Israël se dit prêt à reprendre les combats à Gaza

Israël s’est dit prêt dimanche à reprendre les combats “à tout moment” dans la bande de Gaza où le Hamas l’accuse de mettre en péril la trêve en bloquant la libération convenue de prisonniers palestiniens. La première phase du fragile cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier à Gaza, après 15 mois de guerre, est censée prendre fin le 1er mars, mais les négociations prévues sur la suite du processus n’ont toujours pas démarré. La décision annoncée samedi par Israël de ne pas libérer comme prévu plus de 600 détenus palestiniens, après la remise de six otages israéliens, tant que se poursuivront les “cérémonies humiliantes” autour des libérations de captifs à Gaza rend la suite plus incertaine.L’envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, a annoncé qu’il se rendrait “dans la région cette semaine, probablement mercredi” pour négocier et obtenir “une prolongation de la première phase” du cessez-le-feu.La seconde phase est censée mettre fin définitivement à la guerre, ce à quoi l’extrême droite israélienne alliée du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’oppose, menaçant la survie de son gouvernement.”Nous sommes prêts à reprendre des combats intenses à tout moment, nos plans opérationnels sont prêts”, a déclaré dimanche M. Netanyahu, lors d’une cérémonie militaire à Holon (centre) retransmise en direct.”Nous atteindrons entièrement les objectifs de la guerre, que ce soit par la négociation ou par d’autres moyens”, a-t-il ajouté.Peu après, l’armée israélienne a annoncé “relever le niveau d’alerte opérationnelle dans la zone entourant la bande de Gaza”. – Les tanks à Jénine -Israël a parallèlement annoncé dimanche avoir expulsé, avec interdiction de rentrer chez eux, quelque 40.000 Palestiniens habitants de trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, où l’armée mène une vaste opération depuis un mois. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a dit avoir “donné pour instruction (aux soldats) de se préparer à un séjour prolongé” dans ces camps “pour l’année à venir”. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000-2005, l’armée israélienne a déployé des chars en Cisjordanie occupée. Un photographe de l’AFP a vu une colonne prendre position dans le camp de  Jénine.Dans la bande de Gaza, depuis le début de la trêve, 29 otages israéliens, dont quatre décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens.Samedi, le Hamas a bien relâché six Israéliens à l’occasion de ce qui devait être le septième échange d’otages contre des prisonniers palestiniens. Mais il a une fois de plus mis en scène ces libérations, exhibant cinq otages sur des podiums devant la foule, avant qu’ils ne soient remis à la Croix-Rouge. Israël a alors stoppé la libération prévue de 620 Palestiniens, exigeant la fin de “cérémonies humiliantes”. En réponse, le Hamas a accusé Israël dimanche de “mettre en grave danger tout l’accord de trêve” et appelé les pays médiateurs, “en particulier les Etats-Unis”, à intervenir.- “Moment très délicat” -“On est à un moment très délicat pour le cessez-le-feu”, estime Michaël Horowitz, expert pour le cabinet de conseil en gestion du risque Le Beck International. Selon lui toutefois, “il existe une petite chance de sauver l’accord” de cessez-le-feu en prolongeant la première phase.Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie occupée, des familles palestiniennes ont attendu en vain la libération de leurs proches.”Notre Seigneur nous donnera la patience (…) jusqu’à la libération de nos fils”, a affirmé Oumm Alaa, venue attendre la sortie de prison de son fils à Ramallah. Deux premiers otages, encadrés par des combattants armés, avaient été libérés samedi par le Hamas à Rafah (sud): Tal Shoham, 40 ans, enlevé le 7 octobre 2023 lors de l’attaque du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre à Gaza, et Avera Mengistu, Juif éthiopien 38 ans, otage depuis plus de dix ans. La même scène s’est répétée à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération de Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans, enlevés au festival de musique Nova le 7-Octobre. Samedi soir, la branche armée du mouvement islamiste a publié une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat, montrant deux otages regardant ces libérations et suppliant M. Netanyahu d’agir pour qu’ils rentrent en Israël. Le Forum des familles d’otages a dénoncé une “démonstration de cruauté particulièrement écoeurante”.Sur les 251 otages enlevés le 7-Octobre, 62 restent retenus à Gaza dont 35 sont morts, selon l’armée israélienne.Selon le Hamas, seuls quatre otages morts doivent encore être rendus à Israël durant la première phase de l’accord. Le mouvement s’est dit prêt à libérer “en une seule fois” tous les otages restants durant la deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre.L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.215 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Hommage aux otages israéliens décédés: rassemblements à Lyon et Toulouse

