Rattrapée par la crise des médias, l’AFP dévoile des pistes d’économies

A la recherche d’économies, dans un contexte de crise aiguë des médias, la direction de l’AFP a annoncé vendredi un plan d’incitation au départ à la retraite et de réduction des coûts liés à ses journalistes expatriés.Son PDG Fabrice Fries a présenté ces mesures jeudi devant le conseil d’administration de l’Agence France-Presse puis vendredi devant les représentants du personnel en CSE (comité social et économique), avant une assemblée générale du personnel.La première mesure, qui devrait être lancée à l’automne, vise entre 50 et 70 départs non remplacés de salariés pouvant prétendre à la retraite dans le réseau mondial de l’AFP (journalistes et non journalistes), en contrepartie d’une indemnité à définir. Le but est d’aboutir à 4 à 5 millions d’euros d’économies sur un an.La deuxième fixe un objectif de réduction des coûts d’expatriation de 3 millions d’euros, “soit 10% du coût total”, selon M. Fries.”L’AFP est attachée à l’expatriation” mais “pas à n’importe quel prix”, a-t-il déclaré.Les journalistes de l’AFP basés hors de France sont régis par plusieurs statuts.Premièrement, le statut “siège”, contrat de droit français qui s’accompagne d’avantages (frais de logement, de scolarité pour les enfants). Son titulaire ne peut pas rester plus de quelques années au même poste.Deuxièmement, un statut intermédiaire, dit “régional”, qui s’accompagne aussi d’avantages. Enfin, un statut “local”, sans avantage en plus du salaire.La direction compte réformer ce système en gelant des postes non pourvus et en transformant des contrats siège (141 actuellement) et régionaux (134) en locaux, moins coûteux. Une réflexion sera menée fin 2025 pour identifier les postes potentiellement concernés.Selon M. Fries, “l’explosion du coût de l’expatriation s’explique principalement par l’alourdissement de la fiscalité et des charges sociales”.- “Un choc” -Ces mesures portent sur 2026 et nécessiteront un “financement externe”, qui pourrait passer par un prêt de l’Etat, un réaménagement du calendrier de la dette ou un emprunt bancaire. Selon les représentants du personnel au conseil d’administration, le besoin de financement se monte à 7 millions d’euros.Pour 2025, la direction de l’AFP a identifié des économies possibles de 1,5 million d’euros, grâce à “un pilotage serré des coûts”.Parallèlement, côté éditorial, elle souhaite un “recentrage” sur l’actualité chaude.En assemblée générale, suivie par 500 personnes au siège de l’AFP à Paris et par vidéo, les syndicats ont contesté les pistes de la direction, en donnant rendez-vous aux salariés à la rentrée.”C’est un choc, social, éditorial et pour les valeurs de l’Agence”, a estimé Adrien Vicente, élu SNJ-CGT.”On a l’impression que l’AFP qu’on a connue est amenée à disparaître”, a renchéri Benjamin Massot (SNJ), en pointant la réforme de l’expatriation.Pour la CFE-CGC, Fatima Bouquet a jugé que les départs à la retraite non remplacés causeraient “une augmentation inévitable de la charge de travail”.- “Combatif” -M. Fries avait annoncé le 13 juin que l’AFP allait engager un “programme d’économies” de 12 à 14 millions d’euros au total sur 2025 et 2026. En cause, une “dégradation durable” de ses perspectives financières liée à la crise mondiale des médias, dont le modèle économique est fragilisé par les nouveaux usages du numérique et par l’intelligence artificielle (IA).Il avait pointé la fin du programme de fact-checking de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) aux Etats-Unis, auquel participait l’AFP, et l’arrêt du contrat avec la radio publique Voice of America, que l’administration Trump veut démanteler.Cette dégradation “promet d’être durable tant le retournement du marché des médias semble profond”, a-t-il répété vendredi, en se disant toutefois “combatif”.L’AFP est l’une des trois agences mondiales d’information, avec AP et Reuters. Elle emploie 2.600 collaborateurs de 100 nationalités et fournit de l’information en six langues, en texte, photo, vidéo et image.Elle jouit d’un statut particulier. Elle n’est pas une entreprise publique mais n’a pas d’actionnaires, et ses clients, dont l’Etat français, siègent à son conseil d’administration.En 2024, l’AFP a réalisé un résultat net de 200.000 euros et un chiffre d’affaires de 326,4 millions d’euros.Outre ses revenus commerciaux, elle reçoit par l’Etat français une compensation des coûts liés à ses missions d’intérêt général (118,9 millions d’euros en 2024).

