Vers une remise du fugitif Mohamed Amra à la France, dix complices présumés arrêtés

Fin de partie pour Mohamed Amra et ses complices? Le narcotrafiquant le plus recherché de France depuis son évasion sanglante en mai 2024 a accepté dimanche sa remise aux autorités françaises, dix personnes de son entourage étant parallèlement arrêtées dans divers lieux. Arrêté la veille en Roumanie après neuf mois de traque, , apparu menotté et en veste de sport noire, a été présenté à une juge à Bucarest.Il “ne reconnaît pas les faits commis mais souhaite respecter la décision des autorités françaises qui veulent le juger”, a déclaré son avocate Maria Marcu à la sortie de l’audience.Dans le cadre de mandats européens, la procédure pénale de chaque pays s’applique. Le suspect est présenté à un juge local et a la possibilité de faire un recours.Dans ce cas, Mohamed Amra a accepté sa remise. S’ouvre donc un temps d’échange entre les Etats sur les conditions du transfert, pour qu’il soit réalisé en toute sécurité. Dans la foulée de son interpellation, dix personnes de son entourage ont été arrêtées “samedi puis dans la nuit”, a indiqué la procureure de Paris, Laure Beccuau.Elles “sont suspectées d’avoir participé à la préparation, à l’exécution de l’évasion mais également d’avoir favorisé la dissimulation du fugitif”.La magistrate n’a pas précisé le lieu des arrestations.Selon une source policière, il y a notamment eu “des interpellations samedi et dimanche à Rouen et Évreux”. “Des armes ont été trouvées lors des perquisitions”, a précisé cette source. – “Dangerosité” -Le 14 mai 2024, le détenu multirécidiviste Mohamed Amra, surnommé “La Mouche”, a été extrait de sa cellule pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en a profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire pour le libérer. Dans l’attaque, qui a eu lieu au péage d’Incarville (Eure), deux agents pénitentiaires ont été tués et trois ont été blessés.La France a découvert alors l’existence de Mohamed Amra : adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) rendu en juillet 2024, pour rejoindre la grande criminalité organisée.Sa “dangerosité grandissante” n’a pas été évaluée à sa juste mesure alors qu’il est soupçonné d’avoir poursuivi “ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence” depuis la prison.Son arrestation, saluée par le gouvernement français, a été permise grâce à “la transversalité des services, et la convergence des spécialités des enquêteurs, comme des magistrats” qui “ont été les leviers de la conduite des opérations” lors de ces investigations instruites à Paris, à la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a souligné Laure Beccuau.- “Empreintes digitales” -Les policiers roumains, mis en alerte par les enquêteurs français du départ à l’étranger de M. Amra, l’ont “repéré” et arrêté “vers 15H00 près d’un centre commercial” samedi à Bucarest. Ils l’ont ensuite remis à la police roumaine chargée de la criminalité organisée. “En dépit du changement de coloration de ses cheveux, l’identification de l’intéressé est confirmée par une reconnaissance faciale et la comparaison d’empreintes digitales”, a confirmé la procureure.Le ministre de l’Intérieur roumain, Catalin Predoiu, a affirmé dimanche soir à France 2 que Mohamed Amra “voulait faire des opérations (de chirurgie) esthétiques” en Roumanie, et comptait “quitter le pays pour la Colombie”. Le garde des Sceaux français, Gérald Darmanin, a publié dimanche sur son compte X une lettre adressée aux agents pénitentiaires, leur promettant des améliorations dans leurs conditions de travail, notamment par la mise en place d’une prison “de haute sécurité” et d’une “police pénitentiaire”.Cette prison destinée à mettre à l’isolement total les “100 plus gros narcotrafiquants” doit voir le jour d’ici au 31 juillet. Le ministre souhaite également la création d’un régime de détention exceptionnel, “inspiré des lois italiennes anti-mafia”, pour “les détenus les plus dangereux afin que jamais plus une affaire Amra ne soit possible”, a-t-il rappelé dans sa lettre. “Vous êtes une force essentielle à la paix et à la sécurité de notre pays”, a-t-il aussi écrit, redisant sa “reconnaissance” pour leur “engagement quotidien” malgré la “surpopulation carcérale”, les “moyens insuffisants”, les “locaux vétustes” et le “besoin constant d’équipements et d’armement adaptés aux risques”.Samedi, les familles des deux agents tués, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, ont réagi auprès de l’AFP, par la voix de leurs avocats, à l’arrestation de Mohamed Amra, évoquant toutes deux un “soulagement”.

