L’Inde et le Pakistan dans leur pire affrontement depuis 20 ans, au moins 38 morts

L’Inde et le Pakistan se sont violemment bombardés mercredi, faisant au moins 26 morts côté pakistanais et 12 côté indien, dans la confrontation militaire la plus grave entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies.Depuis que des tireurs ont abattu 26 personnes à Pahalgam, au Cachemire indien le 22 avril, le feu couvait entre les deux pays, rivaux depuis leur partition en 1947.L’escalade des tensions a viré à l’affrontement militaire dans la nuit — déclenchant aussitôt les propositions de médiation de Pékin et de Londres, tandis que l’UE, l’ONU, Moscou, Washington et Paris appelaient à la retenue.Les deux armées ont échangé des tirs d’artillerie le long de leur frontière contestée au Cachemire, après des frappes indiennes sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat de Pahalgam.Le ministre indien de la Défense Rajnath Singh a répété que ces frappes n’avaient visé que des “camps terroristes” soigneusement identifiés pour “éviter la population ou des secteurs civils”.L’Inde a affirmé avoir détruit neuf sites présentés comme abritant des membres du groupe jihadiste auquel elle attribue la responsabilité de l’attentat au Cachemire indien, jamais revendiqué.New Delhi accuse le Pakistan de soutenir ce groupe, ce qu’Islamabad nie fermement.Les missiles indiens qui ont plu sur six villes au Cachemire et au Pendjab pakistanais et les échanges de tirs qui ont suivi ont tué 26 civils et en ont blessé 46 autres, selon l’armée pakistanaise. Elle ajoute qu’ils ont également endommagé un barrage hydroélectrique au Cachemire.”Nos ennemis pensaient nous attaquer dans l’obscurité, en se cachant, mais ce fût un échec”, a dit le Premier ministre Shehbaz Sharif lors d’une session extraordinaire du ParlementLe ministre pakistanais de la défense, Khawaja Muhammad Asif, a accusé le Premier ministre indien, Narendra Modi, d’avoir lancé les frappes pour “renforcer” sa popularité, ajoutant qu’Islamabad “ne tardera pas à régler ses comptes”.Le Pakistan affirme avoir “abattu cinq avions indiens” dans l’espace aérien de son voisin, tandis qu’une source sécuritaire indienne a indiqué à l’AFP que trois chasseurs de l’armée de l’air indienne s’étaient écrasés, pour des raisons qui n’ont pas été immédiatement précisées.- Funérailles -L’Inde, elle, recense 12 morts et 38 blessés dans le village cachemiri indien de Poonch, cible de nombreux obus pakistanais, selon des journalistes de l’AFP.”Nous avons été réveillés par des tirs (…) j’ai vu des obus tomber”, a rapporté à l’agence Press Trust of India (PTI) un habitant de Poonch, Farooq.De violentes explosions ont aussi secoué plus tôt dans la nuit les alentours de Srinagar, la principale ville de la partie indienne du Cachemire.De l’autre côté de la frontière de facto au Cachemire, Mohammed Salman, qui vit près d’une mosquée visée par des missiles indiens à Muzaffarabad a raconté à l’AFP la “panique partout”. “Il y a eu des bruits terribles dans la nuit”, lâche-t-il. “Nous allons vers des zones plus sûres, nous sommes sans abri maintenant”, se lamente Tariq Mir, 24 ans, touché à la jambe par des éclats d’obus. Dans la région, les funérailles des victimes ont commencé. A Muzzaffarabad, des dizaines de Pakistanais, tête baissée autour d’un cercueil en bois, sont venus rendre un dernier hommage à une victime.Sur le site d’une frappe, les observateurs militaires des Nations unies déployés dans la zone disputée inspectaient les dégâts.Le Comité de la sécurité nationale, convoqué uniquement pour les urgences extrêmes à Islamabad, a réclamé que le monde fasse “rendre des comptes” à l’Inde, tandis que son allié, Ankara, a pointé du doigt New Delhi. “L’attaque conduite la nuit dernière par l’Inde fait courir le risque d’une guerre totale”, a dit le ministère turc des Affaires étrangères.Le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar a, lui, multiplié les appels téléphoniques avec le Japon, la France, l’Allemagne et l’Espagne pour justifier les frappes.- “Un grand boum” -L’un des sites ciblés est la mosquée Subhan, à Bahawalpur, dans le Pendjab pakistanais, liée selon le renseignement indien à des groupes proches du mouvement jihadiste Lashkar-e-Taiba (LeT).L’Inde accuse ce groupe, soupçonné des attaques qui avaient fait 166 morts à Bombay en 2008, d’avoir mené l’attaque du 22 avril.Au Pendjab pakistanais, Mohammed Khourram, un habitant de Mouridke, une autre ville visée, a raconté à l’AFP avoir entendu “un grand boum, très bizarre”.”J’ai eu très peur, comme si c’était un tremblement de terre. Puis un missile est arrivé et a frappé, et un second une minute après, trois ou quatre ont suivi pendant les trois ou quatre minutes suivantes”, a-t-il poursuivi.Les représailles indiennes ont été accueillies avec satisfaction dans les rues de New Delhi.Le Premier ministre Narendra Modi “a vengé les morts (du 22 avril)”, s’est réjoui auprès de l’AFP G.B. Rajakumar, un chauffeur de la capitale.Environ 200 Pakistanais ont défilé tôt mercredi dans la ville méridionale de Hyderabad, brûlant des drapeaux indiens et des portraits de Narendra Modi.Quelques heures après la flambée de violence, pour Praveen Donthi, du centre de réflexion International Crisis Group, “l’escalade a atteint un niveau supérieur à celui de la dernière crise survenue en 2019, avec des conséquences potentielles terribles”.- Guerre de l’eau -Cette année-là, New Delhi avait frappé le sol pakistanais après une attaque meurtrière contre un de ses convois militaires au Cachemire.La porte-parole de l’armée indienne a assuré que les cibles visées mercredi avaient été “choisies pour éviter tout dommage aux infrastructures civiles ou toutes pertes civiles”.Mardi soir, Narendra Modi avait annoncé son intention de “couper l’eau” des fleuves qui prennent leur source en Inde et irriguent le Pakistan – une menace impossible à mettre à exécution à court terme, selon les experts.Dès le lendemain de l’attentat, l’Inde s’était retiré du traité de partage des eaux signé en 1960 avec son voisin.Mardi, le Pakistan l’avait accusé de modifier le débit du fleuve Chenab, l’un des trois placés sous son contrôle selon ce traité.burs-pa/jma/ybl/am/lpt