Rattrapée par la crise des médias, l’AFP dévoile des pistes d’économies

A la recherche d’économies, dans un contexte de crise aiguë des médias, la direction de l’AFP a annoncé vendredi un plan d’incitation au départ à la retraite et de réduction des coûts liés à ses journalistes expatriés.Son PDG Fabrice Fries a présenté ces mesures jeudi devant le conseil d’administration de l’Agence France-Presse puis vendredi devant les représentants du personnel en CSE (comité social et économique), avant une assemblée générale du personnel.La première mesure, qui devrait être lancée à l’automne, vise entre 50 et 70 départs non remplacés de salariés pouvant prétendre à la retraite dans le réseau mondial de l’AFP (journalistes et non journalistes), en contrepartie d’une indemnité à définir. Le but est d’aboutir à 4 à 5 millions d’euros d’économies sur un an.La deuxième fixe un objectif de réduction des coûts d’expatriation de 3 millions d’euros, “soit 10% du coût total”, selon M. Fries.”L’AFP est attachée à l’expatriation” mais “pas à n’importe quel prix”, a-t-il déclaré.Les journalistes de l’AFP basés hors de France sont régis par plusieurs statuts.Premièrement, le statut “siège”, contrat de droit français qui s’accompagne d’avantages (frais de logement, de scolarité pour les enfants). Son titulaire ne peut pas rester plus de quelques années au même poste.Deuxièmement, un statut intermédiaire, dit “régional”, qui s’accompagne aussi d’avantages. Enfin, un statut “local”, sans avantage en plus du salaire.La direction compte réformer ce système en gelant des postes non pourvus et en transformant des contrats siège (141 actuellement) et régionaux (134) en locaux, moins coûteux. Une réflexion sera menée fin 2025 pour identifier les postes potentiellement concernés.Selon M. Fries, “l’explosion du coût de l’expatriation s’explique principalement par l’alourdissement de la fiscalité et des charges sociales”.- “Un choc” -Ces mesures portent sur 2026 et nécessiteront un “financement externe”, qui pourrait passer par un prêt de l’Etat, un réaménagement du calendrier de la dette ou un emprunt bancaire. Selon les représentants du personnel au conseil d’administration, le besoin de financement se monte à 7 millions d’euros.Pour 2025, la direction de l’AFP a identifié des économies possibles de 1,5 million d’euros, grâce à “un pilotage serré des coûts”.Parallèlement, côté éditorial, elle souhaite un “recentrage” sur l’actualité chaude.En assemblée générale, suivie par 500 personnes au siège de l’AFP à Paris et par vidéo, les syndicats ont contesté les pistes de la direction, en donnant rendez-vous aux salariés à la rentrée.”C’est un choc, social, éditorial et pour les valeurs de l’Agence”, a estimé Adrien Vicente, élu SNJ-CGT.”On a l’impression que l’AFP qu’on a connue est amenée à disparaître”, a renchéri Benjamin Massot (SNJ), en pointant la réforme de l’expatriation.Pour la CFE-CGC, Fatima Bouquet a jugé que les départs à la retraite non remplacés causeraient “une augmentation inévitable de la charge de travail”.- “Combatif” -M. Fries avait annoncé le 13 juin que l’AFP allait engager un “programme d’économies” de 12 à 14 millions d’euros au total sur 2025 et 2026. En cause, une “dégradation durable” de ses perspectives financières liée à la crise mondiale des médias, dont le modèle économique est fragilisé par les nouveaux usages du numérique et par l’intelligence artificielle (IA).Il avait pointé la fin du programme de fact-checking de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) aux Etats-Unis, auquel participait l’AFP, et l’arrêt du contrat avec la radio publique Voice of America, que l’administration Trump veut démanteler.Cette dégradation “promet d’être durable tant le retournement du marché des médias semble profond”, a-t-il répété vendredi, en se disant toutefois “combatif”.L’AFP est l’une des trois agences mondiales d’information, avec AP et Reuters. Elle emploie 2.600 collaborateurs de 100 nationalités et fournit de l’information en six langues, en texte, photo, vidéo et image.Elle jouit d’un statut particulier. Elle n’est pas une entreprise publique mais n’a pas d’actionnaires, et ses clients, dont l’Etat français, siègent à son conseil d’administration.En 2024, l’AFP a réalisé un résultat net de 200.000 euros et un chiffre d’affaires de 326,4 millions d’euros.Outre ses revenus commerciaux, elle reçoit par l’Etat français une compensation des coûts liés à ses missions d’intérêt général (118,9 millions d’euros en 2024).

