Commerce en ligne: l’UFC-Que Choisir alerte sur les “fausses promotions” et saisit la Commission européenne

L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a annoncé mercredi saisir la Commission européenne “afin de l’alerter sur les dérives persistantes” de certains vendeurs en ligne comme Amazon, Shein ou Cdiscount, qui pratiquent selon elle de “fausses promotions”.L’UFC-Que Choisir “a analysé près de 1.000 annonces comportant un prix barré, issues de six sites majeurs d’e-commerce. Il en ressort que seuls 15% des prix barrés sont de réelles réductions”, déplore l’association dans son communiqué.Au total, l’UFC-Que Choisir s’est penchée sur six des plus gros vendeurs en ligne: Amazon, ASOS, Cdiscount, Shein, Temu, et Zalando, le tout sur une période étalée de février à avril 2025.Dans son analyse, l’association s’en prend à une notion fréquemment utilisée dans le commerce en ligne: le “prix de référence”. “A côté du prix effectif, le commerçant affiche un prix qui est plus élevé. Ce prix de référence est souvent barré et peut être accompagné par un pourcentage ou une somme en euros indiquant le rabais proposé”, explique l’association. Or selon l’UFC, ce prix de référence “est utilisé par le vendeur pour donner l’impression au consommateur que l’offre actuelle est particulièrement avantageuse”. “Certains vendeurs ne fournissent tout simplement aucune explication quant à la nature du prix barré affiché”, note l’association. Pourtant, depuis une directive européenne de 2019 entrée en vigueur en France en 2022, toute annonce d’une réduction de prix doit indiquer le prix précédent pratiqué par le vendeur et le “prix antérieur correspond au prix le plus bas pratiqué par le professionnel à l’égard de tous les consommateurs au cours des trente derniers jours”, selon la loi. “Alors qu’une réduction de prix souligne que le prix réel a effectivement baissé, un prix +de comparaison+ peut être manipulé librement par le vendeur pour afficher une remise supposée aussi élevée que virtuelle”, souligne l’UFC-Que Choisir, qui ajoute que “plus le prix barré est opaque ou arbitraire, plus la prétendue réduction affichée est importante”.Récemment, le géant asiatique de la mode éphémère Shein s’est vu infliger une amende de 40 millions d’euros pour “pratiques commerciales trompeuses” après une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Concrètement, il est notamment reproché à Shein d’avoir majoré “certains prix avant de leur appliquer une réduction”, ou de ne pas avoir tenu compte “des promotions précédentes” lorsqu’il indiquait un prix de référence.

Commerce en ligne: l’UFC-Que Choisir alerte sur les “fausses promotions” et saisit la Commission européenne

L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a annoncé mercredi saisir la Commission européenne “afin de l’alerter sur les dérives persistantes” de certains vendeurs en ligne comme Amazon, Shein ou Cdiscount, qui pratiquent selon elle de “fausses promotions”.L’UFC-Que Choisir “a analysé près de 1.000 annonces comportant un prix barré, issues de six sites majeurs d’e-commerce. Il en ressort que seuls 15% des prix barrés sont de réelles réductions”, déplore l’association dans son communiqué.Au total, l’UFC-Que Choisir s’est penchée sur six des plus gros vendeurs en ligne: Amazon, ASOS, Cdiscount, Shein, Temu, et Zalando, le tout sur une période étalée de février à avril 2025.Dans son analyse, l’association s’en prend à une notion fréquemment utilisée dans le commerce en ligne: le “prix de référence”. “A côté du prix effectif, le commerçant affiche un prix qui est plus élevé. Ce prix de référence est souvent barré et peut être accompagné par un pourcentage ou une somme en euros indiquant le rabais proposé”, explique l’association. Or selon l’UFC, ce prix de référence “est utilisé par le vendeur pour donner l’impression au consommateur que l’offre actuelle est particulièrement avantageuse”. “Certains vendeurs ne fournissent tout simplement aucune explication quant à la nature du prix barré affiché”, note l’association. Pourtant, depuis une directive européenne de 2019 entrée en vigueur en France en 2022, toute annonce d’une réduction de prix doit indiquer le prix précédent pratiqué par le vendeur et le “prix antérieur correspond au prix le plus bas pratiqué par le professionnel à l’égard de tous les consommateurs au cours des trente derniers jours”, selon la loi. “Alors qu’une réduction de prix souligne que le prix réel a effectivement baissé, un prix +de comparaison+ peut être manipulé librement par le vendeur pour afficher une remise supposée aussi élevée que virtuelle”, souligne l’UFC-Que Choisir, qui ajoute que “plus le prix barré est opaque ou arbitraire, plus la prétendue réduction affichée est importante”.Récemment, le géant asiatique de la mode éphémère Shein s’est vu infliger une amende de 40 millions d’euros pour “pratiques commerciales trompeuses” après une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Concrètement, il est notamment reproché à Shein d’avoir majoré “certains prix avant de leur appliquer une réduction”, ou de ne pas avoir tenu compte “des promotions précédentes” lorsqu’il indiquait un prix de référence.