Très réchauffantes, les émissions de méthane liées à l’énergie se maintiennent à des niveaux records

Les émissions de méthane liées au secteur des énergies fossiles sont restées en 2024 à des niveaux proches des records historiques, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié mercredi, qui alerte sur une hausse de rejets massifs issus d’installations pétrogazières pour ce gaz à effet de serre très puissant.En 2024, la production record du secteur de l’industrie fossile (gaz, pétrole, charbon) a été responsable du rejet dans l’atmosphère de plus de 120 millions de tonnes de méthane, proche du record atteint en 2019, selon la nouvelle édition de ce “Global Methane Tracker”.Le méthane, deuxième gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel qui s’échappe des gazoducs, des vaches ou des déchets. Environ 580 millions de tonnes de méthane sont rejetées chaque année, dont 60% attribuables à l’activité humaine – avec l’agriculture en tête suivie de l’énergie – et près d’un tiers aux zones humides naturelles. Au pouvoir bien plus réchauffant que le CO2, le méthane est responsable d’environ 30% du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle. Mais ayant une durée de vie plus courte, il constitue de ce fait “la meilleure option dont nous disposons pour réduire le réchauffement (climatique) à court terme”, a déclaré Tim Gould, économiste en chef de l’AIE, à la presse.Dans le secteur fossile, les fuites de méthane se produisent lors d’opérations de dégazage ou de torchage sur des installations pétrogazières mais aussi dans les gazoducs ou le transport maritime de gaz liquéfié. Selon l’AIE, 70% de ces émissions pourraient être évitées et à moindre coût – le gaz capturé pouvant être revendu, par exemple pour générer de l’électricité. Cependant, les actions entreprises sont “en deçà des ambitions”, a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’agence. – Des sites “super-émetteurs” -La Chine est le plus grand émetteur mondial de méthane lié à l’énergie, principalement issu de son secteur charbonnier. Suivent ensuite les Etats-Unis et la Russie.Les chiffres de l’AIE sont basés sur des données mesurées, par opposition aux émissions déclarées, parfois obsolètes ou estimées à partir des informations du secteur énergétique. Résultat, l’estimation de l’AIE est environ 80% plus élevée que le total déclaré par les pays aux Nations unies.Mais “la transparence s’améliore” grâce à plus de 25 satellites qui traquent depuis l’espace les “plumes” de méthane s’échappant des installations pétrogazières, mais aussi des déchetteries, élevages intensifs, rizières… L’un d’eux, l’Européen Sentinel 5P, qui ne détecte que les fuites les plus importantes, a observé que les “événements de super-émissions de méthane” dans les installations pétrogazières ont atteint un niveau record en 2024. Des fuites massives repérées partout dans le monde, mais particulièrement aux Etats-Unis, au Turkménistan et en Russie. Pour la première fois, l’AIE inclut dans son bilan les émissions de méthane des puits de pétrole et de gaz abandonnés et des mines de charbon: ensemble, ils constitueraient le “quatrième plus grand émetteur mondial de méthane issu des combustibles fossiles”, contribuant pour quelque 8 millions de tonnes en 2024.S’attaquer aux émissions de méthane d’origine énergétique ralentirait considérablement le réchauffement climatique, évitant ainsi une hausse d’environ 0,1°C des températures mondiales d’ici 2050. Soit “un impact considérable, comparable à l’élimination d’un seul coup” de tout le CO2 de l’industrie lourde mondiale, indique le rapport. Des entreprises et des pays ont pris des engagements en matière de réduction des rejets de méthane, mais seuls environ 5% de la production de pétro-gazière répond aujourd’hui à “une norme d’émissions de méthane proches de zéro”.Le groupe de réflexion Ember a estimé mercredi que l’industrie fossile devait réduire ses émissions de méthane de 75% d’ici 2030 si le monde veut se mettre sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Or, le méthane du charbon “est toujours ignoré”, a déploré Sabina Assan, analyste chez Ember. “Il existe aujourd’hui des technologies rentables” et faciles “à mettre en Å“uvre pour lutter contre le méthane”, dit-elle. “Nous ne pouvons plus laisser les mines de charbon s’en tirer à bon compte”.

Très réchauffantes, les émissions de méthane liées à l’énergie se maintiennent à des niveaux records