Dieselgate: un troisième procès pour tromperie aggravée requis contre Renault, après Volkswagen et Peugeot-Citroën

Le parquet de Paris a requis un troisième procès pour tromperie aggravée dans le scandale du Dieselgate contre Renault, après ceux déjà demandés contre Volkswagen et Peugeot-Citroën, et ce alors que le constructeur au losange conteste toute infraction.Renault est suspecté d’avoir “spécialement calibré” des véhicules de normes Euro 5 et Euro 6, commercialisés entre 2009 et 2017, pour qu’ils respectent les paramètres réglementaires lors des tests d’homologation mais pas en situation normale, d’après ces réquisitions, prises le 25 juin et dont l’AFP a eu connaissance vendredi.Cette tromperie alléguée serait aggravée par le fait que ce calibrage a pu accroître la pollution atmosphérique aux oxydes d’azote et donc “favoriser (…) l’apparition chez l’homme de maladies respiratoires”.La décision finale sur un procès appartient au juge d’instruction, dans ce dossier riche d’abondants échanges techniques.Sollicité vendredi, un porte-parole de Renault, mis en examen en juin 2021, a indiqué à l’AFP que la marque “conteste avoir commis la moindre infraction et rappelle que ses véhicules ne sont pas équipés de logiciels de fraude aux dispositifs de dépollution.””Les véhicules Renault ont tous et toujours été homologués conformément aux lois et réglementations françaises et européennes en vigueur lors de leur commercialisation”, a-t-on garanti.Renault souligne en outre qu'”un arrêt de la Cour de cassation” d’avril 2024, dont le parquet “feint d’ignorer l’existence”, “remet en cause la validité de la procédure”.Cet arrêt portait sur une expertise judiciaire centrale dans le dossier.”Ces réquisitions constituent donc une tentative d’interférer dans la décision que rendra prochainement la chambre de l’instruction” de la cour d’appel de Paris sur ce dossier, critique Renault.- “Stratégie assumée” -Initialement mis en cause mais entendu comme témoin par les juges en mai 2021, l’ancien patron de Renault Carlos Ghosn avait rejeté toute responsabilité.Pour la procureure chargée de ce dossier, toutefois, “l’ensemble des déclarations des équipes travaillant sur la conception des moteurs diesel au sein de Renault tendait à démontrer que l’objectif en matière de dépollution était de +passer la norme+, en limitant de facto +la norme+ au protocole d’homologation” alors que “cette norme devait trouver à s’appliquer aussi dans des conditions d’utilisation normale”.Le ministère public évoque une “stratégie assumée d’optimisation”, prise de manière “collégiale”.A ce stade, 381 parties civiles se sont constituées, des particuliers, des associations, des personnes publiques, parmi lesquelles les villes de Paris, Lyon, Montpellier ou Grenoble, et des entreprises privées.- “Indemnisations” -Le parquet souligne toutefois qu’il y en a “bien d’autres” potentielles, alors que la Répression des fraudes a évoqué près de 900.000 véhicules vendus pour un seul type de moteur diesel mis en cause, pour un chiffre d’affaires de 16,85 milliards d’euros.Surtout, le ministère public dit “qu’à l’évidence, un consommateur qui se tourne vers Renault”, un constructeur à “l’excellente réputation, ne s’attend(ait) pas à ce que son véhicule ne soit pas conforme aux normes européennes en matière d’émissions polluantes”.Le scandale du Dieselgate a éclaté au milieu des années 2010 aux Etats-Unis après que Vokswagen a admis avoir équipé plus de 11 millions de véhicules commercialisés entre 2009 et 2015 de logiciels limitant la pollution lors des tests d’homologation.Le pôle santé publique du parquet de Paris a déjà requis deux premiers procès pour tromperie aggravée, le 24 février contre Volkswagen, le 25 juin pour Peugeot et Citroën.Ces dossiers doivent être jugés “sans plus attendre” pour que “les victimes des agissements frauduleux des industriels” obtiennent des “réponses” et soient “indemnisées”, a indiqué à l’AFP Me François Lafforgue, avocat de Générations Futures.Il s’agit d'”une question de santé publique qui nous concerne toutes et tous, exposés pendant des années à des émissions toxiques (…). Les parties civiles n’hésiteront pas, à l’heure du procès, à réclamer des indemnisations à la hauteur des enjeux” ont indiqué de leur côté Marc Barennes et Romain Boulet, conseils de particuliers et d’entreprises.”Nous nous félicitons de ce que les procédures avancent en cohérence avec l’instruction”, a indiqué de son côté Me Charles Constantin-Vallet, avocat de la Confédération du logement, de la consommation et du cadre de vie (CLCV). Il a regretté “toutefois des délais judiciaires trop longs”.

