Après un premier désarmement symbolique, le PKK prêt à la politique sous condition

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a entamé vendredi dans le nord de l’Irak un désarmement symbolique censé mettre fin à l’un des plus anciens conflits de la région, mais réclame la libération de son chef historique pour aller plus avant.Lors d’une cérémonie dans le nord de l’Irak, au coeur de la région autonome du Kurdistan, une trentaine de combattants en treillis, hommes et femmes, dont quatre commandants, ont jeté tour à tour fusils et cartouchières dans une grande vasque à laquelle ils ont mis le feu.Deux hauts responsables du mouvement, une femme, Bese Hozat, puis un homme, Behzat Carçel, se sont relayés pour lire un communiqué saluant une “opération historique et démocratique”, sous les vivats de quelque 300 personnes émues aux larmes, selon une journaliste de l’AFP.”Nous espérons que cette démarche apportera la paix et la liberté. Notre peuple a plus que jamais besoin d’une vie pacifique, libre, équitable et démocratique”, ont-ils dit.Mais dans un entretien sur place à l’AFP, Bese Hozat, coprésidente du Parti, a exigé la libération de son fondateur et chef historique Abdullah Öcalan, 76 ans, détenu en Turquie depuis 26 ans sur une île au large d’Istanbul.”C’est notre exigence première et une condition fondamentale” pour poursuivre le processus de paix, a-t-elle insisté, en réclamant par ailleurs des garanties de sécurité et des réformes pour que les combattants kurdes regagnent la Turquie et pour y rejoindre la vie politique.- “Turquie sans terrorisme” -Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui ne s’est pas engagé sur ce point, a salué avec cette cérémonie une “étape importante vers une Turquie sans terrorisme”.Le PKK est considéré comme terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.Des représentants des autorités irakiennes et kurdes d’Irak ainsi que du parti turc pro-kurde DEM et des membres des services de renseignement turcs, selon des médias locaux, ont assisté à la destruction des armes devant la grotte de Casene, à 50 km à l’ouest de Souleimaniyeh, connue pour avoir notamment abrité l’imprimerie qui a publié l’un des premiers journaux kurdes.Les combattants ont ensuite regagné leurs bases dans les montagnes irakiennes de Qandil où ils sont basés, selon un responsable du parti.Avec ce désarmement, le PKK, affaibli militairement, peut sauver la face, tout en permettant au président Erdogan de revendiquer une victoire sur une insurrection qui dure depuis des décennies, selon les analystes.Ankara s’est félicité d’un “tournant irréversible”, d’une “opportunité de protéger des vies innocentes”, assurant sa “détermination à soutenir tous les efforts en faveur du désarmement, de la stabilité et d’une réconciliation durable dans la région”.De son côté, la France “souhaite que la dissolution du PKK se poursuive, soit effective et vérifiable, qu’elle permette de tourner définitivement la page de la violence (…)”, selon un communiqué du Quai d’Orsay. Le processus de paix initié à l’automne doit permettre de tourner la page de décennies de violences qui ont fait au moins 40.000 morts et tenter d’apporter des réponses à la question kurde aux niveaux national et régional, selon les experts.Le 27 février, Abdullah Öcalan avait appelé le mouvement à “déposer les armes et (…) à se dissoudre”, affirmant “assumer la responsabilité historique de cet appel”.C’est paradoxalement l’allié du président Erdogan, le chef du parti nationaliste MHP, Devlet Bahceli, qui a tendu la main à l’ennemi public, lui proposant d’appeler les combattants à renoncer à la lutte armée.Mercredi, dans un message vidéo en turc, “Apo” (oncle) comme l’appellent les fidèles d’Öcalan, a confirmé l’imminence du désarmement.- “Politique et paix sociale” -“Je crois au pouvoir de la politique et de la paix sociale et non des armes. Et je vous appelle à mettre ce principe en pratique”, a-t-il insisté.Le chef de l’Etat turc avait récemment dit son espoir que ce processus se conclurait “le plus rapidement possible, sans obstacle, ni risque de sabotage”.Avec ce premier succès, il souhaite apparaître comme celui qui a maîtrisé l’insurrection kurde et espère ainsi diviser les deux principaux partis d’opposition, le CHP et le DEM pro-kurde.Selon un commandant du PKK, cette première cérémonie était un “geste de bonne volonté”.L’historien des mouvements kurdes Boris James a relevé l’absence “d’acteur tiers pour garantir la probité du processus”. Selon lui, “une très forte défiance subsiste entre le PKK et l’Etat turc; l’Etat a donné peu de gages” aux combattants kurdes auxquels aucune amnistie n’a été promise à ce stade.Ils ont régulièrement dénoncé la poursuite des bombardements turcs sur leurs positions en Irak malgré le processus en cours dont une attaque de drones vendredi avant le début de la cérémonie.Depuis les derniers violents combats dans la ville turque à majorité kurde de Diyarbakir (sud-est) en 2015, les combattants du PKK sont principalement restés cantonnés dans les montagnes de Qandil, en Irak, soumis également aux opérations de ratissage de l’armée turque.

