Accès restreint aux falaises d’Etretat: “il fallait bien qu’on en arrive là un jour”

“Il fallait bien qu’on en arrive là un jour”, soupire Étienne Lommier, touriste de 68 ans: suite à un récent arrêté municipal, plusieurs accès aux célèbres falaises d’Etretat (Seine-Maritime), rendues dangereuses par l’érosion et la surfréquentation, sont interdits d’accès.Ce chef d’entreprise à la retraite se tient devant la passerelle qui mène à la Chambre des demoiselles, petite grotte nichée dans un à-pic dont l’accès est désormais condamné par un mince ruban rouge et blanc.Depuis plusieurs décennies qu’il parcourt le chemin des falaises, il a vu “les habitudes (des touristes) changer”, “la côte rétrécir”, “des pans entiers de roche s’effondrer sur les plages”.Comme lui, ils sont des dizaines de touristes à se presser mercredi, ciré sur le dos et appareil photo à la main, sur les étroits sentiers grimpant vers les hauteurs qui flanquent la petite ville balnéaire de la côte d’Albâtre, fréquentée chaque année par environ 1,5 million de visiteurs.Depuis le 28 avril, un arrêté municipal interdit l’accès à certains sites très prisés des promeneurs, sentiers de falaises ou plages menacées d’éboulement. Parmi les sites, le fameux tunnel du “Trou à l’homme” qui traverse la falaise, dans lequel des imprudents se retrouvent régulièrement piégés lorsque la marée remonte.A quelques mètres de là, Christoph et Lukas, jeunes touristes allemands, approuvent l’initiative. “C’est un peu frustrant, mais on comprend pourquoi”, estime l’un des deux jeunes. Ce constat ne le dissuade pourtant pas de sauter une barrière effondrée pour se prendre en photo sur un promontoire, à un mètre du vide.- “La falaise est tombée” -En menaçant les contrevenants de 135 euros d’amende, plus le remboursement des frais engagés pour les secours, la mairie espère préserver le tracé des côtes mais aussi la sécurité des personnes: chaque année, des chutes mortelles sont à déplorer sur le site.”Un mal récurrent”, déplore Bernard Le Damany, premier adjoint à la mairie de la ville, “à tel point que deux groupes ont dû y être secourus à deux jours d’intervalle ces dernières semaines”.”Par endroit, sur 50 centimètres ou 1 mètre, vous avez de la végétation, mais en dessous, c’est creux,  parce que la falaise est tombée, et les gens ne s’en rendent pas compte”, explique M. Le Damany.Si l’érosion frappe toute la côte normande, les falaises sont particulièrement exposées du fait de l’afflux de touristes qui aggrave la pression sur le site.La surveillance accrue depuis le nouvel arrêté municipal représente une pression supplémentaire sur les petits effectifs de la commune, qui fait patrouiller sa police le long de la côte, aux côtés des gendarmes et des deux garde-champêtres récemment engagés par la ville.Mais le véritable surcoût pèse en premier lieu sur les secours : “une intervention de pompiers, ça doit avoisiner les 900 à 1.000 euros, et une intervention en hélicoptère, on est sur du 2.500 à 3.000 euros de l’heure”, rappelle l’élu.Au point que les sauveteurs envisagent de relever les frais facturés aux contrevenants pour les opérations de sauvetage, a indiqué le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Seine-Maritime.L’arrêté communal a vocation à être maintenu, indique la municipalité, qui dit toutefois vouloir miser sur la “pédagogie” pour préserver le site. “Réprimer c’est bien, mais le plus important c’est que les gens prennent conscience des risques”, raisonne Bernard Le Damany, qui miserait bien, lui, sur “l’humour”.”Si vous vous retrouvez coincé dans le tunnel du Trou à l’homme, vous ne risquez pas la mort, en revanche je leur dirais bien qu’avec sept ou huit heures à attendre la marée basse, vous allez trouver le temps long !”

