A Châteauroux, “la plus grande boulangerie d’Europe” aux défis de la décarbonation et du rajeunissement

Une production dense dont les lignes arrivent à saturation: pourvoyeur d’emplois historique pour l’agglomération de Châteauroux, dans l’Indre, l’usine Harrys, qualifiée de “plus grande boulangerie d’Europe”, tente de répondre à des défis majeurs de décarbonation et de rajeunissement de ses effectifs.Une odeur de brioche qui sort du four et le ballet de dizaines de camions qui vont et viennent quotidiennement: depuis plus de 50 ans, le paysage n’a pas changé, ou presque, dans cette zone industrielle de Montierchaume, à la frontière de Châteauroux, au coeur de la campagne berrichonne.L’entreprise de viennoiserie française Harrys, 1.300 salariés en France, rachetée par le géant italien Barilla en 2007, est depuis toujours un des principaux employeurs du département, où elle est présente depuis 55 ans.”On est fiers de cet ancrage local, nous employons à Châteauroux 520 salariés, ce qui fait de cette usine la plus grosse boulangerie d’Europe”, affirme fièrement Sébastien Machet, le directeur du site.Dans le détail, 75% de la production du groupe pour la France, dont le pain de mie sans croûte et les célèbres brioches aux pépites de chocolat, provient de ce site de 35.000 m2.”L’entreprise n’est peut-être pas notre premier employeur, mais c’est le deuxième de l’agglomération et le sixième du département”, précise le maire de Châteauroux Gil Avérous (DVD) auprès de l’AFP.L’entreprise revendique faire aussi travailler des chauffeurs, des opérateurs de maintenance et surtout une centaine d’agriculteurs locaux pour les matières premières.Cette économie, “ADN de la ville” selon le maire, est même un sujet d’attractivité pour l’agglomération de 43.000 habitants, confrontée à des fermetures d’usines historiques depuis plusieurs années, comme avec le producteur de jantes Impériales Wheels et la disparition de ses 180 emplois en 2024.- Saturation -L’édile, tout comme le directeur du site, évoque une “fidélité” presque sans égal des salariés “100% castelroussins” de l’usine.Ces dernières années, pourtant, cette fidélité a forcé la marque à s’adapter, face à des effectifs dont l’ancienneté tourne “autour de 40, 42 ans” et entraîne chaque année 20 départs à la retraite.Pour y remédier, “un programme de transfert de compétences” a été mis en place “avec l’équivalent de 20 embauches chaque année” en remplacement, explique Sébastien Machet, évoquant des coûts de formation nécessaires de “500.000 euros par an”.D’autant que l’usine tourne à plein régime, 65.000 tonnes de produits en sortent chaque année, au point qu’une de ses huit lignes de production arrive à saturation.”D’ici cinq ans, on va devoir se poser des questions sur l’augmentation du nombre de lignes de production” pour répondre à l’activité, dit M. Machet, “ce sera l’occasion d’agrandir encore l’usine grâce à la disponibilité foncière autour du site”.- Céramique -Un investissement chiffré entre 35 et 40 millions par le groupe, mais qui représente un enjeu “majeur” pour Châteauroux et Gil Avérous, pour qui un tel investissement serait une “aubaine”.Un projet qui serait accueilli “très favorablement” par les organisations syndicales, selon Pascal Charlon, délégué CGT. “Nous avons un dialogue franc et direct avec la direction, nous sommes mieux lotis qu’ailleurs”, estime-t-il. “Les conditions de travail se sont largement améliorées depuis le début des années 2010”, date du dernier conflit social d’ampleur dans l’usine.Alors, désormais, priorité est mise sur “la réduction de l’empreinte carbone”, selon son directeur, qui évalue les factures de gaz et d’électricité à 5 ou 6 millions d’euros par an.”Avec la flambée des cours du gaz et de l’électricité il y a quatre ans, la facture d’énergie a été multipliée par trois”, dit M. Machet. Un investissement de six millions d’euros est prévu sur deux ans dans des récupérateurs de chaleur et à terme émettre “1.000 tonnes de CO2” en moins.Autre projet, éliminer les Pfas, les polluants éternels, des moules à pain en téflon en passant “progressivement vers des moules en céramique”.

