Droits de douane: accord aux contours flous attendu entre Washington et Londres

Un “accord commercial” sur les droits de douane est attendu jeudi entre les Etats-Unis et son allié historique, le Royaume-Uni, mais les contours et la portée de cet arrangement, le premier du genre depuis le lancement par Donald Trump de sa guerre commerciale, restent encore flous.Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit “s’exprimer plus tard” jeudi au sujet des négociations commerciales entre les deux pays, a indiqué un porte-parole de Downing Street jeudi en début de matinée, quelques heures après l’annonce par Donald Trump qu’un “accord majeur” serait dévoilé –sans nommer le pays concerné.Sur son compte Truth Social, le locataire de la Maison Blanche, a annoncé mercredi une “grande conférence de presse (jeudi) matin à 10H00 (14H00 GMT), dans le Bureau ovale, concernant un important accord commercial avec les représentants d’un grand pays très respecté”.La presse américaine comme britannique avance qu’il s’agit du Royaume-Uni, mais souligne que l’ampleur de ce qui sera dévoilé jeudi pourrait être limitée, voire se réduire à l’annonce d’un cadre de négociations entre les deux pays.”Tout +accord+ avec les États-Unis s’apparente davantage à une opération de limitation des dégâts qu’à un véritable coup de pouce à l’économie” britannique, même si “il s’agira clairement d’un soulagement pour les entreprises”, relève ainsi Jonathan Portes, économiste au King’s College de Londres, interrogé par l’AFP.- “Relation spéciale” -Si cet accord est confirmé, il constituera une première depuis que le tempétueux milliardaire a imposé au monde entier des droits de douane massifs sur les biens importés par les Etats-Unis, avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l’ordre économique international.Donald Trump a toutefois maintenu des surtaxes prohibitives avec la Chine au taux de 145% — 245% pour certains secteurs — auquel Pékin a riposté avec un taux de 125%.Chine et Etats-Unis doivent se réunir ce week-end en Suisse pour jeter les fondements d’une négociation commerciale.Keir Starmer et Donald Trump avaient ces dernières semaines fait état de “négociations productives” entre leurs pays liés par 250 ans d’Histoire et qui ont forgé une “relation spéciale” diplomatique et économique jamais véritablement mise à mal.Le commerce de biens entre Londres et Washington est resté à l’équilibre en 2024, selon des statistiques officielles, le Royaume-Uni ayant importé pour 57,1 milliards de livres de biens américains et en a exporté pour 59,3 milliards de livres.Londres est ainsi relativement épargné par les droits de douane “réciproques” annoncés le 2 avril par le président Trump avec une taxe de seulement 10%, le niveau le plus bas.La puissance européenne reste toutefois taxée à 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, ce qui inquiète les constructeurs britanniques, les Etats-Unis représentant leur premier marché à l’exportation en 2024 (9 milliards de livres, 27,4% des exportations), hors Union européenne.La balance commerciale penche aussi largement en faveur du Royaume-Uni en matière de services, le pays ayant exporté pour 137 milliards de livres aux Etats-Unis l’an passé, contre 61,2 milliards d’importations.Mais ce secteur reste, pour l’instant, en marge de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.- Taxe numérique -Londres et Washington négocient depuis des semaines, le Royaume-Uni espérant supprimer ou atténuer les surtaxes américaines contre des concessions.La ministre des Finances britannique Rachel Reeves s’était ainsi entretenue avec son homologue américain Scott Bessent, en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) fin avril à Washington.Elle avait avancé quelques lignes rouges sur les normes en matière d’automobiles et d’alimentation, sur la sécurité en ligne et envisagé une concession possible sur sa taxe numérique, qui touche essentiellement les géants américains et rapporte 800 millions de livres par an.Dans le même temps, Mme Reeves avait rappelé la valeur de la relation avec l’UE, soulignant que “les relations commerciales avec l’Europe (étaient) sans doute encore plus importantes” qu’avec les Etats-Unis, malgré le divorce du Brexit effectif depuis le 31 janvier 2020.Londres accueillera le 19 mai les présidents des institutions de l’UE, premier sommet de ce type depuis le Brexit.Des discussions sont parallèlement en cours entre Washington et nombre de pays. burs-ode/zap/rl

