“De l’abus”: la chasse aux immigrées haïtiennes clandestines enceintes inquiète en République dominicaine

“Cela me tourmente”, dit, très inquiet, Santo Heredia. Il n’a plus de nouvelles de sa femme, arrêtée jeudi dans un hôpital de la République dominicaine dans le cadre du plan d’expulsion des femmes enceintes activé cette semaine pour contrôler l’immigration haïtienne.Le gouvernement du président dominicain Luis Abinader, qui a fait de la lutte contre l’immigration haïtienne un de ses chevaux de bataille, exige depuis lundi leurs papiers aux étrangers qui se rendent dans les hôpitaux. S’ils n’en ont pas, ils sont expulsés du pays après avoir été soignés, selon le nouveau protocole mis en place. La mesure a effrayé de nombreux Haïtiens et la fréquentation des hôpitaux par des Haïtiens a diminué, a déclaré à l’AFP Martin Ortiz Garcia, directeur de la Maternité et de l’Adolescence du Service national de santé. “C’est un abus, c’est très mal”, estime Miguelina Matos, fille de parents haïtiens née en République dominicaine. “Je demande à monsieur le président (Abinader) s’il est conscient et s’il a une famille, des enfants… Il pourrait (donner) 15 jours à ces femmes qui accouchent” pour qu’elles se rétablissent avant de les expulser, suggère-t-elle.Le Service de l’immigration dominicain a indiqué que “le premier jour de la mesure, 48 femmes enceintes et 39 femmes venant d’accoucher, accompagnées de 48 mineurs”, ont été arrêtées et emmenées au centre de détention de Haina, qui accueille les migrants en situation irrégulière, à environ 20 minutes de la capitale Saint-Domingue.- Contenir “l’haïtianisation” -Au premier trimestre 2025, le Service national de santé (SNS) a enregistré un total de 20.362 accouchements, dont 12.930 (63,5%) de Dominicaines et 7.387 (38%) d’Haïtiennes. “Ma femme a du sang étranger, bien sûr, je ne peux pas le nier, mais c’est une personne qui n’a jamais mis les pieds ici (au centre de détention). On ne sait pas si elle a été expulsée, elle n’a pas de famille là-bas” à Haïti, raconte Santo Heredia, un gardien de 34 ans.Bien qu’ils soient mariés et aient une fille de quatre ans, son épouse née en République dominicaine mais de parents haïtiens n’a pas de statut légal dans le pays faute d’argent pour les démarches, selon son mari. Naître en République dominicaine ne donne pas automatiquement la nationalité. Une réforme constitutionnelle de 2010 a établi que les enfants de parents en situation irrégulière n’acquièrent pas la nationalité.Même sans documents, “la prise en charge ne leur est pas refusée”, précise M. Ortiz Garcia, du SNS. “Les illégaux sont pris en charge en cas d’urgence. S’ils nécessitent une admission, ils sont admis, et ensuite, une fois leur événement médical terminé, ils passent au protocole de migration”. Au premier trimestre de 2025, les autorités se targuent d’avoir procédé à 86.406 expulsions d’Haïtiens. En 2024, elles en ont expulsé 276.215.Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, M. Abinader a durci la politique migratoire, lançant notamment la construction d’un mur le long de la frontière. La République dominicaine et Haïti se partagent l’île d’Hispaniola. Les relations entre les deux pays sont très tendues.Luisa Zeli Teresa, une étrangère en situation régulière en République dominicaine, estime que “si les gens n’ont pas de documents, c’est très bien (qu’ils soient expulsés)”, mais elle demande à M. Abinader de permettre aux Haïtiennes de se remettre de leur césarienne. “La situation en Haïti est très mauvaise (…) C’est pour cela que les gens viennent ici”, déplore-t-elle. Des centaines de milliers d’Haïtiens tentent de quitter leur pays, miné par la pauvreté et la violence des gangs qui contrôlent près de 85 % de Port-au-Prince, la capitale de la nation la plus pauvre de la région. Lors d’une manifestation organisée jeudi par l’Ancien Ordre Dominicain, une ONG nationaliste déjà à l’origine de plusieurs rassemblements anti-migrants, les militants ont demandé au président Abinader de contenir l'”haïtianisation”. Vionalé Pier, une Haïtienne de 58 ans résidant en République dominicaine depuis 25 ans, estime qu’il est nécessaire de réduire le taux de natalité des Haïtiens: pour elle, il faut avoir “un enfant, deux enfants et c’est tout”, mais “une seule personne a cinq enfants, non, non, non”…

