Cannes: la compétition retrouve la vedette, hommage à la photographe gazaouie tuée

Après Tom Cruise et la grosse machine hollywoodienne, le tapis rouge cannois remet les films en compétition à l’honneur jeudi, avec un premier long-métrage français, “Dossier 137” de Dominik Moll dans lequel figure Léa Drucker, et “Sirât” avec Sergi Lopez.La présentation de “Dossier 137” se fera sans l’un de ses acteurs, écarté par le délégué général du festival Thierry Frémaux en raison d’un signalement pour des violences sexuelles présumées, une décision inédite en accord avec la production du film, selon une information de Télérama confirmée par l’AFP.Cette troisième journée sera aussi marquée par l’hommage rendu à la photographe palestinienne Fatima Hassouna, tuée par un missile israélien à Gaza le 16 avril.Cette Gazaouie de 25 ans est la protagoniste d’un documentaire réalisé par l’Iranienne Sepideh Farsi, qui sera projeté dans la soirée. “Put your soul on your hand and walk”, sélectionné à l’Acid, une section parallèle au Festival de Cannes, dévoile les échanges en visio entre la réalisatrice, réfugiée à Paris, et la photographe, chez elle à Gaza. Sa mort, ainsi que celle de toute sa famille à l’exception de sa mère, dans la frappe qui a détruit sa maison, a suscité une immense émotion dans le monde du cinéma. Jeudi, le cinéaste britannique Ken Loach, double Palme d’or à Cannes, a appelé sur X à “honorer cette jeune femme courageuse, ainsi que ses collègues journalistes palestiniens (…) qui ont donné leur vie pour témoigner du massacre de masse” à Gaza et à mettre fin aux “crimes de guerre” et au “génocide”.Mardi, jour de l’ouverture du festival, une tribune signée par 380 artistes dont Pedro Almodovar, Richard Gere ou Susan Sarandon, exhorait déjà à “ne pas rester silencieux.se.s tandis qu’un génocide est en cours”.Plusieurs ONG internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, affirment qu’Israël a commis des actes de “génocide” à Gaza, une accusation rejetée par l’Etat israélien qui dénonce des “mensonges sans fondement”.Lors de la cérémonie d’ouverture, la présidente du jury Juliette Binoche avait elle rendu un hommage appuyé à la jeune photographe, rappelant que “Fatima aurait dû être parmi nous ce soir”.- Habitués de Cannes -La star française et les huit autres jurés, qui dévoileront leur palmarès le 24 mai, découvriront jeudi deux autres films programmés en compétition.Dans “Dossier 137” (1h55), de Dominik Moll, la Française Léa Drucker incarne une fonctionnaire de l’IGPN, la police des polices, chargée d’enquêter sur le cas d’un jeune homme blessé par un tir de LBD lors d’une manifestation de Gilets jaunes.Avec ce film policier, le cinéaste, révélé par “Harry, un ami qui vous veut du bien” (2000), revient à Cannes après avoir renoué avec le succès en présentant il y a trois ans sur la Croisette “La Nuit du 12”, sans être en compétition pour la Palme d’or. Le film, qui abordait la question des violences faites aux femmes, avait ensuite remporté sept César, dont celui de meilleur film.L’autre long-métrage du jour, “Sirât” (2h00), suit un père (Sergi Lopez) et son fils à la recherche de Mar, leur fille et soeur, disparue depuis plusieurs mois.Leur quête les mène dans une free party perdue dans les montagnes du sud du Maroc, où le duo rencontre un groupe en route pour une dernière fête dans le fin fond du désert. Ils vont décider de les suivre, dans l’espoir de retrouver Mar.L’Espagnol Oliver Laxe n’est lui non plus pas un inconnu à Cannes. Son dernier long métrage, “O que Arde” (Viendra le feu), a été récompensé d’un prix du jury dans la section “Un certain regard” en 2019. En 2016, le cinéaste a remporté le Grand prix de la Semaine de la critique pour “Mimosas, la voie de l’Atlas”.

