Les 60 ans d’amitié germano-israélienne assombris par la guerre à Gaza
Soixante ans après l’établissement de relations diplomatiques entre l’Allemagne et Israël, les deux pays ont célébré lundi la force de leurs liens, sans occulter l’ombre portée par la guerre à Gaza.Après les crimes de la Seconde guerre mondiale, le pays responsable de la Shoah “n’aurait jamais pu espérer l’amitié qui existe aujourd’hui avec Israël”, a déclaré le chef d’Etat allemand Frank-Walter Steinmeier en recevant son homologue israélien Isaac Herzog.Ce dernier a souligné que depuis l’attaque meurtrière menée contre Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre 2023, l’Allemagne s’était fermement rangée aux côtés de son pays, “témoignant d’une grande clarté morale”.L’Allemagne, qui a élevé l’existence d’Israël au rang de raison d’Etat, est l’un des plus fidèles soutiens de ce pays, avec les Etats-Unis.Alors que la guerre dévastatrice menée par Israël à Gaza en représailles à l’attaque du Hamas a suscité des accusations de nombreux pays et de groupes de défense des droits humains, qui la jugent largement disproportionnée, Berlin reste prudent dans ses critiques. M. Steinmeier a de nouveau exprimé son inquiétude face aux opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, appelant à un cessez-le-feu et à un accès immédiat à l’aide humanitaire pour la population civile palestinienne dans la région.Cet anniversaire germano-israélien n’est “pas sans nuages”, a-t-il observé, soulignant qu’il était “difficile de se réjouir”.Israël doit “se défendre contre le terrorisme islamiste, les preneurs d’otages et les enlèvements”, a déclaré M. Steinmeier. Mais il craint également “que les souffrances endurées par la population de Gaza ne creusent encore davantage le fossé”, appelant à tout “mettre en Å“uvre pour éviter une catastrophe humanitaire encore plus grave”.- “Obligation humanitaire” -Les deux chefs d’Etat, accompagnés de leurs épouses, partiront mardi vers Israël. M. Steinmeier rencontrera durant deux jours des jeunes, des intellectuels ou encore des habitants de kibboutz.Les secours palestiniens font état d’une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza, une affirmation rejetée par Israël, qui empêche l’acheminement de l’aide depuis plus de deux mois.Le président allemand, considéré comme un fin diplomate, prévoit d’aborder le sujet lors d’un entretien mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, visé – aux côtés notamment du chef militaire du Hamas Mohammed Deif, aujourd’hui décédé – par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre présumés.Si “Israël a un intérêt légitime à repousser le terrorisme du Hamas, il a également une obligation humanitaire envers la population de Gaza”, a récemment déclaré le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz.Après un rapprochement entamé par le chancelier Konrad Adenauer dans les années 1950, l’établissement de relations bilatérales a été officiellement proclamé le 12 mai 1965.Un événement souvent qualifié de “miracle” ou de “cadeau” par les dirigeants allemands, en raison de la responsabilité de leur pays dans l’Holocauste qui a coûté la vie à plus de 6 millions de juifs.Au-delà , ils ont établi des liens étroits en matière de défense, Israël achetant notamment des sous-marins allemands et Berlin acquérant des systèmes de défense antiaérienne israéliens. – Montée de l’antisémitisme -Pourtant l’Allemagne, comme d’autres pays européens, connaît une résurgence de l’antisémitisme, provenant des extrêmes de droite et de gauche et de communautés arabe et musulmane, qui s’est encore accentué depuis le 7 octobre 2023.A cela s’ajoute une remise en question de la “culture de la mémoire” des crimes nazis, alimentée par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), en plein essor. Une ambiance qui inquiète les juifs d’Allemagne, qui viennent de perdre l’un de ses témoins les plus éminents des horreurs nazies, Margot Friedländer, une rescapée de la Shoah décédée vendredi à l’âge de 103 ans. Le maintien de liens étroits avec Israël n’est plus qu’un “projet de l’élite” politique en Allemagne, ont déploré l’ancien ambassadeur israélien Shimon Stein et le professeur Moshe Zimmermann, de l’Université hébraïque de Jérusalem, dans une tribune publiée dans l’hebdomadaire Die Zeit.Ce que paraît appuyer une étude de la Fondation Bertelsmann, où seulement 36% des sondés ont une “très bonne ou bonne opinion” d’Israël, soit une baisse de 10 points par rapport à 2021.