Nintendo forecasts 15 million Switch 2 sales in 2025-26

Japanese gaming giant Nintendo forecast Thursday that it would sell 15 million units of its hotly awaited Switch 2 console in the current financial year but warned US tariffs could hit its bottom line.The successor to the Switch — the third best-selling console ever behind Sony’s PlayStation 2 and the Nintendo DS — is set to hit shelves worldwide on June 5.While the “Super Mario” maker is diversifying into theme parks and hit movies, around 90 percent of its revenue still comes from the Switch business, analysts say.However the unit sales forecast is more conservative than the 16.8 million expected in a survey of Bloomberg economists.The Switch, a handheld and TV-compatible device that became a must-have gadget during pandemic lockdowns, has sold around 150 million units since its launch in 2017.For the financial year that ended on March 31, Nintendo reported a 43.2 percent fall in full-year net profit to 278.8 billion yen ($1.9 billion), as gamers wait to splash their cash on the Switch 2.It sold 10.8 million Switches, down 31.2 percent year-on-year, while software sales hit 155.4 million units, a decrease of 22.2 percent.Nintendo forecast a net profit of 300 billion yen for the current financial year but warned that US trade tariffs could impact its earnings.”Changes to tariff rates may affect our financial forecast. We will continue to monitor the situation to respond to changes in market conditions,” it said.- Hot pre-orders -The company last month revealed details about the Switch 2, a hybrid console like its predecessor.However the price has raised eyebrows at over a third more than the original Switch in major markets including the United States, where it will cost $449.99.A Japanese-only version for domestic consumers will cost 49,980 yen ($350).Nintendo delayed pre-orders for the Switch 2 in the United States by two weeks as it assessed the fallout from President Donald Trump’s trade levies.But last month it boasted of higher-than-expected demand in Japan for pre-orders of the new console.”If final tariffs do not come down… then prices will need to rise further, which will dampen demand,” David Gibson of MST Financial told AFP ahead of the earnings release.”But keep in mind Nintendo tends to set the price of its hardware and not change them,” he said.Since Trump’s first term, Nintendo has been shifting production from China to Vietnam, Gibson said.”So it is likely that 70 percent plus of shipments to the USA for Switch 2 can come from Vietnam and tariffs can be minimised.”The Switch 2 will have eight times the memory of the first Switch, and a 7.9-inch (20-centimetre) screen — up from 6.2 inches for the original.Its controllers, which attach with magnets, can also be used like a desktop computer mouse.A new function will enable users to temporarily share games with friends and play together.News that the next title in the Grand Theft Auto video game series had been postponed to May 2026 is a positive for Nintendo, Atul Goyal of Jefferies said this month.”It sure makes Nintendo’s competition far less intense” in terms of game launches, he wrote in a note.”We earlier wrote that the 2025 holiday season could belong to both Sony (GTA6) and Nintendo (Switch 2 games),” he said.”But it now looks that the console for this holiday season is” the Switch 2, he predicted.

Nintendo prévoit d’écouler 15 millions de consoles Switch 2 d’ici fin mars 2026

Le géant du jeu vidéo Nintendo prévoit d’écouler 15 millions d’unités de sa nouvelle console Switch 2 sur l’exercice 2025-2026, entamé en avril, après avoir vu ses ventes et son bénéfice s’effondrer en 2024-2025 sur fond d’attentisme des joueurs lassés de la Switch originale.Il s’apprête à commercialiser à partir du 5 juin la Switch 2, avidement attendue par les joueurs malgré un prix jugé trop élevé. Ce nouveau modèle est censé stopper l’effritement des ventes du groupe, plombé par le vieillissement de sa console vedette Switch.Cette anticipation de ventes massives de la Switch 2 s’avère cependant très en-deçà des attentes médianes des analystes sondés par Bloomberg, soit 16,8 millions d’unités.Le président du groupe, Shuntaro Furukawa, avait affirmé courant avril que 2,2 millions de demandes de précommandes avaient été enregistrées pour le seul Japon, un chiffre alors qualifié d'”extrêmement élevé”, très supérieur aux attentes du groupe tout comme au nombre de Switch 2 pouvant être livrées à la date de sortie.L’enjeu est massif: bien que Nintendo se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90% de ses revenus proviennent de l’activité liée à sa console vedette Switch.Sortie en mars 2017 et vendue depuis à plus de 146 millions d’exemplaires (troisième console la plus vendue de tous les temps, derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS), cette machine hybride jouable aussi bien en déplacement que connectée à un téléviseur est devenue un immense succès.Mais après avoir désormais soufflé ses huit bougies, elle a dépassé largement en longévité les précédentes consoles de Nintendo: les ventes se sont essoufflées au fil des ans, la lassitude s’installant dans le public dans l’attente de sa nouvelle version.Signe de ces difficultés: les ventes de la Switch originale ont plongé de 22% sur l’exercice 2024-2025 achevé fin mars.Sur l’année, Nintendo a vu son bénéfice net s’effondrer de 43,2% à 278,8 milliards de yens (1,71 milliard d’euros), tandis que son chiffre d’affaires fondait de 30% à 1.165 milliards de yens (7,16 milliards d’euros).-Barrières douanières-Nintendo a dévoilé début avril les détails de la Switch 2: comme la précédente, c’est une console hybride, mais disposant d’un écran plus grand, de manettes amovibles et d’un micro intégré. La Switch 2 disposera de huit fois plus de mémoire que sa première version (256 Go).”Nous pensons que la demande dépassera largement l’offre disponible”, estime Atul Goyal, analyste chez Jefferies. Et l’annonce du report du prochain jeu de la série Grand Theft Auto (GTA) de Sony à mai 2026 est également une bonne nouvelle pour Nintendo, en rendant la concurrence “moins féroce” pour les sorties de ses propres jeux, selon M. Goyal.Parmi les jeux disponibles pour le lancement de la Switch 2, on trouvera “Mario Kart World”, volet d’une des séries les plus populaires du groupe, développé exclusivement pour la nouvelle console.Le prix de la Switch 2 dévoilé par Nintendo a toutefois suscité de vives réactions offusquées: 469,99 euros en Europe (449,99 dollars aux États-Unis), alors que sa devancière avait été lancée à 329,99 euros. Par ailleurs, l’inconnue de la guerre douanière lancée par Donald Trump assombrit l’horizon.L’entreprise fait fabriquer ses consoles en Chine, mais également au Vietnam et au Cambodge, trois pays frappés depuis avril par des taxes douanières massives de la part des Etats-Unis. Nintendo avait retardé les précommandes aux États-Unis de plusieurs semaines, le temps d’évaluer les conséquences de la guerre commerciale.Les analystes attendent des éclaircissements sur la manière dont l’entreprise compte modérer les hausses de prix liées aux droits de douane –au risque sinon de faire trébucher l’action Nintendo, dont le cours a bondi d’environ 90% depuis août.Le groupe nippon a indiqué jeudi que les droits de douane américains pourraient bouleverser ses prévisions, sans offrir davantage de détails.L’an dernier, les Etats-Unis représentaient quelque 36% des ventes totales de Nintendo, selon Bloomberg Intelligence. Et les droits de douane pourraient contraindre Nintendo à augmenter de jusqu’à 28% le prix annoncé de sa console dans le pays.Au risque de dissuader de nombreux acheteurs: “L’essentiel du grand public ne paiera pas 600 dollars pour une Switch 2”, sans compter les prix des jeux, estime Michael Pachter, analyste de Wedbush Securities, cité par Bloomberg.