Des apiculteurs manifestent contre les pesticides à Toulouse et Bordeaux

Des dizaines d’apiculteurs, souvent en tenue avec combinaison et enfumoir, ont manifesté dimanche à Bordeaux et Toulouse pour dire “non au retour des pesticides tueurs d’abeilles” et “de toute la biodiversité”.A Toulouse, plus d’une trentaine d’entre eux en combinaison blanche, couvrant parfois aussi la tête, ont manifesté dans un marché du centre de la Ville rose pour exprimer leur opposition à une proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb qui prévoit de réintroduire des pesticides interdits depuis des années.”Duplomb, ta loi a du plomb dans l’aile!”, criaient-ils au milieu des stands bondés du marché Saint-Aubin qu’ils ont traversé derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire “protégeons les abeilles et la biodiversité”.”Ce n’est pas simplement les abeilles qui sont concernées. C’est nous aussi, par rapport à ce qu’on mange, les oiseaux…”, a déclaré à l’AFP l’une des manifestantes, Sylvie Fourdain, 65 ans, apicultrice à Carbonne, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Toulouse.A Bordeaux, ils étaient une cinquantaine à se rassembler sur la place de la Bourse.”Ce serait une catastrophe de réintroduire ces produits, évidemment pour l’abeille, mais pour les pollinisateurs sauvages également, et puis au sens large pour la santé, pour la qualité de l’eau”,  a déclaré à l’AFP Pierre Verger, président du syndicat apicole de Gironde (SAG).La loi Duplomb “va détruire des millions et des millions d’abeilles”, selon Patrick Granziera, apiculteur dans le Lot-et-Garonne et secrétaire général de l’Union nationale de l’apiculture française.Or, “des solutions intermédiaires existent” pour les producteurs ayant recours à ces produits nocifs pour les pollinisateurs, comme par exemple dans la filière noisettes, assure-t-il.La proposition de loi Duplomb, qui vise à “lever les contraintes au métier d’agriculteur”, prévoit de réintroduire, par dérogation pour des filières en crise, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdits en France depuis 2018, mais autorisés ailleurs en Europe jusqu’en 2033. Voté par le Sénat, le texte doit être étudié fin mai par l’Assemblée nationale. Selon le CNRS, la production de miel en France a été divisée par deux entre le milieu des années 1990, date d’introduction des néonicotinoïdes, et le milieu des années 2010.  Dès 1995, certains apiculteurs ont accusé jusqu’à 90% de pertes – loin des 5 à 10% de mortalité généralement constatés dans les colonies d’abeilles.

Des apiculteurs manifestent contre les pesticides à Toulouse et Bordeaux

Des dizaines d’apiculteurs, souvent en tenue avec combinaison et enfumoir, ont manifesté dimanche à Bordeaux et Toulouse pour dire “non au retour des pesticides tueurs d’abeilles” et “de toute la biodiversité”.A Toulouse, plus d’une trentaine d’entre eux en combinaison blanche, couvrant parfois aussi la tête, ont manifesté dans un marché du centre de la Ville rose pour exprimer leur opposition à une proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb qui prévoit de réintroduire des pesticides interdits depuis des années.”Duplomb, ta loi a du plomb dans l’aile!”, criaient-ils au milieu des stands bondés du marché Saint-Aubin qu’ils ont traversé derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire “protégeons les abeilles et la biodiversité”.”Ce n’est pas simplement les abeilles qui sont concernées. C’est nous aussi, par rapport à ce qu’on mange, les oiseaux…”, a déclaré à l’AFP l’une des manifestantes, Sylvie Fourdain, 65 ans, apicultrice à Carbonne, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Toulouse.A Bordeaux, ils étaient une cinquantaine à se rassembler sur la place de la Bourse.”Ce serait une catastrophe de réintroduire ces produits, évidemment pour l’abeille, mais pour les pollinisateurs sauvages également, et puis au sens large pour la santé, pour la qualité de l’eau”,  a déclaré à l’AFP Pierre Verger, président du syndicat apicole de Gironde (SAG).La loi Duplomb “va détruire des millions et des millions d’abeilles”, selon Patrick Granziera, apiculteur dans le Lot-et-Garonne et secrétaire général de l’Union nationale de l’apiculture française.Or, “des solutions intermédiaires existent” pour les producteurs ayant recours à ces produits nocifs pour les pollinisateurs, comme par exemple dans la filière noisettes, assure-t-il.La proposition de loi Duplomb, qui vise à “lever les contraintes au métier d’agriculteur”, prévoit de réintroduire, par dérogation pour des filières en crise, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdits en France depuis 2018, mais autorisés ailleurs en Europe jusqu’en 2033. Voté par le Sénat, le texte doit être étudié fin mai par l’Assemblée nationale. Selon le CNRS, la production de miel en France a été divisée par deux entre le milieu des années 1990, date d’introduction des néonicotinoïdes, et le milieu des années 2010.  Dès 1995, certains apiculteurs ont accusé jusqu’à 90% de pertes – loin des 5 à 10% de mortalité généralement constatés dans les colonies d’abeilles.

