Trump says Armenia, Azerbaijan commit to end fighting ‘forever’

Armenia and Azerbaijan have committed to a lasting peace after decades of conflict, US President Donald Trump said after the South Caucasus rivals signed a deal welcomed on Saturday by Iran and Western nations.Armenian Prime Minister Nikol Pashinyan and Azerbaijan’s long-time President Ilham Aliyev said Trump’s mediation should earn him a Nobel Peace Prize — an award the US leader has been vocal about seeking.The two former Soviet republics “are committing to stop all fighting forever, open up commerce, travel and diplomatic relations and respect each other’s sovereignty and territorial integrity,” Trump said at a White House signing event on Friday.However, the fine print and binding nature of the deal between the long-time foes remained unclear.The two leaders would have a “great relationship,” Trump said.”But if there’s conflict… they’re going to call me and we’re going to get it straightened out,” he said.Christian-majority Armenia and Muslim-majority Azerbaijan have feuded for decades over their border and the status of ethnic enclaves within each other’s territories.They went to war twice over the disputed Karabakh region, which Azerbaijan recaptured from Armenian forces in a lightning 2023 offensive, sparking the exodus of more than 100,000 ethnic Armenians.- ‘Historic signature’ -The Azerbaijan and Armenian leaders shook hands under the satisfied gaze of Trump before all three signed a document the White House called a “joint declaration.”Aliyev hailed the “historic signature” between two “countries which were at war for more than three decades.” “We are today establishing peace in the Caucasus,” he said.Aliyev offered to send a joint appeal, along with Pashinyan, to the Nobel committee recommending Trump receive the Peace Prize. “Who, if not President Trump, deserves a Nobel Peace Prize?” he said.Aliyev also thanked Trump for lifting restrictions on US military cooperation with Azerbaijan, which was announced on Friday.Pashinyan said the “initialing of (the) peace agreement will pave the way to end decades of conflict between our countries and open a new era.”The Armenian leader said the “breakthrough” would not have been possible without “peacemaker” Trump.”Today, we can say that peace has been achieved,” Pashinyan told a news conference after signing the deal.The agreement includes establishing a transit corridor passing through Armenia to connect Azerbaijan to its exclave of Nakhchivan, a longstanding demand of Baku.The United States will have development rights for the corridor — dubbed the “Trump Route for International Peace and Prosperity” — in the strategic and resource-rich region.Iran, which has long opposed the corridor over fears it would cut the country off from the Caucasus, welcomed the deal on Saturday.However, it also expressed “concern over the negative consequences of any foreign intervention in any way and form, especially in the vicinity of common borders.”The foreign ministry in Turkey, a longtime supporter of Azerbaijan, hailed the “progress achieved towards establishing a lasting peace”.UK Foreign Secretary David Lammy congratulated the two countries “on the bold steps taken in Washington.”European Union chiefs said it would pave the way to “lasting, sustainable peace for both countries and across the entire region.”- ‘Strategic’ partner -Azerbaijan and Armenia agreed on the text of a comprehensive peace deal in March. However, Azerbaijan later outlined a host of demands — including amendments to Armenia’s constitution to drop territorial claims for Karabakh — before signing the document.Pashinyan has announced plans for a constitutional referendum in 2027, but the issue remains deeply divisive among Armenians.Asked what Armenia stood to gain from Friday’s deal, a White House official said it was “an enormous strategic commercial partner, probably the most enormous and strategic in the history of the world: the United States of America.””The losers here are China, Russia, and Iran,” he said, speaking on condition of anonymity.The disputed mountainous enclave of Karabakh is internationally recognized as part of Azerbaijan, but was controlled by pro-Armenian separatists for nearly three decades after a war following the break-up of the Soviet Union. Azerbaijan captured part of the territory during a 2020 war, then took all of it three years later. Almost the entire local population of around 100,000 ethnic Armenians left for Armenia.

