Une explosion dans le principal port d’Iran fait au moins 14 morts et 750 blessés

Une “puissante explosion” samedi dans le plus grand port de commerce iranien a fait au moins 14 morts samedi et 750 blessés, selon un nouveau bilan des autorités tôt dimanche, après que l’incendie a gagné en intensité dans la soirée.La déflagration, entendue à des dizaines de kilomètres à la ronde, s’est produite vers midi samedi (08H30 GMT) sur un quai du port de Shahid Rajaï, où passent 85% des marchandises de l’Iran.Ce port est proche de la grande ville côtière de Bandar Abbas, sur le détroit d’Ormuz par où transite un cinquième de la production mondiale de pétrole. Une enquête pour établir les causes de la catastrophe a été ordonnée par le président Massoud Pezeshkian.Dans un communiqué repris par la télévision d’Etat, les douanes du port ont indiqué que la catastrophe était probablement due à un incendie dans un dépôt de stockage de matières dangereuses et chimiques.Selon une source liée aux Gardiens de la révolution citée par le New York Times et désireuse de conserver l’anonymat pour des raisons de sécurité, l’explosion a été provoquée par du perchlorate de sodium, une substance entrant dans la composition de carburants solides pour missiles.Le bilan s’est alourdi dans la huit à “14 morts et 750 blessés à ce stade”, a déclaré tôt dimanche sur Telegram le ministre de l’Intérieur Eskandar Momeni, qui avait fait état précédemment de huit personnes tuées.Le ministre avait indiqué dans la soirée que des renforts de Téhéran et d’autres villes étaient attendus, dans l’espoir d'”éteindre l’incendie dans les prochaines heures”. Attisé par le vent, le feu avait gagné en “intensité” dans la soirée selon la télévision d’Etat, qui n’a pas exclu qu’il “se propage à d’autres zones et à d’autres conteneurs”. Des images en direct ont montré des flammes ravageant des conteneurs.Sur des images prises d’un hélicoptère dont l’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité, une épaisse fumée noire dans le ciel a semblé indiquer plusieurs départs de feu.La déflagration a été telle qu’une rangée de semi-remorques a été complètement soufflée et réduite à l’état de carcasses, selon des images sur les réseaux sociaux dont l’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité.”Mon camion est entièrement détruit et mon ami est décédé”, affirme sur une vidéo un homme filmant le lieu de la catastrophe. Le cadavre d’une personne au sol est visible.Le nombre d’employés présents au port au moment de l’explosion n’est pas connu. Le samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran. Tous les établissements scolaires dans la zone seront fermés dimanche, a annoncé la télévision d’Etat.Des images de l’agence officielle Irna ont montré un afflux de secouristes après la catastrophe et une voiture couverte de taches de sang encastrée dans un poids lourd, ainsi que des blessés évacués d’une voie rapide couverte de débris et dont la glissière de sécurité en béton a été fortement endommagée.- “Onde de choc” -Un appel aux dons de sang a été lancé par le centre de transfusion de la province d’Hormozgan.Les Emirats arabes unis ont transmis un message de solidarité à l’Iran, évoquant “les morts, les centaines de blessés et des dégâts significatifs”.Le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, puissance sunnite rivale de l’Iran chiite, a aussi exprimé les “sincères condoléances et la sympathie” de Ryad envers le pays après ce drame.Une séquence vidéo d’une caméra de surveillance relayée par l’agence iranienne Mehr a montré une explosion dans un hangar, provoquant un épais nuage de fumée et de poussière.”L’incident est dû à l’explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï”, a affirmé un responsable des secours, Mehrdad Hassanzadeh, à la télévision d’Etat. “L’onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés”, a indiqué l’agence de presse Tasnim.La compagnie nationale de distribution de pétrole a cependant déclaré que les installations pétrolières n’avaient pas été endommagées et précisé qu’elles fonctionnaient “normalement”.Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran mais le pays a connu ces derniers mois des sinistres meurtriers.En septembre, une explosion dans une mine de charbon avait fait plus de 50 morts.L’explosion de samedi s’est produite au moment où des délégations iranienne et américaine viennent de conclure à Oman un troisième cycle de négociations sur le programme nucléaire iranien, après de précédents échanges qualifiés de constructifs par les deux pays, ennemis depuis plus de quatre décennies.