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche à Lyon et Toulouse afin de “rendre hommage aux otages israéliens assassinés par le Hamas”, ont constaté des journalistes de l’AFP.A Lyon, les manifestants – un millier selon les organisateurs, “deux à trois cents” selon la préfecture – se sont rassemblés devant le mémorial de la Shoah place Carnot, dans le centre-ville de Lyon. Portant souvent des pancartes “injustifiable”, ils voulaient dénoncer en particulier les “assassinats d’enfants”.”Vous avez gravé sur ce mémorial, forgé à même les rails, le mot +enfant+. On rappelle qu’ici dans la Shoah, ont été assassinés 1,5 million d’enfants”, a rappelé Richard Zelmati, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) d’Auvergne-Rhône-Alpes.”Kfir et son frère Ariel comme les autres enfants assassinés se rajoutent à cette trop longue liste et nous disons assez”, a-t-il ajouté en référence à Ariel et Kfir Bibas, âgés de quatre ans et huit mois et demi lors de leur enlèvement par le Hamas.Les corps de ces enfants ont été restitués jeudi avec celui d’Oded Lifshitz, un otage octogénaire. La mort de la mère des enfants, Shiri Bibas, a finalement été confirmée samedi matin, après une confusion sur l’identité du corps restitué par le Hamas.Le mouvement islamiste palestinien affirme que la jeune femme et ses deux enfants ont été tués par un bombardement israélien, mais l’armée israélienne a affirmé vendredi que les deux enfants avaient été “brutalement tués (…) par des terroristes palestiniens” qui auraient agi “à mains nues”.”On est capable, aujourd’hui au XXIe siècle, d’arrêter, de kidnapper des enfants de neuf mois le plus jeune, de neuf mois, et de les tuer. On a l’impression de revenir plus de 80 ans en arrière”, a déclaré à l’AFP Sylvie Altar, secrétaire générale du Crif Auvergne-Rhône-Alpes.A Toulouse, 300 personnes, selon la préfecture, et entre 400 et 500, selon les organisateurs, se sont rassemblées sans pancartes et avec des fleurs. Après les prières ayant suivi les discours, elles ont déposé ces fleurs devant des photos des enfants décédés, près desquelles étaient accrochés des petits drapeaux israéliens et français.”Je suis là pour dire que tuer des enfants et les étouffer, c’est abject. Tout simplement”, a déclaré à l’AFP une femme de 53 ans qui a souhaité rester dans l’anonymat pour “des raisons de sécurité”.”N’ayez pas honte de dire que vous êtes solidaires d’Israël (…) Ne le cachez pas et criez-le!”, a notamment affirmé de son côté, vers la fin de sa prise de parole, Thierry Sillam, président de l’Association cultuelle israélite de Toulouse (ACIT).Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, 62 restent retenus à Gaza parmi lesquels 35 sont morts, selon l’armée israélienne.Depuis le début de la trêve le 19 janvier, 29 otages israéliens, dont quatre décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens.  L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.211 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. L’offensive israélienne de représailles a fait au moins 48.319 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. 

Khamenei vows ‘resistance’ to Israel as Iran officials attend Nasrallah funeral

Iran’s supreme leader Ayatollah Ali Khamenei vowed “resistance” against Israel as Tehran-backed Hezbollah held a funeral Sunday in Beirut for its leader Hassan Nasrallah, killed in an Israeli strike last year.”The enemy should know that resistance against usurpation, oppression and arrogance is never-ending and will continue until the desired goal is achieved,” Khamenei said in a statement published on his official website.Nasrallah was killed alongside Iranian Revolutionary Guards general Abbas Nilforoushan in an Israeli strike on south Beirut on September 27, during a war between Israel and Hezbollah that ended in a November ceasefire.Tens of thousands of mourners gathered in the Lebanese capital for the funeral of the longtime Hezbollah chief and his heir apparent Hashem Safieddine, who was killed in a separate strike.Khamenei praised Nasrallah as “a great mujahid (fighter) and prominent leader”, and Safieddine as “a close confidant and an inseparable part of the leadership”.Iran’s Foreign Minister Abbas Araghchi, in Beirut for the funeral along with parliament speaker Mohammad Bagher Ghalibaf and deputy Revolutionary Guards commander Ali Fadavi, said the fight against “oppression and occupation” will continue.Nasrallah’s death was “not the end of the road”, Araghchi said, but “a new point in the ongoing struggle against oppression and occupation”.Iranian state television broadcast the funeral live, with an anchor reciting poems hailing Hezbollah “resistance” fighters.It also aired images of a gathering in the capital Tehran to mourn Nasrallah and Safieddine, which was attended by Iran’s President Masoud Pezeshkian and other senior officials.Other cities in Iran held similar gatherings, according to state TV.Hezbollah has long been part of the “axis of resistance”, an alliance of Iran-backed armed groups opposed to Israel and its ally the United States.In a post on X, Araghchi said he was “honoured” to attend the funeral in Beirut.He condemned Israel for sending warplanes that flew at low altitude over the procession, calling it a “violation of Lebanon’s sovereignty.”