Dieselgate: un troisième procès pour tromperie aggravée requis contre Renault, après Volkswagen et Peugeot-Citroën

Le parquet de Paris a requis un troisième procès pour tromperie aggravée dans le scandale du Dieselgate contre Renault, après ceux déjà demandés contre Volkswagen et Peugeot-Citroën, et ce alors que le constructeur au losange conteste toute infraction.Renault est suspecté d’avoir “spécialement calibré” des véhicules de normes Euro 5 et Euro 6, commercialisés entre 2009 et 2017, pour qu’ils respectent les paramètres réglementaires lors des tests d’homologation mais pas en situation normale, d’après ces réquisitions, prises le 25 juin et dont l’AFP a eu connaissance vendredi.Cette tromperie alléguée serait aggravée par le fait que ce calibrage a pu accroître la pollution atmosphérique aux oxydes d’azote et donc “favoriser (…) l’apparition chez l’homme de maladies respiratoires”.La décision finale sur un procès appartient au juge d’instruction, dans ce dossier riche d’abondants échanges techniques.Sollicité vendredi, un porte-parole de Renault, mis en examen en juin 2021, a indiqué à l’AFP que la marque “conteste avoir commis la moindre infraction et rappelle que ses véhicules ne sont pas équipés de logiciels de fraude aux dispositifs de dépollution.””Les véhicules Renault ont tous et toujours été homologués conformément aux lois et réglementations françaises et européennes en vigueur lors de leur commercialisation”, a-t-on garanti.Renault souligne en outre qu'”un arrêt de la Cour de cassation” d’avril 2024, dont le parquet “feint d’ignorer l’existence”, “remet en cause la validité de la procédure”.Cet arrêt portait sur une expertise judiciaire centrale dans le dossier.”Ces réquisitions constituent donc une tentative d’interférer dans la décision que rendra prochainement la chambre de l’instruction” de la cour d’appel de Paris sur ce dossier, critique Renault.- “Stratégie assumée” -Initialement mis en cause mais entendu comme témoin par les juges en mai 2021, l’ancien patron de Renault Carlos Ghosn avait rejeté toute responsabilité.Pour la procureure chargée de ce dossier, toutefois, “l’ensemble des déclarations des équipes travaillant sur la conception des moteurs diesel au sein de Renault tendait à démontrer que l’objectif en matière de dépollution était de +passer la norme+, en limitant de facto +la norme+ au protocole d’homologation” alors que “cette norme devait trouver à s’appliquer aussi dans des conditions d’utilisation normale”.Le ministère public évoque une “stratégie assumée d’optimisation”, prise de manière “collégiale”.A ce stade, 381 parties civiles se sont constituées, des particuliers, des associations, des personnes publiques, parmi lesquelles les villes de Paris, Lyon, Montpellier ou Grenoble, et des entreprises privées.- “Indemnisations” -Le parquet souligne toutefois qu’il y en a “bien d’autres” potentielles, alors que la Répression des fraudes a évoqué près de 900.000 véhicules vendus pour un seul type de moteur diesel mis en cause, pour un chiffre d’affaires de 16,85 milliards d’euros.Surtout, le ministère public dit “qu’à l’évidence, un consommateur qui se tourne vers Renault”, un constructeur à “l’excellente réputation, ne s’attend(ait) pas à ce que son véhicule ne soit pas conforme aux normes européennes en matière d’émissions polluantes”.Le scandale du Dieselgate a éclaté au milieu des années 2010 aux Etats-Unis après que Vokswagen a admis avoir équipé plus de 11 millions de véhicules commercialisés entre 2009 et 2015 de logiciels limitant la pollution lors des tests d’homologation.Le pôle santé publique du parquet de Paris a déjà requis deux premiers procès pour tromperie aggravée, le 24 février contre Volkswagen, le 25 juin pour Peugeot et Citroën.Ces dossiers doivent être jugés “sans plus attendre” pour que “les victimes des agissements frauduleux des industriels” obtiennent des “réponses” et soient “indemnisées”, a indiqué à l’AFP Me François Lafforgue, avocat de Générations Futures.Il s’agit d'”une question de santé publique qui nous concerne toutes et tous, exposés pendant des années à des émissions toxiques (…). Les parties civiles n’hésiteront pas, à l’heure du procès, à réclamer des indemnisations à la hauteur des enjeux” ont indiqué de leur côté Marc Barennes et Romain Boulet, conseils de particuliers et d’entreprises.”Nous nous félicitons de ce que les procédures avancent en cohérence avec l’instruction”, a indiqué de son côté Me Charles Constantin-Vallet, avocat de la Confédération du logement, de la consommation et du cadre de vie (CLCV). Il a regretté “toutefois des délais judiciaires trop longs”.

