Sueur, soleil et discipline: l’armée chinoise répète son grand défilé

Des soldats chinois à l’uniforme impeccable marchaient en pas cadencés mercredi à Pékin, lors de répétitions pour le grand défilé militaire qui commémorera la victoire de 1945 et durant lequel la Chine présentera de nouveaux armements.L’événement du 3 septembre célébrera la fin de la Seconde guerre mondiale et la capitulation du Japon, pays qui avait mené une occupation meurtrière et brutale du territoire chinois.Le président Xi Jinping passera en revue les troupes sur la place Tiananmen, au coeur de la capitale chinoise. Son homologue russe Vladimir Poutine et d’autres dirigeants étrangers sont également attendus.Mercredi lors de répétitions ouvertes à la presse, des jeunes hommes et femmes dans leur vingtaine, fusils en main, forment des lignes droites sur un terrain militaire du nord-ouest de Pékin. Sous le soleil écrasant et l’humidité ambiante, la sueur coule de leurs fronts et mouillent leurs uniformes.La capitaine Wang Ranran, du bataillon de la garde d’honneur de l’armée chinoise, se dit “extrêmement fière” de participer au défilé.”La Chine utilise souvent l’expression +roses d’acier+ pour décrire ses femmes soldats”, déclare-t-elle. “Nous aimons beaucoup cette association entre les roses et les armes.”- “Guerre moderne” -Vêtus d’uniformes blancs, verts ou bleu marine frappés du drapeau chinois, les soldats démarrent et s’arrêtent au gré des instructions données par des officiers.”Un entraînement dans la rigueur, la difficulté et selon les conditions réelles du combat a toujours été dans la tradition de l’armée chinoise”, affirme Lan Yu, sergent de deuxième classe.Des millions de Chinois ont péri durant la longue guerre contre le Japon dans les années 1930 et 1940. La Chine organise régulièrement des défilés militaires pour commémorer le conflit.L’armée chinoise présentera le 3 septembre certains de ses armements les plus récents qui “reflètent l’évolution des formes de la guerre moderne”, a déclaré mercredi devant la presse le général de division Wu Zeke, un officier supérieur du Département d’état-major interarmées de la Commission militaire centrale.”Toutes les armes et tous les équipements participant au défilé ont été sélectionnés parmi les principaux systèmes de combat actuellement en service actif et produits dans le pays, avec une grande proportion de nouveaux équipements qui seront dévoilés pour la première fois”, a-t-il affirmé.- Escadrons aériens -Seront notamment présentés des armements stratégiques, des bombardiers, des chasseurs, des systèmes hypersoniques, ainsi que des équipements de lutte antidrones, a-t-il ajouté sans davantage de précisions.Le défilé, d’une durée d’environ 70 minutes, “montrera pleinement la puissante capacité de notre armée à remporter une guerre moderne” et à “sauvegarder la paix mondiale”, a-t-il souligné.L’événement mobilisera également des troupes au sol, qui évolueront en formation, des colonnes blindées, des escadrons aériens et du matériel de pointe.La Chine a annoncé en mars une hausse de 7,2% de son budget de défense pour 2025, dans un contexte de modernisation rapide de ses forces armées et de rivalité croissante avec les Etats-Unis.La somme allouée à la défense augmente depuis plusieurs décennies, au diapason du développement économique.La Chine dispose du deuxième budget militaire mondial. Il reste cependant très loin derrière celui des Etats-Unis, qui ont fait du géant asiatique leur rival stratégique.