Vers une remise du fugitif Mohamed Amra à la France, dix complices présumés arrêtés

Fin de partie pour Mohamed Amra et ses complices? Le narcotrafiquant le plus recherché de France depuis son évasion sanglante en mai 2024 a accepté dimanche sa remise aux autorités françaises, dix personnes de son entourage étant parallèlement arrêtées dans divers lieux. Arrêté la veille en Roumanie après neuf mois de traque, Mohamed Amra, apparu menotté et en veste de sport noire, a été présenté à une juge à Bucarest.Il “ne reconnaît pas les faits commis mais souhaite respecter la décision des autorités françaises qui veulent le juger”, a déclaré son avocate Maria Marcu à la sortie de l’audience.Dans le cadre de mandats européens, la procédure pénale de chaque pays s’applique. Le suspect est présenté à un juge local et a la possibilité de faire un recours.Dans ce cas, Mohamed Amra a accepté sa remise. S’ouvre donc un temps d’échange entre les Etats sur les conditions du transfert, pour qu’il soit réalisé en toute sécurité. Dans la foulée de son interpellation, dix personnes de son entourage ont été arrêtées “samedi puis dans la nuit”, a indiqué la procureure de Paris, Laure Beccuau.Elles “sont suspectées d’avoir participé à la préparation, à l’exécution de l’évasion mais également d’avoir favorisé la dissimulation du fugitif”.La magistrate n’a pas précisé le lieu des arrestations.Selon une source policière, il y a notamment eu “des interpellations samedi et dimanche à Rouen et Évreux”. “Des armes ont été trouvées lors des perquisitions”, a précisé cette source. – “Dangerosité” -Le 14 mai 2024, le détenu multirécidiviste Mohamed Amra, surnommé “La Mouche”, a été extrait de sa cellule pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en a profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire pour le libérer. Dans l’attaque, qui a eu lieu au péage d’Incarville (Eure), deux agents pénitentiaires ont été tués et trois ont été blessés.La France a découvert alors l’existence de Mohamed Amra : adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) rendu en juillet 2024, pour rejoindre la grande criminalité organisée.Sa “dangerosité grandissante” n’a pas été évaluée à sa juste mesure alors qu’il est soupçonné d’avoir poursuivi “ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence” depuis la prison.Son arrestation, saluée par le gouvernement français, a été permise grâce à “la transversalité des services, et la convergence des spécialités des enquêteurs, comme des magistrats” qui “ont été les leviers de la conduite des opérations” lors de ces investigations instruites à Paris, à la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a souligné Laure Beccuau.- “Empreintes digitales” -Les policiers roumains, mis en alerte par les enquêteurs français du départ à l’étranger de M. Amra, l’ont “repéré” et arrêté “vers 15H00 près d’un centre commercial” samedi à Bucarest. Ils l’ont ensuite remis à la police roumaine chargée de la criminalité organisée. “En dépit du changement de coloration de ses cheveux, l’identification de l’intéressé est confirmée par une reconnaissance faciale et la comparaison d’empreintes digitales”, a confirmé la procureure.Le ministre de l’Intérieur roumain, Catalin Predoiu, a affirmé dimanche soir à France 2 que Mohamed Amra “voulait faire des opérations (de chirurgie) esthétiques” en Roumanie, et comptait “quitter le pays pour la Colombie”. Le garde des Sceaux français, Gérald Darmanin, a publié dimanche sur son compte X une lettre adressée aux agents pénitentiaires, leur promettant des améliorations dans leurs conditions de travail, notamment par la mise en place d’une prison “de haute sécurité” et d’une “police pénitentiaire”.Cette prison destinée à mettre à l’isolement total les “100 plus gros narcotrafiquants” doit voir le jour d’ici au 31 juillet. Le ministre souhaite également la création d’un régime de détention exceptionnel, “inspiré des lois italiennes anti-mafia”, pour “les détenus les plus dangereux afin que jamais plus une affaire Amra ne soit possible”, a-t-il rappelé dans sa lettre. “Vous êtes une force essentielle à la paix et à la sécurité de notre pays”, a-t-il aussi écrit, redisant sa “reconnaissance” pour leur “engagement quotidien” malgré la “surpopulation carcérale”, les “moyens insuffisants”, les “locaux vétustes” et le “besoin constant d’équipements et d’armement adaptés aux risques”.Samedi, les familles des deux agents tués, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, ont réagi auprès de l’AFP, par la voix de leurs avocats, à l’arrestation de Mohamed Amra, évoquant toutes deux un “soulagement”.