Cannes: la compétition retrouve la vedette, hommage à la photographe gazaouie tuée

Après Tom Cruise et la grosse machine hollywoodienne, le tapis rouge cannois remet les films en compétition à l’honneur jeudi, avec un premier long-métrage français, “Dossier 137” de Dominik Moll dans lequel figure Léa Drucker, et “Sirât” avec Sergi Lopez.La présentation de “Dossier 137” se fera sans l’un de ses acteurs, écarté par le délégué général du festival Thierry Frémaux en raison d’un signalement pour des violences sexuelles présumées, une décision inédite en accord avec la production du film, selon une information de Télérama confirmée par l’AFP.Cette troisième journée sera aussi marquée par l’hommage rendu à la photographe palestinienne Fatima Hassouna, tuée par un missile israélien à Gaza le 16 avril.Cette Gazaouie de 25 ans est la protagoniste d’un documentaire réalisé par l’Iranienne Sepideh Farsi, qui sera projeté dans la soirée. “Put your soul on your hand and walk”, sélectionné à l’Acid, une section parallèle au Festival de Cannes, dévoile les échanges en visio entre la réalisatrice, réfugiée à Paris, et la photographe, chez elle à Gaza. Sa mort, ainsi que celle de toute sa famille à l’exception de sa mère, dans la frappe qui a détruit sa maison, a suscité une immense émotion dans le monde du cinéma. Jeudi, le cinéaste britannique Ken Loach, double Palme d’or à Cannes, a appelé sur X à “honorer cette jeune femme courageuse, ainsi que ses collègues journalistes palestiniens (…) qui ont donné leur vie pour témoigner du massacre de masse” à Gaza et à mettre fin aux “crimes de guerre” et au “génocide”.Mardi, jour de l’ouverture du festival, une tribune signée par 380 artistes dont Pedro Almodovar, Richard Gere ou Susan Sarandon, exhorait déjà à “ne pas rester silencieux.se.s tandis qu’un génocide est en cours”.Plusieurs ONG internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, affirment qu’Israël a commis des actes de “génocide” à Gaza, une accusation rejetée par l’Etat israélien qui dénonce des “mensonges sans fondement”.Lors de la cérémonie d’ouverture, la présidente du jury Juliette Binoche avait elle rendu un hommage appuyé à la jeune photographe, rappelant que “Fatima aurait dû être parmi nous ce soir”.- Habitués de Cannes -La star française et les huit autres jurés, qui dévoileront leur palmarès le 24 mai, découvriront jeudi deux autres films programmés en compétition.Dans “Dossier 137” (1h55), de Dominik Moll, la Française Léa Drucker incarne une fonctionnaire de l’IGPN, la police des polices, chargée d’enquêter sur le cas d’un jeune homme blessé par un tir de LBD lors d’une manifestation de Gilets jaunes.Avec ce film policier, le cinéaste, révélé par “Harry, un ami qui vous veut du bien” (2000), revient à Cannes après avoir renoué avec le succès en présentant il y a trois ans sur la Croisette “La Nuit du 12”, sans être en compétition pour la Palme d’or. Le film, qui abordait la question des violences faites aux femmes, avait ensuite remporté sept César, dont celui de meilleur film.L’autre long-métrage du jour, “Sirât” (2h00), suit un père (Sergi Lopez) et son fils à la recherche de Mar, leur fille et soeur, disparue depuis plusieurs mois.Leur quête les mène dans une free party perdue dans les montagnes du sud du Maroc, où le duo rencontre un groupe en route pour une dernière fête dans le fin fond du désert. Ils vont décider de les suivre, dans l’espoir de retrouver Mar.L’Espagnol Oliver Laxe n’est lui non plus pas un inconnu à Cannes. Son dernier long métrage, “O que Arde” (Viendra le feu), a été récompensé d’un prix du jury dans la section “Un certain regard” en 2019. En 2016, le cinéaste a remporté le Grand prix de la Semaine de la critique pour “Mimosas, la voie de l’Atlas”.