Reims célèbre les 80 ans de la signature de la reddition nazie

Chant des partisans et lecture de l’acte libérateur au sein du “berceau de la paix”: Reims a célébré mercredi les 80 ans de la capitulation de l’Allemagne nazie, signée le 7 mai 1945 dans un collège de la ville de Champagne.Dans la nuit du 6 au 7 mai 1945, à 2H41, c’est au sein de la salle des cartes du Collège moderne et technique de Reims, où le Commandant Suprême des Forces Expéditionnaires Alliés Dwight Eisenhower avait installé son quartier général, qu’est signée la reddition. La décision actée “à l’abri du tumulte et dans le plus grand secret”, a rappelé le maire (Horizons) de la ville, Arnaud Robinet, fait de Reims “berceau de la paix”.L’acte de reddition ordonne l’arrêt des combats pour le 8 mai à 23H01.Dans les semaines précédant le 7 mai, la jonction des troupes américaines et soviétiques sur l’Elbe, le suicide d’Hitler et la prise du Reichstag à Berlin par l’Armée rouge ont sonné le glas du IIIe Reich.Adolf Hitler se suicide le 30 avril, et l’amiral Dönitz, qui lui succède à la tête du IIIe Reich, donne l’autorisation au général Alfred Jodl de signer la capitulation sans condition des forces nazies à Reims.La reddition allemande signe “l’effondrement d’un empire de ténèbres, l’aube d’une paix si longtemps espérée (…), la première pierre d’un monde à reconstruire”, a souligné Patricia Mirallès, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.”La paix ne se décrète pas. Elle se construit, se défend, se célèbre”, a estimé Arnaud Robinet, alors qu'”aujourd’hui encore, la guerre gronde aux portes de l’Europe”.Devant diplomates, officiels et militaires a résonné le Chant des partisans, hymne de la Résistance française, avant la lecture en français et en anglais de l’acte de reddition par des lycéens.Plusieurs gerbes ont ensuite été déposées, dont une aux couleurs du drapeau allemand par la consule générale d’Allemagne à Strasbourg, Heike Thiele.Les mémoires ont davantage retenu la date du 8 mai, jour de l’arrêt des combats et de la signature d’un nouvel acte de capitulation, à Berlin cette fois, à la demande de Staline, furieux d’une reddition en territoire contrôlé par les Américains.Jeudi, jour férié en France, le président de la République Emmanuel Macron présidera au pied de l’arc de Triomphe, à Paris, la cérémonie de commémoration du 8-Mai.

Une extraordinaire collection consacrée à la musique latino au coeur des montagnes près de Madrid