Pentagone, FBI et d’autres agences demandent aux fonctionnaires de ne pas répondre à l’ordre de Musk

Le Pentagone et d’autres agences du gouvernement américain, dont la police fédérale (FBI) ont demandé à leurs équipes de ne pas répondre au courriel exigeant des fonctionnaires fédéraux de justifier leurs activités, après l’injonction en forme d’ultimatum du conseiller de Donald Trump, Elon Musk.Sommé par le président américain de se montrer “plus agressif” dans sa mission de sabrer dans les dépenses publiques, l’homme le plus riche de la planète avait averti samedi les fonctionnaires fédéraux de répondre à un courriel rendant compte de leur travail récent.”Le ministère de la Défense est responsable de l’évaluation des performances de son personnel et il conduira tout examen en accord avec ses propres procédures”, a écrit Darin Selnick, un responsable du Pentagone, dans un communiqué publié dimanche sur X, réseau social propriété d’Elon Musk. M. Selnick demande, “pour l’instant”, de “suspendre toute réponse” au courriel envoyé samedi par l’OPM, le bureau chargé de la gestion des fonctionnaires, intitulé: “Qu’avez-vous fait la semaine dernière”.Selon le New York Times, le FBI, le Département d’Etat ou encore le renseignement national, ont conseillé à leurs employés de ne pas y répondre.”Le FBI, par l’intermédiaire du bureau du directeur, est en charge de toutes les procédures d’évaluation”, a écrit Kash Patel, le nouveau directeur de la police fédérale, nommé par Donald Trump.Dans un courriel reçu samedi par les fonctionnaires fédéraux, l’OPM exigeait une réponse d’ici lundi soir, en décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente et en copiant son responsable.Il était demandé aux employés de ne pas partager d’informations confidentielles. Elon Musk, patron de SpaceX et Tesla, avait annoncé un peu plus tôt que “l’absence de réponse” serait considérée comme une “démission”.Le courriel reçu par les fonctionnaires – et consulté par l’AFP – ne relayait pas cette menace.  Cet appel de plusieurs agences de l’administration Trump à ne pas obéir à l’injonction de son proche conseiller s’inscrit dans un contexte très tendu.En cinq semaines, le gouvernement du milliardaire républicain a mis en oeuvre des mesures, sous l’impulsion d’Elon Musk, visant à licencier des pans entiers du personnel fédéral. Des milliers d’employés de l’administration en période d’essai ont été limogés. Incités à démissionner en échange d’une paie maintenue jusqu’à fin septembre, quelque 75.000 fonctionnaires ont également accepté de quitter leur poste, selon les médias américains. “Si je pouvais dire une chose à Elon Musk, ce serait +s’il vous plaît, ajoutez une dose de compassion dans tout ça. Ce sont des vrais gens. Ce sont de vraies vies+”, a estimé, sur CBS, le sénateur républicain de l’Utah, John Curtis.”C’est un faux argument de dire que nous devons faire des économies et être cruel en même temps”, a-t-il ajouté.