Zelensky affiche sa fermeté après l’annonce du sommet Trump-Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réagi samedi avec fermeté à l’annonce d’un sommet Trump-Poutine le 15 août : le règlement du conflit doit être décidé avec l’Ukraine, qui refusera de céder sa “terre aux occupants”.”Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l’Ukraine, serait une décision contre la paix”, a-t-il prévenu sur les réseaux sociaux.”Les Ukrainiens n’abandonneront pas leur terre aux occupants”, a-t-il ajouté, après que le président américain Donald Trump a annoncé qu’il rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska le 15 août, pour tenter de trouver un règlement à la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie.Plutôt qu’en terrain neutre, le tête-à-tête aura lieu dans le vaste et sauvage Etat de l’Alaska, dans l’extrême nord-ouest du continent américain, près de la Russie, un territoire que cette dernière avait cédé à l’Amérique à la fin du XIXe siècle.Cette rencontre très attendue se déroulera sans Volodymyr Zelensky, qui ne cesse pourtant d’exiger d’avoir voix au chapitre.Un règlement de la guerre comprendra, selon le président américain, des concessions territoriales.Interrogé à ce sujet vendredi, un peu plus tôt que l’annonce du sommet, M. Trump a déclaré qu'”il y aurait des échanges de territoires au bénéfice de chacun”, sans donner plus de détails.”On parle d’un territoire sur lequel les combats font rage depuis plus de trois ans et demi (…) c’est compliqué”, a-t-il ajouté à la Maison Blanche, aux côtés des dirigeants azerbaïdjanais et arménien qui venaient de signer un accord de paix.- Exigences inacceptables -Donald Trump, qui a promis à maintes reprises de mettre fin au conflit en Ukraine, a plusieurs fois parlé au téléphone avec son homologue russe ces derniers mois, mais ne l’a pas encore revu en personne depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier.Le tête-à-tête annoncé sera le premier entre les deux dirigeants depuis juin 2019 au Japon, un an après un sommet à Helsinki où M. Trump avait eu un ton résolument conciliant avec le dirigeant du Kremlin.M. Poutine n’a lui plus foulé le sol américain depuis 2015, sous la présidence de Barack Obama.A ce stade, Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie.Le président américain avait lancé un ultimatum à la Russie la semaine dernière, qui a expiré vendredi, pour faire avancer les négociations avec Kiev, sous peine de nouvelles sanctions américaines.L’invasion russe de l’Ukraine, déclenchée en février 2022, a fait a minima des dizaines de milliers de morts parmi les populations des deux pays et causé d’immenses destructions.Après plus de trois ans de combats, les positions ukrainienne et russe sont toujours irréconciliables. La Russie est accusée de bloquer les pourparlers en maintenant des demandes maximalistes, à un moment où ses forces ont l’avantage sur le front et continuent d’y gagner du terrain.

Zelensky affiche sa fermeté après l’annonce du sommet Trump-Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réagi samedi avec fermeté à l’annonce d’un sommet Trump-Poutine le 15 août : le règlement du conflit doit être décidé avec l’Ukraine, qui refusera de céder sa “terre aux occupants”.”Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l’Ukraine, serait une décision contre la paix”, a-t-il prévenu sur les réseaux sociaux.”Les Ukrainiens n’abandonneront pas leur terre aux occupants”, a-t-il ajouté, après que le président américain Donald Trump a annoncé qu’il rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska le 15 août, pour tenter de trouver un règlement à la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie.Plutôt qu’en terrain neutre, le tête-à-tête aura lieu dans le vaste et sauvage Etat de l’Alaska, dans l’extrême nord-ouest du continent américain, près de la Russie, un territoire que cette dernière avait cédé à l’Amérique à la fin du XIXe siècle.Cette rencontre très attendue se déroulera sans Volodymyr Zelensky, qui ne cesse pourtant d’exiger d’avoir voix au chapitre.Un règlement de la guerre comprendra, selon le président américain, des concessions territoriales.Interrogé à ce sujet vendredi, un peu plus tôt que l’annonce du sommet, M. Trump a déclaré qu'”il y aurait des échanges de territoires au bénéfice de chacun”, sans donner plus de détails.”On parle d’un territoire sur lequel les combats font rage depuis plus de trois ans et demi (…) c’est compliqué”, a-t-il ajouté à la Maison Blanche, aux côtés des dirigeants azerbaïdjanais et arménien qui venaient de signer un accord de paix.- Exigences inacceptables -Donald Trump, qui a promis à maintes reprises de mettre fin au conflit en Ukraine, a plusieurs fois parlé au téléphone avec son homologue russe ces derniers mois, mais ne l’a pas encore revu en personne depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier.Le tête-à-tête annoncé sera le premier entre les deux dirigeants depuis juin 2019 au Japon, un an après un sommet à Helsinki où M. Trump avait eu un ton résolument conciliant avec le dirigeant du Kremlin.M. Poutine n’a lui plus foulé le sol américain depuis 2015, sous la présidence de Barack Obama.A ce stade, Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie.Le président américain avait lancé un ultimatum à la Russie la semaine dernière, qui a expiré vendredi, pour faire avancer les négociations avec Kiev, sous peine de nouvelles sanctions américaines.L’invasion russe de l’Ukraine, déclenchée en février 2022, a fait a minima des dizaines de milliers de morts parmi les populations des deux pays et causé d’immenses destructions.Après plus de trois ans de combats, les positions ukrainienne et russe sont toujours irréconciliables. La Russie est accusée de bloquer les pourparlers en maintenant des demandes maximalistes, à un moment où ses forces ont l’avantage sur le front et continuent d’y gagner du terrain.

