La Bourse de Paris sans élan, entre politique française et emploi américain

La Bourse de Paris évolue prudemment jeudi, l’œil rivé sur l’incertitude politique en France, avant la publication de chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis, qui permettront de donner un indice de la future politique de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 cédait 0,13%, à 7.709,44 points, en baisse de 11,27 points. Mercredi, il avait pris 0,84%.Les investisseurs observent la situation politique en France, avant le vote de confiance sollicité par le Premier ministre François Bayrou.L’avenir de ce dernier ne semble tenir qu’à un fil alors que l’ensemble des oppositions, Parti socialiste compris, ont déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance qu’il a sollicitée pour le 8 septembre sur l’urgence à résorber la dette publique du pays. Ces incertitudes ont fait grimper les taux d’intérêt de la dette française à long terme en début de semaine. Ces derniers se détendent toutefois depuis mercredi, atteignant vers 09H40 (heure de Paris) 4,42%, après avoir touché 4,50% en clôture mardi, au plus haut depuis 2009.Mais “des risques pèsent toujours sur le marché obligataire” en raison de “ce vote”, estime Kathleen Brooks, de XTB. “Si le gouvernement venait à tomber, les obligations françaises seraient au cœur des préoccupations”, a-t-elle ajouté.Autre point d’attention: la publication des chiffres de l’emploi américain vendredi, à même de donner de “premiers éléments de réponse” sur la santé de “l’économie américaine”, relève John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Ils donneront également une indication de la future trajectoire de taux de la banque centrale américaine (Fed). Des chiffres de l’emploi faibles pourraient conforter le scénario d’un assouplissement monétaire de la Fed dès septembre, après que son président Jerome Powell a ouvert récemment la porte à une baisse des taux réclamée de longue date par le président américain Donald Trump. Au contraire, un marché du travail solide réduirait les marges de manœuvre de l’institution monétaire, car cela voudrait dire que l’économie américaine est en bonne santé et n’a pas besoin d’une politique monétaire plus accommodante.Sanofi chute après une étude sur un traitement contre la dermatite atopiqueLe géant pharmaceutique français Sanofi chutait nettement jeudi, après les résultats d’une étude clinique sur son traitement amlitelimab contre la dermatite atopique qui a déçu les investisseurs. Vers 09H40 (heure de Paris), son titre reculait de 8,63% à 78,63 euros.Il s’agissait d’un essai de phase 3, de grande ampleur, qui visait à évaluer l’intérêt de ce médicament dans la dermatite atopique, une forme d’eczéma. Selon Sanofi, les résultats de l’étude remplissaient “tous les critères d’évaluation”.Mais pour les analystes de Jefferies, “la phase 3 de l’essai de l’amitelimab n’a pas reproduit l’efficacité constatée lors de la phase 2 et semble faible par rapport à d’autres médicaments”, ont-ils écrit dans une note.

LR ne censurera “ni un gouvernement PS, ni un gouvernement RN”, assure Wauquiez

Les Républicains ne censureront “ni un gouvernement PS, ni un gouvernement RN” pour éviter “une instabilité catastrophique”, a assuré jeudi le patron des députés LR Laurent Wauquiez qui a cependant précisé qu’un “grand nombre” de ses troupes ne votera pas la confiance lundi à François Bayrou.”On ne censurera pas un gouvernement socialiste, on ne censurera pas un gouvernement RN”, a affirmé le député de Haute-Loire sur BFMTV. “Nous ne faisons pas partie de ceux qui font tomber des gouvernements dans ce pays, tout simplement (…) parce que je pense que l’instabilité est catastrophique pour le pays”.Selon son entourage, le patron des députés LR a défini cette ligne “dès l’été 2024” après la dissolution, lorsqu’il s’était engagé à “ne censurer d’office aucun gouvernement, sauf s’il y a des ministres LFI”.”Mais évidemment, on ne s’interdit rien ensuite en fonction de la politique qui est menée”, a ajouté cette source.Comme Nicolas Sarkozy dans Le Figaro mardi, Laurent Wauquiez a estimé que le Rassemblement national “fait partie de l’arc républicain”, tout en reprochant au parti d’extrême droite de ne pas vouloir “réguler l’assistanat”.”Un parti qui se présente à des élections, qui a des élus et qui n’est pas interdit et qui est légal, bien sûr qu’il est dans l’arc républicain”, a affirmé celui qui a plaidé ce printemps pour une alliance des droites allant de Gérald Darmanin à Sarah Knafo (Reconquête).Avant le vote de confiance de lundi à l’Assemblée, qui devrait acter la chute du gouvernement, il s’est déclaré “déçu” par François Bayrou, qui ne s’est pas engagé publiquement à revenir sur la suppression de deux jours fériés, alors qu’il “m’avait donné son accord” lors d’une réunion avec la direction de LR mardi à Matignon. “J’espère qu’aujourd’hui ou demain ce sera clarifié de façon beaucoup plus nette”, a ajouté le député de Haute-Loire, laissant entendre que tous les députés LR ne suivront pas dans ces conditions les mots d’ordre du parti pour soutenir le chef du gouvernement. “A l’intérieur aujourd’hui des Républicains, si jamais la voix de la France qui travaille n’est pas entendue, il y a un grand nombre de députés qui ne voteront” pas la confiance, a-t-il assuré, précisant que lui-même la votera “sans enthousiasme, mais par esprit de responsabilité”.