Les conservateurs vainqueurs des élections, record pour l’extrême droite

Les conservateurs ont remporté dimanche les élections législatives allemandes, marquées par un score record de l’extrême droite, et immédiatement annoncé un virage radical pour émanciper l’Europe des Etats-Unis de Donald Trump en matière de sécurité.Les partis démocrates-chrétiens CDU et CSU, actuellement dans l’opposition, ont obtenu 28,5% des suffrages, selon les chaînes de télévision. Leur chef de file Friedrich Merz a désormais toutes les chances de devenir le nouveau chancelier, en remplacement du social-démocrate Olaf Scholz, dont le mouvement, avec 16,5%, a enregistré son pire score de l’après-guerre.La sensation du scrutin est venue du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) qui a doublé son score de 2021 avec 20,5%, un record.Ces bouleversements tectoniques du paysage politique allemands surviennent au moment où la première économie européenne traverse des crises multiples qui remettent en cause son modèle de prospérité, entre récession et fossé de plus en plus profond entre l’Europe et les Etats-Unis, notamment autour de l’Ukraine.A ce sujet, le vainqueur du scrutin, pourtant atlantiste convaincu, a d’emblée annoncé vouloir émanciper son pays du “parapluie” américain, sur lequel il compte pour sa sécurité depuis 80 ans. Face au gouvernement de Donald Trump qui “se montre largement indifférent au sort de l’Europe”, Friedrich Merz a plaidé pour “une capacité de défense européenne autonome” comme alternative à “l’Otan dans sa forme actuelle”.Ce désir d’émancipation de son allié traditionnel survient après le rapprochement amorcé par Washington avec la Russie pour forcer un règlement de la guerre en Ukraine, les menaces de hausse des droits de douane contre l’Europe et les critiques sur la liberté d’expression en Allemagne.Le conservateur de 69 ans devra toutefois d’abord trouver des alliés pour former un nouveau gouvernement car le score de son parti ne lui permet pas de diriger seul le pays.- “Pâques au plus tard” -Il s’est fixé “au plus tard” la date de Pâques, soit le 20 avril pour bâtir une coalition. Les conservateurs ont dores et déjà exclu de s’allier à l’AfD, malgré les appels du pied du parti d’extrême droite d’Alice Weidel.Après un soutien sans faille d’Elon Musk et du vice-président américain JD Vance à l’AfD pendant la campagne, le président Donald Trump s’est félicité des résultats du scrutin allemand: “C’est un grand jour pour l’Allemagne et pour les Etats-Unis d’Amérique”, a dit le républicain sur sa plateforme Truth Social.Le chef de l’Otan a quant à lui dit “se réjouir” de travailler avec Friedrich Merz en cette “période cruciale” pour la sécurité.De son côté, le chancelier sortant Olaf Scholz a déclaré assumer la responsabilité d’une “défaite amère”. – “Très peur” -Autre perdant de ce scrutin, les Verts, alliés au gouvernement Scholz, avec 12%.La campagne électorale, après l’implosion en novembre de la coalition au pouvoir, s’est déroulée dans un climat intérieur pesant avec plusieurs attaques meurtrières impliquant des étrangers ces dernières semaines, qui ont ébranlé l’opinion et favorisé les mouvements de droite et d’extrême droite.”Les gens en ont assez. Ils ne sont pas contents de la politique pratiquée par les partis traditionnels parce que les prix augmentent toujours plus (…) et les gens ont vraiment peur après la série d’attentats”, dit à l’AFP Karin Kuschy, retraitée de 63 ans et électrice de l’AfD à Berlin. A Pankow, dans le nord de Berlin, environ 200 sympathisants de l’AfD, réunis pour un barbecue, ont crié de joie à l’annonce du score de leur parti.- Incertitudes -Pour former le prochain gouvernement, Friedrich Merz a laissé entendre qu’il souhaiterait se tourner de préférence vers les sociaux-démocrates.Cette alliance les deux formations qui ont dominé le paysage politique de l’après-guerre est aussi la coalition privilégiée par les Allemands, en mal de stabilité.M. Merz a dit à cet égard vouloir éviter un attelage à trois.Christian Pawelczyk, 25 ans et militant de la CDU, espére lui aussi une coalition avec le SPD: “Je n’ai aucune envie d’un gouvernement avec les Verts. Il faut qu’ils aillent sur le banc de touche”.Tout dépendra au final des scores des petits partis. Si le mouvement BSW, nouvelle formation de gauche antimigrants, atteint le seuil des 5% pour entrer à la chambre des députés, cela contraindrait les conservateurs à une alliance à trois pour trouver une majorité. Et pourrait entraîner une longue période d’incertitude pour le pays, au pire moment. Son score n’était pas encore établi en fin de soirée.