Après un premier désarmement symbolique, le PKK prêt à la politique sous condition

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a entamé vendredi dans le nord de l’Irak un désarmement symbolique censé mettre fin à l’un des plus anciens conflits de la région, mais réclame la libération de son chef historique pour aller plus avant.Lors d’une cérémonie dans le nord de l’Irak, au coeur de la région autonome du Kurdistan, une trentaine de combattants en treillis, hommes et femmes, dont quatre commandants, ont jeté tour à tour fusils et cartouchières dans une grande vasque à laquelle ils ont mis le feu.Deux hauts responsables du mouvement, une femme, Bese Hozat, puis un homme, Behzat Carçel, se sont relayés pour lire un communiqué saluant une “opération historique et démocratique”, sous les vivats de quelque 300 personnes émues aux larmes, selon une journaliste de l’AFP.”Nous espérons que cette démarche apportera la paix et la liberté. Notre peuple a plus que jamais besoin d’une vie pacifique, libre, équitable et démocratique”, ont-ils dit.Mais dans un entretien sur place à l’AFP, Bese Hozat, coprésidente du Parti, a exigé la libération de son fondateur et chef historique Abdullah Öcalan, 76 ans, détenu en Turquie depuis 26 ans sur une île au large d’Istanbul.”C’est notre exigence première et une condition fondamentale” pour poursuivre le processus de paix, a-t-elle insisté, en réclamant par ailleurs des garanties de sécurité et des réformes pour que les combattants kurdes regagnent la Turquie et pour y rejoindre la vie politique.- “Turquie sans terrorisme” -Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui ne s’est pas engagé sur ce point, a salué avec cette cérémonie une “étape importante vers une Turquie sans terrorisme”.Le PKK est considéré comme terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.Des représentants des autorités irakiennes et kurdes d’Irak ainsi que du parti turc pro-kurde DEM et des membres des services de renseignement turcs, selon des médias locaux, ont assisté à la destruction des armes devant la grotte de Casene, à 50 km à l’ouest de Souleimaniyeh, connue pour avoir notamment abrité l’imprimerie qui a publié l’un des premiers journaux kurdes.Les combattants ont ensuite regagné leurs bases dans les montagnes irakiennes de Qandil où ils sont basés, selon un responsable du parti.Avec ce désarmement, le PKK, affaibli militairement, peut sauver la face, tout en permettant au président Erdogan de revendiquer une victoire sur une insurrection qui dure depuis des décennies, selon les analystes.Ankara s’est félicité d’un “tournant irréversible”, d’une “opportunité de protéger des vies innocentes”, assurant sa “détermination à soutenir tous les efforts en faveur du désarmement, de la stabilité et d’une réconciliation durable dans la région”.De son côté, la France “souhaite que la dissolution du PKK se poursuive, soit effective et vérifiable, qu’elle permette de tourner définitivement la page de la violence (…)”, selon un communiqué du Quai d’Orsay. Le processus de paix initié à l’automne doit permettre de tourner la page de décennies de violences qui ont fait au moins 40.000 morts et tenter d’apporter des réponses à la question kurde aux niveaux national et régional, selon les experts.Le 27 février, Abdullah Öcalan avait appelé le mouvement à “déposer les armes et (…) à se dissoudre”, affirmant “assumer la responsabilité historique de cet appel”.C’est paradoxalement l’allié du président Erdogan, le chef du parti nationaliste MHP, Devlet Bahceli, qui a tendu la main à l’ennemi public, lui proposant d’appeler les combattants à renoncer à la lutte armée.Mercredi, dans un message vidéo en turc, “Apo” (oncle) comme l’appellent les fidèles d’Öcalan, a confirmé l’imminence du désarmement.- “Politique et paix sociale” -“Je crois au pouvoir de la politique et de la paix sociale et non des armes. Et je vous appelle à mettre ce principe en pratique”, a-t-il insisté.Le chef de l’Etat turc avait récemment dit son espoir que ce processus se conclurait “le plus rapidement possible, sans obstacle, ni risque de sabotage”.Avec ce premier succès, il souhaite apparaître comme celui qui a maîtrisé l’insurrection kurde et espère ainsi diviser les deux principaux partis d’opposition, le CHP et le DEM pro-kurde.Selon un commandant du PKK, cette première cérémonie était un “geste de bonne volonté”.L’historien des mouvements kurdes Boris James a relevé l’absence “d’acteur tiers pour garantir la probité du processus”. Selon lui, “une très forte défiance subsiste entre le PKK et l’Etat turc; l’Etat a donné peu de gages” aux combattants kurdes auxquels aucune amnistie n’a été promise à ce stade.Ils ont régulièrement dénoncé la poursuite des bombardements turcs sur leurs positions en Irak malgré le processus en cours dont une attaque de drones vendredi avant le début de la cérémonie.Depuis les derniers violents combats dans la ville turque à majorité kurde de Diyarbakir (sud-est) en 2015, les combattants du PKK sont principalement restés cantonnés dans les montagnes de Qandil, en Irak, soumis également aux opérations de ratissage de l’armée turque.