À L’Ambroisie, les derniers services de Bernard Pacaud, “le dernier des Mohicans” de la gastronomie

C’est une page de l’histoire de la gastronomie qui se tourne: après plus de 40 ans aux commandes de L’Ambroisie, le plus ancien restaurant trois étoiles de Paris, Bernard Pacaud s’apprête à raccrocher son tablier. Considéré comme l’un des derniers maîtres de la cuisine française classique, le chef de 77 ans va céder sa place à Shintaro Awa, 39 ans, formé notamment aux côtés du chef trois étoiles Éric Frechon au restaurant Épicure du Bristol Paris.Ce départ, c’est une “décision extrêmement difficile”, confie sa fille Alexia Pacaud, cheffe pâtissière de l’établissement. “C’est quelque chose qu’il a construit pendant toute sa vie. C’était beaucoup d’angoisse”.”Il était malade à l’idée de partir. Mais, maintenant que Shintaro est là, ça va mieux. Il est serein”, poursuit son épouse Danièle Pacaud, qui gère la salle.La transition, qui doit durer tout l’été, voire plus si besoin, se passe “très bien”, confirme à l’AFP Bernard Pacaud.Le chef, que ses pairs surnomment “le dernier des Mohicans”, est connu pour sa discrétion. Pas question de participer à “Top Chef” ou de s’épancher dans les médias pour celui qui se décrit comme un “taiseux”.”C’est un cuisinier, il reste dans sa cuisine”, résume Jérôme Banctel, chef triplement étoilé du Gabriel, qui a travaillé dix ans auprès de lui.Sa cuisine est à son image: sans fioriture mais extrêmement exigeante, fruit d’une rigueur constante et quotidienne. Feuillantine de langoustines au curry, bar au caviar, sans oublier sa fameuse tarte au chocolat… “Une cuisine jamais à la mode mais jamais démodée et toujours respectée”, souligne Jérôme Banctel.- Se reconstruire par le travail -Cette exigence ne doit rien au hasard. Né en Bretagne d’un père inconnu et d’une mère célibataire après la guerre, Bernard Pacaud est d’abord élevé par ses grands-parents.À 6 ans, il quitte sa région natale pour Lyon afin de rejoindre sa mère remariée à un homme violent. Placé en foyer avec ses demi-frères, il trouve un refuge à 12 ans auprès d’Eugénie Brazier, dite la “Mère Brazier”, première femme triplement étoilée qui le prend sous son aile.C’est elle qui lui transmet sa maxime de vie: “Lorsqu’on a tout perdu, c’est par le travail qu’on se reconstruit”.Venu à Paris après son service militaire, Bernard Pacaud officie d’abord à La Méditerranée puis à La Coquille, avant d’intégrer Le Vivarois, le restaurant trois étoiles de Claude Peyrot, où il rencontre sa femme Danièle.Ensemble, ils ouvrent en 1981 L’Ambroisie, quai de Tournelle. “On avait dit: on fait un restaurant pour copains. Bernard disait: +Les étoiles, ça va, j’ai donné+”, se souvient son épouse.L’histoire leur donne tort: dix mois plus tard, ils obtiennent une première étoile et, l’année suivante, une deuxième. En 1986, ils s’installent place des Vosges et décrochent un troisième macaron en 1988, qui ne leur sera jamais retiré — un record de longévité à Paris.- Invités de marque -L’Ambroisie s’est imposé au fil des décennies comme une institution. En 1997, le président Jacques Chirac y invite son homologue américain Bill Clinton. En 2015, François Hollande choisit l’adresse pour recevoir Barack et Michelle Obama. Pas de quoi impressionner Shintaro Awa. “Je n’ai vraiment aucune pression d’avoir deux ou trois étoiles. Moi, je fais le nécessaire pour faire de la gastronomie”, assure le chef originaire du Japon.De son côté, Bernard Pacaud va devoir apprendre à lever le pied, lui qui est présent à chaque service, midi et soir, affirme sa femme. Rien n’est moins sûr toutefois. “Je le récupère avec moi dans mon projet” de salon de thé, affirme sa fille Alexia. “Le but ce n’est pas de l’avoir avec moi en cuisine”, assure-t-elle, mais de lui laisser l’opportunité de le faire s’il le souhaite. “Qu’il continue à pouvoir faire ce qu’il aime, sans la pression des étoiles.”

Merz “prudemment optimiste” sur la possibilité d’un accord commercial UE-USA

Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit “prudemment optimiste” sur le fait qu’un accord sur les droits de douane entre l’UE et les Etats-Unis puisse être conclu “dans les prochains jours, au plus tard d’ici la fin du mois”.”Notre objectif est d’atteindre aussi rapidement que possible un accord avec des droits de douane les plus bas possible (…) Cet objectif n’est pas facile à atteindre en raison des exigences actuelles du gouvernement américain”, a dit Friedrich Merz, dans un discours au Bundestag, chambre basse du Parlement allemand.M. Merz a précisé être en contact téléphonique “aussi bien avec le président américain Donald Trump que la Commission européenne”, qui mène les négociations au nom des 27 Etats membres de l’Union européenne.Lundi soir, Donald Trump avait décidé via un décret présidentiel le report de la date butoir, du 9 juillet au 1er août, pour l’entrée en vigueur de nouvelles surtaxes douanières.De son côté, l’Union européenne (UE) avait rapporté le même jour qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.Première économie de l’UE, l’Allemagne est particulièrement sous pression en raison de sa dépendance aux exportations, ce que M. Merz a de nouveau rappelé mercredi”C’est un enjeu important pour l’emploi, un enjeu pour la prospérité de notre pays”, a-t-il dit, citant les secteurs de l’industrie chimique, pharmaceutique, automobile, des machines outils et de la sidérurgie.Il a plaidé ces dernières semaines pour que l’UE conclue avec Washington un accord “simple”, en privilégiant ces secteurs-clés, quitte à consentir certaines surtaxes sur d’autres produits.