Canada: dernière ligne droite avant le vote après une campagne à l’ombre de Trump

Les candidats canadiens jettent samedi leurs dernières forces dans la campagne législative, à deux jours d’un scrutin qui s’inscrit dans un contexte de menaces inédites du président américain Donald Trump à l’encontre du pays. Dans un Canada inquiet et déstabilisé depuis le retour du républicain à la Maison Blanche, les libéraux du Premier ministre Mark Carney sont donnés favoris pour le scrutin lundi. Une victoire qui marquerait un revirement spectaculaire.Il y a quelques mois encore, la voie semblait en effet toute tracée pour permettre aux conservateurs emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau. Mais les attaques du président américain contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d’annexion, ont changé la donne.Mark Carney, banquier central de 60 ans, jamais élu, ne cesse de rappeler que la menace américaine est réelle pour le Canada. “Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays”, a-t-il prévenu.En campagne samedi près de Toronto, il a attaqué son rival conservateur, l’accusant de “n’avoir aucun plan pour faire face à ce moment crucial, ni pour tenir tête au président Trump ou bâtir une économie canadienne forte”.”La président Trump a fracturé l’économie mondiale et trahi le Canada”, a déclaré Mark Carney lors d’un rassemblement à Mississauga, une ville juste à l’ouest de Toronto.”Nous n’avons pas besoin de chaos, nous avons besoin de calme. Nous n’avons pas besoin de colère, nous avons besoin d’un adulte”, a ajouté cet anglophone, né dans l’ouest du pays, dont le français est limité. En face, le chef conservateur veut convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance économique mondiale, de tourner le dos aux libéraux, et promet d’incarner un changement en réduisant les impôts et les dépenses.Il faisait campagne samedi dans la province de Colombie-Britannique, sur la côte ouest, avant un rassemblement en Ontario dans la soirée.”Vous ne pouvez pas supporter quatre années de plus comme celles-ci”, a-t-il lancé à ses partisans. “A la mère célibataire dont le frigo, l’estomac et le compte bancaire sont vides et qui ne sait pas comment elle nourrira ses enfants demain, gardez espoir: le changement arrive”, a-t-il déclaré.- “Gouvernement fort” -Dans ce contexte anxiogène, beaucoup de Canadiens voient ce scrutin comme historique: ils sont plus de 7 millions à avoir déjà voté par anticipation pendant le week-end de Pâques, sur les 28,9 millions d’électeurs appelés aux urnes.Cette élection “est définitivement plus importante et différente” des autres, en raison de “tout ce qui se passe avec les Etats-Unis”, estime auprès de l’AFP Nathalie Tremblay.”Je pense que tout le monde se sent concerné”, souligne cette habitante de Montréal qui espère l’élection d’un “gouvernement fort”.Simon-Pierre Lépine s’inquiète, lui, surtout de “dix nouvelles années de régression” si les libéraux, au pouvoir depuis 2015, forment à nouveau un gouvernement. Leurs “dépenses trop élevées et leur mauvaise gestion” ont plongé le pays “dans un trou financier”, estime l’entrepreneur de 49 ans, également à Montréal.Selon les derniers sondages, les libéraux sont crédités d’environ 42,5% des voix et les conservateurs de 38,7%. Vient ensuite le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) à 8,6%, suivi par le Bloc québécois (parti indépendantiste) avec 6%, et le Parti vert à 2%.- Faire face à Trump -Les libéraux ont “réussi à imposer Mark Carney comme étant la bonne personne pour ce moment”, où il faut faire face aux Etats-Unis, note Daniel Béland, professeur de sciences politiques à l’université McGill de Montréal.Même s’il y a eu des efforts des partis d’opposition “pour changer le sujet de la campagne”, ils ont échoué “et la donne n’a pas vraiment changé”, ajoute-t-il.”Les conservateurs espéraient qu’il y aurait davantage de débats sur le coût de la vie et les autres enjeux sur lesquels ils ont marqué des points”, renchérit Tim Powers, analyste politique.Il leur reste quelques heures pendant lequel ils vont se “démultiplier” sur le terrain, selon lui, car parfois “des surprises peuvent se produire encore la veille de l’élection”. 