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Interdire les importations de produits traités à l’acétamipride: une option “compliquée”

Empêcher les importations de produits traités avec de l’acétamipride, consommer français ou interdire le Nutella : le monde agricole a demandé au gouvernement de la “cohérence” après la décision du Conseil constitutionnel de retoquer la réintroduction de ce pesticide néonicotinoïde par la loi Duplomb.En effet, s’il est interdit pour l’usage agricole en France, l’acétamipride est encore autorisé jusqu’en 2033 dans l’Union européenne et présent dans de nombreux produits importés. – Une demande unanime -Cette censure “va conduire inexorablement à encore plus d’importations avec de l’acétamipride et de moins en moins de productions françaises”, avait déploré le sénateur LR à l’origine du texte Laurent Duplomb, issu de la FNSEA.Ce puissant syndicat agricole a appelé son réseau à protester après la décision du Conseil constitutionnel, en interpellant par exemple les clients dans plusieurs supermarchés en France. Des agriculteurs ont retiré des bouteilles d’antifourmis de rayons de magasins de bricolage et ont apposé dans des supermarchés des autocollants sur des noisettes ou des fruits importés contenant selon eux de l’acétamipride. “OK, on arrête l’acétamipride, mais on interdit la vente du Nutella parce que 90% des noisettes sont importées (pour le produire) (…) donc c’est dangereux d’en manger”, ironise Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination Rurale.Les deux syndicats réclamaient la réintroduction de l’acétamipride, notamment pour la betterave sucrière, mettant en garde contre une hausse des importations de sucre, bien que la France reste le premier producteur européen.La Confédération paysanne, opposée au retour du pesticide “tueur d’abeilles”, a elle demandé l’activation d’une clause de sauvegarde “pour protéger nos productions de la concurrence internationale”.De son côté, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a assuré vouloir poursuivre le travail à l’échelle européenne “vers une harmonisation des règles phytopharmaceutiques”, appelant dans le même temps les Français à “un sursaut de patriotisme alimentaire” dans les choix de consommation pour ne pas pénaliser “deux fois nos agriculteurs”.Sollicité par l’AFP, notamment concernant la possibilité de déclencher une clause de sauvegarde pour les produits traités à l’acétamipride, le ministère a refusé tout commentaire. – Des précédents en France… – Une clause de sauvegarde avait été actionnée en 2016 pour interdire l’importation de cerises traitées au diméthoate, un insecticide dangereux pour la santé. Cette mesure garantie par le droit européen permet à un pays, “en cas d’urgence et de risque sérieux pour la santé animale, humaine et l’environnement, d’imposer des restrictions” concernant l’importation de certains produits, explique Benoît Grimonprez, professeur de droit rural à l’Université de Poitiers.En plus du diméthoate, la France avait utilisé cette clause en 2023, contre les cerises traitées au phosmet, et en 2024 contre les importations de fruits et légumes traités au thiaclopride, un autre néonicotinoïde. Mais ces deux derniers produits “n’étaient plus autorisés au niveau européen”, rappelle Benoît Grimonprez, contrairement à l’acétamipride. La France avait actionné la clause comme une mesure d’urgence, dans l’attente d’une norme européenne. Quant au diméthoate, le ministre de l’Agriculture de l’époque, Stéphane le Foll, avait interpellé l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui avait reconnu que “le risque potentiel à long terme et le risque aigu du diméthoate sur la santé des consommateurs ne peuvent pas être exclus”, malgré son autorisation sur le sol européen. Là encore, la France avait pris cette mesure en attendant l’interdiction dans l’UE à partir de 2019.- … difficilement applicables à l’acétamipride – Pour Benoît Grimonprez, cette clause se justifiait aussi parce que “c’était ciblé sur une filière, la cerise, donc elle était plus facile à mettre en oeuvre”. Mais il y a deux différences majeures avec l’acétamipride. D’abord, “en Europe, de multiples produits agricoles sont traités avec l’acétamipride: miel, prunes, produits de maraîchage, pommes, poires, betteraves, noisettes…”, détaille le juriste.Il souligne ensuite qu’il existe “déjà une règle européenne qui prend en considération la présence du produit et qui détermine les limites” autorisées pour préserver la santé du consommateur: les LMR (limites maximales de résidus). Toute tentative de clause de sauvegarde concernant l’acétamipride “s’annonce compliquée”, selon Benoît Grimonprez. Ne pouvant être justifiée du point de vue sanitaire, elle porterait “atteinte au principe de libre circulation des marchandises dans l’Union Européenne”.De plus, contrôler la présence d’acétamipride dans les produits de manière généralisée pourrait se révéler compliqué, surtout pour les produits déjà transformés.