Zelensky prêt à quitter la présidence ukrainienne en échange d’une adhésion à l’Otan

Le président ukrainien, qualifié de “dictateur” par Donald Trump, a assuré dimanche être prêt à quitter son poste à condition que son pays adhère à l’Otan et que la Russie soit dissuadée de toute nouvelle agression. Le Kremlin, visiblement satisfait du revirement des Etats-Unis sur l’Ukraine, a de son côté jugé “prometteur” le dialogue entre Vladimir Poutine et le président américain. Moscou a d’ailleurs annoncé qu’une nouvelle rencontre de diplomates russes et américains aurait lieu en fin de semaine prochaine, après celle du 18 février en Arabie saoudite des chefs des diplomaties Sergueï Lavrov et Marco Rubio.”Si vous avez vraiment besoin que je quitte mon poste, j’y suis prêt”, a lancé le chef de l’Etat ukrainien au cours d’une conférence de presse à Kiev. “Je peux échanger (la présidence) contre (une adhésion) à l’Otan”, a-t-il ajouté. Ces propos sont une réponse à ceux de Donald Trump qui lui a reproché de rester au pouvoir sans avoir été réélu, alors que l’Ukraine ne peut pas organiser de scrutins du fait de la loi martiale en vigueur en raison de l’invasion russe qui se poursuit depuis trois ans.Sur l’emploi du terme de “dictateur” par son homologue américain, M. Zelensky a affirmé ne pas être “offensé” car il était “un président légitimement élu”.- Des garanties de sécurité sont “indispensables” -En outre, Washington a jugé irréaliste une adhésion à l’Alliance atlantique car la Russie n’accepterait pas alors de mettre fin aux hostilités. Après avoir repris la position russe qui juge l’Ukraine responsable du déclenchement du conflit par la Russie le 24 février 2022 et ouvert des pourparlers avec Moscou sans participation ukrainienne ou européenne, Donald Trump a insisté samedi sur sa volonté de récupérer le montant de l’aide fournie depuis cette date en obtenant un accès aux ressources minières ukrainiennes. Ses équipes travaillent aussi à un sommet avec Vladimir Poutine.M. Zelensky a estimé qu’il devait voir son homologue américain avant que ce dernier ne rencontre le chef de l’Etat russe.Il a aussi plaidé pour de la “compréhension mutuelle” et que les Etats-Unis fournissent donc des garanties de sécurité à même de protéger l’Ukraine de toute future agression russe, après un éventuel accord de cessation des combats.”Des garanties de sécurité de la part de Trump sont indispensables”, a-t-il martelé.Il est en outre revenu sur l’accord concernant l’exploitation des minerais stratégiques ukrainiens que le président américain réclame en compensation de l’aide fournie.Selon M. Zelensky, les pourparlers progressent mais il a exclu de signer un texte que “dix générations d’Ukrainiens” devront payer. – “Dieu l’a voulu ainsi”, dit Poutine -De son côté, la Russie ne cache pas sa satisfaction au terme d’une dizaine de jours tumultueux qui ont vu Donald Trump briser l’isolement voulu par les Occidentaux de Vladimir Poutine, l’ouverture de pourparlers bilatéraux russo-américains et le recours par les Etats-Unis à un discours bien plus favorable au Kremlin. “Le dialogue a lieu entre deux présidents vraiment remarquables. C’est prometteur. Il est important que rien ne vienne gêner la mise en oeuvre de leur volonté politique”, a résumé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.Un peu plus tôt, le chef de l’Etat russe avait marqué la Journée des défenseurs de la patrie, promettant de “renforcer” encore l’armée.”Le destin l’a voulu ainsi, Dieu l’a voulu ainsi, si je puis dire. Une mission aussi difficile qu’honorable – défendre la Russie – a été placée sur nos et vos épaules réunies”, a-t-il dit.- Un sommet européen spécial -Au-delà de la mise au pas de l’Ukraine, Vladimir Poutine veut une réorganisation de l’architecture sécuritaire européenne en affaiblissant l’Otan.Le retour de Donald Trump semble le conforter en signalant une volonté de désengagement du continent européen. Confrontés à la menace russe et au revirement américain, les Européens, affaiblis, tentent de se mobiliser.Selon Volodymyr Zelensky, une douzaine de dirigeants d’Europe et d’ailleurs sont attendus lundi à Kiev pour le troisième anniversaire de l’invasion. “Nous avons une rencontre importante demain, un sommet. Peut-être que ce sera un tournant”, a-t-il dit, parlant d’une réunion dans la capitale ukrainienne de 13 responsables étrangers et de 24 autres par vidéo. Le président du Conseil européen Antonio Costa a dans le même temps annoncé convoquer un sommet européen spécial pour le 6 mars car “nous vivons un moment décisif pour l’Ukraine et la sécurité européenne”. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez se trouvera lundi à Kiev, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Cette dernière a souligné avoir “fait le point” avec le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer qui se rendront aux Etats-Unis respectivement lundi et jeudi.En vol pour Washington, M. Macron a répété que lui et ses “collègues européens” étaient “engagés pour que la paix revienne de manière juste, solide et durable” et que “la sécurité des Européens sorte confortée” des négociations.En attendant, dans une initiative lourde de sous-entendus, les Américains ont proposé à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution qui ne mentionne pas l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Et ce alors même que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé dimanche à une paix “juste” qui respecte cette “intégrité territoriale”. Sur le terrain, l’armée russe a revendiqué la prise de deux localités supplémentaires dans l’est de l’Ukraine : Oulakly et Novoandriïvka. Elle a aussi visé ce pays dans la nuit avec un nombre “record” de drones, 267 au total, dont 138 ont été abattus.A Paris, des milliers de personnes ont défilé dimanche avec, en tête de cortège, une banderole clamant : “Unissons-nous pour la victoire de l’Ukraine”.

