Le Hamas annonce la libération de l’otage israélo-américain Edan Alexander

La branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé lundi la libération de l’otage israélo-américain Edan Alexander, retenu dans la bande de Gaza, où une suspension temporaire des bombardements offre un rare répit à ses habitants.La Libération du seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu à Gaza, intervient à la veille du début de la tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, attendu de mardi à vendredi en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Qatar, un des médiateurs entre Israël et le Hamas en guerre à Gaza depuis plus d’un an et demi.”Les Brigades al-Qassam viennent de libérer le soldat sioniste et citoyen américain Edan Alexander, à la suite de contacts avec l’administration américaine, dans le cadre des efforts déployés par les médiateurs pour parvenir à un cessez-le-feu”, ont-elles déclaré dans un communiqué.Une source proche du Hamas a déclaré à l’AFP qu’Eden Alexander avait été remis à la Croix-Rouge.L’armée israélienne a indiqué plus tôt qu’il serait transféré vers un centre d’accueil à Réim, dans le sud d’Israël, où sa famille le rejoindra, avant d’être emmené par avion à l’hôpital Ichilov, à Tel-Aviv.”Je suis impatiente et heureuse. (…) nous attendons de pouvoir serrer Edan dans nos bras et sentir qu’il est vraiment avec nous”, a déclaré sa grand-mère Varda Ben Baruch dans son appartement de Tel-Aviv.Une source au sein du Hamas a indiqué que le mouvement avait été informé, via les médiateurs, d’une pause dans les combats à l’occasion de sa libération. “Il n’y a plus d’avions dans le ciel, et les bombardements ont cessé, contrairement à la nuit dernière où les bombardements étaient très intenses à Khan Younès” (sud), s’est réjouie Oum Mohammed Zomlot, une femme originaire de Gaza-ville (nord).- “Occasion de respirer” -“Tout cessez-le-feu, même temporaire, est pour nous une occasion de respirer et de reprendre des forces”, a dit pour sa part Somaya Abou Al-Kas, 34 ans.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a remercié le président américain de son aide pour cette libération, selon son bureau. Il a annoncé par ailleurs l’envoi d’une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les autres captifs, après une rencontre à Jérusalem avec l’émissaire américain Steve Witkoff, alors que les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d’une trêve sont au point mort.Le Forum des familles, la plus grande association de proches d’otages en Israël, a appelé lundi à un rassemblement sur la place des otages à Tel-Aviv, là où des manifestants demandent le retour des captifs depuis près de 600 jours.Edan Alexander a été enlevé alors qu’il servait dans une base de l’armée dans le sud d’Israël, lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 suivie d’une offensive de représailles dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza. Après l’annonce de la libération d’Edan Alexander, le Hamas a appelé l’administration Trump à “poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre” dans la bande de Gaza, après que deux responsables du mouvement ont évoqué des “discussions directes” avec Washington.Début mars, les Etats-Unis, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, avaient fait état de premiers contacts directs avec le mouvement palestinien.Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, s’emparant de vastes régions du territoire palestinien, et a annoncé le 5 mai un plan de “conquête” de Gaza.- Situation “catastrophique” -Son armée interdit depuis le 2 mars l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d’habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique avec des pénuries de nourriture, médicaments et carburant.Le territoire assiégé est confronté à “un risque critique de famine”, avec 22% de la population bientôt dans une situation “catastrophique”, s’est alarmé IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) dans un rapport lundi.Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens –dont 8 morts– en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.Lundi, la Défense civile palestinienne a fait état d'”au moins” dix morts, dont plusieurs femmes et enfants, dans une frappe israélienne nocturne contre une école abritant des déplacés à Jabalia (nord).L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 58 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Les Philippins votent sur fond de duel électoral entre les dynasties au pouvoir