Un Thaïlandais arrêté pour trafic de bébés orangs-outans

La police thaïlandaise a arrêté un homme suspecté d’avoir introduit clandestinement deux bébés orangs-outans dans le royaume d’Asie du Sud-Est, dans une affaire liée à un réseau de trafiquants de la faune sauvage internationale.Le suspect de 47 ans a été appréhendé mercredi soir dans une station-service d’un quartier résidentiel de Bangkok alors qu’il se préparait à livrer les animaux à un client, a relaté la police dans un communiqué.Les deux orangs-outans, l’un âgé d’un an, l’autre de tout juste un mois, ont été retrouvés dans un corbeille en plastique, équipés d’une couche et d’un biberon, selon des photos diffusées par la police.L’arrestation intervient à la faveur d’une enquête menée conjointement avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et le Service de la pêche et de la faune des Etats-Unis (USFWS).Les orangs-outans, endémiques des îles de Bornéo et Sumatra, sont considérés en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ils comptent parmi les primates les plus victimes de trafic dans le monde.La police thaïlandaise a indiqué que les singes auraient été vendus pour quelque 300.000 bahts chacun (8.000 euros).L’homme arrêté a été mis en examen pour “possession illégale d’animaux sauvages protégés” et risque jusqu’à quatre ans d’emprisonnement.Les deux primates retrouvés, nommés Christopher et Stefan, ont été remis au Département des parcs nationaux, une agence ministérielle, pour bénéficier d’un examen vétérinaire et de soins.Le suspect a admis avoir été employé pour acheminer les animaux, ont partagé les forces de l’ordre, indiquant procéder à une enquête sur un réseau de trafiquants.La Thaïlande est une plaque tournante du trafic d’animaux sauvages, en particulier de spécimens d’espèces en danger d’extinction vendus à des prix élevés sur le marché noir en Chine, à Taïwan ou encore au Vietnam. 

A69: au Sénat, une loi de validation pour relancer un chantier contesté

Suspendu par la justice administrative, le chantier de l’autoroute A69 Toulouse-Castres voit son sort examiné jeudi matin par le Sénat, qui devrait adopter une loi de “validation” pour tenter d’obtenir la reprise des travaux malgré des interrogations juridiques et l’opposition résolue des écologistes.Les parlementaires parviendront-ils à court-circuiter la suite de la procédure judiciaire entourant le projet? C’est tout l’objet de cette initiative atypique lancée à la chambre haute par les deux sénateurs du Tarn, Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot.”Nous faisons notre travail de parlementaire en essayant de proposer une porte de sortie pour faire en sorte d’arrêter cette situation ubuesque et stopper cette gabegie”, a lancé M. Folliot dans la matinée, en ouverture des débats. Le vote est attendu à la mi-journée.Sa démarche, portée à l’identique l’Assemblée nationale par les députés du Tarn Jean Terlier (Renaissance) et Philippe Bonnecarrère (non-inscrit), entend permettre aux parlementaires de “reprendre la main”, après l’annulation par le tribunal administratif de Toulouse de l’autorisation de construire cette portion d’autoroute de 53 km, entraînant la suspension du chantier entamé en 2023.Concrètement, il s’agit de faire reconnaître par la loi que ce chantier répond à une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), nécessaire pour justifier aux yeux de la justice les atteintes portées à l’environnement par un tel chantier.Le texte de loi tient donc en quelques lignes seulement… Mais il promet des débats très animés, tant sur le fond que sur la forme, avec de sérieuses interrogations sur sa conformité à la Constitution, dénoncée par les oppositions au projet qui y voient une tentative de passage en force, voire de “contournement” de la séparation des pouvoirs.- “Désenclavement” -Les défenseurs du texte, qui défendent le nécessaire “désenclavement” d’un bassin d’environ 100.000 personnes (Castres-Mazamet) et veulent donner des perspectives aux acteurs économiques locaux, peuvent se targuer d’un soutien politique très large.Si le gouvernement ne pourrait “qu’accueillir positivement un vote favorable” du Sénat, selon le ministre des Transports Philippe Tabarot, l’exécutif a préféré ne pas “prendre position” officiellement sur ce texte, pour “n’interférer ni dans la procédure juridictionnelle en cours, ni dans le travail parlementaire”, a-t-il ajouté. Mais “la position du gouvernement n’est plus à prouver sur la nécessité de cette autoroute”, a-t-il pris soin de rappeler, alors que la cour administrative d’appel de Toulouse doit examiner le 21 mai un premier recours contre l’arrêt des travaux.Après l’adoption très probable du texte au Sénat, les députés ont déjà prévu de l’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 2 juin, lors d’un espace réservé au groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR).Ils peuvent ainsi légitimement envisager une adoption définitive dès cette date, tant le rapport de force leur semble favorable. En effet, seule une partie de la gauche – La France insoumise et Les Ecologistes notamment – s’opposent au texte au Parlement.Ces groupes y sont minoritaires, mais leurs troupes sont en nombre suffisant pour saisir le Conseil constitutionnel en vue d’obtenir la censure du texte.- “Précédent très grave” -“Le Conseil sera évidemment saisi”, a confirmé à l’AFP le sénateur écologiste Ronan Dantec, qui dénonce “une loi de posture qui instaurerait un précédent très grave” pour les futurs projets.Les pro-A69 estiment à l’opposé que leur démarche ne “remet pas à en cause les principes constitutionnels”: elle répond simplement “à une situation d’urgence qui sert à éviter les conséquences dramatiques d’un arrêt du projet”, martèle le sénateur Horizons Franck Dhersin, rapporteur du texte.De nombreux élus suivent avec grande attention l’avenir de cette autoroute, dont la construction devait se terminer fin 2025. Elle conditionne selon eux de nombreux projets d’infrastructures.C’est pourquoi plusieurs élus socialistes d’Occitanie devraient voter pour le texte, à rebours de la position majoritaire du groupe, qui préfère ne pas participer au vote.

