IA: Le Monde signe un accord avec Perplexity pour l’utilisation de ses articles
Le Monde, premier quotidien national français, et Perplexity, start-up d’intelligence artificielle (IA) générative américaine, ont annoncé mercredi un partenariat garantissant notamment la rémunération du journal pour l’utilisation de ses articles.Ce contrat pluriannuel, dont le montant et la durée n’ont pas été dévoilés, permettra également au Monde d’accéder aux technologies de Perplexity, selon un communiqué.En mars 2024, Le Monde avait déjà annoncé un accord en France avec la start-up américaine OpenAI, créatrice de ChatGPT. Celui passé avec Perplexity se révèle “moins important dans la mesure où nous ne contribuons pas à l’entraînement de leurs modèles”, comme c’est le cas avec OpenAI, a précisé à l’AFP le président du directoire du groupe Le Monde, Louis Dreyfus.Concrètement, lorsque les usagers de Perplexity – qui combine un assistant IA et un moteur de recherche – lui poseront une question, les données piochées dans les articles du Monde “apparaîtront dans les réponses avec des liens vers nos articles”, explique Louis Dreyfus. Outre des revenus supplémentaires, “assimilés aux droits voisins” du droit d’auteur, “cela peut nous apporter une nouvelle audience”, souligne le dirigeant, en particulier pour la version du Monde en anglais, inaugurée il y a trois ans.Par ailleurs, Perplexity “met à disposition” du Monde un outil qui sera “déployé progressivement” dès mercredi sur son site et ses applications et s’appuiera sur les contenus du journal pour répondre aux questions des lecteurs, selon M. Dreyfus.Le groupe Le Monde, qui a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 309,5 millions d’euros (+5 millions par rapport à 2023) et revendique 661.000 abonnés pour son journal amiral, souhaite étendre “à terme” cet accord à ses magazines (Le Nouvel Obs, Télérama, etc.). Le Monde est aussi “très désireux de signer avec d’autres acteurs” de l’IA, fait valoir M. Dreyfus. “Les interfaces pilotées par l’IA comme Perplexity sont l’avenir de la recherche” sur internet “et, avec ce changement, nous devons continuer à soutenir les éditeurs d’actualités dont le contenu est essentiel pour fournir des réponses précises et fiables”, a justifié Jessica Chan, responsable chez Perplexity des partenariats avec les éditeurs, citée dans le communiqué.Lancée fin 2022 et soutenue par le fondateur d’Amazon Jeff Bezos, Perplexity avait déjà signé un premier partenariat média en France, révélé fin janvier par le Figaro, avec Humanoid, éditeur du site Numerama et propriété du groupe Ebra. Ce partenariat portait sur le partage d’éventuels revenus publicitaires, un volet également compris dans l’accord passé avec Le Monde, qui “va bien au-delà ”, selon Louis Dreyfus.En octobre, deux médias américains, le Wall Street Journal et le New York Post, ont par ailleurs porté plainte contre Perplexity, l’accusant de piller leurs contenus.D’autres ont adhéré à son offre de partage des revenus publicitaires lancée en juillet, dont les magazines américain Time et allemand Der Spiegel. La société assure répondre chaque semaine à “plus de 100 millions de questions dans le monde”.