Accord UE-Mercosur: le syndicat agricole Coordination rurale dénonce une “trahison programmée”

L’accord de libre-échange entre des pays latino-américains du Mercosur et l’Union européenne, que la Commission européenne appelle à approuver, est une “trahison programmée”, a affirmé jeudi le secrétaire général de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français.”C’est une trahison, une trahison programmée”, a déclaré Christian Convers, sur les ondes de RMC/BFM. “On n’est pas dupes, on aperçoit bien que ces choses-là étaient programmées”, a-t-il dit, ajoutant: “ça ne va pas renforcer le lien de confiance que les agriculteurs ont avec leurs gouvernants”.”Dès aujourd’hui, on va s’adresser au Premier ministre pour qu’avant son vote de confiance (lundi), il demande un vote à l’Assemblée nationale”, appelant à “se prononcer contre le Mercosur. (…) Le président de la République devra suivre ou pas”, a-t-il indiqué.Selon lui, “il faut savoir aujourd’hui si la France a encore quelque chose à dire en Europe. Je pense qu’elle a encore les moyens de le dire”. “C’est une question de société. Il faut savoir demain ce que les consommateurs veulent dans leur assiette. Si vous ne voulez plus que des produits qui viennent d’Amérique du Sud, vous les aurez”, a-t-il lancé.La Commission européenne a appelé mercredi les 27 pays de l’UE à approuver rapidement l’accord commercial avec des pays latino-américains du Mercosur, après la validation du texte par les commissaires européens.Bruxelles, qui espère obtenir leur aval avant fin décembre, promet des garanties “robustes” aux agriculteurs, avec des clauses de sauvegarde renforcées.”Qui peut croire ça? (…) C’est un marché de dupes”, a dénoncé Christian Convers, ajoutant que “la Coordination rurale demande depuis longtemps de sortir l’agriculture de ces traités de libre échange”.La France, qui menait la fronde au sein des 27, s’est félicité des garanties avancées par Bruxelles, mais la porte-parole de son gouvernement Sophie Primas a précisé que Paris avait encore “besoin d’analyser cette clause de sauvegarde”.Cet accord UE-Mercosur doit notamment permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay.En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.Le Premier ministre français François Bayrou aborde une rentrée politique à haut risque, dans un contexte d’appels sur les réseaux sociaux à bloquer le pays le 10 septembre.Christian Convers s’est cependant montré sceptique sur ces appels au blocage en France pour le 10 septembre: “la journée du 10 septembre, plus on avance, moins on y voit clair dans cette journée là. Je crois qu’on n’est pas là forcément pour bloquer le pays, on est là pour faire avancer les dossiers”.

