Sur le littoral ivoirien, exhumer ses proches face à la montée des eaux

L’année passée, Alphonse Akadié, un pêcheur ivoirien, a fait exhumer les corps de ses proches décédés avant qu’ils ne soient emportés par les eaux: en quelque 50 ans, l’océan Atlantique, qui monte sous l’effet du réchauffement climatique, a englouti presque tout le cimetière de son village de Lahou-Kpanda.Désemparé, sans aide publique, M. Akadié, 53 ans, a décidé d’organiser lui-même, comme des centaines d’autres familles du village, une cérémonie avec quelques professionnels pour déplacer les restes de ses parents, son oncle, son grand-père et son arrière-grand père.Il a assisté à leur exhumation. “On prend les os, les cheveux et puis les dents, ce qui n’est pas pourri, on met ça dans des pagnes blancs” et “dans de petits cercueils”, raconte-t-il à l’AFP face à l’océan, encore très ému.M. Akadié a dû organiser de nouvelles funérailles, dans un cimetière éloigné de la mer, créé par les habitants pour répondre à cette situation.Ses proches “sont morts deux fois”, estime-t-il. “C’est triste, ça fait très mal”.Avant de les faire déplacer, il s’est adressé à eux: “On ne le fait pas pour vous détruire, mais la mer avance”, leur a-t-il dit. “Il faut parler. Le corps est mort, mais l’esprit vit”, explique-t-il.Situé à quelque 140 kilomètres d’Abidjan, le village de Lahou-Kpanda est une bande de sable entourée d’eau: au nord la lagune, à l’est le fleuve Bandama, au sud l’océan Atlantique.L’embouchure entre les trois s’est déplacée d’un kilomètre et demi au gré des courants depuis 1993, selon le gouvernement, et les activités de dragage sur la lagune ont fait perdre au village une partie de sa superficie.Mais surtout, sous l’effet du réchauffement climatique, l’océan avale 1,6 mètre de ses côtes chaque année, selon la Banque mondiale, qui estime que Lahou-Kpanda pourrait totalement disparaître d’ici 2050.Plus des deux tiers du littoral ivoirien sont affectés par l’érosion côtière, avec “un recul moyen des côtes d’environ un à deux mètres par an au profit de la mer”, indique le ministère de l’Environnement de Côte d’Ivoire.Une nouvelle embouchure, financée notamment par la Banque mondiale, est en travaux à Lahou-Kpanda pour empêcher la montée des eaux à partir de 2026.- Objets à la surface -En attendant, l’exhumation d’un corps a un coût: 500.000 voire 700.000 francs CFA, soit 760 à 1.060 euros, indique Alphonse Akadié – jusqu’à près de 10 fois le salaire minimum mensuel.  Il dit avoir notamment payé les démarches administratives pour obtenir des autorisations officielles, rémunéré des professionnels et loué un hors-bord pour se déplacer de part et d’autre de Lahou-Kpanda, car les voies terrestres en sable sont difficilement praticables. “Avant de déplacer les corps, nous avons crié à l’État, à nos élus, députés, maires, à la sous-préfecture, au conseil régional” un désarroi, en vain, explique William Attawa, un des notables de ce village traditionnel.Selon Ali Sissoko, le maire de Grand-Lahou, qui administre Lahou-Kpanda, il n’était pas possible d’apporter aux familles une aide financière. “On n’avait pas les moyens”, se défend-il.Les foyers les moins aisés ont fait appel à de jeunes croque-morts habitant le village, parfois simplement “formés entre eux” et payés moins cher que des professionnels, précise le guide touristique Nicolas Kodjo.Adrienne Zoukouan, 63 ans, a ainsi fait déplacer cinq membres décédés de sa famille. Pour se protéger d’une telle scène, elle est restée “à cinq mètres du tombeau”.Mais la majorité des familles “ont vu leurs corps partir en mer”, regrette un autre notable, Siméon Ladjou, 61 ans.Environ 70% du cimetière de cinq hectares “sont allés sous les eaux” en quelque 50 ans, rapporte le maire. “C’était vraiment le cimetière de référence de toute la région”, dit-il, alors “toute la mémoire de Lahou-Kpanda est partie”. Par moments, elle a ressurgi: ici, “quand on enterre nos parents, c’est avec des objets”, qui “revenaient souvent à la surface” ou s’échouaient “sur la plage”, raconte Ali Sissoko.Certains villages alentours ont accepté d’accueillir des défunts de Lahou-Kpanda, afin de les protéger de la mer menaçante, explique-t-il, “il y a une forme de solidarité”.Au final, “chacun se débrouille comme il peut pour enterrer ses morts”, regrette-t-il.