Stresser les rats, la méthode de New York pour éviter qu’ils ne se reproduisent

New York mène une guerre tous azimuts contre les rats, ces habitants clandestins omniprésents qui arpentent trottoirs, parcs et ruelles. Parmi les méthodes employées: la suppression des sources de nourriture, qui fait baisser leur population.Cette privation alimentaire – par l’élimination des déchets en pleine rue, le colmatage des accès aux bâtiments et la sensibilisation des habitants – provoque un stress physiologique chez les rats, qui se traduit notamment par une baisse de leur reproduction.”Peut-être que cela les oblige à aller plus loin en quête de nourriture” mais toujours est-il “qu’ils ont simplement moins de petits”, explique Caroline Bragdon, directrice des interventions du service de contrôle des nuisibles de la mairie. Et “moins de reproduction conduit à une moindre activité des rats”.Ce phénomène est observé dans le cadre d’un programme pilote mené notamment dans le quartier de Harlem, dans le nord de Manhattan. La mairie y teste plusieurs approches combinées mêlant notamment des applications pour cartographier l’activité des rongeurs et une contraception chimique.”Quelle que soit la méthode utilisée, ça marche”, remarque Jessica Sanchez, une habitante de Harlem de 36 ans. “Avant quand vous sortiez les poubelles, il y avait des rats qui vous passaient sous les pieds. J’avais même peur de laisser mon fils par terre. Et je ne parle pas de l’odeur”.Les rats, dont le régime alimentaire est similaire à celui des humains – glucides, lipides et protéines – trouvent traditionnellement leur nourriture dans les déchets déposés sur les trottoirs et dans les poubelles débordantes.Or, cette abondance alimentaire a favorisé une reproduction rapide et des populations denses: un rat peut avoir jusqu’à douze petits par portée, avec cinq à sept portées par an, ce qui explique la difficulté à endiguer leur prolifération.”Réduire leur accès à la nourriture est aujourd’hui la mesure la plus efficace”, affirme Caroline Bragdon.En 2022, déjà, la ville avait lancé sa “révolution des déchets”: la fin des sacs-poubelle à même le trottoir et la mise en place de bennes en plastique qui accueillent désormais 70% des déchets. C’était après la pandémie de Covid-19, qui avait vu exploser le nombre de rats dans la ville.”Avec ces nouvelles bennes, je n’ai plus l’impression de devoir courir entre les tas de poubelles pour éviter les rats”, explique Karen Del Aguila, 50 ans, rencontrée par l’AFP à Harlem. “Mais si c’est plus propre, c’est peut-être juste parce que le maire essaie de se faire réélire (en novembre, ndlr)”. – Baisse de 25%  -Pour lutter contre les rongeurs, 70 inspecteurs municipaux disposent d’une application mobile qui leur permet de localiser précisément les foyers d’activité et d’orienter leurs interventions.Afin d’affiner cette stratégie, la ville expérimente aussi des dispositifs d’étude du comportement alimentaire des rats. De petites boîtes contenant quatre types d’aliments différents ont été installées dans certains quartiers, afin d’observer leurs préférences.”Elles sont conçues pour que les rats se sentent en sécurité et à l’aise dans leurs habitudes alimentaires… et nous analysons lesquels sont les plus susceptibles d’être consommés”, explique Mme Bragdon.La ville a renforcé ses budgets dédiés à la lutte contre les rats, avec 4,7 millions de dollars alloués pour l’année 2025, contre 3,5 millions en 2023.Depuis la mise en place de ces mesures combinées, une baisse significative des signalements de rats a été enregistrée, avec une diminution de 25% en 2024 par rapport à l’année précédente, selon les données officielles.Chinatown, dans le sud de Manhattan, est pour l’instant le seul quartier à avoir réussi à contrôler efficacement sa population de rats mais la mairie espère que la tendance s’étendra dans les mois à venir.