Zelensky prêt à quitter la présidence ukrainienne en échange d’une adhésion à l’Otan

Le président ukrainien, qualifié de “dictateur” par Donald Trump, a assuré dimanche être prêt à quitter son poste à condition que son pays adhère à l’Otan et que la Russie soit dissuadée de toute nouvelle agression. Le Kremlin, visiblement satisfait du revirement des Etats-Unis sur l’Ukraine, a de son côté jugé “prometteur” le dialogue entre Vladimir Poutine et le président américain. Moscou a d’ailleurs annoncé qu’une nouvelle rencontre de diplomates russes et américains aurait lieu en fin de semaine prochaine, après celle du 18 février en Arabie saoudite des chefs des diplomaties Sergueï Lavrov et Marco Rubio.”Si vous avez vraiment besoin que je quitte mon poste, j’y suis prêt”, a lancé le chef de l’Etat ukrainien au cours d’une conférence de presse à Kiev. “Je peux échanger (la présidence) contre (une adhésion) à l’Otan”, a-t-il ajouté. Ces propos sont une réponse à ceux de Donald Trump qui lui a reproché de rester au pouvoir sans avoir été réélu, alors que l’Ukraine ne peut pas organiser de scrutins du fait de la loi martiale en vigueur en raison de l’invasion russe qui se poursuit depuis trois ans.Sur l’emploi du terme de “dictateur” par son homologue américain, M. Zelensky a affirmé ne pas être “offensé” car il était “un président légitimement élu”.- Des garanties de sécurité sont “indispensables” -En outre, Washington a jugé irréaliste une adhésion à l’Alliance atlantique car la Russie n’accepterait pas alors de mettre fin aux hostilités. Après avoir repris la position russe qui juge l’Ukraine responsable du déclenchement du conflit par la Russie le 24 février 2022 et ouvert des pourparlers avec Moscou sans participation ukrainienne ou européenne, Donald Trump a insisté samedi sur sa volonté de récupérer le montant de l’aide fournie depuis cette date en obtenant un accès aux ressources minières ukrainiennes. Ses équipes travaillent aussi à un sommet avec Vladimir Poutine.M. Zelensky a estimé qu’il devait voir son homologue américain avant que ce dernier ne rencontre le chef de l’Etat russe.Il a aussi plaidé pour de la “compréhension mutuelle” et que les Etats-Unis fournissent donc des garanties de sécurité à même de protéger l’Ukraine de toute future agression russe, après un éventuel accord de cessation des combats.”Des garanties de sécurité de la part de Trump sont indispensables”, a-t-il martelé.Il est en outre revenu sur l’accord concernant l’exploitation des minerais stratégiques ukrainiens que le président américain réclame en compensation de l’aide fournie.Selon M. Zelensky, les pourparlers progressent mais il a exclu de signer un texte que “dix générations d’Ukrainiens” devront payer. – “Dieu l’a voulu ainsi”, dit Poutine -De son côté, la Russie ne cache pas sa satisfaction au terme d’une dizaine de jours tumultueux qui ont vu Donald Trump briser l’isolement voulu par les Occidentaux de Vladimir Poutine, l’ouverture de pourparlers bilatéraux russo-américains et le recours par les Etats-Unis à un discours bien plus favorable au Kremlin. “Le dialogue a lieu entre deux présidents vraiment remarquables. C’est prometteur. Il est important que rien ne vienne gêner la mise en oeuvre de leur volonté politique”, a résumé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.Un peu plus tôt, le chef de l’Etat russe avait marqué la Journée des défenseurs de la patrie, promettant de “renforcer” encore l’armée.”Le destin l’a voulu ainsi, Dieu l’a voulu ainsi, si je puis dire. Une mission aussi difficile qu’honorable – défendre la Russie – a été placée sur nos et vos épaules réunies”, a-t-il dit.- Un sommet européen spécial -Au-delà de la mise au pas de l’Ukraine, Vladimir Poutine veut une réorganisation de l’architecture sécuritaire européenne en affaiblissant l’Otan.Le retour de Donald Trump semble le conforter en signalant une volonté de désengagement du continent européen. Confrontés à la menace russe et au revirement américain, les Européens, affaiblis, tentent de se mobiliser.Selon Volodymyr Zelensky, une douzaine de dirigeants d’Europe et d’ailleurs sont attendus lundi à Kiev pour le troisième anniversaire de l’invasion. “Nous avons une rencontre importante demain, un sommet. Peut-être que ce sera un tournant”, a-t-il dit, parlant d’une réunion dans la capitale ukrainienne de 13 responsables étrangers et de 24 autres par vidéo. Le président du Conseil européen Antonio Costa a dans le même temps annoncé convoquer un sommet européen spécial pour le 6 mars car “nous vivons un moment décisif pour l’Ukraine et la sécurité européenne”. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez se trouvera lundi à Kiev, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Cette dernière a souligné avoir “fait le point” avec le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer qui se rendront aux Etats-Unis respectivement lundi et jeudi.En vol pour Washington, M. Macron a répété que lui et ses “collègues européens” étaient “engagés pour que la paix revienne de manière juste, solide et durable” et que “la sécurité des Européens sorte confortée” des négociations.En attendant, dans une initiative lourde de sous-entendus, les Américains ont proposé à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution qui ne mentionne pas l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Et ce alors même que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé dimanche à une paix “juste” qui respecte cette “intégrité territoriale”. Sur le terrain, l’armée russe a revendiqué la prise de deux localités supplémentaires dans l’est de l’Ukraine : Oulakly et Novoandriïvka. Elle a aussi visé ce pays dans la nuit avec un nombre “record” de drones, 267 au total, dont 138 ont été abattus.A Paris, des milliers de personnes ont défilé dimanche avec, en tête de cortège, une banderole clamant : “Unissons-nous pour la victoire de l’Ukraine”.

