Népal: coup d’envoi de la saison des ascensions de l’Everest

Huit alpinistes népalais ont gravi vendredi le mont Everest, le sommet le plus haut du monde, donnant ainsi le coup d’envoi de la saison pour des centaines de grimpeurs du monde entier.Chaque année, la première ascension du pic himalayen est réservée à une cordée de grimpeurs appartenant à une des compagnies organisatrices des expéditions, chargée d’équiper les voies en cordes et en matériel.”La voie est ouverte. L’équipe a atteint le sommet ce soir”, a annoncé à l’AFP le responsable de l’équipe, Pemba Sherpa, de 8K Expedition.Le Népal a accordé 456 permis d’ascension pour cette saison de printemps (avril-juin).”La nouvelle a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme”, s’est réjoui auprès de l’AFP depuis le camp de base de l’Everest l’alpiniste Purnima Shrestha.”La route a été ouverte un peu plus tôt que prévu, nous espérons que cela permettra de mieux réguler le calendrier (des tentatives) et d’alléger un peu le trafic”, a-t-il poursuivi.La plupart des grimpeurs qui se lancent sur les pentes de l’Everest sont accompagnés de guides népalais, ce qui porte à environ 900 le nombre d’alpinistes qui se pressent en quelques semaines sur la voie principale vers son sommet.Parmi eux, le Népalais Kami Rita Sherpa espère atteindre cette saison le sommet pour la 31e fois.L’an dernier, plus de 800 alpinistes ont réussi l’ascension, dont 74 par le versant tibétain, un nombre croissant qui suscite les critiques des puristes contre la surpopulation et la marchandisation du sommet.  

Turquie: le PKK s’est réuni “avec succès” en vue de sa dissolution

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a réuni son congrès “avec succès” en vue de prononcer sa dissolution et de mettre un terme à des décennies de combats fratricides qui ont fait près de 40.000 morts en Turquie.Selon les informations rapportées vendredi par l’agence prokurde ANF, proche du parti armé, les travaux se sont tenus du 5 au 7 mai dans “les zones de défense Media”, terme utilisé par le mouvement pour désigner les montagnes de Qandil, dans le nord de l’Irak, où se trouvent le commandement militaire du PKK et ses combattants.”Le 12e congrès du PKK s’est réuni avec succès à l’appel du leader Abdullah Öcalan et l’a salué avec nostalgie et respect”, rapporte l’agence, citant un communiqué de la présidence du congrès.Celle-ci précise que “des décisions d’une importance historique” ont été prises “concernant les activités du PKK, sur la base de l’appel” de M. Öcalan. Le 27 février, le leader historique du PKK Abdullah Öcalan, “Apo” (oncle, en kurde) pour ses partisans, avait appelé son mouvement à déposer les armes et à se dissoudre.Cet appel du leader de 76 ans, incarcéré depuis 26 ans sur l’île prison d’Imrali, au large d’Istanbul, faisait suite à une médiation initiée à l’automne par un allié du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, le nationaliste Devlet Bahceli, via le parti prokurde DEM.Le PKK avait répondu favorablement le 1er mars, annonçant un cessez-le-feu immédiat avec les forces turques.Le DEM a salué vendredi un “tournant historique”. “Une nouvelle page s’ouvre sur la voie d’une paix honorable et d’une solution démocratique”, a estimé le parti dans un communiqué, ajoutant que “toutes les institutions politiques démocratiques”, en particulier l’Assemblée nationale turque, devraient “prendre leurs responsabilités pour une véritable démocratisation” du pays. Un responsable du parti, troisième force au parlement turc, a indiqué à l’AFP que les travaux du congrès ont été retardés par le décès le 3 mai de l’un de ses membres, Sirri Süreyya Önder, qui était très impliqué dans cette médiation et proche de M. Öcalan.- “opportunité historique” -Le Congrès du PKK lui a rendu hommage “avec respect et gratitude”, et appelé “tout le monde à travailler ensemble pour atteindre les objectifs de paix et de société démocratique” défendus par M. Önder, rappelle l’ANF.Après avoir salué une “opportunité historique” de paix, le président Erdogan avait juré de poursuivre les opérations armées contre le PKK “si (ses) promesses n’étaient pas tenues”.Mi-mars, le PKK s’était dit dans l’impossibilité de se réunir en raison des bombardements turcs persistants sur ses positions.”Chaque jour, des avions de reconnaissance (turcs, NDLR) volent, chaque jour, ils bombardent, chaque jour, ils attaquent”, avait insisté sur une chaîne de télévision kurde, Sterk TV, Cemil Bayik, l’un des dirigeants du mouvement.Le sort de M. Öcalan à ce stade n’est pas connu, mais un responsable du parti au pouvoir AKP a laissé entendre que son régime de détention serait “assoupli”, sans cependant évoquer sa remise en liberté, selon le quotidien turc progouvernemental Türkiye.”Certaines mesures administratives seront prises. Un officier sera chargé de l’assister à Imrali. Les conditions de détention seront assouplies. (…) Les rencontres avec le DEM et la famille seront également plus fréquentes”, selon ce responsable qui affirme que “Öcalan lui-même a déclaré ne pas vouloir quitter Imrali”.Selon ce responsable, le fondateur et leader du PKK, toujours respecté de ses partisans, craint pour sa vie s’il quitte sa prison. “Il sait qu’il aura un problème de sécurité lorsqu’il sortira”.L’Irak avait exigé en mars un retrait total de son territoire de l’armée turque et des combattants du PKK en cas d’accord de paix.De leur côté, les combattants kurdes au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS), dans le nord-est de la Syrie, s’étaient dits “pas concernés” par l’appel du PKK à désarmer. 