Dieselgate: un troisième procès pour tromperie aggravée requis contre Renault, après Volkswagen et Peugeot-Citroën

Le parquet de Paris a requis un troisième procès pour tromperie aggravée dans le scandale du Dieselgate contre Renault, après ceux déjà demandés contre Volkswagen et Peugeot-Citroën, et ce alors que le constructeur au losange conteste toute infraction.Renault est suspecté d’avoir “spécialement calibré” des véhicules de normes Euro 5 et Euro 6, commercialisés entre 2009 et 2017, pour qu’ils respectent les paramètres réglementaires lors des tests d’homologation mais pas en situation normale, d’après ces réquisitions, prises le 25 juin et dont l’AFP a eu connaissance vendredi.Cette tromperie alléguée serait aggravée par le fait que ce calibrage a pu accroître la pollution atmosphérique aux oxydes d’azote et donc “favoriser (…) l’apparition chez l’homme de maladies respiratoires”.La décision finale sur un procès appartient au juge d’instruction, dans ce dossier riche d’abondants échanges techniques.Sollicité vendredi, un porte-parole de Renault, mis en examen en juin 2021, a indiqué à l’AFP que la marque “conteste avoir commis la moindre infraction et rappelle que ses véhicules ne sont pas équipés de logiciels de fraude aux dispositifs de dépollution.””Les véhicules Renault ont tous et toujours été homologués conformément aux lois et réglementations françaises et européennes en vigueur lors de leur commercialisation”, a-t-on garanti.Renault souligne en outre qu'”un arrêt de la Cour de cassation” d’avril 2024, dont le parquet “feint d’ignorer l’existence”, “remet en cause la validité de la procédure”.Cet arrêt portait sur une expertise judiciaire centrale dans le dossier.”Ces réquisitions constituent donc une tentative d’interférer dans la décision que rendra prochainement la chambre de l’instruction” de la cour d’appel de Paris sur ce dossier, critique Renault.- “Stratégie assumée” -Initialement mis en cause mais entendu comme témoin par les juges en mai 2021, l’ancien patron de Renault Carlos Ghosn avait rejeté toute responsabilité.Pour la procureure chargée de ce dossier, toutefois, “l’ensemble des déclarations des équipes travaillant sur la conception des moteurs diesel au sein de Renault tendait à démontrer que l’objectif en matière de dépollution était de +passer la norme+, en limitant de facto +la norme+ au protocole d’homologation” alors que “cette norme devait trouver à s’appliquer aussi dans des conditions d’utilisation normale”.Le ministère public évoque une “stratégie assumée d’optimisation”, prise de manière “collégiale”.A ce stade, 381 parties civiles se sont constituées, des particuliers, des associations, des personnes publiques, parmi lesquelles les villes de Paris, Lyon, Montpellier ou Grenoble, et des entreprises privées.- “Indemnisations” -Le parquet souligne toutefois qu’il y en a “bien d’autres” potentielles, alors que la Répression des fraudes a évoqué près de 900.000 véhicules vendus pour un seul type de moteur diesel mis en cause, pour un chiffre d’affaires de 16,85 milliards d’euros.Surtout, le ministère public dit “qu’à l’évidence, un consommateur qui se tourne vers Renault”, un constructeur à “l’excellente réputation, ne s’attend(ait) pas à ce que son véhicule ne soit pas conforme aux normes européennes en matière d’émissions polluantes”.Le scandale du Dieselgate a éclaté au milieu des années 2010 aux Etats-Unis après que Vokswagen a admis avoir équipé plus de 11 millions de véhicules commercialisés entre 2009 et 2015 de logiciels limitant la pollution lors des tests d’homologation.Le pôle santé publique du parquet de Paris a déjà requis deux premiers procès pour tromperie aggravée, le 24 février contre Volkswagen, le 25 juin pour Peugeot et Citroën.Ces dossiers doivent être jugés “sans plus attendre” pour que “les victimes des agissements frauduleux des industriels” obtiennent des “réponses” et soient “indemnisées”, a indiqué à l’AFP Me François Lafforgue, avocat de Générations Futures.Il s’agit d'”une question de santé publique qui nous concerne toutes et tous, exposés pendant des années à des émissions toxiques (…). Les parties civiles n’hésiteront pas, à l’heure du procès, à réclamer des indemnisations à la hauteur des enjeux” ont indiqué de leur côté Marc Barennes et Romain Boulet, conseils de particuliers et d’entreprises.”Nous nous félicitons de ce que les procédures avancent en cohérence avec l’instruction”, a indiqué de son côté Me Charles Constantin-Vallet, avocat de la Confédération du logement, de la consommation et du cadre de vie (CLCV). Il a regretté “toutefois des délais judiciaires trop longs”.