Le feu à Marseille en “très nette régression”, l’évaluation des dégâts commence

Le violent incendie qui a menacé Marseille mardi, dopé par une longue canicule et un mistral violent, est en “très nette régression” mercredi matin, selon le préfet, même s’il n’est toujours pas fixé, et la phase d’évaluation des dégâts a commencé, avec au moins 10 maisons détruites.”Le feu est en très nette régression mais il est évident que sur un feu aussi impactant, sur autant de surface, il peut y avoir de nouveaux départs, des sauts, des fumerolles”, a insisté le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, lors d’un point presse au PC sécurité installé dans les quartiers Nord à Marseille.”La progression du feu est arrêtée, nous sommes à 750 hectares” touchés, a ajouté le vice-amiral Lionel Mathieu, chef du bataillon des marins-pompiers de la deuxième ville de France. Et 700 pompiers sont toujours mobilisés. A ce stade, 70 maisons ont été “atteintes” et 10 ont été totalement détruites et “nous sommes en train de réfléchir ensemble, dès que nous aurons le bilan bâtimentaire, à une aide aux victimes”, a indiqué le préfet.Face à cette amélioration, les 15.000 habitants du 16e arrondissement ont été déconfinés tôt dans la matinée. Ils avaient été confinés mardi vers 16h00 alors que le feu arrivait sur leur quartier, tous prévenus sur leurs téléphones par le système FR.alert.Plus tôt mercredi, les autorités avaient évoqué une “réactivation du feu” dans la nuit du côté des Pennes-Mirabeau, cette commune limitrophe de Marseille au nord, d’où était parti mardi en fin de matinée cet incendie, après un feu de véhicule.Si le ciel est redevenu bleu mercredi matin dans la cité phocéenne, une odeur de brûlé persiste. Le mistral s’est considérablement calmé mais les autorités craignent une reprise des bourrasques à la mi-journée.Aucune information sur la qualité de l’air n’était disponible mercredi, en raison de “l’évacuation du centre de données”, indique AtmoSud.- “Eté à haut risque” -Le panache de fumée dégagé avait provoqué la veille une concentration en particules fines dix fois supérieure aux normes sur Marseille et s’étendait en mer sur une centaine de kilomètres, selon les images satellites.Et un vent de panique avait gagné le nord de la ville: “J’ai essayé d’éteindre au maximum le feu dans le jardin, les haies et compagnie. Et bon, quand j’ai réussi à éteindre, j’ai vu que la maison de mon voisin prenait feu. Avec la chaleur, je ne pouvais plus rester. Donc, je me suis complètement arrosé, j’ai pris ma voiture et je suis descendu”, a témoigné auprès de l’AFPTV Djamel Yahiaoui, retraité de 56 ans habitant l’Estaque.Ces feux virulents dans le sud du pays en tout début d’été inquiètent.”Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque”, avait averti Bruno Retailleau mardi soir, à Marseille. 400 personnes au total ont été évacuées face à cet incendie, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau, selon le ministre de l’Intérieur. De fait, les conditions météo, canicule et végétation desséchée, rendent ce début d’été particulièrement dangereux: rien que mardi, les pompiers des Bouches-du-Rhône sont intervenus à 40 reprises sur des incendies ou départs de feu mardi, un chiffre “exceptionnel”, six fois plus élevé qu’en moyenne.Le ministre a appelé au civisme, rappelant que neuf incendies sur dix sont d’origine humaine.Interrompu mardi après-midi, avec plus de 110 vols annulés, le trafic à l’aéroport d’Aix-Marseille Provence, le quatrième français en nombre de passagers, situé sur l’étang-de-Berre, à Marignane, a repris partiellement sans la soirée.Et la reprise totale des vols a été décidée mercredi matin. Mais la situation pourrait évoluer en fonction des besoins aériens à mettre en place, a précisé la porte-parole de l’aéroport.- Reprise du trafic des TGV -Sur la route, le trafic doit également reprendre dans la matinée sur l’A55, en direction de Marseille, et c’est “en prévision” dans l’autre sens.Sur l’autoroute A7, vers Aix-en-Provence et Lyon, “deux voies devraient être sanctuarisées pour les secours dans le sens Lyon Marseille”, avait précisé dans la matinée la préfecture des Bouches-du-Rhône.La circulation des trains à grande vitesse à Marseille a repris depuis 06h00, mais le trafic TER sur la ligne Marseille-Miramas est toujours interrompu jusqu’à midi par la Côte bleue et Rognac.A l’autre bout du littoral méditerranéen, près de Narbonne, dans l’Aude, département touché par trois feux de forêt en une semaine, plus d’un millier de pompiers venus de toute la France continuent de lutter contre l’incendie qui a parcouru au moins 2.000 hectares de forêt depuis lundi. Là aussi le feu, parti d’un domaine viticole des Corbières, s’est très vite propagé, sur une végétation desséchée et sous l’effet d’un vent soufflant jusqu’à 90 km/h.Dans l’Hérault, l’incendie de Castelnau-de-Guers, qui avait entraîné la fermeture temporaire mardi de l’autoroute A9 entre Sète et Agde, a été fixé vers 05h00 mercredi. Celui de Montdardier (Gard), qui a parcouru 500 hectares, n’est pas encore maîtrisé, selon les pompiers.burs-san/ol/so/pta