Nichée dans les massifs proches de Madrid, une jolie maison de pierre abrite un trésor pour les aficionados de musique latino-américaine, la collection Gladys Palmera: des dizaines de milliers de disques, de photos, d’affiches… et mêmes des boîtes d’allumettes de clubs mythiques.Gladys Palmera est en réalité Alejandra Fierro Eleta, 65 ans, une philanthrope madrilène, fille d’un père espagnol et d’une mère panaméenne, et nièce d’un compositeur d’un boléro, Carlos Eleta, un genre qui la passionne et qui l’a éveillée à la musique.Celle qui rechigne à donner des interviews a pris ce pseudonyme, raconte son proche collaborateur José Arteaga, quand son père lui a demandé de ne pas utiliser son nom de famille pour ses affaires liées à sa passion, qu’il jugeait peu sérieuse.En 1998, elle crée à Barcelone la première station radio consacrée à la musique latine en Espagne, à partir de laquelle elle commence à rassembler son trésor discographique, riche aujourd’hui de quelque 65.000 vinyles et 30.000 CD.Après plus de dix ans à Barcelone, elle revient à Madrid et “attrape le virus de la collectionneuse”, poursuit José Arteaga, un Colombien de 61 ans, en charge de la radio Gladys Palmera, aujourd’hui uniquement disponible en ligne, et éditeur de ses pages internet.Commencent alors ses voyages à travers le monde et sa quête de disques et d’objets de collection, de San Francisco à Paris, en passant par Los Angeles, Miami, New York, Porto Rico, Panama, Mexico ou Bogota.La collection est aujourd’hui rassemblée près du monastère de L’Escurial, à une cinquantaine de kilomètres de Madrid, où reposent de nombreux monarques espagnols.- “De Rosalía à Rosalía” -Fermée au public, elle se dévoile toutefois en partie à Madrid à la Casa de América jusqu’à début juillet, dans l’exposition “Latina”, une rétrospective consacrée aux grandes divas du monde hispanophone qui ont précédé Shakira et Rosalía, comme Celia Cruz, Chavela Vargas ou Carmen Miranda.”On a pensé à sous-titrer l’exposition +De Rosalía à Rosalía+”, en référence à Rosalía Díaz, alias Chalía Herrera, une chanteuse lyrique cubaine, “la première femme latinoaméricaine à avoir enregistré dans les années 1880”, et à la star espagnole contemporaine Rosalía, explique Tommy Meini, le conservateur de la collection Gladys Palmera et de cette exposition.La collection Gladys Palmera est aussi exposée ponctuellement dans des festivals, comme Tempo Latino, qui se tient dans le sud-ouest de la France en juillet.Tous les genres et tous les rythmes y sont représentés, énumère Arteaga: la rumba, le boléro, le mambo, le chachacha, le tango, la salsa, mais aussi la guajira, le guaguanco ou la bachata…Le disque le plus ancien date de 1899: une interprétation de la chanson “Cuba Libre” par un groupe de militaires mexicains. Parmi d’autres pépites insolites, un enregistrement de Fidel Castro lisant une lettre de Che Guevara.La collection a vocation à embrasser tout le phénomène de la musique latine et vient d’acquérir le fonds du designer graphique Izzy Sanabria, auteur de pochettes de disques historiques dans l’histoire de la salsa.Que vont devenir ces archives à l’avenir? Il y a débat, explique Arteaga.L’Amérique latine voudrait “un retour aux origines”, mais cela coûterait cher, tandis qu’en Espagne, où la population latinoaméricaine ne cesse d’augmenter ces dernières décennies, “on voudrait que la collection reste ici”, mais il y aurait beaucoup de formalités à faire.Les Etats-Unis seraient une autre option mais le climat politique actuel ne s’y prête guère.”Finalement, il reste la France, qui en a bien le souhait, et ce serait un scénario merveilleux et parfait pour l’accueillir, mais c’est surtout une collection en espagnol…”, conclut-il.

Netflix teste un chatbot pour trouver le programme qui convient

Netflix teste une interface d’intelligence artificielle (IA) générative à son menu pour permettre aux abonnés de décrire le programme qu’ils cherchent en langage courant, une première qui pourrait faire école.”Nous voulons que vous puissiez découvrir des émissions ou des films en utilisant des phrases de conversation”, a expliqué, lors d’un point de presse, Elizabeth Stone, responsable technique du géant du streaming.”Par exemple: je veux (voir) quelque chose de drôle et rythmé”, a-t-elle pris comme exemple d’une requête, “ou quelque chose d’effrayant, mais pas trop, et un peu drôle aussi, mais pas au point d’éclater de rire.”Tout comme c’est le cas pour les assistants IA tels ChatGPT ou Gemini, “cette phrase va générer des résultats” sur la plateforme, a indiqué la responsable au sujet de cette nouvelle fonctionnalité, en cours de test et qui va être proposée à davantage d’utilisateurs dès “cette semaine”.Jusqu’ici, un abonné ne pouvait effectuer de recherche qu’avec le titre d’un programme ou en tapant une information comme le nom d’un acteur ou d’un réalisateur, voire le genre du contenu.Cette nouveauté, n’est pour l’instant disponible en version test optionnelle que sur le système d’exploitation d’Apple, l’iOS. “Il n’est pas prévu de la déployer plus largement pour le moment”, a précisé le groupe.Elle s’inscrit dans la refonte du menu d’accueil de la plateforme, dévoilée mercredi, qui rend la navigation plus facile, notamment l’accès à la recherche, mais aussi plus réactive.Netflix va notamment interpréter “plus de signaux comme les bandes-annonces que vous regardez (ce jour-là), ou ce que vous avez mentionné dans une recherche” pour personnaliser en temps réel les contenus suggérés dans le menu, a détaillé Elizabeth Stone.A “plus long terme”, les conversations intervenues dans le chatbot “seront utilisées” comme outil de personnalisation, “mais ce n’est pas le cas actuellement”, a décrit la société de Los Gatos (Californie).L’utilisation de l’IA générative va tirer profit de l’immense catalogue de Netflix, de nature à trouver un film, une série ou un programme de non fiction susceptible de répondre aux attentes des utilisateurs.Une enquête réalisée en 2021 par le cabinet Horowitz Research avait montré que 44% des sondés avaient “souvent du mal à trouver quelque chose à regarder” sur les plateformes de streaming.A ce jour, aucun des autres grands services de vidéo en ligne ne dispose d’une interface de recherche de contenu en langage courant.