Allemagne : les conservateurs remportent les élections, record pour l’extrême droite

Friedrich Merz veut former “le plus rapidement possible” un gouvernement après la victoire dimanche de son camp conservateur aux législatives allemandes, pour relancer un pays ébranlé par les crises, où l’extrême droite a enregistré une progression spectaculaire.”Le monde extérieur ne nous attend pas (…) Nous devons vite redevenir opérationnels pour faire ce qu’il faut sur le plan intérieur, pour redevenir présents en Europe”, a réagi le conservateur de 69 ans après sa victoire qui va le propulser chancelier mais lui impose de trouver des alliés pour gouverner.Ce coup de barre à droite intervient à un moment charnière pour l’Allemagne et ses alliés européens, abasourdis par les annonces fracassantes de l’administration de Donald Trump sur la guerre en Ukraine, les craintes de rupture du lien transatlantique et les menaces de hausse des droits de douane.Donnés gagnants depuis plusieurs mois, les conservateurs de la CDU et leur allié bavarois CSU sont crédités d’un score autour de 29%, selon les premières estimations.L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) pointe en deuxième position en obtenant près de 20%, soit le double d’il y a quatre ans et un score historique pour cette formation d’extrême droite née en 2013.”Notre main sera toujours tendue pour participer à un gouvernement et pour remplir la volonté du peuple”, déclaré sa cheffe de file, Alice Weidel.Le camp conservateur exclut toutefois toute une alliance avec l’AfD malgré un “flirt” parlementaire sur les questions d’immigration et de sécurité durant la campagne électorale.Le chancelier sortant Olaf Scholz a lui dit assumer la responsabilité d’une “défaite amère”. Son parti social-démocrate (SPD) récolte environ 16%.C’est une débâcle sans précédent pour le plus vieux parti d’Allemagne depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Autre perdant de ce scrutin, les Verts, alliés au gouvernement Scholz, avec 13%.- “Très peur” -La campagne électorale, après l’implosion en novembre de la coalition au pouvoir, s’est déroulée dans un climat intérieur pesant après plusieurs attaques meurtrières impliquant des étrangers ces dernières semaines, qui ont ébranlé l’opinion et favorisé les mouvements de droite et d’extrême droite.Au quartier général du SPD, Hilke Reichersdorfer, retraitée de 71 ans écharpe rouge autour du cou, s’inquiète du score de l’AfD.”J’ai très peur de ce revirement à droite”, dit l’ancienne éducatrice, peur que cela évolue “comme dans d’autres pays européens ou en Amérique”, dit-elle à l’AFP. Brève et intense, la campagne a aussi été mouvementée, marquée par le retournement d’alliance des Etats-Unis vis-à-vis des partis centristes en Allemagne, alliée historique de Washington.L’AfD a bénéficié du soutien appuyé pendant des semaines de l’entourage de Donald Trump: son conseiller Elon Musk, homme le plus riche du monde, n’a cessé de promouvoir Alice Weidel sur sa plateforme X.A Pankow, dans le nord de Berlin, environ 200 sympathisants de l’AfD, réunis pour un barbecue, ont crié de joie à l’annonce du score de leur parti, a constaté une journaliste de l’AFP.”Cela montre que les citoyens veulent un changement de politique”, déclaré Arne Maier, un fonctionnaire berlinois de 33 ans. “L’AfD a des valeurs différentes, des valeurs de liberté que je trouve très attrayantes”, ajoute-t-il.- IncertitudesLes législatives anticipées se tiennent la veille du troisième anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, vécue comme un choc en Allemagne. Le conflit a mis fin à son approvisionnement en gaz russe bon marché, et favorisé ainsi sa glissade dans la récession, et le pays a accueilli plus d’un million d’Ukrainiens. La perspective d’une paix réglée “dans le dos” de Kiev et des Européens inquiète tout autant.Dans ce contexte, la formation rapide d’un exécutif en Allemagne est ardemment souhaitée par ses partenaires européens. Friedrich Merz a déjà laissé entendre qu’il souhaiterait se tourner de préférence vers le SPD.Cette alliance baptisée “grande coalition” ou “Groko” entre les deux formations qui ont dominé le paysage politique de l’après-guerre, est aussi la coalition privilégiée par les Allemands, en mal de stabilité après les disputes incessantes du gouvernement tripartite d’Olaf Scholz avec les Verts et les libéraux du FDP.M. Merz a dit à cet égard vouloir éviter un attelage à trois.Mais malgré sa victoire électorale, la formation de son gouvernement “dépend toujours des petits partis (…) Ce sont des conditions de départ difficiles pour un nouveau gouvernement allemand, qui est confronté à des tâches herculéennes en matière de politique intérieure et extérieure”, souligne Cornelia Woll, présidente de la Hertie School de Berlin.Le FDP flirte avec la barre des 5% nécessaire pour accéder au Bundestag, tout comme BSW, nouvelle formation de gauche conservatrice, qui prône l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine. La gauche radicale Die Linke confirme sa remontée des dernières semaines (9%).