Les Philippins ont voté lundi, bravant une chaleur écrasante, pour des élections de mi-mandat dominées par la rivalité entre les camps du président Ferdinand Marcos Jr, et celui de sa vice-présidente Sara Duterte, son ancienne alliée menacée de destitution.Avec des températures atteignant parfois 34°C, George Garcia, chef de la Commission électorale (Comelec), a déclaré que certaines machines à voter étaient en “surchauffe”. “Cela ralentit le processus”, a-t-il indiqué aux journalistes dans une prison du sud de Manille où les détenus votent.”En raison des chaleurs extrêmes, l’encre (des bulletins de vote) ne sèche pas immédiatement et le bulletin reste collé sur les scanners”, a-t-il expliqué.Si municipalités et sièges à la Chambre des représentants sont en jeu, l’attention se focalise avant tout sur le Sénat, en raison des retombées possibles sur la prochaine élection présidentielle de 2028.Avec leurs 12 collègues déjà en poste à la chambre haute, les 12 sénateurs choisis lundi composeront le jury du procès en destitution de Sara Duterte, prévu pour juillet, qui pourrait écarter la vice-présidente de tout mandat public.En février, la Chambre des représentants a déjà voté en faveur de son limogeage pour des soupçons de crimes, entre corruption et projet d’assassinat du président Marcos Jr.Environ un mois plus tard, son père Rodrigo Duterte, président entre 2016 et 2022, a été arrêté et acheminé vers le tribunal de La Haye aux Pays-Bas. Il est accusé de crimes contre l’humanité en raison de sa campagne meurtrière contre la drogue durant son mandat.Malgré sa détention, Duterte père a largement remporté lundi la mairie de la ville de Davao, un bastion familial, selon des résultats partiels. Le rôle qu’il jouera, le cas échéant, à la mairie de cette ville de près de 1,8 million d’habitants depuis sa cellule aux Pays-Bas reste incertain.Pour Roland Agasa, un des 68 millions d’électeurs enregistrés, la rivalité entre Mme Duterte et M. Marcos Jr a pesé sur la campagne.”Pour moi, le gouvernement devient stressant”, a-t-il confié à l’extérieur d’une école élémentaire de Manille qui abrite un bureau de vote. “J’espère que nous choisirons les personnes méritantes, celles qui peuvent aider le pays”.Ferdinand Marcos Jr a voté dans une école élementaire dans la province d’Ilocos Norte. Sa mère Imelda, 95 ans, veuve de l’autocrate Ferdinand Marcos (1965-1986), à ses côtés.Sara Duterte, qui a voté dans sa région natale de Davao, aura besoin de neuf sénateurs en sa faveur sur les 24 de la chambre haute pour espérer concourir à une élection présidentielle.Parmi les 12 candidats favoris pour remporter un siège au Sénat, sept sont soutenus par le président Marcos Jr, quatre par Sara Duterte – parmi lesquels la propre soeur du chef de l’Etat, Imee Marcos.Sara Duterte était pressentie pour succéder à son père Rodrigo Duterte lors de la présidentielle de 2022, mais elle s’est retirée en faveur de Ferdinand Marcos Jr, à qui elle s’est alliée avant d’être élue à la vice-présidence.L’union entre les deux dynasties rivales a cependant vite implosé et laissé la place à des affrontements publics ces derniers mois.En novembre 2024, au cours d’une conférence de presse, Mme Duterte a déclaré qu’elle avait donné l’ordre de tuer le chef de l’Etat si elle était elle-même tuée. Elle a, par la suite, nié avoir proféré une menace de mort, décrivant ses commentaires comme l’expression de sa “consternation” face à des échecs du président philippin.- Violences -Dans l’ensemble du pays, plus de 18.000 mandats sont en jeu lors de ce scrutin.A l’ouverture des bureaux de vote, deux hommes ont été tués et sept blessés dans le centre des Philippines lorsque des inconnus armés ont tiré à partir d’une voiture sur un groupe qui se tenait devant le siège d’un parti local.Dans un pays qui subit régulièrement des violences en période électorale, la police de l’archipel est en état d’alerte. Quelque 163.000 agents ont été déployés pour assurer la sécurité des bureaux de vote, escorter les responsables électoraux et monter la garde au niveau de postes de contrôle.La veille du scrutin, au moins deux personnes ont été tuées dans un affrontement entre sympathisants de camps opposés, sur l’île de Mindanao (sud), territoire marqué historiquement par des violences en lien avec des élections, selon l’armée.