Hamas insists on ‘comprehensive’ deal to end Gaza war

Hamas insisted Wednesday on a “comprehensive” agreement to end its war with Israel, as rescuers said Israeli bombardment of Gaza killed at least 26 people amid a growing humanitarian catastrophe.A two-month ceasefire in the war collapsed in March, with Israel resuming intense strikes and imposing a total aid blockade on the Palestinian territory.Israel demands the return of all hostages seized in Hamas’s unprecedented October 2023 attack and Hamas’s disarmament, which the group has rejected as a “red line”.Hamas has consistently demanded that a truce deal must lead to the war’s end, a full Israeli withdrawal from the Gaza Strip and a surge in humanitarian aid.”Hamas and the resistance factions insist on reaching a comprehensive agreement and a full package to end the war and aggression, along with a roadmap for the day after,” political bureau member Bassem Naim told AFP Wednesday.”There are desperate attempts ahead of (US President Donald) Trump’s visit to the region… to force through a partial deal that would return some Israeli captives in exchange for a limited number of days of food and water — without any guarantees from any party to actually end the war,” he said.Trump is due in the Gulf next week for talks with the heads of state of powerful monarchies.Israel this week drew widespread condemnation over its plans for an expanded Gaza offensive, which an official said would entail the “conquest” of the Palestinian territory.- ‘We die of hunger’ -Before that phase begins, a senior Israeli security source had said that the timing of troop deployments allowed a “window of opportunity” for a possible hostage deal coinciding with Trump’s Middle East trip.”We want to try and get as many hostages saved as possible,” Trump said at the White House, without elaborating.In Gaza, rescuers said strikes killed 26 people, 15 in a strike on a school.”Our teams retrieved 15 martyrs and 10 injured individuals after Israeli occupation aircraft targeted the Al-Karama school, which shelters displaced persons… in the Tuffah neighbourhood, east of Gaza City,” spokesman Mahmud Basal told AFP.He had earlier reported a toll of 11 killed in strikes on the territory.One strike hit a house in the southern city of Khan Yunis, where eight members of the Al-Qidra family were killed and 12 wounded, Bassal said.The ages of the dead ranged from two to 54, he added.AFP footage from Khan Yunis’s Nasser Hospital showed wounded children crying on hospital beds while bodies covered in blankets arrived in ambulances.”They were sleeping and the house collapsed on them,” said Abir Shehab, adding her brother had been killed.”We die of hunger, we die of war, we die of fear, we die of everything, and the whole world stands by and watches us die,” she said.Israel’s military did not immediately comment on the strikes.- ‘More deaths and injuries’ -The health ministry in Hamas-run Gaza said Wednesday at least 2,545 people have been killed since Israel resumed its campaign, bringing the war’s overall toll to 52,653.Hamas’s October 2023 attack resulted in the deaths of 1,218 people on the Israeli side, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.Militants also abducted 251 people, 58 of whom are still being held in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.On Tuesday, Hamas said it was pointless to continue ceasefire talks with Israel, accusing it of waging a “hunger war” on Gaza.France’s President Emmanuel Macron said Wednesday that the situation in Gaza was “the most critical we have ever seen”.In Madrid, Spain, Iceland, Ireland, Luxembourg, Norway and Slovenia in a joint statement said they “firmly reject any demographic or territorial change in Gaza”.UN rights chief Volker Turk voiced concerns Wednesday that Israel’s plans to expand its offensive aim to create conditions threatening Palestinians’ “continued existence” in Gaza.”There is no reason to believe that doubling down on military strategies, which, for a year and eight months, have not led to a durable resolution, including the release of all hostages, will now succeed,” he said.”Instead, expanding the offensive on Gaza will almost certainly cause further mass displacement, more deaths and injuries of innocent civilians, and the destruction of Gaza’s little remaining infrastructure.”Palestinian prime minister Mohammad Mustafa, not affiliated to Hamas, urged the world to put a stop to the “deliberate humanitarian crime” of famine, which he said was being perpetrated in Gaza.”We appeal to the conscience of humanity. Do not let the children of Gaza starve to death,” he said.