IA: Le Monde signe un accord avec Perplexity pour l’utilisation de ses articles
Le Monde, premier quotidien national français, et Perplexity, start-up d’intelligence artificielle (IA) générative américaine, ont annoncé mercredi un partenariat garantissant notamment la rémunération du journal pour l’utilisation de ses articles.Ce contrat pluriannuel, dont le montant et la durée n’ont pas été dévoilés, permettra également au Monde d’accéder aux technologies de Perplexity, selon un communiqué.En mars 2024, Le Monde avait déjà annoncé un accord en France avec la start-up américaine OpenAI, créatrice de ChatGPT. Celui passé avec Perplexity se révèle “moins important dans la mesure où nous ne contribuons pas à l’entraînement de leurs modèles”, comme c’est le cas avec OpenAI, a précisé à l’AFP le président du directoire du groupe Le Monde, Louis Dreyfus.Concrètement, lorsque les usagers de Perplexity – qui combine un assistant IA et un moteur de recherche – lui poseront une question, les données piochées dans les articles du Monde “apparaîtront dans les réponses avec des liens vers nos articles”, explique Louis Dreyfus. Outre des revenus supplémentaires, “assimilés aux droits voisins” du droit d’auteur, “cela peut nous apporter une nouvelle audience”, souligne le dirigeant, en particulier pour la version du Monde en anglais, inaugurée il y a trois ans.Par ailleurs, Perplexity “met à disposition” du Monde un outil qui sera “déployé progressivement” dès mercredi sur son site et ses applications et s’appuiera sur les contenus du journal pour répondre aux questions des lecteurs, selon M. Dreyfus.Le groupe Le Monde, qui a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 309,5 millions d’euros (+5 millions par rapport à 2023) et revendique 661.000 abonnés pour son journal amiral, souhaite étendre “à terme” cet accord à ses magazines (Le Nouvel Obs, Télérama, etc.). Le Monde est aussi “très désireux de signer avec d’autres acteurs” de l’IA, fait valoir M. Dreyfus. “Les interfaces pilotées par l’IA comme Perplexity sont l’avenir de la recherche” sur internet “et, avec ce changement, nous devons continuer à soutenir les éditeurs d’actualités dont le contenu est essentiel pour fournir des réponses précises et fiables”, a justifié Jessica Chan, responsable chez Perplexity des partenariats avec les éditeurs, citée dans le communiqué.Lancée fin 2022 et soutenue par le fondateur d’Amazon Jeff Bezos, Perplexity avait déjà signé un premier partenariat média en France, révélé fin janvier par le Figaro, avec Humanoid, éditeur du site Numerama et propriété du groupe Ebra. Ce partenariat portait sur le partage d’éventuels revenus publicitaires, un volet également compris dans l’accord passé avec Le Monde, qui “va bien au-delà ”, selon Louis Dreyfus.En octobre, deux médias américains, le Wall Street Journal et le New York Post, ont par ailleurs porté plainte contre Perplexity, l’accusant de piller leurs contenus.D’autres ont adhéré à son offre de partage des revenus publicitaires lancée en juillet, dont les magazines américain Time et allemand Der Spiegel. La société assure répondre chaque semaine à “plus de 100 millions de questions dans le monde”.
Le patron d’Airbnb en quête de “nouveauté” et de “fraîcheur”