Kurdish PKK fighters destroy weapons at disarmament ceremony

Thirty PKK fighters destroyed their weapons at a symbolic ceremony in Iraqi Kurdistan on Friday, two months after the Kurdish rebels ended their decades-long armed struggle against the Turkish state.The ceremony marked a major step in the transition of the Kurdistan Workers’ Party (PKK) from armed insurgency to democratic politics as part of a broader effort to end one of the region’s longest-running conflicts.Analysts say that with the PKK weakened and the Kurdish public exhausted by decades of violence, Turkey’s peace offer handed its jailed founder Abdullah Ocalan a chance to make the long-desired switch away from armed struggle.  The PKK’s disarmament also grants President Recep Tayyip Erdogan the distinction of being the Turkish leader who managed to draw a line under a conflict that has cost more than 40,000 lives and wrought havoc in Turkey and beyond. Outside the ancient cave of Casene, a group of 30 PKK fighters, men and women, gathered on a stage in khaki fatigues, their faces uncovered, in front of an audience of around 300 people, an AFP correspondent reported. One by one, they walked down to lay their weapons in a cauldron in which a fire was lit. Most were rifles but there was one machine gun and a rocket-propelled grenade launcher. As they looked on, people in the crowd started cheering while others could be heard weeping. After the ceremony, the fighters returned to the mountains, a PKK commander said.- Ocalan’s freedom ‘essential’ -Speaking to AFP after the ceremony, the PKK’s top female commander Bese Hozat said that for the process to succeed, it was essential to release Ocalan — known to his followers as ‘Apo’ — who has been serving life in solitary confinement since 1999. “Ensuring Leader Apo’s physical freedom via legal guarantees is essential… he should be able to freely lead and manage this process. This is our primary condition and demand,” she said. “Without this development, it is highly unlikely that the process will continue successfully.”Erdogan hailed the ceremony as an “important step” on the path to a “terror-free Turkey”, expressing hope it would lead to “the establishment of lasting peace in our region”. A senior Turkish official source described it as “an irreversible turning point”, saying the move to decommission weapons was part of a broader process that would ultimately involve the legal return of former fighters and their reintegration into society. PKK militants have insisted on the need for legal reform in Turkey to allow them to return home and engage in democratic politics, commander Hozat told AFP. “If Turkey… enacts laws and implements radical legal reforms… we will go to Turkey and engage in politics,” she said. “If there is no legal constitutional arrangements, we will either end up in prison or being killed.”- ‘New era’ for Kurds -Turkey’s pro-Kurdish DEM party, which played a key role in facilitating contacts between Ocalan and Ankara, hailed the ceremony as the start of a “new era for the Kurdish issue”. It also filed a legal petition for the release of former top pro-Kurdish politician Selahattin Demirtas, who was jailed in 2016 and sentenced last year to 42 years for his alleged role in a series of deadly 2014 protests. France’s foreign ministry said it welcomed Friday’s ceremony, adding it hoped the PKK’s dissolution would “be effective and verifiable”, bring an end to the violence, and “give rise to an inclusive political process”.The PKK took up arms in 1984, beginning a string of bloody attacks on Turkish soil.But more than four decades on, the PKK in May announced its dissolution and said it would pursue a democratic struggle to defend the rights of the Kurdish minority in line with a historic call by Ocalan.Earlier this week, Ocalan said the disarmament process would be “implemented swiftly”.In recent months, the PKK has taken several historic steps, starting with a ceasefire and culminating in its formal dissolution announced on May 12.The shift followed a historic appeal at the end of February by Ocalan, 76, who has spent the past 26 years behind bars. 