Sur le littoral ivoirien, exhumer ses proches face à la montée des eaux

L’année passée, Alphonse Akadié, un pêcheur ivoirien, a fait exhumer les corps de ses proches décédés avant qu’ils ne soient emportés par les eaux: en quelque 50 ans, l’océan Atlantique, qui monte sous l’effet du réchauffement climatique, a englouti presque tout le cimetière de son village de Lahou-Kpanda.Désemparé, sans aide publique, M. Akadié, 53 ans, a décidé d’organiser lui-même, comme des centaines d’autres familles du village, une cérémonie avec quelques professionnels pour déplacer les restes de ses parents, son oncle, son grand-père et son arrière-grand père.Il a assisté à leur exhumation. “On prend les os, les cheveux et puis les dents, ce qui n’est pas pourri, on met ça dans des pagnes blancs” et “dans de petits cercueils”, raconte-t-il à l’AFP face à l’océan, encore très ému.M. Akadié a dû organiser de nouvelles funérailles, dans un cimetière éloigné de la mer, créé par les habitants pour répondre à cette situation.Ses proches “sont morts deux fois”, estime-t-il. “C’est triste, ça fait très mal”.Avant de les faire déplacer, il s’est adressé à eux: “On ne le fait pas pour vous détruire, mais la mer avance”, leur a-t-il dit. “Il faut parler. Le corps est mort, mais l’esprit vit”, explique-t-il.Situé à quelque 140 kilomètres d’Abidjan, le village de Lahou-Kpanda est une bande de sable entourée d’eau: au nord la lagune, à l’est le fleuve Bandama, au sud l’océan Atlantique.L’embouchure entre les trois s’est déplacée d’un kilomètre et demi au gré des courants depuis 1993, selon le gouvernement, et les activités de dragage sur la lagune ont fait perdre au village une partie de sa superficie.Mais surtout, sous l’effet du réchauffement climatique, l’océan avale 1,6 mètre de ses côtes chaque année, selon la Banque mondiale, qui estime que Lahou-Kpanda pourrait totalement disparaître d’ici 2050.Plus des deux tiers du littoral ivoirien sont affectés par l’érosion côtière, avec “un recul moyen des côtes d’environ un à deux mètres par an au profit de la mer”, indique le ministère de l’Environnement de Côte d’Ivoire.Une nouvelle embouchure, financée notamment par la Banque mondiale, est en travaux à Lahou-Kpanda pour empêcher la montée des eaux à partir de 2026.- Objets à la surface -En attendant, l’exhumation d’un corps a un coût: 500.000 voire 700.000 francs CFA, soit 760 à 1.060 euros, indique Alphonse Akadié – jusqu’à près de 10 fois le salaire minimum mensuel.  Il dit avoir notamment payé les démarches administratives pour obtenir des autorisations officielles, rémunéré des professionnels et loué un hors-bord pour se déplacer de part et d’autre de Lahou-Kpanda, car les voies terrestres en sable sont difficilement praticables. “Avant de déplacer les corps, nous avons crié à l’État, à nos élus, députés, maires, à la sous-préfecture, au conseil régional” un désarroi, en vain, explique William Attawa, un des notables de ce village traditionnel.Selon Ali Sissoko, le maire de Grand-Lahou, qui administre Lahou-Kpanda, il n’était pas possible d’apporter aux familles une aide financière. “On n’avait pas les moyens”, se défend-il.Les foyers les moins aisés ont fait appel à de jeunes croque-morts habitant le village, parfois simplement “formés entre eux” et payés moins cher que des professionnels, précise le guide touristique Nicolas Kodjo.Adrienne Zoukouan, 63 ans, a ainsi fait déplacer cinq membres décédés de sa famille. Pour se protéger d’une telle scène, elle est restée “à cinq mètres du tombeau”.Mais la majorité des familles “ont vu leurs corps partir en mer”, regrette un autre notable, Siméon Ladjou, 61 ans.Environ 70% du cimetière de cinq hectares “sont allés sous les eaux” en quelque 50 ans, rapporte le maire. “C’était vraiment le cimetière de référence de toute la région”, dit-il, alors “toute la mémoire de Lahou-Kpanda est partie”. Par moments, elle a ressurgi: ici, “quand on enterre nos parents, c’est avec des objets”, qui “revenaient souvent à la surface” ou s’échouaient “sur la plage”, raconte Ali Sissoko.Certains villages alentours ont accepté d’accueillir des défunts de Lahou-Kpanda, afin de les protéger de la mer menaçante, explique-t-il, “il y a une forme de solidarité”.Au final, “chacun se débrouille comme il peut pour enterrer ses morts”, regrette-t-il.