Le feu à Marseille en “très nette régression”, l’évaluation des dégâts commence

Le violent incendie qui a menacé Marseille mardi, dopé par une longue canicule et un mistral violent, est en “très nette régression” mercredi matin, selon le préfet, même s’il n’est toujours pas fixé, et la phase d’évaluation des dégâts a commencé, avec au moins 10 maisons détruites.”Le feu est en très nette régression mais il est évident que sur un feu aussi impactant, sur autant de surface, il peut y avoir de nouveaux départs, des sauts, des fumerolles”, a insisté le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, lors d’un point presse au PC sécurité installé dans les quartiers Nord à Marseille.”La progression du feu est arrêtée, nous sommes à 750 hectares” touchés, a ajouté le vice-amiral Lionel Mathieu, chef du bataillon des marins-pompiers de la deuxième ville de France. Et 700 pompiers sont toujours mobilisés. A ce stade, 70 maisons ont été “atteintes” et 10 ont été totalement détruites et “nous sommes en train de réfléchir ensemble, dès que nous aurons le bilan bâtimentaire, à une aide aux victimes”, a indiqué le préfet.Face à cette amélioration, les 15.000 habitants du 16e arrondissement ont été déconfinés tôt dans la matinée. Ils avaient été confinés mardi vers 16h00 alors que le feu arrivait sur leur quartier, tous prévenus sur leurs téléphones par le système FR.alert.Plus tôt mercredi, les autorités avaient évoqué une “réactivation du feu” dans la nuit du côté des Pennes-Mirabeau, cette commune limitrophe de Marseille au nord, d’où était parti mardi en fin de matinée cet incendie, après un feu de véhicule.Si le ciel est redevenu bleu mercredi matin dans la cité phocéenne, une odeur de brûlé persiste. Le mistral s’est considérablement calmé mais les autorités craignent une reprise des bourrasques à la mi-journée.Aucune information sur la qualité de l’air n’était disponible mercredi, en raison de “l’évacuation du centre de données”, indique AtmoSud.- “Eté à haut risque” -Le panache de fumée dégagé avait provoqué la veille une concentration en particules fines dix fois supérieure aux normes sur Marseille et s’étendait en mer sur une centaine de kilomètres, selon les images satellites.Et un vent de panique avait gagné le nord de la ville: “J’ai essayé d’éteindre au maximum le feu dans le jardin, les haies et compagnie. Et bon, quand j’ai réussi à éteindre, j’ai vu que la maison de mon voisin prenait feu. Avec la chaleur, je ne pouvais plus rester. Donc, je me suis complètement arrosé, j’ai pris ma voiture et je suis descendu”, a témoigné auprès de l’AFPTV Djamel Yahiaoui, retraité de 56 ans habitant l’Estaque.Ces feux virulents dans le sud du pays en tout début d’été inquiètent.”Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque”, avait averti Bruno Retailleau mardi soir, à Marseille. 400 personnes au total ont été évacuées face à cet incendie, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau, selon le ministre de l’Intérieur. De fait, les conditions météo, canicule et végétation desséchée, rendent ce début d’été particulièrement dangereux: rien que mardi, les pompiers des Bouches-du-Rhône sont intervenus à 40 reprises sur des incendies ou départs de feu mardi, un chiffre “exceptionnel”, six fois plus élevé qu’en moyenne.Le ministre a appelé au civisme, rappelant que neuf incendies sur dix sont d’origine humaine.Interrompu mardi après-midi, avec plus de 110 vols annulés, le trafic à l’aéroport d’Aix-Marseille Provence, le quatrième français en nombre de passagers, situé sur l’étang-de-Berre, à Marignane, a repris partiellement sans la soirée.Et la reprise totale des vols a été décidée mercredi matin. Mais la situation pourrait évoluer en fonction des besoins aériens à mettre en place, a précisé la porte-parole de l’aéroport.- Reprise du trafic des TGV -Sur la route, le trafic doit également reprendre dans la matinée sur l’A55, en direction de Marseille, et c’est “en prévision” dans l’autre sens.Sur l’autoroute A7, vers Aix-en-Provence et Lyon, “deux voies devraient être sanctuarisées pour les secours dans le sens Lyon Marseille”, avait précisé dans la matinée la préfecture des Bouches-du-Rhône.La circulation des trains à grande vitesse à Marseille a repris depuis 06h00, mais le trafic TER sur la ligne Marseille-Miramas est toujours interrompu jusqu’à midi par la Côte bleue et Rognac.A l’autre bout du littoral méditerranéen, près de Narbonne, dans l’Aude, département touché par trois feux de forêt en une semaine, plus d’un millier de pompiers venus de toute la France continuent de lutter contre l’incendie qui a parcouru au moins 2.000 hectares de forêt depuis lundi. Là aussi le feu, parti d’un domaine viticole des Corbières, s’est très vite propagé, sur une végétation desséchée et sous l’effet d’un vent soufflant jusqu’à 90 km/h.Dans l’Hérault, l’incendie de Castelnau-de-Guers, qui avait entraîné la fermeture temporaire mardi de l’autoroute A9 entre Sète et Agde, a été fixé vers 05h00 mercredi. Celui de Montdardier (Gard), qui a parcouru 500 hectares, n’est pas encore maîtrisé, selon les pompiers.burs-san/ol/so/pta

