En 100 jours, Trump a entraîné l’Amérique et le monde dans son orbite chaotique

Son retour au pouvoir a été un séisme suivi d’incessantes répliques économiques, diplomatiques, politiques: Donald Trump célèbre mardi ses 100 jours auprès de partisans plus fervents que jamais, quand l’Amérique, elle, déchante.”Il fait un super boulot”, applaudit Steve Camber, 60 ans, infirmier à la retraite interrogé par l’AFP pendant qu’il attend que commence un meeting du président républicain à Warren, dans le Michigan, dans la région des Grands Lacs.Les droits de douane “vont être un peu pénibles maintenant mais à l’avenir tout sera américain”, espère Sara Azar, 55 ans, tandis que Shah Mahdi, chauffeur de poids lourd de 40 ans, vante “un homme qui tient parole. Il a dit que la frontière serait sûre, et il l’a fait.””Soit nous avons tout fait, soit nous sommes en train de le faire”, a assuré le président américain en quittant la Maison Blanche pour se rendre à ce rassemblement. Il veut maintenant se concentrer sur le Congrès, pour faire passer “la plus grande loi de l’histoire de notre pays en terme de baisse d’impôts et de dérégulation entre autres choses.”- Trump pape -Le milliardaire de 78 ans, qui depuis le 20 janvier sature l’espace médiatique avec ses annonces agressives, ou absurdes, ou les deux à la fois, a aussi blagué devant les journalistes qu’il “aimerait être pape. Ce serait mon choix numéro un.”Les ministres et élus conservateurs sont au diapason d’un Donald Trump triomphaliste.”Il est le dirigeant américain le plus important du XXIème siècle et c’est un euphémisme”, a par exemple déclaré le patron de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson. “La première fois, je devais faire deux choses: diriger le pays et survivre, j’avais tous ces escrocs autour de moi”, a dit le président américain aux journalistes de The Atlantic, en référence aux désaffections de ministres et conseillers entre 2017 et 2021.Mais cette fois, du moment où il a levé la main pour prêter serment, le républicain s’est imposé comme seul centre de gravité de la vie publique américaine et il a entraîné la planète dans son orbite chaotique.”Je dirige le pays et le monde”, s’est-il félicité lors du même entretien, en assurant auprès des reporters du mensuel qu’il “passait un très bon moment”.- “Un très bon moment” -Ce n’est pas le cas de tous les Américains, déboussolés par le bras de fer commercial qu’il a engagé avec la Chine et dans une moindre mesure avec le reste du monde.Rien d’étonnant à ce que Donald Trump, dont la carrière politique s’est faite en creusant les divisions, ne connaisse pas l’état de grâce accompagnant généralement les débuts d’un président.Mais les sondages d’opinion s’accordent pour constater une glissade abrupte de sa cote de confiance, nourrie principalement par les doutes sur l’économie.D’après un sondage publié dimanche par le Washington Post et ABC News, 39% des Américains seulement “approuvent” la manière dont Donald Trump mène sa présidence.Il “a promis aux Américains un +nouvel âge d’or” mais au bout de cent jours la seule chose dorée c’est la décoration du Bureau Ovale”, a critiqué dans un communiqué le parti démocrate.- “Regretter” -“Trump n’a rien fait pour améliorer la vie des familles de la classe moyenne et ces dernières commencent à regretter leur choix”, assure la formation d’opposition, qui souffre d’un profond discrédit selon les enquêtes d’opinion.Le président américain a totalement bouleversé le rôle international de la première puissance mondiale, selon lui pillée sans vergogne par ses alliés, et qui aurait donc tout intérêt à se replier sur une sphère d’influence régionale, étendue si possible au Groenland voire au Canada.Le républicain a déjà signé plus de 140 décrets – dont beaucoup ont été bloqués en justice – pour attaquer ses adversaires politiques, lancer une politique d’expulsions massives d’immigrés en situation irrégulière et démanteler la bureaucratie fédérale avec l’aide de son allié Elon Musk.64% des personnes interrogées dans le sondage Washington Post/ABC News jugent qu’il va “trop loin” dans sa tentative d’étendre les pouvoirs présidentiels.