Les marchés mondiaux profitent de la suspension des droits de douane entre Chine et Etats-Unis
Bourses mondiales, dollar et pétrole grimpent lundi, portés par la vague d’optimisme sur les marchés financiers après la pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine pour 90 jours.Après des semaines de “va-et-vient, les États-Unis et la Chine ont finalement conclu un accord suffisamment important pour secouer les marchés”, commente Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.Dans le détail, pendant 90 jours à partir de mercredi, les surtaxes douanières imposées par les États-Unis sur les produits chinois vont passer de 145% à 30%. Dans l’autre sens, la Chine, qui avait riposté à Washington en portant à 125% ses droits de douane sur les produits américains, va les ramener à 10%.”C’est une vraie respiration dans un marché qui a besoin de bonnes nouvelles”, estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, interrogé par l’AFP.A Wall Street, vers 15H45 GMT, le Dow Jones grimpait de 2,19%, l’indice Nasdaq de 3,47% et l’indice élargi S&P 500 de 2,49%.La Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 1,37%, Francfort a gagné 0,29%, Londres 0,59% et Milan 1,40%.Si “on peut difficilement ne pas y voir une victoire”, “la réalité est que ces droits de douane n’existaient pas il y a encore quelques mois et que c’est une pause”, nuance Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque.”L’enthousiasme est freiné par l’incertitude”, tempère également Susannah Streeter, responsable des marchés chez Hargreaves Lansdown. “Bien qu’il y ait des espoirs, comme pour le Royaume-Uni et la Chine, qu’une forte désescalade soit atteinte, c’est loin d’être concluant” à ce stade.Dollar et pétrole grimpentLa pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi l’accord commercial conclu entre Américains et Britanniques la semaine dernière laisse présager dans le scénario le plus optimiste “une myriade d’autres accords qui pourraient être finalisés”, affirme M. Dembik.De quoi mettre fin à l’incertitude qui plombait les marchés financiers et éloigner le spectre d’une récession américaine, voire mondiale.Sur le marché des changes, vers 15H45 GMT, le billet vert, qui avait fortement souffert de la politique douanière de Donald Trump, grimpait de 1,27% face à la monnaie unique, à 1,1107 dollar pour un euro.A contrario, les valeurs refuges qui avaient profité de la tempête douanière retombent lourdement. L’or perdait 2,55% à 3.240 dollars l’once.Côté pétrole, les investisseurs anticipent une hausse de la demande en or noir, poussant les prix. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord progressait de 2,17% à 65,30 dollars et le baril de West Texas Intermediate de 2,32% à 62,44 dollars.Le fret maritime brilleLes avancées sur le plan commercial entre Pékin et Washington dopent le secteur du fret maritime, grandement touché par la guerre commerciale.”Les expéditions de marchandises quittant les ports chinois à destination des Etats-Unis ont chuté de 40% depuis le mois d’avril”, rappelle Andreas Rees, chef économiste pour l’Allemagne chez UniCredit, dans une note.Maersk, numéro 2 du transport de conteneurs, a terminé en hausse de 11,22% à Copenhague, l’armateur allemand Hapag-Lloyd de 13,57% à Francfort, et le groupe suisse de transport et de logistique Kuehne+Nagel de 4,10% à Zurich.La Bourse du Pakistan s’envoleLa Bourse de Karachi, la capitale économique du Pakistan, a terminé en forte hausse lundi, saluant l’annonce durant le week-end d’un cessez-le-feu avec l’Inde, après une dégringolade de plusieurs jours causée par la pire confrontation entre les deux puissances nucléaires depuis des décennies.Alors que les hostilités ne montraient aucun signe de ralentissement, Donald Trump a créé la surprise samedi après-midi en annonçant avoir arraché “un cessez-le-feu total et immédiat” après d’intenses tractations diplomatiques menées notamment par le vice-président JD Vance et le secrétaire d’Etat Marco Rubio.L’indice boursier de référence KSE 30 a terminé lundi en hausse de 9,77%, la plus forte envolée de l’indice sur une séance depuis 2008. Depuis le début des événements, l’indice référence de la Bourse de Karachi avait dévissé de plus de 11%.A la Bourse de Bombay, le Nifty 50, qui représente les plus grandes entreprises indiennes cotées, a terminé en hausse de 3,82%.