Sur un lac en Savoie, les secours veillent pour éviter les noyades

Dans son t-shirt jaune fluo et short rouge, une jeune sauveteuse scrute les eaux du lac du Bourget en Savoie. La nouvelle vague de chaleur place les secours en première ligne en cas de noyades, en forte augmentation en France.Sur la plage municipale du Bourget-du-Lac, Amara Bayakoyo, 51 ans, se déplace pour avoir une meilleure vue sur ses deux filles de 9 et 7 ans, parties à l’eau.Il montre trois sauveteurs aux aguets. “Ici c’est pas comme sur les autres plages. Ils surveillent, et puis il y a les bouées” qui délimitent les zones de baignade, se félicite cet habitant de Chambéry venu en voisin ce vendredi.Depuis le début de l’année, la hausse du nombre de noyades au niveau national inquiète. Entre le 1er juin et le 23 juillet, 193 personnes sont mortes noyées, soit +45% sur un an, selon les chiffres de Santé Publique France, qui fait le lien avec une fréquentation accrue des sites de baignade “dans un contexte de températures plutôt élevées”.Alors, avec la vague de chaleur en cours, Lou-Anne Cicéron en T-shirt fluo et ses collègues se préparent à l’affluence. La jeune femme de 25 ans, recrutée l’été par les pompiers depuis huit ans, ne quitte pas l’eau des yeux.Elle fait partie de la centaine de sauveteurs répartis sur 32 plages surveillées de Savoie, qui compte 18 plans d’eau, dont deux grands lacs, le Bourget et Aiguebelette, pour une fréquentation de plus d’un million de personnes en 2024.”Dans les lacs alpins, on sait que la température de l’eau peut être fraîche, la température de l’air chaude, ce sont des conditions qui peuvent provoquer des hydrocutions”, note le capitaine des pompiers Julien Costanzo, adjoint au chef de la compagnie d’Aix-les-Bains.Dans les milieux naturels, la visibilité sous l’eau est limitée, les fonds parfois dangereux, des courants se forment.- “Piégés” -“On a des gens qui se baignent parfois dans des rivières, sur des zones interdites avec des lâchers de barrages. Des gens qui se font soit piégés, soit emportés, parce qu’on a des montées d’eau qui sont assez violentes”, explique aussi le capitaine devant le lac du Bourget.Avec son collègue Hervé Delacour, du service Jeunesse et Sports de Savoie, ils plaident pour que les gens “aillent se baigner sur les plages surveillées”.Une petite file se forme au pied du plongeoir installé au bout de la jetée de la plage du Bourget. La plupart des baigneurs se cantonnent aux zones délimitées. Plus loin, c’est le royaume des pédalos, kayak et autres embarcations, parfois à moteur, et de quelques nageurs plus hardis.Maxime Volozon, un Grenoblois de 29 ans, rentre d’une balade en kayak avec son amie. Gilets de sauvetage bien accrochés. “C’est comme à vélo où on met un casque!”, sourit-il. “Ceci dit il y en a plein que ne l’avaient pas”, relève son amie.Autres précautions à prendre: surveiller les enfants en permanence, respecter les consignes ou éviter de nager seul.En Haute-Savoie voisine, quatre personnes se sont noyées depuis le début de l’été dans le lac d’Annecy, dont un homme, venu en bateau avec des amis et qui a coulé après avoir sauté à l’eau. Il ne savait pas très bien nager, selon la presse locale.Des adultes surestiment parfois leur capacité à nager loin, et l’alcool ou les stupéfiants sont des facteurs aggravants.”De plus en plus d’enfants manquent d’aisance aquatique”, regrette aussi Julien Costanzo. En 2025, 27 enfants et adolescents ont déjà perdu la vie par noyade (dont 15 en cours d’eau), contre 15 en 2024.”En milieu naturel, c’est beaucoup plus profond, c’est pas pareil, il y a du courant et des vagues. On boit plus facilement la tasse”, observe Anne-Sophie Portefaix, une touriste auvergnate de retour d’une balade en pédalo avec des amis et sa fille de 8 ans qui “se débrouille dans une piscine”.La fillette est bien sanglée dans son gilet de sauvetage. “On est serein, les enfants ont pu sauter, aller dans l’eau”, se réjouit la mère de famille.