Les émissions de méthane liées au secteur des énergies fossiles sont restées en 2024 à des niveaux proches des records historiques, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié mercredi, qui alerte sur une hausse de rejets massifs issus d’installations pétrogazières pour ce gaz à effet de serre très puissant.En 2024, la production record du secteur de l’industrie fossile (gaz, pétrole, charbon) a été responsable du rejet dans l’atmosphère de plus de 120 millions de tonnes de méthane, proche du record atteint en 2019, selon la nouvelle édition de ce “Global Methane Tracker”.Le méthane, deuxième gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel qui s’échappe des gazoducs, des vaches ou des déchets. Environ 580 millions de tonnes de méthane sont rejetées chaque année, dont 60% attribuables à l’activité humaine – avec l’agriculture en tête suivie de l’énergie – et près d’un tiers aux zones humides naturelles. Au pouvoir bien plus réchauffant que le CO2, le méthane est responsable d’environ 30% du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle. Mais ayant une durée de vie plus courte, il constitue de ce fait “la meilleure option dont nous disposons pour réduire le réchauffement (climatique) à court terme”, a déclaré Tim Gould, économiste en chef de l’AIE, à la presse.Dans le secteur fossile, les fuites de méthane se produisent lors d’opérations de dégazage ou de torchage sur des installations pétrogazières mais aussi dans les gazoducs ou le transport maritime de gaz liquéfié. Selon l’AIE, 70% de ces émissions pourraient être évitées et à moindre coût – le gaz capturé pouvant être revendu, par exemple pour générer de l’électricité. Cependant, les actions entreprises sont “en deçà des ambitions”, a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’agence. – Des sites “super-émetteurs” -La Chine est le plus grand émetteur mondial de méthane lié à l’énergie, principalement issu de son secteur charbonnier. Suivent ensuite les Etats-Unis et la Russie.Les chiffres de l’AIE sont basés sur des données mesurées, par opposition aux émissions déclarées, parfois obsolètes ou estimées à partir des informations du secteur énergétique. Résultat, l’estimation de l’AIE est environ 80% plus élevée que le total déclaré par les pays aux Nations unies.Mais “la transparence s’améliore” grâce à plus de 25 satellites qui traquent depuis l’espace les “plumes” de méthane s’échappant des installations pétrogazières, mais aussi des déchetteries, élevages intensifs, rizières… L’un d’eux, l’Européen Sentinel 5P, qui ne détecte que les fuites les plus importantes, a observé que les “événements de super-émissions de méthane” dans les installations pétrogazières ont atteint un niveau record en 2024. Des fuites massives repérées partout dans le monde, mais particulièrement aux Etats-Unis, au Turkménistan et en Russie. Pour la première fois, l’AIE inclut dans son bilan les émissions de méthane des puits de pétrole et de gaz abandonnés et des mines de charbon: ensemble, ils constitueraient le “quatrième plus grand émetteur mondial de méthane issu des combustibles fossiles”, contribuant pour quelque 8 millions de tonnes en 2024.S’attaquer aux émissions de méthane d’origine énergétique ralentirait considérablement le réchauffement climatique, évitant ainsi une hausse d’environ 0,1°C des températures mondiales d’ici 2050. Soit “un impact considérable, comparable à l’élimination d’un seul coup” de tout le CO2 de l’industrie lourde mondiale, indique le rapport. Des entreprises et des pays ont pris des engagements en matière de réduction des rejets de méthane, mais seuls environ 5% de la production de pétro-gazière répond aujourd’hui à “une norme d’émissions de méthane proches de zéro”.Le groupe de réflexion Ember a estimé mercredi que l’industrie fossile devait réduire ses émissions de méthane de 75% d’ici 2030 si le monde veut se mettre sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Or, le méthane du charbon “est toujours ignoré”, a déploré Sabina Assan, analyste chez Ember. “Il existe aujourd’hui des technologies rentables” et faciles “à mettre en Å“uvre pour lutter contre le méthane”, dit-elle. “Nous ne pouvons plus laisser les mines de charbon s’en tirer à bon compte”.