Nouvelle-Calédonie: Valls appelle indépendantistes et non-indépendantistes à trouver un accord

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a appelé dimanche indépendantistes et non-indépendantistes en Nouvelle-Calédonie à trouver rapidement un “accord”, à quelques jours de nouvelles discussions à Nouméa sur l’avenir institutionnel de l’archipel français. “S’il n’y a pas d’accord, et bien alors l’incertitude économique et politique peut conduire à un nouveau désastre, à la confrontation et à la guerre civile”, a déclaré le ministre, invité du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat. “Et c’est pour ça que j’ai lancé plusieurs appels et je le fais encore aujourd’hui (…) à l’ensemble des protagonistes politiques, indépendantistes et non indépendantistes (…). Chacun doit assumer ses responsabilités, chacun doit faire un pas l’un vers l’autre”, a-t-il souligné. Un tel accord est “indispensable”, a insisté M. Valls, qui doit arriver dans la nuit de mardi à mercredi à Nouméa pour un troisième round de discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel, meurtri par des émeutes ayant éclaté il y a près d’un an et qui ont fait au total 14 morts et plus de 2 milliards d’euros de dégâts. “Nous allons entrer, je l’espère, je fais tout pour cela, dans une véritable phase de négociations la semaine prochaine”, a dit le ministre des Outre-mer. Le maintien du droit à l’autodétermination, qui est contesté par une partie des non-indépendantistes, cristallise notamment les désaccords en Nouvelle-Calédonie. “Le droit à l’autodétermination est un droit constitutionnel, conventionnel. Il est inscrit dans les accords de Nouméa, qui sont constitutionnalisés, qui sont la base des discussions que nous avons en Nouvelle-Calédonie ou à Paris”, a répondu Manuel Valls. “Ce droit doit être préservé, quoi qu’il arrive. Mais ce que je souhaite, moi, c’est trouver un accord qui permette, encore une fois, de concilier, et le droit, l’aspiration à l’autodétermination, et le lien avec la France”, a-t-il ajouté, se montrant “prudent” quant au choix des mots employés.

Nouvelle-Calédonie: Valls appelle indépendantistes et non-indépendantistes à trouver un accord

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a appelé dimanche indépendantistes et non-indépendantistes en Nouvelle-Calédonie à trouver rapidement un “accord”, à quelques jours de nouvelles discussions à Nouméa sur l’avenir institutionnel de l’archipel français. “S’il n’y a pas d’accord, et bien alors l’incertitude économique et politique peut conduire à un nouveau désastre, à la confrontation et à la guerre civile”, a déclaré le ministre, invité du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat. “Et c’est pour ça que j’ai lancé plusieurs appels et je le fais encore aujourd’hui (…) à l’ensemble des protagonistes politiques, indépendantistes et non indépendantistes (…). Chacun doit assumer ses responsabilités, chacun doit faire un pas l’un vers l’autre”, a-t-il souligné. Un tel accord est “indispensable”, a insisté M. Valls, qui doit arriver dans la nuit de mardi à mercredi à Nouméa pour un troisième round de discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel, meurtri par des émeutes ayant éclaté il y a près d’un an et qui ont fait au total 14 morts et plus de 2 milliards d’euros de dégâts. “Nous allons entrer, je l’espère, je fais tout pour cela, dans une véritable phase de négociations la semaine prochaine”, a dit le ministre des Outre-mer. Le maintien du droit à l’autodétermination, qui est contesté par une partie des non-indépendantistes, cristallise notamment les désaccords en Nouvelle-Calédonie. “Le droit à l’autodétermination est un droit constitutionnel, conventionnel. Il est inscrit dans les accords de Nouméa, qui sont constitutionnalisés, qui sont la base des discussions que nous avons en Nouvelle-Calédonie ou à Paris”, a répondu Manuel Valls. “Ce droit doit être préservé, quoi qu’il arrive. Mais ce que je souhaite, moi, c’est trouver un accord qui permette, encore une fois, de concilier, et le droit, l’aspiration à l’autodétermination, et le lien avec la France”, a-t-il ajouté, se montrant “prudent” quant au choix des mots employés.