En 100 jours, Trump a entraîné l’Amérique et le monde dans son orbite chaotique

Son retour au pouvoir a été un séisme suivi d’incessantes répliques économiques, diplomatiques, politiques: Donald Trump célèbre mardi ses 100 jours auprès de partisans plus fervents que jamais, quand l’Amérique, elle, déchante.”Il fait un super boulot”, applaudit Steve Camber, 60 ans, infirmier à la retraite interrogé par l’AFP pendant qu’il attend que commence un meeting du président républicain à Warren, dans le Michigan, dans la région des Grands Lacs.Les droits de douane “vont être un peu pénibles maintenant mais à l’avenir tout sera américain”, espère Sara Azar, 55 ans, tandis que Shah Mahdi, chauffeur de poids lourd de 40 ans, vante “un homme qui tient parole. Il a dit que la frontière serait sûre, et il l’a fait.””Soit nous avons tout fait, soit nous sommes en train de le faire”, a assuré le président américain en quittant la Maison Blanche pour se rendre à ce rassemblement. Il veut maintenant se concentrer sur le Congrès, pour faire passer “la plus grande loi de l’histoire de notre pays en terme de baisse d’impôts et de dérégulation entre autres choses.”- Trump pape -Le milliardaire de 78 ans, qui depuis le 20 janvier sature l’espace médiatique avec ses annonces agressives, ou absurdes, ou les deux à la fois, a aussi blagué devant les journalistes qu’il “aimerait être pape. Ce serait mon choix numéro un.”Les ministres et élus conservateurs sont au diapason d’un Donald Trump triomphaliste.”Il est le dirigeant américain le plus important du XXIème siècle et c’est un euphémisme”, a par exemple déclaré le patron de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson. “La première fois, je devais faire deux choses: diriger le pays et survivre, j’avais tous ces escrocs autour de moi”, a dit le président américain aux journalistes de The Atlantic, en référence aux désaffections de ministres et conseillers entre 2017 et 2021.Mais cette fois, du moment où il a levé la main pour prêter serment, le républicain s’est imposé comme seul centre de gravité de la vie publique américaine et il a entraîné la planète dans son orbite chaotique.”Je dirige le pays et le monde”, s’est-il félicité lors du même entretien, en assurant auprès des reporters du mensuel qu’il “passait un très bon moment”.- “Un très bon moment” -Ce n’est pas le cas de tous les Américains, déboussolés par le bras de fer commercial qu’il a engagé avec la Chine et dans une moindre mesure avec le reste du monde.Rien d’étonnant à ce que Donald Trump, dont la carrière politique s’est faite en creusant les divisions, ne connaisse pas l’état de grâce accompagnant généralement les débuts d’un président.Mais les sondages d’opinion s’accordent pour constater une glissade abrupte de sa cote de confiance, nourrie principalement par les doutes sur l’économie.D’après un sondage publié dimanche par le Washington Post et ABC News, 39% des Américains seulement “approuvent” la manière dont Donald Trump mène sa présidence.Il “a promis aux Américains un +nouvel âge d’or” mais au bout de cent jours la seule chose dorée c’est la décoration du Bureau Ovale”, a critiqué dans un communiqué le parti démocrate.- “Regretter” -“Trump n’a rien fait pour améliorer la vie des familles de la classe moyenne et ces dernières commencent à regretter leur choix”, assure la formation d’opposition, qui souffre d’un profond discrédit selon les enquêtes d’opinion.Le président américain a totalement bouleversé le rôle international de la première puissance mondiale, selon lui pillée sans vergogne par ses alliés, et qui aurait donc tout intérêt à se replier sur une sphère d’influence régionale, étendue si possible au Groenland voire au Canada.Le républicain a déjà signé plus de 140 décrets – dont beaucoup ont été bloqués en justice – pour attaquer ses adversaires politiques, lancer une politique d’expulsions massives d’immigrés en situation irrégulière et démanteler la bureaucratie fédérale avec l’aide de son allié Elon Musk.64% des personnes interrogées dans le sondage Washington Post/ABC News jugent qu’il va “trop loin” dans sa tentative d’étendre les pouvoirs présidentiels.