Xi Jinping à Moscou pour discuter Ukraine et Etats-Unis avec Poutine

Le président chinois Xi Jinping est arrivé mercredi à Moscou pour une visite de plusieurs jours à l’occasion des commémorations de la victoire sur l’Allemagne nazie aux côtés de Vladimir Poutine, avec qui il doit échanger jeudi sur le conflit en Ukraine et les relations avec Washington.Son avion est arrivé en début de soirée à l’aéroport Vnoukovo de Moscou, ont rapporté les agences de presse étatiques russes Ria Novosti et TASS.Ce déplacement, qui illustre le partenariat entre la Russie et la Chine face à l’Occident, intervient au moment où les récents efforts en vue d’une fin des hostilités en Ukraine semblent dans l’impasse, et en pleine confrontation commerciale entre Pékin et Washington.Le maître du Kremlin a refusé une trêve de 30 jours proposée par Kiev, annonçant à la place un cessez-le-feu unilatéral entre jeudi et samedi, qui a été rejeté par l’Ukraine.Lors de la rencontre entre MM. Xi et Poutine prévue jeudi, “les questions les plus importantes vont être discutées (…): le dossier ukrainien et les relations russo-américaines”, a indiqué à la presse le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.MM. Poutine et Xi adopteront deux déclarations communes, l’une sur leurs relations bilatérales et l’autre sur la “stabilité stratégique mondiale”, avant une prise de parole devant la presse.Xi Jinping assistera ensuite vendredi à la grande parade militaire sur la place Rouge à l’occasion des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie. Des soldats chinois défileront à cette occasion, malgré les avertissements de l’Ukraine qui a dit voir toute participation étrangère comme “un soutien à l’Etat agresseur” russe.- Opposition à l’Occident -La Russie et la Chine ont encore accéléré leur rapprochement depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en 2022.Dans un documentaire sur les 25 ans de son arrivée au pouvoir diffusé dimanche, Vladimir Poutine était notamment revenu sur le caractère “stratégique” du partenariat avec Pékin. “Nos intérêts nationaux coïncident”, a-t-il souligné.De son côté, Xi Jinping a appelé Moscou et Pékin à “rejeter toute tentative de perturber ou de saper l’amitié et la confiance mutuelle” entre les deux pays, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle, qui cite un article du président chinois publié mercredi dans un journal russe.”Avec la détermination et la résilience de la coopération stratégique sino-russe, nous devons oeuvrer ensemble à la promotion d’un monde multipolaire et à la construction d’une communauté de destin pour l’humanité”, a indiqué M. Xi.Ces propos soulignent les liens entre les deux pays face aux Occidentaux et à la guerre commerciale lancée par l’administration américaine de Donald Trump, notamment à l’encontre de la Chine.La victoire de 1945 est au coeur du récit patriotique du Kremlin, qui dresse souvent des parallèles avec l’offensive russe actuelle en Ukraine, pays que Vladimir Poutine assure vouloir “dénazifier”.- “Facilitateur” du conflit -A l’occasion des commémorations de la victoire de 1945, Vladimir Poutine a ordonné une trêve en Ukraine du 8 au 10 mai, une décision perçue à Kiev comme visant à éviter de potentielles attaques ukrainiennes pouvant perturber les cérémonies.Ce cessez-le-feu a été rejeté par Volodymyr Zelensky, qui l’a qualifié de “tentative de manipulation” et a averti que Moscou avait “raison de s’inquiéter” pour la sécurité de sa parade, à laquelle sont attendus les dirigeants d’une trentaine de pays.La Chine se présente comme une partie neutre et un médiateur potentiel du conflit en Ukraine, mais elle reste un partenaire diplomatique et économique clé de la Russie, au point que les pays membres de l’Otan l’ont qualifiée de “facilitateur décisif” de l’assaut russe – que Pékin n’a jamais condamné.Les autorités chinoises sont notamment accusées d’aider Moscou à contourner les sanctions occidentales, en lui permettant d’acquérir les composants technologiques nécessaires à sa production d’armements pour son offensive.Le président ukrainien a également accusé en avril la Chine de “fournir des armes” à la Russie et de l’aider à en produire, des allégations fermement démenties par Pékin.M. Zelensky avait aussi reproché à la Chine d’être “impliquée” dans le conflit en Ukraine, “plusieurs centaines” de citoyens chinois combattant dans les rangs de l’armée russe, selon lui.Face aux sanctions internationales, la Russie a redirigé depuis 2022 ses exportations d’hydrocarbures et de matières premières vers l’Asie, en particulier vers le marché chinois.

Une esplanade au nom d’Arman Soldin, journaliste de l’AFP tué en Ukraine, inaugurée à Vichy