Accès restreint aux falaises d’Etretat: “il fallait bien qu’on en arrive là un jour”

“Il fallait bien qu’on en arrive là un jour”, soupire Étienne Lommier, touriste de 68 ans: suite à un récent arrêté municipal, plusieurs accès aux célèbres falaises d’Etretat (Seine-Maritime), rendues dangereuses par l’érosion et la surfréquentation, sont interdits d’accès.Ce chef d’entreprise à la retraite se tient devant la passerelle qui mène à la Chambre des demoiselles, petite grotte nichée dans un à-pic dont l’accès est désormais condamné par un mince ruban rouge et blanc.Depuis plusieurs décennies qu’il parcourt le chemin des falaises, il a vu “les habitudes (des touristes) changer”, “la côte rétrécir”, “des pans entiers de roche s’effondrer sur les plages”.Comme lui, ils sont des dizaines de touristes à se presser mercredi, ciré sur le dos et appareil photo à la main, sur les étroits sentiers grimpant vers les hauteurs qui flanquent la petite ville balnéaire de la côte d’Albâtre, fréquentée chaque année par environ 1,5 million de visiteurs.Depuis le 28 avril, un arrêté municipal interdit l’accès à certains sites très prisés des promeneurs, sentiers de falaises ou plages menacées d’éboulement. Parmi les sites, le fameux tunnel du “Trou à l’homme” qui traverse la falaise, dans lequel des imprudents se retrouvent régulièrement piégés lorsque la marée remonte.A quelques mètres de là, Christoph et Lukas, jeunes touristes allemands, approuvent l’initiative. “C’est un peu frustrant, mais on comprend pourquoi”, estime l’un des deux jeunes. Ce constat ne le dissuade pourtant pas de sauter une barrière effondrée pour se prendre en photo sur un promontoire, à un mètre du vide.- “La falaise est tombée” -En menaçant les contrevenants de 135 euros d’amende, plus le remboursement des frais engagés pour les secours, la mairie espère préserver le tracé des côtes mais aussi la sécurité des personnes: chaque année, des chutes mortelles sont à déplorer sur le site.”Un mal récurrent”, déplore Bernard Le Damany, premier adjoint à la mairie de la ville, “à tel point que deux groupes ont dû y être secourus à deux jours d’intervalle ces dernières semaines”.”Par endroit, sur 50 centimètres ou 1 mètre, vous avez de la végétation, mais en dessous, c’est creux,  parce que la falaise est tombée, et les gens ne s’en rendent pas compte”, explique M. Le Damany.Si l’érosion frappe toute la côte normande, les falaises sont particulièrement exposées du fait de l’afflux de touristes qui aggrave la pression sur le site.La surveillance accrue depuis le nouvel arrêté municipal représente une pression supplémentaire sur les petits effectifs de la commune, qui fait patrouiller sa police le long de la côte, aux côtés des gendarmes et des deux garde-champêtres récemment engagés par la ville.Mais le véritable surcoût pèse en premier lieu sur les secours : “une intervention de pompiers, ça doit avoisiner les 900 à 1.000 euros, et une intervention en hélicoptère, on est sur du 2.500 à 3.000 euros de l’heure”, rappelle l’élu.Au point que les sauveteurs envisagent de relever les frais facturés aux contrevenants pour les opérations de sauvetage, a indiqué le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Seine-Maritime.L’arrêté communal a vocation à être maintenu, indique la municipalité, qui dit toutefois vouloir miser sur la “pédagogie” pour préserver le site. “Réprimer c’est bien, mais le plus important c’est que les gens prennent conscience des risques”, raisonne Bernard Le Damany, qui miserait bien, lui, sur “l’humour”.”Si vous vous retrouvez coincé dans le tunnel du Trou à l’homme, vous ne risquez pas la mort, en revanche je leur dirais bien qu’avec sept ou huit heures à attendre la marée basse, vous allez trouver le temps long !”

Accès restreint aux falaises d’Etretat: “il fallait bien qu’on en arrive là un jour”

