Prison avec sursis requise contre François Fillon dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse

Une peine de quatre ans de prison avec sursis a été requise mardi contre François Fillon, lors d’une audience consacrée exclusivement à la peine qui doit être infligée à l’ex-candidat à la présidentielle dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope.L’avocat général a également requis contre l’ancien Premier ministre une amende de 375.000 euros et 10 ans d’inéligibilité, mais ses réquisitions écartent la partie ferme d’un an qui avait été prononcée le 9 mai 2022 par la cour d’appel de Paris.La décision sera rendue le 17 juin.François Fillon, 71 ans, est depuis avril 2024 définitivement coupable notamment de détournement de fonds publics, mais la Cour de cassation a ordonné une nouvelle audience consacrée uniquement à la peine, dans cette affaire feuilletonnée des mois durant qui a stoppé net sa course en tête pour la présidentielle de 2017, où il a été éliminé dès le premier tour.De retour mardi devant la cour d’appel de Paris, François Fillon a évoqué la “blessure morale” que représente pour lui la peine d’inéligibilité qui avait été prononcée, bien qu’il dise ne nourrir aucun projet de retour en politique et se consacre à son activité de conseil. Interrogé sur sa situation personnelle, il a évoqué des revenus de 485.000 euros annuels.”Personne ne m’enlèvera de la tête que j’ai été traité d’une manière un peu particulière”, ce qui a “peut-être quelque chose à voir avec le fait que j’aie été candidat à l’élection présidentielle”, a-t-il déclaré à la barre.- Portrait “plus nuancé” -Pendant le rappel des faits, un flashback mêlant la révélation de l’affaire par le Canard enchaîné début 2017, contrats et montants, François Fillon est resté la mine fermée sur son banc, posant alternativement le regard vers le sol ou les hautes décorations qui ornent la salle d’audience.En appel, le 9 mai 2022, l’ancien chef du gouvernement a été condamné à quatre ans d’emprisonnement, dont un an ferme, 375.000 euros d’amende et 10 ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics, complicité d’abus de biens sociaux, recels.Son épouse, Penelope Fillon, avait été condamnée à deux ans de prison avec sursis, ainsi que 375.000 euros d’amende, et son ex-suppléant, Marc Joulaud, à trois ans de prison avec sursis, avec des inéligibilités respectives de deux et cinq ans.Les trois prévenus avaient en outre été condamnés à verser un total d’environ 800.000 euros de dommages et intérêts à l’Assemblée nationale.Si elle a rejeté les pourvois de Penelope Fillon et Marc Joulaud rendant leurs peines définitives, la Cour de cassation, dont la tâche est de statuer non sur le fond du dossier mais sur la bonne application du droit, avait estimé que la cour d’appel n’avait pas suffisamment motivé la partie ferme de la peine prononcée contre François Fillon.Mardi, François Fillon a soutenu qu’entre 1981 et 2021, “une très grande majorité de parlementaires” était dans une situation “parfaitement similaire” à la sienne.Mais, a objecté l’avocat de l’Assemblée nationale, Me Yves Claisse, il y a eu des “épouses de députés qui ont effectivement travaillé pour leur époux”, mais “dans ce dossier, ce n’est pas ce qui a été jugé”.Demandant à la cour de confirmer les 126.167 euros de dommages et intérêts alloués à l’Assemblée nationale pour le contrat d’assistante parlementaire de Penelope Fillon auprès de son mari en 2012-2013, il a souligné qu’elle ne venait ni à l’Assemblée ni dans la circonscription qui à l’époque était à Paris, “pas dans la Sarthe”.L’avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, a évoqué un “climat général de complaisance” sur les emplois familiaux, demandant à la cour de débouter l’Assemblée de ses demandes dans ce volet du dossier, ou lui accorder “un euro symbolique”.Si Penelope Fillon a été décrite comme “oisive”, s’occupant de ses rosiers, “on se rend compte que le portrait est peut-être plus nuancé”, a plaidé l’avocat de François Fillon, Antonin Lévy, la cour relevant dans sa décision de 2022 des “traces” de travail en 2012-2013.D’autres dommages et intérêts sont définitivement dus par le couple.