‘Godfather’ director Coppola bags lifetime achievement award

Multiple Oscar-winner Francis Ford Coppola picked up a lifetime achievement award on Saturday at a star-studded ceremony which praised his “fearless” attitude to filmmaking. The 86-year-old director of classics including “The Godfather” and “Apocalypse Now” received a trophy from fellow filmmaking legends Steven Spielberg and George Lucas, who lauded him for fighting the system and redefining American cinema.”Star Wars” creator Lucas recalled Coppola telling him “don’t be afraid of jumping off cliffs,” while Spielberg hailed the “fearless” director and said that “The Godfather” was “the greatest American film ever made.””You have taken what came before and redefined the canon of American film, and in so doing, you’ve inspired a generation of storytellers,” Spielberg said. The award was given by the prestigious American Film Institute, which produces annual lists of the best films ever made and is seen as one of the industry’s most respected bodies.Taking the podium at Hollywood’s Dolby Theatre in front of film veterans including Robert De Niro and Dustin Hoffman, Coppola said that winning the award felt like coming home.”Now I understand here, this place that created me, my home, isn’t really a place at all, but you, friends, colleagues, teachers, playmates, family, neighbors, all the beautiful faces are welcoming me back,” Coppola said.The six-time Academy Award winner was praised by the AFI as a “dreamer”, a “pioneer” and also a “maverick.”Coppola, who famously threw five of his Oscars out a window in an outburst while making “Apocalypse Now,” heard emotional tributes from peers including De Niro, Al Pacino, Diane Lane, Harrison Ford and Ralph Macchio, who thanked the filmmaker for taking a chance on them.”When the studio wanted stars, you fought for actors,” said “Rain Man” star Hoffman.He joked that Coppola launched so many young actors’ careers, but only cast him in last year’s sci-fi drama “Megalopolis” when Hoffman was 86.The independent AFI has honored the likes of Alfred Hitchcock, Martin Scorsese, Jack Nicholson and Al Pacino in previous years.Pacino joined De Niro to pay tribute to Coppola, who directed them in the second installment of “The Godfather” trilogy.Coppola, who battled studio executives to make the film according to his own vision, told AFP that there is no art without adventure. “I think making art without risk is like making babies without sex. It’s possible, but it’s not the best way to do it,” he said.

Wauquiez demande à Retailleau de s’opposer à la “volonté de Bayrou” sur la proportionnelle

Le patron des députés LR Laurent Wauquiez a exhorté dimanche le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, son rival pour la présidence du parti, à s’opposer à “la volonté de François Bayrou” sur la mise en place de la proportionnelle aux législatives.”Je suis contre la proportionnelle”, a martelé le député de Haute-Loire sur BFMTV.”La proportionnelle aboutira à ce qu’on va institutionnaliser le chaos politique qu’on connaît en ce moment et qui deviendra la règle. La proportionnelle, c’est les régimes partisans, ce sont les petits accords d’arrière-boutique. C’est les Français qui ne choisissent plus leurs candidats. Je déteste ça”, a-t-il insisté.”Ce que je demande donc, c’est que Bruno Retailleau, dont c’est la compétence, s’oppose à cette volonté de François Bayrou” et “impose au Premier ministre” d’abandonner l’idée de légiférer dessus, a-t-il poursuivi.François Bayrou doit engager à partir de lundi une consultation des partis et groupes parlementaires sur l’instauration de la proportionnelle aux législatives – une idée qu’il défend de longue date.De nombreux partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin, sans toujours s’accorder sur la forme exacte. A droite, Les Républicains et Horizons y sont plutôt opposés. Le RN revendique également la proportionnelle, mais avec l’établissement d’une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête.Cette demande de M. Wauquiez lui permet de creuser un de ses sillons favoris dans sa rivalité avec M. Retailleau: le manque supposé “d’indépendance” du pensionnaire de Beauvau, qui serait tenu par la solidarité gouvernementale, quand lui nourrirait “une parole libre”.”Si demain, celui qui porte la parole des Républicains est le ministre de l’Intérieur (…) il va y avoir un conflit d’intérêts”, a-t-il répété. Pour marquer sa différence, M. Wauquiez a ainsi assuré qu’il initierait un “débat” sur la participation au gouvernement de son parti, si le prochain budget comprenait des augmentations d’impôts.En ce sens, il s’est dit “radicalement contre” l’idée que l’abattement fiscal de 10% soit supprimé pour les retraités.”Mais on est complètement fou! Enfin, les propositions qui sont en train de sortir de Bercy sont la tête à l’envers”, s’est-il indigné.”Vous avez un pays qui a le record de la dépense publique et le record des impôts et on va encore aller augmenter les impôts sur les Français ?(…) On est en train de tuer le pouvoir d’achat, tout simplement parce qu’on en prend trop dans les poches des Français”, a-t-il encore fait valoir.