“La nouveauté, c’est cool. C’est excitant. Je veux être nouveau. Je veux être frais. Je veux être jeune”, lance Brian Chesky, le patron d’Airbnb, lors d’un entretien avec l’AFP mardi à Los Angeles, où il est venu présenter une nouvelle offre services à domicile sur l’application.A côté de la réservation de logements – qui n’a “plus rien de nouveau”, note-t-il – les utilisateurs vont désormais pouvoir trouver des professionnels des soins de beauté et bien-être ainsi que des traiteurs, prêts à venir dans leur location de vacances ou même chez eux.L’entreprise n’avait jamais tenté une telle diversification de ses sources de revenus depuis sa naissance en 2008 à San Francisco.”Pour rester pertinente, l’entreprise doit se développer et évoluer. Mais ça, c’est notre problème, cela n’intéresse personne”, continue Brian Chesky.”Le vrai problème que nous voulions résoudre, c’est qu’il est très difficile d’obtenir ces services”.Il raconte qu’au début, l’idée semblait juste “intéressante”, mais elle petit à petit devenue “essentielle”. “Nous avons soudain réalisé que cela pourrait entraîner un usage hebdomadaire, et non plus seulement annuel, de l’application”.Dans un premier temps les coiffeurs, masseurs et photographes sélectionnés par la plateforme seront disponibles dans 260 villes dans le monde. L’offre doit ensuite être étendue à d’autres lieux et d’autres services.Comme la garde d’enfants, “l’objectif ultime”. Car proposer des baby sitters sur l’application signifierait que les utilisateurs font vraiment “confiance” à l’entreprise.”Nous devons travailler pour mériter ce niveau de confiance. Nous n’en sommes pas encore là , mais c’est ce qui nous guide”, assure le dirigeant.- “Concierge parfait” -Etonnament, alors que l’intelligence artificielle (IA) générative domine tous les investissements et nouveaux produits dans la Silicon Valley depuis deux ans, Brian Chesky n’a quasiment pas mentionné la technologie à l’oeuvre dans ChatGPT.”Je n’en ai pas parlé, mais nous avons un nouvel agent IA pour le service client, et c’est le meilleur de toutes les applications de voyages”, se vante le dirigeant.Entraîné à partir de “centaines de millions ou même milliards” de données et informations relatives à des séjours de clients, il est d’abord déployé auprès des utilisateurs américains, avant de gagner d’autres pays, dans d’autres langues que l’anglais, dans les mois à venir.Mais Airbnb est plutôt attendu du côté des assistants IA capables de composer tout un séjour sur mesure, et de faire les réservations ensuite, comme celui de la start-up Mindtrip.Un secteur très convoité – Expedia, Booking ou Google essaient depuis des années de s’imposer comme la plateforme centrale des voyageurs.”Nous allons avoir plus de choses dans l’IA”, promet le patron. “A la fin nous deviendrons le concierge parfait pour les voyages et la vie quotidienne”.- Politique -En attendant, Airbnb fait face à des problèmes moins technologiques et plus politiques.Le groupe californien a dû prendre ses distances avec Joe Gebbia, son cofondateur qui a rejoint l’équipe Doge d’Elon Musk, chargée par Donald Trump de traquer les dépenses fédérales qu’elle considère inutiles.Des hôtes de la plateforme ont annoncé quitter Airbnb en réaction à cette situation – les méthodes de la commission sont largement jugées brutales et contre-productives par la gauche américaine.”Nous n’avons pas vu d’impact”, affirme Brian Chesky.”Je pense que le concept d’Airbnb dépasse largement les idées d’une personne ou d’une autre”, ajoute-t-il, avant de rappeler que Joe Gebbia n’est plus impliqué dans les activités quotidiennes d’Airbnb depuis deux ans.Le patron se montre aussi diplomate sur la question des politiques économiques du président américain, qui ont fait plonger les marchés et sèment l’incertitude dans tous les secteurs.Airbnb a observé une baisse du nombre de touristes étrangers venant aux Etats-Unis, mais “nous avons une forte capacité d’adaptation”, assure-t-il. “Si des voyageurs choisissent de partir en vacances dans leur propre pays, ils iront peut-être quand même dans des Airbnb”.”Cela dit, je pense qu’un monde où les frontières sont ouvertes et où les gens voyagent librement est certainement la meilleure chose qui soit”, lâche-t-il, “tant pour l’économie que pour les rencontres culturelles entre les communautés”.