Allemagne : les conservateurs remportent les élections, record pour l’extrême droite

Friedrich Merz veut former “le plus rapidement possible” un gouvernement après la victoire dimanche de son camp conservateur aux législatives allemandes, pour relancer un pays ébranlé par les crises, où l’extrême droite a enregistré une progression spectaculaire.”Le monde extérieur ne nous attend pas (…) Nous devons vite redevenir opérationnels pour faire ce qu’il faut sur le plan intérieur, pour redevenir présents en Europe”, a réagi le conservateur de 69 ans après sa victoire qui va le propulser chancelier mais lui impose de trouver des alliés pour gouverner.Ce coup de barre à droite intervient à un moment charnière pour l’Allemagne et ses alliés européens, abasourdis par les annonces fracassantes de l’administration de Donald Trump sur la guerre en Ukraine, les craintes de rupture du lien transatlantique et les menaces de hausse des droits de douane.Donnés gagnants depuis plusieurs mois, les conservateurs de la CDU et leur allié bavarois CSU sont crédités d’un score autour de 29%, selon les premières estimations.L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) pointe en deuxième position en obtenant près de 20%, soit le double d’il y a quatre ans et un score historique pour cette formation d’extrême droite née en 2013.”Notre main sera toujours tendue pour participer à un gouvernement et pour remplir la volonté du peuple”, déclaré sa cheffe de file, Alice Weidel.Le camp conservateur exclut toutefois toute une alliance avec l’AfD malgré un “flirt” parlementaire sur les questions d’immigration et de sécurité durant la campagne électorale.Le chancelier sortant Olaf Scholz a lui dit assumer la responsabilité d’une “défaite amère”. Son parti social-démocrate (SPD) récolte environ 16%.C’est une débâcle sans précédent pour le plus vieux parti d’Allemagne depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Autre perdant de ce scrutin, les Verts, alliés au gouvernement Scholz, avec 13%.- “Très peur” -La campagne électorale, après l’implosion en novembre de la coalition au pouvoir, s’est déroulée dans un climat intérieur pesant après plusieurs attaques meurtrières impliquant des étrangers ces dernières semaines, qui ont ébranlé l’opinion et favorisé les mouvements de droite et d’extrême droite.Au quartier général du SPD, Hilke Reichersdorfer, retraitée de 71 ans écharpe rouge autour du cou, s’inquiète du score de l’AfD.”J’ai très peur de ce revirement à droite”, dit l’ancienne éducatrice, peur que cela évolue “comme dans d’autres pays européens ou en Amérique”, dit-elle à l’AFP. Brève et intense, la campagne a aussi été mouvementée, marquée par le retournement d’alliance des Etats-Unis vis-à-vis des partis centristes en Allemagne, alliée historique de Washington.L’AfD a bénéficié du soutien appuyé pendant des semaines de l’entourage de Donald Trump: son conseiller Elon Musk, homme le plus riche du monde, n’a cessé de promouvoir Alice Weidel sur sa plateforme X.A Pankow, dans le nord de Berlin, environ 200 sympathisants de l’AfD, réunis pour un barbecue, ont crié de joie à l’annonce du score de leur parti, a constaté une journaliste de l’AFP.”Cela montre que les citoyens veulent un changement de politique”, déclaré Arne Maier, un fonctionnaire berlinois de 33 ans. “L’AfD a des valeurs différentes, des valeurs de liberté que je trouve très attrayantes”, ajoute-t-il.- IncertitudesLes législatives anticipées se tiennent la veille du troisième anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, vécue comme un choc en Allemagne. Le conflit a mis fin à son approvisionnement en gaz russe bon marché, et favorisé ainsi sa glissade dans la récession, et le pays a accueilli plus d’un million d’Ukrainiens. La perspective d’une paix réglée “dans le dos” de Kiev et des Européens inquiète tout autant.Dans ce contexte, la formation rapide d’un exécutif en Allemagne est ardemment souhaitée par ses partenaires européens. Friedrich Merz a déjà laissé entendre qu’il souhaiterait se tourner de préférence vers le SPD.Cette alliance baptisée “grande coalition” ou “Groko” entre les deux formations qui ont dominé le paysage politique de l’après-guerre, est aussi la coalition privilégiée par les Allemands, en mal de stabilité après les disputes incessantes du gouvernement tripartite d’Olaf Scholz avec les Verts et les libéraux du FDP.M. Merz a dit à cet égard vouloir éviter un attelage à trois.Mais malgré sa victoire électorale, la formation de son gouvernement “dépend toujours des petits partis (…) Ce sont des conditions de départ difficiles pour un nouveau gouvernement allemand, qui est confronté à des tâches herculéennes en matière de politique intérieure et extérieure”, souligne Cornelia Woll, présidente de la Hertie School de Berlin.Le FDP flirte avec la barre des 5% nécessaire pour accéder au Bundestag, tout comme BSW, nouvelle formation de gauche conservatrice, qui prône l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine. La gauche radicale Die Linke confirme sa remontée des dernières semaines (9%).