US retail sales rise amid limited consumer tariff hit so far

US retail sales rose moderately in July, according to data released Friday, as markets monitor tariffs that do not so far appear to have significantly battered consumers.Overall sales climbed 0.5 percent to $726.3 billion from June, in line with expectations. Gains in motor vehicles and parts and furniture offset declines in electronics and building materials.Analysts described the report as solid, but some pointed to a greater risk of weakening in retail sales in the second half of 2025 following disappointing recent labor market data. Consumer spending is a major driver of the world’s biggest economy.”This report will ease some of the worries about the health of consumers’ spending following the tariff shock,” said a note from Oliver Allen, senior US economist at Pantheon Macroeconomics.”That said, growth in consumption still looks relatively weak, and the softening labor market and further likely pass-through of tariffs suggest a sharp reacceleration is unlikely.”The report comes as surveys point to a partial recovery in consumer sentiment compared with the spring, following a dive in the stock market after President Donald Trump in early April unveiled plans for sweeping, large tariff increases with trading partners that have since been watered down somewhat.A survey released Friday from the University of Michigan suggested consumers are girding for a worse hit ahead, with year-ahead inflation expectations rising to 4.9 from 4.5 percent.Overall, the report showed a dip in consumer sentiment in August to 58.6 points from 61.7 in July. The reading bottomed out at 52.2 in the spring.”Consumers are no longer bracing for the worst-case scenario for the economy feared in April when reciprocal tariffs were announced and then paused,” said survey director Joanne Hsu.”However, consumers continue to expect both inflation and unemployment to deteriorate in the future.”- Retailers absorb hit -Since the spring, Trump has suspended many of the most onerous tariffs and announced preliminary trade deals with some major partners such as Japan and the European Union.But the net effect of his evolving policy is still a lofty tariff rate by historical standards — even if it is not as high as earlier threats.Moreover, Trump is continuing to unveil new levies. On Friday, the president told reporters he would set tariffs “next week and the week after” on semiconductors and steel.Data released earlier this week showed a bigger uptick in wholesale prices compared with consumer prices. Some analysts warned that dynamic could mean that those pricing pressures will soon be passed on to consumers.Aware of the vulnerability of consumers, many retailers are so far accepting lower profit margins and absorbing some of the tariffs “with the intention of eventually offsetting it through cost reductions elsewhere,” said Neil Saunders of GlobalData.”While some price increases are almost certain, the overall tariff response is shaping up to be far more mixed than initially anticipated,” Saunders added.This approach is seen with auto dealers so far, with auto sales rising 1.6 percent, according to Friday’s data.”Consumers maintain a moderate rate of spending and even picked up the pace in the past two months as the tariff-price pass-through has been limited thus far,” said Kathy Bostjancic, chief economist at Nationwide Financial.Time will tell whether there is a greater hit to consumers down the line. Carl Weinberg, chief economist at High Frequency Economics, said US data Friday that showed an uptick in import prices in July constituted “new evidence of price pressure building in the pipeline,” adding that “consumer spending is slowing.”