Le feu à Marseille en “très nette régression”, l’évaluation des dégâts commence

Le violent incendie qui a menacé Marseille mardi, dopé par une longue canicule et un mistral violent, est en “très nette régression” mercredi matin, selon le préfet, même s’il n’est toujours pas fixé, et la phase d’évaluation des dégâts a commencé, avec au moins 10 maisons détruites.”Le feu est en très nette régression mais il est évident que sur un feu aussi impactant, sur autant de surface, il peut y avoir de nouveaux départs, des sauts, des fumerolles”, a insisté le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, lors d’un point presse au PC sécurité installé dans les quartiers Nord à Marseille.”La progression du feu est arrêtée, nous sommes à 750 hectares” touchés, a ajouté le vice-amiral Lionel Mathieu, chef du bataillon des marins-pompiers de la deuxième ville de France. Et 700 pompiers sont toujours mobilisés. A ce stade, 70 maisons ont été “atteintes” et 10 ont été totalement détruites et “nous sommes en train de réfléchir ensemble, dès que nous aurons le bilan bâtimentaire, à une aide aux victimes”, a indiqué le préfet.Face à cette amélioration, les 15.000 habitants du 16e arrondissement ont été déconfinés tôt dans la matinée. Ils avaient été confinés mardi vers 16h00 alors que le feu arrivait sur leur quartier, tous prévenus sur leurs téléphones par le système FR.alert.Plus tôt mercredi, les autorités avaient évoqué une “réactivation du feu” dans la nuit du côté des Pennes-Mirabeau, cette commune limitrophe de Marseille au nord, d’où était parti mardi en fin de matinée cet incendie, après un feu de véhicule.Si le ciel est redevenu bleu mercredi matin dans la cité phocéenne, une odeur de brûlé persiste. Le mistral s’est considérablement calmé mais les autorités craignent une reprise des bourrasques à la mi-journée.Aucune information sur la qualité de l’air n’était disponible mercredi, en raison de “l’évacuation du centre de données”, indique AtmoSud.- “Eté à haut risque” -Le panache de fumée dégagé avait provoqué la veille une concentration en particules fines dix fois supérieure aux normes sur Marseille et s’étendait en mer sur une centaine de kilomètres, selon les images satellites.Et un vent de panique avait gagné le nord de la ville: “J’ai essayé d’éteindre au maximum le feu dans le jardin, les haies et compagnie. Et bon, quand j’ai réussi à éteindre, j’ai vu que la maison de mon voisin prenait feu. Avec la chaleur, je ne pouvais plus rester. Donc, je me suis complètement arrosé, j’ai pris ma voiture et je suis descendu”, a témoigné auprès de l’AFPTV Djamel Yahiaoui, retraité de 56 ans habitant l’Estaque.Ces feux virulents dans le sud du pays en tout début d’été inquiètent.”Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque”, avait averti Bruno Retailleau mardi soir, à Marseille. 400 personnes au total ont été évacuées face à cet incendie, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau, selon le ministre de l’Intérieur. De fait, les conditions météo, canicule et végétation desséchée, rendent ce début d’été particulièrement dangereux: rien que mardi, les pompiers des Bouches-du-Rhône sont intervenus à 40 reprises sur des incendies ou départs de feu mardi, un chiffre “exceptionnel”, six fois plus élevé qu’en moyenne.Le ministre a appelé au civisme, rappelant que neuf incendies sur dix sont d’origine humaine.Interrompu mardi après-midi, avec plus de 110 vols annulés, le trafic à l’aéroport d’Aix-Marseille Provence, le quatrième français en nombre de passagers, situé sur l’étang-de-Berre, à Marignane, a repris partiellement sans la soirée.Et la reprise totale des vols a été décidée mercredi matin. Mais la situation pourrait évoluer en fonction des besoins aériens à mettre en place, a précisé la porte-parole de l’aéroport.- Reprise du trafic des TGV -Sur la route, le trafic doit également reprendre dans la matinée sur l’A55, en direction de Marseille, et c’est “en prévision” dans l’autre sens.Sur l’autoroute A7, vers Aix-en-Provence et Lyon, “deux voies devraient être sanctuarisées pour les secours dans le sens Lyon Marseille”, avait précisé dans la matinée la préfecture des Bouches-du-Rhône.La circulation des trains à grande vitesse à Marseille a repris depuis 06h00, mais le trafic TER sur la ligne Marseille-Miramas est toujours interrompu jusqu’à midi par la Côte bleue et Rognac.A l’autre bout du littoral méditerranéen, près de Narbonne, dans l’Aude, département touché par trois feux de forêt en une semaine, plus d’un millier de pompiers venus de toute la France continuent de lutter contre l’incendie qui a parcouru au moins 2.000 hectares de forêt depuis lundi. Là aussi le feu, parti d’un domaine viticole des Corbières, s’est très vite propagé, sur une végétation desséchée et sous l’effet d’un vent soufflant jusqu’à 90 km/h.Dans l’Hérault, l’incendie de Castelnau-de-Guers, qui avait entraîné la fermeture temporaire mardi de l’autoroute A9 entre Sète et Agde, a été fixé vers 05h00 mercredi. Celui de Montdardier (Gard), qui a parcouru 500 hectares, n’est pas encore maîtrisé, selon les pompiers.burs-san/ol/so/pta