Ligue 1: malgré le désordre, les Lyonnais font mine d’y croire

Sans son destin en mains, Lyon veut encore croire à la qualification pour la lucrative Ligue des Champions avant d’affronter Monaco samedi (21H00) lors de la 33e journée de Ligue 1, et tente d’évacuer toute forme de pression financière, malgré la menace d’une rétrogradation administrative en L2.L’OL est actuellement 7e à cinq points de Marseille (2e), quatre de Monaco (3e) et trois d’un trio composé de Nice, Lille et Strasbourg à la 4e place, un classement qui ne garantit qu’une place au 3e tour préliminaire de la C1.”Nous n’avons que ça à viser, les trois points sinon il ne restera rien”, reconnaît le défenseur argentin, Nicolas Tagliafico.”La pression est là depuis longtemps même si l’objectif est lointain”, soutient le champion du monde 2022 qui appelle “à se souvenir de la saison dernière”. Lyon, lanterne rouge à la trêve hivernale, avait alors arraché sa qualification pour la Ligue Europa dans les derniers instants de l’ultime match de Ligue 1.”Je ne lis pas les réseaux sociaux ou la presse française. On entend des choses sur les finances dont nous tentons de nous extraire tout en essayant de continuer à faire au mieux et de nous concentrer sur nos objectifs. Nous connaissons les conséquences d’une qualification en Ligue des Champions”, a insisté Tagliafico.- Instabilité -Le climat reste particulier autour et au sein d’un club instable à tous niveaux, loin de ce qui avait fait la puissance de l’OL au temps de Jean-Michel Aulas (1987-2022), quand l’OL s’était hissé de la 2e division au sommet du football français et parmi les meilleurs européens.Au niveau sportif, Fonseca, qui dit “travailler pour que le futur Lyon soit en Ligue des Champions”, est déjà le quatrième entraîneur depuis que John Textor a pris le contrôle de l’OL en décembre 2022. Après Laurent Blanc, Fabio Grosso et Pierre Sage, limogé fin janvier. Côté gouvernance, Textor a déjà usé trois directeurs généraux: Jean-Michel Aulas, l’ancien actionnaire majoritaire qu’il avait placé à la direction opérationnelle du club pour trois ans et débarqué après cinq mois en mai 2023, Santiago Cucci (juillet-novembre 2023), puis Laurent Prud’homme, avec qui une procédure est engagée depuis fin avril.Le directeur sportif David Friio (décembre 2023-septembre 2024), qui a payé un dernier mercato estival décevant sur le plan des ventes, a été remplacé par le responsable du recrutement Matthieu Louis-Jean. Et c’est sans compter les mouvements de joueurs, dont ceux opérés entre Molenbeek (2e div. belge) et Botafogo (1re div. brésilienne), clubs appartenant, comme Lyon, à Eagle Football Holdings, la maison-mère dont Textor est aussi président.- Menace de relégation -“Cela fait trois ans que je suis là. J’ai vu beaucoup de gens partir et arriver”, constate Tagliafico, en fin de contrat au 30 juin et qui devrait quitter le club comme d’autres joueurs à forte rémunération tel que le capitaine Alexandre Lacazette, afin d’alléger la masse salariale.Car financièrement, la situation reste précaire et Textor dénonce “les lourdes pertes d’exploitation” dont il dit avoir “hérité”. Malgré les engagements partiellement tenus par John Textor, comme l’apport de 83 millions d’euros dans les comptes cet hiver et un mercato hivernal qui a rapporté 41 millions, l’OL reste sous la menace d’une rétrogradation administrative en Ligue 2 prononcée “à titre conservatoire” en novembre par la DNCG, le gendarme financier du football français, avec interdiction de recrutement et encadrement de sa masse salariale.L’instance de contrôle financier des clubs (ICFC) de l’UEFA discute aussi actuellement avec l’OL d’un “accord négocié” qu’il devra accepter avec une amende de plus de dix millions d’euros dans le cadre du règlement du fair play financier, sous peine d’une exclusion des coupes d’Europe.