Près d’un millier de personnes rendent un dernier hommage au député Marleix

Près d’un millier de de personnes, dont de nombreux responsables politiques nationaux et locaux, ont rendu vendredi un dernier hommage au député Olivier Marleix en l’église d’Anet, la localité d’Eure-et-Loir où il vivait et où il a mis fin à ses jours lundi à l’âge de 54 ans.”Il vaut mieux être vivant dans un corps mort que mort dans un corps vivant”, a déclaré sa fille Anna au début de la cérémonie des obsèques chargée d’émotion dans l’église Saint-Cyr Sainte-Julitte, trop exigüe pour accueillir la forte affluence. La plupart des participants ont suivi l’hommage, conduit par l’évêque de Chartres Philippe Christory, sur un grand écran installé devant l’entrée de l’édifice.  Olivier Marleix devait ensuite être inhumé dans la stricte intimité au cimetière de la ville.”Son départ a été très brutal et très choquant” et “donc tout le monde voulait être là, le gouvernement, le Parlement et puis tant et tant de personnes”, “c’est un signe de reconnaissance” autour de “son engagement” et “d’affection pour les siens”, a commenté le Premier ministre François Bayrou après la cérémonie.La veuve du député, ses deux filles, son père, l’ancien secrétaire d’État Alain Marleix, et sa mère Évelyne, étaient entrés dans l’église en suivant le cercueil porté par les sapeurs-pompiers d’Anet, une localité de près de 3.000 habitants dont Olivier Marleix a été le maire de 2008 à 2012 avant d’être élu député.De nombreuses personnalités politiques ont assisté à la cérémonie, dont François Bayrou, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et celui du Sénat Gérard Larcher. Les Républicains, la formation politique d’Olivier Marleix, étaient représentés par leur président, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, le patron des députés Laurent Wauquiez, l’ancien chef de gouvernement Michel Barnier, ainsi que les ministres Annie Genevard (Agriculture), Sophie Primas (porte-parole du gouvernement), Yannick Neuder (Santé) et Véronique Louwagie (Commerce). Et les anciens ministres Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux.D’autres membres du gouvernement, comme le garde des Sceaux Gérald Darmanin (Renaissance) et le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola (MoDem), étaient également présents.A l’extérieur de l’église, de nombreux habitants de la 2e circonscription d’Eure-et-Loir sont venus se recueillir à la mémoire de leur député, se tenant pour la plupart d’entre eux sous le soleil sur le parvis de l’église, d’autres cherchant refuge à l’ombre des châtaigniers voisins. “Il a toujours été à nos côtés, d’un grand soutien”, a confié Sandrine Slimati, professeure dans le réseau d’éducation prioritaire de Dreux, soulignant que le défunt avait “de vraies convictions”.

Près d’un millier de personnes rendent un dernier hommage au député Marleix

Près d’un millier de de personnes, dont de nombreux responsables politiques nationaux et locaux, ont rendu vendredi un dernier hommage au député Olivier Marleix en l’église d’Anet, la localité d’Eure-et-Loir où il vivait et où il a mis fin à ses jours lundi à l’âge de 54 ans.”Il vaut mieux être vivant dans un corps mort que mort dans un corps vivant”, a déclaré sa fille Anna au début de la cérémonie des obsèques chargée d’émotion dans l’église Saint-Cyr Sainte-Julitte, trop exigüe pour accueillir la forte affluence. La plupart des participants ont suivi l’hommage, conduit par l’évêque de Chartres Philippe Christory, sur un grand écran installé devant l’entrée de l’édifice.  Olivier Marleix devait ensuite être inhumé dans la stricte intimité au cimetière de la ville.”Son départ a été très brutal et très choquant” et “donc tout le monde voulait être là, le gouvernement, le Parlement et puis tant et tant de personnes”, “c’est un signe de reconnaissance” autour de “son engagement” et “d’affection pour les siens”, a commenté le Premier ministre François Bayrou après la cérémonie.La veuve du député, ses deux filles, son père, l’ancien secrétaire d’État Alain Marleix, et sa mère Évelyne, étaient entrés dans l’église en suivant le cercueil porté par les sapeurs-pompiers d’Anet, une localité de près de 3.000 habitants dont Olivier Marleix a été le maire de 2008 à 2012 avant d’être élu député.De nombreuses personnalités politiques ont assisté à la cérémonie, dont François Bayrou, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et celui du Sénat Gérard Larcher. Les Républicains, la formation politique d’Olivier Marleix, étaient représentés par leur président, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, le patron des députés Laurent Wauquiez, l’ancien chef de gouvernement Michel Barnier, ainsi que les ministres Annie Genevard (Agriculture), Sophie Primas (porte-parole du gouvernement), Yannick Neuder (Santé) et Véronique Louwagie (Commerce). Et les anciens ministres Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux.D’autres membres du gouvernement, comme le garde des Sceaux Gérald Darmanin (Renaissance) et le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola (MoDem), étaient également présents.A l’extérieur de l’église, de nombreux habitants de la 2e circonscription d’Eure-et-Loir sont venus se recueillir à la mémoire de leur député, se tenant pour la plupart d’entre eux sous le soleil sur le parvis de l’église, d’autres cherchant refuge à l’ombre des châtaigniers voisins. “Il a toujours été à nos côtés, d’un grand soutien”, a confié Sandrine Slimati, professeure dans le réseau d’éducation prioritaire de Dreux, soulignant que le défunt avait “de vraies convictions”.