Hamas says freed US-Israeli hostage

Palestinian militant group Hamas said its armed wing handed over a US-Israeli hostage held in Gaza since October 2023 on Monday, ahead of a regional visit by US President Donald Trump.”The (Ezzedine) Al-Qassam Brigades have just released the Zionist soldier and American citizen Edan Alexander, following contacts with the US administration, as part of the efforts undertaken by mediators to achieve a ceasefire,” Hamas said in a statement Monday.A source close to the militant group said Alexander had been handed over to the Red Cross in the southern Gaza city of Khan Yunis. It comes a day after Hamas revealed it was engaged in direct talks with Washington towards a ceasefire. “We affirm that serious and responsible negotiations yield results in the release of prisoners, while the continuation of aggression prolongs their suffering and may kill them,” Hamas said in a statement.”We urge President Trump’s administration to continue its efforts to end this brutal war,” it added.The liberation of Alexander — the last living hostage in Gaza with American citizenship — comes ahead of a visit to the region by Trump, who is due in Saudi Arabia on Tuesday.On Monday, Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu thanked the president “for his assistance in the release” of Alexander, a statement from his office said.Netanyahu also said he had instructed a negotiating team to head to Qatar on Tuesday to discuss the further release of hostages.The Israeli prime minister had earlier said that “Israel has not committed to a ceasefire of any kind or the release of terrorists but only to a safe corridor that will allow for the release of Edan”.Negotiations for a possible deal to secure the release of all hostages would continue “under fire, during preparations for an intensification of the fighting”, Netanyahu added.Meanwhile, on Monday, the UN- and NGO-backed Integrated Food Security Phase Classification (IPC)warned that Gaza was at “critical risk of famine”, with 22 percent of the population facing an imminent humanitarian “catastrophe” after more than two months of a total aid blockade by Israel.- ‘Opportunity to breathe’ -An Israeli official said earlier on Monday that the military was preparing for the return of Alexander, “who will be transferred by a special unit to the initial reception facility in Re’im” near the Gaza border in southern Israel.A Hamas source meanwhile said that mediators informed the group that Israel would halt military operations for the handover of the 21-year-old soldier.The pause offered a much-needed respite for residents of the war-battered territory.Somaya Abu Al-Kas, 34, who had been displaced to the southern city of Khan Yunis, said that “a little while ago, calm settled over Gaza, there was no shelling, and no nearby aircraft, which is very rare”.”We are tired of the shelling, and any ceasefire, even if temporary, we consider it an opportunity to breathe and gather ourselves,” said the 34-year-old But Um Mohammed Zomlot, also displaced in Khan Yunis, said that “despite the calm, we are cautious”. “Everyone is afraid that the shelling might resume suddenly after the prisoner is released,” said Zomlot, 50.Gaza’s civil defence agency had earlier reported at least 10 killed in an overnight Israeli strike on a school housing displaced people.- ‘Good faith gesture’ -The Hostages and Missing Families Forum, the largest grouping of hostages’ relatives in Israel, called for a gathering at the plaza dubbed Hostages Square in Tel Aviv, ahead of Alexander’s release.”We must not leave anyone behind!” the group said in a statement.After Hamas announced it would release Alexander on Sunday, Trump hailed the “monumental news” in a post on social media, describing it as a “good faith gesture”.”Hopefully this is the first of those final steps necessary to end this brutal conflict,” he added.Egypt and Qatar, who along with the United States have mediated talks between Hamas and Israel, also welcomed the development, describing it in a joint statement as “a gesture of goodwill and an encouraging step toward a return to the negotiating table”.Earlier, two Hamas officials told AFP that talks were ongoing in Doha with the United States and reported “progress”.Of the 251 hostages seized during Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel, 57 are still held in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.Israel ended a two-month ceasefire on March 18, ramping up its bombardment of the territory.Earlier this month, the Israeli government approved plans to expand its Gaza offensive, with officials talking of retaining a long-term presence there.Hamas’s 2023 attack on southern Israel resulted in the deaths of 1,218 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.The health ministry in Hamas-run Gaza said on Monday that at least 2,749 people have been killed since Israel resumed its campaign, bringing the overall death toll since the war broke out to 52,862.burs-fec-acc