L’ADN, espoir des apiculteurs européens pour détecter les fraudeurs

Au coeur du Tyrol autrichien, un laboratoire de recherche utilise désormais l’ADN pour démasquer le faux miel importé dans l’UE, une méthode qui pourrait protéger les apiculteurs d’une concurrence déloyale.Fondée en 2018 à Voels, aux portes d’Innsbruck, l’entreprise Sinsoma est l’une des rares en Europe à certifier de cette manière la composition de la substance sirupeuse. Une compétence dont elle se sert maintenant pour dénicher les nombreuses fraudes.”C’est vraiment quelque chose de nouveau pour le marché du miel”, explique à l’AFP la cofondatrice Corinna Wallinger, pour qui la “technologie” se doit d’avoir un temps d’avance sur les tricheurs variant sans cesse leurs pratiques.- Coupé au sirop -L’Union européenne (UE) est sur le qui-vive: entre 2021 et 2022, 46% des 320 lots testés dans 18 Etats lors de leur importation étaient potentiellement falsifiés, des analyses révélant notamment l’adjonction non étiquetée de sucre. Le chiffre n’était que de 14% entre 2015 et 2017. Parmi les lots suspects, 74% provenaient de Chine, premier producteur mondial, et 93% des palettes turques étaient douteuses. Or il est interdit de couper le miel avec de l’eau ou des sirops bon marché pour gonfler les marges. Face à la difficulté de détection de cette fraude, Bruxelles a mandaté un groupe d’experts pour l’aider à “harmoniser les méthodes” d’ici à l’horizon 2028. Le test ADN pourrait être une partie de la solution selon les autorités de sécurité alimentaire autrichiennes, qui l’ont utilisé pour la première fois cette année et attendent les résultats.Tous les acteurs s’en emparent, à l’image de la chaîne de supermarchés Spar, qui a retiré provisoirement en fin d’année dernière sa gamme des rayons après un scandale pour la passer au peigne fin.L’enjeu est considérable: l’UE est le second importateur mondial après les Etats-Unis et en plus de tromper le consommateur, ce faux miel coulant à flot fragilise la filière apicole.- Nouveau label -“Avec nos produits artisanaux authentiques, impossible de rivaliser” en termes de prix, déplore Matthias Kopetzky, chemise à carreaux, lunettes et barbe blanche, qui gère près de 350 ruches à Vienne. En montrant l’une d’elles sur les hauteurs de la capitale, qu’il manie sans protection et à mains nues, il explique que le sirop de glucose est quatre à cinq fois moins cher que ce qu’il remplace.Mais comment détecter l’intrus au fond du pot? Qu’il soit importé d’Ukraine ou d’Argentine – les autres gros fournisseurs de l’UE – “le miel regorge de traces d’ADN provenant des plantes butinées”, détaille Corinna Wallinger, dont la société facture 94 euros le test le plus basique.Donc si un échantillon n’en présente pas beaucoup ou qu’il y a de l’ADN provenant du riz, boudé par les abeilles, il y a de fortes chances pour qu’il se fasse passer pour ce qu’il n’est pas. Reste à savoir si la méthode sera l’alpha et l’oméga: des experts pointent de possibles lacunes et appellent à la mise en place d’un processus rigoureux pour en garantir la fiabilité.”C’est tout le problème”, selon Mme Wallinger. “A procrastiner pour généraliser un procédé, on perd du terrain face aux fraudeurs”.En attendant, une récente directive européenne impose de nouvelles règles d’étiquetage: à partir de la mi-2026, les principaux pays producteurs devront figurer sur les bocaux, avec la part en pourcentage de chaque origine.Enfin un peu de justice pour l’apiculteur autrichien qui, lui, affiche déjà la provenance viennoise de ses produits pour attirer une clientèle en quête de qualité. 