Le feu à Marseille en “très nette régression”, l’évaluation des dégâts commence

Le violent incendie qui a menacé Marseille mardi, dopé par une longue canicule et un mistral violent, est en “très nette régression” mercredi matin, selon le préfet, même s’il n’est toujours pas fixé, et la phase d’évaluation des dégâts a commencé, avec au moins 10 maisons détruites.”Le feu est en très nette régression mais il est évident que sur un feu aussi impactant, sur autant de surface, il peut y avoir de nouveaux départs, des sauts, des fumerolles”, a insisté le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, lors d’un point presse au PC sécurité installé dans les quartiers Nord à Marseille.”La progression du feu est arrêtée, nous sommes à 750 hectares” touchés, a ajouté le vice-amiral Lionel Mathieu, chef du bataillon des marins-pompiers de la deuxième ville de France. Et 700 pompiers sont toujours mobilisés. A ce stade, 70 maisons ont été “atteintes” et 10 ont été totalement détruites et “nous sommes en train de réfléchir ensemble, dès que nous aurons le bilan bâtimentaire, à une aide aux victimes”, a indiqué le préfet.Face à cette amélioration, les 15.000 habitants du 16e arrondissement ont été déconfinés tôt dans la matinée. Ils avaient été confinés mardi vers 16h00 alors que le feu arrivait sur leur quartier, tous prévenus sur leurs téléphones par le système FR.alert.Plus tôt mercredi, les autorités avaient évoqué une “réactivation du feu” dans la nuit du côté des Pennes-Mirabeau, cette commune limitrophe de Marseille au nord, d’où était parti mardi en fin de matinée cet incendie, après un feu de véhicule.Si le ciel est redevenu bleu mercredi matin dans la cité phocéenne, une odeur de brûlé persiste. Le mistral s’est considérablement calmé mais les autorités craignent une reprise des bourrasques à la mi-journée.Aucune information sur la qualité de l’air n’était disponible mercredi, en raison de “l’évacuation du centre de données”, indique AtmoSud.- “Eté à haut risque” -Le panache de fumée dégagé avait provoqué la veille une concentration en particules fines dix fois supérieure aux normes sur Marseille et s’étendait en mer sur une centaine de kilomètres, selon les images satellites.Et un vent de panique avait gagné le nord de la ville: “J’ai essayé d’éteindre au maximum le feu dans le jardin, les haies et compagnie. Et bon, quand j’ai réussi à éteindre, j’ai vu que la maison de mon voisin prenait feu. Avec la chaleur, je ne pouvais plus rester. Donc, je me suis complètement arrosé, j’ai pris ma voiture et je suis descendu”, a témoigné auprès de l’AFPTV Djamel Yahiaoui, retraité de 56 ans habitant l’Estaque.Ces feux virulents dans le sud du pays en tout début d’été inquiètent.”Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque”, avait averti Bruno Retailleau mardi soir, à Marseille. 400 personnes au total ont été évacuées face à cet incendie, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau, selon le ministre de l’Intérieur. De fait, les conditions météo, canicule et végétation desséchée, rendent ce début d’été particulièrement dangereux: rien que mardi, les pompiers des Bouches-du-Rhône sont intervenus à 40 reprises sur des incendies ou départs de feu mardi, un chiffre “exceptionnel”, six fois plus élevé qu’en moyenne.Le ministre a appelé au civisme, rappelant que neuf incendies sur dix sont d’origine humaine.Interrompu mardi après-midi, avec plus de 110 vols annulés, le trafic à l’aéroport d’Aix-Marseille Provence, le quatrième français en nombre de passagers, situé sur l’étang-de-Berre, à Marignane, a repris partiellement sans la soirée.Et la reprise totale des vols a été décidée mercredi matin. Mais la situation pourrait évoluer en fonction des besoins aériens à mettre en place, a précisé la porte-parole de l’aéroport.- Reprise du trafic des TGV -Sur la route, le trafic doit également reprendre dans la matinée sur l’A55, en direction de Marseille, et c’est “en prévision” dans l’autre sens.Sur l’autoroute A7, vers Aix-en-Provence et Lyon, “deux voies devraient être sanctuarisées pour les secours dans le sens Lyon Marseille”, avait précisé dans la matinée la préfecture des Bouches-du-Rhône.La circulation des trains à grande vitesse à Marseille a repris depuis 06h00, mais le trafic TER sur la ligne Marseille-Miramas est toujours interrompu jusqu’à midi par la Côte bleue et Rognac.A l’autre bout du littoral méditerranéen, près de Narbonne, dans l’Aude, département touché par trois feux de forêt en une semaine, plus d’un millier de pompiers venus de toute la France continuent de lutter contre l’incendie qui a parcouru au moins 2.000 hectares de forêt depuis lundi. Là aussi le feu, parti d’un domaine viticole des Corbières, s’est très vite propagé, sur une végétation desséchée et sous l’effet d’un vent soufflant jusqu’à 90 km/h.Dans l’Hérault, l’incendie de Castelnau-de-Guers, qui avait entraîné la fermeture temporaire mardi de l’autoroute A9 entre Sète et Agde, a été fixé vers 05h00 mercredi. Celui de Montdardier (Gard), qui a parcouru 500 hectares, n’est pas encore maîtrisé, selon les pompiers.burs-san/ol/so/pta

