Les bureaux vitrés, des fours en surchauffe de moins en moins adaptés au climat

Télétravailler parce qu’il fait trop chaud au bureau, c’est le quotidien de certains salariés qui payent une conception inadaptée au réchauffement climatique des bâtiments de bureaux, souvent vitrés. “Il fait plus frais chez moi qu’ici, c’est infernal, je suis à deux doigts d’aller acheter des couvertures de survie”, se lamente une employée du secteur immobilier qui n’a pas souhaité donné son identité.Son lieu de travail n’a pourtant rien à voir avec une cuisine de restaurant, mais son bureau, à un mètre d’une baie vitrée exposée plein sud, affiche 29 degrés, cinq degrés de plus que les bureaux derrière la façade est du même bâtiment.Entièrement vitré, l’immeuble situé dans le quartier Austerlitz à Paris, a été construit au début des années 2000, et est un exemple typique des immeubles en surchauffe l’été, dénoncés par l’ingénieur Pascal Lenormand via un hashtag #balancetonfour, créé en 2023 sur les réseaux sociaux.Pour cet expert de la performance énergétique des bâtiments, lorsque la surface vitrée dépasse 30% de la surface de plancher d’une pièce, “ça commence à devenir dangereux”.Pour raisons esthétiques et économiques, les bâtiments tertiaires vitrés se sont largement imposés depuis la fin du siècle dernier, à l’image du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris. Mais s’ils apportent luminosité dans les vastes espaces de travail, ils sont de moins en moins adaptés aux fortes chaleurs. L’entreprise de Romain, 38 ans, est installée depuis deux ans dans un immeuble de coworking de la Défense, rénové à la fin des années 2010. “C’était tout neuf mais il a très vite fait trop chaud, ils doivent mettre la clim à fond”, explique-t-il. “On crève de chaud, il y a des baies vitrées à tous les étages”, peste Adrien, 49 ans, qui travaille dans le même immeuble. Sous les fortes températures de la mi-août “une collègue a craqué, elle a dit que son téléphone portable s’était éteint à cause de la chaleur”, explique-t-il.- “Pas suffisant” -Le sujet de “l’adaptation au réchauffement climatique est encore émergent” dans l’immobilier de bureaux, affirme à l’AFP Juliette Lefébure, directrice générale de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association de professionnels de l’immobilier engagée dans la transition écologique du secteur.”Aujourd’hui ce sont plutôt les enjeux de décarbonation (réduction de la consommation d’énergie carbonée, NDLR) qui sont au cœur des projets de rénovation de bâtiments, et non l’adaptation”, complète Gaëlle Peschoux, chargée de projet au sein de l’OID.Les dernières réglementations entrées en vigueur, au niveau français et européen, ont contraint un certain nombre d’acteurs à se pencher sur la question des risques liés au changement climatique, dont les canicules, les inondations, etc. Cette prise en compte dépend cependant “de la taille de la société, de son portefeuille et de ses moyens, il y a une vraie inégalité face au dérèglement climatique”, selon Thierry Laquitaine, directeur de l’investissement socialement responsable du gestionnaire de fonds immobiliers AEW. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les besoins annuels d’investissements en France pour adapter les bâtiments, y compris les logements, aux vagues de chaleur à entre “1 à 2,5 milliards d’euros pour la construction neuve et 4,8 milliards pour la rénovation”, en plus des investissements pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.Et malheureusement il existe encore “beaucoup d’actifs qui sortent de terre sans tenir compte du contexte local ou de long terme” de réchauffement, déplore Juliette Lefébure. Elle cite des orientations par rapport au soleil mal pensées, des couleurs sombres inadaptées ou encore un choix de matériaux qui n’empêchent pas assez la transmission de la température entre extérieur et intérieur.”Les bâtiments sont notoirement beaucoup mieux isolés qu’avant”, assure Maxime Michaux, directeur de l’ingénierie du conseiller en immobilier JLL, grâce à des matériaux plus performants. Mais même la réglementation environnementale pour la construction neuve entrée en vigueur en 2022 (RE2020) “n’est pas suffisante”, selon la directrice générale de l’OID.Outre le recours déraisonné à la climatisation pour rafraîchir des bâtiments mal conçus, le problème “est surtout la mise en danger des personnes”, prévient Pascal Lenormand, pour qui “les situations les plus dramatiques sont celles des hôpitaux”. 