Hamas says open to 5-year Gaza truce, one-time hostages release

Hamas is open to an agreement to end the war in Gaza that would see all hostages released and secure a five-year truce, an official said Saturday as the group’s negotiators held talks with mediators.A Hamas delegation visited Cairo to discuss with Egyptian mediators ways out of the 18-month war while, on the ground, rescuers said Israeli strikes in Gaza killed at least 35 people.Nearly eight weeks into an Israeli aid blockade, the United Nations says food and medical supplies are running out in the territory.The Hamas official, speaking to AFP on condition of anonymity, said the Palestinian militant group “is ready for an exchange of prisoners in a single batch and a truce for five years”.A statement later from Hamas said its delegation had left Cairo on Saturday evening.The latest bid to seal a ceasefire follows an Israeli proposal Hamas rejected earlier this month as “partial”. The new proposal calls instead for a “comprehensive” agreement to halt the war ignited by the group’s October 7, 2023, attack on Israel.The rejected Israeli offer, according to a senior Hamas official, included a 45-day ceasefire in exchange for the return of 10 living hostages.Hamas has consistently demanded that a truce deal must lead to the war’s end, a full Israeli withdrawal from the Gaza Strip and a surge in humanitarian aid.An Israeli pullout and a “permanent end to the war” would also have occurred — as outlined by then-US president Joe Biden — under a second phase of a ceasefire that had begun on January 19 but which collapsed two months later.Hamas had sought talks on the second phase but Israel wanted the first phase extended. Israel demands the return of all hostages seized in the 2023 attack, and Hamas’s disarmament, which the group has rejected as a “red line”.”This time we will insist on guarantees regarding the end of the war,” Mahmud Mardawi, a senior Hamas official, said in a statement.”The occupation can return to war after any partial deal, but it cannot do so with a comprehensive deal and international guarantees.”Later on Saturday, senior Hamas official Osama Hamdan reiterated that “any proposal that does not include a comprehensive and permanent cessation of the war will not be considered.” “We will not abandon the resistance’s weapons as long as the occupation persists”, he said in a statement.- ‘The house collapsed’ -Israel pounded Gaza again on Saturday. Mohammed al-Mughayyir, an official with the territory’s civil defence rescue agency, told AFP that the death toll had risen to at least 35. In Gaza City, in the territory’s north, civil defence said a strike on the Khour family home killed 10 people and left an estimated 20 more trapped in the debris.Umm Walid al-Khour, who survived the attack, said “everyone was sleeping with their children” when the strike hit and “the house collapsed on top of us.” Elsewhere across Gaza, 25 more people were killed, rescuers said.There was no immediate comment from the Israeli military on the latest strikes but it said that “1,800 terror targets” had been hit across Gaza since the military campaign resumed on March 18.The military added that “hundreds of terrorists” were also killed.Qatar, the United States and Egypt brokered the truce which began on January 19 and enabled a surge in aid, alongside exchanges of hostages and Palestinian prisoners held by Israel.With Israel and Hamas disagreeing over the ceasefire’s next phase, Israel cut all aid to Gaza before resuming bombardment, followed by a ground offensive.- Gazans ‘slowly dying’ -Since then, according to the health ministry in the Hamas-run territory, at least 2,111 Palestinians have been killed, taking the overall war death toll in Gaza to 51,495 people, mostly civilians.The Hamas attack that triggered the war resulted in the deaths of 1,218 people on the Israeli side, also mostly civilians, according to an AFP tally based on official Israeli figures.Militants also abducted 251 people, 58 of whom are still held in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.Israel says the military campaign aims to force Hamas to free the remaining captives.On Friday, the UN’s World Food Programme (WFP) said the hot meal kitchens it was supplying with food in Gaza “are expected to fully run out of food in the coming days”.On Saturday, AFP footage showed queues of people waiting for food in front of a community kitchen.”There is no food in the free kitchen, there is no food in the markets… There is no flour or bread,” said north Gaza resident Wael Odeh.A senior UN official, Jonathan Whittall, said Gazans were “slowly dying”.”This is not only about humanitarian needs but also about dignity,” Whittall, head of the UN’s Office for the Coordination of Humanitarian affairs in the Palestinian territories, told journalists.