“Douleur dans l’âme”: la Bosnie commémore le génocide de Srebrenica, 30 ans après

Des milliers de personnes endeuillées ont commémoré vendredi à Srebrenica le génocide commis il y a trente ans par les forces serbes de Bosnie, l’un des pires massacres perpétrés sur le sol européen depuis la Deuxième Guerre mondiale.Les restes de sept victimes ont été inhumés pendant les commémorations de cet épisode le plus sanglant du conflit intercommunautaire bosnien des années 1990.Ils comprenaient ceux de Sejdalija Alic, qui faisait partie des plus de 8.000 musulmans tués par les combattants serbes de Bosnie qui venaient de s’emparer de cette ville de l’est du pays, le 11 juillet 1995. – “Pas de mots pour le décrire” -Sa petite-fille, Anela Anic, dont le père a aussi péri dans ce massacre et a été enterré plus tôt, assiste aux funérailles: “Je n’ai jamais vu mon père (…) et, aujourd’hui, mon grand-père est enterré, juste quelques ossements, à côté de son fils”, dit-elle.  “C’est une profonde tristesse (…). Je n’ai pas de mots pour le décrire”, ajoute cette femme de 32 ans en pleurs. Elle est née au début de l’année 1994 après l’évacuation de sa mère enceinte hors de Srebrenica par un convoi de la Croix-Rouge. Les corps des personnes tuées dans cette ville, à l’époque une enclave protégée par les Nations unies, avaient été jetés dans des fosses communes. A ce jour, 7.000 d’entre elles ont été identifiées et enterrées tandis que quelque 1.000 autres sont toujours recherchées. Essayant de dissimuler la gravité des crimes, les forces serbes bosniennes avaient organisé des opérations de déplacements de cadavres, souvent déchiquetés par les machines lourdes et transportés vers plusieurs fosses communes dites “secondaires”, selon les experts.- “Une pierre tombale à caresser” -“Depuis trente ans, nous portons la douleur dans nos âmes. Nos enfants ont été tués innocents dans la zone protégée de l’ONU. L’Europe et le monde ont observé, muets, la tuerie de nos enfants”, explique Munira Subasic, la présidente de l’association des mères de Srebrenica, dont le mari Hilmo et le fils Nermin, 17 ans, ont alors péri.Un homme et une femme respectivement âgés de 19 ans et de 67 ans au moment du massacre font aussi partie des sept victimes enterrées sous des pierres tombales blanches après une prière commune au cours des commémorations au Centre mémorial Srebrenica-Potocari.  Leurs familles ont patienté pendant plusieurs années avant de les inhumer, espérant que d’autres restes seraient retrouvés.Mais Mevlida Omerovic a décidé de ne plus attendre et a donné son accord pour l’enterrement des restes de son mari, Hasib, tué à 33 ans sur l’un des cinq lieux d’exécutions de masse au moment de ce massacre, le seul épisode du conflit bosnien (1992-1995) qualifié de génocide par la justice internationale. “Trente années sont passées et je n’ai plus rien à attendre”, raconte Mme Omerovic, 55 ans, qui souhaite pouvoir se recueillir sur la tombe de son mari, même si, dans le cercueil, il n’y aura que sa mâchoire.En se rendant sur leurs sépultures, les proches des victimes essaient de trouver du réconfort. “Je n’ai que cette pierre tombale à caresser, pour prier”, déplore Sefika Mustafic, debout à côté des tombes de ses fils Enis et Salim, tous les deux adolescents quand ils ont perdu la vie. “J’aimerais rêver d’eux mais je n’y arrive pas,” ajoute-t-elle.- Une “profonde cicatrice” -L’ancien combattant canadien Daniel Chénard, déployé sur place avec les forces de maintien de la paix de l’ONU d’octobre 1993 à mars 1994, a assisté aux commémorations. Depuis des décennies, il est hanté par un sentiment de culpabilité. “Je me suis pardonné (…). J’ai trouvé la paix. J’ai toujours voulu leur dire (aux familles) je suis désolé (…), je suis désolé de vous avoir abandonnés”, dit-il. Avec les troupes de l’ONU, “on a fait ce qu’on pouvait (…) mais en vrai la tragédie est arrivée”, confie cet homme de 58 ans, en pleurs.”Srebrenica reste une profonde cicatrice dans l’histoire européenne”, a résumé la commissaire européenne à l’Elargissement Marta Kos, qui a assisté aux cérémonies. “Il est de notre devoir de nous en souvenir”, a-t-elle ajouté.Les anciens chefs politiques et militaires des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à la perpétuité par la justice internationale pour crimes de guerre et génocide. Mais la gravité de ce crime continue à être relativisée par de nombreux dirigeants politiques serbes, en Bosnie et en Serbie.L’ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré les protestations de Belgrade et des Serbes de Bosnie. Le président de la Serbie Aleksandar Vucic a présenté vendredi ses condoléances aux familles des personnes tuées à Srebrenica au nom des citoyens de son pays, qualifiant le massacre de “crime terrible”. “Nous ne pouvons pas modifier le passé mais nous devons changer l’avenir”, a-t-il posté sur X.Dans la soirée, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées à l’appel d’organisations non gouvernementales dans le centre de Belgrade pour allumer des bougies à la mémoire des victimes de la tuerie de Srebrenica.rus-al-oz-ljv/bds/liu