A69: au Sénat, une loi de validation pour relancer un chantier contesté

Suspendu par la justice administrative, le chantier de l’autoroute A69 Toulouse-Castres voit son sort examiné jeudi matin par le Sénat, qui devrait adopter une loi de “validation” pour tenter d’obtenir la reprise des travaux malgré des interrogations juridiques et l’opposition résolue des écologistes.Les parlementaires parviendront-ils à court-circuiter la suite de la procédure judiciaire entourant le projet? C’est tout l’objet de cette initiative atypique lancée à la chambre haute par les deux sénateurs du Tarn, Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot.”Nous faisons notre travail de parlementaire en essayant de proposer une porte de sortie pour faire en sorte d’arrêter cette situation ubuesque et stopper cette gabegie”, a lancé M. Folliot dans la matinée, en ouverture des débats. Le vote est attendu à la mi-journée.Sa démarche, portée à l’identique l’Assemblée nationale par les députés du Tarn Jean Terlier (Renaissance) et Philippe Bonnecarrère (non-inscrit), entend permettre aux parlementaires de “reprendre la main”, après l’annulation par le tribunal administratif de Toulouse de l’autorisation de construire cette portion d’autoroute de 53 km, entraînant la suspension du chantier entamé en 2023.Concrètement, il s’agit de faire reconnaître par la loi que ce chantier répond à une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), nécessaire pour justifier aux yeux de la justice les atteintes portées à l’environnement par un tel chantier.Le texte de loi tient donc en quelques lignes seulement… Mais il promet des débats très animés, tant sur le fond que sur la forme, avec de sérieuses interrogations sur sa conformité à la Constitution, dénoncée par les oppositions au projet qui y voient une tentative de passage en force, voire de “contournement” de la séparation des pouvoirs.- “Désenclavement” -Les défenseurs du texte, qui défendent le nécessaire “désenclavement” d’un bassin d’environ 100.000 personnes (Castres-Mazamet) et veulent donner des perspectives aux acteurs économiques locaux, peuvent se targuer d’un soutien politique très large.Si le gouvernement ne pourrait “qu’accueillir positivement un vote favorable” du Sénat, selon le ministre des Transports Philippe Tabarot, l’exécutif a préféré ne pas “prendre position” officiellement sur ce texte, pour “n’interférer ni dans la procédure juridictionnelle en cours, ni dans le travail parlementaire”, a-t-il ajouté. Mais “la position du gouvernement n’est plus à prouver sur la nécessité de cette autoroute”, a-t-il pris soin de rappeler, alors que la cour administrative d’appel de Toulouse doit examiner le 21 mai un premier recours contre l’arrêt des travaux.Après l’adoption très probable du texte au Sénat, les députés ont déjà prévu de l’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 2 juin, lors d’un espace réservé au groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR).Ils peuvent ainsi légitimement envisager une adoption définitive dès cette date, tant le rapport de force leur semble favorable. En effet, seule une partie de la gauche – La France insoumise et Les Ecologistes notamment – s’opposent au texte au Parlement.Ces groupes y sont minoritaires, mais leurs troupes sont en nombre suffisant pour saisir le Conseil constitutionnel en vue d’obtenir la censure du texte.- “Précédent très grave” -“Le Conseil sera évidemment saisi”, a confirmé à l’AFP le sénateur écologiste Ronan Dantec, qui dénonce “une loi de posture qui instaurerait un précédent très grave” pour les futurs projets.Les pro-A69 estiment à l’opposé que leur démarche ne “remet pas à en cause les principes constitutionnels”: elle répond simplement “à une situation d’urgence qui sert à éviter les conséquences dramatiques d’un arrêt du projet”, martèle le sénateur Horizons Franck Dhersin, rapporteur du texte.De nombreux élus suivent avec grande attention l’avenir de cette autoroute, dont la construction devait se terminer fin 2025. Elle conditionne selon eux de nombreux projets d’infrastructures.C’est pourquoi plusieurs élus socialistes d’Occitanie devraient voter pour le texte, à rebours de la position majoritaire du groupe, qui préfère ne pas participer au vote.