Gaza: le Hamas se dit prêt à un accord pour la libération des otages et une longue trêve

Le Hamas s’est dit samedi prêt à un accord pour la libération en une fois de tous les otages encore retenus à Gaza et une trêve de cinq ans avec Israël, dont l’armée a de nouveau frappé le territoire palestinien, y faisant au moins 35 morts.Une délégation du Hamas se trouvait au Caire pour tenter de trouver avec les médiateurs une issue à la guerre déclenchée par l’attaque des commandos du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023. Elle a quitté la capitale égyptienne samedi soir après avoir eu “des discussions intenses” avec des responsables égyptiens, selon un communiqué.Le Hamas “est prêt pour un échange de prisonniers (otages israéliens contre prisonniers palestiniens, ndlr) en une seule opération et pour une trêve de cinq ans”, a déclaré, sous couvert d’anonymat, un de ses responsables à l’AFP. Le mouvement avait rejeté le 17 avril une proposition israélienne prévoyant notamment une trêve de 45 jours en échange du retour de dix otages vivants, captifs depuis le 7-Octobre. “Toute proposition qui n’inclut pas un arrêt complet et permanent de la guerre ne sera pas prise en considération”, a insisté samedi Oussama Hamdan, un haut responsable du Hamas.Celui-ci demande un arrêt des hostilités, un retrait complet des troupes israéliennes, l’échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et l’entrée d’aide humanitaire dans Gaza, où les 2,4 millions d’habitants font face, selon l’ONU, à la famine et à de graves pénuries sanitaires.Israël réclame de son côté le retour de tous les otages et le désarmement du Hamas, qu’il s’est juré d’anéantir. Mahmoud Mardawi, un dirigeant du Hamas, a répété samedi vouloir qu’un “accord global” contienne des “garanties internationales”. Israël “peut reprendre la guerre après un accord partiel, mais ne pourra pas le faire après un accord global assorti de garanties internationales”, a-t-il dit dans un communiqué. – Sous les décombres -Selon la Défense civile palestinienne, au moins 35 personnes ont été tuées dans la matinée dans la bande de Gaza, où Israël a repris depuis le 18 mars son offensive militaire, après deux mois de trêve, affirmant vouloir contraindre le Hamas à libérer les otages. Dix d’entre elles sont mortes dans le bombardement d’une maison de la ville de Gaza (nord), qui a aussi laissé de nombreuses autres personnes sous les décombres, a déclaré à l’AFP un responsable de la Défense civile, Mohammed al-Moughair. Des images de l’AFP sur place montrent des Palestiniens découpant, à la lumière de torches, la structure métallique du bâtiment et retirant au moins un corps des décombres. Une jeune fille, le front bandé, se tient là, visiblement abasourdie.”Tout le monde dormait avec ses enfants, et sans aucun avertissement, nous avons vu la maison s’effondrer sur nous”, a témoigné une membre de la famille, Oum Walid al-Khour.L’armée israélienne n’a pas fait de commentaire, mais a indiqué avoir frappé quelque “1.800 cibles terroristes” et tué “des centaines de terroristes” depuis le 18 mars.- Mourir “à petit feu” -Israël bloque aussi depuis le 2 mars toute entrée d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté, dont les 2,4 millions d’habitants, pour la plupart déplacés au moins une fois par le conflit. Vendredi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir livré “ses derniers stocks alimentaires aux cuisines servant des repas chauds”, lesquelles “devraient être totalement à court de nourriture dans les prochains jours”.Samedi, les images de l’AFP montraient des Palestiniens faisant la queue dans une cuisine communautaire à Nuseirat (centre) pour remplir leurs gamelles de haricots à la sauce tomate.”C’est tragique. Il n’y a pas de nourriture dans les cuisines solidaires, il n’y a pas de nourriture sur les marchés”, confiait Wael Odeh, un Palestinien déplacé.Les habitants de Gaza “meurent à petit feu”, a déploré Jonathan Whittall, directeur du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).L’attaque du Hamas contre Israël du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l’armée israélienne. Selon des chiffres publiés samedi par le ministère de la Santé du Hamas, au moins 2.111 Palestiniens ont été tués depuis la reprise de l’offensive israélienne le 18 mars, portant à 51.495 le nombre de morts à Gaza depuis le début de la guerre.