Grève SNCF: pagaille évitée dans les trains, polémique sur le recours aux volontaires pour remplacer les grévistes

Des perturbations localisées dans les trains régionaux et des circulations quasi normales sur les TGV: la “semaine noire” annoncée à la SNCF n’atteint pas l’ampleur espérée par les syndicats contestataires du groupe, qui accusent la direction d’avoir eu recours à des “briseurs de grève”.”Il y a une volonté d’invisibiliser complètement le conflit”, s’indigne le secrétaire fédéral SUD-Rail, Fabien Villedieu. Son syndicat, en pointe dans la contestation, appelait les conducteurs à se mettre en grève mercredi, puis les contrôleurs pour tout le week-end à partir de vendredi.La CGT-Cheminots appelait elle toutes les catégories de personnel à la mobilisation dès lundi. Les deux organisations syndicales réclament des mesures salariales et une meilleure anticipation des plannings, trop imprévisibles à leur goût.Les deux autres syndicats, l’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots, n’ont pas appelé à la grève.”On estime qu’il y a 40% de conducteurs de train en grève” dans toute la France mercredi, assure Fabien Villedieu. Les régions les plus touchées sont l’Ile-de-France avec une moyenne d’un train sur deux supprimés et la Nouvelle-Aquitaine avec seulement quatre TER sur dix en circulation. Les TGV roulent eux normalement.En début de semaine, les perturbations ont surtout concerné les Hauts-de-France, place forte de la CGT. Côté TGV, la grève des contrôleurs des 9, 10 et 11 mai n’entraînera la suppression que de 10% des trains, selon la direction.- Cadres volontaires -La SNCF est parvenue à limiter les effets de la grève par un recours massif aux “volontaires accompagnement occasionnel” (VAO), des cadres de l’entreprise ayant reçu une formation express et capables de remplacer ponctuellement les chefs de bord.Ces “mercenaires briseurs de grève” sont des “gens archi sous-formés et archi-surpayés”, s’emporte M. Villedieu. Les VAO bénéficient de sept jours de formation et sont rémunérés entre 15 et 50 euros de l’heure en fonction du type de service pour remplacer les contrôleurs grévistes.”Ca n’est pas acceptable d’instrumentaliser de cette manière l’encadrement”, a réagi la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. SUD-Rail a annoncé son souhait d’attaquer ce dispositif en justice.Pour autant, d’après un cadre syndical de la SNCF, “le mouvement n’est pas aussi suivi qu’ils (CGT et SUD) le pensaient”. Certaines régions ont été quasiment épargnées, comme le Centre-Val-de-Loire, où l’on comptait 16% de grévistes chez les conducteurs mardi.Chez les contrôleurs, le taux de gréviste atteint 31% pour vendredi, dont environ 60% sur le TGV, selon les déclarations d’intention des salariés. Il pourrait être un peu plus élevé samedi, indique un document interne à la direction. – Grève en juin -“Chez les contrôleurs, cette grève n’est pas aussi populaire que les précédentes”, souligne le rédacteur de la lettre spécialisée Mobilettre et spécialiste des transports, Gilles Dansart.D’après lui, les jeunes contrôleurs ne sont pas en phase avec les plus âgés, rassemblés au sein du Collectif national ASCT (CNA), et très engagés sur les questions des fins de carrière et des droits à la retraite.”La majorité des syndicats ne cautionnent pas les mouvements catégoriels”, ajoute-t-il. La “semaine noire” a été évitée mais “l’hypothèse d’un conflit important n’était pas crédible”, juge-t-il.La stratégie mise en place par la direction avec le recours aux VAO a en plus été efficace, dit Gilles Dansart.Pour autant, les syndicats sont loin d’avoir rendu les armes. “La colère restera et il y aura des suites dans la mobilisation. On ne s’arrêtera pas là”, prévient Fabien Villedieu de SUD-Rail. La CGT-Cheminots a d’ores et déjà appelé les cheminots à une nouvelle journée de mobilisation le 5 juin.Après l’échec du dernier mouvement contre le démantèlement de Fret SNCF en fin d’année dernière, les syndicats contestataires jouent gros sur ce dossier.