Allemagne: Xabi Alonso s’arrête avec Leverkusen, en route vers le Real

Un premier chapitre qui se ferme, un nouveau sur le point de s’ouvrir: l’entraîneur espagnol Xabi Alonso (43 ans) va arrêter son aventure avec le Bayer Leverkusen à la fin de la saison, s’ouvrant la voie vers le Real Madrid.Après plusieurs semaines à repousser l’annonce de son choix, Xabi Alonso a finalement fait part de sa décision vendredi après-midi: “Ces deux matches (contre Dortmund et à Mayence, NDLR) seront mes deux derniers en tant qu’entraîneur du Bayer Leverkusen”, a-t-il expliqué en anglais, lui qui s’exprime d’habitude dans un allemand parfait.Il a donc décidé de mettre fin à son contrat, une saison avant son terme (30 juin 2026), après presque trois ans sur le banc du Werkself (le onze de l’usine, surnom de l’équipe du club fondé en 1904 par le chimiste Bayer), qu’il a rejoint à la fin septembre 2022.Fin mars, au retour de la fenêtre internationale, Xabi Alonso avait une première fois botté en touche, expliquant à l’époque qu’il n’y avait rien à annoncer. Cette formule est ensuite revenue dans ses conférences de presse comme un mantra, arguant parfois que ce n’était pas le bon moment pour parler de l’avenir.Il a fait part de son choix à ses joueurs vendredi à la mi-journée, lors de l’entraînement pour préparer le match de la 33e journée de Bundesliga contre le Borussia Dortmund (dimanche, 15h30), avant de l’officialiser devant la presse.Il pourra ainsi faire ses adieux aux supporters de Leverkusen dans 48 heures, avant un dernier déplacement la semaine prochaine à Mayence. Après, il sera temps pour lui de faire ses valises, avec pour probable prochaine destination Madrid et le Real.Certes, Xabi Alonso a refusé d’évoquer son futur, mais selon le journal sportif madrilène Marca, Carlo Ancelotti s’arrêtera avec le club madrilène en fin de saison. Il laissera alors la place sur le banc au technicien basque de 43 ans, qui devrait s’engager pour trois saisons jusqu’en 2028.- Premier chapitre en lettres d’or -Formé à la Real Sociedad où il a débuté sa carrière, Xabi Alonso a aussi évolué à Liverpool (2004/09), au Real Madrid (2009/14) et au Bayern Munich (2014/17).Champion du monde (2010), double champion d’Europe (2008, 2012), double vainqueur de la Ligue des champions (2005, 2014) et multiple champion national, Xabi Alonso s’apprête ainsi à refermer le premier chapitre de sa carrière d’entraîneur qu’il a écrit en lettres d’or avec le Bayer Leverkusen.Lorsqu’il a débarqué fin septembre 2022 dans le club de la périphérie de Cologne, il n’avait qu’une expérience limitée comme entraîneur avec les équipes jeunes du Real, puis la réserve de la Real Sociedad. Le pari risqué pris par le directeur sportif Simon Rolfes s’est rapidement transformé en choix visionnaire.Relégable (17e) en Bundesliga à son arrivée, il a qualifié Leverkusen pour la Ligue Europa lors de la première saison, grâce à une 6e place, prémices de miracles à venir.En 2023/24, son équipe a survolé la Bundesliga avec 90 points (28 victoires et 6 matches nuls), devenant la première à boucler un championnat allemand sans défaite. Il a même réalisé le doublé avec la Coupe et ne s’est incliné qu’une seule fois, en finale de la Ligue Europa contre l’Atalanta Bergame (3-0). “Une saison de rêve dont on se souviendra peut-être dans 20 ans”, s’est-il remémoré vendredi.Au printemps 2024, il avait résisté une première fois aux sirènes du Bayern et de Liverpool, en quête de successeurs à Thomas Tuchel et Jürgen Klopp. Le défi madrilène l’a finalement décidé à partir plus tôt de Leverkusen, après une saison un peu moins brillante, mais honorable (2e de Bundesliga, élimination en 8es de finale de la Ligue des champions et en demies de la Coupe).