“Il fallait bien qu’on en arrive là un jour”, soupire Étienne Lommier, touriste de 68 ans: suite à un récent arrêté municipal, plusieurs accès aux célèbres falaises d’Etretat (Seine-Maritime), rendues dangereuses par l’érosion et la surfréquentation, sont interdits d’accès.Ce chef d’entreprise à la retraite se tient devant la passerelle qui mène à la Chambre des demoiselles, petite grotte nichée dans un à-pic dont l’accès est désormais condamné par un mince ruban rouge et blanc.Depuis plusieurs décennies qu’il parcourt le chemin des falaises, il a vu “les habitudes (des touristes) changer”, “la côte rétrécir”, “des pans entiers de roche s’effondrer sur les plages”.Comme lui, ils sont des dizaines de touristes à se presser mercredi, ciré sur le dos et appareil photo à la main, sur les étroits sentiers grimpant vers les hauteurs qui flanquent la petite ville balnéaire de la côte d’Albâtre, fréquentée chaque année par environ 1,5 million de visiteurs.Depuis le 28 avril, un arrêté municipal interdit l’accès à certains sites très prisés des promeneurs, sentiers de falaises ou plages menacées d’éboulement. Parmi les sites, le fameux tunnel du “Trou à l’homme” qui traverse la falaise, dans lequel des imprudents se retrouvent régulièrement piégés lorsque la marée remonte.A quelques mètres de là, Christoph et Lukas, jeunes touristes allemands, approuvent l’initiative. “C’est un peu frustrant, mais on comprend pourquoi”, estime l’un des deux jeunes. Ce constat ne le dissuade pourtant pas de sauter une barrière effondrée pour se prendre en photo sur un promontoire, à un mètre du vide.- “La falaise est tombée” -En menaçant les contrevenants de 135 euros d’amende, plus le remboursement des frais engagés pour les secours, la mairie espère préserver le tracé des côtes mais aussi la sécurité des personnes: chaque année, des chutes mortelles sont à déplorer sur le site.”Un mal récurrent”, déplore Bernard Le Damany, premier adjoint à la mairie de la ville, “à tel point que deux groupes ont dû y être secourus à deux jours d’intervalle ces dernières semaines”.”Par endroit, sur 50 centimètres ou 1 mètre, vous avez de la végétation, mais en dessous, c’est creux,  parce que la falaise est tombée, et les gens ne s’en rendent pas compte”, explique M. Le Damany.Si l’érosion frappe toute la côte normande, les falaises sont particulièrement exposées du fait de l’afflux de touristes qui aggrave la pression sur le site.La surveillance accrue depuis le nouvel arrêté municipal représente une pression supplémentaire sur les petits effectifs de la commune, qui fait patrouiller sa police le long de la côte, aux côtés des gendarmes et des deux garde-champêtres récemment engagés par la ville.Mais le véritable surcoût pèse en premier lieu sur les secours : “une intervention de pompiers, ça doit avoisiner les 900 à 1.000 euros, et une intervention en hélicoptère, on est sur du 2.500 à 3.000 euros de l’heure”, rappelle l’élu.Au point que les sauveteurs envisagent de relever les frais facturés aux contrevenants pour les opérations de sauvetage, a indiqué le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Seine-Maritime.L’arrêté communal a vocation à être maintenu, indique la municipalité, qui dit toutefois vouloir miser sur la “pédagogie” pour préserver le site. “Réprimer c’est bien, mais le plus important c’est que les gens prennent conscience des risques”, raisonne Bernard Le Damany, qui miserait bien, lui, sur “l’humour”.”Si vous vous retrouvez coincé dans le tunnel du Trou à l’homme, vous ne risquez pas la mort, en revanche je leur dirais bien qu’avec sept ou huit heures à attendre la marée basse, vous allez trouver le temps long !”