“Douleur dans l’âme”: la Bosnie commémore le génocide de Srebrenica, 30 ans après

Des milliers de personnes endeuillées ont commémoré vendredi à Srebrenica le génocide commis il y a trente ans par les forces serbes de Bosnie, l’un des pires massacres perpétrés sur le sol européen depuis la Deuxième Guerre mondiale.Les restes de sept victimes ont été inhumés pendant les commémorations de cet épisode le plus sanglant du conflit intercommunautaire bosnien des années 1990.Ils comprenaient ceux de Sejdalija Alic, qui faisait partie des plus de 8.000 musulmans tués par les combattants serbes de Bosnie qui venaient de s’emparer de cette ville de l’est du pays, le 11 juillet 1995. – “Pas de mots pour le décrire” -Sa petite-fille, Anela Anic, dont le père a aussi péri dans ce massacre et a été enterré plus tôt, assiste aux funérailles: “Je n’ai jamais vu mon père (…) et, aujourd’hui, mon grand-père est enterré, juste quelques ossements, à côté de son fils”, dit-elle.  “C’est une profonde tristesse (…). Je n’ai pas de mots pour le décrire”, ajoute cette femme de 32 ans en pleurs. Elle est née au début de l’année 1994 après l’évacuation de sa mère enceinte hors de Srebrenica par un convoi de la Croix-Rouge. Les corps des personnes tuées dans cette ville, à l’époque une enclave protégée par les Nations unies, avaient été jetés dans des fosses communes. A ce jour, 7.000 d’entre elles ont été identifiées et enterrées tandis que quelque 1.000 autres sont toujours recherchées. Essayant de dissimuler la gravité des crimes, les forces serbes bosniennes avaient organisé des opérations de déplacements de cadavres, souvent déchiquetés par les machines lourdes et transportés vers plusieurs fosses communes dites “secondaires”, selon les experts.- “Une pierre tombale à caresser” -“Depuis trente ans, nous portons la douleur dans nos âmes. Nos enfants ont été tués innocents dans la zone protégée de l’ONU. L’Europe et le monde ont observé, muets, la tuerie de nos enfants”, explique Munira Subasic, la présidente de l’association des mères de Srebrenica, dont le mari Hilmo et le fils Nermin, 17 ans, ont alors péri.Un homme et une femme respectivement âgés de 19 ans et de 67 ans au moment du massacre font aussi partie des sept victimes enterrées sous des pierres tombales blanches après une prière commune au cours des commémorations au Centre mémorial Srebrenica-Potocari.  Leurs familles ont patienté pendant plusieurs années avant de les inhumer, espérant que d’autres restes seraient retrouvés.Mais Mevlida Omerovic a décidé de ne plus attendre et a donné son accord pour l’enterrement des restes de son mari, Hasib, tué à 33 ans sur l’un des cinq lieux d’exécutions de masse au moment de ce massacre, le seul épisode du conflit bosnien (1992-1995) qualifié de génocide par la justice internationale. “Trente années sont passées et je n’ai plus rien à attendre”, raconte Mme Omerovic, 55 ans, qui souhaite pouvoir se recueillir sur la tombe de son mari, même si, dans le cercueil, il n’y aura que sa mâchoire.En se rendant sur leurs sépultures, les proches des victimes essaient de trouver du réconfort. “Je n’ai que cette pierre tombale à caresser, pour prier”, déplore Sefika Mustafic, debout à côté des tombes de ses fils Enis et Salim, tous les deux adolescents quand ils ont perdu la vie. “J’aimerais rêver d’eux mais je n’y arrive pas,” ajoute-t-elle.