A Cuba, un parcours du combattant face à la pénurie de médicaments

Dans l’attente d’une greffe de l’œsophage pour son fils de quatre ans, la Cubaine Jessica Rodriguez lutte chaque jour pour trouver les traitements et le matériel médical dont il a désespérément besoin, dans un pays où près des deux tiers des médicaments essentiels manquent à l’appel. “Je suis constamment angoissée à l’idée de ne pas avoir ce dont il pourrait avoir besoin”, explique à l’AFP cette mère de 27 ans depuis sa maison à Santa Fe, quartier de l’ouest de La Havane. À ses côtés, le petit Luis Angelo regarde un dessin animé. Né avec une malformation de l’œsophage, il survit grâce à une trachéotomie et se nourrit par voie gastrique. En plus d’être asthmatique et allergique, l’enfant souffre d’une légère cardiopathie et de crises d’épilepsie. Dans un pays soumis aux effets du durcissement de l’embargo américain, plongé dans sa pire crise économique depuis plus de trois décennies – avec des pénuries de toute sorte et une inflation galopante-, obtenir les sept médicaments et l’équipement médical dont Luis Angelo a besoin est un combat quotidien pour sa famille.”L’absence d’un médicament, le manque de sondes d’aspiration ou le fait de ne pas pouvoir changer un cathéter peut nuire à sa santé et entraîner des maladies graves qui pourraient lui coûter la vie”, souligne Mme Rodriguez. Comme elle, de nombreux Cubains vivent dans la crainte de ne pas pouvoir se procurer des médicaments indispensables. “Plus de 70% des médicaments essentiels sont affectés” par la pénurie, a récemment reconnu le président Miguel Diaz-Canel lors d’un entretien à la télévision.Ces dernières années, Cuba n’a pas eu les moyens d’importer les matières premières permettant de produire sur place la majorité des 650 médicaments qui constituent sa liste de médicaments essentiels.- Étagères désespérément vides – Dans l’île communiste de 9,7 millions d’habitants, connue pour faire bénéficier d’autre pays de ses médecins hautement qualifiés et pour son industrie pharmaceutique développée, les étagères des pharmacies sont vides et les hôpitaux manquent du matériel médical élémentaire tel que compresses, fils de suture, désinfectants ou oxygène. “Il y a des jours où il n’y a rien”, dit à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, un médecin travaillant dans un hôpital de la capitale. Les malades chroniques comme Luis Angelo disposent d’une carte pour acheter à prix subventionné des médicaments mais il arrive qu’il n’y en ait pas de disponible pendant des mois, témoigne sa mère, souvent obligée de les acheter sur le marché noir à prix d’or.Physiothérapeute, Jessica Rodriguez a arrêté de travailler pour s’occuper de son fils et touche une aide de l’État de 1.400 pesos par mois, moins de 12 dollars au taux officiel. Le père du petit garçon travaille à son compte.Les parents déboursent régulièrement entre 350 et 450 pesos (environ 3 ou 4 dollars) pour une plaquette de comprimés achetée en dehors des pharmacies, publiques, seules autorisées à distribuer les médicaments. Un prix élevé alors que le salaire moyen mensuel est de 6.500 pesos, soit 54 dollars au taux officiel, et 17 dollars sur le marché informel. Face à la pénurie, le gouvernement communiste autorise depuis 2021 la population à ramener de l’étranger des médicaments exonérés d’impôts, pour un usage non commercial. De nombreux médicaments introduits dans le pays par cette voie alimentent un marché informel florissant, opérant via des groupes WhatsApp et des sites internet et se nourrissant du désespoir des habitants. – Entraide -Plusieurs initiatives basées sur l’entraide ont également fleuri.Sur les réseaux sociaux, un groupe propose ainsi des médicaments gratuits ou en échange d’aliments. Sophi y laisse un message: elle cherche de la dorzolamide, un traitement contre l’hypertension oculaire, pour sa grand-mère de 86 ans.Des projets comme Palomas ont aussi vu le jour. La plateforme récupère des médicaments auprès des particuliers, “des restes de traitements ou bien de médicaments ramenés de l’étranger”, explique son coordinateur général, Sergio Cabrera. Elle publie quotidiennement sur divers groupes de messagerie en ligne les produits disponibles et ceux qui sont recherchés. Palomas affirme avoir réussi à distribuer des médicaments gratuits à plus de 179.000 Cubains depuis sa création à La Havane en 2021. “Grâce à ce projet, aujourd’hui, j’ai pu obtenir les médicaments pour ma maman” diabétique, introuvables au niveau national, déclare à l’AFP Ibis Montalban, reconnaissante. Témoin de la détresse des familles confrontées au manque criant de médicaments, M. Cabrera explique qu'”ici, beaucoup de gens pleurent”. Palomas leur offre au moins un peu d’espoir.