Interdire les importations de produits traités à l’acétamipride: une option “compliquée”

Empêcher les importations de produits traités avec de l’acétamipride, consommer français ou interdire le Nutella : le monde agricole a demandé au gouvernement de la “cohérence” après la décision du Conseil constitutionnel de retoquer la réintroduction de ce pesticide néonicotinoïde par la loi Duplomb.En effet, s’il est interdit pour l’usage agricole en France, l’acétamipride est encore autorisé jusqu’en 2033 dans l’Union européenne et présent dans de nombreux produits importés. – Une demande unanime -Cette censure “va conduire inexorablement à encore plus d’importations avec de l’acétamipride et de moins en moins de productions françaises”, avait déploré le sénateur LR à l’origine du texte Laurent Duplomb, issu de la FNSEA.Ce puissant syndicat agricole a appelé son réseau à protester après la décision du Conseil constitutionnel, en interpellant par exemple les clients dans plusieurs supermarchés en France. Des agriculteurs ont retiré des bouteilles d’antifourmis de rayons de magasins de bricolage et ont apposé dans des supermarchés des autocollants sur des noisettes ou des fruits importés contenant selon eux de l’acétamipride. “OK, on arrête l’acétamipride, mais on interdit la vente du Nutella parce que 90% des noisettes sont importées (pour le produire) (…) donc c’est dangereux d’en manger”, ironise Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination Rurale.Les deux syndicats réclamaient la réintroduction de l’acétamipride, notamment pour la betterave sucrière, mettant en garde contre une hausse des importations de sucre, bien que la France reste le premier producteur européen.La Confédération paysanne, opposée au retour du pesticide “tueur d’abeilles”, a elle demandé l’activation d’une clause de sauvegarde “pour protéger nos productions de la concurrence internationale”.De son côté, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a assuré vouloir poursuivre le travail à l’échelle européenne “vers une harmonisation des règles phytopharmaceutiques”, appelant dans le même temps les Français à “un sursaut de patriotisme alimentaire” dans les choix de consommation pour ne pas pénaliser “deux fois nos agriculteurs”.Sollicité par l’AFP, notamment concernant la possibilité de déclencher une clause de sauvegarde pour les produits traités à l’acétamipride, le ministère a refusé tout commentaire. – Des précédents en France… – Une clause de sauvegarde avait été actionnée en 2016 pour interdire l’importation de cerises traitées au diméthoate, un insecticide dangereux pour la santé. Cette mesure garantie par le droit européen permet à un pays, “en cas d’urgence et de risque sérieux pour la santé animale, humaine et l’environnement, d’imposer des restrictions” concernant l’importation de certains produits, explique Benoît Grimonprez, professeur de droit rural à l’Université de Poitiers.En plus du diméthoate, la France avait utilisé cette clause en 2023, contre les cerises traitées au phosmet, et en 2024 contre les importations de fruits et légumes traités au thiaclopride, un autre néonicotinoïde. Mais ces deux derniers produits “n’étaient plus autorisés au niveau européen”, rappelle Benoît Grimonprez, contrairement à l’acétamipride. La France avait actionné la clause comme une mesure d’urgence, dans l’attente d’une norme européenne. Quant au diméthoate, le ministre de l’Agriculture de l’époque, Stéphane le Foll, avait interpellé l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui avait reconnu que “le risque potentiel à long terme et le risque aigu du diméthoate sur la santé des consommateurs ne peuvent pas être exclus”, malgré son autorisation sur le sol européen. Là encore, la France avait pris cette mesure en attendant l’interdiction dans l’UE à partir de 2019.- … difficilement applicables à l’acétamipride – Pour Benoît Grimonprez, cette clause se justifiait aussi parce que “c’était ciblé sur une filière, la cerise, donc elle était plus facile à mettre en oeuvre”. Mais il y a deux différences majeures avec l’acétamipride. D’abord, “en Europe, de multiples produits agricoles sont traités avec l’acétamipride: miel, prunes, produits de maraîchage, pommes, poires, betteraves, noisettes…”, détaille le juriste.Il souligne ensuite qu’il existe “déjà une règle européenne qui prend en considération la présence du produit et qui détermine les limites” autorisées pour préserver la santé du consommateur: les LMR (limites maximales de résidus). Toute tentative de clause de sauvegarde concernant l’acétamipride “s’annonce compliquée”, selon Benoît Grimonprez. Ne pouvant être justifiée du point de vue sanitaire, elle porterait “atteinte au principe de libre circulation des marchandises dans l’Union Européenne”.De plus, contrôler la présence d’acétamipride dans les produits de manière généralisée pourrait se révéler compliqué, surtout pour les produits déjà transformés.