Les enfants restent trop mal protégés du soleil

Ne pas exposer un bébé au soleil, mettre un chapeau à son enfant même si le temps est couvert… Ces recommandations sont essentielles pour réduire le risque de cancer à l’âge adulte. Mais elles restent trop peu appliquées, regrettent des médecins. “On ne protège pas assez bien les enfants du soleil”, résume à l’AFP Sophie Mallet, membre de la Société française de dermatologie (SFD), qui vient de lancer une alerte en ce sens.L’organisme a l’habitude de communiquer chaque été sur la nécessité de bien se protéger du soleil. Mais c’est la première fois que les dermatologues français se concentrent sur la situation des enfants.C’est un “enjeu de santé publique”, souligne la SFD dans un communiqué publié mercredi. Elle rappelle que la peau des enfants est plus fragile et cite des études montrant qu’un coup de soleil avant 15 ans double le risque de développer un jour un mélanome, le cancer de la peau le plus meurtrier.Un enfant doit le moins possible être exposé au soleil jusqu’à trois ans, soulignent les dermatologues. Même plus âgé, il faut éviter de s’exposer entre midi et 16 heures. Et privilégier des vêtements couvrants, notamment un chapeau à larges bords, même si le temps est couvert, car les nuages laissent passer le plus gros des rayons ultraviolets (UV).Or, un coup d’œil à l’espace public permet de se rendre compte qu’enfants et bébés restent souvent mal protégés, par rapport à ces recommandations.Certes, “il y a un mieux: on voit un peu plus d’enfants protégés à la plage, on ne le voyait pas encore il y a quelques années”, admet Mme Mallet. “Mais la protection, c’est toute l’année et tous les jours”, prévient-elle.Au quotidien, la bonne information des parents est donc essentielle. Mais le message doit également passer auprès des écoles et des établissements, comme les crèches, qui accueillent des bébés, les plus vulnérables au soleil.- Crèmes solaires insuffisantes -“Les directives, on en a tous les ans par rapport à la chaleur: des circulaires +attention, aux fortes chaleurs+, +faire bien boire les enfants+… Mais c’est vrai qu’il n’y en a pas par rapport au soleil”, reconnaît auprès de l’AFP Véronique Escames, auxiliaire de puériculture et secrétaire générale du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE).Elle estime cependant que les professionnels, souvent issus d’une formation paramédicale, sont sensibilisés au sujet, même si elle admet qu’il est plus difficile de faire passer le message de prévention “quand le temps est couvert”.Un autre point contribue, selon les médecins, à mal protéger les enfants: croire que la crème solaire peut tout faire. Les dermatologues recommandent d’appliquer régulièrement de la crème aux enfants en cas d’exposition au soleil. Mais ils préviennent que cette mesure doit être considérée comme un complément et n’élimine pas pleinement les risques quand on expose les plus petits.Or, certains fabricants de crème solaire mettent en avant des produits spécifiquement destinés aux enfants ou aux bébés. Avec le danger, pour certains observateurs, de semer la confusion dans l’esprit des parents.”Des produits solaires affichent +dès la sortie de maternité+ ou +dès zéro mois+: c’est complètement aberrant”, s’agace auprès de l’AFP Céline Couteau, docteure en pharmacie et spécialiste en cosmétologie, qui mène régulièrement des analyses de protections solaires.”On dit de ne pas exposer les enfants, mais on va vendre un produit pour les exposer”, insiste Mme Couteau, rapportant par ailleurs que ses tests mettent régulièrement en évidence une efficacité moindre des crèmes par rapport au niveau promis.L’agence française de sécurité sanitaire, l’Anses, a d’ailleurs demandé fin 2024 d’interdire toute mention ciblant les “enfants” sur les produits solaires. Cette suggestion s’inscrivait dans le cadre de la révision, encore en cours, d’une recommandation européenne.Interrogée par l’AFP, la Fédération des entreprises de la beauté (Febea), qui inclut les fabricants crèmes solaires, a assuré qu’elle recommandait, elle aussi, de tenir les bébés et jeunes enfants éloignés du soleil. Mais “en cas d’exposition inévitable, la protection solaire est indispensable pour protéger les parties du corps exposées”, insiste-t-elle.