Les bureaux vitrés, des fours en surchauffe de moins en moins adaptés au climat

Télétravailler parce qu’il fait trop chaud au bureau, c’est le quotidien de certains salariés qui payent une conception inadaptée au réchauffement climatique des bâtiments de bureaux, souvent vitrés. “Il fait plus frais chez moi qu’ici, c’est infernal, je suis à deux doigts d’aller acheter des couvertures de survie”, se lamente une employée du secteur immobilier qui n’a pas souhaité donné son identité.Son lieu de travail n’a pourtant rien à voir avec une cuisine de restaurant, mais son bureau, à un mètre d’une baie vitrée exposée plein sud, affiche 29 degrés, cinq degrés de plus que les bureaux derrière la façade est du même bâtiment.Entièrement vitré, l’immeuble situé dans le quartier Austerlitz à Paris, a été construit au début des années 2000, et est un exemple typique des immeubles en surchauffe l’été, dénoncés par l’ingénieur Pascal Lenormand via un hashtag #balancetonfour, créé en 2023 sur les réseaux sociaux.Pour cet expert de la performance énergétique des bâtiments, lorsque la surface vitrée dépasse 30% de la surface de plancher d’une pièce, “ça commence à devenir dangereux”.Pour raisons esthétiques et économiques, les bâtiments tertiaires vitrés se sont largement imposés depuis la fin du siècle dernier, à l’image du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris. Mais s’ils apportent luminosité dans les vastes espaces de travail, ils sont de moins en moins adaptés aux fortes chaleurs. L’entreprise de Romain, 38 ans, est installée depuis deux ans dans un immeuble de coworking de la Défense, rénové à la fin des années 2010. “C’était tout neuf mais il a très vite fait trop chaud, ils doivent mettre la clim à fond”, explique-t-il. “On crève de chaud, il y a des baies vitrées à tous les étages”, peste Adrien, 49 ans, qui travaille dans le même immeuble. Sous les fortes températures de la mi-août “une collègue a craqué, elle a dit que son téléphone portable s’était éteint à cause de la chaleur”, explique-t-il.- “Pas suffisant” -Le sujet de “l’adaptation au réchauffement climatique est encore émergent” dans l’immobilier de bureaux, affirme à l’AFP Juliette Lefébure, directrice générale de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association de professionnels de l’immobilier engagée dans la transition écologique du secteur.”Aujourd’hui ce sont plutôt les enjeux de décarbonation (réduction de la consommation d’énergie carbonée, NDLR) qui sont au cœur des projets de rénovation de bâtiments, et non l’adaptation”, complète Gaëlle Peschoux, chargée de projet au sein de l’OID.Les dernières réglementations entrées en vigueur, au niveau français et européen, ont contraint un certain nombre d’acteurs à se pencher sur la question des risques liés au changement climatique, dont les canicules, les inondations, etc. Cette prise en compte dépend cependant “de la taille de la société, de son portefeuille et de ses moyens, il y a une vraie inégalité face au dérèglement climatique”, selon Thierry Laquitaine, directeur de l’investissement socialement responsable du gestionnaire de fonds immobiliers AEW. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les besoins annuels d’investissements en France pour adapter les bâtiments, y compris les logements, aux vagues de chaleur à entre “1 à 2,5 milliards d’euros pour la construction neuve et 4,8 milliards pour la rénovation”, en plus des investissements pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.Et malheureusement il existe encore “beaucoup d’actifs qui sortent de terre sans tenir compte du contexte local ou de long terme” de réchauffement, déplore Juliette Lefébure. Elle cite des orientations par rapport au soleil mal pensées, des couleurs sombres inadaptées ou encore un choix de matériaux qui n’empêchent pas assez la transmission de la température entre extérieur et intérieur.”Les bâtiments sont notoirement beaucoup mieux isolés qu’avant”, assure Maxime Michaux, directeur de l’ingénierie du conseiller en immobilier JLL, grâce à des matériaux plus performants. Mais même la réglementation environnementale pour la construction neuve entrée en vigueur en 2022 (RE2020) “n’est pas suffisante”, selon la directrice générale de l’OID.Outre le recours déraisonné à la climatisation pour rafraîchir des bâtiments mal conçus, le problème “est surtout la mise en danger des personnes”, prévient Pascal Lenormand, pour qui “les situations les plus dramatiques sont celles des hôpitaux”. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Egypte: une plage vierge menacée par le tourisme de masse