Syrians in Damascus suburb in fear after sectarian violence

In her home in the Damascus suburb of Jaramana, Riham Waqqaf spent the night trying to distract her children from the sound of sectarian clashes that have terrified local residents.”The gunfire didn’t stop throughout the night and intensified at dawn,” said the 33-year-old humanitarian worker.She told AFP by telephone on Tuesday that she tried to shield her children, but “turning up the TV volume or giving them my phone to watch video clips… did not help”.According to the Syrian Observatory for Human Rights monitor, six Druze fighters and three “attackers” were killed in the clashes that have left Jaramana residents fearing a repeat of sectarian bloodshed on Syria’s coast last month.A mostly Druze and Christian suburb in southeast Damascus, Jaramana is also home to families who were displaced during Syria’s conflict, which erupted in 2011. According to unofficial estimates, the area is home to around one million people.The latest violence erupted after a voice recording deemed insulting to the Prophet Mohammed and attributed to an individual from Syria’s Druze minority began circulating on social media.AFP was unable to confirm the authenticity of the recording, which sparked outrage and calls for revenge.Druze leaders condemned the “fabricated” message as well as the attack on Jaramana.The clashes are the latest challenge for Syria’s new Islamist authorities who took power after ousting longtime strongman Bashar al-Assad in December.- ‘Not reassuring’ -The new authorities have repeatedly sought to reassure minorities that they will be protected, and are trying to present a moderate image while also contending with pressures from radical Islamists among their ranks.Jaramana residents told AFP they heard clashes through the night but that the violence abated in the morning.An AFP photographer saw local gunmen at the suburb’s entrances, while forces affiliated with the defence and interior ministries were stationed near the airport road that overlooks the area.Some shops reopened but streets were largely empty as residents stayed indoors.”The situation is not reassuring,” said Waqqaf, who was unable to take her mother to a hospital appointment or her children to school.”I am afraid that Jaramana might turn into a battlefield,” she added.Syrian authorities, local sources and the Observatory said fighters from outside Jaramana attacked the district.The Britain-based Observatory, which relies on a network of sources inside Syria, blamed “security forces and affiliated gunmen”.However Rabih Munzir, a member of a citizens’ coordination group in Jaramana, said central security forces had contacted the local command centre, reporting “an attempt by uncontrolled crowds to enter Jaramana”.Gunmen attacked local security force personnel affiliated with the central authorities, killing two of them, Munzir added.After that, “intermittent clashes” took place from midnight until the early hours with armed groups who tried to enter the district, he said.Druze religious leaders said most of the dead and wounded were local security force personnel who were on duty when the assault took place.- ‘Afraid’ -Residents expressed fear the clashes could escalate, after violence last month on the Syrian coast saw security forces and allied groups kill more than 1,700 civilians, mostly from the Alawite minority, according to the Observatory.The Islamist authorities accused Assad loyalists of sparking the violence by attacking security forces, and have launched an inquiry into the bloodshed, the worst since Assad’s fall.Munzir said the risk of an armed incursion into Jaramana was “very great”.”We are afraid of a repeat of what happened on the coast,” he said.”A fabricated recording by someone whose identity nobody can prove must not endanger the lives of hundreds of thousands of people,” he added.”This is what we fear — particularly as there is still an ongoing sectarian mobilisation… there is strife,” Munzir said.The interior ministry vowed to bring those involved to justice.During Syria’s conflict, Jaramana’s outskirts saw bombings and armed attacks, but its interior was largely spared.Since Assad’s ouster, Jaramana has seen tensions and clashes with Druze fighters, and last month security forces deployed in the area.A local gunman, identifying himself as Jamal, said that “Jaramana has not witnessed a day like this in many years”.The area “is usually packed, lively, it never sleeps” but on Tuesday it was “dead and everyone is at home”.