Les 60 ans d’amitié germano-israélienne assombris par la guerre à Gaza

Soixante ans après l’établissement de relations diplomatiques entre l’Allemagne et Israël, les deux pays ont célébré lundi la force de leurs liens, sans occulter l’ombre portée par la guerre à Gaza.Après les crimes de la Seconde guerre mondiale, le pays responsable de la Shoah “n’aurait jamais pu espérer l’amitié qui existe aujourd’hui avec Israël”, a déclaré le chef d’Etat allemand Frank-Walter Steinmeier en recevant son homologue israélien Isaac Herzog.Ce dernier a souligné que depuis l’attaque meurtrière menée contre Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre 2023, l’Allemagne s’était fermement rangée aux côtés de son pays, “témoignant d’une grande clarté morale”.L’Allemagne, qui a élevé l’existence d’Israël au rang de raison d’Etat, est l’un des plus fidèles soutiens de ce pays, avec les Etats-Unis.Alors que la guerre dévastatrice menée par Israël à Gaza en représailles à l’attaque du Hamas a suscité des accusations de nombreux pays et de groupes de défense des droits humains, qui la jugent largement disproportionnée, Berlin reste prudent dans ses critiques. M. Steinmeier a de nouveau exprimé son inquiétude face aux opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, appelant à un cessez-le-feu et à un accès immédiat à l’aide humanitaire pour la population civile palestinienne dans la région.Cet anniversaire germano-israélien n’est “pas sans nuages”, a-t-il observé, soulignant qu’il était “difficile de se réjouir”.Israël doit “se défendre contre le terrorisme islamiste, les preneurs d’otages et les enlèvements”, a déclaré M. Steinmeier. Mais il craint également “que les souffrances endurées par la population de Gaza ne creusent encore davantage le fossé”, appelant à tout “mettre en Å“uvre pour éviter une catastrophe humanitaire encore plus grave”.- “Obligation humanitaire” -Les deux chefs d’Etat, accompagnés de leurs épouses, partiront mardi vers Israël. M. Steinmeier rencontrera durant deux jours des jeunes, des intellectuels ou encore des habitants de kibboutz.Les secours palestiniens font état d’une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza, une affirmation rejetée par Israël, qui empêche l’acheminement de l’aide depuis plus de deux mois.Le président allemand, considéré comme un fin diplomate, prévoit d’aborder le sujet lors d’un entretien mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, visé – aux côtés notamment du chef militaire du Hamas Mohammed Deif, aujourd’hui décédé – par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre présumés.Si “Israël a un intérêt légitime à repousser le terrorisme du Hamas, il a également une obligation humanitaire envers la population de Gaza”, a récemment déclaré le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz.Après un rapprochement entamé par le chancelier Konrad Adenauer dans les années 1950, l’établissement de relations bilatérales a été officiellement proclamé le 12 mai 1965.Un événement souvent qualifié de “miracle” ou de “cadeau” par les dirigeants allemands, en raison de la responsabilité de leur pays dans l’Holocauste qui a coûté la vie à plus de 6 millions de juifs.Au-delà, ils ont établi des liens étroits en matière de défense, Israël achetant notamment des sous-marins allemands et Berlin acquérant des systèmes de défense antiaérienne israéliens. – Montée de l’antisémitisme -Pourtant l’Allemagne, comme d’autres pays européens, connaît une résurgence de l’antisémitisme, provenant des extrêmes de droite et de gauche et de communautés arabe et musulmane, qui s’est encore accentué depuis le 7 octobre 2023.A cela s’ajoute une remise en question de la “culture de la mémoire” des crimes nazis, alimentée par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), en plein essor. Une ambiance qui inquiète les juifs d’Allemagne, qui viennent de perdre l’un de ses témoins les plus éminents des horreurs nazies, Margot Friedländer, une rescapée de la Shoah décédée vendredi à l’âge de 103 ans. Le maintien de liens étroits avec Israël n’est plus qu’un “projet de l’élite” politique en Allemagne, ont déploré l’ancien ambassadeur israélien Shimon Stein et le professeur Moshe Zimmermann, de l’Université hébraïque de Jérusalem, dans une tribune publiée dans l’hebdomadaire Die Zeit.Ce que paraît appuyer une étude de la Fondation Bertelsmann, où seulement 36% des sondés ont une “très bonne ou bonne opinion” d’Israël, soit une baisse de 10 points par rapport à 2021.