Dans les eaux limpides de Ras Hankorab, sur la côte égyptienne de la mer Rouge, les tortues vertes, espèce menacée, nagent encore parmi les baigneurs. Pourtant, au-dessus de ce sanctuaire naturel plane l’ombre du développement du tourisme de masse.A environ 850 kilomètres au sud-est du Caire, cette étendue de plage intégrée au parc national de Wadi al-Gemal constitue un écrin de biodiversité “abritant des écosystèmes magnifiques et diversifiés (…) dont certains menacés d’extinction”, souligne à l’AFP Mahmoud Hanafy, professeur de biologie marine et conseiller du gouvernorat.Elle est “l’une des dernières plages naturelles encore intactes sur la côte sud de la mer Rouge”, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En mars, l’apparition de pelleteuses sur le sable a provoqué une levée de boucliers: employés de la réserve et écologistes ont lancé une pétition pour “Sauver Hankorab”, signée par des milliers d’internautes. Deux militants, sous couvert d’anonymat, ont révélé à l’AFP avoir eu accès à un contrat d’usufruit conclu entre une entreprise privée et une entité gouvernementale ne relevant pas du ministère, portant sur la construction d’un complexe touristique à cet endroit.Sous la pression du ministère de l’Environnement, gestionnaire du site, les travaux ont été suspendus. Mais les inquiétudes persistent: des recours d’une parlementaire sont restés lettre morte, et des employés affirment que les projets n’ont pas été officiellement abandonnés.- Investissements -Pendant ce temps, la vie marine se poursuit: dans les eaux azurées, les tortues croisent raies aigles et dugongs, évoluant dans une mosaïque corallienne éclatante. L’écosystème est “parmi les plus résistants au changement climatique dans le monde”, souligne M. Hanafy, citant des études sur la tolérance à la chaleur des récifs de la mer Rouge. Durant la saison de nidification, les tortues viennent encore pondre sur une plage épargnée par la lumière artificielle.”Seuls certains types de développement touristique peuvent convenir à une plage comme celle-ci”, prévient M. Hanafy, évoquant les dangers de la surfréquentation, du bruit et de l’éclairage nocturne. L’Egypte, engluée dans une crise économique, mise sur ses 3.000 kilomètres de littoral, en mer Rouge et Méditerranée pour attirer des devises. En 2024, un accord de 35 milliards de dollars avec les Emirats arabes unis pour aménager Ras al-Hekma, sur la Méditerranée, a offert un répit financier. Depuis, d’autres projets similaires, impliquant des alliés du Golfe, sont à l’étude. En juillet, le président Abdel Fattah al-Sissi a alloué 174.400 kilomètres carrés de terres bordant la mer Rouge au ministère des Finances pour “réduire la dette publique”. Dans cette région, le tourisme est le principal moteur économique. Les autorités veulent doubler le nombre de visiteurs d’ici 2028, visant les 30 millions de touristes annuels. Mais déjà en 2019, le PNUD avertissait que “le développement du tourisme en Egypte, jusqu’à présent, s’est largement fait au détriment de l’environnement”. Au fil des années, la prolifération des complexes hôteliers énergivores a altéré les écosystèmes côtiers et délogé les communautés locales. “L’objectif semble être de maximiser les profits issus des réserves, ce qui m’inquiète parce que (…) nous serions en train de les détruire”, déplore l’avocat environnemental Ahmed al-Seidi. Une approche qui, selon lui, viole la loi de 2003 classant Wadi al-Gemal en zone protégée. – “Nul et non avenu” -Pour Ras Hankorab, le litige est juridique selon M. Hanafy: “l’entreprise a signé un contrat avec une entité gouvernementale autre que celle responsable de la gestion de la réserve”. Le contrat est donc “nul et non avenu”, d’après Me Seidi.La députée Maha Abdel Nasser a interpellé à ce sujet le ministère de l’Environnement et le bureau du Premier ministre. Sans réponse à ce jour. Lors d’une réunion avec des élus et des écologistes, elle a indiqué n’avoir pu identifier clairement l’entreprise initiatrice du projet.Mais si l’interruption des travaux est, selon l’élue, un soulagement, “rien ne garantit ce qui pourrait se passer à l’avenir”.Sur place, un portail flambant neuf portant l’inscription “Ras Hankorab” trône à l’entrée de la plage. Et alors que plusieurs plages touristiques en mer Rouge sont payantes, le prix d’entrée pour accéder à celle de Ras Hankorab a quintuplé, atteignant 300 livres égyptiennes (environ 5 euros), sans qu’on sache qui vend les billets.Un employé embauché en mars pour travailler sur la plage explique que les “quelques parasols et les sanitaires inutilisables” d’avant ont laissé place à des installations plus modernes, des chaises longues et parasols en paille. Et un café-restaurant devrait ouvrir prochainement selon lui. 