Canada: après sa victoire, Mark Carney promet de triompher des Etats-Unis

Le Premier ministre libéral Mark Carney a remporté mardi les législatives au Canada, promettant de triompher des États-Unis dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump et de ne jamais oublier la “trahison” américaine.Alors que le dépouillement se poursuit dans certaines circonscriptions très disputées, les libéraux semblent en passe d’échouer de peu à obtenir la majorité absolue au Parlement. Ils devront donc compter sur le soutien d’un autre parti pour gouverner.Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens, emmenés par Pierre Poilievre, de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir des libéraux sous Justin Trudeau.Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada —  droits de douane et menaces d’annexion — ont changé la donne.Devant ses partisans, dans la nuit de lundi à mardi, Mark Carney a estimé que l'”ancienne relation avec les États-Unis était terminée”.Le “président Trump tente de nous briser pour nous posséder”, a-t-il ajouté, appelant le pays à l’unité pour les “difficiles mois à venir qui exigeront des sacrifices”.Son principal opposant, Pierre Poilievre, défait dans sa circonscription, a promis de travailler avec Mark Carney et de placer l’intérêt du pays avant les luttes partisanes face aux “menaces irresponsables” du président américain.L’UE et plusieurs capitales ont félicité mardi Mark Carney pour sa victoire. Les liens Europe-Canada “sont forts et se renforcent”, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a évoqué des “valeurs démocratiques communes”, promettant de devenir des “champions du commerce libre et équitable”.- Elections déterminantes -A Londres, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’est réjoui d’un “renforcement des liens” avec le Canada, tandis que le président français, Emmanuel Macron, a usé du tutoiement sur X: “Hâte d’oeuvrer à tes côtés, de nous serrer les coudes”.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est dit “convaincu” que le partenariat entre les deux pays ne ferait que “se renforcer dans notre quête commune de paix, de justice et de sécurité”.Le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’est réjoui de “renforcer le partenariat” et d'”ouvrir de nouvelles opportunités” avec le Canada.Plus réservée, la Chine s’est dite “prête à développer les relations” avec le Canada, sans exprimer de félicitations alors que les liens bilatéraux sont tendus en raison de différends d’ordre commercial et politique.A Ottawa, les libéraux ont exulté après cette victoire inespérée il y a quelques mois. “Je suis si heureuse”, lâche Dorothy Goubault, originaire de l’Ontario. “Je suis contente car nous avons quelqu’un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d’affaires. M. Carney est un homme d’affaires, et je pense qu’ils peuvent tous les deux se comprendre”.Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l’importance de ce scrutin, parlant d’élections déterminantes pour l’avenir de ce pays de 41 millions d’habitants.À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l’avenir économique et la souveraineté du pays qu’il était la bonne personne pour piloter le Canada en ces temps troublés.- “Chaos” -“Le chaos est entré dans nos vies. C’est une tragédie, mais c’est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s’opposer au président Trump”, a expliqué pendant la campagne l’ex-gouverneur de la Banque centrale du Canada et de celle d’Angleterre.Il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seraient en place.Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.M. Poilievre, qui avait promis des baisses d’impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n’a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.Il aura aussi souffert jusqu’au bout de sa proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l’électorat, selon les analystes.Au siège des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois “surpris” des résultats. “Je pensais que ce serait plus serré que ça”.Près de 29 millions d’électeurs avaient été appelés aux urnes dans ce vaste pays qui s’étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.

Lycée musulman Averroès: la ministre de l’Education veut “faire appel”

La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a annoncé mardi qu’elle allait “faire appel” de la décision du tribunal administratif de Lille qui a décidé la semaine dernière de rétablir le contrat d’association avec l’État du lycée musulman lillois Averroès.Ce contrat d’association entre l’État et ce lycée, qui était jusqu’en septembre 2024 le principal lycée musulman sous contrat de France, avait été résilié en décembre 2023 par la préfecture du Nord, qui avait évoqué des “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”.Après la décision de la justice administrative de le rétablir, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a notamment plaidé la semaine dernière pour que l’État fasse appel de cette décision. “Il y a plusieurs manquements graves qui ont amené l’État à résilier ce contrat”, a souligné Élisabeth Borne sur TF1 mardi matin. Parmi ces manquements “il y a notamment le fait que l’établissement a interdit l’accès à des inspecteurs de l’éducation nationale pour pouvoir faire un contrôle de l’établissement, et ça c’est inacceptable”, a-t-elle relevé.”C’est un établissement sous contrat, ça veut dire qu’il est financé à 75% par de l’argent public, c’est inacceptable qu’on ne permette pas à des agents de l’État d’accomplir leur mission dans l’établissement, donc j’ai décidé en effet de faire appel”, a-t-elle insisté.”Ça légitime une forme de perte de confiance et donc de résilier ce contrat, c’est ce que nous défendrons en appel”, a indiqué Mme Borne.Le tribunal administratif de Lille a expliqué avoir annulé la décision de résiliation parce qu’elle n’établissait pas “l’existence de manquements graves au droit” et que la procédure était “entachée d’irrégularités”.Dans sa décision consultée par l’AFP, la juridiction reconnaît que le refus opposé aux inspecteurs constitue bien “un manquement” à l’obligation de se “soumettre aux contrôles de l’État”, mais souligne qu’il s’agit du premier incident de ce type depuis la signature du contrat en 2008, et qu’il n’a pas été réitéré depuis.Ainsi, ce manquement n’était pas d’une gravité suffisante pour justifier la résiliation, selon le tribunal. Dans un communiqué, l’association Averroès fait valoir qu’il s’agit d’un “manquement individuel” de l’ancien chef d’établissement, qui s’était expliqué en évoquant la présence ce jour-là d’une commission de sécurité venue vérifier la conformité des locaux. Le Conseil d’administration avait réagi “en mettant fin aux fonctions dudit chef d’établissement”.L’Education nationale a mené plusieurs inspections, sans trouver matière à remettre en cause le contrat d’association.Sollicité par l’AFP, le directeur du groupe scolaire Éric Dufour a estimé que la décision de la ministre de faire appel n’était pas une “surprise” mais que “c’était décevant”. “Il me semble que le tribunal administratif a fait la démonstration nécessaire, tout a été dit”, a-t-il déclaré. Le président de la fédération nationale de l’enseignement privé musulman, Makhlouf Mamèche, a dénoncé un “déchaînement”, un “acharnement politique qui s’abat sur le réseau privé musulman”, lors d’une audition de la commission d’enquête sur les contrôles des établissements scolaires. 