A Cuba, un parcours du combattant face à la pénurie de médicaments

Dans l’attente d’une greffe de l’œsophage pour son fils de quatre ans, la Cubaine Jessica Rodriguez lutte chaque jour pour trouver les traitements et le matériel médical dont il a désespérément besoin, dans un pays où près des deux tiers des médicaments essentiels manquent à l’appel. “Je suis constamment angoissée à l’idée de ne pas avoir ce dont il pourrait avoir besoin”, explique à l’AFP cette mère de 27 ans depuis sa maison à Santa Fe, quartier de l’ouest de La Havane. À ses côtés, le petit Luis Angelo regarde un dessin animé. Né avec une malformation de l’œsophage, il survit grâce à une trachéotomie et se nourrit par voie gastrique. En plus d’être asthmatique et allergique, l’enfant souffre d’une légère cardiopathie et de crises d’épilepsie. Dans un pays soumis aux effets du durcissement de l’embargo américain, plongé dans sa pire crise économique depuis plus de trois décennies – avec des pénuries de toute sorte et une inflation galopante-, obtenir les sept médicaments et l’équipement médical dont Luis Angelo a besoin est un combat quotidien pour sa famille.”L’absence d’un médicament, le manque de sondes d’aspiration ou le fait de ne pas pouvoir changer un cathéter peut nuire à sa santé et entraîner des maladies graves qui pourraient lui coûter la vie”, souligne Mme Rodriguez. Comme elle, de nombreux Cubains vivent dans la crainte de ne pas pouvoir se procurer des médicaments indispensables. “Plus de 70% des médicaments essentiels sont affectés” par la pénurie, a récemment reconnu le président Miguel Diaz-Canel lors d’un entretien à la télévision.Ces dernières années, Cuba n’a pas eu les moyens d’importer les matières premières permettant de produire sur place la majorité des 650 médicaments qui constituent sa liste de médicaments essentiels.- Étagères désespérément vides – Dans l’île communiste de 9,7 millions d’habitants, connue pour faire bénéficier d’autre pays de ses médecins hautement qualifiés et pour son industrie pharmaceutique développée, les étagères des pharmacies sont vides et les hôpitaux manquent du matériel médical élémentaire tel que compresses, fils de suture, désinfectants ou oxygène. “Il y a des jours où il n’y a rien”, dit à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, un médecin travaillant dans un hôpital de la capitale. Les malades chroniques comme Luis Angelo disposent d’une carte pour acheter à prix subventionné des médicaments mais il arrive qu’il n’y en ait pas de disponible pendant des mois, témoigne sa mère, souvent obligée de les acheter sur le marché noir à prix d’or.Physiothérapeute, Jessica Rodriguez a arrêté de travailler pour s’occuper de son fils et touche une aide de l’État de 1.400 pesos par mois, moins de 12 dollars au taux officiel. Le père du petit garçon travaille à son compte.Les parents déboursent régulièrement entre 350 et 450 pesos (environ 3 ou 4 dollars) pour une plaquette de comprimés achetée en dehors des pharmacies, publiques, seules autorisées à distribuer les médicaments. Un prix élevé alors que le salaire moyen mensuel est de 6.500 pesos, soit 54 dollars au taux officiel, et 17 dollars sur le marché informel. Face à la pénurie, le gouvernement communiste autorise depuis 2021 la population à ramener de l’étranger des médicaments exonérés d’impôts, pour un usage non commercial. De nombreux médicaments introduits dans le pays par cette voie alimentent un marché informel florissant, opérant via des groupes WhatsApp et des sites internet et se nourrissant du désespoir des habitants. – Entraide -Plusieurs initiatives basées sur l’entraide ont également fleuri.Sur les réseaux sociaux, un groupe propose ainsi des médicaments gratuits ou en échange d’aliments. Sophi y laisse un message: elle cherche de la dorzolamide, un traitement contre l’hypertension oculaire, pour sa grand-mère de 86 ans.Des projets comme Palomas ont aussi vu le jour. La plateforme récupère des médicaments auprès des particuliers, “des restes de traitements ou bien de médicaments ramenés de l’étranger”, explique son coordinateur général, Sergio Cabrera. Elle publie quotidiennement sur divers groupes de messagerie en ligne les produits disponibles et ceux qui sont recherchés. Palomas affirme avoir réussi à distribuer des médicaments gratuits à plus de 179.000 Cubains depuis sa création à La Havane en 2021. “Grâce à ce projet, aujourd’hui, j’ai pu obtenir les médicaments pour ma maman” diabétique, introuvables au niveau national, déclare à l’AFP Ibis Montalban, reconnaissante. Témoin de la détresse des familles confrontées au manque criant de médicaments, M. Cabrera explique qu'”ici, beaucoup de gens pleurent”. Palomas leur offre au moins un peu d’espoir.