Egypte: une plage vierge menacée par le tourisme de masse

Dans les eaux limpides de Ras Hankorab, sur la côte égyptienne de la mer Rouge, les tortues vertes, espèce menacée, nagent encore parmi les baigneurs. Pourtant, au-dessus de ce sanctuaire naturel plane l’ombre du développement du tourisme de masse.A environ 850 kilomètres au sud-est du Caire, cette étendue de plage intégrée au parc national de Wadi al-Gemal constitue un écrin de biodiversité “abritant des écosystèmes magnifiques et diversifiés (…) dont certains menacés d’extinction”, souligne à l’AFP Mahmoud Hanafy, professeur de biologie marine et conseiller du gouvernorat.Elle est “l’une des dernières plages naturelles encore intactes sur la côte sud de la mer Rouge”, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En mars, l’apparition de pelleteuses sur le sable a provoqué une levée de boucliers: employés de la réserve et écologistes ont lancé une pétition pour “Sauver Hankorab”, signée par des milliers d’internautes. Deux militants, sous couvert d’anonymat, ont révélé à l’AFP avoir eu accès à un contrat d’usufruit conclu entre une entreprise privée et une entité gouvernementale ne relevant pas du ministère, portant sur la construction d’un complexe touristique à cet endroit.Sous la pression du ministère de l’Environnement, gestionnaire du site, les travaux ont été suspendus. Mais les inquiétudes persistent: des recours d’une parlementaire sont restés lettre morte, et des employés affirment que les projets n’ont pas été officiellement abandonnés.- Investissements -Pendant ce temps, la vie marine se poursuit: dans les eaux azurées, les tortues croisent raies aigles et dugongs, évoluant dans une mosaïque corallienne éclatante. L’écosystème est “parmi les plus résistants au changement climatique dans le monde”, souligne M. Hanafy, citant des études sur la tolérance à la chaleur des récifs de la mer Rouge. Durant la saison de nidification, les tortues viennent encore pondre sur une plage épargnée par la lumière artificielle.”Seuls certains types de développement touristique peuvent convenir à une plage comme celle-ci”, prévient M. Hanafy, évoquant les dangers de la surfréquentation, du bruit et de l’éclairage nocturne. L’Egypte, engluée dans une crise économique, mise sur ses 3.000 kilomètres de littoral, en mer Rouge et Méditerranée pour attirer des devises. En 2024, un accord de 35 milliards de dollars avec les Emirats arabes unis pour aménager Ras al-Hekma, sur la Méditerranée, a offert un répit financier. Depuis, d’autres projets similaires, impliquant des alliés du Golfe, sont à l’étude. En juillet, le président Abdel Fattah al-Sissi a alloué 174.400 kilomètres carrés de terres bordant la mer Rouge au ministère des Finances pour “réduire la dette publique”. Dans cette région, le tourisme est le principal moteur économique. Les autorités veulent doubler le nombre de visiteurs d’ici 2028, visant les 30 millions de touristes annuels. Mais déjà en 2019, le PNUD avertissait que “le développement du tourisme en Egypte, jusqu’à présent, s’est largement fait au détriment de l’environnement”. Au fil des années, la prolifération des complexes hôteliers énergivores a altéré les écosystèmes côtiers et délogé les communautés locales. “L’objectif semble être de maximiser les profits issus des réserves, ce qui m’inquiète parce que (…) nous serions en train de les détruire”, déplore l’avocat environnemental Ahmed al-Seidi. Une approche qui, selon lui, viole la loi de 2003 classant Wadi al-Gemal en zone protégée. – “Nul et non avenu” -Pour Ras Hankorab, le litige est juridique selon M. Hanafy: “l’entreprise a signé un contrat avec une entité gouvernementale autre que celle responsable de la gestion de la réserve”. Le contrat est donc “nul et non avenu”, d’après Me Seidi.La députée Maha Abdel Nasser a interpellé à ce sujet le ministère de l’Environnement et le bureau du Premier ministre. Sans réponse à ce jour. Lors d’une réunion avec des élus et des écologistes, elle a indiqué n’avoir pu identifier clairement l’entreprise initiatrice du projet.Mais si l’interruption des travaux est, selon l’élue, un soulagement, “rien ne garantit ce qui pourrait se passer à l’avenir”.Sur place, un portail flambant neuf portant l’inscription “Ras Hankorab” trône à l’entrée de la plage. Et alors que plusieurs plages touristiques en mer Rouge sont payantes, le prix d’entrée pour accéder à celle de Ras Hankorab a quintuplé, atteignant 300 livres égyptiennes (environ 5 euros), sans qu’on sache qui vend les billets.Un employé embauché en mars pour travailler sur la plage explique que les “quelques parasols et les sanitaires inutilisables” d’avant ont laissé place à des installations plus modernes, des chaises longues et parasols en paille. Et un café-restaurant devrait ouvrir prochainement selon lui. 