Grève SNCF: pagaille évitée dans les trains, polémique sur le recours aux volontaires pour remplacer les grévistes

Des perturbations localisées dans les trains régionaux et des circulations quasi normales sur les TGV: la “semaine noire” annoncée à la SNCF n’atteint pas l’ampleur espérée par les syndicats contestataires du groupe, qui accusent la direction d’avoir eu recours à des “briseurs de grève”.”Il y a une volonté d’invisibiliser complètement le conflit”, s’indigne le secrétaire fédéral SUD-Rail, Fabien Villedieu. Son syndicat, en pointe dans la contestation, appelait les conducteurs à se mettre en grève mercredi, puis les contrôleurs pour tout le week-end à partir de vendredi.La CGT-Cheminots appelait elle toutes les catégories de personnel à la mobilisation dès lundi. Les deux organisations syndicales réclament des mesures salariales et une meilleure anticipation des plannings, trop imprévisibles à leur goût.Les deux autres syndicats, l’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots, n’ont pas appelé à la grève.”On estime qu’il y a 40% de conducteurs de train en grève” dans toute la France mercredi, assure Fabien Villedieu. Les régions les plus touchées sont l’Ile-de-France avec une moyenne d’un train sur deux supprimés et la Nouvelle-Aquitaine avec seulement quatre TER sur dix en circulation. Les TGV roulent eux normalement.En début de semaine, les perturbations ont surtout concerné les Hauts-de-France, place forte de la CGT. Côté TGV, la grève des contrôleurs des 9, 10 et 11 mai n’entraînera la suppression que de 10% des trains, selon la direction.- Cadres volontaires -La SNCF est parvenue à limiter les effets de la grève par un recours massif aux “volontaires accompagnement occasionnel” (VAO), des cadres de l’entreprise ayant reçu une formation express et capables de remplacer ponctuellement les chefs de bord.Ces “mercenaires briseurs de grève” sont des “gens archi sous-formés et archi-surpayés”, s’emporte M. Villedieu. Les VAO bénéficient de sept jours de formation et sont rémunérés entre 15 et 50 euros de l’heure en fonction du type de service pour remplacer les contrôleurs grévistes.”Ca n’est pas acceptable d’instrumentaliser de cette manière l’encadrement”, a réagi la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. SUD-Rail a annoncé son souhait d’attaquer ce dispositif en justice.Pour autant, d’après un cadre syndical de la SNCF, “le mouvement n’est pas aussi suivi qu’ils (CGT et SUD) le pensaient”. Certaines régions ont été quasiment épargnées, comme le Centre-Val-de-Loire, où l’on comptait 16% de grévistes chez les conducteurs mardi.Chez les contrôleurs, le taux de gréviste atteint 31% pour vendredi, dont environ 60% sur le TGV, selon les déclarations d’intention des salariés. Il pourrait être un peu plus élevé samedi, indique un document interne à la direction. – Grève en juin -“Chez les contrôleurs, cette grève n’est pas aussi populaire que les précédentes”, souligne le rédacteur de la lettre spécialisée Mobilettre et spécialiste des transports, Gilles Dansart.D’après lui, les jeunes contrôleurs ne sont pas en phase avec les plus âgés, rassemblés au sein du Collectif national ASCT (CNA), et très engagés sur les questions des fins de carrière et des droits à la retraite.”La majorité des syndicats ne cautionnent pas les mouvements catégoriels”, ajoute-t-il. La “semaine noire” a été évitée mais “l’hypothèse d’un conflit important n’était pas crédible”, juge-t-il.La stratégie mise en place par la direction avec le recours aux VAO a en plus été efficace, dit Gilles Dansart.Pour autant, les syndicats sont loin d’avoir rendu les armes. “La colère restera et il y aura des suites dans la mobilisation. On ne s’arrêtera pas là”, prévient Fabien Villedieu de SUD-Rail. La CGT-Cheminots a d’ores et déjà appelé les cheminots à une nouvelle journée de mobilisation le 5 juin.Après l’échec du dernier mouvement contre le démantèlement de Fret SNCF en fin d’année dernière, les syndicats contestataires jouent gros sur ce dossier.