La SPA a recueilli 14% d’animaux de plus cet été que l’an dernier

Le nombre d’animaux recueillis par la SPA au cours de l’été a augmenté de 14% par rapport à l’an passé, au cours d’une saison qui a “cumulé des difficultés”, dont le contexte économique et social tendu ou les conditions climatiques extrêmes.”En juillet et août, 7.628 animaux ont été recueillis dans les 62 refuges et maisons SPA”, en grande majorité des chats, et “2.256 animaux – essentiellement des chatons – ont été pris en charge par les familles relais”, regrette la Société protectrice des animaux dans un communiqué diffusé jeudi.Soit “une augmentation de plus de 14% par rapport à l’année précédente”, est-il précisé.La SPA indique cependant être “parvenue à maintenir un niveau d’adoptions presque équivalent à celui de l’été dernier: 6.989 animaux ont trouvé une nouvelle famille en juillet et août”.Mais elle explique avoir dû faire face cette année à “des facteurs aggravants en série”, au cours d’un été qui a “cumulé des difficultés qui ont lourdement pesé sur les équipes et sur les capacités d’accueil des refuges”.A commencer par un “contexte économique et social tendu: inflation et incertitudes pesant sur les foyers, freinant les projets d’adoptions et rendant la prise en charge des animaux plus complexe”.Les réquisitions pour maltraitance ont également augmenté, de même que l’arrivée de portées de chatons, “souvent très jeunes et malades, ce qui prolonge leur séjour en familles relais”.Les canicules et des épisodes d’incendie ont en outre “bloqué des sites et diminué la fréquentation du public”, précise la SPA, qui a par ailleurs fait face à des “épidémies de typhus dans certains refuges, paralysant temporairement l’accueil de nouveaux chats”.”Chaque été, nous anticipons une période critique, mais cette année encore, nous avons dû faire face à des tensions majeures: davantage de réquisitions, des arrivées en urgence et des besoins logistiques considérables, notamment pour les chatons”, a commenté Jacques-Charles Fombonne, président bénévole de la SPA, cité dans le communiqué.

Menaces et chantage: au Nigeria, les applications de prêts mobiles harcèlent les emprunteurs

La “peur” et la “honte”: c’est ce qu’a ressenti la Nigériane Mariam Ogundairo quand elle a appris qu’une grande partie de ses contacts téléphoniques avaient été informés qu’elle avait échoué à rembourser son prêt contracté via une application mobile peu scrupuleuse. Au Nigeria, la crise économique qui sévit depuis deux ans a favorisé la croissance d’applications mobiles de prêts ayant recours à des moyens douteux tels que menaces, chantage et diffusion de photographies privées pour forcer les particuliers à rembourser leurs emprunts.Souvent attirés par de fausses promesses de taux d’intérêt bas, des milliers de Nigérians se tournent vers ces applications pour obtenir rapidement des prêts à court terme, alors que la flambée des prix pèse sur leur pouvoir d’achat, l’inflation annuelle s’élevant à 21,8% à la fin du mois de juillet.Ces applications appartiennent à des organisations locales et étrangères.À court d’argent et ayant un besoin urgent de 30.000 nairas (16,70 euros), Mariam Ogundairo a téléchargé l’une de ces applications et a enregistré son numéro de téléphone.Le prêt lui a été rapidement accordé, mais à un taux d’intérêt de 21,6%, à rembourser sous deux semaines – un délai que Mme Ogundairo n’a pu respecter.À ce moment-là, le taux directeur était fixé à 27,5%, et les banques appliquaient des taux allant de 27% à 48%.Elle a alors été victime d’un déluge de harcèlement, tactique devenue la marque de fabrique de nombreuses applications de prêts dans la quatrième économie d’Afrique.”Ils ont commencé à appeler mes contacts téléphoniques lorsque je n’ai pas pu rembourser à temps, en disant que je leur devais de l’argent”, raconte-t-elle. Finalement, elle a réussi à rembourser sa dette quelques semaines plus tard.- “Solution rapide” -Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a mis en place des réformes, soutenues par les économistes, pour relancer l’économie moribonde du pays, mais qui ont fait monter en flèche l’inflation et chuter la valeur du naira.Près de 60% des Nigérians vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.”Un ami me l’a recommandée (une application de prêt) parce que j’avais besoin d’une solution rapide”, explique un homme de 24 ans qui a souhaité rester anonyme.Il y a deux ans, alors étudiant en médecine, il devait trouver de l’argent pour financer la fin de ses recherches pour sa thèse. Il a emprunté 70.000 nairas (environ 39 euros) en un clin d’œil, mais la somme à rembourser s’élevait à 110.000 nairas (61,40 euros), avec une échéance d’un mois.L’application de prêt a alors commencé à envoyer des messages à ses contacts téléphoniques, leur affirmant qu’il était un “tueur ritualiste”.En mars 2025, la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (FCCPC) a approuvé 408 applications de prêt, contre 269 en septembre 2024.En 2024, la FCCPC avait obtenu le retrait de 47 applications de prêt du Google Play Store pour diverses infractions, dont le harcèlement, et 88 autres avaient été placées sous surveillance.En 2023, l’organisme de surveillance avait signalé la présence d’applications de prêt sur Google Play Store sans autorisation réglementaire.- “Piège” -La facilité d’accès et la rapidité de traitement de nombreuses applications de prêt constituent un “piège”, estime Funmi Oderinde, avocate chez Citizens’ Gavel, une organisation de la société civile qui a reçu jusqu’à présent 1.300 plaintes concernant des “applications de prêt numérique prédatrices”.”Les emprunteurs sont rapidement confrontés à des pratiques de recouvrement contraires à l’éthique, telles que la diffamation, le harcèlement, les menaces, les violations de la confidentialité des données”, dénonce Mme Oderinde.Certaines victimes ont formé des groupes de soutien sur Facebook. L’un d’eux compte plus de 21.000 membres.Selon Mme Oderinde, deux personnes ayant sollicité l’aide juridique de l’organisation “auraient pu mourir” en raison du harcèlement des agents des applications de prêt, tandis qu’une autre a déclaré à Citizens’ Gavel qu’une fausse nécrologie et une véritable photo nue ont été partagées à ses contacts par une application de prêt.Dans une note envoyée aux prêteurs en août, la FCCPC a déclaré qu’elle “surveillerait périodiquement les taux d’intérêt des services de crédit à la consommation et veillerait à ce que ces taux ne soient pas abusifs”.Mais malgré les mesures réglementaires, des dizaines d’applications continuent de fonctionner sous de nouveaux noms, et les emprunteurs désespérés ne vérifient souvent pas les listes d’agrément avant de faire une demande.Il en résulte que les usuriers “prospèrent”, déplore Mme Oderinde, “en raison de la faiblesse des sanctions et de la mauvaise application de la loi”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Le changement climatique a multiplié par 40 la probabilité de vagues de chaleur comme celle en Espagne et au Portugal