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Dans l’Aude, le travail de fourmi des enquêteurs pour élucider les incendies

Origine naturelle, négligence ou acte volontaire: pompiers, gendarmes et agents de l’ONF travaillent de concert dans l’Aude, où ils traquent les indices qui leur permettront de déterminer les causes des nombreux incendies. “La première étape, annonce le gendarme Emmanuel Guinard, c’est déterminer le point de départ. Là, on procède à des prélèvements d’éventuels indices. Si je trouve une bouteille, un mégot, près du départ de feu, on peut les analyser et trouver une empreinte ADN. Mais on ne trouve pas forcément d’indice”.Dans le cadre de la Cellule de recherche des causes des incendies (CRCI), l’adjudant-chef Guinard, un technicien de l’Office national des forêts (ONF) et un enquêteur des pompiers inspectent un flanc de colline noirci par le feu, qui surplombe l’autoroute A61 Toulouse-Narbonne, près du village de Luc-sur-Orbieu, à une quinzaine de kilomètres du plus gros incendie de l’année, qui a parcouru 16.000 hectares début août.A cet endroit, un hectare de végétation a brûlé. Le technicien de l’ONF et l’enquêteur des pompiers disposent des tiges en métal de couleur blanche pour signaler un indice, rouge pour indiquer le sens de propagation du feu et jaune pour visualiser les flancs, pendant que le gendarme prend des photos.”On matérialise les deux flancs et on remonte vers le départ du feu, on va dans le sens inverse de la progression du feu”, précise Jean-Paul Baylac, chef du service feux de forêts au SDIS de l’Aude.- “Une simple étincelle” -Déterminer si la mise à feu est intentionnelle ou pas, dit le technicien forestier de l’ONF Stéphane Paoli, “c’est l’aboutissement du travail”.Avant cela, chaussé de bottes ignifugées, il examine coquilles d’escargot, cailloux, pignes de pins, végétaux et s’attache au moindre détail. “Les graminées sont des alliés précieux”, assure Stéphane Paoli, pour tirer des enseignements sur l’intensité et le déplacement des flammes.Dans un massif des Corbières jauni par la sécheresse, balayé par un vent chaud et sec, et soumis à la canicule, “une simple étincelle” d’un engin agricole qui racle le sol, des projections de calamine d’un pot d’échappement, peuvent déclencher un incendie, avertit le technicien en investigation criminelle de la gendarmerie. Voire “le briquet d’un incendiaire”, dénonce-t-il en enfilant des gants bleus en latex.Une fois que la zone de départ du feu est délimitée, des prélèvements sont effectués. L’origine du feu “est humaine dans 90% des cas”, déplore l’adjudant-chef, après avoir glissé dans une enveloppe une canette de soda partiellement brûlée.”Chaque zone de feu fait l’objet d’une investigation spécifique. On procède par élimination, on ferme des portes au fur et à mesure de l’enquête, on écarte les hypothèses les unes après les autres, comme l’origine naturelle s’il n’y a pas de foudre”, explique le gendarme. – Chiens renifleurs -Des chiens dressés à la détection d’hydrocarbures peuvent être mobilisés pour chercher un produit inflammable accélérant (essence, alcool, white spirit, acétone), utilisé par un éventuel pyromane.Les prélèvements de terre, des résidus de végétaux, des morceaux de bois, sont placés sous scellés et envoyés dans des laboratoires d’analyses, comme celui de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).Les trois experts refusent d’évoquer le gigantesque incendie qui alimente toutes les conversations dans les Corbières: “une enquête est en cours”. Dans ce dossier, la thèse de l’acte volontaire est privilégiée par les enquêteurs. De son côté, le maire de Ribaute, village d’où le feu est parti le 5 août, n’a aucun doute sur l’origine criminelle. “D’après les premières constatations des enquêteurs, vu l’emplacement du point de départ, ça ne peut être que volontaire, c’est loin de la route, une zone qui n’est pas facilement accessible”, affirme-t-il.La particularité du département de l’Aude, fait remarquer l’expert de l’ONF, est de se situer “sur un couloir de vent”, entre la pointe sud du Massif central et les Pyrénées, et d’être “parmi les plus secs et chauds de France, avec des pins d’Alep, des pins maritimes, une végétation méditerranéenne inflammable et combustible”. Autrement dit, il réunit toutes les conditions favorables à l’émergence de feux.