Trump et Poutine en Alaska pour sceller le sort de l’Ukraine

Donald Trump et Vladimir Poutine volent chacun vendredi en direction de l’Alaska pour s’y retrouver dans un tête-à-tête historique, qui testera la promesse du président américain de mettre un terme à la guerre en Ukraine.Ce sommet à Anchorage, aux confins des Etats-Unis, offre au dirigeant russe un retour fracassant sur la scène diplomatique, loin du statut de “paria” que lui avait imposé le président Joe Biden, puisqu’il sera accueilli par Donald Trump en personne à sa descente d’avion.Premier concerné mais grand absent de ce rendez-vous sur une base militaire emblématique de la Guerre froide, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté déclaré “compter” sur M. Trump pour mettre un terme au conflit dans son pays meurtri. Les soldats russes “continuent à tuer le jour des négociations”, a-t-il déploré. A bord d’Air Force One, le président américain a mis en avant le “respect” mutuel existant entre lui et Vladimir Poutine, en assurant: “Nous nous entendons bien”. Le septuagénaire s’est vanté de savoir en “cinq minutes” maximum si sa première rencontre en personne depuis 2019 avec le maître du Kremlin serait un fiasco.Si tout se passe bien, le président américain, qui se rêve en lauréat du prix Nobel de la paix, assure que “cette rencontre va ouvrir la voie à une autre”, à trois, incluant cette fois M. Zelensky. Il a laissé entendre que ce sommet tripartite pourrait se tenir très rapidement.Mais à son arrivée à Anchorage, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, semblait plus réservé quant à l’issue de la rencontre au sommet.”Nous ne faisons aucune prédiction”, a déclaré à une télévision russe M. Lavrov, qui portait un sweat-shirt arborant l’inscription “URSS” en russe. “Notre position est claire et sans ambiguïté. Nous la présenterons”, a-t-il simplement ajouté.- Attente -Le sommet se tiendra sur la base stratégique d’Elmendorf-Richardson, dans ce vaste territoire de l’Alaska cédé par la Russie aux Etats-Unis au XIXe siècle. Le président ukrainien et les dirigeants européens en seront réduits à attendre que l’imprévisible président américain, comme il s’est engagé, les informe de la teneur de son tête-à-tête avec Vladimir Poutine.Vladimir Poutine “a aujourd’hui l’occasion d’accepter un cessez-le-feu” en Ukraine, a souligné à quelques heures de la rencontre le chancelier allemand Friedrich Merz.La réunion doit débuter vendredi vers 19H30 GMT. Le tête-à-tête des deux hommes sera suivi par un repas de travail, avec leurs conseillers.Les présidents russe et américain donneront ensuite une conférence de presse, la première depuis une apparition commune devant les caméras en 2018 à Helsinki. Le tout pourrait durer “au moins 6 à 7 heures”, selon le Kremlin.Pour Kiev et l’Europe, le pire scénario serait que Donald Trump, fasciné par l’exercice autoritaire du pouvoir de Vladimir Poutine, se laisse convaincre de redessiner la carte de l’Ukraine selon la volonté de Moscou.- “Pas le malin” -Le président américain ira-t-il toutefois jusqu’à agiter la menace de sanctions paralysantes contre la Russie pour arracher un cessez-le-feu et forcer Vladimir Poutine à revoir ses exigences, jugées inacceptables par Kiev ?La Russie réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.Donald Trump, qui depuis l’invasion russe de février 2022 renvoie dos à dos les deux belligérants, sans jamais désigner la Russie comme l’agresseur, parle désormais de “donnant-donnant” en matière de concessions territoriales, d'”échange” ou de “partage”.Mais que peut “donner” ou “échanger” Vladimir Poutine, à l’heure où l’armée russe accélère sa progression en Ukraine, forçant les autorités ukrainiennes à évacuer des villages entiers dans la région de Donetsk (est)?Vendredi, Volodymyr Zelensky a annoncé sur Telegram l’envoi de renforts dans l’est de l’Ukraine pour stopper les avancées russes, assurant que Moscou subissait de “lourdes pertes en tentant d’obtenir de meilleures positions politiques pour les dirigeants russes lors de la réunion en Alaska”. – “En colère” -Si le président russe et le président américain ont une obsession commune, celle de ne jamais apparaître en position de faiblesse, leurs approches des rapports de force internationaux sont bien différentes. Pour Donald Trump, ancien promoteur immobilier devenu célèbre grâce à une émission de téléréalité, tout est affaire de négociation rapide, de marchandage rondement mené, pour arriver à un “deal” forcément avantageux pour lui.Là où Vladimir Poutine, ancien du KGB formé à la guerre psychologique, raisonne à long terme, évoquant le destin historique d’une “grande Russie” qu’il voudrait reconstituer.Cette divergence de tempérament a produit une relation très particulière entre les deux hommes, faite de poussées de tension et de rapprochements spectaculaires.