Indian PM Modi vows strong response to any future ‘terrorist attack’
Indian Prime Minister Narendra Modi vowed Monday to respond strongly to any future “terrorist attack”, and warned that New Delhi would not tolerate “nuclear blackmail” in the event of further conflict with Pakistan.A weekend ceasefire which US President Donald Trump said he brokered appeared to be holding Monday after four days of intense jetfighter, missile, drone and artillery attacks — the worst violence between the two nuclear-armed neighbours since 1999.Trump said Monday that US intervention had prevented a “bad nuclear war”.”We stopped a nuclear conflict… millions of people could have been killed. So I’m very proud of that,” he told reporters at the White House.Modi, in a televised address to the nation — his first since hostilities began last Wednesday — said Pakistan has chosen to attack rather than help it fight “terrorism”.”If another terrorist attack against India is carried out, a strong response will be given,” he said.The conflict followed an April 22 attack on tourists in Indian-administered Kashmir which killed 26 civilians.India accused Pakistan of backing the attack, but Islamabad denied involvement.- Spiral to war -The alarming spiral towards all-out war began before dawn on Wednesday, when India launched missile attacks destroying what it called “terrorist camps” in the Pakistan-administered part of Kashmir.Each side then accused the other of launching waves of warplane and drone strikes, as well as missile and artillery bombardments that killed at least 60 people on both sides.”If Pakistan wants to survive, it will have to destroy its terror infrastructure,” Modi said Monday.”India will strike with precision and decisiveness against the terrorist groups thriving under the cover of nuclear blackmail.”India’s stand is very clear. Terror and talks cannot go together… Terror and trade cannot go together… Water and blood cannot flow together.”His address came after the Indian army reported the “first calm night in recent days” in disputed Kashmir and along its western border with Pakistan.The flare-up in violence was the worst since the rivals’ last open conflict in 1999 and sparked global shudders that it could spiral into full-blown war.The rivals also accused each other of breaching the ceasefire just hours after it was unexpectedly announced by Trump on social media on Saturday.- Both sides claim success -Top India and Pakistan military officials held briefings late Sunday with each claiming the upper hand and warning they were ready to respond if there were fresh attacks.”We have delivered the promise we made to our people”, Pakistan’s military spokesman Lieutenant General Ahmed Sharif Chaudhry said, calling it a “success on the battleground”.”We have thus far exercised immense restraint so far and our actions have been focused, measured and non-escalatory,” said Indian Lieutenant General Rajiv Ghai.Pakistan claimed to have downed five Indian fighter jets — something New Delhi has not commented on.On Monday, people were trickling back to Poonch, a frontier town in Indian-administered and one of the worst-hit places.But thousands of schools remained closed across Pakistan-administered Kashmir as areas were cleared of debris from strikes and firing, said local official Naveed-Ul-Hassan Bukhari.India, meanwhile, reopened 32 airports on Monday that had been closed due to the conflict, authorities said.Militants have stepped up operations in Kashmir since 2019, when Indian Prime Minister Narendra Modi’s Hindu nationalist government revoked the region’s limited autonomy and took it under direct rule from New Delhi.Divided Muslim-majority Kashmir is claimed in full by both countries, who have fought several wars over the territory since their independence from Britain in 1947.Senior officers from Pakistan and India were reported to have spoken on Monday in order to further secure the ceasefire.Abdul Basit at the S. Rajaratnam School of International Studies in Singapore said it would be about modalities of the ceasefire and not policy decisions.The aim is to “avoid any miscalculations, because right now one spark could quickly move towards a nuclear catastrophe,” Basit told AFP.