Dans l’Aude, le travail de fourmi des enquêteurs pour élucider les incendies

Origine naturelle, négligence ou acte volontaire: pompiers, gendarmes et agents de l’ONF travaillent de concert dans l’Aude, où ils traquent les indices qui leur permettront de déterminer les causes des nombreux incendies. “La première étape, annonce le gendarme Emmanuel Guinard, c’est déterminer le point de départ. Là, on procède à des prélèvements d’éventuels indices. Si je trouve une bouteille, un mégot, près du départ de feu, on peut les analyser et trouver une empreinte ADN. Mais on ne trouve pas forcément d’indice”.Dans le cadre de la Cellule de recherche des causes des incendies (CRCI), l’adjudant-chef Guinard, un technicien de l’Office national des forêts (ONF) et un enquêteur des pompiers inspectent un flanc de colline noirci par le feu, qui surplombe l’autoroute A61 Toulouse-Narbonne, près du village de Luc-sur-Orbieu, à une quinzaine de kilomètres du plus gros incendie de l’année, qui a parcouru 16.000 hectares début août.A cet endroit, un hectare de végétation a brûlé. Le technicien de l’ONF et l’enquêteur des pompiers disposent des tiges en métal de couleur blanche pour signaler un indice, rouge pour indiquer le sens de propagation du feu et jaune pour visualiser les flancs, pendant que le gendarme prend des photos.”On matérialise les deux flancs et on remonte vers le départ du feu, on va dans le sens inverse de la progression du feu”, précise Jean-Paul Baylac, chef du service feux de forêts au SDIS de l’Aude.- “Une simple étincelle” -Déterminer si la mise à feu est intentionnelle ou pas, dit le technicien forestier de l’ONF Stéphane Paoli, “c’est l’aboutissement du travail”.Avant cela, chaussé de bottes ignifugées, il examine coquilles d’escargot, cailloux, pignes de pins, végétaux et s’attache au moindre détail. “Les graminées sont des alliés précieux”, assure Stéphane Paoli, pour tirer des enseignements sur l’intensité et le déplacement des flammes.Dans un massif des Corbières jauni par la sécheresse, balayé par un vent chaud et sec, et soumis à la canicule, “une simple étincelle” d’un engin agricole qui racle le sol, des projections de calamine d’un pot d’échappement, peuvent déclencher un incendie, avertit le technicien en investigation criminelle de la gendarmerie. Voire “le briquet d’un incendiaire”, dénonce-t-il en enfilant des gants bleus en latex.Une fois que la zone de départ du feu est délimitée, des prélèvements sont effectués. L’origine du feu “est humaine dans 90% des cas”, déplore l’adjudant-chef, après avoir glissé dans une enveloppe une canette de soda partiellement brûlée.”Chaque zone de feu fait l’objet d’une investigation spécifique. On procède par élimination, on ferme des portes au fur et à mesure de l’enquête, on écarte les hypothèses les unes après les autres, comme l’origine naturelle s’il n’y a pas de foudre”, explique le gendarme. – Chiens renifleurs -Des chiens dressés à la détection d’hydrocarbures peuvent être mobilisés pour chercher un produit inflammable accélérant (essence, alcool, white spirit, acétone), utilisé par un éventuel pyromane.Les prélèvements de terre, des résidus de végétaux, des morceaux de bois, sont placés sous scellés et envoyés dans des laboratoires d’analyses, comme celui de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).Les trois experts refusent d’évoquer le gigantesque incendie qui alimente toutes les conversations dans les Corbières: “une enquête est en cours”. Dans ce dossier, la thèse de l’acte volontaire est privilégiée par les enquêteurs. De son côté, le maire de Ribaute, village d’où le feu est parti le 5 août, n’a aucun doute sur l’origine criminelle. “D’après les premières constatations des enquêteurs, vu l’emplacement du point de départ, ça ne peut être que volontaire, c’est loin de la route, une zone qui n’est pas facilement accessible”, affirme-t-il.La particularité du département de l’Aude, fait remarquer l’expert de l’ONF, est de se situer “sur un couloir de vent”, entre la pointe sud du Massif central et les Pyrénées, et d’être “parmi les plus secs et chauds de France, avec des pins d’Alep, des pins maritimes, une végétation méditerranéenne inflammable et combustible”. Autrement dit, il réunit toutes les conditions favorables à l’émergence de feux.