“Un homme juste”: une esplanade au nom d’Arman Soldin, journaliste de l’AFP tué en Ukraine en mai 2023 alors qu’il couvrait le conflit, a été inaugurée mercredi à Vichy, ville natale de l’illustre reporter Albert Londres.”Il y a des hommes dont la lumière ne s’éteint jamais, Arman Soldin était de ceux-là. (…) Il a choisi d’aller là où d’autres fuient (…) d’arracher à l’obscurité des éclats de vérité”, a déclaré le maire de Vichy Frédéric Aguilera lors de la cérémonie.L’élu avait auparavant dévoilé une plaque commémorative rappelant qu’Arman Soldin était un “reporter et héros du quotidien engagé, au péril de sa vie, pour nous informer et donner la parole à ceux qui n’en ont pas”.”Votre fils était un homme juste, un homme debout”, a-t-il ajouté en s’adressant à la mère du journaliste, entourée de son frère et de sa soeur, lors d’une cérémonie à laquelle ont également participé des étudiants en journalisme.Cette inauguration était doublement symbolique: ville natale d’Albert Londres qui a donné son nom au prix récompensant chaque année les meilleurs reportages francophones, Vichy propose sur cette esplanade un Bachelors universitaire de technologie (BUT), diplôme en trois ans d’information-communication parcours journalisme.Vichy “mesure le prix de la vérité: c’est la ville d’Albert Londres” qui souhaitait “porter la plume dans la plaie” et “c’est aussi tragiquement la ville où la République fut enterrée le 10 juillet 1940, nous n’oublions pas” et “nous savons que les régimes autoritaires commencent par museler la presse”, a encore dit le maire.”Tu as pensé que tu pouvais sauver le monde de son interminable et illégitime soif d’auto-sabotage, tu as couru ce jour-là avec ta caméra bien devant les autres, en train de filmer les horreurs d’autrui”, a déclaré sa mère Oksana très émue.”Personne ne sourit comme toi” et “depuis, je n’arrête pas de t’attendre”, a-t-elle ajouté, poursuivant: “Arman est beaucoup plus qu’un journaliste: Arman est un fils dévoué, Arman est un jeune garçon qui cuisine à merveille, Arman est un joueur de foot très compétitif”.En octobre 2015, le Club de la presse Auvergne et les étudiants en journalisme ont planté sur cette esplanade un arbre de la liberté de la presse.Arman Soldin, qui était le coordinateur vidéo de l’AFP en Ukraine, est mort le 9 mai 2023 à 32 ans lors d’une attaque de roquettes, lors d’un reportage à Tchassiv Iar, près du front dans la région de Donetsk (est), avec des soldats ukrainiens.

L’Assemblée exclut temporairement deux députés pour usage illicite de leurs frais de mandat

Épinglés pour avoir indument utilisé leurs frais de mandat, deux députés, l’Insoumis Andy Kerbrat et l’ex-RN Christine Engrand, ont été temporairement exclus mercredi de l’Assemblée nationale, la sanction la plus sévère prévue par le règlement.Les députés ont approuvé à l’unanimité dans l’hémicycle, du RN à LFI, la sanction proposée par le bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance exécutive. Il avait décidé, aussi à l’unanimité, de proposer “la plus haute sanction” du règlement: une privation partielle d’indemnité avec exclusion temporaire, une sanction rare, mais prononcée à plusieurs reprises ces dernières années.Les faits commis, “qui portent sur une utilisation gravement irrégulière de leurs frais de mandat, ne doivent pas jeter l’opprobre sur l’ensemble de la représentation nationale”, a appelé depuis le perchoir la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, saluant l'”unanimité” du vote.Ils sont exclus pour quinze jours de séances (avec interdiction de prendre part aux travaux) et seront privés durant deux mois de la moitié de leur indemnité parlementaire.