Le patron d’Airbnb en quête de “nouveauté” et de “fraîcheur”
“La nouveauté, c’est cool. C’est excitant. Je veux être nouveau. Je veux être frais. Je veux être jeune”, lance Brian Chesky, le patron d’Airbnb, lors d’un entretien avec l’AFP mardi à Los Angeles, où il est venu présenter une nouvelle offre services à domicile sur l’application.A côté de la réservation de logements – qui n’a “plus rien de nouveau”, note-t-il – les utilisateurs vont désormais pouvoir trouver des professionnels des soins de beauté et bien-être ainsi que des traiteurs, prêts à venir dans leur location de vacances ou même chez eux.L’entreprise n’avait jamais tenté une telle diversification de ses sources de revenus depuis sa naissance en 2008 à San Francisco.”Pour rester pertinente, l’entreprise doit se développer et évoluer. Mais ça, c’est notre problème, cela n’intéresse personne”, continue Brian Chesky.”Le vrai problème que nous voulions résoudre, c’est qu’il est très difficile d’obtenir ces services”.Il raconte qu’au début, l’idée semblait juste “intéressante”, mais elle petit à petit devenue “essentielle”. “Nous avons soudain réalisé que cela pourrait entraîner un usage hebdomadaire, et non plus seulement annuel, de l’application”.Dans un premier temps les coiffeurs, masseurs et photographes sélectionnés par la plateforme seront disponibles dans 260 villes dans le monde. L’offre doit ensuite être étendue à d’autres lieux et d’autres services.Comme la garde d’enfants, “l’objectif ultime”. Car proposer des baby sitters sur l’application signifierait que les utilisateurs font vraiment “confiance” à l’entreprise.”Nous devons travailler pour mériter ce niveau de confiance. Nous n’en sommes pas encore là , mais c’est ce qui nous guide”, assure le dirigeant.- “Concierge parfait” -Etonnament, alors que l’intelligence artificielle (IA) générative domine tous les investissements et nouveaux produits dans la Silicon Valley depuis deux ans, Brian Chesky n’a quasiment pas mentionné la technologie à l’oeuvre dans ChatGPT.”Je n’en ai pas parlé, mais nous avons un nouvel agent IA pour le service client, et c’est le meilleur de toutes les applications de voyages”, se vante le dirigeant.Entraîné à partir de “centaines de millions ou même milliards” de données et informations relatives à des séjours de clients, il est d’abord déployé auprès des utilisateurs américains, avant de gagner d’autres pays, dans d’autres langues que l’anglais, dans les mois à venir.Mais Airbnb est plutôt attendu du côté des assistants IA capables de composer tout un séjour sur mesure, et de faire les réservations ensuite, comme celui de la start-up Mindtrip.Un secteur très convoité – Expedia, Booking ou Google essaient depuis des années de s’imposer comme la plateforme centrale des voyageurs.”Nous allons avoir plus de choses dans l’IA”, promet le patron. “A la fin nous deviendrons le concierge parfait pour les voyages et la vie quotidienne”.- Politique -En attendant, Airbnb fait face à des problèmes moins technologiques et plus politiques.Le groupe californien a dû prendre ses distances avec Joe Gebbia, son cofondateur qui a rejoint l’équipe Doge d’Elon Musk, chargée par Donald Trump de traquer les dépenses fédérales qu’elle considère inutiles.Des hôtes de la plateforme ont annoncé quitter Airbnb en réaction à cette situation – les méthodes de la commission sont largement jugées brutales et contre-productives par la gauche américaine.”Nous n’avons pas vu d’impact”, affirme Brian Chesky.”Je pense que le concept d’Airbnb dépasse largement les idées d’une personne ou d’une autre”, ajoute-t-il, avant de rappeler que Joe Gebbia n’est plus impliqué dans les activités quotidiennes d’Airbnb depuis deux ans.Le patron se montre aussi diplomate sur la question des politiques économiques du président américain, qui ont fait plonger les marchés et sèment l’incertitude dans tous les secteurs.Airbnb a observé une baisse du nombre de touristes étrangers venant aux Etats-Unis, mais “nous avons une forte capacité d’adaptation”, assure-t-il. “Si des voyageurs choisissent de partir en vacances dans leur propre pays, ils iront peut-être quand même dans des Airbnb”.”Cela dit, je pense qu’un monde où les frontières sont ouvertes et où les gens voyagent librement est certainement la meilleure chose qui soit”, lâche-t-il, “tant pour l’économie que pour les rencontres culturelles entre les communautés”.