Les conservateurs vainqueurs des élections, record pour l’extrême droite

Les conservateurs ont remporté dimanche les élections législatives allemandes, marquées par un score record de l’extrême droite, et immédiatement annoncé un virage radical pour émanciper l’Europe des Etats-Unis de Donald Trump en matière de sécurité.Les partis démocrates-chrétiens CDU et CSU, actuellement dans l’opposition, ont obtenu 28,5% des suffrages, selon les chaînes de télévision. Leur chef de file Friedrich Merz a désormais toutes les chances de devenir le nouveau chancelier, en remplacement du social-démocrate Olaf Scholz, dont le mouvement, avec 16,5%, a enregistré son pire score de l’après-guerre.La sensation du scrutin est venue du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) qui a doublé son score de 2021 avec 20,5%, un record.Ces bouleversements tectoniques du paysage politique allemands surviennent au moment où la première économie européenne traverse des crises multiples qui remettent en cause son modèle de prospérité, entre récession et fossé de plus en plus profond entre l’Europe et les Etats-Unis, notamment autour de l’Ukraine.A ce sujet, le vainqueur du scrutin, pourtant atlantiste convaincu, a d’emblée annoncé vouloir émanciper son pays du “parapluie” américain, sur lequel il compte pour sa sécurité depuis 80 ans. Face au gouvernement de Donald Trump qui “se montre largement indifférent au sort de l’Europe”, Friedrich Merz a plaidé pour “une capacité de défense européenne autonome” comme alternative à “l’Otan dans sa forme actuelle”.Ce désir d’émancipation de son allié traditionnel survient après le rapprochement amorcé par Washington avec la Russie pour forcer un règlement de la guerre en Ukraine, les menaces de hausse des droits de douane contre l’Europe et les critiques sur la liberté d’expression en Allemagne.Le conservateur de 69 ans devra toutefois d’abord trouver des alliés pour former un nouveau gouvernement car le score de son parti ne lui permet pas de diriger seul le pays.- “Pâques au plus tard” -Il s’est fixé “au plus tard” la date de Pâques, soit le 20 avril pour bâtir une coalition. Les conservateurs ont dores et déjà exclu de s’allier à l’AfD, malgré les appels du pied du parti d’extrême droite d’Alice Weidel.Après un soutien sans faille d’Elon Musk et du vice-président américain JD Vance à l’AfD pendant la campagne, le président Donald Trump s’est félicité des résultats du scrutin allemand: “C’est un grand jour pour l’Allemagne et pour les Etats-Unis d’Amérique”, a dit le républicain sur sa plateforme Truth Social.Le chef de l’Otan a quant à lui dit “se réjouir” de travailler avec Friedrich Merz en cette “période cruciale” pour la sécurité.De son côté, le chancelier sortant Olaf Scholz a déclaré assumer la responsabilité d’une “défaite amère”. – “Très peur” -Autre perdant de ce scrutin, les Verts, alliés au gouvernement Scholz, avec 12%.La campagne électorale, après l’implosion en novembre de la coalition au pouvoir, s’est déroulée dans un climat intérieur pesant avec plusieurs attaques meurtrières impliquant des étrangers ces dernières semaines, qui ont ébranlé l’opinion et favorisé les mouvements de droite et d’extrême droite.”Les gens en ont assez. Ils ne sont pas contents de la politique pratiquée par les partis traditionnels parce que les prix augmentent toujours plus (…) et les gens ont vraiment peur après la série d’attentats”, dit à l’AFP Karin Kuschy, retraitée de 63 ans et électrice de l’AfD à Berlin. A Pankow, dans le nord de Berlin, environ 200 sympathisants de l’AfD, réunis pour un barbecue, ont crié de joie à l’annonce du score de leur parti.- Incertitudes -Pour former le prochain gouvernement, Friedrich Merz a laissé entendre qu’il souhaiterait se tourner de préférence vers les sociaux-démocrates.Cette alliance les deux formations qui ont dominé le paysage politique de l’après-guerre est aussi la coalition privilégiée par les Allemands, en mal de stabilité.M. Merz a dit à cet égard vouloir éviter un attelage à trois.Christian Pawelczyk, 25 ans et militant de la CDU, espére lui aussi une coalition avec le SPD: “Je n’ai aucune envie d’un gouvernement avec les Verts. Il faut qu’ils aillent sur le banc de touche”.Tout dépendra au final des scores des petits partis. Si le mouvement BSW, nouvelle formation de gauche antimigrants, atteint le seuil des 5% pour entrer à la chambre des députés, cela contraindrait les conservateurs à une alliance à trois pour trouver une majorité. Et pourrait entraîner une longue période d’incertitude pour le pays, au pire moment. Son score n’était pas encore établi en fin de soirée.