Les marchés mondiaux profitent de la suspension des droits de douane entre Chine et Etats-Unis

Bourses mondiales, dollar et pétrole grimpent lundi, portés par la vague d’optimisme sur les marchés financiers après la pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine pour 90 jours.Après des semaines de “va-et-vient, les États-Unis et la Chine ont finalement conclu un accord suffisamment important pour secouer les marchés”, commente Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.Dans le détail, pendant 90 jours à partir de mercredi, les surtaxes douanières imposées par les États-Unis sur les produits chinois vont passer de 145% à 30%. Dans l’autre sens, la Chine, qui avait riposté à Washington en portant à 125% ses droits de douane sur les produits américains, va les ramener à 10%.”C’est une vraie respiration dans un marché qui a besoin de bonnes nouvelles”, estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, interrogé par l’AFP.A Wall Street, vers 15H45 GMT, le Dow Jones grimpait de 2,19%, l’indice Nasdaq de 3,47% et l’indice élargi S&P 500 de 2,49%.La Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 1,37%, Francfort a gagné 0,29%, Londres 0,59% et Milan 1,40%.Si “on peut difficilement ne pas y voir une victoire”, “la réalité est que ces droits de douane n’existaient pas il y a encore quelques mois et que c’est une pause”, nuance Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque.”L’enthousiasme est freiné par l’incertitude”, tempère également Susannah Streeter, responsable des marchés chez Hargreaves Lansdown. “Bien qu’il y ait des espoirs, comme pour le Royaume-Uni et la Chine, qu’une forte désescalade soit atteinte, c’est loin d’être concluant” à ce stade.Dollar et pétrole grimpentLa pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi l’accord commercial conclu entre Américains et Britanniques la semaine dernière laisse présager dans le scénario le plus optimiste “une myriade d’autres accords qui pourraient être finalisés”, affirme M. Dembik.De quoi mettre fin à l’incertitude qui plombait les marchés financiers et éloigner le spectre d’une récession américaine, voire mondiale.Sur le marché des changes, vers 15H45 GMT, le billet vert, qui avait fortement souffert de la politique douanière de Donald Trump, grimpait de 1,27% face à la monnaie unique, à 1,1107 dollar pour un euro.A contrario, les valeurs refuges qui avaient profité de la tempête douanière retombent lourdement. L’or perdait 2,55% à 3.240 dollars l’once.Côté pétrole, les investisseurs anticipent une hausse de la demande en or noir, poussant les prix. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord progressait de 2,17% à 65,30 dollars et le baril de West Texas Intermediate de 2,32% à 62,44 dollars.Le fret maritime brilleLes avancées sur le plan commercial entre Pékin et Washington dopent le secteur du fret maritime, grandement touché par la guerre commerciale.”Les expéditions de marchandises quittant les ports chinois à destination des Etats-Unis ont chuté de 40% depuis le mois d’avril”, rappelle Andreas Rees, chef économiste pour l’Allemagne chez UniCredit, dans une note.Maersk, numéro 2 du transport de conteneurs, a terminé en hausse de 11,22% à Copenhague, l’armateur allemand Hapag-Lloyd de 13,57% à Francfort, et le groupe suisse de transport et de logistique Kuehne+Nagel de 4,10% à Zurich.La Bourse du Pakistan s’envoleLa Bourse de Karachi, la capitale économique du Pakistan, a terminé en forte hausse lundi, saluant l’annonce durant le week-end d’un cessez-le-feu avec l’Inde, après une dégringolade de plusieurs jours causée par la pire confrontation entre les deux puissances nucléaires depuis des décennies.Alors que les hostilités ne montraient aucun signe de ralentissement, Donald Trump a créé la surprise samedi après-midi en annonçant avoir arraché “un cessez-le-feu total et immédiat” après d’intenses tractations diplomatiques menées notamment par le vice-président JD Vance et le secrétaire d’Etat Marco Rubio.L’indice boursier de référence KSE 30 a terminé lundi en hausse de 9,77%, la plus forte envolée de l’indice sur une séance depuis 2008. Depuis le début des événements, l’indice référence de la Bourse de Karachi avait dévissé de plus de 11%.A la Bourse de Bombay, le Nifty 50, qui représente les plus grandes entreprises indiennes cotées, a terminé en hausse de 3,82%.