“Evoluer avec l’époque”: Xavier de Moulins fête sa 15ème rentrée à la tête du JT de M6

A la barre du 19:45 sur M6 depuis 2010, Xavier de Moulins bat un record de longévité en dehors des grands-messes de TF1 et France 2. A 54 ans, également écrivain et animateur d’un podcast culturel sur RTL, il confie “n’avoir pas vu le temps passer”.Question : Après toutes ces années de JT suivi en moyenne par 2,2 millions de téléspectateurs, pas de lassitude ? Réponse: “L’exercice a complètement modifié mon rapport au temps. Quand on me dit +c’est pour la fin de semaine+, ça me parait dans 1.000 ans, et quand on me dit +c’était hier+, c’était il y a 20 ans. C’est comme avec un enfant, un jour vous vous retournez et il a 15 ans. Le JT c’est exactement pareil.Vous avez un cadre qui est hyper répétitif: c’est la même chose tous les jours, vous faites les mêmes marches pour aller dans le même studio, mais dedans il y a une variété infinie d’événements qui vont se succéder, ce qui fait que ce n’est jamais la même chose et ça rend l’exercice vraiment marrant.Quand j’arrive au JT, on est en 2010, là on est en 2025. Tout ce qui s’est passé en 15 ans d’actu, c’est dément, c’est délirant. A l’époque, l’iPhone vient à peine d’arriver sur le marché, Twitter n’existe pas, Instagram n’existe pas, les réseaux sociaux n’existent (presque) pas.Q : Qu’est-ce qu’un JT moderne ? R: “La technologie nous a permis de faire évoluer notre plateau. Avec de la réalité augmentée, des grands écrans qui s’affichent, la technologie Unreal qui est empruntée au jeu vidéo qu’on a adapté au JT pour permettre d’être en immersion dans le Bureau ovale quand on parle de Trump par exemple. On emmène de plus en plus les gens avec nous. Pourquoi ? Parce que le JT se développe et grandit avec les réseaux sociaux et aujourd’hui on est confronté à deux choses: la disparition de la vérité au profit des vérités dites “alternatives” et puis, l’attention.Comment capter l’attention avec un public de plus en plus sollicité par le téléphone, les écrans, la multiplication des écrans ?Il faut que le JT évolue aussi avec l’époque, parce que ça vieillit très, très mal un JT, si on ne fait pas attention.”Q: Comment s’adresser aux jeunes ?R: “Il se trouve qu’on a l’audience jeune la plus importante de tous les JT (avec une moyenne d’âge de 50 ans, soit huit ans plus jeune que le 20 heures de TF1 et 13 ans plus jeune que le 20 heures de France 2, selon des chiffres de Médiamétrie cités par M6, ndlr).Le pari de lancer ce JT, 19:45, avant les 20 heures, c’était un premier contrepoint. Une présentation debout, ça rend plus incisif qu’assis. Il y a aussi le rythme d’enchaînement des sujets, qui pour moi est très, très important. L’info, c’est la même pour tout le monde. Un incendie à Marseille, c’est un incendie à Marseille ! C’est la manière dont vous racontez l’histoire et la manière dont elle est tournée sur le terrain par les journalistes qui peut faire la différence, avec un ton un peu plus jeune aussi.Mais on ne se dit pas tous les jours +qu’est-ce qu’on va faire pour plaire aux jeunes?+”

“Evoluer avec l’époque”: Xavier de Moulins fête sa 15ème rentrée à la tête du JT de M6