Damascus strikes deal with Druze leaders after deadly sectarian clashes

Syria’s Islamist-led government promised Druze leaders Tuesday that it would try those responsible after its security forces clashed with Druze fighters in a Damascus suburb, leaving 14 combatants dead.In a deal reached with representatives from the mainly Druze and Christian suburb of Jaramana, authorities also promised measures to “put an end to incitement to sectarian and regional division”, according to a text seen by AFP.”An agreement has been reached,” said Rabih Mounzer, a member of a civilian coordination group in Jaramana who was among the delegates.The Syrian Observatory for Human Rights said seven security personnel and seven Druze fighters were killed in the clashes which erupted on Monday night and continued into Tuesday.They were sparked by the circulation on social media of an audio recording deemed blasphemous and met with condemnation from leaders of the Druze religious minority.The violence follows sectarian massacres last month in the Alawite coastal heartland — the worst bloodshed since Islamist-led forces overthrew longtime president Bashar al-Assad in December.While seeking to present a more moderate image to the world, the new authorities must also contend with pressures from radical Islamists within their ranks.”Heavy clashes erupted in Jaramana after security forces and affiliated gunmen stormed” parts of the suburb, the Britain-based Observatory said.The violence was spurred by “the circulation of an audio recording, attributed to a Druze citizen, containing religious insults”, it added.AFP was unable to confirm the recording’s authenticity.The interior ministry reported “intermittent clashes between groups of gunmen”, saying security forces deployed “to break up the clashes and protect the residents”.The justice ministry said it would “not tolerate any attack on the Prophet” Mohammed but stressed that the courts were the “sole legitimate recourse” and called on residents to “refrain from hate speech”.- ‘Full responsibility’ -An AFP correspondent saw gunmen shooting into the air during the funeral for two security force members killed in the clashes.Jaramana’s Druze religious leadership condemned “the unjustified armed attack” that “targeted innocent civilians and terrorised” residents.”We strongly condemn any insult against” the Prophet Mohammed, the statement said, calling the audio recording an attempt to “sow strife and division”.It said the authorities bore “full responsibility for the incident”.Local residents said the fighting had subsided by morning.Riham Waqqaf, a 33-year-old humanitarian worker, said she was staying home with her husband and children.She expressed worry that Jaramana “might turn into a battlefield… I am afraid of the situation escalating further”.- Alawite massacres -Security forces deployed in Jaramana last month following clashes between security forces and gunmen tasked with protecting the area.At the time, Israeli Defence Minister Israel Katz warned the Islamist-led authorities not “to harm the Druze” minority, which is also spread across Lebanon and Israel.Druze leaders rejected the Israeli warning and declared their loyalty to a united Syria.The clashes in Jaramana mark the latest test for the Islamist authorities, who have roots in the Al-Qaeda jihadist network but have vowed inclusive rule in the multi-confessional, multi-ethnic country.The authorities have been seeking to persuade Western capitals that the jihadist origins of the forces who toppled Assad are confined to the past, and that crippling international sanctions should be lifted.Druze representatives have been negotiating with authorities on an agreement to integrate their armed groups into the new national army.Last month’s violence on the Mediterranean coast saw security forces and allied groups kill more than 1,700 civilians, mostly Alawites, according to the Observatory’s figures. The government of interim President Ahmed al-Sharaa, whose Islamist group Hayat Tahrir al-Sham (HTS) led the offensive that toppled Assad, accused loyalists to the former leader of sparking the violence by attacking security forces, and has launched an inquiry.burs-lar/nad/kir/ysm

Canadian firm makes first bid for international seabed mining license

Canada’s The Metals Company said Tuesday it applied to the United States to mine deep-sea minerals in international waters, a world first made possible by President Donald Trump’s embrace of the industry.Metal-containing deep-sea nodules, which have the appearance of potato-size pebbles and typically contain nickel and cobalt, are highly sought for use in electric vehicle batteries and electric cables.But environmental groups have raised the alarm about the ecological cost of their extraction.The request for a commercial exploitation license, submitted to US authorities by the TMC USA subsidiary, is for the mining of polymetallic nodules — deposits made up of multiple metals — in 9,700 square miles (25,200 square kilometers) of the Pacific’s Clarion-Clipperton Zone.”Today marks a major step forward — not just for TMC USA, but for America’s mineral independence and industrial resurgence,” said Gerard Barron, chairman and CEO of The Metals Company.TMC, which hopes to be the first firm to harvest the valuable nodules, said in March it would seek the first commercial deep-sea mining license from Washington.It marked an abrupt shift in strategy as it had initially indicated that it would submit its request to the International Seabed Authority in June, which has jurisdiction over the seabed in international waters.TMC justified cutting out the ISA because of the organization’s slow pace in adopting a mining code that establishes the rules for exploiting seabed minerals.- ‘Rogue and dangerous’ -Just weeks after TMC’s about-turn, Trump signed an executive order speeding up the review of applications and the issuing of exploitation permits — including in international waters. “This latest development is just a confirmation they are a rogue and dangerous actor,” Emma Wilson of the Deep Sea Conservation Coalition told AFP.”A moratorium at the ISA would send a clear signal to states and companies that are choosing to act outside the ISA that the global community is united in defending international law.”Washington, not a member of the ISA, governs the commercial extraction of minerals from the international seabed under a 1980 law that was the basis of Trump’s executive order.The United States hopes underwater mining will create 100,000 jobs and increase GDP by $300 billion over a decade, according to a US senior administration official, who also emphasized Washington’s desire to outpace China in the field. Beijing has strongly condemned Trump’s move, accusing him of violating international law and harming the interests of the international community as a whole. According to the United Nations Convention on the Law of the Sea, which established the ISA but has never been ratified by the United States, the seabed in international waters is considered the common heritage of humanity.Greenpeace campaigner Ruth Ramos said the announcement would “be remembered as an act of total disregard for international law and scientific consensus.”Environmental campaigners argue that deep-sea mining threatens ecosystems about which little is known. 

