Découverte exceptionnelle dans l’Hérault: un crocodile du Jurassique quasi-complet

Le squelette quasi-complet d’un fossile de crocodile, datant de la période du Jurassique il y a 180 millions d’années a été dévoilé vendredi au grand public au musée de Lodève dans l’Hérault.Une découverte “exceptionnelle”, a expliqué à l’AFP Stéphane Fouché, responsable des collections de paléontologie du musée de Lodève: “C’est la première fois en France qu’on trouve un squelette de crocodile de cette qualité aussi bien conservé”.Le fossile est long de cinq mètres, large de plus de deux. Ses pointes dorsales, sa colonne vertébrale, ses pattes, son long rostre – bouche très allongée – garni de dents sont encore bien visibles.Il a été apporté au musée par un promeneur, curieux, qui l’avait trouvé par hasard à quelques dizaines de kilomètres de Montpellier, dans l’arrière-pays.”Ce monsieur ouvre une boîte en carton et nous montre, dedans, 11 vertèbres. Sur le coup, je ne savais pas de quel animal il s’agissait”, confie Stéphane Fouché qui raconte s’être ensuite rendu sur les lieux et avoir contacté des chercheurs.”L’érosion avait fait le travail pour nous, les fossiles étaient là, il n’y avait plus qu’à les ramasser”.Les fouilles ont été menées pendant quatre ans dans le Lodévois – “l’un des territoires géologiques les plus riches de France”, selon Stéphane Fouché, sous la direction scientifique de Jérémy Martin, chercheur au CNRS, avec l’aide de l’association Paléorhodania et du groupe archéologique lodévois.La fossile était “recouvert d’une grosse couche de sédiments”, explique Camille Auclair, restauratrice et paléontologue pour la société Kraniata. “On a retiré des petits morceaux petit à petit et à la fin, par sablage, avec des grains de différentes densités, on est venus retirer la fine pellicule de sédiments qui restait, pour vraiment rendre le fossile parfaitement lisible et faire ressortir tous les petits détails”.Ce crocodile de l’ère des dinosaures vivait en partie dans l’eau et en surface. Si sa dentition montre une adaptation à un mode d’alimentation très piscivore, l’espèce n’a pas encore été officiellement identifiée, des analyses scientifiques devant encore être menées, notamment en analysant le crâne “encore rattaché au reste du corps par les cervicales”.”Ce crâne est particulièrement intéressant et important car c’est lui qui doit déterminer à quelle espèce il appartient”, détaille Camille Auclair. “Potentiellement, cela peut être une nouvelle espèce. C’est ça que les scientifiques devront déterminer”.Au musée de Lodève, ce fossile s’insère dans une collection déjà riche de pièces prélevées, pour la majorité localement, et qui témoignent de 540 millions d’années de l’histoire de la Terre.xysp/jp/spi