- Une “profonde cicatrice” -L’ancien combattant canadien Daniel Chénard, déployé sur place avec les forces de maintien de la paix de l’ONU d’octobre 1993 à mars 1994, a assisté aux commémorations. Depuis des décennies, il est hanté par un sentiment de culpabilité. “Je me suis pardonné (…). J’ai trouvé la paix. J’ai toujours voulu leur dire (aux familles) je suis désolé (…), je suis désolé de vous avoir abandonnés”, dit-il. Avec les troupes de l’ONU, “on a fait ce qu’on pouvait (…) mais en vrai la tragédie est arrivée”, confie cet homme de 58 ans, en pleurs.”Srebrenica reste une profonde cicatrice dans l’histoire européenne”, a résumé la commissaire européenne à l’Elargissement Marta Kos, qui a assisté aux cérémonies. “Il est de notre devoir de nous en souvenir”, a-t-elle ajouté.Les anciens chefs politiques et militaires des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à la perpétuité par la justice internationale pour crimes de guerre et génocide. Mais la gravité de ce crime continue à être relativisée par de nombreux dirigeants politiques serbes, en Bosnie et en Serbie.L’ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré les protestations de Belgrade et des Serbes de Bosnie. Le président de la Serbie Aleksandar Vucic a présenté vendredi ses condoléances aux familles des personnes tuées à Srebrenica au nom des citoyens de son pays, qualifiant le massacre de “crime terrible”. “Nous ne pouvons pas modifier le passé mais nous devons changer l’avenir”, a-t-il posté sur X.Dans la soirée, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées à l’appel d’organisations non gouvernementales dans le centre de Belgrade pour allumer des bougies à la mémoire des victimes de la tuerie de Srebrenica.rus-al-oz-ljv/bds/liu

Part of Grand Canyon evacuated as wildfire spreads

Spreading wildfires forced the evacuation on Friday of part of the famed Grand Canyon, with the US National Park Service appealing for visitors to stay calm.The canyon’s North Rim, which is less popular with tourists than the South Rim, was being cleared due to a blaze called the White Sage Fire.”Evacuees should travel calmly at a normal rate of speed and stay on paved roads only. North Rim day use is closed until further notice,” the Park Service said in an order.Jon Paxton, press officer for the Coconino County sheriff’s office, told AFP that officials had evacuated only about 40 people and that many visitors had already left.”There is a hotel and some businesses in the ‘go’ area but they had self-evacuated prior to our arrival. Most of the folks we evacuated were campers,” he said.The fire is burning outside the Grand Canyon National Park but approaching Jacob Lake, Arizona, a town known as the gateway to the North Rim.About 1,000 acres (400 hectares) have been scorched and the blaze is not under control, according to authorities, who released images of large columns of smoke rising above the scrubby desert.One of the greatest wonders of the natural world, the Grand Canyon is the result of the Colorado River eating away at layers of red sandstone and other rock for millions of years, leaving a gash up to 18 miles (30 km) wide and more than a mile (1.6 km) deep.The Parks Service advised against any hiking into the canyon, due to extreme heat and wildfire smoke.A 67-year-old man died on Tuesday while attempting to reach the river in extreme heat conditions.Last year just under five million people visited the site.Another popular site, Black Canyon of the Gunnison National Park in Colorado, was also closed Friday because of a wildfire.