Sur une île écossaise, les difficultés d’une distillerie aggravent la crainte du dépeuplement

A la distillerie de Harris, il n’est pas seulement question de whisky: cette entreprise a permis à des dizaines de jeunes de rester travailler sur cette île du nord de l’Ecosse qui se dépeuple. Mais un plan social vient d’être annoncé et avec lui, la crainte de l’exode des locaux grandit.Quand on arrive en ferry à Tarbert, c’est d’abord le bâtiment blanc de la distillerie que l’on voit, dressé dans le petit port. Elle est la fierté locale, avec son gin et son whisky aux multiples récompenses qui se vendent aux quatre coins du monde. “Je dis souvent que le monde n’avait pas besoin d’un nouveau whisky, mais que l’île, elle, en avait besoin”, raconte Shona MacLeod, qui a fait partie des dix premiers salariés. Mais dix ans après son ouverture, la distillerie est rattrapée par la crise qui frappe le whisky depuis plusieurs mois.L’objectif initial était de “créer des emplois à long terme pour les gens” alors que la population de Harris a baissé d’environ 50% en 50 ans, les jeunes étant forcés de partir pour trouver du travail, explique Shona MacLeod. Il y a environ 1.800 habitants sur cette île battue par les vents, connue pour ses plages à l’eau turquoise.- “Triste” -La distillerie compte une cinquantaine de salariés, avec une moyenne d’âge de 32 ans.Quand l’AFP l’a visitée, plusieurs d’entre eux avaient du mal à dissimuler leur émotion: des suppressions d’emplois ont été annoncées fin avril. L’entreprise n’a pas encore annoncé combien sont concernés, misant d’abord sur les départs volontaires.”C’est désespérément triste”, reconnaît Ron MacEachran, le directeur financier, les larmes aux yeux. Lui aussi a ses racines là, plus précisément à Scalpay, une petite île à quelques kilomètres reliée par un pont depuis 1997. Il se souvient quand la région était “florissante”, il y a des décennies, avec un port prospère et 80 enfants inscrits à l’école du village.”Nous avons reporté le plus possible la décision de réduire le personnel, mais il a fallu la prendre (…) pour permettre à l’entreprise de naviguer à travers ce qui semble être un défi qui va durer”. Le directeur financier met en avant plusieurs facteurs pour expliquer la crise du whisky: une surproduction, des changements dans les habitudes des consommateurs, la volatilité internationale. Les droits de douane de 10% imposés par Donald Trump, alors que les Etats-Unis sont les premiers importateurs de whisky écossais, “participent à créer de l’incertitude”.  – “Meilleur job” -Alors quel avenir pour le “Hearach”, le whisky star de la distillerie? Son nom désigne en gaélique les personnes nées et élevées à Harris. Et le gin, servi dans les bars branchés de Londres? Il doit son goût particulier à un ingrédient local: la laminaire sucrée, une algue récoltée à la main dans la mer autour de Harris.Le whisky et le gin sont fabriqués par une équipe de cinq distillateurs.”Après le Covid, j’étais prêt à quitter l’île pour commencer ma carrière” face à la difficulté de trouver un travail, avait raconté avant l’annonce du plan social l’un d’eux, Donald MacRae, 27 ans. Il s’était imaginé professeur de sport sur le continent, puis il a vu que la distillerie recrutait.Il a finalement acheté une maison sur l’île. Sa petite amie travaille également à la distillerie.”Mes racines sont ici”. “Beaucoup de jeunes sont heureux de vivre ici, ce sont juste les opportunités qui manquent”, avait-il expliqué.”C’est le meilleur job que j’ai eu”, se félicitait son collègue Thomas MacRae, également âgé de 27 ans. Lui était prêt à partir pour Glasgow avant d’être embauché à la distillerie: “je ne le voulais pas mais je pensais qu’il le fallait pour travailler”. En raison du plan social, “des jeunes salariés pourraient avoir à quitter l’île”, regrette Shona MacLeod.”Mais nous avons eu du succès et nous en aurons encore”, espère-t-elle.C’est “un gros caillou sur la route” mais l’objectif de la distillerie “ne va pas changer”, affirme Ron MacEachran. Il promet de “poursuivre l’aventure pour offrir des emplois sur l’île et stimuler l’économie” locale. “Nous avons quelque chose de très précieux ici”, vante le directeur, fier de son gin et son whisky. De plus, une lueur d’espoir est aussi arrivée mardi dans le monde des spiritueux: le Royaume-Uni a signé un accord commercial avec l’Inde, ce qui devrait fortement augmenter les exportations vers ce pays qui raffole de whisky. 