Sur un lac en Savoie, les secours veillent pour éviter les noyades

Dans son t-shirt jaune fluo et short rouge, une jeune sauveteuse scrute les eaux du lac du Bourget en Savoie. La nouvelle vague de chaleur place les secours en première ligne en cas de noyades, en forte augmentation en France.Sur la plage municipale du Bourget-du-Lac, Amara Bayakoyo, 51 ans, se déplace pour avoir une meilleure vue sur ses deux filles de 9 et 7 ans, parties à l’eau.Il montre trois sauveteurs aux aguets. “Ici c’est pas comme sur les autres plages. Ils surveillent, et puis il y a les bouées” qui délimitent les zones de baignade, se félicite cet habitant de Chambéry venu en voisin ce vendredi.Depuis le début de l’année, la hausse du nombre de noyades au niveau national inquiète. Entre le 1er juin et le 23 juillet, 193 personnes sont mortes noyées, soit +45% sur un an, selon les chiffres de Santé Publique France, qui fait le lien avec une fréquentation accrue des sites de baignade “dans un contexte de températures plutôt élevées”.Alors, avec la vague de chaleur en cours, Lou-Anne Cicéron en T-shirt fluo et ses collègues se préparent à l’affluence. La jeune femme de 25 ans, recrutée l’été par les pompiers depuis huit ans, ne quitte pas l’eau des yeux.Elle fait partie de la centaine de sauveteurs répartis sur 32 plages surveillées de Savoie, qui compte 18 plans d’eau, dont deux grands lacs, le Bourget et Aiguebelette, pour une fréquentation de plus d’un million de personnes en 2024.”Dans les lacs alpins, on sait que la température de l’eau peut être fraîche, la température de l’air chaude, ce sont des conditions qui peuvent provoquer des hydrocutions”, note le capitaine des pompiers Julien Costanzo, adjoint au chef de la compagnie d’Aix-les-Bains.Dans les milieux naturels, la visibilité sous l’eau est limitée, les fonds parfois dangereux, des courants se forment.- “Piégés” -“On a des gens qui se baignent parfois dans des rivières, sur des zones interdites avec des lâchers de barrages. Des gens qui se font soit piégés, soit emportés, parce qu’on a des montées d’eau qui sont assez violentes”, explique aussi le capitaine devant le lac du Bourget.Avec son collègue Hervé Delacour, du service Jeunesse et Sports de Savoie, ils plaident pour que les gens “aillent se baigner sur les plages surveillées”.Une petite file se forme au pied du plongeoir installé au bout de la jetée de la plage du Bourget. La plupart des baigneurs se cantonnent aux zones délimitées. Plus loin, c’est le royaume des pédalos, kayak et autres embarcations, parfois à moteur, et de quelques nageurs plus hardis.Maxime Volozon, un Grenoblois de 29 ans, rentre d’une balade en kayak avec son amie. Gilets de sauvetage bien accrochés. “C’est comme à vélo où on met un casque!”, sourit-il. “Ceci dit il y en a plein que ne l’avaient pas”, relève son amie.Autres précautions à prendre: surveiller les enfants en permanence, respecter les consignes ou éviter de nager seul.En Haute-Savoie voisine, quatre personnes se sont noyées depuis le début de l’été dans le lac d’Annecy, dont un homme, venu en bateau avec des amis et qui a coulé après avoir sauté à l’eau. Il ne savait pas très bien nager, selon la presse locale.Des adultes surestiment parfois leur capacité à nager loin, et l’alcool ou les stupéfiants sont des facteurs aggravants.”De plus en plus d’enfants manquent d’aisance aquatique”, regrette aussi Julien Costanzo. En 2025, 27 enfants et adolescents ont déjà perdu la vie par noyade (dont 15 en cours d’eau), contre 15 en 2024.”En milieu naturel, c’est beaucoup plus profond, c’est pas pareil, il y a du courant et des vagues. On boit plus facilement la tasse”, observe Anne-Sophie Portefaix, une touriste auvergnate de retour d’une balade en pédalo avec des amis et sa fille de 8 ans qui “se débrouille dans une piscine”.La fillette est bien sanglée dans son gilet de sauvetage. “On est serein, les enfants ont pu sauter, aller dans l’eau”, se réjouit la mère de famille.