A69: au Sénat, une loi de validation pour relancer un chantier contesté

Suspendu par la justice administrative, le chantier de l’autoroute A69 Toulouse-Castres voit son sort examiné jeudi matin par le Sénat, qui devrait adopter une loi de “validation” pour tenter d’obtenir la reprise des travaux malgré des interrogations juridiques et l’opposition résolue des écologistes.Les parlementaires parviendront-ils à court-circuiter la suite de la procédure judiciaire entourant le projet? C’est tout l’objet de cette initiative atypique lancée à la chambre haute par les deux sénateurs du Tarn, Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot.”Nous faisons notre travail de parlementaire en essayant de proposer une porte de sortie pour faire en sorte d’arrêter cette situation ubuesque et stopper cette gabegie”, a lancé M. Folliot dans la matinée, en ouverture des débats. Le vote est attendu à la mi-journée.Sa démarche, portée à l’identique l’Assemblée nationale par les députés du Tarn Jean Terlier (Renaissance) et Philippe Bonnecarrère (non-inscrit), entend permettre aux parlementaires de “reprendre la main”, après l’annulation par le tribunal administratif de Toulouse de l’autorisation de construire cette portion d’autoroute de 53 km, entraînant la suspension du chantier entamé en 2023.Concrètement, il s’agit de faire reconnaître par la loi que ce chantier répond à une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), nécessaire pour justifier aux yeux de la justice les atteintes portées à l’environnement par un tel chantier.Le texte de loi tient donc en quelques lignes seulement… Mais il promet des débats très animés, tant sur le fond que sur la forme, avec de sérieuses interrogations sur sa conformité à la Constitution, dénoncée par les oppositions au projet qui y voient une tentative de passage en force, voire de “contournement” de la séparation des pouvoirs.- “Désenclavement” -Les défenseurs du texte, qui défendent le nécessaire “désenclavement” d’un bassin d’environ 100.000 personnes (Castres-Mazamet) et veulent donner des perspectives aux acteurs économiques locaux, peuvent se targuer d’un soutien politique très large.Si le gouvernement ne pourrait “qu’accueillir positivement un vote favorable” du Sénat, selon le ministre des Transports Philippe Tabarot, l’exécutif a préféré ne pas “prendre position” officiellement sur ce texte, pour “n’interférer ni dans la procédure juridictionnelle en cours, ni dans le travail parlementaire”, a-t-il ajouté. Mais “la position du gouvernement n’est plus à prouver sur la nécessité de cette autoroute”, a-t-il pris soin de rappeler, alors que la cour administrative d’appel de Toulouse doit examiner le 21 mai un premier recours contre l’arrêt des travaux.Après l’adoption très probable du texte au Sénat, les députés ont déjà prévu de l’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 2 juin, lors d’un espace réservé au groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR).Ils peuvent ainsi légitimement envisager une adoption définitive dès cette date, tant le rapport de force leur semble favorable. En effet, seule une partie de la gauche – La France insoumise et Les Ecologistes notamment – s’opposent au texte au Parlement.Ces groupes y sont minoritaires, mais leurs troupes sont en nombre suffisant pour saisir le Conseil constitutionnel en vue d’obtenir la censure du texte.- “Précédent très grave” -“Le Conseil sera évidemment saisi”, a confirmé à l’AFP le sénateur écologiste Ronan Dantec, qui dénonce “une loi de posture qui instaurerait un précédent très grave” pour les futurs projets.Les pro-A69 estiment à l’opposé que leur démarche ne “remet pas à en cause les principes constitutionnels”: elle répond simplement “à une situation d’urgence qui sert à éviter les conséquences dramatiques d’un arrêt du projet”, martèle le sénateur Horizons Franck Dhersin, rapporteur du texte.De nombreux élus suivent avec grande attention l’avenir de cette autoroute, dont la construction devait se terminer fin 2025. Elle conditionne selon eux de nombreux projets d’infrastructures.C’est pourquoi plusieurs élus socialistes d’Occitanie devraient voter pour le texte, à rebours de la position majoritaire du groupe, qui préfère ne pas participer au vote.