Aux abords du Rhin, la délicate réintroduction de tortues d’eau

A peine au contact de l’eau, la petite carapace s’engouffre et disparaît dans les roseaux: des cistudes d’Europe élevées en captivité découvrent les rives sauvages du Rhin, où ces tortues menacées sont progressivement réintroduites.Depuis plus d’une décennie, quelque 500 spécimens de ces reptiles à la peau noire tachetée de jaune ont déjà été lâchés, aussi bien côté Alsace que côté Rhénanie-Palatinat.En ce mercredi ensoleillé d’octobre, elles ne sont que 20 petites tortues, âgées de trois ans, à plonger vers l’inconnu, à savoir la zone alluviale de Woerr, une ancienne gravière renaturée des bords du Rhin.Le moment est particulièrement “symbolique”, confie Benoît Quintard, directeur du parc zoologique et botanique de Mulhouse, où les spécimens ont été élevés. Car pour la première fois, “des animaux nés côté français sont relâchés côté allemand”, à Neuburg am Rhein.”Cela nous permet d’augmenter la diversité génétique”, souligne Torsten Collet, représentant local de la Fédération allemande des associations environnementalistes (NABU), qui porte le projet dans le Land.”Et c’est le seul moyen de garantir que la population de cistudes d’Europe reste en bonne santé et continue à bien se reproduire ici”.- Ratons laveursCes reptiles aquatiques, également présents à l’état sauvage en milieu méditerranéen, avaient disparu des abords du Rhin il y a un siècle et demi suite à sa canalisation.Un vaste programme de réintroduction transfrontalier, financé côté français par la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), a été lancé en 2013 pour un coût global de plus de 1,3 million d’euros.”La volonté était de recréer des zones humides favorables au retour de la cistude, mais aussi favorables à une multitude d’autres espèces d’amphibiens et d’invertébrés aquatiques qui vont profiter de cette renaturation des sites”, souligne Benoît Quintard.Omnivore, cette tortue doit notamment à terme faire office de prédatrice pour des espèces exotiques envahissantes, comme la moule zébrée ou l’écrevisse calicot, originaire d’Amérique du Nord.Mais le pari n’est pas encore gagné. Jusqu’ici “35 à 40% des spécimens lâchés survivent”, souligne Jean-Yves Georges, directeur de recherche au CNRS à Strasbourg.D’abord parce que le reptile, qui mesure jusqu’à 20 cm à l’âge adulte et peut vivre de 60 à 80 ans, n’atteint sa maturité sexuelle qu’à partir de dix ans, ce qui rend le processus de reconstitution des populations particulièrement long.Et si des reproductions ont bien été actées, “il est clair qu’elles ne compensent pas la mortalité qu’on observe par exemple par la prédation du raton laveur”, nouvelle espèce exotique très friande de jeunes cistudes, qui s’est récemment jointe aux autres prédateurs traditionnels que sont les renards ou les grands échassiers, y compris les cigognes.- “Enormément de fierté”A ce stade, l’écrevisse calicot, quant à elle, consomme les proies de la tortue, qui se nourrit beaucoup d’invertébrés (insectes, vers) et de plantes, et réduit ainsi ses ressources alimentaires.”Donc, on a une population qui malheureusement est prise en sandwich et qui a globalement peut-être un peu de mal à s’en sortir”, reconnaît Jean-Yves Georges, dont les équipes surveillent méticuleusement l’évolution du programme.Les individus, identifiés par une puce électronique, sont régulièrement recapturés pour permettre un suivi précis de leur croissance, déplacements et reproduction.Il est trop tôt pour dire si l’opération réussira dans la durée, dit-il, et peut-être que d’autres réintroductions seront nécessaires à l’avenir pour assurer la pérennité de l’espèce. A Neuburg, Clément Creton est venu participer au relâchage des 20 cistudes qu’il a contribué à élever depuis trois ans.”Personnellement, c’est la première fois que je vis cela”, confie le jeune soigneur animalier du zoo de Mulhouse, disant ressentir “énormément de fierté”.”C’est pour ça qu’on fait ce métier (…) pour pouvoir réintroduire des espèces en danger dans leur milieu naturel”.