Droits de douane: le Canada de nouveau ciblé par Trump

Le président américain Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi le Canada, en lui imposant 35% de surtaxe, l’un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, reprochant au deuxième partenaire commercial des Etats-Unis d’avoir riposté à ses droits de douane.Dans un courrier adressé au Premier ministre canadien, Mark Carney, M. Trump a accusé le Canada de ne pas “travailler avec les Etats-Unis” et d’avoir “riposté avec ses propres droits de douane”Mark Carney a affirmé jeudi soir sur X qu'”au cours des négociations commerciales actuelles avec les Etats-Unis, le gouvernement canadien (défendait) sans relâche nos travailleurs et nos entreprises”.Le président américain a estimé vendredi devant la presse que cette hausse avait “été plutôt bien reçue” par Ottawa, ajoutant que c’est “ce dont nous avons besoin mais nous verrons ce qu’il va se passer”.Comme pour chaque courrier envoyé à plus d’une vingtaine de pays depuis lundi, le président américain a précisé que ces droits de douane s’ajouteront à ceux visant des secteurs d’activité particuliers, tels l’acier, l’aluminium ou l’automobile, qui sont parmi les principales exportations canadiennes vers les Etats-Unis.Une source proche a cependant confirmé à l’AFP qu’en l’état, cette surtaxe ne s’appliquerait pas aux produits entrant aux Etats-Unis dans le cadre de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM), même si aucune décision finale n’était pour l’instant prise.Un peu plus tôt dans la soirée, M. Trump a annoncé dans un entretien téléphonique à NBC qu’il comptait envoyer une missive à l’Union européenne (UE) “aujourd’hui ou demain”.”Je discute avec l’UE qui correspond, comme vous le savez, à plusieurs pays, ainsi qu’avec le Canada. Nous devrions les envoyer (les courriers, ndlr) dans les prochaines heures”.Autre incertitude: il a assuré que les pays qui n’ont pas été notifiés de droits de douane spécifiques se verraient imposer une surtaxe plancher de 15 à 20%, sans préciser si cette surtaxe s’ajouterait aux droits dits “de base” de 10%, qui visent la plupart des produits entrant aux Etats-Unis depuis avril.- Négociations tendues -Le Canada a été, avec le Mexique, la première cible des droits de douane: M. Trump a accusé ses deux voisins de ne pas lutter suffisamment contre l’immigration illégale ou encore le trafic de fentanyl, puissant opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis. Les autorités canadiennes soulignent que moins de 1% du fentanyl entrant aux Etats-Unis vient du Canada.   Le président américain a imposé 25% sur les produits importés depuis les deux pays, avant d’en suspendre une bonne part.Depuis, Ottawa et Washington tentent de négocier un accord commercial mais les discussions sont tendues entre les deux partenaires, qui ne veulent pas donner le sentiment de céder dans des négociations considérées comme des enjeux de souveraineté.Dernière étape en date, le Canada a annoncé fin juin renoncer à sa taxe sur les services numériques, décidée en 2024 et qui devait entrer en vigueur au 1er juillet, après que M. Trump a rompu les discussions, qualifiant cette taxe de “coup direct et évident” porté aux Etats-Unis.Mais ces tensions commerciales ont un impact sur les échanges entre les deux pays. La part des Etats-Unis dans les exportations canadiennes est passée en mai à 68,3%, “l’une des proportions les plus faibles jamais enregistrées”, selon les autorités canadiennes.Une vingtaine de pays ont déjà reçu un courrier depuis le début de la semaine, principalement des pays asiatiques, avec 25% appliqués aux produits provenant de partenaires tels que le Japon ou la Corée du Sud et jusqu’à 40% pour certains pays d’Asie du sud-est.C’est le Brésil, jusqu’ici non visé par des surtaxes au-delà de 10%, qui a connu la plus forte hausse des droits de douane appliqués à ses produits, le président américain annonçant 50% en réponse aux poursuites engagées contre l’ex-président Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’Etat.Après un premier report, ces surtaxes individualisées devaient commencer à être collectées le 9 juillet, mais M. Trump a signé lundi un décret pour les repousser au 1er août.Après l’acier, l’aluminium et l’automobile, et alors que des annonces sont attendues pour le bois de construction, les semiconducteurs et les produits pharmaceutiques, le président américain a également annoncé mercredi que le cuivre importé se verrait appliquer à compter du 1er août une surtaxe de 50%.