A la barre du 19:45 sur M6 depuis 2010, Xavier de Moulins bat un record de longévité en dehors des grands-messes de TF1 et France 2. A 54 ans, également écrivain et animateur d’un podcast culturel sur RTL, il confie “n’avoir pas vu le temps passer”.Question : Après toutes ces années de JT suivi en moyenne par 2,2 millions de téléspectateurs, pas de lassitude ? Réponse: “L’exercice a complètement modifié mon rapport au temps. Quand on me dit +c’est pour la fin de semaine+, ça me parait dans 1.000 ans, et quand on me dit +c’était hier+, c’était il y a 20 ans. C’est comme avec un enfant, un jour vous vous retournez et il a 15 ans. Le JT c’est exactement pareil.Vous avez un cadre qui est hyper répétitif: c’est la même chose tous les jours, vous faites les mêmes marches pour aller dans le même studio, mais dedans il y a une variété infinie d’événements qui vont se succéder, ce qui fait que ce n’est jamais la même chose et ça rend l’exercice vraiment marrant.Quand j’arrive au JT, on est en 2010, là on est en 2025. Tout ce qui s’est passé en 15 ans d’actu, c’est dément, c’est délirant. A l’époque, l’iPhone vient à peine d’arriver sur le marché, Twitter n’existe pas, Instagram n’existe pas, les réseaux sociaux n’existent (presque) pas.Q : Qu’est-ce qu’un JT moderne ? R: “La technologie nous a permis de faire évoluer notre plateau. Avec de la réalité augmentée, des grands écrans qui s’affichent, la technologie Unreal qui est empruntée au jeu vidéo qu’on a adapté au JT pour permettre d’être en immersion dans le Bureau ovale quand on parle de Trump par exemple. On emmène de plus en plus les gens avec nous. Pourquoi ? Parce que le JT se développe et grandit avec les réseaux sociaux et aujourd’hui on est confronté à deux choses: la disparition de la vérité au profit des vérités dites “alternatives” et puis, l’attention.Comment capter l’attention avec un public de plus en plus sollicité par le téléphone, les écrans, la multiplication des écrans ?Il faut que le JT évolue aussi avec l’époque, parce que ça vieillit très, très mal un JT, si on ne fait pas attention.”Q: Comment s’adresser aux jeunes ?R: “Il se trouve qu’on a l’audience jeune la plus importante de tous les JT (avec une moyenne d’âge de 50 ans, soit huit ans plus jeune que le 20 heures de TF1 et 13 ans plus jeune que le 20 heures de France 2, selon des chiffres de Médiamétrie cités par M6, ndlr).Le pari de lancer ce JT, 19:45, avant les 20 heures, c’était un premier contrepoint. Une présentation debout, ça rend plus incisif qu’assis. Il y a aussi le rythme d’enchaînement des sujets, qui pour moi est très, très important. L’info, c’est la même pour tout le monde. Un incendie à Marseille, c’est un incendie à Marseille ! C’est la manière dont vous racontez l’histoire et la manière dont elle est tournée sur le terrain par les journalistes qui peut faire la différence, avec un ton un peu plus jeune aussi.Mais on ne se dit pas tous les jours +qu’est-ce qu’on va faire pour plaire aux jeunes?+”

Le juteux business sur le dos des étrangers sans-papiers

“Académie” payante pour préparer son entretien de demande d’asile, conseils de pseudo-juristes pour obtenir ou renouveler un titre de séjour: les arnaques visant les étrangers, perdus dans leur démarches administratives pour régulariser leur situation, prospèrent sans être inquiétées.En plein coeur de l’été, une longue file de personnes originaires d’Algérie, du Cameroun ou du Salvador s’étire devant le bus de la solidarité du barreau de Paris, garé dans le populaire 18e arrondissement. A l’intérieur, quatre avocats y proposent des consultations gratuites. Ahmad, un Tunisien au français médiocre, espère des informations pour sortir de la clandestinité, tenant dans ses mains caleuses ses fiches de paie, preuves d’années de travail dans le BTP.Le quinquagénaire, aiguillé par une association, se méfie après une précédente expérience avec “un juriste”. Celui qui se présentait comme un “professionnel du droit” lui a soutiré 700 euros sans qu’Ahmad ne sache s’il répondait aux critères pour être régularisé, ce qui ne semble pas être le cas.”A chaque fois que je venais le voir il me demandait un nouveau papier et me faisait payer 90 euros”, explique-t-il à l’AFP. L’ouvrier n’a pas osé protester, de crainte d’être expulsé.Des situations comme la sienne, l’association Antanak qui aide les personnes en difficulté avec l’informatique, en voit “de plus en plus, avec la complexification des démarches”. Qu’il s’agisse d’erreurs dans les dossiers commises par “des avocats peu scrupuleux, débutants et peu au fait du droit des étrangers” ou de la part d’enseignes aux méthodes “malhonnêtes” qui profitent de la “détresse” des migrants, énumère Isabelle Carrère, fondatrice de l’association.