Ligue 1: l’OM et l’arbitrage, la crise de nerfs permanente

Pablo Longoria et l’OM sont au coeur de la tempête: après la nette défaite de son équipe samedi à Auxerre (3-0), le président du club marseillais, furieux de l’arbitrage du match, a parlé de “corruption”, une réaction qui a provoqué une levée de boucliers dans le monde du football français.Samedi soir après la partie, Longoria a déambulé de longues minutes dans les couloirs du stade Abbé-Deschamps, manifestement plus que furieux. “Dites-le bien que Pablo Longoria le dit: c’est de la vraie corruption !” a lâché le dirigeant espagnol entre autres éclats de colère.Dimanche soir, une source au sein du club a évoqué auprès de l’AFP un mot “maladroit” ou “inapproprié”, expliquant que Longoria visait surtout “l’opacité” du système français de l’arbitrage. Selon cette source, sa sortie est à interpréter à la lumière de la “frustration” ressentie face à ce que le club considère comme une série de décisions d’arbitrage défavorables depuis le début de saison. Ce “bémol” intervient au bout d’une journée qui a montré que les propos du président marseillais ont ulcéré le monde des directeurs de jeu. Antony Gautier, directeur de l’arbitrage à la fédération française de football (FFF), a ainsi dénoncé dimanche des “propos inacceptables” dans un communiqué transmis à l’AFP.Le “professionnalisme” et la “probité” des arbitres “ne peuvent en aucun cas être remis en cause”, a-t-il insisté. Et si “les émotions de certains dirigeants sont parfois exacerbées, elles se doivent d’être mesurées et maîtrisées en toutes circonstances”.Le président de la FFF Philippe Diallo a également condamné “avec la plus grande fermeté” ces propos. “Remettre en question l’intégrité de nos arbitres est diffamatoire, inadmissible et condamnable”, a-t-il ajouté.- le précédent Benatia -Le syndicat des arbitres (Safe) a de son côté évoqué des mots “diffamants” et a annoncé dès dimanche matin qu’il avait saisi le Comité national d’éthique.Longoria, qui comme plusieurs autres dirigeants marseillais a déjà été sanctionné cette saison par la commission de discipline de la LFP, pourrait donc être de nouveau puni. Mais samedi soir, il n’a pas été le seul Marseillais à hausser le ton. L’entraîneur Roberto De Zerbi et le conseiller sportif et institutionnel Fabrizio Ravanelli ont eux aussi dit tout le mal qu’ils pensaient de l’arbitrage de Jérémy Stinat, coupable selon eux de ne pas avoir sifflé un penalty en faveur de Quentin Merlin et d’avoir exclu Derek Cornelius.”Toute la France a vu, Stinat a fait n’importe quoi, c’est un arbitrage scandaleux, honteux”, a ainsi pesté Ravanelli au micro de DAZN. “L’arbitre a conditionné le match. Le penalty est clair et évident, l’expulsion de Cornelius est scandaleuse”, a de son côté jugé De Zerbi, après avoir tout de même concédé que son équipe avait “mal joué” et que la victoire d’Auxerre était “méritée”.”Je pense que l’arbitre n’était pas serein. Mais je ne crois pas à la mauvaise foi (…) Sans doute que les polémiques des jours précédents l’ont conditionné. Il n’a pas eu la bonne communication avec les joueurs, il n’avait pas la condition physique, il était essoufflé…”, a-t-il ajouté.Avant la rencontre, l’OM avait en effet publiquement regretté la désignation de M. Stinat. Car celui-ci était le quatrième arbitre du match de Coupe de France contre Lille qui a valu au directeur du football Medhi Benatia d’être suspendu trois mois.- “Ne rien laisser passer” -Dimanche matin, une source au sein du club avait ainsi expliqué à l’AFP que cet AJA-OM avait “été la goutte d’eau”. “On a eu objectivement beaucoup, beaucoup de situations en notre défaveur cette saison. On juge qu’on a été mal arbitrés et mal considérés”, a déclaré cette source.Car c’est en fait depuis le début de saison que tout l’OM est en bataille incessante contre l’arbitrage. La séquence des quatre cartons rouges discutables reçus en début de saison (Cornelius contre Nice, Balerdi à Lyon, Harit face au Paris SG et Maupay contre Angers) n’a toujours pas été digérée.Pendant ses premières années comme président, Longoria expliquait pourtant en privé ne pas être favorable à des prises de position virulentes sur l’arbitrage, estimant que c’était une attitude de “petit club”.Mais la ligne a changé et, désormais, l’OM “a décidé de ne rien laisser passer”, comme l’expliquait à l’AFP il y a quelques semaines une source au sein de la direction du club.L’effet ne semble pas très positif et l’OM dégage une impression de grande crispation, peu en rapport avec sa solide deuxième place au classement. 