Les Bourses européennes terminent en hausse après les annonces de Washington et Pékin
Les Bourses européennes ont terminé dans le vert lundi, saluant la suspension pour 90 jours de la majeure partie des droits de douane prohibitifs que les Etats-Unis et la Chine s’étaient mutuellement imposés, ravivant l’optimisme des investisseurs.La Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 1,37%, Francfort a gagné 0,29%, Londres 0,59% et Milan 1,40%.
Retour au calme à la frontière Inde-Pakistan, Modi promet une “réponse ferme” en cas d’attaque
Le Premier ministre indien Narendra Modi a promis lundi “une réponse ferme” à toute nouvelle “attaque terroriste”, deux jours après le cessez-le-feu qui mis fin à la plus grave confrontation militaire de son pays avec le Pakistan depuis des décennies.S’exprimant pour la première fois depuis le début des hostilités mercredi, le chef du gouvernement ultranationaliste hindou à New Delhi a une nouvelle fois accusé son voisin et rival d’avoir attaqué l’Inde plutôt que de combattre le terrorisme.Cette nouvelle crise entre les deux puissances nucléaires avait commencé quand des hommes armés avaient abattu 26 hommes, majoritairement hindous, sur un site touristique au Cachemire indien. L’Inde avait promis de répondre, accusant un groupe jihadiste soutenu par Islamabad. Le Pakistan dément tout lien.Le Pakistan a choisi d'”attaquer” l’Inde plutôt que de combattre le terrorisme, a taclé lundi soir M. Modi, qui a assuré que son pays “ne tolèrera pas de chantage nucléaire” et avait “seulement suspendu les opérations” militaires avec ce cessez-le-feu.Si la rhétorique belliqueuse est toujours de mise dans les discours, sur le terrain, pour la première fois depuis plusieurs nuits, l’armée indienne n’a fait lundi état d’aucun incident significatif le long de la “ligne de contrôle” (LoC) qui sépare le Cachemire que les deux voisins se disputent depuis leur douloureuse partition en 1947.La semaine dernière, ils s’étaient retrouvés au seuil d’une nouvelle guerre ouverte, échangeant attaques de drones, tirs d’artillerie et frappes de missiles, jusqu’à ce que le président américain Donald Trump annonce à la surprise générale le cessez-le-feu samedi.Lundi, il a assuré avoir arrêté “un conflit nucléaire”.Tout avait démarré mercredi avant l’aube, lorsque des missiles indiens ont détruit sur le sol pakistanais des mosquées et des écoles coraniques que New Delhi présente comme des “camps terroristes”. Une vingtaine de civils ont péri dans ces frappes.Le Pakistan a aussitôt riposté, replongeant les deux voisins dans les pires heures de leur dernier conflit ouvert en 1999.Selon leurs décomptes très partiels, ces combats ont tué une soixantaine de civils des deux camps.- Appel entre généraux -Quelques heures après l’annonce du cessez-le-feu, l’Inde et le Pakistan se sont accusés de “violations répétées” de la trêve, alors que de violentes détonations secouaient durant la nuit Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, et plusieurs endroits du territoire indien.Mais le calme est revenu à l’aube des deux côtés de la frontière, ont constaté les journalistes de l’AFP.Des responsables militaires des deux pays ont échangé au téléphone lundi soir, a fait savoir l’état-major indien.Ils ont évoqué le maintien de la trêve et “se sont mis d’accord pour les deux camps réfléchissent à des mesures immédiates pour réduire le nombre de soldats déployés sur les frontières”, a-t-il ajouté.Ces haut-gradés “discutent éléments tactiques et violations du cessez-le-feu”, explique à l’AFP le chercheur Abdul Basit. “Ces discussions entre militaires peuvent seulement limiter les hostilités, pas résoudre des questions politiques”.Dimanche soir, les hauts-gradés des deux camps se sont bruyamment félicités, photos et vidéos à l’appui, d’avoir rempli leur mission, en évitant soigneusement de faire état de leurs pertes.”Les pertes font partie du combat”, a concédé devant la presse le général AK Barthi, de l’armée de l’air indienne. “Mais la seule question est de savoir si nous avons atteint notre objectif. Et la réponse à cette question est un oui éclatant”.Le même aviateur a refusé de commenter les affirmations du Pakistan, qui dit avoir abattu cinq chasseurs indiens dont trois Rafale dernier cri de fabrication française. “Tous nos pilotes sont rentrés”, s’est-il contenté d’assurer.Deux heures plus tard, le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Ahmed Chaudhry, a salué avec le même enthousiasme “un succès sur le champ de bataille” de ses troupes.