Une nécropole mérovingienne mise au jour lors de fouilles à Bordeaux

Une grande nécropole de l’époque mérovingienne, dotée d’une cinquantaine de sarcophages et exhumée à Bordeaux, a été présentée mardi par les archéologues en charge des fouilles.Ces fouilles préventives sont menées depuis un an sur 2.700 m2 dans le centre historique de la ville autour de l’église Sainte-Croix, avant des travaux de végétalisation et de plantations d’arbres opérés par la Métropole.Cette ancienne abbaye avait été fondée à l’époque mérovingienne (du Ve au VIIe siècle), à “quelques centaines de mètres du centre antique” de Bordeaux, avec “une nécropole qui s’est développée durant le Moyen-Âge jusqu’à être enclose dans un cimetière paroissial à l’époque moderne (XVIIIe siècle)”, a rappelé le responsable du service archéologique de Bordeaux Métropole Laurent Guyard.Au total, près d’une centaine de “structures funéraires”, dont 49 sarcophages, allant de la période mérovingienne à l’époque moderne, ainsi que les murs en pierre blanche, “étonnamment bien conservés”, de l’ancien cloître de l’abbaye médiévale ont été découverts, enfouis entre 30 cm et 1m80 sous la chaussée.Ces vestiges sont visibles à même la rue et ouverts tous les mercredis au public jusqu’à la fin du mois de mai, avant le lancement des travaux d’aménagements initialement prévus.Les fouilles doivent se poursuivre dans le quartier jusqu’à l’été 2026, avant le recouvrement des vestiges.