Allemagne: le Bayern assomme Francfort et se rassure en tête

Le Bayern a retrouvé son allant offensif dimanche à domicile contre l’Eintracht Francfort pour s’imposer (4-0) dans ce duel au sommet de la Bundesliga et aborder le dernier tiers de la saison avec confortable matelas d’avance en tête du championnat.Au soir de la 23e journée et à onze matches de la fin de la Bundesliga, le Bayern totalise 58 points, soit huit de plus que le Bayer Leverkusen (50), champion en titre et dernier poursuivant encore capable de titiller les Munichois dans leur opération reconquête du Schale, le trophée remis en fin de saison au champion d’Allemagne.La suprématie nationale se jouera aussi sur le terrain de la Ligue des champions avec un huitième de finale entre le Meister (champion en titre) Leverkusen et le Rekordmeister (détenteur du record de titres) bavarois (match aller en terre munichoise dans dix jours -5 mars- et le retour en périphérie de Cologne six jours plus tard).Vendredi (20h30), les Munichois débuteront la 24e journée du championnat d’Allemagne par un déplacement sur la pelouse de Stuttgart, et pourront mettre la pression sur Leverkusen qui ira à Francfort samedi (18h30).Après deux prestations poussives notamment dans le jeu offensif, le Bayern a retrouvé sa fluidité en attaque dimanche contre l’Eintracht de Dino Toppmöller, avec Michael Olise insaisissable.- Lutte serrée pour la 4e place -L’international français a ouvert le score dans le temps additionnel de la première période (45e+3). Sur une passe dans la profondeur de Jamal Musiala pour Leroy Sané, Olise a poussé la balle dans le but vide, Kevin Trapp délaissant sa cage pour tenter de fermer l’angle à Sané. Le vice-champion olympique 2024 a inscrit son 7e but de la saison en Bundesliga.En seconde période, sur un corner mal renvoyé par Trapp et la défense de Francfort, Hiroki Ito a inscrit son premier but avec le Bayern et offert une fin de match tranquille à ses coéquipiers.Dans les dix dernières minutes, Musiala à l’issue d’un slalom et d’une accélération dont il a le secret (83e) et Serge Gnabry (90e+2) ont parachevé le succès munichois (83e).Le Bayern était privé au coup d’envoi de Dayot Upamecano et Harry Kane, amoindri depuis une semaine par un hématome à un mollet. Kane est entré peu après l’heure de jeu. En fin de première période, Joshua Kimmich a dû céder sa place à Leon Goretzka au milieu de terrain.Dans la lutte pour la 4e place, la dernière qualificative pour la prochaine Ligue des champions, le RB Leipzig n’a pu faire mieux qu’un match nul (2-2) à domicile contre le mal classé Heidenheim.Les hommes de Marco Rose reculent à la 6e place, laissant Fribourg, large vainqueur du Werder Brême (5-0) s’emparer de la 4e place avec 39 points. Avec 38 points, Mayence passe devant Leipzig à la différence de buts (+13 contre +7).En concédant le match nul sur la pelouse de Hoffenheim en soirée (1-1 après avoir mené 1-0), Stuttgart a manqué une belle occasion de recoller au groupe de trois équipes en un point autour de la 4e place, et reste septième avec 36 points.