- Prudence -“Nous avons tenu la promesse que nous avions faite à notre peuple”, a-t-il ajouté, se vantant que “des dizaines de drones pakistanais ont survolé l’Inde, notamment New Delhi”.Lundi soir toutefois, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif annonçait les montants des pensions de familles de soldats “tués et blessés” et le chef de l’armée visitait des blessés dans un hôpital militaire.Signe du retour à la normale, l’Autorité indienne de l’aviation civile a annoncé lundi la réouverture “immédiate” au trafic aérien de 32 aéroports du quart nord-ouest de son territoire.Malgré ce cessez-le-feu, la prudence reste toutefois de mise dans les populations, encore sous le choc de la violence des derniers jours.”Un cessez-le-feu signifie que tout est réglé mais ce n’est clairement pas le cas”, a confié à l’AFP Kuldeep Raj, 56 ans, un habitant du village indien de Kotmaira, cible samedi soir de tirs d’artillerie pakistanais malgré la trêve.”Cela fait 50 ans que je vis le long de la LoC. Les trêves sont annoncées et les échanges de tirs reprennent quelques jours plus tard”, a lancé en écho Mohammed Munir, un fonctionnaire pakistanais de 53 ans vivant à Chakhoti.L’Inde et le Pakistan revendiquent l’entière souveraineté du Cachemire depuis leur indépendance en 1947.En annonçant le cessez-le-feu, Donald Trump avait évoqué samedi des discussions en vue d’une “solution au Cachemire”. Une source gouvernementale à New Delhi a toutefois rapidement écarté cette éventualité.”Les relations (entre les deux pays) vont rester hostiles, les relations vont rester difficiles”, prédit Praveen Donthi, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).burs-pa/sbh/cls/cpy Â
Retour au calme à la frontière Inde-Pakistan, Modi promet une “réponse ferme” en cas d’attaque
Le Premier ministre indien Narendra Modi a promis lundi “une réponse ferme” à toute nouvelle “attaque terroriste”, deux jours après le cessez-le-feu qui mis fin à la plus grave confrontation militaire de son pays avec le Pakistan depuis des décennies.S’exprimant pour la première fois depuis le début des hostilités mercredi, le chef du gouvernement ultranationaliste hindou à New Delhi a une nouvelle fois accusé son voisin et rival d’avoir attaqué l’Inde plutôt que de combattre le terrorisme.Cette nouvelle crise entre les deux puissances nucléaires avait commencé quand des hommes armés avaient abattu 26 hommes, majoritairement hindous, sur un site touristique au Cachemire indien. L’Inde avait promis de répondre, accusant un groupe jihadiste soutenu par Islamabad. Le Pakistan dément tout lien.Le Pakistan a choisi d'”attaquer” l’Inde plutôt que de combattre le terrorisme, a taclé lundi soir M. Modi, qui a assuré que son pays “ne tolèrera pas de chantage nucléaire” et avait “seulement suspendu les opérations” militaires avec ce cessez-le-feu.Si la rhétorique belliqueuse est toujours de mise dans les discours, sur le terrain, pour la première fois depuis plusieurs nuits, l’armée indienne n’a fait lundi état d’aucun incident significatif le long de la “ligne de contrôle” (LoC) qui sépare le Cachemire que les deux voisins se disputent depuis leur douloureuse partition en 1947.La semaine dernière, ils s’étaient retrouvés au seuil d’une nouvelle guerre ouverte, échangeant attaques de drones, tirs d’artillerie et frappes de missiles, jusqu’à ce que le président américain Donald Trump annonce à la surprise générale le cessez-le-feu samedi.Lundi, il a assuré avoir arrêté “un conflit nucléaire”.Tout avait démarré mercredi avant l’aube, lorsque des missiles indiens ont détruit sur le sol pakistanais des mosquées et des écoles coraniques que New Delhi présente comme des “camps terroristes”. Une vingtaine de civils ont péri dans ces frappes.Le Pakistan a aussitôt riposté, replongeant les deux voisins dans les pires heures de leur dernier conflit ouvert en 1999.Selon leurs décomptes très partiels, ces combats ont tué une soixantaine de civils des deux camps.