L’extraction minière sous-marine: ce qu’il faut savoir

Manne pour la transition énergétique pour les uns, pari irresponsable pour les autres, l’extraction minière sous-marine n’est pas encore une réalité commerciale, mais l’année 2025 pourrait marquer un tournant, avec une première demande d’exploitation par la société canadienne The Metals Company.- Que recèlent les fonds marins?Les fonds marins abritent trois sources de métaux qui ont pris des milliers, voire des millions d’années, pour se former.- Les nodules polymétalliques sont des galets de la taille d’une pomme de terre qui résultent de la lente précipitation de minéraux autour de fragments tels que des dents de requins ou des os d’oreille de poisson. Présents à des profondeurs de 4.000 à 6.000 mètres, particulièrement dans la zone de Clarion-Clipperton dans le Pacifique, entre Hawaï et le Mexique, ils contiennent principalement manganèse, fer, cobalt, cuivre et nickel.- Les encroûtements sont des amas rocheux à des profondeurs de 400 à 4.000 mètres, formés par l’agrégation de métaux contenus dans l’eau de mer, avec notamment une zone explorée dans le nord-ouest du Pacifique. Ils contiennent du manganèse, du fer, du cobalt et du platine.- Les amas sulfurés ou sulfures polymétalliques sont des dépôts minéraux riches en métaux (cuivre, zinc, or, argent) autour de cheminées d’où est expulsée de l’eau enrichie en métaux dissous. On trouve ces amas entre 800 et 5.000 mètres de profondeur, au niveau des dorsales ou aux abords de volcans sous-marins, dans les océans Atlantique et Indien.- Pourquoi les exploiter?Le cobalt et le nickel sont des éléments essentiels des batteries pour véhicules électriques, et qui viennent aujourd’hui de minerais extraits de mines sur terre avec des coûts environnementaux et humains conséquents, sans compter le raffinage à l’aide de produits chimiques, qui génère des rejets volumineux et toxiques. Les câbles électriques sont en cuivre et la demande va exploser avec l’électrification de l’économie au 21e siècle.Les partisans de l’exploitation minière sous-marine arguent que récupérer les nodules posés sur le fond du Pacifique n’implique pas d’avaler et de réduire en poussière des montagnes ou des roches du sous-sol, comme dans les mines terrestres.- Quels coûts environnementaux?Les abysses, qui jouent un rôle dans le stockage de CO2, sont un milieu méconnu, jusqu’alors vierge d’activités humaines mais riche en vie.Des activités minières risquent de perturber ou de détruire des écosystèmes dont on ignore presque tout, s’inquiètent les scientifiques et défenseurs de l’environnement. Selon l’initiative scientifique internationale Ocean Census, seules 250.000 espèces sont connues, sur les deux millions qui peupleraient les océans.Des activités minières pourraient détruire l’habitat d’organismes benthiques (qui vivent sur, dans ou près des fonds marins), modifier la chimie locale de l’eau, générer de la pollution sonore et lumineuse, voire des fuites de produits chimiques des machines et équipements, s’alarme Greenpeace.Etats, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, le Mexique et le Brésil soutiennent un moratoire ou une pause dans les eaux internationales, selon la Deep Sea Conservation Coalition (DSCC), une coalition d’ONG. La France prône même une interdiction.- Où en est-on?Aucune extraction minière commerciale n’a aujourd’hui lieu dans les fonds marins, mais certains Etats ont lancé, ou s’apprêtent à le faire, l’exploration dans leurs zones économiques exclusives (jusqu’à 200 miles nautiques des côtes, soit 370 km).Seules les technologies pour récolter industriellement les nodules sont avancées.Outre le Japon, les îles Cook ont attribué en 2022 des licences d’exploration à trois entreprises dans leurs fonds marins. Elles coopèrent aussi avec la Chine, très active et ambitieuse dans cette course.En Europe, la Norvège avait prévu d’ouvrir son plancher océanique cette année mais un compromis politique a obligé le gouvernement à repousser l’attribution de permis d’exploration à 2026.Dans les eaux internationales, en haute mer, c’est l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) qui autorise ou non l’exploitation des fonds marins. Elle a accordé des permis à de multiples sociétés et pays pour explorer, c’est-à-dire tester leurs technologies, mais pas encore pour exploiter.Ecartelée entre partisans de l’extraction et défenseurs d’un moratoire, elle peine à accoucher d’un “code minier” en négociation depuis 2014.Perdant patience, l’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) a déposé mardi auprès des Etats-Unis une demande de permis d’exploitation commerciale dans la zone de Clarion-Clipperton, contournant l’AIFM, dont le pays ne fait pas partie.Donald Trump a en effet ouvert par décret la possibilité d’autoriser unilatéralement des entreprises à exploiter les nodules hors des eaux américaines, dans les eaux internationales.