Le changement climatique causé par l’homme a multiplié par 40 le risque de vagues de chaleur comme celle qui a favorisé les incendies meurtriers en Espagne et au Portugal en août dernier, selon un rapport publié jeudi par le réseau international World Weather Attribution.La péninsule ibérique, à la pointe sud-ouest de l’Europe, a connu des températures inhabituellement élevées tout au long du mois d’août, dépassant les 40°C dans de nombreuses régions.Cette chaleur persistante a favorisé les feux de forêt, principalement dans le nord du Portugal ainsi que dans l’ouest et le nord-ouest de l’Espagne, où ils ont fait quatre morts dans chacun de ces pays, contraint des milliers de personnes à être évacuées et ravagé de vastes étendues de terres.Et le changement climatique, principalement causé par la combustion de carburants fossiles, a rendu les conditions météorologiques propices aux incendies environ 40 fois plus fréquentes et 30% plus intenses, ont affirmé les scientifiques européens ayant travaillé sur l’étude du World Weather Attribution.”Sans le réchauffement causé par l’homme, des conditions météorologiques aussi propices aux incendies ne se seraient produites qu’une fois tous les 500 ans, au lieu d’une fois tous les 15 ans comme c’est le cas aujourd’hui”, a déclaré à la presse Theo Keeping, chercheur à l’Imperial College London.Ces périodes de forte chaleur assèchent rapidement la végétation et sont susceptibles de déclencher des incendies intenses qui “peuvent générer leur propre vent, entraînant une augmentation de la longueur des flammes, des explosions et l’allumage de dizaines de feux à proximité à partir de braises volantes”, a-t-il ajouté.Autre facteur ayant aggravé l’impact du réchauffement climatique : l’exode rural, qui a laissé de vastes zones de terres moins bien exploitées qu’auparavant, selon Maja Vahlberg, conseillère au Centre pour le climat de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.”Le déclin de l’agriculture et du pâturage traditionnels réduit le contrôle naturel de la végétation. Les terres qui étaient autrefois habitées et exploitées sont donc devenues plus inflammables”, a-t-elle ajouté.En Espagne, plus de 380.000 hectares ont brûlé depuis le début de l’année, un record selon le Système européen d’information sur les incendies de forêt (EFFIS), qui collecte ces données depuis 2006. Le Portugal a de son côté perdu plus de 280.000 hectares.La vague de chaleur qui a frappé l’Espagne pendant 16 jours en août 2025 a été “la plus intense jamais enregistrée”, avec des températures moyennes supérieures de 4,6 degrés à celles observées au moment des précédentes vagues, d’après l’agence météorologique nationale AEMET.Cet organisme espagnol a enregistré 77 vagues de chaleur dans ce pays depuis qu’il a commencé à tenir des registres en 1975, dont six dépassant de quatre degrés ou plus la moyenne. Cinq d’entre elles ont eu lieu depuis 2019.Selon une estimation rendue publique mardi par l’Institut de santé Carlos III, plus de 1.100 décès en Espagne peuvent être attribués à la vague de chaleur du mois d’août.