Gaza: le Hamas se dit prêt à un accord pour la libération des otages et une longue trêve

Le Hamas s’est dit samedi prêt à un accord pour la libération en une fois de tous les otages encore retenus à Gaza et une trêve de cinq ans avec Israël, dont l’armée a de nouveau frappé le territoire palestinien, y faisant au moins 35 morts.Une délégation du Hamas se trouvait au Caire pour tenter de trouver avec les médiateurs une issue à la guerre déclenchée par l’attaque des commandos du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023. Elle a quitté la capitale égyptienne samedi soir après avoir eu “des discussions intenses” avec des responsables égyptiens, selon un communiqué.Le Hamas “est prêt pour un échange de prisonniers (otages israéliens contre prisonniers palestiniens, ndlr) en une seule opération et pour une trêve de cinq ans”, a déclaré, sous couvert d’anonymat, un de ses responsables à l’AFP. Le mouvement avait rejeté le 17 avril une proposition israélienne prévoyant notamment une trêve de 45 jours en échange du retour de dix otages vivants, captifs depuis le 7-Octobre. “Toute proposition qui n’inclut pas un arrêt complet et permanent de la guerre ne sera pas prise en considération”, a insisté samedi Oussama Hamdan, un haut responsable du Hamas.Celui-ci demande un arrêt des hostilités, un retrait complet des troupes israéliennes, l’échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et l’entrée d’aide humanitaire dans Gaza, où les 2,4 millions d’habitants font face, selon l’ONU, à la famine et à de graves pénuries sanitaires.Israël réclame de son côté le retour de tous les otages et le désarmement du Hamas, qu’il s’est juré d’anéantir. Mahmoud Mardawi, un dirigeant du Hamas, a répété samedi vouloir qu’un “accord global” contienne des “garanties internationales”. Israël “peut reprendre la guerre après un accord partiel, mais ne pourra pas le faire après un accord global assorti de garanties internationales”, a-t-il dit dans un communiqué. – Sous les décombres -Selon la Défense civile palestinienne, au moins 35 personnes ont été tuées dans la matinée dans la bande de Gaza, où Israël a repris depuis le 18 mars son offensive militaire, après deux mois de trêve, affirmant vouloir contraindre le Hamas à libérer les otages. Dix d’entre elles sont mortes dans le bombardement d’une maison de la ville de Gaza (nord), qui a aussi laissé de nombreuses autres personnes sous les décombres, a déclaré à l’AFP un responsable de la Défense civile, Mohammed al-Moughair. Des images de l’AFP sur place montrent des Palestiniens découpant, à la lumière de torches, la structure métallique du bâtiment et retirant au moins un corps des décombres. Une jeune fille, le front bandé, se tient là, visiblement abasourdie.”Tout le monde dormait avec ses enfants, et sans aucun avertissement, nous avons vu la maison s’effondrer sur nous”, a témoigné une membre de la famille, Oum Walid al-Khour.L’armée israélienne n’a pas fait de commentaire, mais a indiqué avoir frappé quelque “1.800 cibles terroristes” et tué “des centaines de terroristes” depuis le 18 mars.- Mourir “à petit feu” -Israël bloque aussi depuis le 2 mars toute entrée d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté, dont les 2,4 millions d’habitants, pour la plupart déplacés au moins une fois par le conflit. Vendredi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir livré “ses derniers stocks alimentaires aux cuisines servant des repas chauds”, lesquelles “devraient être totalement à court de nourriture dans les prochains jours”.Samedi, les images de l’AFP montraient des Palestiniens faisant la queue dans une cuisine communautaire à Nuseirat (centre) pour remplir leurs gamelles de haricots à la sauce tomate.”C’est tragique. Il n’y a pas de nourriture dans les cuisines solidaires, il n’y a pas de nourriture sur les marchés”, confiait Wael Odeh, un Palestinien déplacé.Les habitants de Gaza “meurent à petit feu”, a déploré Jonathan Whittall, directeur du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).L’attaque du Hamas contre Israël du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l’armée israélienne. Selon des chiffres publiés samedi par le ministère de la Santé du Hamas, au moins 2.111 Palestiniens ont été tués depuis la reprise de l’offensive israélienne le 18 mars, portant à 51.495 le nombre de morts à Gaza depuis le début de la guerre.