L’extraction minière sous-marine: ce qu’il faut savoir

Manne pour la transition énergétique pour les uns, pari irresponsable pour les autres, l’extraction minière sous-marine n’est pas encore une réalité commerciale, mais l’année 2025 pourrait marquer un tournant, avec une première demande d’exploitation par la société canadienne The Metals Company.- Que recèlent les fonds marins?Les fonds marins abritent trois sources de métaux qui ont pris des milliers, voire des millions d’années, pour se former.- Les nodules polymétalliques sont des galets de la taille d’une pomme de terre qui résultent de la lente précipitation de minéraux autour de fragments tels que des dents de requins ou des os d’oreille de poisson. Présents à des profondeurs de 4.000 à 6.000 mètres, particulièrement dans la zone de Clarion-Clipperton dans le Pacifique, entre Hawaï et le Mexique, ils contiennent principalement manganèse, fer, cobalt, cuivre et nickel.- Les encroûtements sont des amas rocheux à des profondeurs de 400 à 4.000 mètres, formés par l’agrégation de métaux contenus dans l’eau de mer, avec notamment une zone explorée dans le nord-ouest du Pacifique. Ils contiennent du manganèse, du fer, du cobalt et du platine.- Les amas sulfurés ou sulfures polymétalliques sont des dépôts minéraux riches en métaux (cuivre, zinc, or, argent) autour de cheminées d’où est expulsée de l’eau enrichie en métaux dissous. On trouve ces amas entre 800 et 5.000 mètres de profondeur, au niveau des dorsales ou aux abords de volcans sous-marins, dans les océans Atlantique et Indien.- Pourquoi les exploiter?Le cobalt et le nickel sont des éléments essentiels des batteries pour véhicules électriques, et qui viennent aujourd’hui de minerais extraits de mines sur terre avec des coûts environnementaux et humains conséquents, sans compter le raffinage à l’aide de produits chimiques, qui génère des rejets volumineux et toxiques. Les câbles électriques sont en cuivre et la demande va exploser avec l’électrification de l’économie au 21e siècle.Les partisans de l’exploitation minière sous-marine arguent que récupérer les nodules posés sur le fond du Pacifique n’implique pas d’avaler et de réduire en poussière des montagnes ou des roches du sous-sol, comme dans les mines terrestres.- Quels coûts environnementaux?Les abysses, qui jouent un rôle dans le stockage de CO2, sont un milieu méconnu, jusqu’alors vierge d’activités humaines mais riche en vie.Des activités minières risquent de perturber ou de détruire des écosystèmes dont on ignore presque tout, s’inquiètent les scientifiques et défenseurs de l’environnement. Selon l’initiative scientifique internationale Ocean Census, seules 250.000 espèces sont connues, sur les deux millions qui peupleraient les océans.Des activités minières pourraient détruire l’habitat d’organismes benthiques (qui vivent sur, dans ou près des fonds marins), modifier la chimie locale de l’eau, générer de la pollution sonore et lumineuse, voire des fuites de produits chimiques des machines et équipements, s’alarme Greenpeace.Etats, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, le Mexique et le Brésil soutiennent un moratoire ou une pause dans les eaux internationales, selon la Deep Sea Conservation Coalition (DSCC), une coalition d’ONG. La France prône même une interdiction.- Où en est-on?Aucune extraction minière commerciale n’a aujourd’hui lieu dans les fonds marins, mais certains Etats ont lancé, ou s’apprêtent à le faire, l’exploration dans leurs zones économiques exclusives (jusqu’à 200 miles nautiques des côtes, soit 370 km).Seules les technologies pour récolter industriellement les nodules sont avancées.Outre le Japon, les îles Cook ont attribué en 2022 des licences d’exploration à trois entreprises dans leurs fonds marins. Elles coopèrent aussi avec la Chine, très active et ambitieuse dans cette course.En Europe, la Norvège avait prévu d’ouvrir son plancher océanique cette année mais un compromis politique a obligé le gouvernement à repousser l’attribution de permis d’exploration à 2026.Dans les eaux internationales, en haute mer, c’est l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) qui autorise ou non l’exploitation des fonds marins. Elle a accordé des permis à de multiples sociétés et pays pour explorer, c’est-à-dire tester leurs technologies, mais pas encore pour exploiter.Ecartelée entre partisans de l’extraction et défenseurs d’un moratoire, elle peine à accoucher d’un “code minier” en négociation depuis 2014.Perdant patience, l’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) a déposé mardi auprès des Etats-Unis une demande de permis d’exploitation commerciale dans la zone de Clarion-Clipperton, contournant l’AIFM, dont le pays ne fait pas partie.Donald Trump a en effet ouvert par décret la possibilité d’autoriser unilatéralement des entreprises à exploiter les nodules hors des eaux américaines, dans les eaux internationales.