Abeilles et pesticides: la science face au retour possible des néonicotinoïdes
Le laboratoire de l’Inrae d’Avignon a des allures de ruche : telles des ouvrières, les scientifiques s’activent dans le jardin pour prélever des dizaines d’abeilles et mesurer l’impact des pesticides, alors que les néonicotinoïdes pourraient revenir dans les cultures françaises.Cela fait une dizaine d’années que l’unité de recherche “Abeilles et Environnement” développe ce type de test unique au monde, qui a permis de prouver les conséquences néfastes des pesticides, y compris des néonicotinoïdes, sur des colonies de butineuses.Freddie-Jeanne Richard, directrice de recherche en biologie et comportement de l’abeille dans cet institut, travaille avec des abeilles mellifères naissantes, qu’elle met par dizaine dans des “cagettes” en plexiglas équipées de tubes remplis d’une solution sucrée.Tout juste sorties de leur alvéole, elles sont exposées à un pesticide par l’alimentation. “On a pu démontrer que les pesticides (…) aux doses qu’on utilise actuellement, ont des impacts non létaux (qui n’entraînent pas la mort) sur les pollinisateurs”, explique-t-elle.Cependant, l’utilisation de néonicotinoïdes, même en faibles quantités, peut “altérer le comportement des abeilles”, ce qui peut avoir “des répercussions à l’échelle de l’individu ou de la colonie”, affirme la chercheuse.Concrètement, les néonicotinoïdes, tout comme d’autres pesticides ou fongicides, peuvent avoir des effets sur “les capacités de communication et d’orientation des abeilles”, notamment des ouvrières qui sortent régulièrement de la ruche pour nourrir la colonie et s’assurer de la survie du couvain.Les Å“ufs, les larves et les nymphes peuvent aussi être contaminés par les abeilles rentrées en contact avec le pesticide “lorsqu’elles vont butiner, récolter du nectar ou du pollen sur les fleurs”, explique Freddie-Jeanne Richard. La reine, qui détient le monopole de la reproduction au sein de la ruche, peut également voir ses capacités altérées et ainsi mettre à mal tout le développement de la colonie.- Des ruches vides -Après avoir été exposées à un pesticide, les abeilles sont marquées individuellement d’une puce. Julie Fourrier, chargée de mission en écotoxicologie expérimentale, les manipule avec précaution à l’aide d’une pince d’entomologie.Avec seulement un petit point de colle, elle dispose sur leur dos une puce RFID (identification par radiofréquence) d’un millimètre à peine. Elles peuvent également être équipées d’un minuscule QR-code, un dispositif plus récent. “L’arrivée de cette technologie nous a permis des avancées majeures au niveau du suivi de l’activité des abeilles”, souligne-t-elle.Vêtus de leur combinaison, les scientifiques les relâchent ensuite à environ un kilomètre de leur colonie, pour suivre leur capacité à retourner à la ruche. Cette dernière est équipée d’un compteur rattaché aux puces, qui enregistre le moment précis d’entrée et de sortie des butineuses.Les abeilles ne revenant pas “seront des abeilles perdues qui finiront par mourir sur le terrain, puisqu’une abeille domestique ne peut pas vivre en dehors de sa colonie”, explique Julie Fourrier.Cette technologie a révolutionné la recherche sur l’impact des néonicotinoïdes sur les abeilles. “Cela nous a permis de répondre aux inquiétudes des apiculteurs” qui constataient des ruches complètement vides, du fait d’abeilles désorientées par l’effet des pesticides sur leur système nerveux.C’est pourquoi, pour Cédric Alaux, directeur de recherche en biologie et protection des abeilles à l’Inrae, si l’Assemblée nationale adopte le texte proposé par le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, qui doit être examiné dans l’hémicycle fin mai, nous pourrions assister à “un retour en arrière, alors qu’il y a plein de preuves de (la) toxicité” des néonicotinoïdes.Cette proposition de loi qui entend “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” vise à autoriser par dérogation et pour certaines filières (noisette, betterave) le recours à un type de néonicotinoïde: l’acétamipride. Ce produit est interdit en France depuis 2018, après une longue mobilisation des apiculteurs et de la communauté scientifique.”La toxicité des néonicotinoïdes a été prouvée vingt fois, à la fois en condition de laboratoire mais aussi sur le terrain”, souligne Cédric Alaux, déterminé à continuer d’améliorer ces technologies pour de nouvelles avancées destinées à protéger ces précieux insectes.