Trump et Poutine en Alaska pour sceller le sort de l’Ukraine

Donald Trump et Vladimir Poutine volent chacun vendredi en direction de l’Alaska pour s’y retrouver dans un tête-à-tête historique, qui testera la promesse du président américain de mettre un terme à la guerre en Ukraine.Ce sommet à Anchorage, aux confins des Etats-Unis, offre au dirigeant russe un retour fracassant sur la scène diplomatique, loin du statut de “paria” que lui avait imposé le président Joe Biden, puisqu’il sera accueilli par Donald Trump en personne à sa descente d’avion.Premier concerné mais grand absent de ce rendez-vous sur une base militaire emblématique de la Guerre froide, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté déclaré “compter” sur M. Trump pour mettre un terme au conflit dans son pays meurtri. Les soldats russes “continuent à tuer le jour des négociations”, a-t-il déploré. A bord d’Air Force One, le président américain a mis en avant le “respect” mutuel existant entre lui et Vladimir Poutine, en assurant: “Nous nous entendons bien”. Le septuagénaire s’est vanté de savoir en “cinq minutes” maximum si sa première rencontre en personne depuis 2019 avec le maître du Kremlin serait un fiasco.Si tout se passe bien, le président américain, qui se rêve en lauréat du prix Nobel de la paix, assure que “cette rencontre va ouvrir la voie à une autre”, à trois, incluant cette fois M. Zelensky. Il a laissé entendre que ce sommet tripartite pourrait se tenir très rapidement.Mais à son arrivée à Anchorage, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, semblait plus réservé quant à l’issue de la rencontre au sommet.”Nous ne faisons aucune prédiction”, a déclaré à une télévision russe M. Lavrov, qui portait un sweat-shirt arborant l’inscription “URSS” en russe. “Notre position est claire et sans ambiguïté. Nous la présenterons”, a-t-il simplement ajouté.- Attente -Le sommet se tiendra sur la base stratégique d’Elmendorf-Richardson, dans ce vaste territoire de l’Alaska cédé par la Russie aux Etats-Unis au XIXe siècle. Le président ukrainien et les dirigeants européens en seront réduits à attendre que l’imprévisible président américain, comme il s’est engagé, les informe de la teneur de son tête-à-tête avec Vladimir Poutine.Vladimir Poutine “a aujourd’hui l’occasion d’accepter un cessez-le-feu” en Ukraine, a souligné à quelques heures de la rencontre le chancelier allemand Friedrich Merz.La réunion doit débuter vendredi vers 19H30 GMT. Le tête-à-tête des deux hommes sera suivi par un repas de travail, avec leurs conseillers.Les présidents russe et américain donneront ensuite une conférence de presse, la première depuis une apparition commune devant les caméras en 2018 à Helsinki. Le tout pourrait durer “au moins 6 à 7 heures”, selon le Kremlin.Pour Kiev et l’Europe, le pire scénario serait que Donald Trump, fasciné par l’exercice autoritaire du pouvoir de Vladimir Poutine, se laisse convaincre de redessiner la carte de l’Ukraine selon la volonté de Moscou.- “Pas le malin” -Le président américain ira-t-il toutefois jusqu’à agiter la menace de sanctions paralysantes contre la Russie pour arracher un cessez-le-feu et forcer Vladimir Poutine à revoir ses exigences, jugées inacceptables par Kiev ?La Russie réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.Donald Trump, qui depuis l’invasion russe de février 2022 renvoie dos à dos les deux belligérants, sans jamais désigner la Russie comme l’agresseur, parle désormais de “donnant-donnant” en matière de concessions territoriales, d'”échange” ou de “partage”.Mais que peut “donner” ou “échanger” Vladimir Poutine, à l’heure où l’armée russe accélère sa progression en Ukraine, forçant les autorités ukrainiennes à évacuer des villages entiers dans la région de Donetsk (est)?Vendredi, Volodymyr Zelensky a annoncé sur Telegram l’envoi de renforts dans l’est de l’Ukraine pour stopper les avancées russes, assurant que Moscou subissait de “lourdes pertes en tentant d’obtenir de meilleures positions politiques pour les dirigeants russes lors de la réunion en Alaska”. – “En colère” -Si le président russe et le président américain ont une obsession commune, celle de ne jamais apparaître en position de faiblesse, leurs approches des rapports de force internationaux sont bien différentes. Pour Donald Trump, ancien promoteur immobilier devenu célèbre grâce à une émission de téléréalité, tout est affaire de négociation rapide, de marchandage rondement mené, pour arriver à un “deal” forcément avantageux pour lui.Là où Vladimir Poutine, ancien du KGB formé à la guerre psychologique, raisonne à long terme, évoquant le destin historique d’une “grande Russie” qu’il voudrait reconstituer.Cette divergence de tempérament a produit une relation très particulière entre les deux hommes, faite de poussées de tension et de rapprochements spectaculaires.