- Appel entre généraux -Quelques heures après l’annonce du cessez-le-feu, l’Inde et le Pakistan se sont accusés de “violations répétées” de la trêve, alors que de violentes détonations secouaient durant la nuit Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, et plusieurs endroits du territoire indien.Mais le calme est revenu à l’aube des deux côtés de la frontière, ont constaté les journalistes de l’AFP.Des responsables militaires des deux pays ont échangé au téléphone lundi soir, a fait savoir l’état-major indien.Ils ont évoqué le maintien de la trêve et “se sont mis d’accord pour les deux camps réfléchissent à des mesures immédiates pour réduire le nombre de soldats déployés sur les frontières”, a-t-il ajouté.Ces haut-gradés “discutent éléments tactiques et violations du cessez-le-feu”, explique à l’AFP le chercheur Abdul Basit. “Ces discussions entre militaires peuvent seulement limiter les hostilités, pas résoudre des questions politiques”.Dimanche soir, les hauts-gradés des deux camps se sont bruyamment félicités, photos et vidéos à l’appui, d’avoir rempli leur mission, en évitant soigneusement de faire état de leurs pertes.”Les pertes font partie du combat”, a concédé devant la presse le général AK Barthi, de l’armée de l’air indienne. “Mais la seule question est de savoir si nous avons atteint notre objectif. Et la réponse à cette question est un oui éclatant”.Le même aviateur a refusé de commenter les affirmations du Pakistan, qui dit avoir abattu cinq chasseurs indiens dont trois Rafale dernier cri de fabrication française. “Tous nos pilotes sont rentrés”, s’est-il contenté d’assurer.Deux heures plus tard, le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Ahmed Chaudhry, a salué avec le même enthousiasme “un succès sur le champ de bataille” de ses troupes.- Prudence -“Nous avons tenu la promesse que nous avions faite à notre peuple”, a-t-il ajouté, se vantant que “des dizaines de drones pakistanais ont survolé l’Inde, notamment New Delhi”.Lundi soir toutefois, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif annonçait les montants des pensions de familles de soldats “tués et blessés” et le chef de l’armée visitait des blessés dans un hôpital militaire.Signe du retour à la normale, l’Autorité indienne de l’aviation civile a annoncé lundi la réouverture “immédiate” au trafic aérien de 32 aéroports du quart nord-ouest de son territoire.Malgré ce cessez-le-feu, la prudence reste toutefois de mise dans les populations, encore sous le choc de la violence des derniers jours.”Un cessez-le-feu signifie que tout est réglé mais ce n’est clairement pas le cas”, a confié à l’AFP Kuldeep Raj, 56 ans, un habitant du village indien de Kotmaira, cible samedi soir de tirs d’artillerie pakistanais malgré la trêve.”Cela fait 50 ans que je vis le long de la LoC. Les trêves sont annoncées et les échanges de tirs reprennent quelques jours plus tard”, a lancé en écho Mohammed Munir, un fonctionnaire pakistanais de 53 ans vivant à Chakhoti.L’Inde et le Pakistan revendiquent l’entière souveraineté du Cachemire depuis leur indépendance en 1947.En annonçant le cessez-le-feu, Donald Trump avait évoqué samedi des discussions en vue d’une “solution au Cachemire”. Une source gouvernementale à New Delhi a toutefois rapidement écarté cette éventualité.”Les relations (entre les deux pays) vont rester hostiles, les relations vont rester difficiles”, prédit Praveen Donthi, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).burs-pa/sbh/cls/cpy Â
Foot: Carlo Ancelotti, le succès d’un homme tranquille