“Produire plus”: la ministre de l’Agriculture donne sa vision de la souveraineté

“La France doit produire plus pour manger mieux”, a affirmé dimanche la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire, conçue comme un “réarmement” dans un monde secoué de conflits.Le ton est ferme, le sourire conquérant: six mois après son arrivée au gouvernement, la ministre issue des rangs de la droite traditionnelle française a planté ses drapeaux en inaugurant le stand du ministère au Salon de l’agriculture.”Dans ce moment de grand bouleversement de l’ordre international (…), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire”, a-t-elle déclaré, appelant à “sonner la mobilisation générale”.”La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français (…), importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans”, a-t-elle déclaré, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole.”Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands”, a-t-elle poursuivi, déroulant une vision de l’agriculture largement dénoncée à gauche et par les défenseurs de l’environnement qui s’inquiètent de “régressions majeures” pour la protection du vivant et des sols.- Contre les “idéologues” -La veille, le président de la République Emmanuel Macron s’était engagé à tout faire “pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne” dans un monde instable où Pékin, Trump ou Poutine peuvent faire trembler vins, cognacs, fromages ou blés français.”Demain, rien ne nous dit que l’alimentation ne deviendra pas une arme et, donc, notre responsabilité c’est de produire sur notre sol ce qui nous permet de nous nourrir”, a lancé le chef de l’Etat.Depuis le début de la guerre en Ukraine, qui a révélé les faiblesses d’une Europe agricole dépendante du gaz russe pour ses engrais et fragilisée par la concurrence du blé de la mer Noire, le discours de l’exécutif français a changé sur la souveraineté alimentaire.Bien loin de 2017, quand Emmanuel Macron promettait l’interdiction de l’herbicide glyphosate puis vantait une “montée en gamme” de la production agricole, l’exécutif français défend désormais une vision de la production largement partagée par le premier syndicat agricole FNSEA: moins de contraintes, des “moyens de production” – notamment des pesticides et de l’eau -, et une lutte efficace contre la concurrence venue d’Amérique latine (Mercosur).”Pour une agriculture forte, il faut du #revenu, de la #simplification, de la dignité et nous protéger de la concurrence déloyale”, a d’ailleurs réagi Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA sur X.Dans le discours d’Annie Genevard, pas une fois il n’est question de “transition agroécologique” – présentée comme une priorité du gouvernement jusqu’à l’an dernier.Au contraire, la ministre veut “tourner le dos aux partisans de la décroissance” et fustige vigoureusement les “idéologues” qui entretiennent “le fantasme d’une France agricole productiviste”.- “Extrêmement choquant” -“On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire”, a-t-elle encore affirmé.Vantant son bilan, elle a rappelé l’adoption réalisée ou en cours de lois agricoles facilitant la vie des producteurs, la mise en oeuvre de près “d’un demi-milliard d’allègements de charges”, de mesures d’aide d’urgence ou de prêts garantis par l’Etat à hauteur de 70%.”On a une ministre volontariste et bienveillante. Les prêts garantis pour une durée pouvant aller jusqu’à 12 ans, c’est une vraie respiration pour les agriculteurs en crise, c’est très concret”, a réagi auprès de l’AFP Luc Smessaert, agriculteur dans l’Oise et un des vice-présidents de la FNSEA.Même satisfecit du rival Coordination rurale : son secrétaire général Christian Convers a salué “un très bon discours”, affirmant que son syndicat, à la fois libéral et souverainiste, se reconnaissait “dans bon nombre des propos” de la ministre. Au contraire, la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole qui défend une “réelle transition agroécologique”, a décidé de boycotter le discours de la ministre dimanche ainsi que tous les événements protocolaires du Salon. Le budget de l’Agence bio un temps menacé, la possible réintroduction des insecticides néonicotinoïdes – très toxiques pour les pollinisateurs – et “toujours pas de mesures” pour garantir aux agriculteurs des prix minimum en fonction de leurs coûts: “tout cela est extrêmement choquant”, s’est indignée la porte-parole nationale Laurence Marandola, qui compte toutefois continuer de travailler avec le gouvernement mais sans s’afficher à ses côtés.mdz-sb/uh/abx/ dch  Â