Chez Goujon, trois étoiles au Michelin, la transmission avant la passation

S’il reste au sommet de la gastronomie française depuis quinze ans, Gilles Goujon, trois étoiles brodées sur sa veste de chef, s’appuie de plus en plus sur ses fils Enzo et Axel amenés à reprendre le flambeau.A la veille d’une intervention chirurgicale, ses yeux pétillent, rougissent et s’embuent quand le chef de 63 ans évoque l’avenir de l’Auberge du Vieux Puits, dans l’Aude, réputée pour son spectacle gustatif, olfactif, et pour “l’oeuf pourri aux truffes”, son plat signature.”Pouvoir transmettre, c’est fantastique, c’est dans l’ADN du chef. Transmettre à ses enfants, il n’y a pas de plus belle satisfaction”, confie-t-il après le service, installé dans un fauteuil près du vieux puits en pierre.Ouvert en 1992, l’établissement attire une clientèle du monde entier à Fontjoncouse, commune viticole de 150 habitants, au coeur des Corbières.- “Dans quatre ou cinq ans” -“A un moment donné, je vais me retirer, il va y avoir une passation”, se projette-t-il. “Dans quatre ou cinq ans. Ou avant. Tout en restant là. Ils ont encore des choses à apprendre, mais je les sens prêts à reprendre le flambeau, avec Paul”.Paul Rey, c’est “le troisième fils”, ami inséparable d’Enzo. Les deux gamins ont eu la même nounou, ont grandi ensemble à Fontjoncouse. Les deux amis d’enfance copilotent la cuisine, alors qu’Axel Goujon, 25 ans, se distingue, en virtuose des desserts.Le chef pâtissier de l’Auberge a décroché en 2025 le Prix Passion Dessert du Michelin pour sa marquise au chocolat Maracaïbo et fruits de la passion.  Dans cette profession qui chérit la transmission des connaissances, nombre de chefs formés à l’Auberge ont connu un destin étoilé.- Le soldat Kei -Le plus célèbre d’entre eux est Kei Kobayashi, premier chef japonais à décrocher le graal en France. “On a pleuré, dans les bras l’un de l’autre, quand il a obtenu la 3e étoile”, se souvient l’aubergiste des Corbières.Dans l’art de la transmission, la famille Marcon fait figure de modèle pour Gilles Goujon. En Haute-Loire, Régis Marcon est à la baguette du restaurant éponyme, 3 étoiles depuis 2005, avec son fils aîné Jacques et son cadet, Paul, vainqueur du Bocuse d’Or en janvier.Le chef audois, fils d’un pilote de chasse mort quand il avait 10 ans, n’a pas reçu lui-même la cuisine en héritage. “Mon père voulait être cuisinier, mais sa famille l’en a empêché”, dit-il. Sa mère a attendu qu’il soit distingué “meilleur apprenti” à l’âge de 16 ans, pour le lui révéler.”Ça a décuplé mon envie d’être chef”, dit Gilles Goujon en observant son fils Enzo, bientôt 29 ans, préparer des morilles fourrées d’une mousseline de crustacés.- “Pas de fils à papa” -A chaque entrée en cuisine, un “bonjour chef” retentit. Y compris de ses fils, car “il n’y a pas de fils à papa” dans ce métier. Tous sont logés à la même enseigne. Les trois macarons 2025 ont un parfum particulier. Cette 16e consécration consécutive intervient après un AVC du patriarche qui a propulsé Enzo et Axel sur le devant de la scène, durant la convalescence.”C’est un moment d’émerveillement, que les enfants écoutent et reproduisent… en mieux”, se délecte Gilles Goujon, également propriétaire avec eux de l’Alter Native, créé en 2021 à Béziers et déjà une étoile au Michelin.Il est avec ses fils, comme un père qui a été privé du sien “trop tôt”. Un “patriarche autoritaire, aimant, proche de mes petits”, dit-il. “Ils ont besoin de moi, j’ai besoin d’eux”.Une des dernières recettes, le turbot cuit à la cire, c’est Enzo qui l’a finalisée.”Je suis né dans une casserole! Et j’ai des photos pour le prouver”, se justifie Enzo, l’aîné, qui a “élargi ses connaissances” dans les cuisines du Restaurant Marcon, d’Arnaud Donckele à Saint-Tropez et de Paul Pairet à Shanghaï.”C’est notre vie, on s’éclate à venir travailler le matin. On prépare cette passation, ça se fera un jour (…) on mettra notre empreinte et on essaiera de faire mieux”, plaisante-t-il.”En sortant de l’école, si je voulais voir mes parents, c’était au restaurant. J’observais, hypnotisé, ça a débouché sur une passion”, poursuit le cadet. Comme son père, il dessine les desserts qu’il crée et rêve de recettes la nuit.

Senegal MPs weigh graft cases against ex-ministersThu, 08 May 2025 10:53:18 GMT

Senegalese lawmakers on Thursday began debating whether to allow several former ministers to face charges before a special court over accusations they embezzled funds meant for the country’s fight against Covid.Senegal’s National Assembly is largely controlled by President Bassirou Diomaye Faye’s party, who was elected in March last year on a promise to change how …

Senegal MPs weigh graft cases against ex-ministersThu, 08 May 2025 10:53:18 GMT Read More »

“Les oiseaux ne viennent plus”: le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité

Les histoires de la vie au bord de la rivière Matan Fada, dans le nord-ouest du Nigeria, ressemblent à des légendes. Les crocodiles ne sortent pas de l’eau le vendredi. Il y a cinquante ans, il suffisait de se baisser pour attraper les poissons, si nombreux qu’il en tombait même des arbres.Ce qui est certain, c’est que les hippopotames qui peuplaient la rivière sont partis. Les pélicans ne s’y arrêtent plus dans leur migration entre l’Europe et l’Afrique et on ne pêche plus de “kumba”, ce coquillage que les femmes concassaient pour fabriquer la poudre noire qui maquillait leurs yeux.Safiya Magagi, 61 ans, a passé toute sa vie à Argungu, petite ville riveraine. Enfant, elle aimait se réveiller tôt, à la saison où les oiseaux migrateurs nichaient dans la région.”Les oiseaux ramenaient les poissons dans leurs nids pour nourrir leurs petits, il y en avait tellement qu’ils tombaient des arbres et nous n’avions qu’à tendre la main pour les récupérer”, se remémore-t-elle, tout en déplorant que “les enfants d’aujourd’hui ne connaissent pas cette joie”.Dans l’Etat de Kebbi, le temps de l’abondance est révolu.”Particulièrement vulnérable” aux effets du changement climatique, selon Joseph Daniel Onoja, directeur de la Nigerian Conservation Foundation (NCF), cette région du nord-ouest, aux portes du Sahel, voit “le désert approcher très rapidement”.”La hausse des températures et l’évaporation excessive qui en résulte” et “les précipitations plus faibles” contribuent au “rétrécissement des plans d’eau”, souligne Talatu Tende, écologue au centre de recherche ornithologique Aplori de Jos, dans le centre du Nigeria. Conséquence, la nourriture se raréfie pour les oiseaux migrateurs, qui “ne sont plus aussi nombreux ou même arrêtent complètement de venir”, ajoute-t-elle. Husaini Makwashi, 42 ans, l’un des chefs d’une communauté de pêcheurs d’Argungu, confirme ne plus voir certains de ces oiseaux migrateurs.”L’arrivée de tel oiseau signifiait que la saison des pluies approchait, les gens commençaient à réparer leurs toits et préparer leurs champs”, se rappelle-t-il.- La rivière rétrécit -Cette région de savane voit ses paysages se transformer à cause de la météo et des activités humaines.La démographie est galopante dans l’Etat de Kebbi, où le taux de fécondité est l’un des plus élevés du pays. Les habitants coupent de plus en plus d’arbres pour se procurer du bois de chauffage.La campagne a perdu ses dattiers et ses karités. Les immenses kapokiers et leurs fruits remplis de coton, utilisés pour fabriquer des matelas, ont été coupés. Restent les margousiers, les manguiers et quelques baobabs.Les marais et trous d’eau se sont taris ou ont été pompés par des agriculteurs pour leurs cultures.L’Afrique n’émet que 3,8% des gaz à effet de serre dans le monde, mais elle subit sévèrement les effets du changement climatique. A Argungu, les températures dépassent 40°C depuis deux mois. Selon les scientifiques, l’année 2024 est la plus chaude jamais mesurée. En Afrique de l’ouest, les températures moyennes observées ont augmenté de 1 à 3°C depuis les années 1970.Avec une augmentation des températures de 2°C, 36,4% des espèces de poissons d’eau douce devraient être vulnérables à l’extinction d’ici 2100, prévoit le Giec.”Quand les pluies diminuent, la végétation se raréfie, il y a un excès d’évaporation, ce qui rend les sols encore plus secs” et altère la biodiversité, explique Joseph Daniel Onoja, de la NCF.Et lorsque la végétation diminue, “la biodiversité aviaire, et les êtres humains qui dépendent de ces habitats, sont inévitablement affectés”, insiste-t-il.L’émir d’Argungu, Alhaji Samaila Muhammad Mera, regrette que “la désertification ait avalé des milliers de terres arables” ainsi que la disparition des “nombreux lacs où les gens allaient pêcher”.Pour préserver les poissons, le chef traditionnel a imposé des restrictions pour la pêche, ce qui agace certains habitants. “Mais si l’on ne fait rien, la vie telle qu’on la connaît dans cette partie du pays va cesser et les gens seront contraints de migrer”, craint-il.Les ressources halieutiques constituent la principale source de protéines animales pour environ 30% des Africains, selon le Giec.Pour l’instant, il est encore “facile” d’être pêcheur à Argungu. Les poissons, bien que moins nombreux, sont toujours là. Mais “la rivière a rétréci” et certaines espèces ont disparu, constate Ahmed Musa, un pêcheur de 25 ans.- Insécurité alimentaire -Pour les agriculteurs proches de la rivière, l’irrigation est facile et les récoltes satisfaisantes, grâce “aux engrais et aux pesticides”. Mais pour ceux plus éloignés, la situation se détériore.”Avant, on récoltait cent sacs de millet dans ce champ, maintenant on arrive à peine à en avoir soixante”, explique Murtala Danwawa, 30 ans. Autrefois, il pouvait “pleuvoir sans discontinuer pendant une semaine” en pleine saison des pluies.Alors, en période de soudure, il abandonne ses champs et fait pousser de la canne à sucre dans le petit trou d’eau voisin, afin de la vendre pour nourrir sa famille.En Afrique, le changement climatique a réduit la productivité agricole de près de 34% depuis les années 1960, plus que dans toute autre région du globe, estime le Giec.En 2025, 33 millions des quelque 220 millions d’habitants du Nigeria feront face à une insécurité alimentaire sévère, prévoient les Nations unies.