- Mystérieuse carte – “Les personnes migrantes sont souvent dans une situation d’urgence, paniquées, car elles n’ont pas de réponse de la préfecture sur leur dossier ou ont reçu une OQTF (Obligation de quitter le territoire français)”, relève Sandra Morin, secrétaire générale de la CGT de Bobigny, en première ligne pour défendre la régularisation des travailleurs sans-papiers.La dématérialisation de la procédure, accompagnée d’une explosion des recours depuis cinq ans plusieurs fois épinglée par le Défenseur des droits, et le resserrement des critères de régularisation créent un terreau fertile pour “les arnaqueurs sans scrupules”, dénoncent les deux femmes.Apparues il y a un an dans le métro, sur des panneaux municipaux ou les réseaux sociaux, les publicités d’une enseigne proposant d’accompagner les sans-papiers dans leurs “démarches françaises”, n’ont ainsi pas tardé à provoquer de nouvelles victimes.”Effectuer une démarche simplifiée pour obtenir un rendez-vous en préfecture est gratuit, pourtant avec cet organisme cela coûte plusieurs centaines d’euros”, déplore Mme Morin, qui a reçu à la CGT un homme délesté de 2.000 euros.Balance de la justice accolé au nom de l’organisme, code couleur bleu-blanc-rouge, photos “d’experts spécialistes” promettant un accompagnement de A à Z dans des délais rapides: “tout est fait pour les rassurer”, constate la syndicaliste.Sur TikTok, une autre organisation comptant plus de 23.000 followers propose les conseils du “coach Hervé K”. L’homme, aux allures de gourou, promet notamment la délivrance d’une mystérieuse carte permettant aux personnes en situation irrégulière de “circuler librement sans crainte d’être expulsées”.- “Forme de fatalité” -A ceux qui contactent cet organisme par téléphone, il est immédiatement proposé de souscrire un abonnement pour “une aide à la démarche”, facturé 365 euros. Pour inciter à payer sans attendre, il est précisé que ce tarif passera à 495 euros le lendemain.Si la situation du demandeur ne remplit pas les critères pour être régularisé par le travail, l’interlocuteur incite malgré tout à prendre l’abonnement, afin de constituer un dossier de demande d’asile, a constaté l’AFP.Dans un groupe WhatsApp rassemblant les personnes intéressées par ces services, sont proposées aussi des formations pour devenir nounou ou aide à domicile, “même sans titre de séjour”, pour 800 à 1.200 euros. Pour 1.299 euros, on peut rejoindre une “asile Academy”. La somme comprend l'”écriture et la correction d’histoire”, ce récit de vie sur lequel les agents de l’Ofpra, rodés à débusquer les fausses déclarations, fondent leur décisions d’octroyer le statut de réfugié.Dans le groupe de discussion comptant 600 membres, les attestations de virements bancaires se multiplient et les rares interrogations sur les tarifs évacuées sans ménagement: “Prenez-ce qui vous convient (…) évitez de saturer le groupe.””Souvent honteuses” de s’être fait berner, les victimes de ces “arnaques”, “qui se sont déjà fait avoir dans leur parcours migratoire, réagissent avec une forme de fatalité comme si elles le méritaient”, se désole Mme Morin, pointant “leur extrême vulnérabilité”.