Piste islamophobe dans le meurtre d’un fidèle dans une mosquée du Gard

La traque se poursuivait samedi soir pour retrouver un jeune homme d’une vingtaine d’années auteur du meurtre d’un fidèle vendredi dans une mosquée du Gard, un crime a priori prémédité après lequel il a filmé sa victime en insultant “Allah” et en manifestant son intention de frapper à nouveau.Réagissant à ce drame, François Bayrou a dénoncé samedi une “ignominie islamophobe”: “Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l’Etat sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni”, a ajouté le Premier ministre sur X.”L’islamophobie tue. Tous ceux qui y contribuent sont coupables”, a martelé de son côté Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise, tandis qu’Eric Ciotti, président de l’UDR, a estimé que “ces atrocités visiblement motivées par des haines religieuses (étaient) une source d’inquiétudes pour la République”. Vendredi, le fuyard avait porté des dizaines de coups de couteau à un jeune homme en train de prier, dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe. Puis il avait filmé sa victime agonisante avec son téléphone portable, en répétant à deux reprises: “Je l’ai fait (…), ton Allah de merde”, a appris l’AFP d’une source proche du dossier. Le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini, a confirmé ces propos à l’AFP, précisant qu’il était désormais “primordial” d’interpeller au plus vite le suspect, “potentiellement extrêmement dangereux”: dans ses “propos très décousus”,  sur sa vidéo, l’homme aurait en effet “manifesté son intention de recommencer”, a expliqué le magistrat.Identifié comme “Olivier H.”, le jeune homme est un ressortissant français âgé d’une vingtaine d’années, issu d’une famille bosnienne et pas musulman. Si les enquêteurs ne savent pas où il réside, il venait régulièrement dans le Gard où vit une partie de sa famille, a expliqué M. Grini.Interpellé samedi dans le Gard, le petit frère mineur du suspect a été placé quelques heures en garde-à-vue avant d’être relâché sans aucune charge en début de soirée, a précisé le magistrat, ajoutant que “toutes les pistes” restaient envisagées, dont celle d’un crime “raciste et islamophobe”.- “La haine nourrit les drames” -Si le parquet national antiterroriste (Pnat) évalue ce dossier pour éventuellement s’en saisir, l’enquête restait confiée samedi soir au groupement de gendarmerie du Gard, à la section de recherches de Nîmes et à la police judiciaire, sous la houlette du parquet d’Alès.Les faits se sont déroulés vendredi matin vers 8H30 dans la mosquée Khadijia, une salle de prière située dans le hameau de Trescol, à La Grand-Combe, une commune de quelque 5.000 habitants au nord d’Alès. La victime, un jeune homme de 23-24 ans prénommé Aboubakar, qui venait bénévolement chaque semaine faire le ménage dans la mosquée avant la prière du vendredi, était seule sur place quand le meurtrier est entré, a expliqué le procureur.Sur les images des caméras de télésurveillance placées à l’extérieur et à l’intérieur de la mosquée – que le meurtrier semble remarquer seulement après le crime, selon sa réaction dans sa propre vidéo -, on voit les deux hommes discuter puis se diriger vers la salle de prière.”La victime se met à prier, l’autre semble l’imiter, puis brusquement il sort un couteau et le frappe”, a expliqué le procureur, soulignant “la très grande froideur” et “la grande maîtrise de lui” dont semblait faire preuve le meurtrier.Le corps de la victime, qui a reçu 40 à 50 coups de couteau selon les premières estimations avant autopsie, a été découvert seulement en fin de matinée, lorsque d’autres fidèles sont arrivés pour la prière du vendredi.Selon plusieurs personnes interrogées sur place vendredi par l’AFP, Aboubakar était arrivé du Mali il y a quelques années. Il était bien connu et très apprécié dans le village.”Dans ce paysage national où se mêlent le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et la haine envers les musulmans, la parole publique doit retrouver une hauteur et une fermeté afin de ne pas laisser prospérer le terreau de la haine qui nourrit les drames”, a insisté SOS-Racisme dans un communiqué.ol-sm-fcc-bpa-gd/ol/pta