Indian PM Modi vows strong response to any future ‘terrorist attack’

Indian Prime Minister Narendra Modi vowed Monday to respond strongly to any future “terrorist attack”, and warned that New Delhi would not tolerate “nuclear blackmail” in the event of further conflict with Pakistan.A weekend ceasefire which US President Donald Trump said he brokered appeared to be holding Monday after four days of intense jetfighter, missile, drone and artillery attacks — the worst violence between the two nuclear-armed neighbours since 1999.Trump said Monday that US intervention had prevented a “bad nuclear war”.”We stopped a nuclear conflict… millions of people could have been killed. So I’m very proud of that,” he told reporters at the White House.Modi, in a televised address to the nation — his first since hostilities began last Wednesday — said Pakistan has chosen to attack rather than help it fight “terrorism”.”If another terrorist attack against India is carried out, a strong response will be given,” he said.The conflict followed an April 22 attack on tourists in Indian-administered Kashmir which killed 26 civilians.India accused Pakistan of backing the attack, but Islamabad denied involvement.- Spiral to war -The alarming spiral towards all-out war began before dawn on Wednesday, when India launched missile attacks destroying what it called “terrorist camps” in the Pakistan-administered part of Kashmir.Each side then accused the other of launching waves of warplane and drone strikes, as well as missile and artillery bombardments that killed at least 60 people on both sides.”If Pakistan wants to survive, it will have to destroy its terror infrastructure,” Modi said Monday.”India will strike with precision and decisiveness against the terrorist groups thriving under the cover of nuclear blackmail.”India’s stand is very clear. Terror and talks cannot go together… Terror and trade cannot go together… Water and blood cannot flow together.”His address came after the Indian army reported the “first calm night in recent days” in disputed Kashmir and along its western border with Pakistan.The flare-up in violence was the worst since the rivals’ last open conflict in 1999 and sparked global shudders that it could spiral into full-blown war.The rivals also accused each other of breaching the ceasefire just hours after it was unexpectedly announced by Trump on social media on Saturday.- Both sides claim success -Top India and Pakistan military officials held briefings late Sunday with each claiming the upper hand and warning they were ready to respond if there were fresh attacks.”We have delivered the promise we made to our people”, Pakistan’s military spokesman Lieutenant General Ahmed Sharif Chaudhry said, calling it a “success on the battleground”.”We have thus far exercised immense restraint so far and our actions have been focused, measured and non-escalatory,” said Indian Lieutenant General Rajiv Ghai.Pakistan claimed to have downed five Indian fighter jets — something New Delhi has not commented on.On Monday, people were trickling back to Poonch, a frontier town in Indian-administered and one of the worst-hit places.But thousands of schools remained closed across Pakistan-administered Kashmir as areas were cleared of debris from strikes and firing, said local official Naveed-Ul-Hassan Bukhari.India, meanwhile, reopened 32 airports on Monday that had been closed due to the conflict, authorities said.Militants have stepped up operations in Kashmir since 2019, when Indian Prime Minister Narendra Modi’s Hindu nationalist government revoked the region’s limited autonomy and took it under direct rule from New Delhi.Divided Muslim-majority Kashmir is claimed in full by both countries, who have fought several wars over the territory since their independence from Britain in 1947.Senior officers from Pakistan and India were reported to have spoken on Monday in order to further secure the ceasefire.Abdul Basit at the S. Rajaratnam School of International Studies in Singapore said it would be about modalities of the ceasefire and not policy decisions.The aim is to “avoid any miscalculations, because right now one spark could quickly move towards a nuclear catastrophe,” Basit told AFP.

Retour au calme à la frontière Inde-Pakistan, Modi promet une “réponse ferme” en cas d’attaque