“Les oiseaux ne viennent plus”: le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité

Les histoires de la vie au bord de la rivière Matan Fada, dans le nord-ouest du Nigeria, ressemblent à des légendes. Les crocodiles ne sortent pas de l’eau le vendredi. Il y a cinquante ans, il suffisait de se baisser pour attraper les poissons, si nombreux qu’il en tombait même des arbres.Ce qui est certain, c’est que les hippopotames qui peuplaient la rivière sont partis. Les pélicans ne s’y arrêtent plus dans leur migration entre l’Europe et l’Afrique et on ne pêche plus de “kumba”, ce coquillage que les femmes concassaient pour fabriquer la poudre noire qui maquillait leurs yeux.Safiya Magagi, 61 ans, a passé toute sa vie à Argungu, petite ville riveraine. Enfant, elle aimait se réveiller tôt, à la saison où les oiseaux migrateurs nichaient dans la région.”Les oiseaux ramenaient les poissons dans leurs nids pour nourrir leurs petits, il y en avait tellement qu’ils tombaient des arbres et nous n’avions qu’à tendre la main pour les récupérer”, se remémore-t-elle, tout en déplorant que “les enfants d’aujourd’hui ne connaissent pas cette joie”.Dans l’Etat de Kebbi, le temps de l’abondance est révolu.”Particulièrement vulnérable” aux effets du changement climatique, selon Joseph Daniel Onoja, directeur de la Nigerian Conservation Foundation (NCF), cette région du nord-ouest, aux portes du Sahel, voit “le désert approcher très rapidement”.”La hausse des températures et l’évaporation excessive qui en résulte” et “les précipitations plus faibles” contribuent au “rétrécissement des plans d’eau”, souligne Talatu Tende, écologue au centre de recherche ornithologique Aplori de Jos, dans le centre du Nigeria. Conséquence, la nourriture se raréfie pour les oiseaux migrateurs, qui “ne sont plus aussi nombreux ou même arrêtent complètement de venir”, ajoute-t-elle. Husaini Makwashi, 42 ans, l’un des chefs d’une communauté de pêcheurs d’Argungu, confirme ne plus voir certains de ces oiseaux migrateurs.”L’arrivée de tel oiseau signifiait que la saison des pluies approchait, les gens commençaient à réparer leurs toits et préparer leurs champs”, se rappelle-t-il.- La rivière rétrécit -Cette région de savane voit ses paysages se transformer à cause de la météo et des activités humaines.La démographie est galopante dans l’Etat de Kebbi, où le taux de fécondité est l’un des plus élevés du pays. Les habitants coupent de plus en plus d’arbres pour se procurer du bois de chauffage.La campagne a perdu ses dattiers et ses karités. Les immenses kapokiers et leurs fruits remplis de coton, utilisés pour fabriquer des matelas, ont été coupés. Restent les margousiers, les manguiers et quelques baobabs.Les marais et trous d’eau se sont taris ou ont été pompés par des agriculteurs pour leurs cultures.L’Afrique n’émet que 3,8% des gaz à effet de serre dans le monde, mais elle subit sévèrement les effets du changement climatique. A Argungu, les températures dépassent 40°C depuis deux mois. Selon les scientifiques, l’année 2024 est la plus chaude jamais mesurée. En Afrique de l’ouest, les températures moyennes observées ont augmenté de 1 à 3°C depuis les années 1970.Avec une augmentation des températures de 2°C, 36,4% des espèces de poissons d’eau douce devraient être vulnérables à l’extinction d’ici 2100, prévoit le Giec.”Quand les pluies diminuent, la végétation se raréfie, il y a un excès d’évaporation, ce qui rend les sols encore plus secs” et altère la biodiversité, explique Joseph Daniel Onoja, de la NCF.Et lorsque la végétation diminue, “la biodiversité aviaire, et les êtres humains qui dépendent de ces habitats, sont inévitablement affectés”, insiste-t-il.L’émir d’Argungu, Alhaji Samaila Muhammad Mera, regrette que “la désertification ait avalé des milliers de terres arables” ainsi que la disparition des “nombreux lacs où les gens allaient pêcher”.Pour préserver les poissons, le chef traditionnel a imposé des restrictions pour la pêche, ce qui agace certains habitants. “Mais si l’on ne fait rien, la vie telle qu’on la connaît dans cette partie du pays va cesser et les gens seront contraints de migrer”, craint-il.Les ressources halieutiques constituent la principale source de protéines animales pour environ 30% des Africains, selon le Giec.Pour l’instant, il est encore “facile” d’être pêcheur à Argungu. Les poissons, bien que moins nombreux, sont toujours là. Mais “la rivière a rétréci” et certaines espèces ont disparu, constate Ahmed Musa, un pêcheur de 25 ans.- Insécurité alimentaire -Pour les agriculteurs proches de la rivière, l’irrigation est facile et les récoltes satisfaisantes, grâce “aux engrais et aux pesticides”. Mais pour ceux plus éloignés, la situation se détériore.”Avant, on récoltait cent sacs de millet dans ce champ, maintenant on arrive à peine à en avoir soixante”, explique Murtala Danwawa, 30 ans. Autrefois, il pouvait “pleuvoir sans discontinuer pendant une semaine” en pleine saison des pluies.Alors, en période de soudure, il abandonne ses champs et fait pousser de la canne à sucre dans le petit trou d’eau voisin, afin de la vendre pour nourrir sa famille.En Afrique, le changement climatique a réduit la productivité agricole de près de 34% depuis les années 1960, plus que dans toute autre région du globe, estime le Giec.En 2025, 33 millions des quelque 220 millions d’habitants du Nigeria feront face à une insécurité alimentaire sévère, prévoient les Nations unies.