Dans l’Aude, le travail de fourmi des enquêteurs pour élucider les incendies

Origine naturelle, négligence ou acte volontaire: pompiers, gendarmes et agents de l’ONF travaillent de concert dans l’Aude, où ils traquent les indices qui leur permettront de déterminer les causes des nombreux incendies. “La première étape, annonce le gendarme Emmanuel Guinard, c’est déterminer le point de départ. Là, on procède à des prélèvements d’éventuels indices. Si je trouve une bouteille, un mégot, près du départ de feu, on peut les analyser et trouver une empreinte ADN. Mais on ne trouve pas forcément d’indice”.Dans le cadre de la Cellule de recherche des causes des incendies (CRCI), l’adjudant-chef Guinard, un technicien de l’Office national des forêts (ONF) et un enquêteur des pompiers inspectent un flanc de colline noirci par le feu, qui surplombe l’autoroute A61 Toulouse-Narbonne, près du village de Luc-sur-Orbieu, à une quinzaine de kilomètres du plus gros incendie de l’année, qui a parcouru 16.000 hectares début août.A cet endroit, un hectare de végétation a brûlé. Le technicien de l’ONF et l’enquêteur des pompiers disposent des tiges en métal de couleur blanche pour signaler un indice, rouge pour indiquer le sens de propagation du feu et jaune pour visualiser les flancs, pendant que le gendarme prend des photos.”On matérialise les deux flancs et on remonte vers le départ du feu, on va dans le sens inverse de la progression du feu”, précise Jean-Paul Baylac, chef du service feux de forêts au SDIS de l’Aude.- “Une simple étincelle” -Déterminer si la mise à feu est intentionnelle ou pas, dit le technicien forestier de l’ONF Stéphane Paoli, “c’est l’aboutissement du travail”.Avant cela, chaussé de bottes ignifugées, il examine coquilles d’escargot, cailloux, pignes de pins, végétaux et s’attache au moindre détail. “Les graminées sont des alliés précieux”, assure Stéphane Paoli, pour tirer des enseignements sur l’intensité et le déplacement des flammes.Dans un massif des Corbières jauni par la sécheresse, balayé par un vent chaud et sec, et soumis à la canicule, “une simple étincelle” d’un engin agricole qui racle le sol, des projections de calamine d’un pot d’échappement, peuvent déclencher un incendie, avertit le technicien en investigation criminelle de la gendarmerie. Voire “le briquet d’un incendiaire”, dénonce-t-il en enfilant des gants bleus en latex.Une fois que la zone de départ du feu est délimitée, des prélèvements sont effectués. L’origine du feu “est humaine dans 90% des cas”, déplore l’adjudant-chef, après avoir glissé dans une enveloppe une canette de soda partiellement brûlée.”Chaque zone de feu fait l’objet d’une investigation spécifique. On procède par élimination, on ferme des portes au fur et à mesure de l’enquête, on écarte les hypothèses les unes après les autres, comme l’origine naturelle s’il n’y a pas de foudre”, explique le gendarme. – Chiens renifleurs -Des chiens dressés à la détection d’hydrocarbures peuvent être mobilisés pour chercher un produit inflammable accélérant (essence, alcool, white spirit, acétone), utilisé par un éventuel pyromane.Les prélèvements de terre, des résidus de végétaux, des morceaux de bois, sont placés sous scellés et envoyés dans des laboratoires d’analyses, comme celui de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).Les trois experts refusent d’évoquer le gigantesque incendie qui alimente toutes les conversations dans les Corbières: “une enquête est en cours”. Dans ce dossier, la thèse de l’acte volontaire est privilégiée par les enquêteurs. De son côté, le maire de Ribaute, village d’où le feu est parti le 5 août, n’a aucun doute sur l’origine criminelle. “D’après les premières constatations des enquêteurs, vu l’emplacement du point de départ, ça ne peut être que volontaire, c’est loin de la route, une zone qui n’est pas facilement accessible”, affirme-t-il.La particularité du département de l’Aude, fait remarquer l’expert de l’ONF, est de se situer “sur un couloir de vent”, entre la pointe sud du Massif central et les Pyrénées, et d’être “parmi les plus secs et chauds de France, avec des pins d’Alep, des pins maritimes, une végétation méditerranéenne inflammable et combustible”. Autrement dit, il réunit toutes les conditions favorables à l’émergence de feux.