Le Premier ministre indien Narendra Modi a promis lundi “une réponse ferme” à toute nouvelle “attaque terroriste”, deux jours après le cessez-le-feu qui mis fin à la plus grave confrontation militaire de son pays avec le Pakistan depuis des décennies.S’exprimant pour la première fois depuis le début des hostilités mercredi, le chef du gouvernement ultranationaliste hindou à New Delhi a une nouvelle fois accusé son voisin et rival d’avoir attaqué l’Inde plutôt que de combattre le terrorisme.Cette nouvelle crise entre les deux puissances nucléaires avait commencé quand des hommes armés avaient abattu 26 hommes, majoritairement hindous, sur un site touristique au Cachemire indien. L’Inde avait promis de répondre, accusant un groupe jihadiste soutenu par Islamabad. Le Pakistan dément tout lien.Le Pakistan a choisi d'”attaquer” l’Inde plutôt que de combattre le terrorisme, a taclé lundi soir M. Modi, qui a assuré que son pays “ne tolèrera pas de chantage nucléaire” et avait “seulement suspendu les opérations” militaires avec ce cessez-le-feu.Si la rhétorique belliqueuse est toujours de mise dans les discours, sur le terrain, pour la première fois depuis plusieurs nuits, l’armée indienne n’a fait lundi état d’aucun incident significatif le long de la “ligne de contrôle” (LoC) qui sépare le Cachemire que les deux voisins se disputent depuis leur douloureuse partition en 1947.La semaine dernière, ils s’étaient retrouvés au seuil d’une nouvelle guerre ouverte, échangeant attaques de drones, tirs d’artillerie et frappes de missiles, jusqu’à ce que le président américain Donald Trump annonce à la surprise générale le cessez-le-feu samedi.Lundi, il a assuré avoir arrêté “un conflit nucléaire”.Tout avait démarré mercredi avant l’aube, lorsque des missiles indiens ont détruit sur le sol pakistanais des mosquées et des écoles coraniques que New Delhi présente comme des “camps terroristes”. Une vingtaine de civils ont péri dans ces frappes.Le Pakistan a aussitôt riposté, replongeant les deux voisins dans les pires heures de leur dernier conflit ouvert en 1999.Selon leurs décomptes très partiels, ces combats ont tué une soixantaine de civils des deux camps.- Appel entre généraux -Quelques heures après l’annonce du cessez-le-feu, l’Inde et le Pakistan se sont accusés de “violations répétées” de la trêve, alors que de violentes détonations secouaient durant la nuit Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, et plusieurs endroits du territoire indien.Mais le calme est revenu à l’aube des deux côtés de la frontière, ont constaté les journalistes de l’AFP.Des responsables militaires des deux pays ont échangé au téléphone lundi soir, a fait savoir l’état-major indien.Ils ont évoqué le maintien de la trêve et “se sont mis d’accord pour les deux camps réfléchissent à des mesures immédiates pour réduire le nombre de soldats déployés sur les frontières”, a-t-il ajouté.Ces haut-gradés “discutent éléments tactiques et violations du cessez-le-feu”, explique à l’AFP le chercheur Abdul Basit. “Ces discussions entre militaires peuvent seulement limiter les hostilités, pas résoudre des questions politiques”.Dimanche soir, les hauts-gradés des deux camps se sont bruyamment félicités, photos et vidéos à l’appui, d’avoir rempli leur mission, en évitant soigneusement de faire état de leurs pertes.”Les pertes font partie du combat”, a concédé devant la presse le général AK Barthi, de l’armée de l’air indienne. “Mais la seule question est de savoir si nous avons atteint notre objectif. Et la réponse à cette question est un oui éclatant”.Le même aviateur a refusé de commenter les affirmations du Pakistan, qui dit avoir abattu cinq chasseurs indiens dont trois Rafale dernier cri de fabrication française. “Tous nos pilotes sont rentrés”, s’est-il contenté d’assurer.Deux heures plus tard, le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Ahmed Chaudhry, a salué avec le même enthousiasme “un succès sur le champ de bataille” de ses troupes.- Prudence -“Nous avons tenu la promesse que nous avions faite à notre peuple”, a-t-il ajouté, se vantant que “des dizaines de drones pakistanais ont survolé l’Inde, notamment New Delhi”.Lundi soir toutefois, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif annonçait les montants des pensions de familles de soldats “tués et blessés” et le chef de l’armée visitait des blessés dans un hôpital militaire.Signe du retour à la normale, l’Autorité indienne de l’aviation civile a annoncé lundi la réouverture “immédiate” au trafic aérien de 32 aéroports du quart nord-ouest de son territoire.Malgré ce cessez-le-feu, la prudence reste toutefois de mise dans les populations, encore sous le choc de la violence des derniers jours.”Un cessez-le-feu signifie que tout est réglé mais ce n’est clairement pas le cas”, a confié à l’AFP Kuldeep Raj, 56 ans, un habitant du village indien de Kotmaira, cible samedi soir de tirs d’artillerie pakistanais malgré la trêve.”Cela fait 50 ans que je vis le long de la LoC. Les trêves sont annoncées et les échanges de tirs reprennent quelques jours plus tard”, a lancé en écho Mohammed Munir, un fonctionnaire pakistanais de 53 ans vivant à Chakhoti.L’Inde et le Pakistan revendiquent l’entière souveraineté du Cachemire depuis leur indépendance en 1947.En annonçant le cessez-le-feu, Donald Trump avait évoqué samedi des discussions en vue d’une “solution au Cachemire”. Une source gouvernementale à New Delhi a toutefois rapidement écarté cette éventualité.”Les relations (entre les deux pays) vont rester hostiles, les relations vont rester difficiles”, prédit Praveen Donthi, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).burs-pa/sbh/cls/cpy Â