La Bourse de Paris termine en hausse, entre Ukraine et indicateurs aux Etats-Unis

La Bourse de Paris a fini dans le vert vendredi, après la publication d’une série d’indicateurs économiques aux Etats-Unis, dans l’attente de la rencontre imminente en Alaska entre les présidents Trump et Poutine sur la guerre en Ukraine. Le CAC 40 a pris 0,67% à 7.923,45 points, en hausse de 53,11 points. La veille, l’indice vedette de la Bourse de Paris avait avancé de 65,37 points (+0,85%) à 7.870,34 points.Sur l’ensemble de la semaine, il a gagné 2,33%.Les investisseurs sont à l’affût du moindre indicateur économique aux Etats-Unis pour évaluer les effets de la politique de hausse des droits de douane imposée par Donald Trump sur la première économie mondiale.Ce vendredi, ils ont reçu des signaux contradictoires.Les ventes au détail ont progressé en juillet, pour le deuxième mois d’affilée, en parfaite conformité avec les attentes du marché, tirées en particulier par la vente d’automobiles et le secteur de l’ameublement.Mais la production industrielle américaine a reculé de 0,1% sur un mois, alors que le consensus des analystes tablait sur une stagnation. Et la confiance des consommateurs a rechuté au mois d’août aux Etats-Unis, contrairement aux attentes des marchés.Ces indices ont été publiés au lendemain de l’annonce de l’inflation côté producteurs (PPI) de juillet, bien plus forte que prévu, qui a accru les craintes d’une flambée des prix en raison des droits de douane, susceptible d’empêcher la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser ses taux.Toutefois, “la plupart des investisseurs continuent de penser que la Réserve fédérale (Fed) réduira ses taux au moins deux fois cette année: en septembre, puis en décembre”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Autre point d’attention des marchés: “le sommet Trump-Poutine en Alaska, où les deux dirigeants devraient discuter de l’Ukraine”, mais dont les développements ne devraient pas être connus avant la clôture des marchés américains (20H00 GMT), commentent les économistes de Deutsche Bank.”Même si une percée immédiate est peu probable, le sommet sera néanmoins un indicateur important pour les relations américano-russes et la guerre en Ukraine”, poursuivent-ils.La rencontre “en tête à tête” du président russe Vladimir Poutine et de son homologue américain Donald Trump sera suivie par un repas de travail, avec leurs conseillers. Ils donneront ensuite une conférence de presse.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt français à dix ans a atteint 3,46%, contre 3,47% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,79%, contre 2,71%.Verallia cède du terrainLe fabricant de bouteilles et emballages en verre Verallia, ex-filiale de Saint-Gobain, a cédé 6,14% à 27,22 euros, au lendemain de l’annonce selon laquelle la société d’investissement brésilienne BWGI détenait 77,05% de son capital, à l’issue de son OPA.