Amnesty International fustige un “génocide en direct” à Gaza

Amnesty International a dénoncé mardi “un génocide en direct” commis par Israël dans la bande de Gaza, où la guerre et le blocage de l’aide humanitaire poussent la population dans une situation désespérée.Israël a immédiatement condamné “les mensonges sans fondement” de l’ONG, qu’il a qualifiée d'”organisation radicale anti-israélienne”.Alors que le pays rendait hommage mardi aux soldats tombés pour la défense d’Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis d’oeuvrer jusqu’à la “victoire” contre le Hamas.”Au nom des disparus et en leur honneur, nous poursuivrons notre mission jusqu’à la victoire, y compris le retour de tous nos otages”, a-t-il déclaré.Le 18 mars, l’armée israélienne a mis fin à deux mois de trêve avec le Hamas et repris son offensive dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 en représailles à l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. Israël a totalement bloqué depuis le 2 mars l’entrée de l’aide internationale à Gaza, vitale pour ses 2,4 millions d’habitants, affirmant vouloir ainsi faire pression sur le Hamas pour qu’il libère les derniers otages retenus dans le territoire.Depuis les “crimes terribles” perpétrés par le Hamas, “le monde assiste sur ses écrans à un génocide en direct”, écrit la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, en préface du rapport annuel de l’ONG sur les droits humains publié mardi.”Les Etats ont regardé, comme s’ils étaient impuissants, Israël tuer des milliers de Palestiniennes et de Palestiniens, massacrant des familles entières sur plusieurs générations et détruisant des habitations, des moyens de subsistance, des hôpitaux et des établissements scolaires”, ajoute-t-elle.- “Faim” et “désespoir” -Dans son rapport, Amnesty réitère ses accusations de “génocide”, déjà formulées fin 2024 et catégoriquement rejetées par les autorités israéliennes.Le rapport cite notamment des “homicides”, des “atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de civils”, des “déplacements et disparitions forcées”, l'”imposition délibérée de conditions de vie destinées à entraîner la destruction physique de ces personnes”.Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk a de son côté appelé la communauté internationale à mettre en oeuvre des “efforts concertés” afin “d’empêcher cette catastrophe humanitaire d’atteindre un nouveau niveau inégalé”.L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a elle aussi dénoncé mardi le refus par Israël de laisser entrer toute aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.”Le blocus de Gaza tue en silence”, a affirmé la porte-parole de l’Unrwa, Juliette Touma.”Les enfants de Gaza se couchent affamés. Les malades et les blessés ne peuvent pas recevoir de soins médicaux en raison de la pénurie (…) dans les hôpitaux”, a-t-elle dit. “La faim et le désespoir se propagent tandis que les dispositifs d’aide alimentaire et humanitaire sont utilisés comme des armes. Gaza est devenue une terre de désespoir”.- “Test pour notre humanité” -Dans le camp de réfugiés de Shati, dans le nord du territoire, des Palestiniens faisaient la queue mardi devant la pharmacie d’une clinique gérée par l’Unrwa, dont les stocks s’épuisent.”Nous avons besoin de nourriture, de farine, d’aide (…). Nous demandons l’ouverture des points de passage et l’accès aux services de santé. Nous sommes déplacés dans des écoles, sans médicaments, sans eau, sans beaucoup de choses essentielles”, a témoigné Firas al-Basyuni, un habitant du camp.L’offensive israélienne a fait au moins 52.365 morts à Gaza depuis le 7 octobre 2023, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Mardi, la Défense civile a encore fait état de sept morts dans des frappes israéliennes.Du côté israélien, l’attaque du Hamas a causé la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens.Sur 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.Le rapport d’Amnesty souligne aussi que 90% des habitants de Gaza ont été déplacés depuis le début de la guerre et accuse Israël d’avoir “provoqué délibérément une catastrophe humanitaire sans précédent”.”Gaza est un test pour la justice internationale et un test pour notre humanité”, a souligné Heba Morayef, responsable de l’ONG pour la région Moyen-Orient Afrique du Nord.