Aux abords du Rhin, la délicate réintroduction de tortues d’eau

A peine au contact de l’eau, la petite carapace s’engouffre et disparaît dans les roseaux: des cistudes d’Europe élevées en captivité découvrent les rives sauvages du Rhin, où ces tortues menacées sont progressivement réintroduites.Depuis plus d’une décennie, quelque 500 spécimens de ces reptiles à la peau noire tachetée de jaune ont déjà été lâchés, aussi bien côté Alsace que côté Rhénanie-Palatinat.En ce mercredi ensoleillé d’octobre, elles ne sont que 20 petites tortues, âgées de trois ans, à plonger vers l’inconnu, à savoir la zone alluviale de Woerr, une ancienne gravière renaturée des bords du Rhin.Le moment est particulièrement “symbolique”, confie Benoît Quintard, directeur du parc zoologique et botanique de Mulhouse, où les spécimens ont été élevés. Car pour la première fois, “des animaux nés côté français sont relâchés côté allemand”, à Neuburg am Rhein.”Cela nous permet d’augmenter la diversité génétique”, souligne Torsten Collet, représentant local de la Fédération allemande des associations environnementalistes (NABU), qui porte le projet dans le Land.”Et c’est le seul moyen de garantir que la population de cistudes d’Europe reste en bonne santé et continue à bien se reproduire ici”.- Ratons laveursCes reptiles aquatiques, également présents à l’état sauvage en milieu méditerranéen, avaient disparu des abords du Rhin il y a un siècle et demi suite à sa canalisation.Un vaste programme de réintroduction transfrontalier, financé côté français par la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), a été lancé en 2013 pour un coût global de plus de 1,3 million d’euros.”La volonté était de recréer des zones humides favorables au retour de la cistude, mais aussi favorables à une multitude d’autres espèces d’amphibiens et d’invertébrés aquatiques qui vont profiter de cette renaturation des sites”, souligne Benoît Quintard.Omnivore, cette tortue doit notamment à terme faire office de prédatrice pour des espèces exotiques envahissantes, comme la moule zébrée ou l’écrevisse calicot, originaire d’Amérique du Nord.Mais le pari n’est pas encore gagné. Jusqu’ici “35 à 40% des spécimens lâchés survivent”, souligne Jean-Yves Georges, directeur de recherche au CNRS à Strasbourg.D’abord parce que le reptile, qui mesure jusqu’à 20 cm à l’âge adulte et peut vivre de 60 à 80 ans, n’atteint sa maturité sexuelle qu’à partir de dix ans, ce qui rend le processus de reconstitution des populations particulièrement long.Et si des reproductions ont bien été actées, “il est clair qu’elles ne compensent pas la mortalité qu’on observe par exemple par la prédation du raton laveur”, nouvelle espèce exotique très friande de jeunes cistudes, qui s’est récemment jointe aux autres prédateurs traditionnels que sont les renards ou les grands échassiers, y compris les cigognes.- “Enormément de fierté”A ce stade, l’écrevisse calicot, quant à elle, consomme les proies de la tortue, qui se nourrit beaucoup d’invertébrés (insectes, vers) et de plantes, et réduit ainsi ses ressources alimentaires.”Donc, on a une population qui malheureusement est prise en sandwich et qui a globalement peut-être un peu de mal à s’en sortir”, reconnaît Jean-Yves Georges, dont les équipes surveillent méticuleusement l’évolution du programme.Les individus, identifiés par une puce électronique, sont régulièrement recapturés pour permettre un suivi précis de leur croissance, déplacements et reproduction.Il est trop tôt pour dire si l’opération réussira dans la durée, dit-il, et peut-être que d’autres réintroductions seront nécessaires à l’avenir pour assurer la pérennité de l’espèce. A Neuburg, Clément Creton est venu participer au relâchage des 20 cistudes qu’il a contribué à élever depuis trois ans.”Personnellement, c’est la première fois que je vis cela”, confie le jeune soigneur animalier du zoo de Mulhouse, disant ressentir “énormément de fierté”.”C’est pour ça qu’on fait ce métier (…) pour pouvoir réintroduire des espèces en danger dans leur milieu naturel”.

L’IA, nouvel outil de désinformation dans la campagne présidentielle camerounaise