- Drogue de synthèse et site de rencontres -Fin 2024, Mediapart a publié deux enquêtes selon lesquelles les deux élus avaient utilisé leur compte pour avance de frais de mandat, Andy Kerbrat, pour financer sa consommation de stupéfiants, ce qu’il nie, et Christine Engrand, pour diverses dépenses, dont un abonnement à un site de rencontres ou le gardiennage de chiens.C’est la première fois qu’une telle sanction est prononcée pour “manquement au code de déontologie”, selon Mme Braun-Pivet.En octobre, Andy Kerbrat, avait été contrôlé par la police dans le métro parisien en train d’acheter de la 3-MMC, une drogue de synthèse. Dans la foulée, Mediapart avait publié une enquête assurant qu’il avait utilisé son compte pour avance de frais de mandat (AFM) pour financer sa consommation.M. Kerbrat, depuis en arrêt maladie, avait confié se débattre avec une grave addiction, mais nie avoir utilisé ce compte pour sa consommation.”Je n’ai jamais utilisé mon enveloppe de frais de mandat pour financer mon addiction, jamais. Je suis sanctionné pour mauvaise gestion de l’AFM”, a-t-il insisté mercredi sur X, disant accepter cette décision. Les députés insoumis, au bureau puis dans l’hémicycle, ont approuvé la sanction. “On a une cohérence, il s’agit d’argent public et on doit le gérer correctement”, dit une source au groupe.”Nous sommes surpris que la présidente (Yaël Braun-Pivet) ait d’office choisi de faire voter la plus haute sanction”, souligne-t-on au groupe, qui estime qu’une sanction plus modeste -une privation d’indemnité sans exclusion temporaire initialement proposée par le vice-président Jérémie Iordanoff (écologiste)- était plus adaptée.Andy Kerbrat a remboursé de sa propre initiative 95% des dépenses. Sur la part restante, le déontologue a demandé des informations complémentaires, le député s’étant engagé à procéder aux remboursements éventuels.Christine Engrand (Pas-de-Calais), également épinglée par Mediapart, a été exclue définitivement du RN en mars. Selon le dernier rapport du déontologue, elle a remboursé les sommes concernées.Ces dernières années, plusieurs élus ont fait l’objet de mesures d’exclusion temporaire.L’ex-député Grégoire De Fournas (RN) avait lancé en 2022 “qu’il retourne en Afrique” lors d’une intervention du député LFI Carlos Martens Bilongo. Exclu pour avoir créé du tumulte dans l’hémicycle, l’élu RN avait alors nié tout caractère raciste à son intervention. En 2023, le député LFI Thomas Portes a été exclu après une séance houleuse sur les retraites, durant laquelle il avait refusé de s’excuser auprès du ministre du Travail Olivier Dussopt, après avoir posté une photo le montrant ceint de son écharpe tricolore, le pied sur un ballon à l’effigie du ministre. En 2024, l’insoumis Sébastien Delogu a fait l’objet de la même sanction après avoir brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle.