Droits de douane: le Canada de nouveau ciblé par Trump

Le président américain Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi le Canada, en lui imposant 35% de surtaxe, l’un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, reprochant au deuxième partenaire commercial des Etats-Unis d’avoir riposté à ses droits de douane.Dans un courrier adressé au Premier ministre canadien, Mark Carney, M. Trump a accusé le Canada de ne pas “travailler avec les Etats-Unis” et d’avoir “riposté avec ses propres droits de douane”Mark Carney a affirmé jeudi soir sur X qu'”au cours des négociations commerciales actuelles avec les Etats-Unis, le gouvernement canadien (défendait) sans relâche nos travailleurs et nos entreprises”.Le président américain a estimé vendredi devant la presse que cette hausse avait “été plutôt bien reçue” par Ottawa, ajoutant que c’est “ce dont nous avons besoin mais nous verrons ce qu’il va se passer”.Comme pour chaque courrier envoyé à plus d’une vingtaine de pays depuis lundi, le président américain a précisé que ces droits de douane s’ajouteront à ceux visant des secteurs d’activité particuliers, tels l’acier, l’aluminium ou l’automobile, qui sont parmi les principales exportations canadiennes vers les Etats-Unis.Une source proche a cependant confirmé à l’AFP qu’en l’état, cette surtaxe ne s’appliquerait pas aux produits entrant aux Etats-Unis dans le cadre de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM), même si aucune décision finale n’était pour l’instant prise.Un peu plus tôt dans la soirée, M. Trump a annoncé dans un entretien téléphonique à NBC qu’il comptait envoyer une missive à l’Union européenne (UE) “aujourd’hui ou demain”.”Je discute avec l’UE qui correspond, comme vous le savez, à plusieurs pays, ainsi qu’avec le Canada. Nous devrions les envoyer (les courriers, ndlr) dans les prochaines heures”.Autre incertitude: il a assuré que les pays qui n’ont pas été notifiés de droits de douane spécifiques se verraient imposer une surtaxe plancher de 15 à 20%, sans préciser si cette surtaxe s’ajouterait aux droits dits “de base” de 10%, qui visent la plupart des produits entrant aux Etats-Unis depuis avril.- Négociations tendues -Le Canada a été, avec le Mexique, la première cible des droits de douane: M. Trump a accusé ses deux voisins de ne pas lutter suffisamment contre l’immigration illégale ou encore le trafic de fentanyl, puissant opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis. Les autorités canadiennes soulignent que moins de 1% du fentanyl entrant aux Etats-Unis vient du Canada.   Le président américain a imposé 25% sur les produits importés depuis les deux pays, avant d’en suspendre une bonne part.Depuis, Ottawa et Washington tentent de négocier un accord commercial mais les discussions sont tendues entre les deux partenaires, qui ne veulent pas donner le sentiment de céder dans des négociations considérées comme des enjeux de souveraineté.Dernière étape en date, le Canada a annoncé fin juin renoncer à sa taxe sur les services numériques, décidée en 2024 et qui devait entrer en vigueur au 1er juillet, après que M. Trump a rompu les discussions, qualifiant cette taxe de “coup direct et évident” porté aux Etats-Unis.Mais ces tensions commerciales ont un impact sur les échanges entre les deux pays. La part des Etats-Unis dans les exportations canadiennes est passée en mai à 68,3%, “l’une des proportions les plus faibles jamais enregistrées”, selon les autorités canadiennes.Une vingtaine de pays ont déjà reçu un courrier depuis le début de la semaine, principalement des pays asiatiques, avec 25% appliqués aux produits provenant de partenaires tels que le Japon ou la Corée du Sud et jusqu’à 40% pour certains pays d’Asie du sud-est.C’est le Brésil, jusqu’ici non visé par des surtaxes au-delà de 10%, qui a connu la plus forte hausse des droits de douane appliqués à ses produits, le président américain annonçant 50% en réponse aux poursuites engagées contre l’ex-président Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’Etat.Après un premier report, ces surtaxes individualisées devaient commencer à être collectées le 9 juillet, mais M. Trump a signé lundi un décret pour les repousser au 1er août.Après l’acier, l’aluminium et l’automobile, et alors que des annonces sont attendues pour le bois de construction, les semiconducteurs et les produits pharmaceutiques, le président américain a également annoncé mercredi que le cuivre importé se verrait appliquer à compter du 1er août une surtaxe de 50%.