Amnesty International fustige un “génocide en direct” à Gaza

Amnesty International a dénoncé mardi “un génocide en direct” commis par Israël dans la bande de Gaza, où la guerre et le blocage de l’aide humanitaire poussent la population dans une situation désespérée.Israël a immédiatement condamné “les mensonges sans fondement” de l’ONG, qu’il a qualifiée d'”organisation radicale anti-israélienne”.Alors que le pays rendait hommage mardi aux soldats tombés pour la défense d’Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis d’oeuvrer jusqu’à la “victoire” contre le Hamas.”Au nom des disparus et en leur honneur, nous poursuivrons notre mission jusqu’à la victoire, y compris le retour de tous nos otages”, a-t-il déclaré.Le 18 mars, l’armée israélienne a mis fin à deux mois de trêve avec le Hamas et repris son offensive dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 en représailles à l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. Israël a totalement bloqué depuis le 2 mars l’entrée de l’aide internationale à Gaza, vitale pour ses 2,4 millions d’habitants, affirmant vouloir ainsi faire pression sur le Hamas pour qu’il libère les derniers otages retenus dans le territoire.Depuis les “crimes terribles” perpétrés par le Hamas, “le monde assiste sur ses écrans à un génocide en direct”, écrit la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, en préface du rapport annuel de l’ONG sur les droits humains publié mardi.”Les Etats ont regardé, comme s’ils étaient impuissants, Israël tuer des milliers de Palestiniennes et de Palestiniens, massacrant des familles entières sur plusieurs générations et détruisant des habitations, des moyens de subsistance, des hôpitaux et des établissements scolaires”, ajoute-t-elle.- “Faim” et “désespoir” -Dans son rapport, Amnesty réitère ses accusations de “génocide”, déjà formulées fin 2024 et catégoriquement rejetées par les autorités israéliennes.Le rapport cite notamment des “homicides”, des “atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de civils”, des “déplacements et disparitions forcées”, l'”imposition délibérée de conditions de vie destinées à entraîner la destruction physique de ces personnes”.Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk a de son côté appelé la communauté internationale à mettre en oeuvre des “efforts concertés” afin “d’empêcher cette catastrophe humanitaire d’atteindre un nouveau niveau inégalé”.L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a elle aussi dénoncé mardi le refus par Israël de laisser entrer toute aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.”Le blocus de Gaza tue en silence”, a affirmé la porte-parole de l’Unrwa, Juliette Touma.”Les enfants de Gaza se couchent affamés. Les malades et les blessés ne peuvent pas recevoir de soins médicaux en raison de la pénurie (…) dans les hôpitaux”, a-t-elle dit. “La faim et le désespoir se propagent tandis que les dispositifs d’aide alimentaire et humanitaire sont utilisés comme des armes. Gaza est devenue une terre de désespoir”.- “Test pour notre humanité” -Dans le camp de réfugiés de Shati, dans le nord du territoire, des Palestiniens faisaient la queue mardi devant la pharmacie d’une clinique gérée par l’Unrwa, dont les stocks s’épuisent.”Nous avons besoin de nourriture, de farine, d’aide (…). Nous demandons l’ouverture des points de passage et l’accès aux services de santé. Nous sommes déplacés dans des écoles, sans médicaments, sans eau, sans beaucoup de choses essentielles”, a témoigné Firas al-Basyuni, un habitant du camp.L’offensive israélienne a fait au moins 52.365 morts à Gaza depuis le 7 octobre 2023, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Mardi, la Défense civile a encore fait état de sept morts dans des frappes israéliennes.Du côté israélien, l’attaque du Hamas a causé la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens.Sur 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.Le rapport d’Amnesty souligne aussi que 90% des habitants de Gaza ont été déplacés depuis le début de la guerre et accuse Israël d’avoir “provoqué délibérément une catastrophe humanitaire sans précédent”.”Gaza est un test pour la justice internationale et un test pour notre humanité”, a souligné Heba Morayef, responsable de l’ONG pour la région Moyen-Orient Afrique du Nord.