Safety officials slow operations at US mega airport after outage

Regulators said Wednesday they have been slowing arrivals and departures at one of the United States’ busiest airports following a 90-second traffic control system outage last week that has industry experts sounding alarm bells.Delays and flight cancelations have followed the April 28 incident at Newark Liberty International Airport in the state of New Jersey — one of the three major airports serving the New York metropolitan area.For about a minute and a half, US air traffic controllers stationed in nearby Philadelphia were unable to communicate with Newark planes as the radios and radar went out, according to accounts in US media.Employees involved in the incident have described a terrifying scene, with four air traffic workers taking short-term, trauma-related leave following the incident, according to a report in the Wall Street Journal.The episode has heaped additional attention on the US Air Traffic Control system, which has been chronically understaffed and long been beset with older equipment due to shortfalls in congressional funding. In a statement Wednesday, the Federal Aviation Administration said it was slowing arrivals and departures while taking “immediate steps” to improve reliability at Newark.This includes “accelerating technological and logistical improvements and increasing air traffic controller staffing” at Philadelphia, where Newark’s air space is managed.The agency said it was adding new telecommunications capacity, replacing copper connections with updated materials and deploying backup equipment.It also cited runway construction as cause for the slowdown.US Transportation Secretary Sean Duffy is set to announce upgrades to the US air traffic control system at a news conference on Thursday. The effort is part of what the Trump administration says will be a “golden age of transportation,” according to a DOT advisory.The troubles at Newark follow a January 29 crash at Reagan National Airport involving a civilian plane and a military helicopter, the first major US commercial crash since 2009. The FAA has experienced staff cuts due to the government reorganization led by Tesla CEO Elon Musk’s so-called Department of Government Efficiency. The FAA has said the job cuts do not affect safety employees and that no air traffic control staff has been reduced due to Musk’s initiatives.Senate Democratic Leader Chuck Schumer said Tuesday he called for a full investigation into the problems.”Why have the staffing shortages at Newark and other critical airports been allowed to continue?” Schumer asked. “What role have DOGE cuts played in aggravating the chaos?”

L’UE envisage de répliquer à Trump en taxant 100 milliards d’euros d’importations américaines