Turquie: l’accès au compte X du maire d’Istanbul bloqué par les autorités

Les autorités turques ont bloqué jeudi l’accès au compte X du maire incarcéré d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, au lendemain d’un rassemblement de l’opposition qui a attiré des dizaines de milliers de personnes dans la mégapole.Un message prévient les près de dix millions d’abonnés: “Compte restreint — @ekrem_imamoglu a été restreint en TR (Turquie) en réponse à une demande légale”. En revanche le compte en anglais du maire, @imamoglu_int, restait accessible.Depuis l’arrestation le 19 mars de M. Imamoglu, 53 ans, accusé de “corruption”, ce qu’il nie, et son placement en détention, l’opposant au président turc a continué de s’exprimer via des messages publiés sur son compte X par des proches.Dans le dernier posté, le maire incarcéré à la prison de Silivri, dans la banlieue d’Istanbul, exhortait ses partisans à rejoindre le rassemblement convoqué mercredi soir par son parti, le CHP, devant l’université d’Istanbul.Mais selon la présidence turque et la municipalité d’Istanbul, c’est un message posté le 24 avril sur le compte du maire qui a déclenché la procédure.”Considérant que le message publié par le compte X du détenu Ekrem Imamoglu (…) peut constituer le délit d’incitation ouverte à commettre un délit (…), une enquête a été ouverte d’office par le parquet général d’Istanbul”, affirme jeudi le Centre de lutte contre la désinformation, rattaché à la présidence turque.M. Imamoglu annonçait dans ce message déposer une plainte “contre ceux qui ont causé la plus grande honte de l’histoire du système judiciaire turc”, dénonçant une “poignée de personnes ambitieuses qui causent une misère totale à notre nation”.”À quoi servent les procès et (…) les arrestations lors lesquels de nombreuses personnes, moi compris, sont gardées dans des centres de détention sordides pendant des jours ?”, interrogeait-il.- Centaines de comptes bloqués -Selon le groupe de surveillance EngelliWeb, qui suit la censure sur Internet en Turquie, l’accès au compte du maire a été bloqué au motif de la “protection de la sécurité nationale et de l’ordre public”, en vertu de “l’article 8/A de la loi n° 5651″.”Malheureusement, je ne suis pas surpris car des centaines de comptes ont fait l’objet d’ordres similaires depuis l’arrestation d’Imamoglu”, a réagi Yaman Akdeniz, professeur de droit et directeur de l’Association turque pour la liberté d’expression (IFOD) et membre du projet EngelliWeb, interrogé par l’AFP.”X est officiellement devenu le bras des forces de l’ordre turques”, a-t-il ajouté. L’avocat Gönenç Gürkaynak a annoncé avoir déposé une plainte en justice, devant le “8e tribunal pénal de paix d’Istanbul”, “à la demande de X et en ma qualité d’avocat indépendant de X”, a-t-il précisé sur son compte.En signe de solidarité avec le maire, de nombreux abonnés ont affiché son portrait en photo de profil.L’arrestation d’Ekrem Imamoglu le 19 mars, puis son incarcération le 23, jour de son investiture par son parti pour l’élection présidentielle de 2028, avait jeté chaque soir pendant une semaine des dizaines de milliers de personnes dans les rues d’Istanbul et provoqué des manifestations dans des dizaines de villes de Turquie.Face à la répression et près de 2.000 arrestations, leur nombre avait progressivement diminué au cours des semaines suivantes.