Abeilles et pesticides: la science face au retour possible des néonicotinoïdes
Le laboratoire de l’Inrae d’Avignon a des allures de ruche : telles des ouvrières, les scientifiques s’activent dans le jardin pour prélever des dizaines d’abeilles et mesurer l’impact des pesticides, alors que les néonicotinoïdes pourraient revenir dans les cultures françaises.Cela fait une dizaine d’années que l’unité de recherche “Abeilles et Environnement” développe ce type de test unique au monde, qui a permis de prouver les conséquences néfastes des pesticides, y compris des néonicotinoïdes, sur des colonies de butineuses.Freddie-Jeanne Richard, directrice de recherche en biologie et comportement de l’abeille dans cet institut, travaille avec des abeilles mellifères naissantes, qu’elle met par dizaine dans des “cagettes” en plexiglas équipées de tubes remplis d’une solution sucrée.Tout juste sorties de leur alvéole, elles sont exposées à un pesticide par l’alimentation. “On a pu démontrer que les pesticides (…) aux doses qu’on utilise actuellement, ont des impacts non létaux (qui n’entraînent pas la mort) sur les pollinisateurs”, explique-t-elle.Cependant, l’utilisation de néonicotinoïdes, même en faibles quantités, peut “altérer le comportement des abeilles”, ce qui peut avoir “des répercussions à l’échelle de l’individu ou de la colonie”, affirme la chercheuse.Concrètement, les néonicotinoïdes, tout comme d’autres pesticides ou fongicides, peuvent avoir des effets sur “les capacités de communication et d’orientation des abeilles”, notamment des ouvrières qui sortent régulièrement de la ruche pour nourrir la colonie et s’assurer de la survie du couvain.Les Å“ufs, les larves et les nymphes peuvent aussi être contaminés par les abeilles rentrées en contact avec le pesticide “lorsqu’elles vont butiner, récolter du nectar ou du pollen sur les fleurs”, explique Freddie-Jeanne Richard. La reine, qui détient le monopole de la reproduction au sein de la ruche, peut également voir ses capacités altérées et ainsi mettre à mal tout le développement de la colonie.- Des ruches vides -Après avoir été exposées à un pesticide, les abeilles sont marquées individuellement d’une puce. Julie Fourrier, chargée de mission en écotoxicologie expérimentale, les manipule avec précaution à l’aide d’une pince d’entomologie.Avec seulement un petit point de colle, elle dispose sur leur dos une puce RFID (identification par radiofréquence) d’un millimètre à peine. Elles peuvent également être équipées d’un minuscule QR-code, un dispositif plus récent. “L’arrivée de cette technologie nous a permis des avancées majeures au niveau du suivi de l’activité des abeilles”, souligne-t-elle.Vêtus de leur combinaison, les scientifiques les relâchent ensuite à environ un kilomètre de leur colonie, pour suivre leur capacité à retourner à la ruche. Cette dernière est équipée d’un compteur rattaché aux puces, qui enregistre le moment précis d’entrée et de sortie des butineuses.Les abeilles ne revenant pas “seront des abeilles perdues qui finiront par mourir sur le terrain, puisqu’une abeille domestique ne peut pas vivre en dehors de sa colonie”, explique Julie Fourrier.Cette technologie a révolutionné la recherche sur l’impact des néonicotinoïdes sur les abeilles. “Cela nous a permis de répondre aux inquiétudes des apiculteurs” qui constataient des ruches complètement vides, du fait d’abeilles désorientées par l’effet des pesticides sur leur système nerveux.C’est pourquoi, pour Cédric Alaux, directeur de recherche en biologie et protection des abeilles à l’Inrae, si l’Assemblée nationale adopte le texte proposé par le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, qui doit être examiné dans l’hémicycle fin mai, nous pourrions assister à “un retour en arrière, alors qu’il y a plein de preuves de (la) toxicité” des néonicotinoïdes.Cette proposition de loi qui entend “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” vise à autoriser par dérogation et pour certaines filières (noisette, betterave) le recours à un type de néonicotinoïde: l’acétamipride. Ce produit est interdit en France depuis 2018, après une longue mobilisation des apiculteurs et de la communauté scientifique.”La toxicité des néonicotinoïdes a été prouvée vingt fois, à la fois en condition de laboratoire mais aussi sur le terrain”, souligne Cédric Alaux, déterminé à continuer d’améliorer ces technologies pour de nouvelles avancées destinées à protéger ces précieux insectes.