L’Union européenne se prépare à taxer environ 100 milliards d’euros de produits américains pour répondre aux droits de douane décidés par Donald Trump, en cas d’échec des négociations, ont déclaré mercredi des diplomates européens à l’AFP.Le président américain a multiplié depuis mars les annonces de surtaxes. Il a notamment décidé des droits de douane additionnels de 20% sur la plupart des importations en provenance d’Europe dont l’application a cependant été suspendue jusqu’en juillet pour tenter de rechercher une issue négociée au différend commercial.Actuellement, une surtaxe de base de 10% décrétée par Trump reste tout de même appliquée sur les biens exportés aux Etats-Unis par les Vingt-Sept. L’acier, l’aluminium et les automobiles en provenance d’Europe subissent même une surtaxe de 25%.L’Union européenne espère parvenir à un accord avec Washington pour éviter une guerre commerciale, mais elle veut être prête à riposter si les négociations échouent.La Commission européenne, qui gère la politique commerciale de l’UE, a informé les États membres la semaine dernière qu’elle ciblerait près de 100 milliards d’euros de produits américains en réponse à la surtaxe de 20%, si aucun accord n’était trouvé, ont indiqué deux diplomates européens.La liste préliminaire des produits visés devrait être rendue publique jeudi. Selon le quotidien Financial Times, elle inclurait les avions de Boeing.Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a déclaré cette semaine au Parlement européen que 70% des exportations totales du bloc étaient déjà soumises à des taxes comprises entre 10% et 25%.Il a averti que, compte tenu des enquêtes commerciales en cours aux États-Unis dans divers secteurs comme le bois ou les produits pharmaceutiques, “environ 549 milliards d’euros d’exportations de l’UE vers les États-Unis, soit 97% du total”, pourraient à terme être soumis à des droits de douane.Le directeur général de l’avionneur européen Airbus, Guillaume Faury, a souhaité mardi que les avions exportés vers l’Europe par son concurrent américain Boeing soient taxés si les droits de douane de Trump étaient maintenus. La Commission européenne et Boeing ont refusé de commenter les informations du Financial Times.

Au Mali, la junte suspend “jusqu’à nouvel ordre” les activités des partis politiques

La junte au pouvoir au Mali a annoncé mercredi la suspension “jusqu’à nouvel ordre” des partis et des associations à caractère politique, invoquant une “raison d’ordre public”, alors qu’une nouvelle coalition d’opposition appelle à la mobilisation depuis plusieurs jours.Cette restriction supplémentaire à toute expression d’opposition sous la junte intervient après que la coalition de partis politiques a appelé à manifester vendredi contre leur possible dissolution et en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.”Sont suspendus jusqu’à nouvel ordre pour raison d’ordre public les activités des partis politiques sur toute l’étendue du territoire national”, indique un décret signé par le chef de la junte malienne, le général Assimi Goïta, et lu à la radiotélévision nationale.”La mesure de suspension s’applique aux activités des associations à caractère politique et aux activités de toute autre organisation se réclamant d’un caractère politique”, poursuit le décret. Cette mesure constitue un nouvel acte de répression des voix dissidentes et de réduction de l’espace civique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dirigé par des militaires depuis deux coups d’Etat, en 2020 et en 2021.Le 30 avril, les autorités avaient annoncé l’abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution.Craignant cette dissolution, une coalition d’une centaine de partis s’est formée pour “exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025” et appeler “à la mise en place d’un calendrier de retour rapide à l’ordre constitutionnel”.- “A bas la dictature!” -La nouvelle coalition a déjà réussi à mobiliser plusieurs centaines de personnes lors d’une manifestation samedi dernier à Bamako. Un acte de protestation rare depuis l’arrivée au pouvoir de la junte.”Vive la démocratie, à bas la dictature!”, avaient scandé des protestataires réunis au Palais de la Culture.Une trentaine de partisans de la junte qui ont voulu empêcher la tenue de la manifestation avaient été dispersés par les forces de sécurité.En 2024, les autorités maliennes avaient déjà suspendu les activités des partis politiques pendant trois mois.Fin avril, une concertation nationale organisée par le régime à Bamako, largement boycottée par les partis d’opposition, avait recommandé la suppression pure et simple des partis politiques. La concertation a également proposé de proclamer le chef de la junte, le général Goïta, président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable, sans passer par les urnes.Depuis les coups d’État de 2020 et 2021, l’opposition malienne a été affaiblie par des mesures de rétorsion, des poursuites judiciaires, la dissolution de plusieurs organisations et un discours dominant appelant à l’unité autour du pouvoir militaire. Le pays est en proie depuis 2012 aux violences de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI) ainsi qu’à celles de groupes communautaires et crapuleux.Le multipartisme, ainsi que les libertés d’expression et d’association, sont garantis par la Constitution malienne de 1992, puis ont été réaffirmés dans la nouvelle loi fondamentale promulguée en 2023 par la junte.