d’autres documents à charge, tout en réfutant les arguments de la défense qui imputaient à l’homme d’affaires Jho Low (de son vrai nom Low Taek Jho) l’essentiel de la responsabilité de l’affaire. Longtemps très proche de Najib Razak, il est considéré comme le cerveau du pillage du fonds d’investissement, mais il est actuellement en fuite.Le président de la cour a souligné vendredi que “les preuves (…) témoignent d’une relation dans laquelle Jho Low agissait comme un prête-nom ou un agent de l’accusé en ce qui concerne la gestion des affaires de 1MDB”.Les avocats de M. Razak ont assuré que leur client ignorait que la direction de 1MDB travaillait main dans la main avec Jho Low pour détourner d’importantes sommes d’argent du fonds.L’avocat Muhammad Shafee Abdullah a affirmé à la presse la semaine dernière que Najib Razak n’avait “jamais bénéficié d’un procès équitable” et a réitéré ses accusations contre Jho Low.L’ancien dirigeant a néanmoins subi un revers lundi, se voyant refuser sa demande de commutation de sa peine existante en assignation à résidence.Le scandale a joué un rôle majeur dans la défaite aux élections de 2018 de Najib Razak et de l’Organisation nationale unifiée des Malais (Umno), le plus ancien parti de Malaisie, qui était au pouvoir depuis l’indépendance de cette ex-colonie britannique en 1957.