Annoncé lundi comme nouveau sélectionneur du Brésil, l’entraîneur italien Carlo Ancelotti, meneur d’hommes placide adoré de ses joueurs, va quitter le Real Madrid avec le statut de coach le plus titré de l’histoire de la Maison Blanche, avec 15 trophées dont trois Ligue des champions.Le “Mister” italien, qui a bâti sa légende sur les bancs de touche des plus grands clubs européens, dont le Real, entre 2013 et 2015, et depuis 2021, est unanimement reconnu comme l’un des plus meilleurs entraîneurs de l’histoire du football.Il va s’offrir, à 65 ans, et au terme d’un second mandat à Madrid au-delà des attentes avec deux C1 et deux Liga (2022, 2024), un probable dernier défi: relancer la sélection brésilienne, en grande difficulté sportive, avant la Coupe du monde 2026.Le coach emblématique du club madrilène, cheveux blancs soigneusement peignés et costume noir, est le seul technicien à avoir remporté les cinq grands championnats européens (Liga, Premier League, Serie A, Ligue 1, Bundesliga), lors de ses passages à Madrid, Chelsea, Paris, à la Juventus Turin et au Bayern Munich.C’est aussi le seul entraîneur à avoir remporté cinq Ligue des champions, trois avec le Real (2014, 2022, 2024) et deux avec l’AC Milan (2003, 2007).Perçu sur le déclin, un peu dépassé par le football moderne, après des passages mitigés à Naples (2018-2019) et à Everton (2019-2021), le “leader tranquille”, titre de son autobiographie, né à Reggiolo (nord de l’Italie) avec la gagne dans le sang, avait continué d’écrire sa légende à Madrid avec son football pragmatique mais terriblement efficace.- Ami des joueurs -Déjà pressenti comme prochain sélectionneur du Brésil, Ancelotti avait finalement prolongé avec le Real en décembre 2023, après un début de saison quasi parfait qui avait rassuré les dirigeants de la Maison Blanche.L’entraîneur merengue, vainqueur en juin 2024 de la 15e Ligue des champions de l’histoire du club, était alors parvenu à faire taire ses détracteurs, en faisant preuve d’une gestion humaine et sportive reconnue par ses joueurs, dont il est très proche.Sa célébration devenue iconique, lunettes de soleil sur le nez, cigare à la bouche, sur le toit ouvert du bus du Real, au milieu de ses hommes, avait symbolisé cette proximité.”Je crois que notre plus grande force c’est qu’il trouve le moyen de nous laisser jouer avec de la liberté. On est un peu imprévisibles. Humainement, il nous transmet énormément de calme et de confiance”, estime Jude Bellingham au sujet de son coach.”Les joueurs sont mes amis”, résume l’Italien, que son ancien joueur Paolo Maldini avait qualifié une fois de “gentil gros nounours” incapable de “s’énerver”.- Milan au coeur -Très apprécié par son vestiaire pour ses qualités humaines, Ancelotti est aussi une référence mondiale, unanimement respectée.Son chemin victorieux débute dans les années 80 à l’AS Rome d’abord, puis à l’AC Milan, son club de coeur où il a passé 13 ans, d’abord en tant que joueur entre 1987 et 1992, puis comme entraîneur entre 2001 et 2009.Sur le terrain, cet ex-milieu défensif a remporté deux coupes aux grandes oreilles (1989 et 1990) sous la direction du légendaire Arrigo Sacchi, sa plus grande inspiration au niveau tactique.C’est d’ailleurs à ses côtés qu’Ancelotti a débuté sa carrière sur le banc de la sélection italienne, vice-championne du monde en 1994.En tant qu’entraîneur, il a par la suite permis aux Rossoneri de retrouver les sommets avec une Coupe d’Italie en 2003, un titre de champion en 2004 et deux Ligues des champions, en 2003 et 2007, ainsi qu’une finale perdue face à Liverpool en 2005.Gastronome et grand amateur de vin, Ancelotti, qui entraîne au Real avec son fils Davide, semble encore loin de la retraite, même s’il y pense, forcément.”J’aimerais passer du temps avec mes petits enfants, partir en vacances avec ma femme… Il y a tant de choses que j’ai négligées et que j’aimerais faire”, explique celui qui a dédié sa vie à son sport.Victime de la mauvaise saison madrilène, Ancelotti a cependant encore repoussé l’échéance et va désormais tenter de ramener le Brésil sur le toit du monde en 2026. Un dernier trophée, l’un des seuls qui manque à son palmarès, pour étoffer un peu plus sa légende.