Protection racket? Asian semiconductor giants fear looming tariffs
Inside one of South Korea’s oldest semiconductor research institutes, the cleanrooms and workshops are calm and immaculate, but outside the Seoul National University campus, a chip storm is brewing.Last month, Washington announced a national security probe into imports of semiconductor technology, which could put the industry in the crosshairs of President Donald Trump’s trade bazooka and inflict potentially devastating levies.For chipmaking powerhouses South Korea and Taiwan, the consequences could be enormous. South Korea is home to Samsung Electronics and SK hynix, while Taiwan hosts the world’s largest contract chipmaker, TSMC. Collectively, they produce a significant chunk of high-end chips that have become the lifeblood of the global economy, powering everything from smartphones to missiles.Taiwan exported $7.4 billion worth of semiconductors to the United States in 2024, while South Korea’s exports surged to $10.7 billion, a historic high. Experts say the spectre of looming tariffs has spurred stockpiling, with fears levies will drive up consumer prices and hurt chipmakers.The clear intention of Trump’s policies is to force the Asian chip giants to relocate production stateside, a former engineer at Taiwanese chip firm MediaTek told AFP.”TSMC going overseas to the US to build fabs is like paying protection money,” they said, adding that the projects barely made a profit with margins “super low” in high-cost America. “From the American point of view, it’s logical to sacrifice the rest of the world for its own interests, only that we happen to be the ones being sacrificed,” the engineer said.- A ‘heavy blow’ -The US president’s tolls could be “quite complex”, Kim Yang-paeng, senior researcher at Korea Institute for Industrial Economics and Trade (KIET), told AFP.Rather than hitting the industry with a blanket levy, the United States could target different products such as HBM, which is essential for high-speed computing, and DRAM, which is used for memory.Any significant tariffs on the sector, which relies on complex manufacturing chains to produce high-end tech products, would be a “heavy blow”, the MediaTek engineer said.Samsung, the world’s largest memory chipmaker, and leading memory chip supplier SK hynix rely heavily on indirect exports to the United States via China, Taiwan and Vietnam.For example, Samsung produces television panels in South Korea, which are then assembled into finished televisions in Vietnam before being shipped to the United States.For these companies, there is “concern about a decline in demand due to rising prices in other sectors using semiconductors”, said Jung Jae-wook, professor at Sogang University.Meanwhile, Seoul and Washington are negotiating a “trade package” aimed at preventing new US tariffs before the July 8 expiration of Trump’s pause in his “reciprocal” levies.- Few alternatives -US Trade Representative Jamieson Greer is expected to visit South Korea for the APEC trade ministers’ meeting this week.Experts say that in the short term, chips like HBM are less likely to be impacted by tariff wars owing to strong demand driven by artificial intelligence. And unlike many other sectors such as the auto industry — which is already hit by tariffs — “semiconductors have no substitutes from the US perspective”, said Kim Dae-jong, a professor at Sejong University.It is also not feasible to shift chip production entirely stateside, given America’s limited capacity, so any measures “are unlikely to be sustained in the long run”, said Sogang University’s Jung.”There are not many alternative countries (the United States) can rely on for imports, making price increases inevitable if tariffs are imposed,” he said. While Washington is eager to bolster domestic production, South Korea and Taiwan are keenly aware of the strategic significance of the industry and are not likely to give up capacity.For Taiwan, semiconductors are a matter of national security, said Kim from KIET. “Taiwan may expand its manufacturing presence in the United States, but significant changes to its domestic semiconductor ecosystem are unlikely.”Back at the Seoul National University semiconductor institute, its director, Lee Hyuk-jae — who is also an outside director for Samsung — spends his days urging the government to invest more in the sector, which he says “holds great importance” for the country.Â