Trois morts dans des frappes ukrainiennes en Russie, une maternité touchée en Ukraine

Trois personnes ont été tuées vendredi en Russie dans une attaque nocturne de drones ukrainiens, tandis que des bombardements russes en Ukraine ont blessé une quinzaine de personnes et touché une maternité à Kharkiv.Cette salve ukrainienne intervient après une série de frappes massives de drones russes sur l’Ukraine, notamment sur Kiev, et alors que Moscou bat chaque semaine des records en nombre d’engins tirés, fournis par une industrie de défense qui tourne à plein régime.Elle vient aussi après que les Etats-Unis ont réaffirmé leur soutien à l’Ukraine, le président Volodymyr Zelensky ayant confirmé jeudi avoir reçu des “dates concrètes” pour la livraison de nouveaux armements de la part de Donald Trump.En Russie, un civil a été tué dans la région de Lipetsk (ouest) et un autre dans celle de Toula, près de Moscou, dans cette attaque de drones ukrainienne. Un troisième est mort dans des bombardements d’artillerie dans la région frontalière de Belgorod, selon les autorités locales.Au total, 155 drones ukrainiens ont été abattus, selon le ministère russe de la Défense.L’armée ukrainienne a assuré que ces attaques de drones visaient une usine aéronautique près de Moscou et une usine de fabrication de missiles. Une source au sein des services de sécurité a également revendiqué une explosion d’un gazoduc.Côté ukrainien, un établissement médical a été touché par des frappes russes à Kharkiv (nord-est), la deuxième ville du pays, où une maternité a été impactée, selon Volodymyr Zelensky.Selon lui, neuf personnes ont été blessées, dont des “mères avec des nouveaux-nés et des femmes qui se remettaient d’une opération”. Aucun enfant ne figure parmi les victimes.- Trump “déçu” -Un journaliste de l’AFP présent à Kharkiv a vu une femme bercer son nouveau-né dans une ambulance après avoir été évacuée des lieux.A Odessa, grand port du sud du pays, huit personnes ont été blessées dans des frappes russes.Alors que les négociations pour mettre fin à l’invasion russe de l’Ukraine lancée en 2022 sont au point mort, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio avait annoncé jeudi s’être vu proposer par son homologue russe Sergueï Lavrov une “nouvelle idée”.S’il n’a pas détaillé, celle-ci “pourrait potentiellement permettre d’ouvrir la porte” vers une issue au conflit, selon M. Rubio, qui a par ailleurs signifié à Moscou la “frustration” de Donald Trump.Dans ce contexte, M. Trump a évoqué “une déclaration importante” qu’il pourrait faire lundi sur la Russie, après s’être dit “déçu” par son homologue Vladimir Poutine, avec qui il avait repris le contact à son retour à la Maison Blanche.L’Ukraine et de nombreux élus américains, y compris dans le camp de M. Trump, poussent le président à adopter de nouvelles sanctions contre la Russie. Ce à quoi il s’était jusqu’à présent refusé, disant vouloir laisser une chance à la diplomatie.L’émissaire américain Keith Kellogg doit lui se rendre à partir de lundi en Ukraine pour une visite officielle, selon Kiev.- Contingent européen “inacceptable” -Après deux rounds de négociations directes entre Russes et Ukrainiens à Istanbul, le Kremlin continue de rejeter l’idée d’un cessez-le-feu. Il réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées et renonce à intégrer l’Otan, des conditions inacceptables pour Kiev.Vendredi, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a également répété que Moscou considèrerait “inacceptable” tout déploiement d’un contingent militaire européen en Ukraine.La veille, le président français Emmanuel Macron avait évoqué la possibilité de déployer une telle force en cas de cessez-le-feu. Il a aussi annoncé la décision de renforcer “jusqu’à 50.000 hommes” le contingent franco-britannique qui doit lui servir de socle.”La présence d’un contingent étranger près de nos frontières est inacceptable”, a déclaré M. Peskov, dénonçant le “militarisme antirusse” des dirigeants européens.Le chef d’état-major français, Thierry Burkhard, a de son côté assuré vendredi que la Russie a identifié la France comme étant “son principal adversaire en Europe” et qu’elle vise par des actions hybrides.Sur le terrain, les forces russes poursuivent leur avancée. Vendredi, elles ont revendiqué la prise de la localité de Zelena Dolina, près de la ville de Lyman, reprise par l’armée ukrainienne en octobre 2022, et dont les troupes de Moscou se trouvent désormais à une dizaine de kilomètres.