Piste islamophobe dans le meurtre d’un fidèle dans une mosquée du Gard

La traque se poursuivait samedi soir pour retrouver un jeune homme d’une vingtaine d’années auteur du meurtre d’un fidèle vendredi dans une mosquée du Gard, un crime a priori prémédité après lequel il a filmé sa victime en insultant “Allah” et en manifestant son intention de frapper à nouveau.Réagissant à ce drame, François Bayrou a dénoncé samedi une “ignominie islamophobe”: “Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l’Etat sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni”, a ajouté le Premier ministre sur X.”L’islamophobie tue. Tous ceux qui y contribuent sont coupables”, a martelé de son côté Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise, tandis qu’Eric Ciotti, président de l’UDR, a estimé que “ces atrocités visiblement motivées par des haines religieuses (étaient) une source d’inquiétudes pour la République”. Vendredi, le fuyard avait porté des dizaines de coups de couteau à un jeune homme en train de prier, dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe. Puis il avait filmé sa victime agonisante avec son téléphone portable, en répétant à deux reprises: “Je l’ai fait (…), ton Allah de merde”, a appris l’AFP d’une source proche du dossier. Le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini, a confirmé ces propos à l’AFP, précisant qu’il était désormais “primordial” d’interpeller au plus vite le suspect, “potentiellement extrêmement dangereux”: dans ses “propos très décousus”,  sur sa vidéo, l’homme aurait en effet “manifesté son intention de recommencer”, a expliqué le magistrat.Identifié comme “Olivier H.”, le jeune homme est un ressortissant français âgé d’une vingtaine d’années, issu d’une famille bosnienne et pas musulman. Si les enquêteurs ne savent pas où il réside, il venait régulièrement dans le Gard où vit une partie de sa famille, a expliqué M. Grini.Interpellé samedi dans le Gard, le petit frère mineur du suspect a été placé quelques heures en garde-à-vue avant d’être relâché sans aucune charge en début de soirée, a précisé le magistrat, ajoutant que “toutes les pistes” restaient envisagées, dont celle d’un crime “raciste et islamophobe”.- “La haine nourrit les drames” -Si le parquet national antiterroriste (Pnat) évalue ce dossier pour éventuellement s’en saisir, l’enquête restait confiée samedi soir au groupement de gendarmerie du Gard, à la section de recherches de Nîmes et à la police judiciaire, sous la houlette du parquet d’Alès.Les faits se sont déroulés vendredi matin vers 8H30 dans la mosquée Khadijia, une salle de prière située dans le hameau de Trescol, à La Grand-Combe, une commune de quelque 5.000 habitants au nord d’Alès. La victime, un jeune homme de 23-24 ans prénommé Aboubakar, qui venait bénévolement chaque semaine faire le ménage dans la mosquée avant la prière du vendredi, était seule sur place quand le meurtrier est entré, a expliqué le procureur.Sur les images des caméras de télésurveillance placées à l’extérieur et à l’intérieur de la mosquée – que le meurtrier semble remarquer seulement après le crime, selon sa réaction dans sa propre vidéo -, on voit les deux hommes discuter puis se diriger vers la salle de prière.”La victime se met à prier, l’autre semble l’imiter, puis brusquement il sort un couteau et le frappe”, a expliqué le procureur, soulignant “la très grande froideur” et “la grande maîtrise de lui” dont semblait faire preuve le meurtrier.Le corps de la victime, qui a reçu 40 à 50 coups de couteau selon les premières estimations avant autopsie, a été découvert seulement en fin de matinée, lorsque d’autres fidèles sont arrivés pour la prière du vendredi.Selon plusieurs personnes interrogées sur place vendredi par l’AFP, Aboubakar était arrivé du Mali il y a quelques années. Il était bien connu et très apprécié dans le village.”Dans ce paysage national où se mêlent le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et la haine envers les musulmans, la parole publique doit retrouver une hauteur et une fermeté afin de ne pas laisser prospérer le terreau de la haine qui nourrit les drames”, a insisté SOS-Racisme dans un communiqué.ol-sm-fcc-bpa-gd/ol/pta