L’ADN, espoir des apiculteurs européens pour détecter les fraudeurs

Au coeur du Tyrol autrichien, un laboratoire de recherche utilise désormais l’ADN pour démasquer le faux miel importé dans l’UE, une méthode qui pourrait protéger les apiculteurs d’une concurrence déloyale.Fondée en 2018 à Voels, aux portes d’Innsbruck, l’entreprise Sinsoma est l’une des rares en Europe à certifier de cette manière la composition de la substance sirupeuse. Une compétence dont elle se sert maintenant pour dénicher les nombreuses fraudes.”C’est vraiment quelque chose de nouveau pour le marché du miel”, explique à l’AFP la cofondatrice Corinna Wallinger, pour qui la “technologie” se doit d’avoir un temps d’avance sur les tricheurs variant sans cesse leurs pratiques.- Coupé au sirop -L’Union européenne (UE) est sur le qui-vive: entre 2021 et 2022, 46% des 320 lots testés dans 18 Etats lors de leur importation étaient potentiellement falsifiés, des analyses révélant notamment l’adjonction non étiquetée de sucre. Le chiffre n’était que de 14% entre 2015 et 2017. Parmi les lots suspects, 74% provenaient de Chine, premier producteur mondial, et 93% des palettes turques étaient douteuses. Or il est interdit de couper le miel avec de l’eau ou des sirops bon marché pour gonfler les marges. Face à la difficulté de détection de cette fraude, Bruxelles a mandaté un groupe d’experts pour l’aider à “harmoniser les méthodes” d’ici à l’horizon 2028. Le test ADN pourrait être une partie de la solution selon les autorités de sécurité alimentaire autrichiennes, qui l’ont utilisé pour la première fois cette année et attendent les résultats.Tous les acteurs s’en emparent, à l’image de la chaîne de supermarchés Spar, qui a retiré provisoirement en fin d’année dernière sa gamme des rayons après un scandale pour la passer au peigne fin.L’enjeu est considérable: l’UE est le second importateur mondial après les Etats-Unis et en plus de tromper le consommateur, ce faux miel coulant à flot fragilise la filière apicole.- Nouveau label -“Avec nos produits artisanaux authentiques, impossible de rivaliser” en termes de prix, déplore Matthias Kopetzky, chemise à carreaux, lunettes et barbe blanche, qui gère près de 350 ruches à Vienne. En montrant l’une d’elles sur les hauteurs de la capitale, qu’il manie sans protection et à mains nues, il explique que le sirop de glucose est quatre à cinq fois moins cher que ce qu’il remplace.Mais comment détecter l’intrus au fond du pot? Qu’il soit importé d’Ukraine ou d’Argentine – les autres gros fournisseurs de l’UE – “le miel regorge de traces d’ADN provenant des plantes butinées”, détaille Corinna Wallinger, dont la société facture 94 euros le test le plus basique.Donc si un échantillon n’en présente pas beaucoup ou qu’il y a de l’ADN provenant du riz, boudé par les abeilles, il y a de fortes chances pour qu’il se fasse passer pour ce qu’il n’est pas. Reste à savoir si la méthode sera l’alpha et l’oméga: des experts pointent de possibles lacunes et appellent à la mise en place d’un processus rigoureux pour en garantir la fiabilité.”C’est tout le problème”, selon Mme Wallinger. “A procrastiner pour généraliser un procédé, on perd du terrain face aux fraudeurs”.En attendant, une récente directive européenne impose de nouvelles règles d’étiquetage: à partir de la mi-2026, les principaux pays producteurs devront figurer sur les bocaux, avec la part en pourcentage de chaque origine.Enfin un peu de justice pour l’apiculteur autrichien qui, lui, affiche déjà la provenance viennoise de ses produits pour attirer une clientèle en quête de qualité.Â