L’écrivain Angelo Rinaldi est mort, annonce l’Académie française

L’écrivain, critique littéraire et académicien Angelo Rinaldi, prix Femina 1971, est mort mercredi à l’âge de 84 ans, a annoncé l’Académie française.”Le Secrétaire perpétuel et les membres de l’Académie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère, Angelo Rinaldi, survenue ce mercredi 7 mai, à Paris”, a indiqué l’Académie dans un communiqué.Il avait été élu parmi les Immortels en 2001, au fauteuil 20.Né à Bastia le 17 juin 1940, dans une famille de bergers, il était le fils d’un résistant. Il avait quitté la Corse à 20 ans, pour ne presque jamais y revenir, même s’il n’oublia jamais la langue corse.Son métier de toujours est resté celui de journaliste, d’abord comme reporter et chroniqueur judiciaire dans des quotidiens comme Nice-Matin et Paris-Jour, puis comme chroniqueur et critique littéraire dans des parutions hebdomadaires: L’Express, Le Point, Le Nouvel Observateur, Le Figaro littéraire.Il connaît la consécration des prix d’automne à 31 ans seulement avec son deuxième roman, “La Maison des Atlantes”, une confession, au soir de sa vie, d’un avocat originaire de Corse.Comme critique littéraire, il était connu comme extrêmement exigeant quant au style, ce qui lui valut des jugements sévères sur des écrivains aujourd’hui consacrés, comme Milan Kundera, Marguerite Duras ou Patrick Modiano.”J’ai toujours écrit ce que je pensais. Je ne dis pas que j’ai toujours eu raison. Il faut choisir entre son métier ou sa carrière. Si vous écrivez ce qui enchantera l’éditeur ou l’auteur, vous faites carrière, mais vous ne faites pas votre métier de critique littéraire”, disait-il à La Revue des deux mondes en 2024.En mars avait été réédité un recueil de 58 chroniques sous le titre “Les Roses et les Épines”.