A69: au Sénat, une loi de validation pour relancer un chantier contesté

Suspendu par la justice administrative, le chantier de l’autoroute A69 Toulouse-Castres voit son sort examiné jeudi matin par le Sénat, qui devrait adopter une loi de “validation” pour tenter d’obtenir la reprise des travaux malgré des interrogations juridiques et l’opposition résolue des écologistes.Les parlementaires parviendront-ils à court-circuiter la suite de la procédure judiciaire entourant le projet? C’est tout l’objet de cette initiative atypique lancée à la chambre haute par les deux sénateurs du Tarn, Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot.”Nous faisons notre travail de parlementaire en essayant de proposer une porte de sortie pour faire en sorte d’arrêter cette situation ubuesque et stopper cette gabegie”, a lancé M. Folliot dans la matinée, en ouverture des débats. Le vote est attendu à la mi-journée.Sa démarche, portée à l’identique l’Assemblée nationale par les députés du Tarn Jean Terlier (Renaissance) et Philippe Bonnecarrère (non-inscrit), entend permettre aux parlementaires de “reprendre la main”, après l’annulation par le tribunal administratif de Toulouse de l’autorisation de construire cette portion d’autoroute de 53 km, entraînant la suspension du chantier entamé en 2023.Concrètement, il s’agit de faire reconnaître par la loi que ce chantier répond à une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), nécessaire pour justifier aux yeux de la justice les atteintes portées à l’environnement par un tel chantier.Le texte de loi tient donc en quelques lignes seulement… Mais il promet des débats très animés, tant sur le fond que sur la forme, avec de sérieuses interrogations sur sa conformité à la Constitution, dénoncée par les oppositions au projet qui y voient une tentative de passage en force, voire de “contournement” de la séparation des pouvoirs.- “Désenclavement” -Les défenseurs du texte, qui défendent le nécessaire “désenclavement” d’un bassin d’environ 100.000 personnes (Castres-Mazamet) et veulent donner des perspectives aux acteurs économiques locaux, peuvent se targuer d’un soutien politique très large.Si le gouvernement ne pourrait “qu’accueillir positivement un vote favorable” du Sénat, selon le ministre des Transports Philippe Tabarot, l’exécutif a préféré ne pas “prendre position” officiellement sur ce texte, pour “n’interférer ni dans la procédure juridictionnelle en cours, ni dans le travail parlementaire”, a-t-il ajouté. Mais “la position du gouvernement n’est plus à prouver sur la nécessité de cette autoroute”, a-t-il pris soin de rappeler, alors que la cour administrative d’appel de Toulouse doit examiner le 21 mai un premier recours contre l’arrêt des travaux.Après l’adoption très probable du texte au Sénat, les députés ont déjà prévu de l’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 2 juin, lors d’un espace réservé au groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR).Ils peuvent ainsi légitimement envisager une adoption définitive dès cette date, tant le rapport de force leur semble favorable. En effet, seule une partie de la gauche – La France insoumise et Les Ecologistes notamment – s’opposent au texte au Parlement.Ces groupes y sont minoritaires, mais leurs troupes sont en nombre suffisant pour saisir le Conseil constitutionnel en vue d’obtenir la censure du texte.- “Précédent très grave” -“Le Conseil sera évidemment saisi”, a confirmé à l’AFP le sénateur écologiste Ronan Dantec, qui dénonce “une loi de posture qui instaurerait un précédent très grave” pour les futurs projets.Les pro-A69 estiment à l’opposé que leur démarche ne “remet pas à en cause les principes constitutionnels”: elle répond simplement “à une situation d’urgence qui sert à éviter les conséquences dramatiques d’un arrêt du projet”, martèle le sénateur Horizons Franck Dhersin, rapporteur du texte.De nombreux élus suivent avec grande attention l’avenir de cette autoroute, dont la construction devait se terminer fin 2025. Elle conditionne selon eux de nombreux projets d’infrastructures.C’est pourquoi plusieurs élus socialistes d’Occitanie devraient voter pour le texte, à rebours de la position majoritaire du groupe, qui préfère ne pas participer au vote.