L’extraction minière sous-marine: ce qu’il faut savoir

Manne pour la transition énergétique pour les uns, pari irresponsable pour les autres, l’extraction minière sous-marine n’est pas encore une réalité commerciale, mais l’année 2025 pourrait marquer un tournant, avec une première demande d’exploitation par la société canadienne The Metals Company.- Que recèlent les fonds marins?Les fonds marins abritent trois sources de métaux qui ont pris des milliers, voire des millions d’années, pour se former.- Les nodules polymétalliques sont des galets de la taille d’une pomme de terre qui résultent de la lente précipitation de minéraux autour de fragments tels que des dents de requins ou des os d’oreille de poisson. Présents à des profondeurs de 4.000 à 6.000 mètres, particulièrement dans la zone de Clarion-Clipperton dans le Pacifique, entre Hawaï et le Mexique, ils contiennent principalement manganèse, fer, cobalt, cuivre et nickel.- Les encroûtements sont des amas rocheux à des profondeurs de 400 à 4.000 mètres, formés par l’agrégation de métaux contenus dans l’eau de mer, avec notamment une zone explorée dans le nord-ouest du Pacifique. Ils contiennent du manganèse, du fer, du cobalt et du platine.- Les amas sulfurés ou sulfures polymétalliques sont des dépôts minéraux riches en métaux (cuivre, zinc, or, argent) autour de cheminées d’où est expulsée de l’eau enrichie en métaux dissous. On trouve ces amas entre 800 et 5.000 mètres de profondeur, au niveau des dorsales ou aux abords de volcans sous-marins, dans les océans Atlantique et Indien.- Pourquoi les exploiter?Le cobalt et le nickel sont des éléments essentiels des batteries pour véhicules électriques, et qui viennent aujourd’hui de minerais extraits de mines sur terre avec des coûts environnementaux et humains conséquents, sans compter le raffinage à l’aide de produits chimiques, qui génère des rejets volumineux et toxiques. Les câbles électriques sont en cuivre et la demande va exploser avec l’électrification de l’économie au 21e siècle.Les partisans de l’exploitation minière sous-marine arguent que récupérer les nodules posés sur le fond du Pacifique n’implique pas d’avaler et de réduire en poussière des montagnes ou des roches du sous-sol, comme dans les mines terrestres.- Quels coûts environnementaux?Les abysses, qui jouent un rôle dans le stockage de CO2, sont un milieu méconnu, jusqu’alors vierge d’activités humaines mais riche en vie.Des activités minières risquent de perturber ou de détruire des écosystèmes dont on ignore presque tout, s’inquiètent les scientifiques et défenseurs de l’environnement. Selon l’initiative scientifique internationale Ocean Census, seules 250.000 espèces sont connues, sur les deux millions qui peupleraient les océans.Des activités minières pourraient détruire l’habitat d’organismes benthiques (qui vivent sur, dans ou près des fonds marins), modifier la chimie locale de l’eau, générer de la pollution sonore et lumineuse, voire des fuites de produits chimiques des machines et équipements, s’alarme Greenpeace.Etats, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, le Mexique et le Brésil soutiennent un moratoire ou une pause dans les eaux internationales, selon la Deep Sea Conservation Coalition (DSCC), une coalition d’ONG. La France prône même une interdiction.- Où en est-on?Aucune extraction minière commerciale n’a aujourd’hui lieu dans les fonds marins, mais certains Etats ont lancé, ou s’apprêtent à le faire, l’exploration dans leurs zones économiques exclusives (jusqu’à 200 miles nautiques des côtes, soit 370 km).Seules les technologies pour récolter industriellement les nodules sont avancées.Outre le Japon, les îles Cook ont attribué en 2022 des licences d’exploration à trois entreprises dans leurs fonds marins. Elles coopèrent aussi avec la Chine, très active et ambitieuse dans cette course.En Europe, la Norvège avait prévu d’ouvrir son plancher océanique cette année mais un compromis politique a obligé le gouvernement à repousser l’attribution de permis d’exploration à 2026.Dans les eaux internationales, en haute mer, c’est l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) qui autorise ou non l’exploitation des fonds marins. Elle a accordé des permis à de multiples sociétés et pays pour explorer, c’est-à-dire tester leurs technologies, mais pas encore pour exploiter.Ecartelée entre partisans de l’extraction et défenseurs d’un moratoire, elle peine à accoucher d’un “code minier” en négociation depuis 2014.Perdant patience, l’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) a déposé mardi auprès des Etats-Unis une demande de permis d’exploitation commerciale dans la zone de Clarion-Clipperton, contournant l’AIFM, dont le pays ne fait pas partie.Donald Trump a en effet ouvert par décret la possibilité d’autoriser unilatéralement des entreprises à exploiter les nodules hors des eaux américaines, dans les eaux internationales.