Turquie: l’accès au compte X du maire d’Istanbul bloqué par les autorités

Les autorités turques ont bloqué jeudi l’accès au compte X du maire incarcéré d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, au lendemain d’un rassemblement de l’opposition qui a attiré des dizaines de milliers de personnes dans la mégapole.Un message prévient les près de dix millions d’abonnés: “Compte restreint — @ekrem_imamoglu a été restreint en TR (Turquie) en réponse à une demande légale”. En revanche le compte en anglais du maire, @imamoglu_int, restait accessible.Depuis l’arrestation le 19 mars de M. Imamoglu, 53 ans, accusé de “corruption”, ce qu’il nie, et son placement en détention, l’opposant au président turc a continué de s’exprimer via des messages publiés sur son compte X par des proches.Dans le dernier posté, le maire incarcéré à la prison de Silivri, dans la banlieue d’Istanbul, exhortait ses partisans à rejoindre le rassemblement convoqué mercredi soir par son parti, le CHP, devant l’université d’Istanbul.Mais selon la présidence turque et la municipalité d’Istanbul, c’est un message posté le 24 avril sur le compte du maire qui a déclenché la procédure.”Considérant que le message publié par le compte X du détenu Ekrem Imamoglu (…) peut constituer le délit d’incitation ouverte à commettre un délit (…), une enquête a été ouverte d’office par le parquet général d’Istanbul”, affirme jeudi le Centre de lutte contre la désinformation, rattaché à la présidence turque.M. Imamoglu annonçait dans ce message déposer une plainte “contre ceux qui ont causé la plus grande honte de l’histoire du système judiciaire turc”, dénonçant une “poignée de personnes ambitieuses qui causent une misère totale à notre nation”.”À quoi servent les procès et (…) les arrestations lors lesquels de nombreuses personnes, moi compris, sont gardées dans des centres de détention sordides pendant des jours ?”, interrogeait-il.- Centaines de comptes bloqués -Selon le groupe de surveillance EngelliWeb, qui suit la censure sur Internet en Turquie, l’accès au compte du maire a été bloqué au motif de la “protection de la sécurité nationale et de l’ordre public”, en vertu de “l’article 8/A de la loi n° 5651″.”Malheureusement, je ne suis pas surpris car des centaines de comptes ont fait l’objet d’ordres similaires depuis l’arrestation d’Imamoglu”, a réagi Yaman Akdeniz, professeur de droit et directeur de l’Association turque pour la liberté d’expression (IFOD) et membre du projet EngelliWeb, interrogé par l’AFP.”X est officiellement devenu le bras des forces de l’ordre turques”, a-t-il ajouté. L’avocat Gönenç Gürkaynak a annoncé avoir déposé une plainte en justice, devant le “8e tribunal pénal de paix d’Istanbul”, “à la demande de X et en ma qualité d’avocat indépendant de X”, a-t-il précisé sur son compte.En signe de solidarité avec le maire, de nombreux abonnés ont affiché son portrait en photo de profil.L’arrestation d’Ekrem Imamoglu le 19 mars, puis son incarcération le 23, jour de son investiture par son parti pour l’élection présidentielle de 2028, avait jeté chaque soir pendant une semaine des dizaines de milliers de personnes dans les rues d’Istanbul et provoqué des manifestations dans des dizaines de villes de Turquie.Face à la répression et près de 2.000 arrestations, leur nombre avait progressivement diminué au cours des semaines suivantes.