Une photo de foule lors du meeting d’un candidat, où les mêmes visages ont été grossièrement dupliqués: c’est l’une des fausses images générées par intelligence artificielle (IA) que certains partis politiques utilisent pour tenter d’influencer le cours de l’élection présidentielle camerounaise.Dimanche, huit millions de Camerounais se rendront aux urnes pour élire leur prochain président. Un scrutin où Paul Biya, 92 ans dont 43 au pouvoir, part une fois de plus grand favori, et où les 11 autres candidats rivalisent de créativité pour exister. Au point pour certains partis de verser dans la désinformation. C’est le cas, selon la journaliste camerounaise Annie Payep, du parti d’opposition historique, le Social Democratic Front (SDF). Elle assure que son directeur de campagne lui a envoyé début octobre via WhatsApp, comme à son habitude, plusieurs clichés de son candidat Joshua Osih, devant une large foule lors d’un meeting à Yagoua (nord).  “Mais j’ai trouvé les images bizarres”, raconte-t-elle à l’AFP. “Choquée”, elle comprend rapidement que les clichés ont été modifiés par IA. Tous les indices concordent, constate l’AFP: les mêmes têtes dupliquées à plusieurs reprises, des incohérences visuelles typiques de l’IA et même le logo de Gemini, l’assistant IA de Google.Un autre parti, le Mouvement patriotique pour la prospérité du peuple (MP3), s’est attiré les foudres des internautes après avoir diffusé sur X une image générée par IA de son candidat Hiram Iyodi prenant un bain de foule dans un marché.Même la vidéo de campagne du président Biya contient visiblement des images générées par IA, et a à ce titre été raillée sur les réseaux sociaux.- Utilisation artisanale -L’essor de l’IA générative a amplifié les pratiques de désinformation autour des élections. En 2024, 80% des pays organisant des élections ont vu ces scrutins perturbés par des incidents liés à cet outil, selon une étude de l’International Panel on the Information Environment (IPIE).Avec un nouveau “tournant” récent, note Destiny Tchehouali, professeur en communication à l’Université du Québec à Montréal (Canada) et spécialiste de l’IA: cette “désinformation intentionnelle” est désormais directement utilisée par “les équipes de campagne officielles”, et non plus juste “de manière marginale” par certains militants ou autres individus.Des fausses photos sont publiées pour donner l’impression qu’il y a une forte mobilisation, car “les images de liesse populaire peuvent induire l’adhésion du citoyen vers des candidats incarnant une forme de vitalité”, explique le politologue Fred Eboko.Elles ciblent “souvent l’électorat encore indécis”, confirme Destiny Tchehouali. Ces images de foules “disproportionnées” permettent également aux partis d’occuper la sphère médiatique à moindre coût et de “montrer qu’ils sont crédibles”, souligne-t-il.Mais les internautes ne sont pas dupes, surtout le vaste électorat que constituent les jeunes, plus à l’aise avec l’IA: ces contenus grossièrement modifiés ont rapidement été raillés sur les réseaux sociaux. Ces images très artisanales contribuent en effet à “discréditer” les candidats concernés, estime le politologue camerounais Moussa Njoya, mais participent aussi à semer le doute sur d’autres contenus, dénués pourtant de trace flagrante d’IA. – “Vide juridique” -Face au tollé en ligne, le SDF a démenti dans un communiqué avoir envoyé puis supprimé quelques heures plus tard des photos truquées sur WhatsApp, dénonçant des “manœuvres” de ses “détracteurs” pour “salir l’image” de leur candidat. Mais deux autres personnes interrogées par l’AFP livrent le même récit que Mme Payep, captures d’écran à l’appui.A l’inverse, la porte-parole de Hiram Iyodi qui avait posté la photo générée par IA n’a pas nié les faits, affirmant au contraire sur X qu’elle n’allait “pas s’excuser de vivre dans son temps”. Cette tendance est “inquiétante” à terme pour la vie politique et la “confiance citoyenne”, surtout quand le niveau de maîtrise des outils IA s’améliorera, estime Destiny Tchehouali. Difficile pourtant de lutter contre cette désinformation, note-t-il: s’il existe par exemple au Cameroun des lois pour punir les contenus manipulés qui relèveraient du discours haineux, elles sont en réalité très peu appliquées “faute de moyens pour remonter jusqu’à la source”.Quant à sanctionner les images IA qui se contenteraient d’embellir largement la réalité et de gonfler la visibilité d’un candidat, “il y a un vide juridique”, regrette-il, appelant les autorités indépendantes chargée des élections à “prendre dès maintenant des mesures concrètes”.

Brain drain industry booms as Cameroon’s young look abroadSat, 11 Oct 2025 05:44:28 GMT

With more than 40 percent of Cameroonians living below the poverty line, over half the central African country’s young people dream of emigrating — and businesses helping them leave are thriving.”We don’t promote immigration but the demand exists and clients are easily won over,” said Stephane Bofia, the founder of Objectif Canada, a recently opened agency …

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