Trump, Putin head for high-stakes Alaska summit

Donald Trump and Vladimir Putin flew to Alaska on Friday for a high-risk summit that promises a stern test of the US president’s promise to end the bloody war in Ukraine.Both leaders voiced hopes of a productive meeting, but while Trump warned he could judge it a failure after just a few minutes if Putin does not budge, the Kremlin said the two would speak for “a minimum” of at least six or seven hours.For the Russian president, the meeting marks his first foray onto Western soil since he ordered the invasion of Ukraine in February 2022, triggering a relentless conflict that has killed tens of thousands of people.In recent days Russia has made significant battlefield gains that could strengthen Putin’s hand in any ceasefire negotiations.Speaking to reporters aboard Air Force One en route to Anchorage, Trump sounded a positive note. “There’s a good respect level on both sides and I think something’s going to come out of it,” he said.Every word and gesture will be closely watched by European leaders and Ukrainian President Volodymyr Zelensky, who was not included and has publicly refused pressure from Trump to surrender territory seized by Russia.”It is time to end the war, and the necessary steps must be taken by Russia. We are counting on America,” Zelensky said in a social media post.Trump has called the summit a “feel-out meeting” to test Putin, whom he last saw in 2019, and said Friday he was not going to Alaska to “negotiate.””I’m here to get them at the table,” he said of the Russian and Ukrainian leaders.Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said Moscow would not forecast the outcome of the meeting.”We never make any predictions ahead of time,” Lavrov told Russian state TV after he reached Alaska, wearing what appeared to be a shirt with “USSR” written across it in Cyrillic script.Russia’s “position is clear and unambiguous,” he said.Trump has promised to consult with European leaders and Zelensky, saying that any final agreement would come in a three-way meeting with Putin and the Ukrainian president to “divvy up” territory.- Trump’s latest shift -Trump has boasted of his relationship with Putin, blamed predecessor Joe Biden for the war and had vowed before his return to the White House in January that he would be able to bring peace within 24 hours.But despite repeated calls to Putin, and a stunning February 28 White House meeting in which Trump publicly berated Zelensky, the Russian leader has shown no signs of compromise.Trump has acknowledged his frustration with Putin and warned of “very severe consequences” if he does not accept a ceasefire — but also agreed to see him in Alaska.The talks are set to begin at 11:30 am (1930 GMT) at Elmendorf Air Force Base, the largest US military installation in Alaska and a Cold War facility for surveillance of the former Soviet Union.Adding to the historical significance, the United States bought Alaska in 1867 from Russia — a deal Moscow has cited to show the legitimacy of land swaps.The Kremlin said it expected Putin and Trump to meet alone with interpreters before a working lunch with aides.Neither leader is expected to step off the base into Anchorage, Alaska’s largest city, where protesters have put up signs of solidarity with Ukraine.- ‘Personal victory’ for Putin? -The summit marks a sharp shift from the approach of Western European leaders and Biden, who vowed not to hold discussions with Russia on Ukraine’s future unless Kyiv was also at the table.Putin faces an arrest warrant from the International Criminal Court, leading him to curtail travel sharply since the war began.However, the United States is not party to the Hague tribunal and Trump’s Treasury Department temporarily eased sanctions on top Russian officials to allow them to travel and use bank cards in Alaska.Zelensky has called the Alaska summit a “personal victory” for Putin, whose forces have gone on the offensive in eastern Ukraine in recent days.With the trip, Putin “is coming out of isolation,” Zelensky said, and he has “somehow postponed sanctions,” which Trump had vowed to impose on Russia if there was no progress.