Prières dans le monde pour le pape François toujours dans un état critique

Le pape François, 88 ans, reste dans un “état critique” avec une pneumonie des deux poumons et continue de recevoir de l’oxygène à haut débit, a annoncé dimanche soir le Vatican, alors que les prières pour sa convalescence se multiplient dans le monde entier.Même s’il n’a pas eu une nouvelle crise respiratoire comme samedi, “la complexité du tableau clinique et l’attente nécessaire pour que les thérapies pharmacologiques fassent effet nécessitent de rester réservé sur le pronostic”, selon le dernier bulletin de santé publié.Si son anémie s’est améliorée et sa thrombopénie (baisse du nombre de plaquettes sanguines) est restée stable grâce aux transfusions sanguines samedi, “certains examens sanguins montrent une insuffisance rénale initiale, légère, actuellement sous contrôle”, ont indiqué les médecins.Le chef de l’Eglise catholique est hospitalisé depuis le 14 février pour une pneumonie des deux poumons et son état s’est dégradé samedi avec “une crise asthmatique prolongée qui a nécessité la mise sous oxygène à haut débit”, selon le dernier bulletin de santé, ainsi que des problèmes hématologiques qui ont nécessité “l’administration d’une transfusion sanguine”.Le souverain pontife argentin de 88 ans, pour lequel le diagnostic des médecins était “réservé” et son état de santé “critique” déjà samedi soir, a voulu cependant envoyer un message rassurant, dans le texte de la prière dominicale de l’Angélus.”Je poursuis avec confiance mon hospitalisation (…) en suivant les traitements nécessaires; et le repos fait aussi partie de la thérapie”, a écrit le pape dans ce texte rédigé ces “derniers jours”, selon une source vaticane, donc vraisemblablement avant l’aggravation de samedi.- Prochains jours “déterminants” -“La situation est devenue plus préoccupante”, a déclaré le virologue Fabrizio Pregliasco, cité dimanche par le quotidien La Stampa.”L’âge du Saint-Père, ainsi que les antécédents de santé, comme par exemple la bronchite asthmatique, pourraient avoir compliqué les choses et pas qu’un peu”, précise-t-il.”Il faut espérer que la thérapie antibiotique fonctionne pour éviter le risque d’une septicémie (…) qui peut avoir une issue fatale. Le pape est certainement entre de bonnes mains mais les prochaines heures et les prochains jours seront déterminants”, estime l’expert.- Prières pour le pape -De nombreuses prières pour sa santé ont été organisées un peu partout à Rome, en Italie et dans le monde.Une douzaine d’églises dans la région de Mossoul, dans le nord de l’Irak, ont célébré des messes pour sa santé.Le pape a toujours “soutenu le peuple irakien et le moins qu’on puisse faire c’est exprimer notre solidarité, notre amour”, a déclaré Adnan Hadi, un professeur universitaire.”Il est fort, il a toujours été fort, mais il y a la nature. Je sais qu’il est très malade et l’âge. J’espère qu’il se rétablira, mais ça me fait de la peine”, a déclaré, devant la cathédrale de Buenos Aires, Héctor Armando Díaz, un retraité de 76 ans, évoquant son compatriote, premier pape latino-américain.La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a souhaité samedi soir sur X “un prompt rétablissement au pape François, grand humaniste qui a choisi les plus pauvres et la promotion de la fraternité entre les peuples et entre les nations”.D’autres responsables religieux et politiques ont dit prier pour le pape, dont le président américain Donald Trump qui “est informé” de la situation, a fait savoir la Maison Blanche.Depuis samedi soir les internautes ont aussi posté des centaines de messages disant prier pour François, beaucoup mettant une photo de l’évêque de Rome seul sur la place Saint-Pierre lors de la pandémie de Covid-19.François a été hospitalisé pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu’il avait développé une pneumonie des deux poumons. Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d’opérations du côlon et de l’abdomen à des difficultés à marcher. L’hospitalisation du pape, à la fois chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques et chef de l’Etat de la Cité du Vatican, a relancé les interrogations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.