Torrential Pakistan monsoon rains kill more than 20

More than 20 people were killed on Wednesday in a torrential spell of monsoon rain in Pakistan, where downpours have swept away entire villages over the last week, leaving more than 400 dead.Eleven people died in the touristic northern region of Gilgit-Baltistan and 10 others in Karachi, the financial capital in the south, due to urban flooding that caused house collapses and electrocution, the National Disaster Management Authority (NDMA) said.Schools remained closed in the city of more than 20 million, as the meteorological department predicted more rain till Saturday.Amir Hyder Laghari, chief meteorologist of the Sindh province, blamed “weak infrastructure” for the flooding in big cities.Karachi’s crumbling pipes and sewer system struggled to cope with the downpours.Many areas of the city remained submerged on Wednesday, as residents scooped dirty rain water out from their homes with buckets.Multiple neighbourhoods experienced power cuts and connectivity problems.Between 40 and 50 houses were damaged in two districts, provincial disaster official Muhammad Younis said.”Another (rain) spell is to start by the end of the month,” NDMA chairman Inam Haider Malik.More than 350 people have died in Khyber Pakhtunkhwa, a mountainous northern province bordering Afghanistan, since last Thursday.- ‘Children are scared’ -Authorities and the army were searching for dozens missing in villages hit by landslides and heavy rain, while excavators removed debris clogging drainage channels.”We have established relief camps where we are providing medical assistance. We are also giving dry rations and tents to all the people,” army Colonel Irfan Afridi told AFP in Buner district, where more than 220 people were killed.Authorities have warned that the rains will continue until mid-September.”The children are scared. They say we cannot sleep at night due to fear,” said Anjum Anwar, a medical camp official in Buner. “The flood… has destroyed our entire settlements.”Landslides and flash floods are common during the monsoon season, which typically begins in June and lasts until the end of September.This year, nearly 750 people have died since the season started, according to authorities.Pakistan is among the world’s most vulnerable countries to the effects of climate change and is increasingly facing extreme weather events.Monsoon floods submerged one-third of Pakistan in 2022, resulting in approximately 1,700 deaths.