Turquie: l’accès au compte X du maire d’Istanbul bloqué par les autorités

Les autorités turques ont bloqué jeudi l’accès au compte X du maire incarcéré d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, qui compte près de 10 millions d’abonnés, a constaté l’AFP.Un message précise: “Compte restreint — @ekrem_imamoglu a été restreint en TR (Turquie) en réponse à une demande légale”. Ce blocage intervient au lendemain d’un rassemblement de l’opposition devant l’université d’Istanbul, suivi par des dizaines de milliers de personnes, la foule la plus importante depuis un mois.En revanche le compte en anglais du maire, @imamoglu_int, reste accessible.Depuis l’arrestation le 19 mars de M. Imamoglu, accusé de “corruption” – ce qu’il nie -, et son placement en détention, le maire continue de s’exprimer via des messages postés sur son compte X par des proches.Dans son dernier message sur X, l’opposant incarcéré à la prison de Silivri, dans la banlieue d’Istanbul, exhortait ses partisans à rejoindre le rassemblement convoqué mercredi soir par son parti, le CHP.Selon le groupe de surveillance EngelliWeb, qui rapporte la censure sur Internet et les sites bloqués en Turquie, l’accès au compte du maire a été bloqué pour des raisons de “protection de la sécurité nationale et de l’ordre public”, en vertu de “l’article 8/A de la loi n° 5651”.L’arrestation d’Ekrem Imamoglu, alors qu’il s’apprêtait à être investi par son parti pour l’élection présidentielle de 2028, a jeté chaque soir pendant une semaine des dizaines de milliers de personnes dans les rues d’Istanbul, et provoqué des manifestations dans des dizaines de villes de Turquie.Face à la répression et près de 2.000 arrestations, leur nombre avait progressivement diminué au cours des dernières semaines.Selon Yaman Akdeniz, professeur de droit et directeur de l’Association turque pour la liberté d’expression (IFOD), les raisons du blocage n’ont pas encore été divulguées mais “grâce à notre projet EngelliWeb, nous avons pu détecter l’existence d’un ordre au titre de l’article 8/A ».”Malheureusement, je ne suis pas surpris car des centaines de comptes ont fait l’objet d’ordres similaires depuis l’arrestation d’Imamoglu”, a-t-il déclaré à l’AFP.”X est officiellement devenu le bras des forces de l’ordre turques”, a-t-il ajouté. L’avocat Gönenç Gürkaynak a annoncé qu’il contesterait cette décision en justice: “à la demande de X et en ma qualité d’avocat indépendant de X, je déposerai ce matin une demande d’objection auprès du tribunal compétent”, a-t-il annoncé sur son propre compte.En signe de solidarité avec le maire, de nombreux abonnés ont affiché un portrait d’Ekrem Imamoglu en photo de profil.