Prières dans le monde pour le pape François toujours dans un état critique

Le pape François, 88 ans, reste dans un “état critique” avec une pneumonie des deux poumons et continue de recevoir de l’oxygène à haut débit, a annoncé dimanche soir le Vatican, alors que les prières pour sa convalescence se multiplient dans le monde entier.Même s’il n’a pas eu une nouvelle crise respiratoire comme samedi, “la complexité du tableau clinique et l’attente nécessaire pour que les thérapies pharmacologiques fassent effet nécessitent de rester réservé sur le pronostic”, selon le dernier bulletin de santé publié.Si son anémie s’est améliorée et sa thrombopénie (baisse du nombre de plaquettes sanguines) est restée stable grâce aux transfusions sanguines samedi, “certains examens sanguins montrent une insuffisance rénale initiale, légère, actuellement sous contrôle”, ont indiqué les médecins.Le chef de l’Eglise catholique est hospitalisé depuis le 14 février pour une pneumonie des deux poumons et son état s’est dégradé samedi avec “une crise asthmatique prolongée qui a nécessité la mise sous oxygène à haut débit”, selon le dernier bulletin de santé, ainsi que des problèmes hématologiques qui ont nécessité “l’administration d’une transfusion sanguine”.Le souverain pontife argentin de 88 ans, pour lequel le diagnostic des médecins était “réservé” et son état de santé “critique” déjà samedi soir, a voulu cependant envoyer un message rassurant, dans le texte de la prière dominicale de l’Angélus.”Je poursuis avec confiance mon hospitalisation (…) en suivant les traitements nécessaires; et le repos fait aussi partie de la thérapie”, a écrit le pape dans ce texte rédigé ces “derniers jours”, selon une source vaticane, donc vraisemblablement avant l’aggravation de samedi.- Prochains jours “déterminants” -“La situation est devenue plus préoccupante”, a déclaré le virologue Fabrizio Pregliasco, cité dimanche par le quotidien La Stampa.”L’âge du Saint-Père, ainsi que les antécédents de santé, comme par exemple la bronchite asthmatique, pourraient avoir compliqué les choses et pas qu’un peu”, précise-t-il.”Il faut espérer que la thérapie antibiotique fonctionne pour éviter le risque d’une septicémie (…) qui peut avoir une issue fatale. Le pape est certainement entre de bonnes mains mais les prochaines heures et les prochains jours seront déterminants”, estime l’expert.- Prières pour le pape -De nombreuses prières pour sa santé ont été organisées un peu partout à Rome, en Italie et dans le monde.Une douzaine d’églises dans la région de Mossoul, dans le nord de l’Irak, ont célébré des messes pour sa santé.Le pape a toujours “soutenu le peuple irakien et le moins qu’on puisse faire c’est exprimer notre solidarité, notre amour”, a déclaré Adnan Hadi, un professeur universitaire.”Il est fort, il a toujours été fort, mais il y a la nature. Je sais qu’il est très malade et l’âge. J’espère qu’il se rétablira, mais ça me fait de la peine”, a déclaré, devant la cathédrale de Buenos Aires, Héctor Armando Díaz, un retraité de 76 ans, évoquant son compatriote, premier pape latino-américain.La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a souhaité samedi soir sur X “un prompt rétablissement au pape François, grand humaniste qui a choisi les plus pauvres et la promotion de la fraternité entre les peuples et entre les nations”.D’autres responsables religieux et politiques ont dit prier pour le pape, dont le président américain Donald Trump qui “est informé” de la situation, a fait savoir la Maison Blanche.Depuis samedi soir les internautes ont aussi posté des centaines de messages disant prier pour François, beaucoup mettant une photo de l’évêque de Rome seul sur la place Saint-Pierre lors de la pandémie de Covid-19.François a été hospitalisé pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu’il avait développé une pneumonie des deux poumons. Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d’opérations du côlon et de l’abdomen à des difficultés à marcher. L’hospitalisation du pape, à la fois chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques et chef de l’Etat de la Cité du Vatican, a relancé les interrogations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.