Amnesty accuses Israel of ‘live-streamed genocide’ in Gaza

Amnesty International accused Israel on Tuesday of committing a “live-streamed genocide” against Palestinians by forcibly displacing Gazans and creating a humanitarian catastrophe in the besieged territory, claims Israel dismissed as “blatant lies”.Echoing global concern after more than 18 months of war, the United Nations’ rights chief Volker Turk meanwhile called on the international community to launch “concerted efforts” to end Israel’s total aid blockade on the Gaza Strip, in effect since early March.Rights group Amnesty, in its annual report, said Israel was acting with “specific intent to destroy Palestinians in Gaza, thus committing genocide”.The war erupted after Palestinian militant group Hamas launched an unprecedented attack on Israel on October 7, 2023, resulting in the deaths of 1,218 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official Israeli figures.Israel’s retaliatory military offensive has killed at least 52,365 people in Gaza, according to the health ministry in the Hamas-run territory.”Since October 7, 2023, when Hamas perpetrated horrific crimes against Israeli citizens and others and captured more than 250 hostages, the world has been made audience to a live-streamed genocide,” Amnesty’s secretary-general Agnes Callamard said.”States watched on as if powerless, as Israel killed thousands upon thousands of Palestinians, wiping out entire multigenerational families, destroying homes, livelihoods, hospitals and schools.”Israel rejected the accusations, accusing Amnesty of spreading Hamas propaganda and insisting that the military did not target civilians.- ‘Extreme’ suffering -On the ground, Gaza’s civil defence agency said Israeli strikes on Tuesday killed at least seven people, four of whom in a tent encampment for displaced Palestinians in the territory’s south.”I just want to lay my head on a pillow and sleep. We don’t want to be collecting remains” of the dead, said Widad Fojo, who lost relatives in an Israeli strike.Amnesty said it had “documented multiple war crimes by Israel” including attacks on civilians, and that Israel had “deliberately engineered an unprecedented humanitarian catastrophe”.The London-based rights group said 1.9 million people — about 90 percent of Gaza’s population — had been forcibly displaced during the war. The UN has cited similar figures.Israeli foreign ministry spokesman Oren Marmorstein rejected the accusations, saying that “the radical anti-Israel organisation Amnesty has once again chosen to publish baseless lies against Israel.””Israel is targeting only terrorists and never civilians,” he told AFP.Marmorstein charged that Hamas “deliberately targets Israeli civilians and hides behind Palestinian civilians”.Top Israeli officials, including Prime Minister Benjamin Netanyahu have repeatedly said the military campaign in Gaza was aimed at securing the release of 58 hostages.Late on Tuesday, in a statement marking the annual Memorial Day to honour the country’s fallen soldiers, Netanyahu vowed to bring the hostages home.”We will continue to pursue the mission of victory — including the return of all our hostages”, Netanyahu said, while army chief Lieutenant General Eyal Zamir too pledged to “defeat” Hamas.Amnesty said the war represented a collective failure by the international community.Heba Morayef, Amnesty’s regional director, said Palestinians had endured “extreme levels of suffering” while the world showed a “complete inability or lack of political will to put a stop to it”.- Children starving -Turk, the UN rights chief, said the “humanitarian catastrophe” in Gaza must be stopped.”There must be concerted international efforts to stop this humanitarian catastrophe from reaching a new unseen level,” he said in a statement.”Israel appears to be inflicting on Palestinians in Gaza conditions of life increasingly incompatible with their continued existence as a group in Gaza”.The UN aid agency for Palestinian refugees, UNRWA, said children and the sick were the most vulnerable.”Children in Gaza are going to bed starving. The ill and the sick are not able to get medical care because of shortages in supplies,” said UNRWA spokeswoman Juliette Touma.”Gaza has become a land of desperation… The siege on Gaza is a silent killer,” she said.The UN agency also said that more than 50 of its staff, including teachers and doctors, had been abused by Israeli forces in detention during the course of the war.”They reported being beaten + used as human shields,” UNRWA head Philippe Lazzarini wrote on X.Israel has accused some UNRWA employees of involvement in the October 7 attack and has banned it from operating within its territory.