Meurtre dans une mosquée: Le meurtrier d’Aboubakar Cissé transféré en France

Deux semaines après avoir tué à coups de couteau le jeune Malien Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard, son meurtrier, qui avait fui en Italie, a été remis vendredi à la France, où l’affaire a ravivé le débat sur “l’islamophobie”.”Le mis en cause dans l’affaire de la Grand-Combe est transféré ce jour”, a indiqué la procureure de Nîmes, Cécile Gensac à propos d’Olivier Hadzovic, un Français de 20 ans qui aurait agi, selon de précédentes déclarations de la magistrate, en raison d’une “envie obsessionnelle de tuer une personne”.En fuite pendant près de trois jours, le meurtrier d’Aboubakar Cissé, frappé de 57 coups de couteau le 25 avril dans la salle de prière de la mosquée Khadidja, à La Grand-Combe, commune gardoise de moins de 5.000 habitants, s’était rendu au commissariat de Pistoia, près de Florence.Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, il a consenti à être remis à la France dans le cadre d’une procédure accélérée. “Il a été remis ce matin aux autorités françaises”, a confirmé à l’AFP son avocat italien. Interrogé sur l’état d’esprit de son client, Giovanni Salvietti a ajouté: “Comme d’habitude, il s’exprime très peu”.A son arrivée au palais de justice de Nîmes, prévue dans l’après-midi, Olivier Hadzovic sera présenté au juge d’instruction chargé de l’enquête pour son premier interrogatoire dans le cadre de l’enquête ouverte pour “meurtre aggravé par préméditation et à raison de la race ou de la religion”.- Manifestation -Le magistrat devrait dans la foulée le mettre en examen, puis il sera présenté à un juge des libertés et de la détention, qui devrait décider sa détention provisoire.Une cérémonie a eu lieu jeudi à Bamako en hommage à Aboubakar Cissé, dont le corps a été rapatrié dans son pays d’origine pour y être inhumé, en présence de proches et de responsables qui ont demandé aux autorités françaises que “la justice aboutisse”.En France, des organisations et personnalités appellent à une marche dimanche à Paris pour dénoncer “la progression de l’islamophobie” et rendre hommage au jeune homme, arrivé en France vers l’âge de 15 ans et qui vivait depuis plusieurs années dans des conditions précaires à La Grand-Combe, où sa “gentillesse” a été unanimement saluée.”Il faut que tout le monde prenne part au combat pour protéger les musulmans de France” face à une “banalisation de l’islamophobie”, assure Sofia Tizaoui, secrétaire syndicale de l’Union syndicale lycéenne, une des organisations à l’initiative de la mobilisation.- “Dire les choses” -Le terme d’islamophobie n’est pratiquement pas utilisé par la droite, qui le conteste. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dont l’attitude dans cette affaire a été critiquée à gauche et par des proches de la victime, a estimé qu'”il y a une connotation idéologique du terme +islamophobie+ très marquée vis-à-vis des Frères musulmans, qui fait que dans notre ministère, on prend la précaution de ne pas l’utiliser”.Le Premier ministre, François Bayrou, a au contraire défendu son emploi du terme “islamophobe” après le meurtre d’Aboubakar Cissé, affirmant qu'”il faut avoir le courage de dire les choses telles qu’elles sont”.Olivier Hadzovic a “agi dans un contexte isolé, sans revendication idéologique ou lien avec une organisation (…). Les ressorts pour agir de l’agresseur sont très vite apparus comme profondément personnels, l’envie de tuer quelqu’un, quelle que soit la cible”, avait déclaré Mme Gensac le 2 mai.Rien ne permet pour l’heure d’expliquer pourquoi “il entre dans cette mosquée” et agresse cette personne précise, avait insisté la magistrate, rappelant que des contenus en ligne du futur meurtrier avaient été signalés. Il y faisait part “d’envies de viols de femmes, de meurtres ou de viols de cadavre”. Selon son avocat italien, le jeune homme a reconnu le meurtre mais nié avoir agi par haine de l’islam, indiquant “avoir tué la première personne qu’il a trouvée”.Les avocats de la famille Cissé réclament eux, en vain jusqu’à présent, que l’enquête soit requalifiée en “assassinat terroriste”.