Soudan: Khartoum déterre ses morts pour leur rendre “dignité”

Dans le quartier d’al-Azhari, au sud de Khartoum, des membres du Croissant-Rouge soudanais s’affairent en silence. Par des gestes lents, presque cérémoniels, ils déterrent les dépouilles enfouies à la hâte au plus fort des combats qui ont ravagé la capitale jusqu’au début de l’année.Ici, durant les mois les plus sombres du conflit, des familles ont enterré leurs proches à même les places publiques, devant les maisons, les mosquées ou les écoles, alors que les Forces de soutien rapide (FSR), engagées depuis avril 2023 dans une guerre féroce contre l’armée, pilonnaient la capitale.”Il y a 317 tombes ici, dans le quartier. Tous sont des citoyens inhumés dans la précipitation par leurs proches”, explique Hesham Zein al-Abdeen, directeur de l’autorité de médecine légale à Khartoum.A première vue, le terrain d’al-Azhari semble parsemé de débris — morceaux de bois, briques, vieux panneaux. Mais ces objets, alignés avec régularité, signalent des tombes improvisées. Autour d’elles, des dizaines de proches endeuillés se tiennent rassemblés, tandis que le bras mécanique d’une pelleteuse griffe la terre.Depuis la reprise de la ville par l’armée en mars, ces familles peuvent enfin espérer offrir à leurs morts une sépulture digne.Mais pour beaucoup, la douleur d’un deuil inachevé ressurgit.- “C’est douloureux” -Parmi les monticules de terre fraîchement retournée, Jawaher Adam murmure des prières, les mains levées vers le ciel devant la tombe improvisée de sa fille, morte à l’âge de 12 ans.”Ma fille est morte alors qu’elle allait simplement acheter des chaussures”, raconte-t-elle à l’AFP. “Nous n’avions nulle part où l’enterrer, sauf ici, dans le quartier”, ajoute-t-elle.”Même si c’est douloureux, je tiens à préserver la dignité de la défunte.”Chaque corps est désinfecté, enveloppé, étiqueté, puis chargé avec précaution à l’arrière d’un camion, direction le cimetière d’Al-Andalous, à une dizaine de kilomètres.Les affrontements les plus violents de la guerre ont eu lieu dans des zones urbaines surpeuplées, privées de toute infrastructure médicale pour traiter les blessés ou recenser les morts, rendant impossible l’établissement d’un bilan officiel.Rien que durant la première année, l’ancien émissaire américain Tom Perriello avait estimé à 150.000 le nombre de morts.Selon M. Zein al-Abdeen, des fosses communes comparables à celles d’al-Azhari ont été mises au jour dans plusieurs quartiers. Quelque 2.000 corps ont déjà été réinhumés, mais son équipe estime que jusqu’à 10.000 dépouilles seraient enterrées de façon informelle à travers la capitale.Le Comité international de la Croix-Rouge recense 8.000 disparus au Soudan l’an dernier, un chiffre qui, selon l’organisation, ne serait que “la partie émergée de l’iceberg”.- Signe d’espoir -Pour Youssef Mohamed al-Amin, chef du village de Jebel Awliya, ces exhumations sont un signe d’espoir. Le terrain d’al-Azhari, initialement destiné à accueillir une école, pourra enfin être réaffecté à sa vocation première.”La présence de ces restes empêchait la construction d’écoles”, explique-t-il. “Nous procédons au transfert des corps pour que le site retrouve sa fonction initiale.”Bien que la guerre se poursuive dans le Darfour occidental et le Kordofan-Sud, Khartoum reprend progressivement vie.Avant le conflit, la ville comptait près de neuf millions d’habitants, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Plus de 3,5 millions ont depuis été contraints de fuir.L’ONU anticipe le retour de plus de deux millions de personnes dans la région d’ici la fin de l’année, un scénario qui reste toutefois tributaire de l’évolution de la sécurité et de la situation des infrastructures.Au-delà des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, la destruction d’infrastructures stratégiques — hôpitaux, aéroports, centrales électriques — a paralysé les services de base  et rendu difficile l’accès aux soins, à l’eau potable et à l’éducation.Aujourd’hui encore, de vastes quartiers restent privés d’électricité.